Jour de fête au pays de la Foudre où comme la coutume l'exige, les divinités étaient à l'honneur. C'est dans ce genre de période que les faubourgs s'animaient, prenaient vie dans un lot d'activité commerciale.. Cigarette à la bouche, Kakou'Ton arpentait les rues mouvementées du quartier minier de Tonzaku, laissant dans son sillage nombre de mégot. « Sérieusement, ils auraient pu envoyer quelqu'un d'autre.. Ca m'apprendra à toujours céder sous le beau sourire de Genjoû-san. » A la recherche de quelques matériaux pour les gars du chantier, le Kadoria s'était en quelques sorte porté volontaire pour jouer au larbin. Malgré la pression qu'ils lui mettaient pour qu'ils presse le pas, de peur que les articles bon marché s'écoulent comme des p'tits pains, Kakou-san faisait les choses à son rythme, muni comme à son habitude d'une nonchalante démarche, plissant presque les yeux sous la forte luminosité de l'astre solaire qui nous faisait l'honneur d'être présent en cet évènement festif.


Dans ce tintamarre de confusion, cette phonation parvint aux oreilles du Kadoria, écarquillant les yeux d'étonnement. Désorbitant ses iris vers le coin le plus bas de ses mirettes, il adressa une attention éphémère à ce à quoi son ombre s'était superposée. Le lugubre singe bleu au regard empli de paresse ne savait guère comment se comporter face à ce cas de figure. A à peine quelques dizaines de centimètres de lui, témoin d'une infraction, une petite rouquine déroba et s'empara subtilement une portion de douceur aux saveurs diverses, à la barbe et au nez d'un marchant ambulant. Esquissant un sourire d'amusement, Kakou ne comptait pas demeurer sans rien faire. Pour le soulager de sa perte, le Kumojin lui envoya sa bourse et les quelques pièces qu'ils contenaient, rendant on ne peut plus légale la transaction des bonbons. Remerciant son donateur sans chercher à comprendre, le commerçant continua son cheminement.

Il ne pouvait se résoudre à la laisser comme ceci, ayant déjà bien assez de charma douteux et non rassurant comme cela, si on pouvait limiter les pertes, cela devait se faire comme possible. Après tout, cette présence féminine au poil framboise était une camarade shinobi au même titre que lui, un peu d'entraide en ce moment ne lui causerait guère de tord. Kakou'Ton s'était donc mis à la pister et rattrapa son retard. Tandis qu'elle entama une avancée vers une ruelle empli de quiétude, le singe bleu passa à l'action. D'un balayage du pied, il faucha les jambes de la petite. D'apparence, cela pouvait semblait sonner comme une agression et cela en était une oui mais pour ôter toute possible douleur du geste, Kakou avait prit soin de viser les articulations au niveau du genoux, faisant par la même fléchir la dite voleuse qui se retrouva sur le coccyx. Un simple silence pouvait suffir à faire comprendre à la demoiselle que toute cette attention pouvait venir d'un fou, le Kadoria ne trouvant aucun début à la morale qu'il souhaitait lui faire.. « Ehm.. Euh.. »Les fermes bras entrecroisés, l'homme était raide comme un pieu et aussi agréable qu'une tombe, ne souhaitant pas apporter à la demoiselle une once d'espoir d'une quelconque copinerie. Il ne bougeait pas sa position, ne faisant qu'observer le contexte à la recherche d'éventuels amorces qui pourraient l'amener à un discours pertinent ; mais tout ce qu'on pouvait en tirer à l'heure du jour, n'était qu'un inévitable maux de tête, chose qui le rendit ainsi un peu glauque. D'une mine embarrassé, il analysait du regard la petite, lorsqu'un fragment de souvenir lui vint à l'esprit..« Je me souviens de toi.. Je crois. Tu es une Kadoria, je me trompe.. ? Au fait, voler c'est mal. »Sa voix rocailleuse était certes grave mais non muni d'une quelconque intention réprimande. Quittant quelques secondes la demoiselle du regard, il empoigna une cigarette qui reposait au creux de son oreille et l'alluma..

