Enquête & Emmerdes ! [Mission Rang B - PV]

Elle marchait à côté de lui, essayant de marier la cadence de ses pas à la sienne. Lui était un homme dont elle ne connaissait que le son de la voix. Elle ne savait ni son nom, ni son grade car lorsqu’on l’avait convoqué pour lui annoncer qu’elle allait l’accompagner pour une mission, il n’a pas été jugé nécessaire de décliner l’identité de la personne avec qui elle allait faire équipe. Elle était donc partie le rejoindre au point de rendez-vous fixé sans poser de question et les voilà qui marchaient à présent côté à côté et dans le silence total en direction du lieu où ils allaient commencer leur enquête sur le vol d’une pierre sépulcrale qu’ils étaient supposés retrouver. Lorsqu’elle l’avait rejoint, elle avait pris le temps de l’analyser physiquement avant qu’ils ne prennent la route. Beaucoup de filles le qualifieraient surement d’un beau garçon mais Mairu n’avait aucun point de vue la dessus. Tout comme elle s’en foutait de sa propre apparence, elle n’avait cure de l’apparence des autres. Elle n’était pas du genre à déblatérer sur la beauté ou la mocheté d’une personne. Elle avait sa propre vision de la beauté et celle-ci pouvait surprendre mais là n’est pas notre histoire.

Ils avaient quitté le village caché pour se rendre dans un village civil à Kaminari no Kuni, là où avait eu lieu la source de leur mission. Enquêter sur un cambriolage pour trouver le coupable et rapporter l’unique objet volé et qui n’était autre qu’une pierre tombale. Rien que penser à cette idée, irritait Mairu. Elle aimait certes fainéanter dans sa chambre ou à l’ombre d’un arbre lors d’un beau jour ensoleillé mais sur le terrain, elle préférait l’action. Et plus elle était dangereuse mieux elle l’appréciait mais ce n’était pas dans une enquête comme celle-ci qu’elle allait éprouver ce plaisir.

Elle avait gardé son faciès indifférent habituel malgré la rage qui la rongeait de l’intérieur. Quelques jours seulement après son entretien avec le raikage, on l’avait promue genin du village. Rien de bien glorieux car il s’agit là du plus bas grade de shinobi mais elle n’espérait pas plus étant donné son passé. Et maintenant on lui confiait sa première mission en tant que tel. Était-ce un test pour voir de quoi elle était capable ? Elle s’en fichait de la réponse à cette question car test ou pas, elle allait tout faire pour essayer de mener à bien sa première mission même si sa spécialité était plutôt de foirer tout ce qu’elle entreprenait. Surtout que sa présente tache s’annonçait très mal tant sa motivation était aux abonnés absents. Tout en marchant, elle espérait devoir forcer quelques personnes à parler, histoire de pimenter un peu cette mission qui s’avérait d’ores et déjà plus qu’ennuyeuse. Alors qu’ils étaient sur le point d’atteindre la boutique cambriolée, elle ne put se retenir plus longtemps et laissa échapper un soupir d’ennui avant d’annoncer à vive voix sans se rendre compte :

- Qu’est-ce que je m’emmerde !

Spoiler:

Le Seki marchait aux côtés de la jeune fille qu’on lui avait collé pour cette mission. Une affaire de vol pour laquelle ils allaient jouer les enquêteurs. Autant dire tout de suite que le Seki n’avait jamais eu à traiter ce genre de mission. Lui aussi préférait de loin, celles où il était envoyé envoyé dans des zones hautement dangereuses pour combattre les ennemis de Kumo ou toute cible qu’on lui aura désigné. C’était là quelque chose de glorieux. Bien plus à ses yeux qu’une mission d’enquête. Mais que voulez-vous ? Le travail, c’est le travail. Le rôle d’un shinobi ne se limitait pas à la castagne. L’assistance à la manière des pompiers faisait partie intégrante du travail des ninjas tout comme ceux d’enquête etc.

Ils marchaient donc depuis un moment. Le Seki, plongé dans ses pensées, laissait son esprit divaguer tour à tour sur Hiryuu, la Kunoichi dont il avait fait la connaissance récemment. Une nouvelle chérie, mais une qui lui tenait particulièrement à cœur en comparaison aux autres avec lesquelles il avait pu avoir une histoire, aussi courte soit elle. D’ailleurs il songeait à couper les ponts avec les dernières filles qui étaient encore liées à lui d’une manière ou d’une autre. Sa nouvelle girlfriend lui convenait parfaitement. Son esprit le menait aussi sur les pistes de la nouvelle équipe qu’il s’était constitué avec Hiruzen, le tout en ayant l’aval du Conseil de clan des Seki. Une belle preuve de confiance des anciens, dans la mesure où c’était la première équipe de shinobi formée uniquement de Seki. Il y avait des choses à faire en ce sens pour peu que tout aille pour le mieux. Les pas du Seki martelaient le sol tandis qu’il arpentait les ruelles du Kumogakure no Sato en compagnie de la Genin. En entendant ses propres pas, le jeune homme se souvint qu’il n’était pas seul et qu’il avait tout de même une mission à mener. Tournant la tête vers sa gauche, Zennosuke détailla sa coéquipière sur cette mission. Il n’avait pas eu le temps de le faire véritablement jusque là. Il remarqua ses yeux rouges derrière les lunettes qu’elle portait. La jeune fille était habillée comme une écolière avec une jupe qui laissait apparaître des jambes plutôt séduisantes. Cela donnait envie de voir ce qui se cachait au fond de cette jupe tiens. Tous les deux semblaient avoir sensiblement le même âge, normal alors que le Seki, qui était tout de même un homme, aie des pensées pas très catholiques.

« Moi c’est Seki Zennosuke. Je trouve dommage qu’on marche ainsi sans même prendre le temps de nous connaître un minimum. Si on est appelé à se côtoyer tout au long de cette mission, en apprendre un minimum l’un de l’autre ne nous fera pas de mal… C’est quoi ton nom ? » avait-il dit à l’adresse de la kunoichi juste après s'être raclé la gorge. Il commençait à la trouver un minimum intéressante maintenant qu’il revenait sur terre comme on dit. C’était quoi ces yeux rouge sang ?

Le duo approchait de l’échoppe du marchand qui avait été spolié. L’enquête allait commencer sous peu.

« J’espère que t’es du style intello histoire de nous faciliter les choses. Je dois t’avouer que je n’ai jamais mené la moindre enquête et j’ai la flemme. » avait lâché le Seki dans un style d’auto dérision que beaucoup n’auraient pas adopté à sa place en cette situation précise. Il risquait de passer pour un idiot, ce qu’il n’était pas bien entendu. Mais bon, il allait profiter de l’occasion pour voir une facette de la personnalité de la kunoichi, quand bien même elle n’était pas l’objet de sa mission. Alors quel était son style ? Avait-il affaire à un personnage méprisant, une dominatrice, quelqu’un de fun, une emmerdeuse, une rêveuse, quelqu’un à l’ego démesuré. Les premiers mots du Seki allaient lui permettre d’avoir une première idée sur la personne à n'en pas douter.

C’est alors que le duo arriva à hauteur du marchand. Le Seki prit les devants :

« Je me présente : Seki Zennosuke et voici ma collaboratrice. avait-il dit en se tournant vers la Genin pour qu'elle se présente à son tour. Le jeune homme poursuivit dans la foulée. Nous sommes mandatés par mener tirer au clair l'affaire de vol dans le secteur. Est-ce bien vous qui avez été cambriolé ? » Avait dit le Zennosuke à l’adresse du seul personnage qu’il avait trouvé dans la boutique. Un homme de la cinquantaine, l’air aussi bizarre que les bizarreries qu’il exposait. Ce dernier hocha de la tête en regardant, ou en détaillant des yeux le duo comme quelqu’un qui inspectait de la marchandise. Le Seki poursuivit sans prêter plus attention au regard du vieil homme :

« Quel est votre nom ? »

« Akuzu Shirozane. Je vends depuis QUINZE ans et jamais pareille ignominie n’a été commise dans ma boutique ! Ah du temps du Premier et du Second, il n’y avait pas ce genre de chose dans la ville. Kumo était SE-CU-RI-SEE, pas comme maintenant où toutes sortes de bandes viennent piller au vu et au su des shinobis qui restent là sans RIEN faire ! » le ton glacial laissait exprimer toute la fureur que ressentait le vieil homme en cet instant. Zennosuke lui avait à peine demandé quel était son nom et déjà il se permettait d’insulter le Raikage et de tourner dans la boue les shinobis de kumo.

Le Seki regarda la Genin pour voir sa réaction. Était-elle tout aussi étonnée que lui de l’accueil qui leur était réservé ? Si elle ne réagissait pas, Zennosuke allait gentiment recadrer le vieil homme avant de poursuivre son interrogatoire. Le plus important n’était pas suivre le papy dans sa logique, mais de tirer des informations en savoir plus sur la situation de manière à pouvoir assembler les pièces du puzzle. Savoir pourquoi il y avait eu vol, si possible comment, et ensuite chercher qui. C’était là la méthodologie qu’allait utiliser Zennosuke. En espérant que ce marche, aucune certitude dessus étant donné qu’il n’était un inspecteur en herbe.

Il daigna enfin jeter un coup œil en direction de la fille qui l’accompagnait alors qu’ils marchaient côte à côte depuis un moment déjà. Ceci dit, c’était un comportement qui ne la dérangeait guère car l’ignorance était une chose qu’elle préférait venant des autres, du moins venant des personnes dont elle ne souhaitait pas attirer l’attention, comme présentement. Elle n’était pas du genre à souffrir parce qu’on la mettait à l’écart, au contraire, elle semblait plutôt mieux apprécier la solitude que la compagnie des personnes, amusantes ou gentilles étaient-elles.

Elle sentit son regard la reluquer mais elle fit mine de n’avoir rien remarqué, gardant ses prunelles sanguines rivées droit devant elle. Peut-être était-ce à cause de la phrase qu’elle avait lâchée sans le vouloir, qui indiquait clairement dans quel état d’ennui elle était, ou bien parce qu’il avait décidé tout simplement de briser ce silence qui avait entre eux, il se présenta tout en ajoutant que ce n’était pas normal qu’ils ne prenaient pas le temps de se connaître un minimum alors qu’ils allaient devoir accomplir une mission ensemble. Elle était bien d’accord avec lui sur ce point mais voilà, elle n’avait pas spécialement envie de le connaître et ce pas parce que c’était lui mais lui ou un autre, le résultat serait le même. Elle savait pertinemment qu’elle devait faire un effort et s’ouvrir aux autres mais le cœur ne lui en disait pas. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était de s’isoler dans un coin jusqu’à devenir invisible pour qu’on lui fichait la paix éternellement. Elle n’avait pas encore surmontée le vide qu’avait laissé la disparition de son grand-frère en elle. Son cœur était toujours en pleure et elle lui arrivait même de penser à le rejoindre dans l’autre monde tant sa vie était incomplète sans lui. Lorsqu’elle dormait avec l’esprit rempli des idées noires, son frère intervenait dans son rêve pour la consoler et il lui disait toujours de continuer de vivre pour eux deux. Elle se réveillait alors les larmes aux yeux et finissait sa nuit, recroquevillée dans un coin de son petit appartement. Seule cette parole qu’elle entendait dans ses rêves l’aidait à surmonter sa souffrance et à survivre. Autant dire qu'elle n'était pas vraiment en état d'être envoyée en mission mais qui se préoccupait de sa personne ? D'autant plus qu'elle faisait tout pour cacher sa souffrance, ne souhaitant pas être prise en pitié. Elle s'était déjà assez humiliée comme ça en devenant un toutou du village caché de Kumo alors elle n'allait pas creuser le trou encore plus profond en sollicitant leurs réconforts.

- Je m’appelle Mairu … Mairu Natsumi dit-elle tout en faisant mine d’arranger ses lunettes sur son nez et guetter la réaction du Seki. Si vous avez des questions posez-les-moi, je ferais de mon mieux pour vous répondre. Sinon, je ne pense pas être une intello malgré les lunettes mais je ferais de mon mieux pour vous aider !

Des propos qu’on ne pourrait qualifier d’amicaux mais il ne fallait pas lui en demander plus. Elle avait dit deux fois «je ferais de mon mieux » et c’était bien le cas. Sortir ces phrases lui avaient demandé tant d’effort tant elle n’avait pas envie d’ouvrir sa bouche. Chose qui tombait mal d’ailleurs pour le genre de mission qu’ils allaient résoudre. Si ils souhaitaient avoir des pistes, il fallait interroger des gens et ordinairement ce n’était pas déjà sa tasse de thé mais encore moins en ce moment. Elle comptait donc sur son coéquipier pour s’occuper des interrogatoires.

Ils atteignirent enfin leur destination et elle laissa son camarade aller devant pour parler au commerçant. Elle s’inclina, comme le veut la politesse, lorsque celui-ci la présenta à l’homme. Cependant elle se contenta de ce geste et ne sortit aucun mot. L’homme ne semblait pas trop les apprécier tout comme tous les shinobi du village d’ailleurs. Il semblait même détester le Raikage en personne, mais ce n’était point son problème. Elle remarqua une croix sur la vitrine d’exposition de la boutique et elle se dirigea vers celle-ci alors que le jeune Seki tournait vers elle pour l’interroger du regard mais trop tard, elle avait déjà tourné les talons.

Elle passa deux doigts sur le trait puis examina ceux-ci. La peinture semblait encore toute fraiche. Vu la taille décrite de l’objet volé, le voleur ne devrait pas être bien loin si il avait amené son butin avec lui. D’autant plus, qu’à moins d’être doté d’une force surhumaine, il a dû prendre un quelconque moyen de transport pour le transporter. Et sauf si il prenait le temps d’effacer les traces laissées sur le sol, ils avaient donc une chance de le suivre à la trace s’ils arrivaient à trouver le point de départ de celle-ci. Elle jeta alors un coup d’œil dehors, zéro marque de roues par terre. Aurait-il chargé le butin plus loin pour ne pas laisser d’indice juste devant la boutique ? Chose qu’elle aurait fait à sa place. Mais dans ce cas, il fallait qu’il transporte la pierre lui-même jusqu’à la charrette, supposant que c’était le moyen de transport qu’il avait utilisé. Mais, logiquement, il ne devrait pas être capable de transporter l’objet de son vol tout seul donc ils étaient plusieurs coupables dans cette affaire. Elle revint vers les deux hommes puis demanda au marchand.

