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 L'éducation du soldat (Solo)

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Message(#) Sujet: L'éducation du soldat (Solo) L'éducation du soldat (Solo) EmptyJeu 8 Aoû 2013 - 22:21



Prologue-

Se tenant sur le versant d'une montagne, le faciès non sans libération de son air las d'accoutumance. Tenzö reposait sur lui-même les yeux dans le vague, exprimant mémoire d'un passé funeste, ainsi que d'un avenir espéré dans l'idéalisme de sa jeunesse. Le bruit sourd et mélodieux d'une chute d'eau légendaire apportait une légère touche de nostalgie et de violence. La pureté des sentiments du Kaguya se fit alors violence, inspiré par cet axe de puissance qu'apportait la chute. Relevant la tête au figurant d'une œillade froide et torturé, il huma l'air en les fermant la seconde de son ressentiment. Sa tête ne dévia que légèrement sur le côté et ses pupilles aux coins de l'œil. C’est ensuite par l'audible bruissement des pas lourds de Shu s'approchant, que Tenzö se retourna pour lui faire face en préservant sa position initiale. Il ne l'accueillit d'aucun sourire mais d'une façade de mot mélodieux comme une chanson mélancolique à l'heure du zénith. Shu lui-même répondant d'un timbre plus profond et grave conservait malgré tout une sonate mélodieuse quoi que plus violente.

-Tu viens seulement apprécier les chutes, ou bien peut-être préfères-tu la apprécier seulement la peine ?

Tenzö fixa le vide par le coté, perdu le temps d'une pensée dans le vide de ses espoirs et de sa mémoire.

-Il est parfois utile de se rappeler le passé. Pour comprendre le présent au moins… Et puis,… Tomber le masque est nécessaire pour ne pas oublier qui nous sommes …
-Parfois le masque devient le vrai sans que l’on puisse y faire quoi que ce soit… Tu en es déjà là Tenzö je le crains…
-Je l’ignore Shu… Je voulais être un peu seul aujourd’hui. Les choses ont été beaucoup trop vite ces derniers temps. Je me suis quelque peu perdu…

Shu baissa la tête, cachant un regard fuyant et soumis. L'instant d'hésitation se fit ressentir au faut silence des deux guerriers. Tenzö se tourna vers la chute d'eau pour la fixer aux lueurs d’un iris admiratif. Puis ainsi il ne dit plus rien.

-Tu t’es fait quelques amis de ce que j’ai appris. Une fiancée. Une Samui. On raconte qu’une petite équipe est en vue dans l’œil des dirigeants. Tout ne va donc pas si mal. Et toi, petit insolent, au lieu de profiter tu viens pleurnicher sur une cascade…
-J’ai besoin de me rappeler c’est tout. Ici, le chien errant devient le tigre. Je n’oublie pas. Ce passé. Le temps des drames et des larmes… Le temps des sacrifices…  

Shu se retourna à son tour pour prendre le chemin du retour. Ce n'est quelques pas plus en avant qu'il annonça son départ à Tenzö qui n'avait point bougé d'où il était.

-Je vais donc te laisser seul. Mais n’y prend pas trop gout à cette solitude. Tu as su éviter son emprisonnement. Non… Des amis ont su te l’éviter. Ne ruine pas leur effort…

Alors seul avec lui-même. Tenzö se tint droit devant cette cascade sans la quitter du regard. Ce n'est que quelques secondes passante, mais qui lui parurent mille années, qui le fit perdre l'insistance de son observation. Baissant le visage et l'œillade au sol. Ses yeux se fermèrent sur des souvenirs enfouit mais au combien présent en son cœur. Ce que l'esprit oublie nôtre cœur l'exprime pensa-t-il. Sur le scintillement de larmes coulante mais sans abondance voilà qu'il se parla à lui-même. Le besoin d'exprimer le mal à voix haute semblant n'être devenu que nécessité à la survie de sa raison.

-Vous tous… Fantôme du passé… Ciel et damné ! Que vous me manquez….


