Un repos bien mérité. Voilà tout ce qui attendait Daiki. Lui qui avait tant travaillé aujourd’hui, il n’attendait plus que ça. Papiers et rendez-vous l’avaient exténués plus qu’il ne le soupçonnait. Mais au moins maintenant c’était terminé. Il en aurait encore demain mais pour l’heure il avait bien gagné ses quelques heures de sommeil. Il s’était dirigé vers sa chambre, y alluma les lumières avant de tout de suite partir dans la salle de bain. Il se fit couler une douche brûlante qui détendit tous ses muscles endoloris de n’avoir rien fait de particulièrement physique. Alors qu’il croulait sous la vapeur et la chaleur que dégageait l’eau bouillonnante, il se promit de reprendre l’entraînement intensif demain. Il sortit du bac à douche et libéra un nuage de vapeur d’eau qui vint se déposer sur le miroir pour l’empêcher de se voir. Pas très important en même temps comme il allait se coucher. Il se sécha et débarqua en serviette dans son havre de paix. Il se dirigea vers le lit et au moment où il allait se jeter dessus, son attention fut attiré par un petit carré blanc.

Il le saisit quand il comprit qu’il s’agissait d’un mot. Plié en deux, la feuille était juste ornée d’une écriture simple qui disait :

Colisée. Minuit. Seul.

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Daiki s’interrogea sur la provenance de ce mot. Son vieil ami Akainu ? Il n’écrivait pas de la sorte. De quoi pouvait-il s’agir ? Il se posait mille questions avec son papier dans une main et l’autre retenant sa serviette enroulé autour de sa taille. Il se demandait de qui pouvait être ce mot. Au premier abord, autant se méfier et ne pas y aller. Un piège pareil se repérait à des kilomètres à la ronde. Il fallait être vraiment idiot pour ne pas comprendre le problème. Un rendez-vous dans un endroit désert de nuit et sans escorte. Pour un Kage cela clignotait en grosses lettres lumineuses : ASSASSINAT. Si tel n’était pas le cas il fallait peut-être revoir ses fonctions et changer de métier. Daiki roula le papier en boule et le jeta. Sur le chemin de la poubelle, il s’interrogeait toujours de qui pouvait lui faire ce coup. Un ennemi ? Sa présence aurait été signalée depuis un moment. Akainu était chargé de sa protection et ses capacités de senseur le distinguaient de tous les autres. Un sourire parcourut le visage de l’Hayashi.

Un ennemi du village n’aurait jamais pu s’introduire dans Konoha et aller jusqu’à déposer un mot sur le lit de l’Hokage. Il n’y avait donc qu’un Konohajin pour faire ça. Après, si ces intentions étaient pacifiques envers lui ou non, c’était une autre question. Même s’il était certainement plus probable qu’il s’agisse d’une rencontre tout à fait banale menant à une discussion. Quoi que… On’ lui avait raconté cette tentative d’assassinat sur Suguato. Pourquoi cela ne se produirait pas à nouveau ? Plus fort que la prudence, sa curiosité le poussait quand même à voir ça. Il avait le goût du risque en la matière. Voir qui lui voulait du mal serait un bon moyen de décider par la suite. Et qui sait ? Il s’agissait peut-être d’une tentative d’assassinat dans le pire des cas mais il répliquerait forcément et cela déboucherait sur un combat. Et en la matière, il était somme toute assez confiant. Pourquoi perdre une occasion de se décrasser après tout ce temps passé le cul vissé sur une chaise. La serviette vola sur le lit alors qu’il enfilait ses vêtements. Un simple uniforme idéal pour le combat. Sa méfiance restait présente malgré tout.

Il se remémorait comment il était arrivé là. Il se tenait au milieu du Colisée avec la lune pour seul éclairage. Minuit arriva. Son sourire s’élargit alors qu’il observait chaque recoin de l’arène de son regard affûté. Il fallait s’attendre à une attaque surprise. Toujours dans l’éventualité d’un combat. Dans le meilleur des cas, c’était juste un rendez-vous pour parlementer. De toute façon il serait vite au courant. Il avait suivi les instructions du mot bien sagement. Que son auteur se montre maintenant ! Il se souvint de son laïus pour lui-même sur la débilité de ceux qui ne voyait pas en un tel rendez-vous un piège pour attenter à leur vie et le fait que ces personnes feraient mieux de démissionner sur le champ. Il ricana un instant. Il devrait peut-être songer à rédiger sa lettre de démission en fait !

Un mot. Enfin plus concrètement trois mots. Voilà ce que l’Aburame s’était appliquée à écrire à la va vite à son étude sur un morceau de papier qu’elle avait pris le soin de plier en deux. « Colisée. Minuit. Seul. ». On pouvait dire que le message était concis. Et clair. C’était la limpidité de la formulation qui l’avait de prime abord séduite. Peu habituée au style fleuri de certains, ou aux formulations et métaphores imagées dont seul Onpu avait le secret, l’Aburame n’avait que peu réfléchit sur la forme du message, la teneur étant à ses yeux d’avantage primordiale. Ses insectes lui avaient assuré que l’Hokage l’aurait ce soir avant d’aller se reposer s’il ne faisait pas déjà la sieste dans la chambre qui lui avait été allouée. Daiki Hayashi. La Jonin s’était préalablement renseignée sur lui à l’annonce de la succession du Yondaime. Une disparition pour le moins obscure mais dont avait été témoin l’un d’entre eux. Iji. Le Yamanaka avait révélé au grand jour la priorité de ses allégeances. A croire que le Yondaime l’avait toujours eu dans sa poche. Qu’il trahisse la Racine n’avait rien eu pour l’étonner. Le blondinet avait toujours eu l’impression de mener un double jeu, mais la doyenne de la Racine avait toujours vu en cela une mentalité enfantine et vantarde. A croire qu’elle avait été bernée tout comme l’avaient été Onpu et Maïka. Pas aussi vive que cette dernière à la découverte du fait qu’Iji avait été témoin de la fuite de ce Suguato, là où Maïka avait empoigné Iji, Miko avait gardé pour elle son ressenti et sa déception. Le sort d’Iji dans leur unité était entre les mains d’Onpu et nul doute qu’il se posait également la question ou se l’était posé s’il s’était arrêté sur sa décision. La prochaine réunion de la Racine promettait d’être animée, d’autant plus que les quatre ne s’étaient pas réunis en un même lieu depuis longtemps.

