Himawari considéra la bouffonne qui décampait avec son animal de compagnie et avec ses nouveaux achats. Ça va, ça vient ; tout est vite et ça file au loin. Elle eut envie de sortir un mouchoir et de dire adieu à cette étrangère qui de un, disait n’importe quoi, de deux, avait subtilisé son chien sans le caractère subtil requis au vol, et de trois, lui avait pris ses possessions à elle, qu’elle avait payé de sa poche. C’est qu’elle était avare, hein. Le chien, à la limite, elle l’aurait laissé. Quoique, là, tout de suite, Himawari ne comptait certainement pas daigner lui accorder ce présent, lui accorder la paix toute simple pour sa grande gueule. La Garce.

Alors elle fusionna avec le sol, prenant une grande avance sur la Garce.
Se mêlant à la foule de marchand et d’homme en loques, elle arriva face à face avec … heum, la Garce c’est bien, néanmoins, la Nukenin désirait gratifier cette jeune femme d’un surnom plus personnel. Après tout, elle le méritait amplement, si vous voyez ce que je veux dire !

« Oh. Salut, salut Garce ! Ça fait longtemps que l’on s’est pas vu dis donc ! Halala, tu es parti si vite, je n’ai pas eu le temps de t’embrasser et de te dire au revoir. Allez, viens par ici que l’on règle ce différent ! »

La Nukenin avare, orgueilleuse et égocentrique petite provocatrice fit quelques pas en direction de la Garce. Elle entrouvrit les bras pour lui faire une accolade féminine, chaleureuse, amusante, réconfortante ; bref, de toute ces choses que la Garce devait envier à tout le monde, soit un peu d’amour dans ce bas monde où les Garces sont une case à part.
Oh ! Oh ! Stop !

Que fait la main d’Himawari autour du cou de la Garce ?

« Alors, ma pupute ! Le vol, c’est non ; les insultes, c’est non ; la violence animalière, c’est doublement non. Elle appliqua un peu plus de force. Respire ma Garce, tu vas finir par mourir un jour, de toute façon. Oups … »

Oupsie. Doupelipoupsie.
Le chien multicolore se dégagea des mains de la Garce. De prime abord, Himawari sourit, confiante en ce que le chien détale dans sa direction. Le seul dilemme qui empêchait ces retrouvailles entre l’animal et la femme était que les mains de la Nukenin étaient piégées dans l’étau que cette dernière créait. Zut de zut. On n’y arriverait pas aujourd’hui.
Si le chien se dégagea d’abord pour potentiellement survivre à cette bagarre de couguar, il prit ses pattes à son cou et partie dans le sens inverse ; vers le centre de l’agglomération marchande. Himawari lâcha la Garce, lui octroyant une minute de repos avant de recommencer. Durant cette minute, elle remarqua l’absence de quelque chose. Des enfers, rouge, blanc et orange, petit ; vous n’auriez pas vu un cabot mignon et agaçant ? Antithèse, oui ; la vérité fait mal, sauf pour lui en fait, le chien, qui ne se nomme pas encore, qui est le principal attrait touristique de ce village lui aussi sans nom. Cercle vicieux, à quand est la libération conditionnel, dis-moi ?

« What ? Tu l’as laissé partir ? Ma vieille, va falloir le rattraper. Amène ton cul de Garce, allez ! »

Elle l’empoigna par l’épaule, ce qui à cette seconde précise fut le seul point d’ancrage qu’elle concéda comme conséquent. Les deux jeunes femmes à l’accoutrement très flatteur défilèrent dans le village à la suite du cabot des enfers.

« Je … te le concè … DE. Ce chien … est ... INFERNO BITCH ! »

Freinage rapide, les protagonistes dévoilant une bonne partie de leur bonnet respectif arrivèrent nez à nez avec un homme qui cajolait la bête. La bête à Himawari. La bête à la Garce.
Himawari s’avança.

« Hey l’abruti ! Oui toi, face de verrue ! Le vol, c’est pas bien ! »
« Tu me veux quoi espèce de garce ! »
« Tut tut tut ! C’est elle la Garce, moi je suis la Pigeonne ; te trompe pas dans nos surnoms, s’il-te-plaît, déjà que ça n’a pas été une sortie au parc les trouver. Alors t’es gentil et tu te forces un peu le coco ! »
« Pigeonne ? Ha Ha Ha ! Mais t’es conne ou quoi ? Je recueille les chiens errants pour les soigner et … »
« Alors tu as de la tune ? »
« Hein ? »
« De l’argent, le bling-bling, ya know ? »
« Euh … »

Elle érigea sa main devant elle, suffisante. Qu’il se taise et la boucle quelques minutes, elle veut parler à la Garce pour un plan. Sachant que le mec devant elles n’était définitivement ni intelligent, ni le « civil » par défaut – cette blague restera longtemps, ça oui !- ou un shinobi quelconque, elles avaient largement le dessus. Amplement, à perpétuité et pour les siècles des siècles, amen.

« Ok. On se le fait fifty-fifty ? Le chien comme le mec, quoi. Je t’aime bien même si t’es une Garce et le chien aussi, je l’aime bien. Le partage ça existe en ce bas monde ! Si si, j’ai eu du mal à y croire, mais maintenant je suis totalement au goût du jour. Le partage je te dis, c’est toujours profitable, qu’on m’a dit ! »

Elle était d’accord avec son plan. Elle se détourna de la Garce et contempla le jeune homme qui se tenait près du chien avec la ferme intention de ne pas céder. Il cèderait, la question ne se posait même pas.

« Mother Earth, Father Sky ! »

Une série de signe plus tard et l’homme commença à hurler, à se plaindre qu’il détestait les hauteurs, que le vertige le rendait nauséeux. Il finit même par adjuger la garde du chien et il agitait les bras, tel le crétin que tous savait qu’il était, même si physiquement il était là, les pieds plaqués contre la terre ferme, solidement. Magnifique situation, Himawari avait un sourire étiré sur la longueur de ses lèvres. Un rare sourire, c’était si risible ! Elle eut un coup d’œil pour la Garce et elle lui fit un clin d’œil. Elle avait envie d’être complice pour une fois. Juste une petite fois, allez !