Guerre Clanique-

Jeune bambin que j’étais. Dix années à peine. Je me trouvais avec mes parents, ma sœur et mes deux frères. Cadet de cette famille. Nous arrivions au camp Kaguya pour combler quelque peu la perte de nombreux des nôtres. Enfin je dis ça. M ais en ce temps-là, je n’y comprenais pas grand-chose. La grand-mère nous avait tous envoyé pour répondre aux réclamations de je ne savais quels anciens… On m’ordonnait de me battre… C’est ce que j’allais faire. Sans vraiment avoir conscience de ce qui se tramait. De pourquoi, de comment ni contre qui… Ma sœur, telle une seconde mère, m’avait juré de me protéger et par cause à effet, mes frères jurèrent d’en faire autant… Nous étions également accompagnés de son mari. Un mec que je ne connaissais pas du tout, mais plutôt sympathique. Vous savez, si jeune, l’observation que l’on porte sur une situation n’a rien de réel. Pour ce n’est qu’un jeu. Nous jouons à la guerre. Peut-être était-ce pour cette raison que les enfants faisaient de bons soldats. Ils ne se posaient pas de question. Ils trouvaient ça cool. On se bat, pour faire comme les adultes. On devient des légendes. On devient des hommes… Mais comme toujours… La réalité rappelle vite la mesure que prend un conflit dans les yeux d’un si jeune garçon…  Pour rappel de la situation. Nous nous battions dans la jungle. Contre ce qui semblait être des Samui. Je les haïssais. Parce qu’on m’avait appris les haïr. Rien de plus. C’est stupide j’en conviens. Mais un ennemi, si l’on fraternise avec lui. Alors il devient difficile de faire son devoir. A chaque escarmouche. Nous perdions des hommes. Et eux en perdaient… C’est je crois ce qui entretenait notre guerre clanique. Personne en réalité ne se rappelait comment cela avait commencé. Ni pourquoi… Sujet tabou par excellence les adultes nous répondaient le plus souvent de fermer notre mouille et d’arrêter de réfléchir à des choses si futile…  Aussi curieux que cela puisse paraître. Les six premiers mois se sont bien passés. Personne dans ma famille n’avait eu à souffrir d’un quelconque drame. Personne n’était mort. Shu, un ancien Kaguya des plus prometteurs m’avait également pris en affection. Et bien qu’il tienne encore plus en affection ma sœur, étant marié il se tenait à l’écart. J’avais même pu me rapprocher de mes parents. Les moments difficiles favorisent les rapports humains. Cela j’en étais convaincu aujourd’hui… Moi-même j’avais progressé à une vitesse fulgurante. Calquant mes capacités sur celles de Shu que j’admirais. Cela attristait mon père de me voir en combat préféré accompagner un étranger que lui, mais le résultat sur mes performances était si exceptionnels qu’il passait outre… Même ma mère, pourtant si dur de nature, se permettait quelques gestes tendre. Une main dans les cheveux par exemple. Ce n’est pas grand-chose certes, mais pour cela signifiait tellement…  C’était toute l’ironie de cette époque…  Nous évoluons d’un cercle de sang et de haine, pourtant, cela ne faisait que nous rapprocher les uns des autres. Les autres, dans le combat, c’est tout ce qu’il nous reste ne cessait de répéter mon père aux siens… Je ne comprenais pas à cette époque. Mais aujourd’hui je comprends. Dans l’adversité, nous trouvions plaisir à être ensemble, nous trouvions plaisir dans les tracas de la vie quotidienne…  Moi, le petit dernier, chouchou de la famille, profitait de cela… Je n’avais pas eu à tuer… Ma famille s’en chargeait pour moi. Je ne faisais office que de soutiens. Ma sœur me disait que je devais être préservé au plus. Qu’un jour, tout ceci changerait, qu’un jour, comme pour le pays du feu, le nôtre formerait une nation unis. Un rêve que je ne pouvais même concevoir en ce temps et pourtant…  Malgré tout, je crois pouvoir le dire. Au début, nous étions heureux… Nous étions en guerre. Nous nous battions. Dans cette jungle humide et chaude. Mais oui… Nous étions heureux…