Réunion oui… Si elle était en état d’y participer. Adossée à l’un des murs du fond de l’arène qui donnait directement sur l’entrée principale du Colisée, son regard traina un moment sur le terrain où s’étaient déjà affrontés bon nombre de shinobis au cours de tournois organisés par les hautes instances de Konoha. Y en aurait-il un autre ce soir ? L’endroit était déjà plongé dans la pénombre. Le stade était éclairé par la seule lueur de la Lune, que voilait de temps à autre les nuages qui l’accompagnaient. Deux membres de la Racine avaient déjà officialisé le lien entre celle-ci et le Godaime de qui ils avaient eu l’aval. Ce n’était donc qu’en partie pour cela qu’elle se trouvait ici ce soir. Une mise à l’épreuve. Un test. De ceux qui vous permettaient de jauger un homme. Bien que pouvant être considéré comme insensé, son geste avait eu l’audace d’être réfléchi… Comme bon nombre de choses qu’elle entreprenait. Le nouveau dirigeant de la feuille était un ancien ANBU. Mais qu’il ait fait partie de l’élite du village ne voulait pour elle strictement rien dire. Un vassal du Sandaime. Voilà la vision qu’il avait pu donner à l’époque. Croyance d’autant plus poussée qu’il s’était lancé à sa recherche après la fuite de ce dernier qui avait quitté un navire qui venait de couler. Le mot lâche effleurait à peine ses pensées, mais à vrai dire elle ne savait rien de cet Hayashi si ce n’est certaines de ses aptitudes au combat alors qu’elle avait parcouru quelques maigres dossiers où son nom et ses talents faisaient leur apparition. Un manipulateur du Mokuton, du Hana mais également un médecin talentueux. Que valait-il réellement. Il s’était affiché à sa prise de pouvoir comme quelqu’un convaincu de la grandeur de son village et avait naïvement appuyé l’idée qu’il mourrait pour son village … A quoi bon pouvait servir un Hokage mort ? Aucune idée. Jusqu’à maintenant tous les Hokages s’étaient enfuis. En espérant que ce dernier ne finirait pas par déserter comme ses prédécesseurs. Lâches, disparus, égoïstes, ses prédécesseurs ne méritaient plus que leur visage taillé dans la pierre continue de veiller sur le village. Au moins le Yondaime avait eu la décence de ne pas afficher son faciès de la sorte.

Un duel. Voilà tout. L’idée lui était venue alors qu’elle se demandait si l’Hayashi jouait un double jeu. Le Conseil était mort, mais ses anciens membres ne l’étaient pas tous. Ils avaient déjà montré ce dont ils étaient capables en tant de faire assassiner le Yondaime par des membres de l’ANBU montrant ainsi que même en son sein cette unité était soumise à certains problèmes de loyauté. Ce Daiki avait-il vraiment poursuivi Nikkou Masao car il en était l’ami comme il l’affirmait ou bien n’était-ce qu’une manœuvre de plus du Conseil ? Au moins son ascension était légitime. Iji avait définitivement coupé les ponts avec son clan et n’avait donc pas été influencé… Quoique. A son propos l’Aburame pouvait se permettre de douter à présent. Ce soir elle jaugerait l’homme qu’elle aurait en face d’elle. Serait-il un idiot qui viendrait bêtement se présenter, ou un lâche qui resterait derrière les maigres et peu fiables protections qu’offraient ses gardes d’élite ? Un naïf, un prétentieux, un traître, un incompétent. Oui décidemment il pouvait être intéressant de le rencontrer de la sorte. Peut-être était-ce un peu extrême mais la Jonin avait agi par égoïsme et était prête à en assumer les conséquences. Arrestation, blessure, mort… Il était tellement plus intéressant de se battre pour une cause lorsque les limites n’en étaient pas fixées. Aucune retenue de sa part… Si l’Hayashi arrivait. Et il arriva.

A peine rentré dans le stade, l’un des frelons de l’Aburame sortit de sa manche. Volant au gré du vent en une trajectoire innocente jusqu’au centre du stade. Etait-il idiot de se tenir ainsi au beau milieu comme la cible dont il avait joué le rôle en venant de la sorte ici ? Etait-il vraiment venu seul, était-ce un double, un clone ? Peut-être son insecte aurait-il la chance de fixer la situation. L’Hayashi ne bougeait plus. Immobile, spectateur. Il attendait. Visiblement l’habit était de rigueur. Peut-être se considérait-il comme le prédateur de l’histoire à vouloir débusquer la personne qui l’avait fait venir. L’inconscient. S’avançant calmement, ses lunettes fumées dans la poche intérieure de sa parka qu’elle portait kaki pour une fois, l’Aburame avait décidé de ne pas se cacher sous sa large capuche. Non elle affronterait cet inconnu qui se prétendait Hokage à visage découvert. Les cheveux balayés par un brise froide, la Jonin s’accouda à la barrière empêchant les spectateurs de tomber par inadvertance dans l’arène. L’homme aux cheveux blancs l’avait vu. La visibilité était suffisamment forte malgré le fait qu’elle avait été vieux jeu en lui demandant de venir à la nuit tombée. Minuit qui plus est, afin d’en rajouter à la situation.

«Et bien Hokage il est bien sot de votre part de quitter la sécurité de votre Palais sans escorte... Pensiez-vous n’avoir rien à craindre ?»