- Elle pèse combien votre pierre sépulcrale ?

Flashback juste au moment où Zenno et Mairu échangeaient :

« Tu peux me tu tutoyer tu sais Mairu… Par contre ton nom me dit vaguement quelque chose… » avait-il rétorqué à la Genin l’air quelque peu songeur. Maintenant qu’il y pensait, ce nom de famille lui évoquait sérieusement un souvenir. Mais quoi ? Dans l’immédiat il ne s’en souvenait pas. Il se promit de méditer dessus plus tard dès qu’il aurait un moment à lui.

Retour au réel :

Mairu s’était dérobée du regard de Zennosuke. Elle sembla un moment désintéressée de la situation, mais il n’en était rien. La Genin menait déjà son enquête. Elle alla droit sur la marque à l’emplacement où se trouvait la pierre sépulcrale et toucha du doigt la peinture qui semblait encore fraiche, étant donné la tâche sur les doigts de la jeune fille. Quelle idée que d’aller laisser une telle marque tout de même ! Quel pouvait en être le but d’ailleurs ? Était-ce de la pure provocation ou un message ? La chose était à approfondir. Mairu allait peut être s’en charger comme une grande d’ailleurs ! Curieusement, comme si elle avait entendu la prière du Seki, cette dernière s’était dirigée vers la sortie l’air soucieuse. Une fois dehors, elle sembla observer longuement le sol avant de revenir sur ses pas à l’intérieur de la boutique. La question qu’elle posa au marchand avait trait au poids de la pierre sépulcrale. Pourquoi pas, ce n’était pas une question bête, loin de là ! Les yeux froncés, le Seki tourna son regard vers le marchand avide d’en savoir plus.

« 160 kilos ma petite dame ! »

Zennosuke comprit alors le petit manège de Mairu. Elle cherchait à savoir comment avait pu être déplacé un objet aussi lourd. Bonne pioche. Zennosuke laissa le marchand à Mairu au cas où elle aurait d’autres questions à poser. Lui, venait d’avoir une petite idée. Sans même plus se préoccuper du marchand, il s’était à son tour dirigé vers la vitrine. Il avait ensuite examiné tous les détails de celle-ci. Elle semblait toujours bien en place. Mis à part la gigantesque croix, il n’y avait rien d’autre à signaler. Le Seki se dirigea ensuite vers la fenêtre la plus proche et en examiner l’état général ainsi que le verrou. Là non plus il n’y avait pas grand-chose à signaler. Le Seki fit le tour des fenêtres avant de venir examiner la porte d’entrée de la boutique. Aucune trace d’effraction non plus. Sauf qu’en regardant bien, le Seki remarqua que la porte était éraflée vers le bas des extrémités de chaque battant.

*Comme si on avait forcé la pierre sépulcrale pour la faire sortir…* avait songé le Seki sur le coup. Ses traits se détendirent. Les pistes semblaient venir petit à petit même s’ils n’en n’étaient encore qu’au début de leur mission. Mieux valait tout de même ne pas s’emballer. Garder la tête froide et bien examiner chaque détail avec logique. Une foule de question vint spontanément dans l’esprit du Seki alors qu’il venait de faire cette petite découverte. Qui d’autre que le marchand pouvait répondre à ses questions ? C’est donc tout naturellement que le shinobi se dirigea vers la kunoichi et le vieil homme.

« Shirozane-san, ces éraflures sur les portes étaient-elles là depuis longtemps ? » fit Zennosuke en indiquant la porte. Le marchand s’avança de quelques pas, l’air boudeur avec de gros yeux curieux pour mieux observer les dégâts qu’on lui présentait. Il s’exclama :

« Pour sûr ça n’était pas là hier nuit quand j’allais me coucher ! Je n’avais même pas remarqué ! Satanés voleurs ! » Il semblait de plus en plus perdre patience. Le Seki l’ayant remarqué, lui recommanda de s’assoir et de boire un verre d’eau -qu’il demanda à la Genin d’aller chercher. Une fois que le cinquantenaire eut bu quelques gorgées. Il sembla se calmer un peu. Le Seki en profita pour poursuivre :

« À quelle heure avez-vous remarqué la disparition de cet objet ? Avez-vous entendu le moindre bruit lors que l’objet se faisait déplacer ? Admettons… Un objet de la sorte, à moins d’être doté, d’un pouvoir particulier, est difficilement déplaçable. » Le Seki avait lâché ces mots sur un ton connaisseur. Je vous l’accorde, il ne disait que des choses évidentes, mais bon, il jouait légèrement son crâneur. Il voulait en savoir plus, recouper les informations qu'il détenait et peut être commencer à exploiter une piste. Celle du voleur connaissant parfaitement les lieux, un habitué pour ne pas dire quelqu'un de familier au marchand. Mais il ne fallait pas aller trop vite en besogne.

Intrigué, le Seki attendait avec une certaine impatience la réponse du cinquantenaire. L’enquête démarrait de fort belle manière.

Il lui avait proposé de le tutoyer tout en ajoutant que son nom lui disait vaguement quelque chose mais il ne chercha pas plus loin; sans doute avait-il jugé que le moment n’était pas approprié pour approfondir le sujet. Le tutoyer ? Elle le ferait car tel était son souhait mais cette idée ne lui plaisait pas vraiment. A part les plus jeunes qu’elle, elle n’aimait point désigner une personne par ce pronom qu’elle réservait aux personnes qu’elle jugeait être assez proches d’elle pour le mériter, et ce n’était pas son cas. Peut-être espérait-il que ceci leurs rapprocheraient ou bien, jugeait-il simplement que là était une chose qui devait se faire naturellement. Quoiqu’il en était, Mairu ne souhaitait pas vraiment le tutoyer, du moins pas dans l’immédiat, mais du genre à ne pas aimer débattre sur un sujet si futile, elle préféra garder le silence et faire comme il le souhaitait. De toute façon, elle n’avait rien à perdre en faisant cela.

Nous voici de retour dans la boutique où deux jeunes gens et un adulte étaient en pleine discussion. L’unique fille venait de poser une question au plus âgé qui lui répondit alors «cent soixante kilos». Là était le poids de l’objet qu’ils cherchaient. Comme elle l’avait donc pensé, la pierre ne pouvait être soulevée par une personne, du moins si celle-ci était un humain normal. Son partenaire alla inspecter le lieu à son tour alors que la kunoichi resta auprès du marchand qu’elle fixa de derrière ses lunettes sans se sourciller. Comportement plutôt impoli vu leur différence d’âge mais elle voulait lui faire comprendre qu’elle n’était pas à prendre pour une idiote malgré l’apparence. A vrais dire, elle le trouvait plutôt louche. Elle le soupçonnait de ne pas leurs dire toute la vérité. Vu la haine qu’il semblait entretenir envers le Raïkage actuel et les shinobi qui lui obéissaient, elle le suspectait même d’avoir manigancé tout ceci dans le but de leurs faire passer pour des incapables. Des ganaches qui n’arrivaient même pas à assurer la sécurité des pauvres marchands de leur pays. L’ancienne Mairu lui aurait fait une prise assez douloureuse pour lui forcer à cracher le morceau. Mais malheureusement, sa situation ne lui permettait plus d’agir ainsi. Si elle voulait avoir des réponses, elle devrait le questionner normalement, mais voilà, faire les choses comme tout le monde n’était pas sa tasse de thé ainsi donc elle préférât rester muette comme une carpe. De toute façon, depuis le début, elle avait décidé de laisse cette corvée à son coéquipier qui semblait assez doué pour cela. L’homme essaya de soutenir le regard de la genin mais il fut le premier à regarder ailleurs.

Zennosuke revint vers eux et demanda au commerçant si les éraflures présentes sur la porte d’entrée étaient là avant le cambriolage. Celui-ci lui répondit alors non, qu’elles n’étaient pas là quand il était parti se coucher, la veille du constat du vol. Il semblait gagner en nervosité et l’ayant remarqué, le jeune Seki l’invita à s’assoir puis demande à la Natsumi d’aller lui chercher à boire. Sans discussion, elle exécuta tout en se demanda si elle s’était trompée au sujet du boutiquier, à moins que celui-ci était un très bon acteur. Elle se dirigea vers l’arrière boutique et se mit en quête d’eau potable, chose qu’elle trouva sans trop de mal. Elle revint avec un verre d’eau qu’il tendit à l’homme qui ne prit même pas la peine de la remercier. Il avala quelques gorgées. Le voyant aller mieux, le jeune Seki poursuivit son interrogatoire lui demandant cette fois-ci vers quelle heure il avait remarqué l’infraction et s’il avait entendu un bruit suspect durant la nuit.

- Vous savez, quand je dors mes oreilles font de même donc non, je n’ai entendu aucun bruit et j’ai remarqué le vol qu’au moment d’ouvrir ma boutique le matin.
- Étiez-vous seul ce soir là ? Et êtes-vous le seul à posséder la clé de cette boutique ? Questionna Mairu après avoir guetter la réaction de son coéquipier.

L’objet dérobé n’étant pas une pierre banale, il n’était pas à exclure l’idée qu’un amateur des pierres du genre pouvait s’intéresser à celle-ci. Et dans ce cas, deux cas se présentaient : le collectionneur avait dérobé la pierre lui-même ou bien un cambrioleur professionnel avait dérobé celle-ci pour ensuite la vendeur au collectionneur. Mais dans un cas comme un autre, il était évident que le voleur était sorti avec sa trophée sans avoir forcé la porte ni faire une ouverture dans le mur donc soit il excellait dans l'art d'ouvrir une serrure sans laisser de trace soit il pouvait tout simplement ouvrir la porte de l’intérieur ou de l’extérieur. Et il ne fallait pas oublier que le coupable avait eu de l'aide, du moins pour le déplacement de son butin. Leur enquête avançait donc, doucement mais surement ...

Le marchand avait répondu à la question du Seki. Il affirma n’avoir rien entendu pendant la nuit, au moment où l’on pouvait considérer que la stèle avait été volée. Il était probablement du genre à dormir à poings fermés vraisemblablement. Que dire d’autre de quelqu’un qui était incapable de se réveiller lorsqu’une stèle de 160 kilos était déplacée dans sa boutique et en sa présence. Il fallait le faire ! À ce moment le Seki se posa, pour la pour la première fois, la question de savoir est-ce que le marchand n’était pas impliqué dans l’affaire. Mais quel intérêt pouvait-il tirer de cette situation ? Dans l’immédiat, Zennosuke n’en voyait aucun. Cette hypothèse devait donc être gelée en attendant d’avoir plus d’éléments aptes à alimenter la situation. Alors qu’il pensait à cette éventualité, Mairu interrogea le marchand. C’était bon signe, la Genin restait impliquée à fond dans la mission. C’était bien. D’un air quelque peu hésitant, le vieil homme répondit :

« Heu… C’est important ? » Le Seki fit oui de la tête. « Ok, je n’étais pas seul… J’avais de la compagnie. Pour les clefs, à part mon fils qui est hors du village en ce moment, il n’y a personne d’autre. » Répondit cette fois de manière assurée le vieil homme. Le Seki rebondit sur ces quelques éléments pour poursuivre :

_ « Avec qui étiez-vous ? »

_ « Tssss… Une fille de joie »

_ « Jusqu’à quelle heure étiez-vous ensemble ? »

_ « Vous êtes bien curieux ! » répondit d’un air agacé le marchand avant de poursuivre à cause du regard désapprobateur du Seki. « On était ensemble jusqu’au matin. Lorsque je me suis réveillé, elle n’était plus là. C’était aux environs de 8h30… »

_ « Quel est son nom ? »

« Je ne sais pas ! » répondit le vieil homme sur le même ton agressif.

_ « Vous savez au moins où la trouver si nécessaire ? »

_ « Oui, aux allées des fleurs embellies, à l’auberge. Elle y est tous les soirs à 20h. »

_ « OK, vous avez parlé de votre fils, Comment s’appelle-t-il ? où se trouve-t-il présentement ? Était-il là le jour où la stèle a été volée ? Où habite-t-il ? » Enchaina le chuunin. Son regard était toujours fixe, laissant exprimer toute sa détermination.

_ « Laissez mon fils en dehors de ça ! Bande d’incompétents ! Vous n’avez personne d’autre à cibler que lui ! C’est l’héritier de ma boutique ! C’est lui à ma mort qui prendre tous mes biens ! Quel intérêt à t-il à voir cet objet de valeur se faire voler ? » Le vieil homme fulminait à présent. Les propos qu’il avait tenu tout juste lorsque les deux kumojins étaient arrivés lui revenaient à l’esprit. Il y avait des chances que la rage du vieillard contre les shinobis remonte à la surface. Pourtant c’était bien lui qui avait demandé cette enquête. Soufflant un gros coup, comme pour montrer son mécontentement, le Seki jeta un regard furtif à Mairu avant de poursuivre :

_ « Que ce soit la dernière fois que je vous entend parler des shinobis de cette manière ! Nous sommes ici suite à votre requête et nous comptons bien mener cette enquête à terme et la conclure de la meilleure des manières. Alors vous allez nous dire, ce que nous voulons savoir et vite, sinon je saurais vous créer de très grosses difficultés. » La pression s’intensifia suite aux propos du Seki. Pendant un bref instant qui sembla durer un temps fou, le marchand se résigna à répondre :

« Akuzu Shinshin… Il n’était pas là le soir du vol. Il avait déjà quitté Kumo deux jours avant pour aller chercher des marchandises pour la boutique. Il n’est pas derrière tout ça ! Actuellement il n’est toujours pas rentré. Sa caravane doit arriver demain dans la soirée. »

Zennosuke nota mentalement ces éléments. Si l’enquête avançait, ce n’était qu’à petits pas, mais il était nécessaire d’avoir en main tous les éléments clés du dispositif. Pour ce faire, quelle meilleure solution que de chercher à glaner, détail par détail, le maximum d’informations.