Les premiers deuils-

C’est étrange. Très étrange. Comme on ne saisit pas toujours l’importance d’une personne… Elle est là, tous les jours…  Nous la connaissons, nous la côtoyons, nous savons qu’elle a de l’importance sans le savoir… C’est un jour de cendre et de feu. Que tout bascula… Le jour où je découvris le gout du sang… Le jour où je découvris le réel sens du deuil… Cela se déroulait dans les marécages nauséabonds du sud… Une escouade ne parvenait pas à reprendre une position fortifiée des Samui. La routine dirons-nous. Aussi avait-on appelé en renfort notre équipe pour s’en occuper. Aucun de nous n’était effrayé. Aucun de nous n’avait dans l’idée que cela pouvait mal se passer… C’est pourtant bien lorsqu’on a le plus confiance que tout bascule… Une autre leçon que j’allais vite retenir…  Car ce siège… Un siège ridicule en y repensant, car nous n’attaquions que parce qu’il s’agissait de Samui. Ce siège durait depuis près d’un mois… Moi, réellement, je ne servais pas à grand-chose… Jusqu’à ce qu’un soir… Shu réunis toute l’escouade. Selon ses dires. Nos supérieurs étaient furieux. Nous devions en terminé avec cette bataille aujourd’hui où cela barderait pour notre matricule. Mes parents, mes frères, ma sœur et son mari en rirent… Disant avec nonchalance qu’il suffisait de le demander…

Cet assaut est flou dans ma mémoire… Je ne me rappelle pas tout. Ce n’était que violence. Haine. Boucherie… Un paysage de braise et de cendre. D’horreur même… Quelque chose n’avait pas tourné rond… J’avais perdu l’esprit. Perdu conscience de moi-même. C’était comme si quelqu’un d’autre se battait à ma place. Dans la mêlée nous avions été séparés les uns des autres… Je ne sais pas vraiment ce qu’il s’était passé… Quand la charge avait été ordonnée je rompis tout ce qu’il y eut en moi de saint et de bon sens. Perdant le temps de cette bataille le sens de la mémoire et de la conscience. Je ne me souviens que du sang, des cris, d’un enfant, moi-même à genou, qui cherchant à s’expliquer l’horreur humaine ne parvenait plus à sortir le moindre mot. Le visage dans les mains, comme maudit, mes yeux fuyaient les flammes, fuyaient les corps, fuyaient la haine et la nuit… Un Kaguya me prit l’épaule et me secoua vivement l'épaule pour me sortir de ma torpeur et des larmes balbutiante. Il me lâcha alors une phrase simple. Sans autre forme de compassion. « Ton frère est mort », je tournais le regard larmoyant sur ce Kaguya. Visage désarçonné, incompréhensible. Que c’était-il passé ? Puis il rajouta avant de se détourner, détendu et tout à fait conscient de l’horreur. « Le mari de ta sœur aussi, lève-toi, nous devons entasser les cadavres » Je restais prostré… Pas même une excuse. Mon frère et mon beau frère étaient tombé. Dans l’ignorance la plus totale. Sans gloire. Sans honneur. C’était ça la vraie guerre. Tout le monde ne partait pas en faisant résonner leur voix. La majorité n’était que des anonymes qui disparaissaient sans laisser quoi que ce soit derrière eux… Je me relevais difficilement… Puis déambulant dans la forteresse en ruine, évitant de piétiner les cadavres… Je trouvais le reste de ma famille… Je me rappelle m’être dit… Une fois mort… Ils ne sont plus ennemis… Ils ne sont que des cadavres. Un silence… Non… Pas un silence. Personne ne parlait dans ma famille. Ma sœur était à genoux, les larmes coulaient sur ses joues. Mais elle ne lâchait pas le moindre son. Son visage était vide. Je ne la reconnaissais pas. Mon père demeurait fier. Cachant la moindre parcelle de déception. Il mimait la fatalité qu’il acceptait. Ma mère n’était pas là… Elle était en train de rassembler les cadavres avec mon autre frère. Préférant dans sa dureté, ne pas montrer la moindre faiblesse. Et moi ? Je me demandais où j’étais… Si ce n’était pas un cauchemar… Si j’allais me réveiller. Ils étaient mort pourquoi ? C’est tellement dérisoire… Même aujourd’hui je n’arriverais pas à le dire… Le lendemain. Ma sœur se jetait du haut d’une falaise… Sans n’avoir dit quoi que ce soit de son projet à personne. Le plus étrange. C’est qu’elle avait eu l’air d’aller mieux… Elle souriait… Comme si elle avait accepté ce qui c’était produit. En vérité, sachant qu’elle allait mourir, qu’elle allait enfin se libérer de la douleur qui lui pressait le cœur. Elle se trouvait soulager… La mort était libératrice… Une nouvelle leçon que je n’oublierais jamais… Aucun d’eux n’avait eu les moindres funérailles. Le moindre mot… Cela me choquait… Mes parents, mon frère et Shu. Tous faisaient comme si de rien n’était… Ils se voilaient tous la face. Car la réalité. C’est qu’on ne riait plus. Nous étions tous vide… J’ai alors rencontré pour la première fois la solitude…