Mon frelon devait l’avoir piqué à l’instant même où je finissais ma phrase comme convenu. La nuque lui avait-elle commandée de piquer, mais les aléas de la situation avaient peut-être changé la donne. Bah ce n’aurait été qu’un avant-goût. Quelques problèmes de visibilité supplémentaire ne changerait pas non plus l’issue du combat mais pourraient l’incapacité quelque peu pour le restant ou au moins un moment en plus de confirmer qu’elle n’avait pas en face d’elle un Bunshin. Dans le dit cas elle aurait été bien bernée… Et l’Hokage bien pleutre … Pleutre, mais avisé… Quoiqu’il ait entreprit comme préparatif il était sûr qu’elle aurait continument quelque chose à redire sur sa décision… Elle était ainsi, même avec ses pauvres élèves… Surtout avec celles-ci d’ailleurs. Ecoutant sa réponse, l’Aburame démarra les hostilités. Posant nonchalamment son pied sur l’un des barreaux de la barrière, elle s’y appuya pour franchir l’obstacle, fouillant dans une poche intérieure alors qu’elle était en l’air et commençait à retomber pour en sortir trois kunais qu’elle lança derechef sur l’Hayashi. A cette distance nul doute qu’il esquiverait la chose, sinon il pouvait retourner à son statut d’aspirant ninja. Mais au moins saurait-il qu’elle ne souhaitait pas tailler bavette avec lui. A peine eu-t-elle atterrit sur le sol de l’arène que la Jonin commença à courir vers son opposant du soir, armant ses deux bras dans sa directions dès le début d’où sortirent à la fois punaises kikais et frelons dont le dard était empoisonné. Ses deux espèces d’insectes sortant sous forme de nuées dépareillées, d’un mouvement de ses deux poignets elle les fit se répartir en nuage hétérogène sur toute la zone. Que l’Hayashi sache que ses attaques pourraient venir de toute part… La distance réduite, Miko continua à courir vers son adversaire, comptant sur l’effet de surprise. Une Aburame qui attaquait au corps à corps cela pouvait être considéré comme inhabituel. Retirant ses deux fins gants noirs en se mordant les index avec ses pouces, elle était prête. Le combat pouvait commencer, qu’il ne la déçoive pas.

Spoiler:

Le silence de la nuit fut bientôt interrompu par une voix féminine. D’un certain âge semblait-il. Rien à voir avec les jeunes filles que l’Hokage avait croisé depuis son retour au village. Elle se tenait plus haut près des rambardes qui séparaient le vide menant à l’arène des tribunes. La Lune l’éclairait de sa lumière blafarde sans pour autant permettre à l’Hayashi de l’apercevoir très distinctement. A peine ses longs cheveux sombres. En tout cas, elle s’était adressée à lui pour lui communiquer sa sottise de s’aventurer ici tout seul. Elle lui demanda même s’il pensait n’avoir rien à craindre. La tête levée, il ne la quittait pas du regard. Il s’apprêtait à répondre lorsqu’il sentit une sorte de piqûre à la nuque. Il plaqua sa main à l’endroit où il sentit la douleur pour y aplatir ce qui semblait être une bestiole. Et après ça, une étrange sensation. Sa vue faiblissait. Son expérience de médecin l’aida à deviner de quoi il s’agissait. Un sourire parcourut ses lèvres alors que sa vue revenait à la normale.

Le chakra qu’il avait fait circuler dans son organisme avait détruit toute trace de poison. Mais il avait autre chose à gérer pour l’heure. La demoiselle se tenait toujours sur son perchoir. Il devinait que sa légère perte de vue du début lui était due. Et il comptait jouer un peu le jeu. Mais pour l’heure il voulait déjà répondre à ce qui venait d’être dit. Surtout après avoir subis une critique ! Il garda son sourire avant de finalement parler :

Maintenant que je vous vois, enfin façon de dire comme ça se floute un peu devant mes yeux, je me dis que j’ai encore plus à craindre de tomber sous votre charme qu’autre chose.

Mais il n’eut pas plus le temps de se répandre en idioties du genre comme la femme lui fonça dessus et ne perdit pas de temps pour mettre en place son offensive. Elle lui jeta trois kunaï qu’il para avec une arme du même type. A peine atterrie sur le sol qu’elle se lança sur lui pour continuer. Elle avait l’air combattive ! Ça promet. Même s’il ignorait toujours ses réelles intentions. Remarque il devinerait bien pendant ce combat qui prenait une tournure bien compliquée pour Daiki. Plusieurs insectes se répandirent sur la zone. Cela éclaircissait donc le mystère de la bestiole empoisonnée. Il faisait face à une membre du clan Aburame. Et elle savait s’en servir car un petit groupe d’insectes lui fonçait dessus, suivi de leur maîtresse. Elle comptait donc venir l’affronter au corps-à-corps. Une idée intéressante pour lui. Regrettable pour elle. Il la vit retirer ses gants avec les dents. La situation lui donnait envie de rire. Mais il garda son sérieux pour prévoir sa contre-attaque.

Entouré d’un nuage d’insectes et une trentaine d’entre eux lui fonçant dessus, il avait l’inconvénient du terrain. Il pouvait tout recouvrir d’une forêt mais les insectes sont compliqués à combattre dans le domaine forestier. A modérer par conséquent. Déjà il avait l’avantage de lui avoir fait croire qu’il ne voyait toujours pas clair. Un atout qui ne ferait subterfuge qu’un temps. Avec un dessous de jugeote elle comprendrait vite. Mais ce n’était pas le plus intéressant. Autant se charger des insectes venant vers lui pour l’heure. Il créa dix clones de lui-même. Il allait pouvoir profiter de la formation en flèche de l’adversaire. Comme les insectes précédaient de peu l’Aburame, ce combo fonctionnerait si la femme continuait sa route sans faire attention. Cinq clones à sa droite et cinq autres répliques à sa gauche, ils se différenciaient par un élément. Celui que d’un côté, certains étaient fait de feu et de l’autre qu’ils étaient constitués d’huile. Les dix Daiki foncèrent sur le petit essaim d’insectes et une fois à côté, explosèrent chacun. Le duo de feu et d’huile créa une belle flamme qui vint flamber la zone où ils se trouvaient. Le Godaime en restait là pour le moment en se contentant de sourire ouvertement et de murmurer :

On dirait que c’est chaud entre nous !