S'enivrant de la fumée du tabac braisé, la béatitude s'emparait du Kadoria, visiblement amusé par le comportement de la gamine. Contrairement à la rouquine, le Kadoria prenait cette situation inaccoutumé avec tant de légèreté. Un narquois sourire se dessina paisiblement sur les lèvres de Kakou'Ton alors qu'il digérait à peine le discours de la demoiselle. Pas de doute. C'était encore une enfant. De son air belliqueux, elle se penchait sur son pied de guerre, elle était paré, prête à engendrer un puéril conflit où peut être cherchait elle tout simplement à appliquer la plus traditionnelle et noble des préceptes des bandits et voleurs : Se battre, pour prendre la fuite. Attentif à chaque mot, qui s'assemblant les uns aux autres marquait sa pensée et sa position.. De ses yeux luisant de bleu, il décryptait minutieusement les détails expressif de son faciès. Hmm.. Malgré la couleur inhabituel et la nitescence anormal de sa chevelure, il n'y avait rien d'extravaguant à signaler, non, elle était plutôt mignonne, ce qui est tout à fait son honneur puisqu'en tant que Kadoria et partageant le même sang que Kakou'Ton, elle se devait d'être à la hauteur de sa beauté.. Bref, passons.. Décroisant ses bras et se mouvant avec célérité vers la gamine, de peur qu'elle ne réchappe à son emprise, il apposa une de ses mains empestant la cigarette sur le crâne de la jeune Kadoria, marquant aussi bien sa supériorité physique et le rôle de moralisateur qu'il s'était lui même attribué.. D'une intention moqueuse, fermant gaiement les yeux, il se mit à tapoter la tête de la petite, sachant pertinemment que cela pouvait encore plus échauffer les esprit..



Cela ne lui ressemblait absolument pas. Ce genre de familiarité, cette générosité, cette sociabilité, c'était loin d'être le Kakou'Ton de tous les jours. Non, la vérité c'est qu'il fut réellement ému d'enfin retrouver un autre Kadoria. En ces temps troubles et au vu des complots qui dans l'ombre se préparaient, l'atmosphère était devenu plus que palpable. Quant il pu enfin  affirmer que la petite était bel et bien une Kadoria, il se disait que c'est ce qu'aurait voulu Uriô-sama, que les membres de sa famille s'aident et se soutiennent les un les autres.. Tandis que la rouquine réagissait à ses propos, ses mains baladeuses se mirent à la recherche d'un quelconque porte monnaie où quelques billets qui patienteraient au fin fond de ses poches.. Houston, nous avons un problème, mayday, mayday !! En même temps que s'ouvrait au maximum sa bouche ▬ laissant inopinément tomber sa cigarette ▬ ses yeux s'écarquillèrent d'un mélange d'étonnement et de frustration, de la terreur en somme. Restant bouche muette pendant un long court instant, il n'osait même pas imaginer ce que Genjoû-san et les autres lui ferait s'il rappliquait en prétextant avoir malencontreusement perdu l'argent.. A mon humble avis, ils penseraient tous qu'il était allé dépenser la globalité des fonds en plaisante compagnie, ce qui aurait pu être une variante de l'histoire.. M'enfin, passons, passons. Le Kadoria avait été négligeant, la bourse qu'il délivra précédemment au marchand contenaient beaucoup plus de pièces qu'il ne croyait.. Attrapant fermement la main de la Kadoria, il la traina avec lui dans la rue principale ▬ de gré où de force ▬ et empoigna aussitôt ses épaules de ses deux mains. Rapprochant dangereusement son visage de son homologue Kadoria et prenant un air plus que sérieux qui se constatait à la vue de ses pupilles qui prenaient littéralement feu, il lui adressa un tout autre discours..