J’avais fuis une fois… Fuis dans la jungle… Fuis la douleur dans une course effréné. Je voulais les ramener à la vie tous… Je le voulais… M ais je ne pouvais pas… Alors je hurlais. Je maudissais. Je voulais brûler le monde dans les mêmes flammes qui avaient emportés les gens qui m’étaient cher… Alors au détour d’un chemin, les yeux, je me heurtais à quelqu’un… Qui je l’ignorais. Je tombais sur les fesses, puis dans ma douleur, dans ma douleur, je lui hurlais quelque chose d’impossible. « Tues-mois ! ». Relevant les yeux je découvris un adolescent. Son regard… Glacial. Assassin. Que dis-je… Si moi je ressentais de la douleur, lui ne semblait plus pouvoir vivre sans elle. Son timbre de voix était aussi sombre que ses cheveux et aussi glacial que son regard et son teint.

-Tu souhaites mourir ? Mais la mort cela se mérite. Morveux…
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Message(#) Sujet: Re: L'éducation du soldat (Solo) L'éducation du soldat (Solo) EmptyDim 11 Aoû 2013 - 1:28


La vérité de la guerre-

Ce type… Morveux ? Moi ? Qui était-il ? Comment osait-il ? Un Samui ? Un ennemi ? Je le fixais d’un œil colérique. Puis sans réfléchir, je laissais ma folie dicter ma conduite. Sortant un os de ma paume pour lui bondir dessus en exprimant ma hargne. Mais je mon os ne frappa qu’une armure de cendre incandescente. Il brula alors sans que je ne puis rien faire et un bras de cendre me saisit à la gorge, pressant celle-ci jusqu’au bord de l’étouffement. Je ne pouvais alors plus rien faire. Et lui, cet adolescent n’avait pas fait le moindre mouvement. Je sentais dans son regard le dénigrement le plus total. Sa voix elle-même exprimait une odieuse vérité. Une terrible fatalité. Alors même que j’éprouvais toutes les difficultés à respirer, ses mots raisonnaient moi comme une prophétie. Ils vibraient. Et je me retrouvais prostrés quand il son bras de cendre me projeta en arrière sur le sol…

-Toi… Kaguya ? Tu te jettes sur un adversaire sans même savoir quelles sont ses capacités ? Pauvre gosse.
-Te moque pas de moi !
-Je ne suis pas Samui… Retrouve tes esprits si tu veux voir les choses comme elles sont.
-Comme elles sont ?!! J’ai perdu ma sœur ! Mon frère ! Mon beau-frère ! Il n’y a
-ET TU CROIS QUE LA GUERRE C’est quoi ?! Quand ton tire son épée, il n y ‘a pas à réfléchir. On tue où nous sommes tuées. Cela incombe un poids. Une responsabilité. C’est ça la vie de Shinobi. Ceux que nous aimons meurent. Tout comme ceux que nous détestons. Tu te crois donc avec ta famille supérieure à cela ? Dans cette jungle nous sommes tous égaux. Personne n’est plus à l’abri qu’un autre. Tes pleurnicheries sont une honte pour ceux qui sont mort.
-Y’a qu’à te regarder pour voir que tu ne peux pas comprendre. Que tu ne ressens rien. Tu n’es pas un homme !
-Ne juge pas celui que tu ne connais avorton. Tout le monde ici à perdu quelque chose. Un proche, son âme… Sa foi… Nous sommes tous au même titre je te l’ai dit. Si tu n’as pas la force de protéger ce que tu aimes. Ne t’en prend pas aux ennemis qui te sont supérieur. Tu es le seul fautif.
-Comment ?!!!
-Tu ne vaux pas d’être tué… Tu ne vaux rien. Tu comprendras quand tu auras assez souffert. Sache-le avorton. Toute grandeur nait du deuil. Pour le moment tu n’es qu’un enfant…
-Attend ne part pas ! Qui es-tu ?!!
-Mon nom ne te servirait à rien. Si un jour tu veux me retrouver et que tu as survécu à tout ceci. Cherche les Samidare. Peut-être ce jour-là mériteras-tu de mourir.