Il espérait qu’elle n’ait pas entendu. C’était d’un débile et tellement nul !

Spoiler:

Un clown. C’était un clown. Un rictus agacé sur le visage, l’Aburame repassa une mèche de cheveux derrière son oreille. Contrariée et satisfaite à la fois que sa première lancée n’ait pas marché, la manipulatrice d’insectes regrettait tout de même d’avoir perdu un essaim conséquent, d’autant que son attaque s’était au final avérée inefficace, ses insectes brulés avant d’avoir pu se déployer. Elle avait été trop gourmande. Mais ce feu qui les avait consumé n’était pas un vulgaire Katon… Elle savait ses punaises capables de dévorer les attaques à base de chakra, mais là quelque chose d’autre avait contré ses punaises kikai. Passant deux doigts sur sa veste à l’endroit où l’éclaboussure provoquée par le clone composé de cette matière le plus proche l’avait atteinte, la Jonin fit glisser ses doigts, testant la texture si familière. De l’huile… Elle avait réagi à temps en s’écartant au moment où les clones du dirigeant actuel de Konoha s’étaient formés pour parer sa technique tout juste après. Recouverte de ce liquide, elle aurait beau faire, une flammèche et elle s’embrasait sur le champ de la tête aux pieds telle une véritable torche humaine. Une attaque et c’était fini pour elle. Cet homme était dangereux malgré ses airs nonchalants.

«Voyons Messire Hokage, que de familiarité entre nous, que vous arrive-t-il ?»

Statique tout comme lui, elle effectua quelques menus mudras tout en parlant. Il était loin pour qu’elle puisse tenter quoique ce soit… Mais peut-être une attaque indirecte marcherait-elle ? L’assaut frontal était visiblement à prescrire, elle ne pouvait risquer de voir ses insectes être calcinés de la sorte encore et encore. Son corps contenait une multitude d’insectes et au besoin elle pouvait aider ses insectes à pondre à nouveau, cela dit si le combat gagnait en puissance elle serait dans l’obligation d’utiliser son dernier atout … Dernier atout qui la mettrait autant en danger que lui le serait. Son attaque surprise ratée, au moins avait-elle eu le plaisir de savoir que la première piqure avait joué son rôle, mais jusqu’ici avait-il véritablement été handicapé ? Et à quel degré ? Car pour l’heure tout cela ne s’annonçait pas bon pour elle. Un léger brouillard commençant à émaner d’elle, la kunoichi sourit à l’homme goguenard en face d’elle d’un air provoquant, en levant la main à hauteur de son visage d’où s’en échappèrent quelques insectes qui tournèrent autour de son bras.

«Quelle mouche a bien pu vous piquer?»

Désignant la cible à sa dizaine d’insectes du plat de la main, l’Aburame se replia rapidement, s’engouffrant dans le brouillard où elle se sentait légèrement plus à l’abri. Il avait fallu qu’elle gagne du temps. Et pour cela elle venait de sacrifier une dizaine de ses éternels frelons. De leur côté ceux-ci s’étaient séparés dès le début en deux branches distinctes pour ne pas être soumis au même destin que leurs confrères. Volant à hauteur de visage, ils avaient pour objectif premier de tourner en cercle autour du bonhomme, afin de le retenir, mais également afin de le piquer de leur dard. Une piqûre et il s’en verrait probablement désavantagé jusqu’à ce qu’il s’en remette. Les frelons supposés voler à distance respectable de l’Hayashi avaient pour ordre de tenter une approche individuelle à raison d’une tentative par seconde. Puissent-ils gagner du temps. Apposant sa main sur le main, la femme résignée à tester les limites de son Kage malgré lui déversa dans le sol une quantité importante d’insectes qui lui serviraient pour la suite. S’écartant à nouveau comme pour placer la légère brume entre elle et la position initiale de l’autre, l’Aburame provocante clama un peu plus fort les attentes qu’elle avait de son Kage, toute vigilante, prête qu’elle était à voir quelque chose sortir du nuage pour foncer dans sa direction.

«Et bien est-ce là tout ce que vous savez faire? Vous interdiriez-vous de vous en prendre à une femme ?»

Si c’était véritablement le côté fleur bleue connu du grand public qui était en effet la raison de sa lente montée en pression, elle allait devoir frapper un peu plus fort. Peut-être sous-estimait-il la dangerosité de ses piqûres… Il voulait du spectacle ? Soit. Qu’il vienne.

Spoiler:

Le jeu de mots parfaitement pitoyable était finalement parvenu jusqu’aux oreilles de la dame qui ne se priva de faire une remarque sur la familiarité qu’il avait emprunté dans ses propos. Il est vrai que direct balancer ça à une parfaite inconnue, ça ne faisait pas très sérieux. Mais en même temps, Daiki ne pouvait se priver de se comporter comme ça avec les femmes. Seule exception était lorsqu’il avait son masque de l’ANBU devant le nez. A ce moment-là, il prenait son rôle très à cœur et ne se laissait pas distraire le moins du monde. Mais ce temps était derrière lui et il avait bien évolué depuis. Mais son goût pour les femmes n’avait pas changé lui par contre. Il fut même affublé du surnom de Messire Hokage. Quelle formalité ! Une froideur digne des plus grands utilisateurs du Hyôton ! D’ailleurs il aurait peut-être préféré ce genre d’adversaire plutôt qu’une Aburame. Leur style de combat était perturbant et difficile à parer.