« Merci pour ces informations. J’en aurais bientôt terminé avec vous… Quelle était la valeur de cet objet ? Qui étaient les acheteurs potentiels ? » À présent, Zennosuke cherchait à élargir le champ des potentiels suspects. Pour l’instant, le duo n’avait pas grand-chose, pas une piste d’envergure. Si l’enquête devait avancer dans le bon sens, Mairu et lui avait intérêt à avoir quelque chose. Mentalement, Zennosuke se préparait pour la suite. Si nécessaire Mairu et lui se sépareraient pour enquêter chacun de leur côté avant de mettre en commun leurs avancées, ou alors ils poursuivront ensemble selon la situation.

Elle avait décidé de laisser son compagnon s'occuper de l'interrogatoire mais désirant boucler la mission qui, comme elle l'avait prédit, s'était révélée plus que barbante, elle décida finalement de s'y impliquer un peu plus dans l'espoir de pouvoir la boucler le plus vite possible. Elle n'avait qu'une envie, rentrer chez elle et se vautrer sur son lit pour ne plus y bouger. Refrénant son envie de se casser, elle se concentra le mieux qu'elle pouvait sur les questions et réponses qu'échangeaient le Seki et le commerçant. Lorsque ce dernier faisait preuve d'une mauvaise volonté pour répondre à une question qui lui avait été posée, Mariu n'avait alors qu'une envie, l'attraper par le cou et le forcer à parler. Un acte qu'on pourrait associer à de la colère mais elle n'était point fâchée, car il en fallait bien plus pour la pousser dans cet état, mais c'était juste qu'elle s'ennuyait et que ce facteur pouvait la rendre très barbare. Si avoir l'estomac vide était la chose qu'elle détestait le plus, l'ennui venait surement en seconde place. Pour tuer cette lassitude, elle était capable de faire quelque chose qui ne traverserait pas l'esprit d'un être doté d'un minimum de moralité. Chose que la binoclarde aux yeux sanguins semblaient parfois dépourvu.

Elle fronça légèrement les sourcils lorsque l'échange entre les deux hommes devint plus virulent. Elle se demanda alors pourquoi le boutiquier avait fait appel à des Shinobi pour trouver sa satanée pierre s'il ne souhaitait pas collaborer correctement avec eux. Il aurait pu très bien engager un détective privé ou un mercenaire pour faire ce travail. Elle n'aurait pas défendu leur position de Shinobi car elle n'accordait pas à celle-ci autant d'importance que son camarade semblait l'être mais si elle avait été seule, elle aurait laissé le vieil homme se démerder tout seul ou engager quelqu'un d'autre pour trouver son précieux rocher.

Elle avait croisé les bras comme pour freiner son envie vicieuse d'agresser le pauvre commerçant tout en suivant toujours l'échange entre les deux hommes avec toute l'attention qu'elle pouvait offrir. Pensant avoir trouvé une piste qu'il faudrait explorer plus profondément, elle décroisa ses membres supérieurs avant d'attirer l'attention de son camarade.

- Je vais aller rendre visite à cette femme de joie. Il se peut qu'elle sache des choses qui pourraient nous aider à avancer.

Puis elle se dirigea vers la sortie sans attendre une réponse de la part de celui qui était censé être son supérieur ....

Le Seki avait remarqué l’attitude neutre de la Genin. Cette dernière semblait par moments intéressée par ce qui se passait et par d’autres totalement dépassée par les évènements. À un moment où il s’y attendait le moins, cette dernière annonça qu’elle allait poursuivre l’enquête du côté de la fille de joie. C’était une partie de l’alternative qu’allait proposer le Seki : chercher séparément des indices sur les pistes qui s’ouvraient au duo. La Genin avait pris les devants, c’était bien, sauf que le Chuunin n’apprécia pas beaucoup l’esprit dans lequel elle semblait vouloir travailler, la manière... Il lui apparaissait clairement que Natsumi Mairu n’était pas du genre à collaborer. L’image qu’elle lui renvoyait était celle d’un chat sauvage qui n’avait que faire des autres, de la compagnie. Seuls lui importait ses propres besoins, désirs et pulsions. À ce moment précis, alors que la jeune femme s’était détournée de celui qui était censé être son supérieur et avoir entériné la décision qu’elle avait prise seule, le Seki douta de la véracité de son action. Allait-elle réellement se rendre chez cette fille de joie ? Là était la question principale. Ne connaissant pas vraiment Mairu, le Seki ne pouvait répondre avec certitude à cette question. Cependant, il lui apparaissait évident, qu’en tant que chef de mission, il devait rester le coordonnateur de tout ça. Non pas qu’il allait jouer les chefs lourds à vouloir tout contrôler, mais il allait tenter de coordonner un minimum leurs actions. Les initiatives de Mairu n’étaient pas à freiner, pas plus que son côté libre à brimer. Il était juste nécessaire de savoir tirer profit de la situation :

« Mairu ! On se retrouve au plus tard à 17h au restaurant des 4 sushis. » avait lancé le Seki à la jeune femme. Le restaurant des 4 sushis était un restaurant très connu à Kumo par les classes ninjas. Il n’y avait aucun doute sur le fait que Mairu saches où il se trouve. Actuellement, il était 12 heures et demi. Au gré des pistes que découvrirait Mairu, elle pourrait probablement creuser plus profondément la chose. Elle avait 4h et demi pour le faire, ce qui était largement suffisant. Tout ce qu’espérait le Chuunin, c’était que cette Genin bizarre n’aille pas pioncer au lieu de bosser. D’un regard plutôt perplexe, il suivit sa coéquipière jusqu’à ce qu’elle disparaisse au-delà de la porte, et que le flot des passants ne la happe. C’est alors que le Seki se retourna vers le marchand. Une question qu’il avait posé n’avait toujours pas reçu de réponse et Zennosuke attendait. Conscient de tout cela, le marchand s’exécuta assez rapidement :

« Les acheteurs potentiels… Ce ne peut être que des collectionneurs ou de riches habitants de Kumo ou encore des marchands. Pourquoi me poser cette question ? C’est à vous de mener votre propre enquête et de trouver vous-même vos pistes ! » Commença à nous à s’exciter le marchand. La chose commençait à devenir lassante. Pourquoi s’impatientait-il de la sorte alors qu’il avait lui-même sollicité l’intervention des kumojins sur cette affaire ? Le Seki ne réfléchit pas plus sur cette question. Il ne répondit pas non plus à la pique lancée par le marchand. Non, il avait mieux à faire. Un groupe de touriste pénétra dans la boutique du marchand qui se hâta d’aller les accueillir avec un air aimable. Allant s’adosser au mur le plus proche, face à la scène, le Chuunin observa distraitement le manège du cinquantenaire tandis que dans sa tête, se ressassaient les différentes pistes qu’il avait récoltées jusqu’ici. Celle de la fille de joie apparaissait comme la plus « chaude », mais quel intérêt pouvait avoir une p*** pour une si gigantesque pierre ? Espérons que Mairu résolve cette question. Les horizons de cette interrogation pouvaient être infinis. Pour l’instant, nul ne pouvait dire avec certitude quelle réponse apporterait Mairu ou cette fille de joie. Les autres pistes elles, menaient aux acheteurs potentiels et probablement aux fils du marchand, pour ne pas inclure le marchand lui-même. Quoique agacé par la présence des kumojins, le marchand ne semblait pas totalement atterré. Peut-être avait-il foi aux capacités des kumojins pour rapporter la pierre. Le Seki se mit à réfléchir, tandis que sous ses yeux, le marchand déployait son savoir-faire. Il avait déjà vendu deux breloques sûrement sans utilité aucune aux visiteurs tandis qu’il leur présentait déjà un autre objet très beau. Sur le coup, une question toute bête lui vint en tête ! Par où était passée la fille de joie lorsqu’elle avait quitté le marchand ? Avait-elle l’habitude de venir passer la nuit en sa compagnie ? Pour la deuxième question, le Seki était quasiment certain de la réponse, elle ne pouvait-être que positive compte tenu de la manière avec laquelle le marchand parlait de sa belle. Et cette dernière ne pouvait être passée que par la porte principale la laissant du même coup ouverte ou si vous voulez non fermée à clef. Ce qui justifierait amplement le fait qu’il n’y avait eu aucune effraction car une fois qu'on était dans la maison, on pouvait avoir facilement accès à la boutique. Hum… Mairu tenait un piste vraiment intéressante ! Lorsque le marchand en eut terminé avec ses clients et qu’ils revint vers le Seki, ce dernier put remarquer qu’une lueur de joie qui brillait dans les yeux du cinquantenaire s’était éteinte lorsque ce dernier le regarda. Le marchand adorait le négoce, le faire le remplissait de joie. C’était là la réponse qui vint naturellement en tête au Seki lorsque ce dernier remarqua la fameuse lueur. Mais bref, là n’était pas la préoccupation majeure. D’un ton impérial, Zennosuke poursuivit son interrogation :

« Alors, à combien pensiez-vous pouvoir écouler votre stèle dîtes moi ? Et la fille de joie dont vous aviez parlé, était-elle régulière ici ? Passait-elle souvent la nuit avec vous. Elle partait toujours avant votre réveil, comme aujourd’hui ? Possèdes-t-elle les clefs de votre maison ? » Le Seki posa une à une les questions. Une à une le marchand y répondit. Après s’être exécuté, le marchand devint encore plus mauvais :

« Vous pensez que c’est elle hein ? Cindy, c’est le nom que je lui ai donné, n’a jamais été intéressée par ce que je vendais. Je peux vous l’affirmer, je sais déceler l’intérêt dans le regard des gens. C’est mon métier ! » Fulminait le marchand. D’un ton rassurant, le Seki tenta de lui expliquer qu’il ne faisait que creuser les quelques pistes qui s’offraient à lui. Puis il s’excusa et prit congé du marchand. Zennosuke avait tiré assez d’information de lui pour le moment. Si ce dernier commençait à s’énerver, il allait finir par donner des informations biaisées. Ce qui n’était pas un avantage par rapport à l’avancement de l’enquête.

Le Seki se remémora les récentes réponses du marchand : 26 000 ryos que coûterait la pierre d’après lui. L’équivalent de 10 mois de paie du Chuunin et probablement de 15 à 20 mois de labeur pour un simple paysan. Une petite fortune tout de même. Surement l’article le plus cher de la boutique. Pour ce qui était de la Cindy, elle venait 2 à 3 fois par semaine, depuis près de 6 mois, pour y passer la nuit. La passe était payée 50 ryos d’après ce qu’avait dit le marchand. La jeune femme ne possédait pas les clefs et habituellement, lui et le marchand se laissaient aller à leur amusements jusqu’au petit matin. Cette nuit avait été différente, peut-être parce que le marchand avait été exténué par une longue journée de labeur. Il avait expliqué qu’il s’était employé à ranger sa boutique de manière à présenter les articles les plus intéressants pour la foire qui aurait lieu dans une semaine à la frontière de Kaminari no Kuni : une foire où certains objets qu’il vendait, comme les articles de pompes funèbres étaient très prisés…

Mentalement le Seki nota cet élément tandis qu’il se dirigeait vers les boutiques environnantes pour y passer une petite visite et au passage demander si personne n’avait rien vu ou entendu. Cette enquête avançait petit à petit, les indices venaient progressivement, mais tout était encore bien trop flou pour y voir clair.

Dernière édition par Natsumi Mairu le Mar 29 Oct 2013 - 19:06, édité 2 fois

Lorsque son coéquipier l’interpella, elle stoppa net alors qu’elle était sur le point de franchir le seuil de la porte. Elle pensait que celui-ci allait l’empêcher de partir mais au lieu de cela il lui donna un lieu et lui avait fixé une heure de rendez-vous pour se retrouver plus tard. Elle hocha alors la tête en guise d’acquiescement, sans prendre la peine de se retourner, avant de poursuivre son chemin. Bientôt elle se retrouva noyée dans la masse humaine qui évoluait dans les deux sens dans la rue marchande qui faisait face à la boutique d’où elle était sortie. Tout en marchant, le nom du restaurant où elle devrait rejoindre son camarade en fin de journée résonna dans sa tête. Elle connaissait très bien celui-ci pour y avoir traîné assez souvent comme nombreux d’autres Shinobi du village; même si eux venaient toujours accompagnés alors qu’elle y allait toujours seule.

En parlant de restaurant, son ventre commençait à crier famine malgré les deux boîtes de nouilles qu’elle avait ingurgitées en guise de petit déjeuner le matin. Cependant, étant du genre à s’impliquer toujours, ou presque, à fond dans tout ce qu’elle entreprenait, elle ne se permit pas le luxe de faire une pause pour se restaurer. Pourtant, elle savait elle-même que malgré sa volonté de vouloir résister à l’appel de la nourriture, elle n’allait pas pouvoir résister bien longtemps mais elle avait décidé de poursuivre son enquête tant que son estomac lui permettait encore. C’est donc dans cet état d’esprit qu’elle continua sa route, essayant d’ignorer les victuailles qui étaient exposées dans les divers établissements qui bordaient la rue qu’elle empruntait ainsi que les odeurs alléchantes qui titillaient ses narines à cette heure de déjeuner. Des tentations qui ressemblaient à de la torture pour la jeune Natsumi qui pourtant se contenta de ravaler sa salive tout en poursuivant son chemin. Un exploit digne d’être marqué en gros dans le livre de son histoire. Qui aurait cru que son sens du devoir gagnerait contre l’appel de la bouffe un jour !