Ainsi, il s’éloigna, me laissait au sol dans l’incapacité de le retenir. Ce jeune homme sorti de nulle part… Il aurait pu me tuer mais ne l’a pas fait. Pourquoi ? Jamais je ne le saurais. Ce qu’il dit me frappa. Plus qu’un jutsu. Je ne saurais expliquer comment… Mais sans dire que ma peine s’effaça. Elle me parut moins lourde à supporter… Beaucoup moins lourde… Et même plus tard. Beaucoup plus tard. Quand je tuais sans me poser de questions. Femme et enfant. Quand vis le sang couler et la chaire brûler… Quand je vis chacun de mes amis périrent… Je demeurais de marbre. Je considérais cela normal… Cela n’effaçait pas la haine. Cela n’effaçait pas la peine. Mais je la contrôlais. Présente en moi, tel un fer de lance. Un moteur de survie… Encore plus tard, même quand les larmes coulèrent en découvrant que ma mère avait été exécutée, après avoir été violé dans les geôles des Samuis et pendu à un arbre… Je ne sombrais pas dans la folie. Toujours encore quand mon père partit avec une troupe et mon dernier frère pour la venger mais n’obtint qu’une mort inutile… Tout ceci n’était que des sacrifices. Et plus je les endurais. Plus je trouvais facile d’y être insensible. En effet, plus le temps passait, moins je me posais de question. C’était en fait dans la mort de l’âme que la puissance naissait. C’était ça la maturité. Voir l’horreur comme une banalité… Voulais-je continuer de vivre pour autant ? Non… Je cherchais la mort. Je l’appelais de tous mes vœux… Mais plus je courrais vers elle plus elle se dérobait… Même ce jour-là… Ce jour terrible ou j’aurais dû normalement mourir… Alors que Shu me l’interdit…

Un jour de vie dans la mort-

Une marche vertueuse, motivé par l'instinct et la domination des sens. Sur le sentier éphémère tracé par une quelconque ancienne garnison qui participa au massacre d'une nouvelle bataille absurde dans ce pays maudit. C’était ainsi ma vie d’avant.
J'étais seul et je marchais en fredonnant une chanson macabre. Elle m'évitait de penser à la douleur. De prendre conscience de mon corps titubant et de mon sang se vidant goutte par goutte dans son sillage.
Je sentais malgré tout l'odeur de la mort sur ma peau et mes vêtements. Elle ne me quittait pas même lorsque je cessais d'y penser. Et devant dans cette longue et lente marche. Ma main pressait le flanc de mon torse à chaque pas. Maintenant l'écoulement au possible. Mais ce n'était qu'illusion, car la plaie béante n'avait pas dit son dernier mot et mon visage brûlé encore moins.
L'ombre des arbres me rappelait le froid et non la douce brise du vent ce soir-là. Et les rayons du soleil s’effaçaient de toute façon pour laisser place à la pénombre qui avait déjà embrumé mon esprit.
Alors pour ne pas perdre conscience je continuais de chanter...


Sur le sang versant dans les prairies
D'une passivité écoulée au temps qui fuit
Les corps jonchent en long comme un tapis
Puis le ciel chagrine en nous lavant par sa pluie

J’ironise le mépris pour passer aparté
Sinon les âmes aussi pourraient être emportées
Notre folie aura creusée le canal de sang
Pour cette absurde paix qui ne durera qu'un temps

J'y vois là devant moi, l'enfer et le téméraire
La source de vie qui se rend à la terre
Le froid qui single les plaies et les entailles
Les sons après les humeurs de la bataille
J'y vois là devant moi, le noir et l'impossible
Les remords et la honte qui nous criblent

Vint à nous le sens de l'humanité
Cachant futilement triste férocité
Décimant la jeunesse victorieuse
Pour faire parler les veuves pleureuse