En tout cas, en ce qui concerne le contre de Daiki, ça avait été vite réglé. Les insectes étaient carbonisés mais la dame aux insectes n’avait rien eu. Elle avait eu le temps de voir le déluge de flammes et assez de jugeote et de réflexe pour stopper sa course. Une femme qui sait réfléchir en somme. Les machos auront tôt fait de caractériser cette phrase comme étant un oxymore. Une vision que le Godaime ne partageait. Notamment par le fait qu’il ne pouvait s’empêcher de toujours devoir faire le beau devant la gente féminine. Ce trait de caractère restait néanmoins à sa place lorsque les circonstances l’exigeaient mais il ne s’en faisait pas tellement alors autant le prendre à la rigolade. Non pas qu’il doute des capacités de l’Aburame, loin de là. Mais il avait bien saisi l’objectif de tout ce cirque.

Il ne s’agissait que d’un test. Lui qui avait eu sa petite phase de scepticisme en cette nuit frisquette, il voyait mieux le but de cette rencontre maintenant qu’il y était. L’Aburame n’était là que pour voir de quoi il était capable. Pourquoi ? Ca par contre c’était un mystère. Mais elle ne lui voulait pas de mal en tout cas. Un insecte avait réussi à le piquer avant même que l’affrontement ne commence. Si son intention avait été de le tuer, le poison qu’il aurait reçu aurait été plus…drastique. Hors il avait juste subi une petite diminution de la vue vraiment passagère et légère. Rien de très important donc la dame qui lui faisait face n’avait rien d’hostile. Il ne devait pas baisser sa garde non plus. Quoique… Après tout, pourquoi se battre ? Pour lui prouver sa valeur ? Qu’avait-il à prouver après tout ? S’il devait faire ses preuves, ce n’était pas à elle en particulier qu’il devait les faire. Il aurait bien aimé s’asseoir et en rester là si elle ne s’était pas mise à renchérir sur le jeu de mot ainsi que sur les attaques. Mais il avait une idée en tête.

L’Aburame s’était mise à créer une brume sur le terrain et elle avait envoyé dix insectes que le clair de lune n’empêchait pas de voir. Daiki n’avait qu’une idée contre ça. Alors que la dame se cacha dans son brouillard, il posa le talon de son pied droit contre le sol et inspira grandement. Les insectes approchaient et adoptèrent une formation circulaire autour de lui. Il se laissa tournoyer en même temps qu’il cracha un souffle de feu. En bougeant la tête de haut en bas, il crama les insectes un à un pour au final être débarrassé des dix bestioles. Et il n’attendit pas le feu vert ou les mots de la demoiselle lui demandant s’il faisait preuve de galanterie. Il allait lui montrer assez rapidement. Et la rapidité serait à prendre au sens propre. Il concentra du chakra dans tout son être. La nature Fûton de ce chakra augmenta la vitesse de ses déplacements et il fonça immédiatement sur sa cible. Il s’attendait à heurter la jeune femme mais rien ne vint. Comment cela se faisait-il ? Il sortit du brouillard et aperçut un peu plus loin la dame aux insectes. Un sourire aux lèvres, il continua sa course, préparant dans le même temps la suite.

Il fut face à elle en un laps de temps très court et il profita de cette position pour lui saisir le bras et effectuer sa dernière action du combat. Il cessa tout. Une fois le sceau posé, il relâcha la concentration de chakra dans son organisme. Ses mouvements revinrent à une vitesse normale et il s’exprima, avant qu’elle ne réplique :

Arrêtons ce petit jeu maintenant. Ce sceau libèrera une quantité non négligeable de flammes à mon ordre. Ma galanterie me pousse à vous prévenir Aburame.

Puis il se recula pour s’asseoir à même le sol. Une fois installé, il regarda son interlocutrice avec un sourire et lui demanda :

Alors ? A quoi bon ce petit test dites-moi ?

Spoiler:

Elle s’était attendue à le voir arriver. Mais pas de cette façon, pas aussi rapidement. Ses insectes sous terre guettaient ses instructions, comme si elle était reliée télépathiquement à eux. Mais ce n’était pas là de la télépathie. Plus une forme de communion entre ses insectes et elle, d’émanations de sentiments ou autre. Après tout ses insectes se nourrissaient de son chakra continument… De quoi créer des liens même si leur organisme n’était pas constitué comme celui d’un être humain normal. Mais il était déjà sûr elle. Parant d’un mouvement de bras le geste amorcé rapidement par l’Hayashi par réflexe, l’Aburame dépassée par la vitesse rata sa parade. Son geste n’avait jamais eu de but offensif. La course de son adversaire terminée, la Jonin se tourna lentement vers ce dernier alors qu’il parlait. Un sceau. Vérifiant sur son avant-bras les dires de l’homme, l’Aburame le regarda. Il était à présent immobile, à sa merci, néanmoins elle ne bougeait pas plus que lui.

Qu’avait-elle à perdre ? Un bras ? L’ancien Hokage était adepte des greffes en tant que nécromancien. Elle pourrait donc remédier à cette fâcheuse situation à l’aide des plans de ce Suguato. Iji, ce gamin Aku, ou elle-même pourraient s’occuper de l’amputation. Mais à quoi bon si ce n’était passer pour une fanatique délurée ? Le regardant s’asseoir sur le sol, l’Aburame fit de même. Un petit test donc ? Il avait compris la valeur de la chose. C’était bien triste de ne pas avoir été pris au sérieux tout du long. Pensait-il l’entièreté du clan Aburame soumis au village. Suguato avait-il cru l’Hyo et l’Hyuga qui l’avaient attaqué comme s’amusant à le tester ? Ce Daiki aurait-il à ce moment cru à un test également ?

«Un test donc? Vous en êtes bien sûr... Vous êtes également bien confiant. Peut-être était-il dans mes cordes d’annuler votre sceau. Confiant ou chanceux ?»

Impossible pour elle de mettre à mal un sceau d’un niveau trop élevé. C’était bien bête. Bien bête pour elle. Posant sa main devant elle et avec elle le sceau sur l’avant bras qui avait fait partie du combo utilisé par le leader actuel du village de la feuille, l’Aburame regarda ceux-ci avant de continuer calmement.

