Revanche, justice, retour à l'équilibre, professionnalisme... cela en faisait, des promesses à tenir.

Pourtant, le vent de début d'hiver qui déferlait sur son visage lui procurait une sensation de liberté jouissive, le délestait du poids des responsabilités. Comme la première traque avec Setsuna, il avait voyagé léger, mais cette fois-ci en poussant le concept à l'extrême : aucun vêtement ample ou accessoire encombrant, ni manteau, ni écharpe, ni sac à dos. A la place, il s'était armé de son kusarigama, enroulé sur lui en bandoulière. Il aurait été stupide de se séparer de sa fidèle sacoche, mais il ne l'avait chargé que du strict nécessaire. Le froid était le prix qu'il avait tenu à payer pour se rapprocher le plus possible de l'idée qu'il se faisait du shinobi efficace.

Car si ce n'était encore qu'une éventualité pour la plupart des villageois, c'était une certitude pour lui : Meteora avait été un des acteurs majeurs de cette attaque. Les preuves ne manquaient pas à Konoha, mais Onpu n'en avait pas besoin pour y voir une vérité limpide et évidente. Pour lui, c'était juste la suite logique des choses : il n'avait pas vu venir la renaissance de Tsura sur l'île de la Cendre, et le monstre s'en était pris à son pays. Il avait échoué à le neutraliser une première fois, et en guise de réponse, c'était son village qu'il avait ravagé cette fois-ci.
La réalité était sûrement plus complexe que cela, mais le luthier se nourrissait de ce point de vue pour donner plus de sens encore à ce qu'il était en train de faire. Sa tête était en ébullition, la culpabilité n'y avait plus sa place. Son désir égoïste d'accomplissement personnel s'était mêlé à la volonté du Feu de tous les villageois réunis pour le propulser droit dans la bonne direction.

Cette direction était celle du temple de Kyûbi.
Des travaux avaient commencés depuis peu, mais avançaient à une vitesse déplorable. Si les moines y voyaient un rayon d'espoir, les travailleurs y percevaient plutôt une corvée. Cela dit, aujourd'hui ils avaient tous eu le même réflexe, en s'écartant du lieu dans la panique la plus totale. Difficile de manquer un prédateur qui charge droit dans le troupeau...

Onpu était là, dos au mur de l'autre côté des ruines, à « l'extérieur ». L’acouphène sensoriel couplé au son de la démarche démoniaque du Furyou résonnait en lui comme le coup d'envoi d'une lutte décisive pour l'ensemble du Grand Continent. Il savait que c'était peut-être la dernière occasion qu'il avait de mettre la main sur lui. Au fond, c'était un peu comme un examen, ou une audition.

Cette perspective le fit sourire, alors qu'il gorgeait son kusarigama de chakra. Mais il avait déjà lancé sa première technique. En fait, il avait même effectué son voyage dessus.

Flashback:

De tout son poids, Rone pendait aux restes de la coupole du monument par ses deux pieds, dans l'ombre. En bonne chauve-souris, sa tête pointait droit vers le sol. Ses oreilles perçurent distinctement les mouvement de Meteora une vingtaine de mètres plus bas. Il ne le reconnut pas, mais se fia à ce que son petit homme d'invocateur lui avait murmuré à l'oreille aussitôt après l'avoir appelé.

- La tempête verte... hhhhhhh

Sa voix caverneuse raisonna contre les quelques murs encore debout. Il déploya ses ailes grandes comme des voiles et se lécha les babines, prêt à prendre sa revanche sur ce présumé fauteur de trouble, celui qui lui avait brûlé ses majestueux poumons tantôt.

HRP:

Spoiler:

Top chrono.

Aussitôt après avoir perçu le grognement de son animal, On' rasa le mur jusqu'à son extrémité, chaîne autour de l'épaule. Il tourna discrètement la tête, aperçut le Furyou dont Rone avait vraisemblablement piqué la curiosité.

Le territoire était en harmonie parfaite avec son plan. Avec toute l'agilité dont il était capable, le luthier bondit silencieusement derrière un pilier, puis un autre, puis un muret à moitié démoli. Son chemin s'adaptait en permanence aux mouvements de la tête de Tsura, synchronisé sur lui comme sur un métronome pour rester dans son angle mort, en théorie élargi par le port de cet affreux masque.