C’est après une quinzaine de marche sans effort qu’elle atteignit l’auberge des allées des fleurs embellies, là où était supposée travailler tous les soirs la femme qu’elle cherchait. Elle avait trouvé l’endroit sans aucune difficulté car la première personne à qui elle avait demandé le chemin avait su la guider correctement. Elle pénétra l’intérieur de l’établissement ne marquant un arrêt qu’une fois face au comptoir derrière lequel s’activait une femme d’un âge assez avancé, tant que même son maquillage poussé à l’extrême n’arrivait plus à camoufler. La kunoichi resta plantée sur place muette comme une carpe ne sachant pas quoi dire. Elle n’avait même pas émis un petit «bonjour» mais s’était contentée de s’incliner poliment lorsque le regard de la femme se posa sur elle. Celle-ci ne sortit le moindre mot non plus et ne lui prêta pas plus d’attention. Le silence fit brisé par des chuchotements qui commencèrent à se faire entendre venant de ceux qui avaient choisi l’auberge pour déjeuner. La jeune Natsumi sentit des regards la fusiller de toute part mais elle garda son sang-froid impérial. Alors qu’elle était sur le point de demander enfin les informations qu’elle était venue chercher à la femme du comptoir, un bras entoura ses épaules et une voix masculine se fit entendre.

- On cherche quelqu’un ma belle ? Ou bien es-tu venue vendre … tes services ? Car je peux te les acheter à de très bon prix. L’homme conclu ses dires par un grand sourire que la jeune Natsumi trouva vraiment répugnant. Pourtant, l’homme n’était pas moche mais il n’était point au goût de la binoclarde.
- Désolée mais je n’ai pas de service à vous vendre et je cherche effectivement une personne mais je ne pense pas que vous êtes en mesure de me renseigner. Elle marqua une courte pause avant de poursuivre sur le même ton courtois. Veuillez retirer votre bras s’il vous plaît !

Pour toute réponse, l’homme posa sa main libre au niveau d’un des seins de la binoclarde tout en ajoutant d’un ton qui exprimait une intention dégoûtante.

- Accompagne-moi dans une chambre et je te filerais toutes les informations que tu veux !

La konoichi fixa la main baladeuse puis attrapa le doigt du milieu qu’elle tordit sans la moindre hésitation vers l’arrière. Un craquement se fit entendre suivit d’un cri de douleur et d’une «salope». L’homme empoigna alors une natte de la binoclarde de son bras qui quelques secondes plutôt avait pourtant enlacé les épaules de la jeune fille. Un air menaçant s’était peint sur son visage.

- Tu vas me payer ça petit … !
- Veuillez me lâcher je vous prie !
- Non mais pour qui tu t …

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’il reçut un violent coup de poing dans le visage puis profitant de la perplexité de sa victime, la Natsumi enchaina avec un coup de genou entre les jambes. Un coup bien bas mais très efficace chez les mâles surtout lorsqu’ils étaient en rut. Le dernier assaut avait fini par faire plier l’homme en deux, se tenant sur ses genoux et les mains entre ses jambes.

- Cela t’apprendra à sauter sur tout ce qui porte une jupe ! Lança la femme du comptoir à l’attention de l’homme meurtri puis elle fixa la kunoichi. Si toutes les femmes savaient se défendre comme toi ma petite il y aurait moins de victimes de pervers de ce genre. Elle désigna alors l’homme du menton. Je peux peut-être t’aider ?

L’initiative de la binoclarde aurait pu déclencher une bagarre générale ou encore pire, la foutre dans la merde mais heureusement pour sa tronche, personne n’avait levé le petit doigt pour venir au secours de l’homme qu’elle venait de mettre à terre. À entendre les paroles de la femme du comptoir, celui-ci était un pervers dont les actes avaient lassé ceux qui le connaissaient. Des connaissances qui semblaient même être ravi de voir qu’une personne avait retourné la situation faisant de lui qui se prenait pour le prédateur en victime. La binoclarde se mit à arranger ses lunettes d’une main avant de lancer d’une voix quelque peu hésitante à la femme qui venait de lui proposer son aide.

- Je cherche la femme qui tenait compagnie à Monsieur Akuzu Shirozane la nuit passée. Il semblerait qu’elle travaille ici et que Monsieur Akuzu est son client régulier.
- Je vois de qui tu parles mais elle ne se pointe pas avant vingt heures ma petite.
- Pourrais-je avoir son adresse ?
- Tu es bien mignonne mais je ne peux pas te filer une telle information sans l’accord de la concernée. Puis voyant que la kunoichi ne semblait pas vouloir partir car elle était restée plantée sur place, la femme ajouta alors, ne reste pas planter là, si tu veux l’attendre tu n’as qu’à te faire oublier dans un coin. Tu gênes le passage là !

La Natsumi était bien capable de camper où elle était jusqu’à vingt heures mais elle n’avait pas autant de temps à perdre. Elle abandonna alors sa position et se dirigea vers l’homme qu’elle avait martyrisé plutôt, qui s’était joint à un groupe de trois hommes, installés à une table. Un de ses compagnons de table essayait de lui remettre le doigt cassé en place mais celui-ci poussait un cri de souffrance à peine on lui frôlait le doigt qui était resté bloqué en arrière. Sans un mot Mairu lui attrapa le doigt qui était mis très en évidence.

- Je peux vous le remettre en place si vous me donner l’information dont j’ai besoin … ou bien je vous l’arrache si vous refusez de collaborer ! Une lueur sadique s’était dessinée au fond du regard de la binoclarde. Elle semblait même souhaiter que l'homme refuse d'accéder à sa requête pour pouvoir assouvir son désir malsain de le faire souffrir.
- Non mais c’est bon, lâchez-le maintenant ! Cria un des trois hommes qui s’étaient tous levés s’apprêtant à rebondir sur la Natsumi.
- Reposez vos fesses ou je lui casse définitivement ce foutu doigt !
- Non mais pour qui tu te pr …

La Natsumi tordit le malheureux doigt mais dans le sens inverse de tout à l’heure. L’homme poussa un cri strident puis il fixa sa main dont les cinq doigts semblaient de nouveau s’aligner, bien que celui du centre était bien rouge et enflé.

- Bon, mon information maintenant. L’adresse de la femme de joie préférée de Monsieur Akuzu Shirozane. Et ne me dites pas que vous ne savez rien !

Cette fois-ci elle les adressait un sourire mais pas celui qu’on offrait dans l’intention de séduire ou autre connerie du genre mais plutôt le genre qui donnait des sueurs froides. Elle semblait totalement être différente de ce qu’elle était habituellement. Et pour cause, si la faim ne la mettait pas ko, celle-ci la rendait de très mauvais poil et si on y ajoutait de l’impatiente, chose qu’elle semblait éprouvée présentement, alors il en résultait une Mairu avec une tout autre personnalité qui ne présageait rien de bon car celle-ci était capable de s’abandonner à tous ses vices oubliant toute moralité ...

Zennosuke venait de sortir de la quatrième boutique étant dans les environs de celle du marchand Akuzu Shirozane. Il n’avait obtenu aucune information, rien à se mettre sous la dent. Néanmoins, il avait eu à noter le fait que les voisins du vieux marchand ne semblaient pas très enclins à aider ce dernier. Ils ne lâchaient que le strict minimum en termes d'information. Pour quelle raison ? Il n’en savait trop rien. Était-ce de la jalousie, une sorte de vengeance froide ? Tant que ce sentiment n’avait aucune incidence sur l’évolution de la mission, il n’y avait pas de raison d’en tenir plus compte que cela. Dans le doute, le Seki nota mentalement cette information. La ruelle était bourrée de monde qui allaient et venaient, vaquant à leurs occupations. Il ne restait qu’une ou deux boutiques à visiter dans cette allée commerciale avant de se résoudre à chercher une autre piste. Tandis que le Seki se dirigeait vers l’une de ces boutiques, il se fit intercepter par quelque chose ou plutôt quelqu’un d’assez insolite. Un vieil homme avec des cheveux gris, une capuche sur la tête et un œil masqué. L’homme en question fumait de la pipe, assis, buste en avant, sur une simple chaise de bois devant un étal de fruits. Intercepter était un bien grand mot, l’homme insolite avait en fait hélé le Seki tout en le fixant des yeux pour l’attirer à lui. D’un air intrigué, ce dernier s’était exécuté et avait approché.

« Oh oui ! Je sais ce que tu cherches ! Donne-moi et tu sauras tout ! Oh oui !» avait lâché le vieil homme d’un ton plein d’excitation mêlé à une sorte d’avidité. Des bras bandés par endroits jaillirent du manteau délabré qu’il portait, en direction du Seki. Ce dernier évita de justesse ces membres qu’il estimait (à juste titre) salissants. Qui était cet homme au juste ?

« Qui êtes-vous ? » lança sur un ton impérial le Seki.

« Oh oui ! Donne-moi 10 ryos et je te dirais TOUT ! Tout ce que je sais ! Oh oui ! » Répondit du tic au tac l’espèce de marchand clochard. Ce dernier continua de fulminer des choses en douce, mais le Seki ne put dire de quoi il s’agissait. Dans sa tête toutes sortes de calculs se mirent en branle. Fallait-il lui donner ce qu’il désirait et écouter ce qu’il avait à dire ou… 10 ryos ! C’était de l’argent tout de même !

D’une inattendue empoignade, le Seki prit par le col l’espèce de clochard et le colla contre le mur le plus proche en faisant tomber sa chaise. Quelques passants s’arrêtèrent face à cette brutale intervention, mais le Seki n’en avait cure. 10 ryos pour une information que l’on pouvait obtenir gratuitement ? Pourquoi payer en ce cas ? Le bras droit du Seki serrait le cou du clodo tandis que la main droite empoignait fermement le col du « monsieur ». D’un ton ferme, Zennosuke exigea calmement que l’homme se livre entièrement tout en lui faisant comprendre qu’il s’agissait d’une enquête menée par les shinobis de Kumo et qu’en tant que ninja, il n’avait point l’intention de transiger. Le clodo sembla l’avoir compris. Très vite, il se mit à déballer tout ce qu’il savait…

Deux minutes après voici Zennosuke qui se mettait à sauter de toits en toits en direction de la grande porte du village. Il filait à vive allure, les informations qu’avaient lâché le clodo n’étaient pas des plus rassurantes. En effet, d’après ce dernier, la stèle a bel et bien été sortie sans entraves du magasin, mais elle l’a été par des hommes encapuchonnés dont le visage était difficilement visible. Cinq hommes grands et forts avaient chargé la stèle sur une charrette avant de se diriger vers la grande porte. La forfaiture avait été faîte tôt le matin. À quelle heure ? Vous vous doutez bien que le clodo n’en savait absolument rien. Depuis le temps où la stèle avait quitté les lieux en direction de la porte beaucoup de temps été passé. Beaucoup trop. Les voleurs étaient déjà loin de Kumogakure no Sato. Il fallait déjà s'assurer qu'ils avaient passé la grande porte et demander en quelle direction ils étaient partis. Dans la tête du Seki, le lien avec la foire, dont avait fait référence le marchand lorsqu'il l'interrogeait, se fit. Il n'y avait quasiment aucun doute là dessus.

Spoiler:

Vu la tournure des choses, on aurait pu s’attendre à voir la déséquilibrée qui sommeillait en elle faire surface mais contre toute attente, le sourire sadique qui s’était peignit sur son visage s’éteignit à peine était-il né. Ce qui eut pour effet d’accentuer l’effroi de sa victime qu’elle fixait à présent avec insistance de son éternel regard glacial, comme si elle cherchait à sonder l’homme par le biais du regard. La tension était palpable au sein de l’établissement où le silence se fit net lorsque l’homme avait lâché son cri de tiraillement, qui avait dû même alerter les passants là-bas dehors. Nombreux des êtres présents avaient cessé toute activité pour se délecter de la scène alors que d’autres se contentaient de jeter un regard qui se voulait discret vers le petit groupe.

Cette fois-ci l’homme cracha le morceau sans chercher à négocier. Bien qu’il essayait de cacher sa défaillance, sa voix mal assurée le trahissait. Il parlait vite comme s'il était pressé de voir la jeune femme s’éloigner de sa personne. Chose qu’elle fut d’ailleurs une fois avoir obtenu ce qu’elle lui voulait. L’homme aurait pu lui filer une mauvaise piste et pour éviter cela, elle aurait dû donc pousser un peu plus loin son intimidation afin d’augmenter la probabilité de soutirer les bonnes informations mais elle ne fit rien de plus. Elle n’était plus d’humeur à jouer. Versatile et imprévisible, voilà deux adjectifs qui la qualifiaient bien.

Ce fut sans un dernier regard vers personne, même pas envers son informateur qu’elle quitta l’auberge des pas réguliers et confiants. Des regards plus ou moins hostiles l’accompagnaient jusqu’à la sortie mais personne n’osa leva la voix comme s'ils craignaient le courroux de la jeune fille qu’ils prenaient surement pour une détraquée mentale. Chose qui n’était pas tout à fait fausse d’ailleurs.

La Natsumi avait même réussi à avoir la direction à suivre pour se rendre sur le lieu où se trouvait la femme qu’elle cherchait. Orientation qu’elle suivit sans se poser de questions mais elle fit halte à un kiosque de vente de repas rapides pour se restaurer de deux bols de nouilles fraîches avant de reprendre son chemin le ventre seulement à moitié plein. Elle n’avait pas mangé à son aise par faute d’argent. La circonstance ne lui permettait pas de manger plus qu’elle pouvait payer comme elle faisait souvent à l’époque de sa grande liberté. Situation qui entraînait toujours du grabuge suivi d’une course-poursuite malgré l’effort qu’elle déployait pour essayer de négocier avec son restaurateur. Chose dont elle pouvait s’en passer présentement car elle avait mieux à faire.

Ayant un assez bon sens de l’orientation malgré son air de bêta, elle atteignit sans mal l’endroit qu’on lui avait indiqué. Un bâtiment coincé parmi d’autres et tous montraient de signe de délabrement avancé. Elle toqua à la porte à la peinture écaillée et elle n’eut pas à attendre bien longtemps car un garçon d’environ six ans vint l’ouvrir aussitôt.

- C’est qui ? Demanda une petite voix curieuse.
- Je voudrais parler à une grande personne. Ta maman par ex …
- Natsuki, combien de fois je t’ai dit de ne pas ouvrir à n’importe qui, cria une voix qui se rapprocha de plus en plus.