«A vrai dire je me demandais ce que vous valiez réellement. Vous comprendrez… Si vite revenu de vacances et déjà Hokage grâce à un homme qui a trahi son village… Les preuves n’étaient pas là. Et puis je me demandais si vous tomberiez de plein gré dans mon semblant de piège. Je suis contente de voir que vous avez réussis à prendre l’ascendant… Cependant et si à tout hasard nous avions été deux à vous attendre ?»

La terre entre eux se vit percée de quelques trous, alors que ses insectes qu’elle avait précédemment placé sous terre regagnaient leur hôte en marchant tranquillement en de longues lignes noires.

«Ne vous inquiétez pas je suis bel et bien seule. Je ne pense pas non plus que les autres Jonins du village tenteront de vous attaquer pour se distraire. Je voulais juste voir par moi-même cet homme de principes dont m’avaient parlé deux de mes amis venus vous réclamer des fonds dès votre investiture. Miko du clan Aburame pour vous servir.»

Calme mais néanmoins de mauvaise fois la dite Aburame s’éclaircit néanmoins la voix avant d’ajouter un petit :

«N’avez-vous pas entendu parler de l’un des attentats contre feu-Suguato ? Vous avez gagné en trichant, par chance… Tout ça parce que vous m’avez prise par surprise en faisant subitement du 100km/h… Mais à l’avenir ne foncez pas tête baissée. Il est bien trop tôt pour un Rokudaime Hokage si vous voulez mon avis.»

Pas du tout gênée de faire la morale à un homme qui l’avait mis dans une position délicate de par sa vitesse accélérée comme pas permis et son sceau incandescent, l’Aburame releva la tête vers lui.

L’Aburame avait fait le choix de préserver son bras. Une décision qui se comprenait. C’est tout de suite handicapant d’être shinobi avec un bras en moins. Rien que d’y penser, Daiki voyait déjà le résultat que ça pourrait donner. Heureusement il était à l’abri de ça avec ses connaissances en médecine. Mais elle souleva un point intéressant en répondant à sa question posée précédemment. L’Hayashi aurait pu se retrouver face à une experte en Fûinjutsu comme lui capable donc de se débarrasser du sceau facilement. A la question confiant ou chanceux, il répondit donc avec un large sourire gêné :

Plus chanceux que ça je suis marié à deux femmes pour être aussi cocul !

Il ricana rapidement de sa réponse alors que la demoiselle posait son bras sur le sol pour mieux observer le sceau. Un outil très intéressant à utiliser. Daiki se souvenait encore que ce n’était il y a pas si longtemps. Sur la route pour le retour vers Konoha. Un gars à lunettes assez atypique avec qui il avait eu l’occasion de converser. Pas assez longtemps à son goût mais bizarrement ils s’étaient quittés sur un « Au revoir ». A penser qu’ils se reverraient. Mais le brave gars lui avait fait la démonstration de ce sceau que l’Hayashi avait tôt fait d’assimiler pour l’utiliser également. Puis l’Aburame reprit la parole pour expliquer les raisons de tout ceci. Elle se montra rassurée de voir qu’il avait pu prendre l’avantage mais elle lui fit remarquer que c’était assez risqué et insensé de venir seul comme ça affronter l’inconnu alors qu’ils auraient pu être deux à l’attendre dans d’obscurs desseins. Comme ce que lui avait raconté On’ et Maïka sur le Yondaime.

Interrompu dans sa réflexion par un petit bruit de roulement, il se rendit compte de la procession d’insectes qui sortit du sol pour rejoindre leur maîtresse. Astucieux. S’il était resté sur place ou sans agir comme il l’avait fait, cela aurait pu se retourner contre lui. Elle rassura également l’Hayashi sur sa présence unique en ses lieux. Elle avait voulu faire ça pour s’assurer des compétences de son chef de village suite à une discussion avec les mêmes personnes lui ayant rendu visite. Le médecin se souvenait parfaitement de cette rencontre avec le chef de la Racine et son acolyte trésorière. Puis l’Aburame se présenta enfin. Miko. Daiki n’en fit pas de même car il savait que ce serait inutile. Il s’abstint de tout commentaire et la laissa continuer. Elle parla ensuite de la tentative d’assassinat sur la personne de Suguato que Daiki avait déjà entendu. Il hocha donc de la tête à l’évocation de cet évènement. Puis le reste de ses mots l’amusa beaucoup. Il en souriait mais il la laissa terminer avant de prendre à son tour la parole.

Je pense aussi que le Rokudaime peut attendre un peu avant de se pointer. Par contre je ne vois pas en quoi mon action était de la triche ! Un simple boost tout ce qu’il y a de plus simple voyons ! N’y verrais-je pas là un semblant de jalousie ? Je serais contrarié que vous en gardiez un si mauvais souvenir. Pourquoi ne pas en bénéficier également alors pour que nous soyons à armes égales ?

De … De la jalousie ? Non mais n’importe quoi. Pour qui se prenait-il. Elle l’aurait oui. Tout simplement eu. Un simple boost ? Allons donc. Elle l’avait entendu dire médecin, mais pour intensifier sa vitesse à un tel point, il fallait que les dommages collatéraux soient plus qu’importants. Donc dans un sens ils devaient être à égalité. Oui. Voilà. A égalité. Pfff messire Hokage, quelle déception. Et dire que le protecteur officiel du village avait eu besoin de puiser dans ses ressources pour venir à bout d’un de ses shinobis. Très rassurant. Bon certes. Elle était peut-être de mauvaise foi. Dernier insecte rentré, l’Aburame, debout, regardait à présent le représentant du village, faussement dédaigneuse.