Il le vit, perché sur les décombres, son regard vagabondait. Le bon moment pour rester caché... Onpu avait déjà parcouru une bonne distance dans l'ombre, c'était une question de mètres avant qu'il soit à la portée de son kusarigama.

Et puis les choses se compliquèrent. Ce fut naturellement avec un effroyable frisson de déjà-vu qu'On' comprit à quoi il avait à s'en tenir.

C'était le moment ou jamais de mettre ses progrès en application. Cette tempête n'allait pas tout gâcher une sconde fois, il s'en était fait le serment. La totalité de sa peau se gorgea de chakra alors qu'il se lançait droit vers Meteora, dont la silhouette était déjà absorbée par l'ouragan. Onpu activa son bouclier sonique au moment précis où son corps pénétra dans le nuage, les ondes sphériques qui s'échappaient de lui chassaient le gaz, maintenant une fragile bulle de sécurité autour de lui.

Son génie lui permit de projeter le poids de son kusarigama vers Meteora – du moins là où il se trouvait quelques secondes auparavant – sans relâcher son bouclier. Mais le génie avait ses limites, tout comme le chakra. Ces quelques mouvements lui en avait coûté beaucoup. Malgré ses efforts, des flammes lui léchèrent les épaules et le bas des cuisses. Au vu de l'enjeu, il s'en accommoda, serra dents et poings pour accueillir la douleur.

La chaîne tournoya et s'enroula avec célérité comme un dragon silencieux... tout allait se jouer les prochaines secondes. Piégé dans ce monde d'émeraude ardente qui s'animait autour de lui, le luthier s'accrocha aux maillons de son arme comme à sa propre vie, déterminé à rester le chef d'orchestre de cette œuvre même si cela s'annonçait très mal parti.




- Encore...

Les patagia des ailes battantes de Rone avaient pris d'inquiétantes teintes violacées quand il avait ouvert la troisième porte pour s'envoler à la verticale, mais son allure ne lui avait pas permis d'échapper à l'incendie vert. Une nouvelle fois, ses poumons le brûlèrent.
La douleur ne fit que jeter de l'huile sur le feu de sa rage. Mais c'était une rage de vaincre, car il savait maintenant que le petit homme ne lui avait pas menti.

HRP:

Spoiler:

Pendant son court temps d'action, la technique d'immobilisation du luthier avait eu le mérite de paralyser son adversaire pendant une poignée de secondes. La tempête de phosphore se transformait lentement en un lointain souvenir, même si son empreinte olfactive infecte demeurait.

On' assista au spectacle de la mort de son kusarigama avec désespoir. Lorsque les maillons se précipitèrent sur lui, son chakra n'avait pas eu le temps de refluer ; il se contenta de se protéger la tête et de se jeter sur le côté. Le fer se logea dans son épaule, son torse et sa côte droite. Il les avait accueilli avec sagesse malgré l'allure de cette bataille qui lui paraissait perdue d'avance, mettant à contribution son sens du sacrifice. Cela ne l'empêcha pas de tousser rouge.

Le chef d'orchestre, c'était loin d'être lui. Le Kadoria jouait avec lui comme une marionnette, ses sceaux implosaient, explosaient les uns après les autres. En voyant le tas de décombres s'abattre sur lui, Onpu n'eut pas l'occasion de tergiverser, ses réflexes de shinobi prirent le dessus. Des ondes se dégagèrent de ses côtes, puis ses hanches, puis ses pieds ; ses mouvements épousaient ceux des fragments de temple qui lui tombaient dessus pour mieux le guider entre les trous, les failles de la déferlante. Un bond en arrière réceptionné sur les mains lui offrit le recul pour anticiper le plus gros de l'affaire, et une succession de déplacements contrôlé par ses ondes lui permit de s'écarter des blocs. Seuls les gravillons finaux lui creusèrent quelques égratignures insignifiantes sur le bas du visage, l'ornant de fines griffures rosées.