Une femme qui devait aller sur sa trentaine fit son apparition. Elle dévisagea Mairu de la tête aux pieds d’un regard loin d'être amical avant de pousser tout doucement le jeune garçon en arrière puis elle attrapa la porte, qui s’ouvrait vers l’intérieur, comme si elle s’apprêtait à la claquer.

- Que veux-tu gamine ?
- Je suis une kunoichi chargée d’enquêter sur un cambriolage. Connaissez-vous un certain Akuzu Shirozane ?
- Non.

Le mot unique lâché sur un ton direct et glacial en guise de réponse, était accompagné d’un geste pour fermer la porte mais la genin posa une main à plat sur celle-ci tout en s’avançant légèrement pour l’empêcher de lui claquer au nez. Les deux femmes se fixèrent et aucune ne semblait vouloir abandonner la bataille qui s’annonçait assez virulente. Crêpage de chignons à l’horizon ? …

HRP:

(#) Sujet: Re: Enquête & Emmerdes ! [Mission Rang B - PV] Sam 7 Sep 2013 - 1:50

Le Seki arriva aux portes de Kumo. Là trois gardes étaient en poste, visibles de tous. Ils filtraient les entrées et sorties des habitants et visiteurs du village. Au-delà de ces trois ninjas, assurément d’autres étaient présents. Mais ils étaient cachés ou alors attelés à des tâches administratives dans les tours de garde. D’un pas assuré, le Seki s’avança. Il se dirigea vers les tours de garde. Comme escompté, deux autres ninjas s’y trouvaient. Et bien entendu, il n’existait pas qu’une seule tour de garde à l’entrée du village. Autant dire que Kumogakure no Sato n’était pas à la merci de n’importe quel quidam en manque d’action. Après avoir salué ses frères d’armes, le Seki leur fit comprendre qu’il était sur une enquête et qu’il avait besoin de savoir si une lourde cargaison n’avait pas quitté le village. La réponse ne parvint pas immédiatement car il fallut expliquer qu’il s’agissait d’une stèle de 160 kilos minimum. Mais ce n’était pas tout, les gardes en poste venaient d’être relevés, donc il était nécessaire de lire les rapports de la matinée pour trouver l’information voulue. Au bout de cinq minutes de lecture, le trio de kumojin trouva l’information. Le chargement avait bel et bien quitté le village. Les gardes n’avaient posé aucune objection dans la mesure où ils n’avaient pas reçu l’information, à ce moment-là. Ils ne savaient pas qu'il y avait eu vol. Le Seki releva le nom et l’identité des « propriétaires » ainsi que de leur destination supposée. Il s’agissait de Shinzu, Misaka, Anzu, Hakashi et Chuchiro. Aucun de ces cinq noms ne permit au Seki d’ouvrir ou au moins de réchauffer une des pistes à sa disposition. Pas plus que la destination déclarée : un village lointain, à l’opposé de celui où se tiendrait la fameuse foire évoquée tantôt par le marchand. Bien évidemment, Zennosuke n’accordait aucune valeur à la destination déclarée. Mais il fallait réagir. Il était 14h à présent et la stèle avait quitté Kumo depuis plus de 5h. Quand bien même la vitesse de déplacement du chariot était limite, eut égard à la lourdeur du chargement, les voleurs devaient être assez loin. Un choix s’imposait à Zennosuke. Il opta pour celui qui lui semblait le meilleur tenter de trouver le chariot et la stèle volée avant le deadline qu’il avait donné à Mairu ne soit écoulé. Pour pallier à tout risque, le Chuunin emprunta un stylo (les stylos japonais quoi) et une feuille et écrivit un message à Mairu :

Citation :: « La stèle a quitté Kumo. À l’heure où j’écris je ne sais pas qui est derrière cela, mais je crois que c’est en lien avec la foire qui sera tenue dans 10 jours dans le bourg de Shinshinaï. À la 1ère minute de retard à notre RV, rejoins-moi au bourg de Tyo-Syo à 20h. »

Le Seki signa le message, le plia et le remis à l’un de ses frères d’armes le plus proche. Ce dernier était chargé de rejoindre le restaurant où devaient se rencontrer Mairu et Zennosuke avant 17h pour remettre l’information à temps. Rassuré que la coordination avec la Genin était assurée, le Seki s’élança.

Les premiers kilomètres étaient de toute manière une unique route menant du carrefour le plus proche de Kumo, au village en question. Il était long de 3 kilomètres. Le Chuunin les parcouru au plus vite. Pour le reste, le Seki du faire preuve de perspicacité, mais aussi, faire montre de talents de traqueurs qui lui rappelèrent une mission avec le Sennin de Kumo : Yashira Mugen. Avec un peu de chance et quelques minutes de recherches, le Seki put retrouver des traces de roues bien enfoncées dans le sol. C’était le signe qu’un lourd chargement était passé par là. Ce sont ces traces-là, parmi tant d’autres, qui intéressèrent Zennosuke. À partir de ce moment-là, ce n’était plus les indications laissées par le quintet à la sortie de Kumo qui prévalaient ; encore moins, les idées du Chuunin. Seules allaient prévaloir le fruit de ce long pistage qui débutait.

La femme et la jeune fille avaient chacune une main posée sur la porte mais si la première souhaitait la fermer, la seconde quant à elle désirait la maintenir ouverte. Les yeux dans les yeux, les deux protagonistes semblaient s’envoyer de l’éclair invisible, bien que la plus jeune fixait son aînée d’un regard dénué de toute forme d’animosité. Fidèle à elle-même, elle avait su garder son sang-froid face à sa rivale dont le visage était animé d’une expression de vexation évidente. La genin continua d’arborer son faciès inexpressif habituel bien qu’elle semblait être insufflée d’une détermination inébranlable. Les deux personnages restèrent ainsi durant plusieurs secondes car aucune ne semblait vouloir abandonner la bataille silencieuse mais l’impatience finit par gagner la plus âgée qui décida de rompre le silence qui s’était instauré.

- Lâche ma porte !
- Pas avant que vous ayez répondu à mes questions !
- Puisque je t’ai dit que je ne connais pas ton Akuzu Shirozane !
- Je pense plutôt le contraire !

Natsumi nota que la femme avait réussi à redire le nom du marchand sans hésitation et avec zéro faute, preuve, peut-être dérisoire mais à ne pas négliger, qu’elle connaissait le marchand. Voyant que la kunoichi ne semblait pas vouloir abandonner, la femme posa alors son autre main sur la porte puis tenta de la fermer par la force de ses deux bras mais Mariu se positionna au milieu du passage de façon à empêcher celle-ci de lui claquer au nez; faisant toujours face à la femme dont le faciès était à présent déformé par une expression d’offense. Curieux devant la scène qu’elles offraient, le petit garçon, qui s’était retiré derrière sa mère, se manifesta.

- Vous faites quoi maman ? Je peux jouer moi aussi ? Demanda une petite voix candide.

Sans répondre à son enfant, la mère lâcha prise la porte avant de tourner les talons, attrapant un bras de sa progéniture au passage avant de s’éloigner sans un regard ni le moindre mot à Mairu qui prit alors la conduite de la propriétaire du lieu comme une invitation à entrer. Elle abandonna donc sa position et prit le soin de fermer la porte tout doucement avant de suivre la mère et l'enfant. Elle atterrit dans une pièce qui devrait être le centre du foyer dont elle ne prit pas la peine d’analyser l’agencement ou les décorations car là n’était pas la raison de sa présence.

- Poses ta question avant que je ne perde patiente ! Lâcha la femme qui avait pris place sur une chaise sans avoir invité la genin à faire de même.
- Je veux juste savoir qui en plus de vous sont impliqués dans le vol de la pierre sépulcrale de Monsieur Akuzu Shirozane et où celle-ci a été amenée !

Ses paroles désignaient déjà la femme comme étant coupable bien qu’elle n’était pas encore sûre à cent pour cent de son implication dans le cambriolage. Elle avait appris que cette façon de procéder, à savoir accuser même sans preuve et non énoncer des simples suppositions, permettait de déstabiliser plus vite l’interrogé et augmentait la chance de le faire céder.

- A t’entendre, tu me crois déjà coupable !
- Effectivement. Vu les informations données par Monsieur Akuzu Shirozane, pour moi vous êtes effectivement coupable. Coupable d’avoir aidé les voleurs à s’introduire dans la boutique. Ainsi donc, je vous invite à me dire tout ce que vous savez et je ferais en sorte d’oublier votre implication dans cette histoire !

La femme resta silencieuse, elle se demandait sans doute quel genre d’informations la kunoichi avait en sa possession. Étaient-elles assez conséquentes pour la condamner ? La réponse était bien sûr «non» mais ceci elle n’était pas sensée le savoir. Elle l'accusait d'avoir ouverte la porte aux voleurs en se basant sur une supposition personnelle mais l'expression qui se peignit sur le visage de la femme de joie témoigna de la justesse de son hypothèse. Après un moment d’hésitation et un regard vers son fils qui s’amusait dans un coin de la pièce, elle décida alors de tout avouer à la genin qui l’écouta attentivement.

Quelques minutes plus tard, la jeune Natsumi flânait de nouveau dehors. Des pas réguliers, elle se dirigeait vers la sortie du village car d’après les informations fraîchement recueillies, la pierre était sans doute déjà en dehors de ce village. La femme de joie d’Akuzu Shirozane n’avait pas su lui donner le moindre nom car elle n’avait vu le visage d’aucun des hommes qui avaient orchestré le vol et elle n’avait reconnu aucune voix. La kunoichi détenait donc une piste mais pas assez d’informations pour lui faciliter les tâches à venir. Elle avait réussi tout de même à soutirer le nom d’un village où s’étaient surement rendus les voleurs et leur butin. Ne désirant pas courir après son coéquipier dont elle n'avait aucune idée de la position actuelle, elle avait décidé de se rendre toute seule dans le bourg en question pour y poursuivre son enquête. Ce fut donc des pas accélérés, mais sans pour autant courir, qu'il quitta le village pour se rendre à Shinshinaï …

(#) Sujet: Re: Enquête & Emmerdes ! [Mission Rang B - PV] Jeu 3 Oct 2013 - 0:04

Les traces sur le sol paraissaient de plus en plus fraîches à mesure que le temps avançait. C’était de bonne augure pour le Seki qui vraisemblablement s’approchait de plus en plus de sa cible. Déjà une heure et demi que le chuunin scrutait et suivait les sillons laissés sur le sol aride environnant Kumogakure. Il était 15 heures et demi. Plus qu’une heure et demi et son premier RV avec Mairu allait être à l’eau. L’objectif de l’atteinte du quintet plus que jamais étant présent dans la tête du shinobi qui commençait à ressentir un peu de stress lié à ce rendez-vous qu’il pourrait manquer. Dans sa formation de shinobi, on lui avait inculqué dès l’académie à savoir arriver à l’heure, à être ponctuel en somme. Il se voyait mal, en tant que leader de cette mission montrer le mauvais exemple aux nouvelles pousses. Surtout à cette Mairu. Il se rappela subrepticement le moment où il se faisait briefer en solo. On lui avait demandé de garder à l’œil la petite, de la ménager car elle présentait des risques d’instabilité et en plus n’était pas un pur produit de l’académie kumojin. Les aléas de la mission avaient décidé autrement et Zennosuke avait choisi de faire confiance à la Genin. Cette confiance était peut être une erreur, mais elle permettrait de jauger la kumojin sur ses aptitudes au respect des consignes de la part de ses supérieurs.

Tandis que le Seki pensait à Natsumi Mairu, dépassant une petite colline qu’il venait de sauter d’un bond, il aperçut quelque chose au loin qui pouvait valoir le détour. Une sorte de mini attroupement autour d’une chose tirée par deux chevaux. On aurait dit une charrette. Tandis que ses pieds foulaient le sol, le cœur du Seki se mit à battre. Sa vision n’avait pas été claire sur le coup, mais à l’instant présent, il avait la quasi-certitude d’avoir bien vu. Il s’agissait à coup sûr de la charrette qu’il traquait et pistait depuis près de deux heures. Le Seki entreprit alors de changer de tactique et d’opter pour l’observation. Pour ce faire, il lui faudrait se rapprocher de sa cible sans se faire repérer et essayer d’écouter, de grappiller le maximum d’information qu’il pourrait. Suite à une série de mudra, le ninja se fondit dans la terre et fila aussi vite qu’il put en direction d’une position qu’il avait repéré tout près du fameux attroupement. Ni vu, ni connu, user de sa technique d’assimilation au sol allait lui être très bénéfique. S’étant rapproché le Seki émergea de la terre derrière un bosquet. De là, il pourrait discrètement espionner ceux qui l’avaient attiré. Tout autour d’une dizaine de personne, une charrette tirée par deux chevaux. Quelque chose d’immense surplombait l'attelage, mais cette chose était recouverte d’une bâche qui en cachait le contenu. Au vu de la forme, de la hauteur, il y avait fort à parier qu’il s’agissait de la stèle en question.

Tout autour de la charrette qui avançait difficilement, les huit hommes (Zenno avait compté) se disputaient pour une raison encore floue pour le Chuunin. Après avoir tendu l’oreille, le Seki se rendit compte que c’était le lieu où allait se diriger la petite expédition qui posait problème. Certains étaient pour que la stèle soit acheminée directement à Shinshinai tandis que d’autres estimaient qu’il y avait moyen de gagner encore un peu plus d’argent en montant un bon coup fourré. Ceux qui étaient pour cette dernière option étaient favorables à l’option consistant à aller cacher la charrette dans un endroit quasi inconnu, non loin des lieux où ils se trouvaient. La suite du plan était d’envoyer des plus véreux négociateurs du groupe vers les deux plus riches collecteurs de Shinshinai histoire de faire monter les enchères. La discussion se poursuivit ainsi pendant de longues minutes avant que le groupe ne décide d’opter pour le plan B. L’objectif de ce groupe peu soudé était à présent de hausser le coût de la vente de la stèle. Pour la petite histoire, d’après les informations qu’avaient reçues le Seki, la stèle avait déjà été vendue à un riche et puissant propriétaire terrien. C’était ce dernier qui allait débourser à nouveau pour une des plus fumeuses histoire qui allait lui être présentée. Enfin ce n'était pas fait, c'était juste le projet du groupe de receleurs.