« Jalouse ? Allons bon…»

Elle serait bien partie, serait bien retournée à ses propres centres d’intérêt mais ç’aurait été le summum de la mauvaise foi et il l’aurait rapidement compris. Ou bien l’aurait trouvé stupide. Et stupide, elle ne voulait pas le paraître. Dans son plan d’action elle n’avait alors pas réellement prévu ce qui se passerait après leur échauffourée, se disant que l’un des deux en ressortirait grand perdant. Là, ce n’était pas le cas, personne à amener à l’Hôpital. Poussant un petit soupir comme pour se motiver elle-même, l’Aburame céda, ravala sa fierté qu’elle n’avait jusqu’à pas voulu ouvertement montré et capitula tout en montrant son bras sur lequel trônait le fameux sceau qui l’avait mise dans une telle position de faiblesse.

« Si vous pouviez me le retirer par contre… je me sentirai plus à l’aise… Notamment pour apprendre à combattre à armes égales…»

Haussement de sourcil patient, s’il ne pouvait pas non plus trop tarder…

« Peut-être aurait-il été plus avisé de m’apprendre à romper un sceau de ce genre non ? J’ai déjà pour ma part quelques petites notions de ‘‘boost’’ comme vous les appelez, mais jusqu’à maintenant je n’ai jamais réussi à créer des pilules militaires aussi efficaces malheureusement… Ou heureusement pour vous.»

Car bien sûr, si elle avait pu rivaliser en réflexes et en vitesse, l’issue du combat n’aurait pas été la même. Pour un Hayashi d’ailleurs, elle n’avait à aucun moment pu attester de son utilisation du Mokuton. Un Hayashi qui aimait jouer avec le feu… Tout ça semblait plus ironique qu’autre chose .

Se montrant plus causante que tout à l’heure, l’Aburame se mit à reprendre le terme de l’Hokage sans pour autant développer. Daiki eut envie de rire sur ce comportement qui témoignait parfaitement qu’il touchait le point sensible. Mais il n’était pas du style engreneur qui vient chercher la petite bête. Encore un jeu de mots qui aurait parfaitement convenu à son interlocutrice mais qu’il garda également pour lui. Puis, avant même qu’il puisse rajouter quelque chose, elle désigna son bras et plus particulièrement le sceau qui y était posé. Un sceau des plus sympathiques et des plus utiles qui avait permis à Daiki de se tirer de maintes situations délicates et trop complexes à gérer. Alors qu’en un boost et ce sceau, il calmait les ardeurs de n’importe qui. Pourquoi s’épuiser à bien manier la langue quand si peu d’action vous assure un résultat équivalent ?

Le sceau ornait le bras blanchâtre de la kunoichi qui réclama au médecin de lui ôté afin de pouvoir se concentrer pleinement dans l’entraînement de la technique de boost. Ce qui formait un avis positif à la demande formulée un peu avant par le Godaime. Avant qu’il ne puisse faire ou dire quelque chose, il fut interrompu par une nouvelle tirade de la demoiselle. Décidemment elle ne s’arrêtait plus lorsqu’elle était lancée celle-là ! Elle se plaignit de ne pas avoir eu la possibilité d’apprendre comment rompre un sceau comme celui qu’il lui avait placé avant de s’intéresser au boost. Et elle expliqua d’ailleurs avoir quelques notions mais qu’elle n’avait jamais réussi à synthétiser le tout en quelque chose de satisfaisant. Daiki pourrait peut-être l’aider justement, étant lui-même un homme de science.

Il se releva donc et prépara l’endroit pour « l’apprentissage ». Il tapa du pied et une table se forma devant eux. Il y déplia un parchemin qui libéra du matériel de chimie. Verrerie et ustensiles techniques étaient réunis devant eux sur l’étendue plane. En même temps qu’il avait procédé à ces préparations, l’Hokage avait d’un simple toucher fait disparaître son sceau qu’il avait posé. Si la jeune femme avait besoin de cela pour se sentir à l’aise après tout ! devant tout cet attirail, il ajouta une simple pique de bois près d’eux dont il alluma le bout grâce à une simple technique Katon. Ceci fait, il regarda l’Aburame à qui il fit signe de s’approcher de l’établi. Pour sa part, il se plaça de l’autre côté, en face d’elle, pour ne pas la gêner dans les manipulations à venir. Et il débuta le « cours » :

Le secret pour ce genre de pilule réside principalement dans le dosage. Un peu trop d’un ingrédient et pas assez d’un autre et c’est foutu la préparation est bonne à être mise aux déchets. Commence donc par écraser ses plantes, reprit-il en désignant deux pousses qu’il avait fait apparaître avec le matériel.

Il avait enfin rompé le sceau. De quoi se sentir plus libre de ses mouvements même si ceux-ci n’avaient pas été physiquement entravés. L’Aburame détestait quand on avait l’ascendant sur elle de cette façon. C’était cette situation qu’elle avait toujours voulu échapper, ce pour quoi elle s’était toujours battue. Pour être maîtresse d’elle-même, mais également pour protéger ceux qui lui tenaient à cœur : ses rares ‘‘amis’’, son clan, son village. Au final même si cela pouvait sembler contradictoire avec son mode de pensée, n’était-ce pas rassurant de savoir le Kage débrouillard ? Impulsif et beau parleur certes, mais débrouillard. Il avait mis fin à leur combat à l’aide d’un banal sceau.

Le voyant invoquer puis déballer son matériel, l’Aburame ne broncha pas. Que… Comptait-il faire ? Une leçon de chimie là, maintenant ?En plein milieu de l’arène à minuit passé ? Un chimiste fou. Comme son prédécesseur. C’était peut-être pour cela que le Yondaime l’avait choisi pour le remplacer. Tendant la main, la Jonin attrapa sur la table un flacon remplit de petites pilules noires alors que le Godaime l’encourageait déjà extraire le jus de certaines plantes invoquées avec le reste tout en la mettant en garde que la réussite dépendait principalement des dosages. Comme c’était adorable.

« J’apprécie l’effort Godaime, vraiment. »

Soupesant le flacon, l’Aburame regarda son supérieur.