Le gout des morts trouvant sa limite
Comme les jeux de jeunesse qu'on imite
Ou ici excès ne rimant pas sous partie
Car sa limite n'est autre qu’infinie

Hooo oui...
Que la guerre annihile la lumière comme la nuit
Pour nos pauvres et ignorants esprits


Je traversais enfin cette foutu forêt embrumé à force de patience. Atterrissant soudainement dans une clairière frappé si fort des derniers rayons du soleil que la chaleur semblait s'y être accumulé avec une opulente férocité. Je redressais le regard découvrant les altérations de ma vision. La chaleur se faisant timidement apercevoir par les vapeurs qu'elle laissait en déformant l'œillade la plus saine.
Je sentis mon oreille vagabondé au gré d'un étrange son. Étrange par le fait simple qu'il ne correspondait pas avec l'humeur de mère nature. Des traces de pas un peu derrière moi sur ma droite. Je me retournais aussi difficilement que lentement pour entrevoir ce qui laissait s'entendre ainsi. Quand mon regard ensanglanté croisa le sien. La chaleur laissa place au froid de la brume. Puis la pluie annonça avec violence la nuit, une pluie de sang. Tout cela fut si rapide. A moins que ce ne fût que ma perception du temps qui n'était plus à l'œuvre. Mais qu'importait. Ami ou ennemi ce me fut égal. Je baissais le regard résigné devant l'homme qui m'apparut tel un ange. De la mort ou de la vie je ne pouvais le dire....
En baissant le regard je vis à nouveau mon sang. Cette fois je ne pouvais l'ignorer car je m'étais simplement vidé sur place. Je fis un énigmatique petit sourire et dans un simple murmure je dis ce qui me passa par la tête. Sans autre forme de convenance et surtout sans me cacher d'être accablé.


-Je vais dormir un peu je crois... Oui... Un long sommeil....

Tout mon corps me sembla soudainement lourd. Mon esprit me parut s'évader en un instant de mon enveloppe charnelle. Cela avait pour moi le gout de la libération et je m'écroulais sans même tenter de me rattraper au sol dans mon propre sang avec le sourire. Pas encore inconscient, j'arrivais encore à sentir les gouttes de pluie. Ce fut comme le dernier cadeau des cieux pour moi, cherchant à me laver de la honte avant que je ne trépasse. Pour cette fois, je n'allais pas me battre. Juste attendre.

Comment pouvoir se laisser aller. Quand une voix gronde à l'oreille de rester éveillée... Ni l'eau ni le sang ne me maintenait en vie à ce moment. Mais bien l'homme qui me hurlait dessus pour que je ne trépasse pas...
Puis, restant immobile et contemplant ma propre résignation, il se mit à me soigner. Pourquoi ? Ne voyait-il pas que mon heure était arrivée. Ou bien était-ce le destin qui me rappelait à l'ordre jugeant que je n'avais pas accomplis tout ce qui était de moi. Je rouvris les yeux, brisant en même temps mon sourire. Peu à peu je ressentais de nouveau une douleur s'effaçant sous l'effet du baume apposé sur la plaie. Elle demeurait cependant présente. La pluie continuait aussi son œuvre. Le ciel pleurait-il pour moi ? Trop de tendance à voir dans la nature des symboles de romantisme et divinatoire...
Je reste toujours inerte pourtant, n'entendant que le bruit de l'eau qui fouette le sol, les appels et l’étreinte d'une main sur la mienne. Ce fou avait l'air vraiment décidé à ne pas me laisser partir. Ma tête se tourna sur elle-même, à fin de pouvoir entrevoir l’homme qui m'empêchait ainsi d'accepter mon destin. Nul sourire ne s'offrit à lui et le regard à demi fermé par l'épuisement en guise de premier contact vint en premier instant.
Ma main resserra alors la sienne avec autant de violence qu'il le faisait. Puis, sous l'impulsion d'un dernier entrain je répondis à ses appels. Pas un murmure, mais non plus un hurlement. Un simple ton naturel, enveloppé sous la difficulté causé des blessures.


-En criant comme ça, c'est sûr que je ne vais pas m'endormir...