Sans manifester sa présence, le Seki suivit le groupe jusqu’à la fameuse cachette. De là il observa les dispositions de protection de la stèle qui avaient été prises avant de se créer deux clones. L’un d’eux resterait sur place pour suivre l’évolution de la situation. L’autre suivrait le groupe pour savoir où iraient les deux fameux négociateurs, quels seraient les deux richards visés. Le vrai Zennosuke, lui rejoindrait le bourg de Tyo-Syo car il était 18h à l’heure où il quittait son poste d’observation. Deux heures plus tard, cinq minutes avant 20h, le Seki pénétra dans l’unique taverne du bourg et pris une table à deux chaise pour lui et Mairu avant de s’asseoir. Il espérait que la Genin viendrait. Qu’en serait-il ? Seul le temps pourrait le dire.

Spoiler:

Après s’être informée sur la direction à suivre pour se rendre dans le village qui lui a été donné et où, si la chance était de son côté, elle trouverait surement l’objet de sa recherche, elle prit la direction de Kumogakure no Sato. Le chemin le plus court menant au bourg où elle avait décidé de se rendre toute seule, l’obligeait à passer par le village caché qu’elle atteignit en rien de temps bien qu’elle n’avait pas couru mais s’était juste contentée de marcher vite. L’empressement n’était pas son truc, ainsi elle n’avait même pas daigné se précipiter ne trouvant pas une raison valable pour fournir cet effort. Elle n’était pas une personne qu’on pourrait qualifier de paresseuse mais plutôt du genre à aimer prendre son temps dans toutes choses et qui ne prenait la peine de bouger son cul que lorsqu’elle jugeait que la situation le méritait. Ce qui n’était pas le cas de la circonstance présente. Leur mission consistait à retrouver la stèle donc le temps qu’ils y déploieraient importait peu du moment que qu’ils trouveraient l’objet. Son rendez-vous fixé à dix-sept heures avec son coéquipier aurait pu être un argument justifié pour la faire hâter, elle qui habituellement était toujours ponctuelle, voire même avoir tendance à arriver en avance à un rendez-vous mais en réalité elle avait décidé de ne pas se pointer à celui-ci. Elle n’arriverait jamais à temps à ce rendez-vous même en y déployant tout l’effort du monde, si elle se rendait d’abord à Shinshinaï où des événements pourraient la retenir sur place sans compter la distance qu’elle allait devoir parcourir pour s’y rendre.

En atteignant la porte du village caché des nuages, elle fit interpellée par un Shinobi qui était de garde et celui-ci lui remit une lettre après lui avoir expliqué le pourquoi du comment. Elle fut un peu étonnée de constater que le Shinobi l’avait reconnu, elle qui pourtant se faisait toujours discrète. Son nom l’avait surement devancé comme d’habitude mais l’heure n’était pas propice pour élucider ce mystère ainsi donc, elle remercia son compère de métier par une légère courbette avant de poursuivre son chemin. Tout en marchant, elle prit connaissance du contenu de la lettre. Ayant trouvé une piste possible, le Seki avait changé le programme. Il avait décidé de se rendre au village où la kunoichi avait décidé de se rendre elle-même. Voilà ce qui renforçait la véracité de leur piste dénichée séparément. Elle poursuivit donc son chemin menant à Shinshinaï au lieu d’opter pour une nouvelle option qui s’offrait à présent à elle, celle de se rendre sur le lieu du rendez-vous de dix heures puis de partir pour Tyo-Syo pour celui fixé à vingt heures si son camarade ne se pointait pas.

Cela faisait plus d’une heure qu’elle évoluait sur l’unique chemin qui menait vers son lieu de destination d’après la direction qu’elle avait réussie à avoir d’un homme d’un âge assez avancé croisé en chemin. L’air ailleurs, elle avançait des pas tranquilles, levant de temps à autre la tête vers le ciel pour examiner le soleil afin de déterminer approximativement l’heure qu’il était. Sa nouvelle décision ne l’obligeait pas à se précipiter car celle-ci se résumait à se rendre au rendez-vous de vingt heures à Tyo-Syo directement et elle avait largement le temps pour cela. Après réflexion, elle avait décidé qu’il était préférable qu’elle communique les informations qu’elle avait réussies à avoir au Seki et écouter éventuellement ce qu’il avait récolté de son côté et ensemble ils décideront ensuite de la marche à suivre. Se la jouer solo comme elle l’avait souhaité initialement, était une initiative qui pourrait bien coûter très chère à la genin peu expérimentée qu’elle était. D’autant plus qu’ils étaient censés travailler ensemble alors autant mettre toute la chance de leur côté en exploitant au maximum le travail en équipe bien que là n’était pas sa tasse de thé. Ceci était sa première mission en collaboration alors autant faire l’effort de ne pas la foirer.

Même en ayant avancée des pas peinards, ce fut largement en avance qu’elle atteignit le bourg de Tyo-Syo où elle vagabonda pour tenter de dénicher la présence d’une quelconque charrette ou des têtes suspectes. Mais n’ayant aucune description des voleurs, le moindre être à tête louche était un coupable potentiel pour elle et au final elle avait donc suspecté presque le un tiers des personnes qu’elle avait croisées. Elle finit donc par abandonner son initiative qui ne mènerait à rien de concrète et se cala sur un banc public, guettant les passants au cas où la chance déciderait de lui offrir une nouvelle piste. Le temps continua de s’écouler puis vint l’heure de se rendre à son rendez-vous. Elle n’avait pas d’idée de l’heure qu’il était réellement mais s’était basée sur son instinct et ce fut donc avec une dizaine de minutes de retard qu’elle se pointa devant le Seki, qui était déjà bien installé.

- Désolée pour le retard ! S’excusa-t-elle timidement tout en arrangeant d’un doigt ses lunettes pourtant bien calées sur son nez.

Puis elle prit place sur l’unique chaise qui faisait face à son coéquipier, attendant gentiment son rapport. Mais son ventre souhaitait autre chose qu’il exprima en lâchant un bruit de réclamation de victuailles que la Natsumi tenta de retenir mais en vain. Les joues de la binoclarde virèrent au rouge et une bouffée de chaleur la submergea alors que tous les regards se tournèrent vers eux, attirés par le chant de la famine. Ayant perdu la voix pour s’excuser tant la situation l’avait embarrassée, elle se contenta de poser une main sur son ventre tout en souhaitant disparaître telle une petite souris. Il ne manquait plus que ça …

Zennosuke tout étonné regarda la Genin entrer dans la taverne. Elle était venue finalement. Sérieusement, il ne l’aurait pas parié. Elle marquait des points et c’était bien. La laissant s’installer, le Chuunin allait lui dire un mot lorsqu’il entendit le ventre de la Genin faire un bruit des plus significatifs. Hum. Gênant, le Seki n’avait pas l’intention de payer un diner. Il y avait de l’action en vue, être trop « lourds » n’allait pas les aider. Loin de là. Cependant, voyant la mine embarrassée de la jeune fille, le Chuunin se résigna.

« Pas de problèmes Mairu. Faisons ça rapidement si tu veux bien. Tu prends quelque chose de léger, il y a de l’action dans l’air. Après cette mission si tu veux, je te devrais un resto. » le Chuunin ponctua ses propos d’un clin d’œil complice envers la Genin. Puis d’un geste de main levé, il appela un serveur. Ses grands yeux bleus plongés sur ceux de Mairu, semblaient la sonder en profondeur comme si le Chuunin souhaitait lire en elle. Quelque part, il cherchait inconsciemment à voir quel effet il aurait sur la Genin. C’était quelque chose de naturel chez lui. Le serveur s’était approché. Le Chuunin quitta des yeux Mairu et demanda deux verres de saké pour lui et laissa la Genin prendre le menu de son choix. Lorsque le serveur fut parti chercher la commande, Zennosuke fit le premier son rapport.

« Je vais faire court, j’ai réussi à retrouver la stèle. En ce moment même, un de mes bunshins est sur place en train de surveiller l’endroit où l’objet de notre mission a été caché. » Le serveur venait de déposer les deux verres de saké. Le Seki but le premier cul sec. Faisant une petite grimace (ce n’était pas un alcoolique) il poursuivit :

« C’est bien à Shinshinai qu’ils se rendent tous. La stèle a à priori déjà été achetée par un riche collectionneur. Seulement, les voleurs ont l’intention de faire monter les enchères. A l’heure qu’il est, ils sont scindés en deux groupes. L’un étant allé trouver le moyen de revendre encore plus cher l’objet volé, l’autre surveillant l’endroit où il est caché. J’ai un bunshin sur chacun des groupes. » Il s’arrêta un moment avant de poursuivre après avoir siroté un peu son second verre de saké :

« Ce qui me gêne, c’est qu’on est peut-être un peu trop loin de l’action à l’heure qu’il est. Mais je crois avoir un moyen de réparer ça. Et toi, as-tu des informations à partager Mairu ? » Le Seki plongeait à nouveau ses yeux bleus sur la Genin. Elle aurait encore l’impression qu’il la sondait ou peut-être même qu’il la charmait. Qui sait, la plupart des hommes ont ce défaut d’être quasiment tout le temps en train d’impressionner pour au final avoir une nouvelle conquête, une nouvelle femme avec qui coucher. Eh oui ! C’était la triste réalité. Dans son cas, le Seki lui était plutôt comblé. Il avait une certaine Hiryuu qui le rendait littéralement fou, mais comme sa Hiryuu, Mairu avait le don de paraître à la fois proche et insaisissable. C’était quelque chose qui attirait Zennosuke. Mais là n’est pas le sujet !

Quelque part dans Shinshinai, les deux négociateurs improvisés avaient terminé de réussir leur coup. Ils avaient fait gober au richard, qui avait déjà payé pour obtention de la stèle, qu’il fallait encore débourser l’équivalent de trois mois de paye du Chuunin pour que l’objet convoité soit bien acheminé. Repartant avec les poches pleines de liasses, les deux compères s’assurèrent de cacher les trois quart de l’argent perçu dans un endroit qu’ils tenaient pour secret. Ils allaient couillonner leurs propres amis ! Décidément, dans la pègre tous les coups étaient permis. Et tandis que le duo se rapprochait du repaire où était caché la stèle volée, le bunshin de Zennosuke qui les suivait, se retourna suite à un bruit suspect qu’il avaient entendu. Là, le clone du Seki vit une main armée d’une longue lame s’abattre sur lui. Un homme masqué en était l'auteur.

Spoiler:

Si dévoiler sa petite culotte au monde entier ne la dérangeait aucunement, avoir le ventre qui crie famine et qui plus est devant un public composé d’étrangers était l’incident qui mettait la jeune Natsumi le plus mal à l’aise. À choisir, elle préférerait finir à poil au milieu d’une place publique que d’avoir le ventre qui lâche ce bruit, dont elle avait horreur d’entendre venant de sa personne, sur cette même place. Elle était capable de se planter un couteau dans le bide à cause de cette simple alarme physique pourtant tout à fait naturelle si l’embarras que celle-ci suscitait en elle atteignait son paroxysme. Comportement que bien de ses semblables trouveraient surement excessif mais il faut remonter à plusieurs années en arrière dans sa misérable vie pour comprendre cet agissement exagéré de sa personne; mais l’heure n’était pas à la narration de son enfance.

Par compassion ou bienveillance, chose dont elle s’en fichait de connaître à vrai dire, le Seki l’invita à prendre quelque chose à manger mais de léger parce qu’il allait y avoir de l’action plus tard disait-il. Mais ce qu’il ne comprenait pas ce qu’il se trouvait face à une jeune fille qui puisait son énergie dans la nourriture. Bien entendu, il ne fallait pas non plus qu’elle se gave comme un porc car le «trop» n’a jamais été bon mais avoir le ventre bien rempli lui permettait d’accéder à la meilleure de sa forme alors que la faim pouvait la conduire à un ko total. Peut-être qu’un jour, son compère kumojin comprendrait cette part de fonctionnement de son être plutôt étrange, s'ils venaient à se fréquenter plus souvent à l’avenir. Sans se faire prier une fois de plus, la binoclarde commanda un menu simple, facile à avaler et pas trop cher pour ne pas dégoûter son camarade de village de l’inviter après l’accomplissement de leur mission comme il l’avait proposé. Invitation que Mairu accepta avec un hochement de tête plein d’entrain d’ailleurs. Par contre, elle ne s’était point souciée du rapport en colories des plats qu’elle avait réclamés. Malgré son corps gracile, elle n’était pas du genre à se soucier de ce détail qu’elle jugeait fort futile. Quant au Seki, il s’était contenté de deux verres de saké. Fidèle à cette habitude caricaturée d’un homme adulte qu’il était donc.

Tout en mangeait, Mairu surveillait du regard et sans la moindre discrétion l’homme qui se trouvait en face d’elle. Celui-ci la fixait de temps à autre avec un peu trop d’instance que la jeune fille se demanda si elle avait quelque chose sur le visage mais il semblait fixer plutôt la profondeur de ses yeux sanguins. Elle en déduisit donc qu’il cherchait à la sonder mais pour quelle raison ? Elle pourrait lui poser la question mais connaître la réponse ne l’intéressait pas plus que ça. Et puis, quand elle était en train de se festoyer, le reste passait au second plan. D’ailleurs, elle déployait un effort considérable pour enregistrer les informations que son compagnon de mission lui partageait. Elle essaya de capter les essentiels tout en vidant ses assiettes puis vint son tour de lui faire part de ce qu’elle avait récolté sauf qu’elle n’avait pas de données qu’il n’avait pas déjà. Elle prit le temps d’avaler ce qu’elle avait en bouche avant d’essuyer ses lèvres avec la délicatesse d’une fille bien élevée, bien qu’elle ne n’était pas, avec la serviette prévue à cet effet.

- Désolée mais je n’ai récolté que d’informations que vous avez déjà.