« Je peux ? Je suppose que ce sont vos dites pilules... »

Tout cela était bien mignonet mais en tant qu’herboriste du clan Aburame, ce n’était pas le premier venu, et quand bien même il était Kage, qui allait lui apprendre les rudiments. Les cours particuliers très peu pour elle, n’était-ce que du point de vue de sa fierté personnelle.
 

« Laissez-moi analyser par moi-même celles-ci. Ne vous donnez pas la peine de me mâcher le travail voyons. »

Ah ces scientifiques pur et dur. Toujours à vouloir étaler leur science. Son prédécesseur était le même. Vraiment. Elle se souvenait de ses remarques sur son matériel rustique, et des pilules pas encore au point qu’il avait servi aux villageois pendant l’un de ses discours patriotiques.

« Nous discuterons chimie, alambic, potions une autre fois. A l’occasion n’hésitez pas à passer dans mon arrière-boutique. Après tout ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude d’être dérangée dans mon travail. »

Il semblerait que l’Aburame ne soit pas une débutante et qu’elle n’en soit pas à sa première préparation chimique. Bien au contraire. Elle prit même la liberté de s’intéresser directement au bocal contenant le résultat final de cette préparation. Un œil expert et avisé aurait remarqué ce détail. Elle l’avait fait et avait ainsi démontré qu’elle n’était pas une simple novice en la matière. Ce qui permettrait à l’Hayashi de gagner une masse de temps considérable.

Ainsi, quand elle se saisit du bocal en question pour en inspecter le contenu et demander s’il s’agissait bien là de la finalité de la préparation, Daiki se contenta d’hocher la tête de haut en bas lentement. Après quoi elle lui expliqua qu’elle avait juste besoin de ces échantillons pour parvenir au même résultat. L’Hayashi s’étonna de cette débrouillardise mais après tout cela correspondait parfaitement avec le reste de son comportement jusque-là. C’est limite si le fait de lui demander de l’aider à rompre le sceau ne lui avait pas arracher la gueule. Ce qui avait failli faire éclater de rire l’Hayashi. Mais ce genre de personne était toujours très amusant à observer et à connaître.

Toujours d’un simple mouvement de tête, il ne refusa pas la demande de la dame qui pouvait emporter ses pilules avec elle. Il n’en avait guères l’utilité de toute façon. Il commença donc à ranger efficacement tout son matériel lorsque Miko lui proposa de reporter toute cette conversation un peu plus tard. Etant donné l’heure, cela arrangeait l’Hayashi au contraire. Il ne réclamait que ça après tout de pouvoir retrouver son lit. Mais il savait bien qu’il recroiserait l’Aburame. De par son niveau, il serait amené à se revoir. A ces mots, il sourit donc et lui répondit d’un ton parfaitement aimable et bienveillant :

Aucun problème. Nous nous reverrons très certainement sous peu. Et j’espère que cette entrevue aura suffi à donner bonne impression de ma personne et à dissiper les doutes.

Il se doutait qu’il y en aurait encore malgré ça. Mais au moins, le plus gros de l’hésitation que soulevait sa personne avait dû s’envoler au final. Ce qui était une bonne chose. Terminant donc son rangement, les shinobis se quittèrent sur ses mots. La Lune toujours spectatrice de cette rencontre pour le moins originale.

Une bonne impression. Dissiper les doutes. Ç’avait été juste un combat. Tous les doutes n’avaient pas été dissipés. Suna, la diplomatie étrangère, la gestion économique, la stratégie, la défense du village. Beaucoup de tâches l’attendaient et le mettrait à l’épreuve à ses yeux et aux yeux de bien d’autres du village sans qu’il n’ait à démontrer ses talents au Taijutsu, Ninjutsu, ou dans ce cas, au Fuinjutsu. Hochant la tête et glissant le dit flacon dans une de ses poches, l’Aburame encline à quitter le Colisée retransformé en bureau d’étude salua du chef celui qui s’avérait être son nouveau supérieur.

«Vous a-t-on déjà dit qu’il vous arrivait d’avoir un humour qui laissait à désirer ?»

Question rhétorique. Purement et simplement, mais elle ne souhaitait pas initialement être blessante, vexante ou autre. Juste montrer qu’elle ne faisait pas partie de ces gamines admiratrices de Kage, appelées plus communément fangirls. Il se doutait qu’un combat –même aussi bref- ne pesait au final pas grand-chose dans la balance.

« Je me permets de vous laisser le soin de ranger votre petit … aménagement. Il doit être l’heure de dormir depuis un petit moment déjà…»

Désignant la table, les plantes et la quincaillerie qui trônait sur cette même table en bois, l’Aburame s’éloigna, empruntant cependant l’entrée principale. Fini de jouer les kunoichis pour ce soir. Elle n’était pas du genre à s’éclipser dans un nuage d’insectes pour rajouter un petit effet de mystère ou autre idiotie dans ce genre. Quoique… Avec ses élèves elle devait avouer y avoir pris plaisir. Mais bon ses trois kunoichis étaient du genre facilement impressionnables à l’époque.

«Au plaisir. Et à l’avenir s’il vous plait, pour le bien du village, évitez les escapades nocturnes de ce genre.»

Une dernière réprimande comme si elle reprenait un enfant mal élevé, et elle disparut dans les ombres de l’entrée après être passée par la sorte de tunnel qui donnait sur l’extérieur. Elle étudierait ces pilules demain. Ou quand elle aurait le temps, et à l’occasion rendrait le flacon à l’Hayashi. Peut-être de la même manière qu’elle avait fait entré le mot dans sa chambre : à l’aide de ses insectes. S’il n’avait pas mis une plante insectivore devant sa fenêtre ou autre en prévision d’un nouvel exploit de la sorte. Le papier tue-mouche serait probablement mortel également. Controler ses insectes clairement à partir d’une certaine distance était légèrement tatillon.