La virtuosité s'arrêtait là, laissant place à la douleur des maillons ; ceux-ci s'étaient fait expulser de son corps par ses ondes à esquive, mais ce n'était pas beaucoup plus agréable. L'adversaire s'était muni d'une nouvelle arme, un simple kunai beaucoup trop petit pour contenir toute l'aura meurtrière du Furyou. Mais Onpu savait qu'il avait encore une chance de s'en tirer. Car pendant ses acrobaties, il avait vu tournoyer dans le ciel un point grenat auréolé d'éclats rouge sang.

Rone.
Vu sa vitesse et la couleur de sa peau, il avait dû ouvrir la quatrième porte.
En reprenant son équilibre, On' le distingua à l'horizon. La chauve-souris faisait du rase-motte, dans le dos de Meteora. Il avait choisi d'attaquer, de toute sa férocité. Sa mâchoire s'ouvrait déjà.

Le devoir du luthier était de lui offrir une possibilité de frapper juste. Il avait quelques secondes pour cela.

Alors il fourra précipitamment la main dans sa sacoche pour en sortir deux poignées de senbons qu'il s'empressa de charger électriquement. Restant hors de portée du Furyou, il projeta la première salve de fer d'un mouvement sec de la main droite, boostant les projectiles dans leur élan avec une détonation onkyôton. Les aiguilles se dirigèrent droit vers le bras armé du démon.
Une fraction de seconde plus tard, la deuxième salve partit de la même façon. C'était sa cuisse qu'il visait cette fois-ci, pour diminuer encore sa célérité. Il fronçait les yeux, concentrés; faire abstraction d'une telle douleur était une épreuve rendue supportable uniquement par l'importance du duel.


De son côté, Rone fusait à l'horizontale, la gueule grande ouverte, ajustant sa trajectoire de quelques mouvements d'ailes. L'auteur de toutes ses souffrances approchait à vue d'oreille, et c'est avec une joie massacrante qu'il s'apprêtait à perforer sa chair en fermant brusquement sa mâchoire pour le faucher dans son élan.

HRP:

Spoiler:

A ce point du combat, Onpu comprit vraiment ce que signifiait combattre un ennemi immortel.

Les dents de Rone lui avaient ôtés des fragments de chair gros comme des mandarines, et il tenait debout. La chauve-souris restait en place, les ailes tombantes au sol ; ses yeux vides regardaient fixement devant lui, et sa mâchoire oscillait de haut en bas. Piégé.

On' avait égaré son seul allié dans une illusion morbide. Il se surprit à ressentir le désir naïf de le tirer de là, de le ramener à la raison pour finir ce qu'il avait commencé avant de se retrouver cloué au sol de tout son poids. Ces espoirs absurdes se figèrent dans sa tête, fossilisés, lorsqu'il vit la griffe valide du Furyou racler le sol.

Le météore se déploya autour de lui sur presque une dizaine de mètres à la ronde pendant qu'il plongeait vers le sol la tête la première. C'était là un réflexe honteusement dangereux, mais sa spontanéité et son dôton lui permirent de se creuser à moitié un trou à travers les blocs de pierre. Sa tête, puis le haut de son corps s'enfoncèrent tandis que le projectile fragmenté le mordait aux jambes et au bassin. La secousse, la pression et l'odeur du phosphore déjà imprégné dans le sol le fit vomir dans son propre trou. La sacoche fut arrachée de sa ceinture par le choc, son contenu s'étala violemment.

Il sortit une main, une deuxième, extirpa lentement son tronc puis son visage sol avec une écœurante difficulté. Puis, sans prêter attention à ses cuisses noires de poussières et pourpres de sang, il tourna automatiquement le regard vers Tsura, impressionné d'être encore en vie. Ils étaient hors de portée l'un de l'autre, se dévisageaient comme les miséreux blessés de guerre qu'ils étaient. Le luthier n'avait presque pas remarqué que le masque de chair du Furyou remplaçait celui qu'il portait habituellement, et ne fut aucunement ému de revoir le visage de l'ancien Kazekage. Ce n'était qu'une autre façade, un couvercle.