Mon regard se fixa dans le sien sans gêne. Parlant par les éclats qu'il pouvait encore donné. Questionneur et incompris, il demeura ainsi pendant plusieurs longues minutes. Pourquoi m'aider ? Pourquoi ne pas m'abandonner et me détrousser ? L'ignorance s'empara de moi. Me sentant humilié de devoir ma vie à un inconnu croisé sous la force du hasard, je décidais enfin de ne plus me laisser aller. Dans la boue et le sang je me retournais pour me positionner sur le dos. Mon visage restant tantôt amorphe tantôt grimaçant sous la douleur. De l'autre main qu'il n'avait pas étreinte je me saisissais de ma sacoche pour la lui tendre. Il fallait recoudre si il tenait tant à ne pas me voir mourir. Il y avait ce qu'il fallait pour cela à l’intérieur.
Je ne pus la retenir jusqu'à ce qu'il ne la prenne cependant. Même tenir une petite sacoche était devenu un effort trop important. Cela me fit sourire d'ailleurs. Trempé, glacé et mourant, je me découvrais aussi inutile et frêle qu'un enfant qui venait de naître. Cela devait être cela, les prémices de la mort... Une sorte de retour a l'essentielle...
Ma tête se relâcha et tomba vers l'arrière en même temps que la sacoche frappait au sol. Puis la pluie masqua quelques larmes de honte et d'incompréhension qui s'écoulèrent à ce moment.
Cette fois ce fut un dernier murmure et un soupir que je lâchais tant bien que mal. Mes yeux ouverts sur le ciel nuageux.


-Merci... Mais qui es-tu ?
-Ton fléau bougre d’idiot… Je suis Shu ça se voit pas ? Et toi Tu te rappelles qui tu es ?
-Ta bénédiction bougre d’idiot… Je suis Tenzö…

Voilà comment naquit la fraternité sous une pluie de sang… Pluie de sang. Le Village de la brume sanglante... Quelle ironie que la vie d'un Kaguya...
Pendant qu'il coud la plaie, je tourne le visage et m'efface. La honte m’assiégeant par me voir ainsi prostré entre les mains d'un inconnu pour me raccorder à la vie. Je sens le picotement de l'aiguille, je sens le fil passer à travers la chaire, pourtant ce n'est pas pour cela que mes yeux se ferment. Je retrouve une pesante conscience du "moi". Je vis... Je suis là et j'existe encore. Je vins à passer de la joie de sombrer à la tristesse d'émerger.
Pourquoi ne suis-je pas heureux ? Je ne comprends pas... Cet homme m'aide sans rien demander en retour... Pourquoi...
Mes yeux se crispent sous ce funeste augure pluvieux. Fredonnant sous les claquements de ses gouttes une sonate bien mélancolique. Comme si tout était orchestré pour que cet instant, si étrange au demeurant et pourtant délectable à la fois, soit une séance de vie poussant hors de nos sentiers. Une nouvelle larme glisse sous la joue. Sans pouvoir dire pourquoi, trop d'émotions s'évacuèrent de moi en si peu de temps. Un trop plein explosait devant cette soudaine tendresse. Mes lèvres tremblèrent d'incompréhension. Du sang d'une bataille, je passais à la générosité simple. Et cela me toucha. Oui, je ne pouvais me mentir. Son geste, pourtant si limpide et naturel pour toutes personnes sensé me prit le cœur. Raviver comme frapper par la foudre. Et l'éclat de vie s'empara de nouveau de ma personne dans un souffle.
Enfin, tandis qu'il terminait son œuvre, la pluie cessa et le sombre tomba dans la clairière, Le froid cinglait nos âmes et même mes os me semblait imbibé d'eau et de sang. Ma tenue noire entaché en divers endroits alors que les traces d’un combat en avait fait une loque.


