La vie de ninja, c'est bien mais ça paie atrocement mal. Les quelques boulots que l'on m'offre sont dégradant et très mal rémunérés. Quant aux jobs les plus complexes, je ne veux pas les faire. Pour cause, c'est bien trop dangereux. « Allez tuer des monstres présent dans le désert ? » Ce n'est pas pour moi. Je laisse ça aux autres, aux courageux, aux téméraires, à ceux qui veulent mourir jeune et ne pas profiter des bienfaits de la vie. En ce qui me concerne, j'ai fait mon choix depuis bien longtemps, je ne prendrai pas de risque inutile. Du coup, les animaux dangereux bah … Ils peuvent rester dans le désert si ça leur chante, ce n'est pas moi qui vais les déloger de leur place. Mon attitude puérile et mes refus de travailler à la fois sur des choses dégradantes et à la fois sur des affaires risquées font que mon porte monnaie souffre. Le pauvre, je le sens affamé de pièces et de billets verts. Malheureusement je suis pauvre, pauvre comme un vieux rat mort – et encore, je crois bien que les rongeurs ont plus de richesses que moi. De fait, je me vois obligé de trouver un autre job ! Quelque chose de facile qui paie bien. Je sais ce que vous allez dire : « Prostitue toi » mais j'ai des valeurs et je ne compte donc pas m'adonner à ces pratiques peu scrupuleuse. Oui, il faut que je trouve un boulot honnête qui paie bien. Pourquoi ne pas devenir artiste ? Ça peut être une bonne idée ça. À mes heures perdues, je pourrais sillonner les rues, cracher du feu en utilisant de mon affinité favorite que j'ai quelque peu appris à maîtriser et ainsi de suite ! En impressionnant les passants, je pourrais très certainement obtenir deux ou trois pièces ci et là. Résultat, en seulement quelques semaines ; Youhou, je deviendrai l'homme le plus riche du monde. Bon, je me laisse peut-être un peu emporté mais nous nous sommes compris. Je veux du brouzouf et j'en aurais.

En tant qu'artiste, je dois avoir une tenue originale et cela tombe bien car regardez mes fringues ! De base, je me sape déjà comme un clochard. Clochard, artiste de rue ; le rapprochement est vite fait. Ensuite, il me faut du matos. Là, c'est mort, il est hors de question que je fasse un emprunt ou que je paie. Mathématiquement c'est naze si, pour faire de l'argent, je dois au préalable en dépenser en grande quantité. Du coup, à mort le matériel, je prends quelques bâtons de bois trouvé on ne sait trop où et ça suffira. Matériel défectueux trouvé dans une décharge ? Check. Motivation ? Check. Envie de faire du fric facilement ? Check. Vêtements originaux faisant un tantinet tantouze ? Check aussi. C'est bon, je suis fin prêt, je peux y aller. Direction les grandes rues de Suna. C'est là-bas que je vais commencer mon travail, c'est là-bas que je vais gagner ma croûte.

Dans un premier temps, j'essaie d'ameuter du monde mais il s'avère que tout le monde se fiche de moi. Personne ne semble intéressé et je ne veux pas travailler dans le vent. Bah oui, je n'ai pas du chakra à l'infini, il est donc hors de question que je balance des flammes si personne ne tourne la tête vers moi. Malheureusement je comprends vite que dans ce dur métier, il faut avoir un certain charisme et une certaine prestance. Pour ma part, je suis petit et pas spécialement beau donc pour la prestance, c'est mort. Cela-dit, j'ai bien d'autres qualités qui font que l'on peut avoir envie de m'admirer. Quoi donc comme qualités ? Euh … Euh … Je sais être persuasif dirons-nous ! Je vous laisse observer par vous même. À peine vois-je une personne passer devant moi que je me mets devant elle, lui bloque le chemin et lui dis :

« Bonjour ! Comment tu vas ? Bien ? Bien sûr que tu vas bien puisque tu viens de me rencontrer. Alors tu te demandes sûrement qui je suis hein ? Hein ? Non ? C'est pas grave. Je suis Shinichi. Le seul, l'unique, le grand – par le talent. Es-tu intéressée à l'idée de voir le plus grand spectacle de ta vie ? Hein, dis que tu l'es. S'il te plaît, dis. Dis. Dis-le. Hein que tu l'es ? »

… Je ne vous avais jamais dit que je parlais beaucoup et que je savais être … Comment dire … Persuasif ? Comme pour arranger mes affaires, je fais mes yeux – ou plutôt mon œil – de chat à la jeune femme tout en lui demandant d'une voix douce :

« Hein tu l'es ? »