Sans aucun doute l'une des missions les plus curieuses niveau environnement que j'ai eu à exécuter en tant que kunoïchi. Nous étions, Kusanagi et moi, détachées dans une maison de retraite où les anciens ici présent se faisaient tuer chacun leur tour en s'accompagnant même de vols. Il s'agissait selon nos information de personnes extérieures au complexe comme pour nous faciliter la tâche ... Pour le bien de cette mission et des vieilles personnes en danger nous avions décidé de rester dans le bâtiment, pour Kusanagi cela n'allait pas être de tout repos car elle fut installée avec une mémé qui ne cessait apparemment de l'importuner tandis que moi j'avais eu droit à la chambre du directeur qui s'était absenter durant le reste de notre contrat, sans doute pour s'assurer de sa sécurité.

Lorsque ma coéquipière me donna rendez-vous hors de la structure, je m'y rendis avec malheureusement peu de bonnes nouvelles en vue, exactement le problème que me décrivit d'ailleurs la Kunoïchi : Nous n'avions aucunes pistes, rien, nada et ne savions pas comment procéder. Le matin se faisait frisquet et moi je n'étais guère habillée comme il le fallait, j'étais littéralement entrain de congeler sur place en écoutant les paroles de la Nishimura :

_ Ce que je propose déjà c'est de rentrer, parce que pour dire la vérité j'ai un peu sous-estimé la fraicheur de l'endroit.

sans continuer nous rentrions dans le bâtiment principal donnant sur l'accueil où déjà quelques personnes venaient voir les retraités. Tandis que calmement je me retournai vers ma collègue, une idée me tourna dans la tête et pour la première fois depuis longtemps un mot grossier s'extirpa de ma bouche.

_ Et merde ! Qui nous a dit que les meurtres et les pillages se faisaient la nuit ? Réfléchis quelques secondes, quoi de mieux pour un meurtre que le prétexte d'une banale visite ? Le gars là, c'est comme si on lui ouvrait en grand la porte.

Je soulignai mes propos d'un geste rapide vers les multiples personnes étrangères au complexe venant pour "prendre des nouvelles". J'étais certaine que l'enfoiré responsable de tout ça était dans ses personnes. Rapidement j'arrivai près du comptoir et chuchotai à l'oreille de la réceptionniste.

_ Stoppez les visites, immédiatement.

Je retournais alors tranquillement pour ne pas éveiller les soupçons vers Kusanagi, la scène s'était déroulée rapidement et elle ne devait pas avoir compris ce qu'il se passait. De mon point de vue je ne voyais pas plus simple comme procédé, si j'avais été à sa place j'aurais attendu les visites pour prétexter aller voir mon ancêtre pour pouvoir le tuer tranquillement et prendre ses richesses avant de me tirer de là. Même en plein jour c'était encore plus simple qu'une infiltration de nuit et ça expliquerait pourquoi nous n'ayons rien entendu durant toutes ces nuitées. Je me secouais la tête, j'aurais dû y penser plus tôt, à l'heure qu'il était il devait déjà être prêt dans une des chambres ...

_ Commence l'inspection dès que possible, moi je vais me préparer et je commencerais la mienne. Il va falloir se dépêcher.

J'avais sprinté jusqu'à ma chambre en ne faisant attention à rien, pas même aux personnes accompagnant les retraités, encore une négligence de ma part, sans doute dû à mon impétueuse jeunesse que sais-je. Quoi qu'il en soit j'étais arrivée dans mes appartements, j'avais récupéré mon matériel, je m'étais habillée en conséquence et je ressortais en prenant bien le soin de verrouiller ma porte puis mon regard se perdit à gauche, à droite ... Où devais-je aller en fin de compte ? Quand j'avais expliqué le plan à Kusanagi je n'avais pas fait attention à ses paroles, mal m'en prit tant j'étais dans l’embarras, tant pis je partis de suite en direction de l'aile du bâtiment la plus proche de moi et commençai à fouiller chaque chambre malheureusement sans succès. Seule une jeune femme dont l'attitude laissait planer un certain doute m'apparu suspecte m'enfin, j'y reviendrais plus tard.

Après plusieurs dizaines de minutes de recherches infructueuses je revenais au pas de course en direction de ma coéquipière alors qu'un bruit de métal semblant venir des cuisines se fit entendre, cependant j'étais à l'étage et ça n'avait sans doute pas d'importance. C'est là que je vis un jeune homme sortir assez maladroitement d'une des pièces, on aurait dit qu'il stressait tellement ses gestes étaient saccadés et ses yeux se baladaient partout. À ma vue cela ne s'arrangea guère et il tenta d'avancer toujours plus vite, déclenchant presque une course. Le contrat était clair, je ne devais pas intervenir dans l'enceinte du domaine. d'un mudra je créai un clone non consistant pour rechercher la Nishimura et lui indiquer ce que j'avais entrepris de réaliser.

Je commençais à avancer vers le garçon qui trébuchait de plus en plus comme un enfant qui venait de faire une bêtise, et je m'y connaissais dans le domaine. Il sorti du bâtiment par une porte donnant sur un escalier extérieur, parfait à partir de là je pouvais largement intervenir : J'arrivai rapidement vers la porte, l'ouvrai puis descendis les marches à toute vitesse avant d'entendre plusieurs rires distincts et un garçon totalement essoufflé, je levai la tête et aperçu l'homme suspect, les mains sur les genoux, entrain de quasiment cracher ses poumons entouré d'une bande de bras-cassé avec des armes classiques, tous les yeux braqués sur moi, souriant ou rigolant, bavant leurs envies de cochonneries avec leurs corps.

_ Hey ma belle, tu vas bien vouloir t'amuser avec nous ? Après tout tu déranges nos petites affaires depuis quelques jours, on aime pas ça. Mais il faut avouer que ton corps pourrait ... Rattraper toutes tes erreurs !

Toute la bande rigolait, et les paroles de celui qui semblait être leader me fit autant rire qu'eux. Ils devaient ignorer ma position de shinobi en me prenant comme une milice civile ou autre. Après avoir quelque peu rigoler je fixai totalement le meneur, le toisant littéralement du regard sans lui laisser d'échappatoire.

_ Je vous remercie de m'avoir ne serait-ce qu'un peu diverti, ce fut plaisant mais vous m'excuserez, je suis avec une amie et notre contrat nous demande de totalement stopper votre petite entreprise. Alors soit, bien qu'il y aura sans doute un peu de sang je me vois dans l'obligation de vous arrêter.

Ce discours était vrai, néanmoins en analysant clairement la situation ça ressemblait à un moyen de les retenir en attendant Kusanagi qui, malgré l'opinion que je me faisais de moi, était vraiment plus à même de leur coller une raclée. J'en remarquais deux dans le lot qui n'étaient pas pareil, ne possédant aucune arme et ne rigolant pas comme les autres, ils se passèrent d'ailleurs quelques mots en ne me lâchant pas du regard. L'un d'eux était le garçon essoufflé et l'autre un gars assez bien bâti, très vite mon sens de la déduction m'amenait à une conclusion on ne peut plus simple : Ils étaient shinobi, celui que j'avais poursuivi devait toucher sa bille dans la médecine et l'autre devait être spécialisé dans la destruction pure. J'activais le sceau placé sur mon épaule qui débloqua la matière première de mes techniques Shôton et dans le même temps je vis les membres de l'organisation malsaine faire la grimace.

_ Où avais-je la tête ! Permettez moi de me présenter, Hariyama Leara, Kunoichi du pays de Kaze no Kuni, ma collègue devrait bientôt arriver, vous êtes priés de l'attendre, au moins pour prouver votre politesse.