Le ton utilisé par la genin n’était point désolé et pour cause elle se culpabilisait pas. Elle n’était pas fière d’elle non plus mais elle avait fait tout dont elle pouvait mais le résultat s’était révélé bien moindre par rapport à l’effort qu’elle avait déployé. Elle avait failli déclencher une bagarre dans une auberge puis elle avait menacé une pauvre femme et tout ça pour arriver les mes vides face au Seki qu’elle aurait préféré épater un tantinet que de décevoir. Elle n’attendait pas de compliment de sa part, ni de quiconque d’ailleurs, mais faire une bonne impression n’aurait pas été de trop. Ayant fini son repas, elle se leva avant de s’adresser au Seki d’un ton serein.

- Je vous attends dehors.

Puis sans lui laisser le temps de répondre, elle se dirigea vers la sortie puis se cala dans un coin en dehors du champ de vision de son compagnon de route. En réalité, elle fuyait le paiement de son addition. Bien que le Seki semblait l’avoir invité il pourrait bien changer d’avis et lui demander de payer. Ses expériences lui avaient appris que les hommes pouvaient changer d’avis avec une aisance déconcertante qui une fois l'avait bien foutu dans la merde …

Mairu venait de terminer de déjeuner. Tout au long, elle s’était empiffrée à vrai dire plus qu’autre chose. Il semblait qu’elle n’avait pas eu l’occasion de trouver plus d’informations que Zennosuke, probablement les même mais rien de plus. Tant pis. Dès que la jeune fille eut terminé de manger, le Seki la vit se lever sans crier gare et se diriger vers la porte. Une attitude des plus bizarres qui lassa le Seki perplexe. Cette fille était louche. Il y avait quelque chose qui tournait pas rond avec elle. Avait-elle un quelconque problème de relationnel ? Ou en voulait-elle d’une manière ou d’une autre au Seki ? Rien pourtant ne laissait penser à de pareilles choses. Alors que le serveur venait lui apporter l’addition, Zennosuke fit un rapprochement qu’il n’avait pas fait jusque-là. Cela semblait pourtant évident. Natsumi Haru, celui qu’on disait être un Sennin et qui s’était fait tuer sous ses yeux lors de la bataille de Hai no Kuni ressemblait traits pour traits à la Genin. Haru et Mairu… Tous deux avaient le même nom de famille ! Et puis cette coloration des yeux, les cheveux ! Quand on regardait au-delà des lunettes de la Genin, la ressemblance était frappante ! Au moment où Zennosuke déposait quelques billets pour payer l’addition, il eut un léger coup de fatigue. Un de ses bunshins avait été abattu. Aussitôt les informations de son clone lui parvinrent. Tout lui vint en tête, le deal des voleurs qui étaient allés jouer les médiateurs, le richard avec qui ils avaient négocié, le meurtrier masqué à la longue lame…

D’un bond, Zennosuke se leva de sa chaise, la renversant par derrière du même coup. Dard dard, il sortit de la taverne. Trouvant Mairu debout à flâner, il la saisit par le poignet et la tira en avant sans ménagement. La mission risquait à tout moment d’échouer pour peu que son clone posté devant la cachette ne soit pas sur ses gardes. Expliquant rapidement le surplus d’information qu’il venait d’acquérir, Le Seki et la kunoichi filaient à travers la végétation en direction de l’endroit où se trouvait la fameuse stèle. Ils en avaient pour une heure au moins, pour peu qu’ils filent ventre à terre. Et c’est ce qu’ils faisaient.

A environ cinq minutes de leur point d’arrivée, le Seki se rendit subit une nouvelle baisse régime. Le second clone venait d’être tué. Les informations qui en résultaient étaient les suivantes : un homme masqué avait fait irruption dans la grotte et avait tenté de forcer les voleurs à lui restituer l’ensemble des sommes qu’ils avaient réussi à soutirer au richard, en plus de lui remettre la stèle. La condition était de leur laisser la vie sauve. Bien entendu, misant sur leur nombre plutôt que sur la puissance, les voleurs n’avaient pas obtempéré. Un combat s’était déclenché. Le bunshin était intervenu face à la puissance de l’homme masqué pour tenter de préserver la vie de quelques-uns des voleurs afin que l’original puisse avoir de quoi les interroger. Mais c’était peine perdue. Le bunshin également avait été balayé.

« Accélère Mairu, mon dernier clone a été détruit. » Et sans crier gare, le Seki se volatilisa. Il avait eu le temps d’expliquer à Mairu où se trouvait la cachette, l’endroit qu’ils cherchaient à atteindre. Elle saurait s’y rendre seule, d’autant plus qu’elle n’était plus qu’à cinq petites minutes de l’endroit. Il fallait faire vite, raison pour laquelle le Seki s’était en quelque sortes obligé à user d’un jutsu de déplacement instantané.

Le Seki se matérialisa à la porte de la grotte. Il entendait au fond, non loin de lui quelques cris qui laissaient entendre que l’on torturait, si ce n’était pas pire, quelques malheureux. Zennosuke fonça dans le tas. Il déboula brusquement devant le fauteur de trouble dans une pièce spacieuse. Ce dernier portait un masque blanc avec des zébrures noires. Il était un peu plus court que Zennosuke, et plutôt longiligne, avec des muscles bien dessinés. Au dessus d'un homme qui le regardait avec un air apeuré, l'homme masqué termina sa besogne d'un coup de kunai dans la gorge du malheureux avant de redresser la tête vers Zennosuke. Non, ce dernier n'était pas impressionné. Loin de là. Il en avait vu d'autres. Quelque soit le niveau de ce gars.

« C’est bon ? T’as fini de t’amuser ? Tu vas m’expliquer à présent c’est quoi ton problème. Et vite ! » Les derniers mots furent appuyés par une intonation des plus menaçantes. Le Seki agrémenta le tout d'un jutsu à lui qu’il usait souvent dans ce genre de situation. Une illusion qui laissait de belles ouvertures. Profitant de la déstabilisation qu’il venait de faire subir à l’homme masqué, le Seki fonça sur ce dernier en créant une épée de chakra. Il comptait le lui planter dans le bide tout simplement. Au fond de la grotte, bien visible, la stèle froide était posée contre un mur. Tout autour des deux protagonistes, gisait le corps des malheureux qui avaient voulu s’enrichir doublement sur le dos de leur commanditaire.

Spoiler:

Sans vraiment comprendre, Mairu se fit tirer par le poignet sans ménagement par le Seki alors que celui-ci sortait du restaurant à son tour. Sous l’effet de la surprise, la jeune femme tituba légèrement entraînée par la force du jeune homme qui heureusement la lâcha aussi rapidement qu’il l’avait emprisonné; sans laisser à la kunoichi le temps de comprendre la raison de ce geste qui l’avait vraiment surpris. Alors qu’ils filaient à toute vitesse vers une destination qui lui était inconnue, son compère lui expliqua la situation : un de ses clones venait de se faire buter et il était donc temps de se bouger le cul. «Ce n’est pas trop tôt», pensa Mairu tout en suivant son supérieur sans un mot. Contrairement à elle, celui-ci semblait savoir exactement où se rendre; surement grâce aux informations que ses clones avaient réussies à lui transmettre.

Le Seki avait l’air bien pressé mais la Natsumi arrivait à le suivre sans mal. Seuls les quelques centimètres nécessaires pour ne se pas lui rentrer dedans la séparaient de lui. Tout en fixant le dos de cet homme qui semblait soudain prendre un malin à la brusquer, la binoclarde eut recours à son tic habituel qui était d’arranger ses lunettes inutilement pour étouffer les idées noires qui lui traversaient l’esprit. Une vive envie de lui rentrer dedans exprès la tenaillait. Ce n’était pas sa faute s’ils se retrouvaient loin de l’endroit où ils devraient être donc il n’avait pas à s’en prendre à elle. Mais bon, elle ne lui en voulait aucunement pour cette bifurcation qui pour elle n’était pas si futile car grâce à elle, elle avait pu remplir son estomac de moitié mais elle n'aimait guère être brusquée comme il venait de le faire.

Ils se hâtaient depuis un moment déjà lorsque le Seki lui dit de se grouiller car son dernier clone venait de se faire butter à son tour puis il disparut subitement après lui avoir transmis les informations nécessaires pour qu’elle se rende à la bonne destination toute seule comme une grande. Franchement, il la prenait vraiment pour une gamine écervelée ou quoi ? Après avoir eu recours, pour la seconde fois en seulement quelques minutes, à son tic avec ses lunettes mais cette fois-ci pour tenter de calmer son envie de maltraitance extrême envers son coéquipier, bien que celui-ci ne se trouvait plus à sa portée, elle l’imita pour disparaître à son tour. Elle dut effectuer deux déplacements successifs pour finir devant une grotte où elle fit une halte de quelques secondes. Les sens aux aguets, elle tentait de détecter les dangers potentiels que pouvait dissimuler l’endroit mais elle n’eut pas à chercher bien longtemps car le cri d’un être dont on arrachait la vie se fit entendre au fond de la caverne comme pour lui indiquer où était le danger qu’elle cherchait à éviter. Elle ne se précipita pas à l’intérieur mais prit le temps d’invoquer un bâton via le sceau apposé sur son bras gauche(1) avant d'entamer une progression à l’intérieur de l’antre de pierre. Elle finit par atterrir dans un espace dont l’immensité était plutôt impressionnante qu’elle l’obligeât à l’embrasser du regard avant que celui-ci ne se fixa devant la scène la plus importante.

Le Seki faisait à présent face à un homme masqué qu’elle supposa être le responsable du massacre des êtres qui jonchaient à présent le parterre. Elle fixa l’épée étrange que tenait son camarade qu'elle trouvait particulièrement belle puis son regard fut attiré par quelque chose tout au fond de la grotte. Il n’y avait aucun doute, c’était l'objet qu’ils recherchaient. Pressée de s’en assurer, Mairu se dirigea vers l’endroit où se trouvait la chose, contournant la scène de combat des deux hommes. C’est alors que le Seki fonça vers l’homme masqué mais celui-ci disparut pour réapparaître derrière Mairu qu’il prit en otage. Il emprisonna la jeune fille de sa main gauche, l’entourant au niveau du buste, alors que sa main droite pointait un kunai vers le cou de sa captive.

- Lâche ton arme ou j’égorge cette petite !

La Natsumi guetta la réaction de son compagnon, le fixant de son regard qui avait gardé son expression indifférente habituelle malgré la gravité de sa situation …

Pause Explicative:

Ayant déstabilisé son adversaire, le Seki fonça sur lui, épée de chakra à la main. C’était une combinaison qu’il appréciait beaucoup et utilisait souvent. Simple et efficace. Régulièrement, ce combo permettait au Seki de toucher la cible, de faire mouche et d’en terminer au plus vite. Persuadé qu’il allait mettre fin à ce combat rapidement, le Seki s’approcha du shinobi masqué. Une fois à sa portée, il tenta de la transpercer de sa lame. Alors que le bout de l’épée de chakra du Seki était tout proche du kimono de son adversaire, ce dernier, jusque là immobile, comme tétanisé par les effets du genjutsu, sorti de sa torpeur. Comme au ralenti, Zennosuke assista à la suite des évènements. La tête de son adversaire fit un petit tour et regarda du côté de la stèle. Par instinct, les yeux du Seki se tournèrent un peu vers cette direction de façon à élargir le champ de vision et voir ce que l’homme masqué voyait. Quelqu’un se déplaçait sur la droite. Mairu ? C’était elle ! Il semblait qu’elle contournait le duo de combattants pour se diriger droit vers la stèle. A ce moment précis, Zennosuke reprit sa perception normale du monde et il vit son arme se planter… dans le vide. A la place qu’occupait, l’instant d’avant son adversaire. Celui-ci était à présent derrière Mairu qu’il menaçait de tuer d’un coup de Kunai.

A demi surpris par la rapidité d’exécution de son opposant, le Seki mesura l’étendue du niveau qui les séparait. Dans son esprit, les choses se mirent à s’accélérer. Il fallait trouver une solution, la bonne. Il fallait surtout la trouver rapidement. La réaction du Shinobi était somme toute paradoxale. Il venait d’agir comme s’il avait le sentiment que le Seki était meilleur que lui. Vu ses capacités de déplacement, avait-il réellement besoin de prendre Mairu en otage ? Qu’attendait-il d’ailleurs pour la liquider ? Il aurait un adversaire en moins. Une conclusion qui vint à l’esprit du Seki était que cet homme avait été probablement trop fortement déstabilisé et qu’il craignait désormais Zennosuke. L’autre était que la faille de ce shinobi résidait dans les illusions. Dès lors, ne s’exposait-il pas en tenant de la sorte Mairu ? Expirant à grands bruits, Zennosuke tenta le bluff. La situation était critique mais il fallait bien tenter quelque chose. De toutes manières, il y avait de fortes chances que Mairu meure compte tenu des circonstances. D’un ton plein de convictions, comme pour exprimer toute sa détermination en l’instant présent, le Seki s’adressa à son adversaire :

« Dis-moi, pourquoi veux-tu cet objet ? Quel bénéfice en tireras-tu ? Je te propose le deal suivant : tu lâches la fille, tu me laisse la stèle, et je te laisse partir d’ici vivant. Au choix. » Le regard du Seki n’avait pas quitté celui de l’homme masqué. Il était dur, froid plein de détermination. Un bluff joué parfaitement, mais tout de même risqué. Lorsque l’homme répondit, après une courte hésitation, qu’il n’avait aucune certitude que les choses se déroulent tel qu’énoncé. Il se méfiait, à raison. Les propos d’un adversaire n’engagent que ceux qui y croient.

« Tu as donc choisi ! » Lâcha Zennosuke en continuant de regarder de ses yeux bleus sont adversaire. Puis il lui fit un clin d’œil malicieux qui n’était en fait que la porte d’entrée d’un genjutsu. Une illusion très intelligement pensée qui mettait en quelques sortes l’adversaire dans une espèce de monde parallèle identique au présent. En gros, celui qui était pris dans cette illusion ne se rendait même pas compte de ce qui se passait en réalité parce que justement il s'y croyait toujours !