Onpu voulut mettre ses bras à contribution pour se relever, mais bascula en arrière. Résigné, il reculait en rampant sur le dos à mesure qu'avançait son adversaire divinement inépuisable. Maïka, Rena, Nikkou, Miko, tout le monde... le Feu qu'il avait senti chez eux, les espoirs qu'ils avaient placé en lui ne lui laissaient pas le temps de tergiverser, survivre était la seule option.

Le simple fait de songer à son visage rangé au milieu de centaines d'autres réanimait sa nausée.

Était-ce donc ce qui était arrivé à Daïki ?
Et c'était ce qui allait lui arriver à lui aussi ?!
Plutôt mourir sans honneur.
Plutôt...
…

!!!

Vite. Tendre la main. Un kunai.

- La collection, hein...

Il toussa, presque étouffé par la poussière et sa propre voix – qu'il remarqua avec un amusement totalement déplacé ne pas avoir entendue depuis un peu plus de vingt-quatre heures. Ses doigts se fermèrent avec force sur le manche du kunai qu'il venait de récupérer au sol.

Sans autre forme de transition, il se planta la pointe de l'arme sous l'oeil, dans le sinus.

Puis il s'aida de son autre main pour creuser un large sillon le long de la joue.

Pas un cri, pas un gémissement. Juste la douleur, extrême et salvatrice.

Sans détourner les yeux de Kenji quelques mètres plus loin, il retira simplement le poignard sanguinolent de son propre visage, puis desserra progressivement les dents.

- J'vais pas essayer d'te comprendre, Furyou... *keuf!* … j'perdrais mon temps...

On' compressait son langage par soucis d'économie d'énergie, car il lui restait encore du travail s'il tenait à la vie.
Il s'infligea un nouveau trait sur le visage, la blessure traversa son nez et le colora de rouge. L'odeur de son propre sang se fit plus évidente encore.

- Mais y'a une question qui... *keuhuf*... me brûle les lèvres...

Il prolongea sa scarification jusqu'au coin de sa bouche. Jamais trop douloureux. Jamais trop prudent.

- Si tu tenais tant qu'ça *kheuf*... à ajouter l'Godaime à ta précieuse collection... pr'quoi t'as pas juste pris son visage et laissé le reste, comme les autres ? *kheuheuf*... T'en as cueilli un sacré paquet ce soir-là, pourtant, t'as juste pas pu oublier comment fallait faire...

Il se contenta de baisser la tête pour décorer l'absurdité de son ironie. Sa figure saignait de toutes parts désormais.

Ne pas lâcher le kunai. Pour rien au monde. Le sacrifice de son visage lui avait permis d'annuler son ticket pour la « collection », mais cela lui sauverait peut-être quelques précieuses minutes tout au plus, pas la vie.
Dans l'arrière-plan, Rone était plongé dans une panique immobile, silencieuse et effrayante, mais il était toujours là. Les oreilles grandes ouvertes. Les quatre premières portes également.

Spoiler:

Spoiler:

… quelques mètres de répit.

On' n'avait jamais lâché son kunai. Pendant que le Furyou lui avait fait la morale en répondant implicitement à sa question, il s'était contenté de faire refluer son chakra dans son poignet, pour le loger lentement dans la pointe du poignard. Meteora ne remarqua sa laideur fraîche qu'au dernier moment. Quand sa tête roula sur le sol sous l'effet de la répulsion du Kadoria, il laissa cette fois-ci échapper un grognement, à la fois martyrisé par l'automutilation et soulagé par ses conséquences. Non, il n'avait plus de fierté. Mais il allait redresser celle de la feuille.

Puis, animé comme jamais par sa rage de survivre, il releva la tête, s'appuya sur le sol pour se remettre à genoux et dévisager Kenji avec provocation.

- T'entends des voix.. *keuf*. Je t'ai jamais appelé comme ça, c'aurait été rentrer dans ton jeu...

Le kunai était chargé. Malaxer davantage de chakra aurait été presque suicidaire. Rone n'aurait pas besoin de plus, l'illusion dans laquelle il était plongé avait du s'estomper.

- T'es qu'un Furyou, rien d'autre. Á l'image de ta congénère, tu t'es écrasé sur ma cité dans un fracas de tous les diables... *keuheuf keuf*... comme un météore...