Je me retournais difficilement vers lui, et bien qu'au sol, mon regard parvint à se poser sur les courbes de celle qui m'extirpa de mon destin. Le pauvre était trempé. Mais malgré son très glacial visage, en fondant mon regard dans le sien sans retenue j'entrevue une maturité bien au-delà de beaucoup de ceux que j'avais côtoyé. Je reprenais un peu de force pour parvenir tant bien que mal à me relever, et cela dans le silence le plus angoissant qui soit. Que pouvais-je dire en un pareil instant. Alors je ne fis qu'apprécier sa stature, entrouvrant la bouche et le regard aussi admiratif que redevable. Voilà qu'un brin de romantisme s'ajoutait de lui-même à cette scène rocambolesque.
Ce fut son tour d'agir. Quelques mots incompréhensibles sortirent de sa bouche avec une certaine maladresse. Ma bouche se referma et ma tête s'inclina un peu. L'air un peu questionneur. Dans cet instant les premiers éclats de la lune firent aussi leurs apparussions. Il chercha alors à se reprendre. Mais c'était accompli. Et sans comprendre comment, quelque chose en moi se propagea. Un songe ou une idée, comme si le sujet qu'il évoquait m'était si familier que je pu répondre avec l'instinct et le cœur. Cela en éludant sans conscience du fait tout le reste de ces propos cherchant à rattraper les premiers.
Tout en m'aidant de mes mains je redressais mon buste, l'extirpant de la boue et du sang. Mon visage s'abaissa ensuite au sol, le temps de sentir les quelques gouttes d'eau et de sang ruisseler jusqu'à la terre. Mon œillade contempla avec fascination cette horrible vision. Le sol noyé de sang ou des petits courts se faufilait petit à petit. La sensation de sentir le haut de mon corps s'essorer de lui-même.


Puis ce fut un grognement, un grognement de douleur tandis que je me redressais pour enfin être sur mes genoux et retrouver et semblant de dignité face à lui. Maladroitement, devant son regard je cherchai à essuyer le sang ruisselant sur mon visage, mais je ne fis que le salir encore plus et d'étaler ce que je voulais supprimer...
Je pouvais enfin lui répondre. A genou devant lui, non pas soumis, mais en quelque sorte dévouée. Mon regard se figea alors. Complètement dénoué de colère, de haine, il n'y eu plus un sentiment, plus une émotion néfaste, qui en émana. Pourtant il n'y avait aucun sourire. Je n'étais qu'un homme. Devant un homme... dont le ton exprimait tout autant de douceur que le reste... Le contraste était saisissant, même pour moi-même que se retrouva surpris de transparaître sans retenue devant un inconnu.


Parce que le monde est fou... C'est un rêve. Un rêve terrifiant... La vie. Et la vie n'a de raison que si la mort l'emporte... Le vent nous frappa soudainement. Juste assez puissant pour faire virevolter au gré du rythme qu'il infligeait nos vêtements, l'eau et les gouttes. J'aurais dû sentir de nouveau le froid. Mais ce n'en fut rien. Il fut pour moi salvateur. Les pétales de fleurs venant du bois nous passèrent alors au travers. Éclairé aux lueurs de la lune. Parfois tourbillonnant, parfois juste vagabondant, offrant aimablement et sans rien demander en retour leurs parfums. Enfin l'odeur du sang avait disparu. Et sous la lune et non le soleil, la vie renaissait… Et voilà qui plus tard me donnerait la force de recommencer… Ici le souvenir prit fin…

Tombant à genoux face à la cascade. Il n y 'a avait plus que son os pour le retenir d'être couché. Enfin les larmes jaillirent sans retenu de ses yeux. Une mer noyant un visage au supplice. Plus qu'une jérémiade c'est une plainte au son de douloureux souvenirs qui sonnèrent. La légèreté qui s'en suivrait offrirait un repos de peu de temps mais suffisant à l'esprit pour ne pas perdre son équilibre.

Les larmes sont le trop plein de douleurs au cœur. Pleurer est évacué ce trop-plein. Et si l'on ne retient plus ses larmes. Alors la légèreté du corps ressentis ensuite ne montre que le mal qui s'est extirpé dans chacune de ces larmes. Jusqu'à se remplir à nouveau pour recommencer un jour. Alors que faire pour ressentir à jamais cette légèreté libératrice. Il ne s'offre à soi que deux solutions. Continuer sur une vie de malheur et porter le poids de sa peine chaque jour de son existence pour que les larmes viennent le plus possible. Ou vivre une vie d'expiation sans relâche jusqu'à ce que le cœur et l'âme se sentent lavé de tous péchés. Tenzö, hélas, ne fit jamais de choix…

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L'éducation du soldat (Solo)

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