« Mairu à toi de jouer ! Il est piégé ! » aussitôt que son adversaire fut dans l’illusion, Zennosuke Hurla à Mairu de se libérer. Le cri était pour la choquer psychologiquement, de manière à ce quelle sorte de sa torpeur et qu’elle réagisse. A elle de jouer. Son adversaire devrait être hors-jeu, le temps de recevoir une décharge suffisante pour le faire sortir de l’illusion. Quelque chose comme une grande douleur que lui ferait certainement ressentir la Genin.

Telle une genin inexpérimentée qu’elle était, elle s’était fait prendre sans s’y attendre. Son regard qui guettait la réaction de son camarade continuait d’afficher cette expression d’indifférence qui était la sienne mais pour une fois de sa misérable existence, elle se culpabilisait pour son incompétence. Elle était censée l’épauler dans cette mission mais au final elle lui mettait des bâtons dans les roues alors qu’il aurait bien pu s’en sortir tout seul. Elle pourrait lui dire de la laisser à son triste sort mais le côté sadique de sa personne, celui qui aimait voir les gens se torturer pour leurs convictions, souhaitait voir comment il allait se débrouiller pour tenter de la sortir de cette merde dans laquelle elle s’était mise admirablement. De toute façon, quoi qu'elle lui dirait, il ne la laisserait pas dans ce pétrin bien que personne ne lui en voudrait s'il laissait mourir une incapable effrontée au passé et un avenir aussi sombre qu’elle était. Elle ne l’avait fréquenté que depuis le commencement de cette mission mais elle l’avait assez analysé pour pouvoir avancer que le Seki était surement un de ces êtres qui n’hésiteraient pas à sacrifier leurs propres vies pour sauver celles de leurs camarades. Une personne qui ne sera jamais donc la Natsumi car elle était plutôt pour le sacrifice des camarades inutiles pour arriver à ses fins personnels que de perdre son temps et son énergie à des sauvetages futiles. Elle n’était pas donc ce qu’on pourrait qualifier de coéquipière parfaite mais ça, personne, pas même le Seki, n’était sensé le savoir.

Alors que l’homme masqué lui avait demandé de jeter son arme, le Seki tenta de négocier autrement. Il lui proposa un marché qui n’en était pas vraiment un tant celui-ci était déséquilibré. Il lui demanda de libérer sa coéquipière et de lui laisser la stèle et en échange, il le laisserait partir en vie. La Nastumi se demanda alors à quoi son camarade jouait. Quel idiot accepterait une telle proposition surtout que celui-ci semblait avoir la situation en main. S’était-elle donc tromper sur son compte ? Avait-il finalement décidé de l’abandonner ? Non, il devait avoir une idée quelque peu sournoise dans le crâne se disait-elle. Mais elle commença tout de même à étudier une stratégie personnelle pour tenter de sortir de l’emprise de l’homme toute seule. Ainsi, discrètement, son regard se baissa pour constater que son assaillant avait les orteils à découverts. Le voilà donc son issu de secours. Ayant le bras tenant le bâton invoqué libre, elle pourrait alors tenter de lui écraser un pied avec afin de le déstabiliser puis profiter de l’occasion pour amorcer une libération.

Mais elle n’eut pas à exécuter son plan car la voix du Seki, qui manqua de lui casser les tympans d'ailleurs, lui dicta de se libérer car l’homme était piégé. En effet, elle ne sentait plus aucune force dans l’étreinte de celui-ci. Elle se faufila alors en dehors du bras qui l’emprisonnait tout en évitant le kunai qui était toujours pointé vers elle. Une fois libérée, elle se tint face à l’homme avant de lui donner un violent coup de bâton entre les jambes. Un coup simple et qu’on pourrait qualifier de bien bas mais dont la douleur était telle qu’elle avait finit par sortir l’homme de la technique de genjutsu que son coéquipier lui avait lancé. La kunoichi ne lui laissa pas le temps de retrouver ses esprits car elle fit disparaître son bâton pour libérer son bras droit et aussitôt elle distribua un violent coup de poings superposés au niveau du buste de l'homme qui avait osé poser ses sales pattes sur elle puis elle enchaîne avec un autre au niveau de la mâchoire alors que le corps de sa victime s’était plié sauf l’effet du premier coup(1). Ses poings étaient devenus noirs comme si ceux-ci s’étaient transformés en métal(2).

- On en fait quoi Seki-senpai ? Je peux l’achever ? …

Demanda la kunoichi d’un ton placide alors qu’elle fixait son camarade tout en exécutant son tic habituel avec ses lunettes …

Pause Explicative:

Zennosuke qui venait de plonger son adversaire dans une illusion vit s’exécuter la Genin tel qu’il s’attendait. Un premier coup bien fourré entre les jambes, suivi d’un enchainement au niveau du torse et de la mâchoire le tout à une belle vitesse. A ce niveau là, vu la puissance des coups, l’illusion était rompue à n’en pas douter. Immédiatement, alors que le Seki vit la Genin faire une prise à l’homme masqué et attendre son OK pour le supprimer, Zennosuke fonça sur le duo. Il enfonça une lame de chakra dans l’une des jambes et la fit tourner au-dedans, faisant du coup hurler de douleur l’homme masqué. D’un regard des plus sadiques, Zennosuke, qui était à moins d’un mètre du duo plongea ses yeux bleus dans ceux de l’homme au masque. Il le savait, son emprise psychologique sur ce dernier venait de progresser à nouveau. Déjà que l’homme masqué semblait le craindre, là, avec la blessure qu’il venait de lui infliger, ils en étaient à un autre niveau de crainte. Mais tout cela était bien difficile à évaluer derrière ce masque. D’un geste lent, le Seki posa sa main sur le masque de son adversaire. Au même moment, son épée de chakra disparu, comme volatilisée, laissant un trou béat dans la jambe blessée. Ses deux doigts se posèrent sur le bout de bois avant de retirer le masque d’un geste brusque. Un homme aux cheveux bruns avec une balafre au dessus de l’o qui se cachait derrière celui qui jusqu'ici était un "homme masqué"

« Mairu, s’il ne coopère pas, il sera à toi. Mais d’abord, j’ai quelques questions à lui poser. Tiens le bien. » Lâcha le Seki après un regard bien plus conciliant envers la Genin. Celle-ci avait joué à fond son rôle et s’était avérée somme toute bien utile. Le Seki saurait le mentionner dans le rapport de fin de mission car assurément, celle-ci tirait à sa fin.

Posant des doigts sur le menton du ninja aux cheveux bruns, le Seki se mit à l’interroger :

« Dis-moi qui es-tu et pour qui travailles-tu ? Dis-moi pourquoi tu veux la stèle. » Une nouvelle lame de chakra venait d’apparaître à une main du Seki. Elle était bien visible et ce coup-ci elle visait une côte du ninja aux cheveux bruns. La menace était bien réelle. Zennosuke avait déjà frappé. Rien ne lui empêcherait de le faire à nouveau. Et ça, l’homme aux cheveux bruns en semblait bien conscient. Le coup de bluff fonctionnait toujours.

_ Je… je suis Katankuro ancien shinobi du sable. Je travaille pour le compte d’un homme riche ayant à sa solde d’autres shinobis bien plus dangereux que je ne le suis.

« Très bien Katankuro. Et quel est cet homme ? Je suppose que c’est lui qui convoite la stèle ? » la lame de chakra touchait la côte de Katankuro y dessinant un cercle laissant la chair à vif. Un peu plus calme, malgré la douleur, le ninja à la chevelure brune reprit :

_ Je ne saurais dire son nom ou dire quoi que ce soit en ce qui le concerne… Il a fait faire apposer un sceau sur ma langue.

Katankuro termina sa phrase en montrant le sceau en question. Il ne bluffait pas. Le Seki prit le temps de réfléchir. Leur mission au fond consistait à rapporter la stèle au marchand et à enquêter sur les tenants et les aboutissants du vol. Grâce à ses clones espions, Zennosuke savait où exactement habitait cet homme puissant. Il ne savait pas quel était son nom, mais il semblait évident que ce n’était pas le bon moment pour enquêter de ce côté. Un Chuunin et une Genin face à des shinobis sur-entraînés ? Non, ce serait une folie. Déjà, si Katankuro ne craignait pas les illusions, il aurait pu aisément se défaire du duo de kumojins, s’adjoindre d’autres ninjas meilleure que Katankuro pourrait passer pour un excès de zèle serait une idiotie. La seule décision à prendre était de mettre fin à ce périple ici et maintenant. Seulement restait un dernier problème à résoudre. Que faire de Katankuro ? A ce moment précis, les yeux du Seki se posèrent sur le visage de la Genin. Elle semblait déterminée à en finir. Mettre fin à la vie du ninja aux cheveux bruns pourrait brouiller les pistes. Nul ne saurait où est la stèle et qui aurait été son meurtrier. La seconde option menait au même résultat, mais permettrait probablement de soutirer des informations complémentaires de la part de cet homme.

« Ma décision est prise Mairu, fais en ce que tu veux, mais ne le tue pas. Je m’en chargerai moi-même s’il ne coopère pas à l’avenir. Mais pour l’instant, on s’en va. » Et aussitôt, Zennosuke planta son épée de chakra dans la jambe encore valide du prisonnier laissant ce dernier hurler de douleur dans une grotte qui répercutait ses cris déchirants. Il fallait le mettre hors combat. Il serait plus simple à transporter ainsi.

S’étant rapproché de la stèle, le Seki ne prêtait plus attention à ce que faisait Mairu. Au fond de lui, il s’en fichait, même si paradoxalement il espérait que la Genin ne transgresse pas un ordre d’un supérieur. Ayant posé une main sur la stèle le Seki se remémora un certain Natsumi Haru. La ressemblance était frappante à cet instant précis.

« Mairu… Tu ressembles étrangement à un certain Natsumi Haru… » Une pause qui sembla durer un long moment. Zennosuke détailla la moindre réaction de la Genin. Sans lui laisser le temps de placer un mot, le Chuunin termina son propos en parlant via télépathie à la Genin ce coup-ci. « Ramène Katankuro au village. Je ne crois pas que tu puisses te charger de cette stèle. Prends le soin de le mettre HS. » Aussitôt il disparut avec la stèle.

Spoiler:

Elle venait à peine d’exprimer sa demande qu’elle vit son senpai qui, au lieu de lui fournir une réponse verbale, fonça vers elle. La kunoichi arqua alors les sourcils d’incompréhension tout en se demandant ce qui arrivait à son camarade. Serait-il prit dans une illusion qui le forçait à l’attaquer elle son alliée ? Instinctivement, une main de la genin, s’insinua sous sa jupe pour se poser sur l’un des kunai rangés sur le support accroché sur le haut de sa cuisse. Elle s’apprêtait à dégainer l’arme ninja au cas où son compère l’attaquait réellement. Idée qui était loin de lui plaire. Non pas parce qu’elle n’aurait aucune chance de gagner contre lui mais parce qu’elle n’avait aucune envie d’en découdre avec lui car malgré l’apparence, elle avait réussi à l’apprécier un tantinet. Enfin, ce n’était pas l’amour fou mais si elle devait l’ajouter à sa liste personnelle de classement des êtres qu’elle avait croisé, elle le mettrait dans la catégorie de «personnes à apprendre à apprécier». Fort heureusement, elle se révéla avoir eu une fausse idée car c’était l’homme qu’elle venait de martyriser, presque gratuitement, que son coéquipier attaqua, plantant son épée de chakra dans une des jambes du pauvre homme. Mairu recula alors légèrement pour ne pas recevoir d’éclaboussure de sang. Elle ne loupa pas une miette de la scène qui se déroulait sous ses yeux, bien que celle-ci était loin d’être classe et appréciable par sa personne. C’était bien trop classique pour être appréciée par l’amoureuse de la complexité qu’elle était.

Lorsque son coéquipier l'invita à tenir l’homme le temps qu’il l’interroge, un dégoût fit légèrement frissonner la jeune Natsumi à l’idée de toucher l’homme mais restant maîtresse de sa couverture extérieure, elle ne laissa rien transparaître et se mit derrière l’homme masqué pour saisir ses deux bras qu’elle ramena dans son dos. Ses mains s’étaient de nouveau recouvertes de cendres pour deux raisons : d'une, pour éviter un contact prolongé direct avec l’homme et de deux, pour le maintenir plus solidement. La kunoichi garda la boucle close durant l’interrogatoire et lorsque le Seki menaça de nouveau le prisonnier avec une arme de chakra, elle ne broncha même pas d’un poil. Elle n’espérait qu’une chose, que la scène pathétique se terminerait au plus vite. Ce fut donc avec un grand soulagement qu’elle accueillit la fin de la torture et de l’interrogatoire. Le Seki lui donna alors l’autorisation de faire ce qu’elle veut du captif sauf une chose, le tuer, puis il planta son arme dans la jambe valide du pauvre être qui poussa alors un nouveau cri de douleur.

Mairu libéra les mains du misérable puis se mit en face de celui-ci pour l’examiner attentivement. La seule chose qu’elle souhaitait lui offrir était la mort mais son supérieur venait de lui interdire donc il ne lui intéressait plus. Elle décida donc de le laisser ainsi et se dirigea vers son senpai mais à peine avait-elle fait deux pas qu’elle stoppa net en entendant la remarque de son camarade. Celui-ci lui disait qu’elle ressemblait à un certain Natsumi Haru qui n’était autre son défunt grand frère. Elle était sur le point de lui demander s'il le connaissait mais celui-ci ne lui laissa pas le temps de lâcher le moindre mot car il lui dicta, par télépathie, de ramener leur prisonnier au village avant de volatiliser avec la stèle. La jeune femme fronça alors les sourcils de vexation et une idée noire à l’encontre du Seki lui traversa l’esprit.

Retrouvant vite son sang-froid, la Natsumi retourna auprès du dénommé Katankuro. Elle détestait devoir se trimbaler une personne, surtout un être qui était loin de lui plaire mais elle n’avait pas le choix. Elle allait devoir ramener cet homme dont elle n’avait aucune envie de toucher avec elle. Elle assomma le miséreux avec un violent coup de poing au niveau de la tempe gauche, prenant soin de solidifier son poing avec de la cendre pour être sûr du résultat. Imitant son senpai, elle posa une main sur le corps inconscient puis disparut avec …

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