D'un mouvement sec, il lança son kunai droit vers l'oreille de Rone. Il ne lui restait plus qu'à prier.

- Et comme un météore, c'est toi qui disparaîtras en poussières. Sans personne pour te pleurer...



Une douleur. Comme une lame plantée entre le tragus et l'oreille.
Un chakra onkyôton insupportablement douloureux qui se propagea à travers tout l'organisme.
L'océan d'émeraude se volatilisa, la noyade dans le phosphore prit fin comme un mauvais rêve. Trop de vert, trop de phosphore, nausée.
Rone reprit son souffle, réanima ses sens. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour retrouver la trace sonore de sa proie ; son apparence avait changée. Plus de masque, le même visage que le jour du premier orage.

La peau entre ses ailes qui avait lentement terni jusqu'à présent connut un brusque regain de couleur, passant du mauve au rouge, puis au fauve, presque doré. Un souffle se dégagea autour de lui, et le chakra qu'il avait perdu pendant son coma sensoriel sembla se recycler en une vague d'énergie et de fureur alors qu'il déverrouillait la cinquième porte. Il eut à peine besoin de bouger les ailes pour se retrouver à dix mètres au dessus du sol, fou.

- INSOLENT.

Il resta en suspension pendant une poignée de secondes, qui passèrent comme une éternité pour le luthier qui n'avait jamais été aussi vulnérable de sa vie. Le Furyou l'approchait lentement, brandissant ses griffes comme la faux de la mort.

La chauve-souris démoniaque s'abattit sur lui en un éclair, l'écrasant d'abord du tout le poids de son crâne. On' roula une fois de plus, projeté par le souffle de l'impact. Non content de son œuvre, Rone releva le cou, et planta ses crocs dans la poitrine de sa victime. Une nouvelle fois. Encore.
Il le piégea dans sa mâchoire et le secoua comme un ver à une vitesse folle, répandant son sang sur quelques mètres à la ronde autour de lui.

On' regardait ce spectacle non pas comme celui de sa victoire, mais comme celui de la dominance de la chaîne alimentaire et des forces de la nature sur toute espèce de pugnacité. Il songea qu'il devait sa survie au facteur chance, mais qu'il serait peut-être celui que Rone voudrait manger après. Comme il savait que Meteora était immortel, il le laissa faire.

Les portes se refermèrent les unes après les autres assez rapidement, et Rone ressentit rapidement les effets secondaires des trois premières. La douleur couplée à ses blessures respiratoires et psychologiques prirent le dessus, de sorte qu'un portail d'anti-invocation l'aspira spontanément. Il disparut dans une fine fumée grise, laissant tomber le Furyou sur le sol. Son corps était percé de trous gros et profonds comme des lanternes.

Rappelé à sa condition de mortel, On' prit mesure de la quantité d'hémoglobine qui avait jailli pendant les quinze dernières secondes, et eut un nouveau reflux d'adrénaline en remarquant qu'il en avait lui aussi perdu énormément. Elle lui décorait le visage comme des peintures de guerres, célébrait la naissance de ses longues cicatrices faciales.

Mais aussi dramatique que cela pouvait paraître, le travail n'était pas fini.
Sans quitter des yeux le corps gisant sur le sol verdâtre, le luthier déchira sa combinaison et se servi du tissu pour panser ses plaies avec un soin et une attention à l'image du calme qui s'était installé. Puis, dans un effort surhumain, il se leva, prit quelques secondes pour dompter son équilibre, s'approcha du masque brisé de Tsura pour en ramasser les morceaux. Puis il osa prudemment quelques pas vers la dépouille vivante de Raiu no Kenji, se baissa pour attraper un bout de sa cape.
Même en boitant, il fallait le traîner jusqu'à Konoha avant que la magie démoniaque du Furyou ne cicatrise ses blessures, autrement dit le plus vite possible.
Le temps était compté.

En route.

Flashback a écrit:

"Ce n’est pas toi qui as survécu à son étreinte", disait Kenji, "C’est lui qui t’a laissé vivre."
C'est vrai, Furyou. Tu m'as laissé vivre.
Et pour cette raison, tu me trouveras sur ta route.

HRP: