Combien de temps cela faisait ? quatre ans, cinq ans ? Plus peut-être ? J'avais quitté le village presque à sa création, j'avais pris le temps d'y rester plusieurs mois afin d'assister au règne du Shondaime Raïkage Kadoria Uriô puis j'avais décidé de m'en aller afin de voir le monde. Bien entendu il y avait eu des objections au sein du clan mais mon maître, l'ancien Kwon avait finalement convaincu tous le monde de me laisser partir. Il savait que je reviendrai et il n'avait pas tord. Je devais avouer que retrouver le chemin avait été dur, je m'étais perdu plusieurs fois, mais n'est il pas absolument nécessaire de s'égarer pour trouver un sentier qui porte le nom de perdu ? Il s'agit là d'une question qui n'attend pas de réponses en soi, mais pourtant c'est une question dont la nécessité d'être posée est capitale. Un genre de petit paradoxe maison en somme.

Mais maintenant, j'étais devant la majestueuse arche se trouvant aux portes du village, je sortais une cigarette de son étui et la portait à ma bouche, j'avais bien mérité de m'en griller une après tout je venais de rentrer dans mon pays natal. Le problème c'est qu'au vu du nombre d'années qui nous sépare de mon départ, ils m'ont peut-être déclaré mort ces cons là, du moins ça ne m'étonnerait pas. Durant mon dernier séjour dans une taverne d'Ame j'avais entendu une rumeur comme quoi les quatre grandes nations s'étaient alliées afin de se rendre au pays de la cendre afin d'affronter la dame des flammes. C'est d'ailleurs cela qui m'avait fait revenir. La politique de Kumo avait toujours été de mener des actions uniquement défensive et non pas offensive, qu'est ce qui avait changé pendant tout ce temps pour que le village des nuages se décide à prendre l'initiative du combat. C'était ce que je voulais découvrir.

Je m'avançais à présent vers la porte quand soudain des gardes surgirent de chaque coin, ils m'encerclèrent et me fixèrent sans rien dire. Sans doute attendaient-ils que ce soit moi qui parle. Mais je n'avais rien à dire personnellement. J'avais pris soin de conserver mon bandeau de Kumo pendant toutes ces années et je l'avais ressorti aujourd'hui en l'accrochant à mon épaule afin de me garantir une sécurité au moment de ma venue, mais il semblerait qu'il s'agissait d'une idée totalement stupide. Ceci dit cela m'apprenait aussi que ces gars fonctionnaient plus à la reconnaissance du visage qu'au bandeau frontal, ce qui n'était pas pour me déplaire. Si j'avais su j'aurais pris l'apparence de l'ancien Kwon afin de passer tranquillement, si tenté qu'il n'y ait pas de senseur dans leur bande de gitans bien entendu. Soudain un homme qui semblait être la personne de garde en ce jour, s'adressa à moi de façon tout à fait correcte. Il me demanda ceci :




« Qui êtes vous et que venez-vous faire à Kumo ? »
«  Kadoria Chunwoo et enfaîte je suis Jônin de ce village. »
« Pouvez-vous attester de votre identité ? »
« Appelez l'ancien Kwon du clan Kadoria, il saura me reconnaître ! »
« Nous avons peu de contact avec les Kadoria depuis l'investiture de Ishidate Masamune le Nidaime Raïkage ! »
« Comment ça le Nidaime ! Qu'est il arrivé au Shodaime ?! »
« Nous n'avons plus de nouvelles de Uriô-sama depuis des lustres. Bref, pour votre identité, attendez que nous trouvions l'ancien Kwon, cela peut prendre du temps je préfère vous prévenir. »
«  Grouillez-vous, j'ai plus beaucoup de clopes ! »



Uriô-sama avait été remplacé ? J'avais parcouru le monde de long en large pendant ces dernières années et je n'avais pas entendu une nouvelle aussi importante ? Je dois avouer que ça la foutait mal. Le problème c'est que l'influence des Kadoria était intimement lié à la présence d'un membre du clan sur le trône. Aucun doute que sans Uriô, nous avions perdu de notre renommée au sein du village. Il ne s'agissait pas de quelque chose de bon augure pour ma famille, ça je pouvais l'affirmé sans même avoir vu le clan tel qu'il l'est aujourd'hui.

J'étais vraiment entrain de me dire que j'avais mis beaucoup trop de temps à rentrer au bercail, mais que voulez-vous ? J'avais quand même fait des rencontres intéressantes en dehors, la plus marquante est et restera quand même le Nidaime Kazekage de Suna, Araakoa Aare, maintenant infirme déchu de son titre obligé de survivre caché dans une dune du désert et épié par un sombre inconnu qui ne lui veut pas du bien. Niveau vie de merde je pense qu'il est dans le haut du panier !

Beaucoup de choses changent mais les souvenirs restent intacts n'est-ce pas ? C'est ce que j'aurais aimé croire en venant ici, malheureusement pour beaucoup je n'étais plus qu'un quidam. Un pauvre être perdu dans les méandres de la vie, un nom perdu dans les lignes d'un registre. J'aimerai croire qu'on se souvient autant de l'homme que du nom et de ses idées, malheureusement que ce soit pour l'homme comme pour le nom, ils disparaissent au gré du temps, il n'y a que les idées qui sont immortelles. Soudain pendant que je philosophais avec ma conscience, j'entendis un tintement sonore, puis une demi-seconde plus tard, un corps apparu surplombant les autres. Un nouveau style de garde ? Non il s'agissait d'un visage familier, celui d'une personne que je m'attendais à revoir au village, mais peut être pas aussi tôt. Yashira Mugen.

Ce nom évoquait bien des choses à travers le monde. Et nombreuses étaient les versions qui le faisait tantôt passé pour un lâche, tantôt pour un héros, cela dépendait des conteurs. Pour certains il s'agissait d'un valeureux guerrier s'étant dressé contre la guerre. Pour d'autres un manant qui avait peur de se battre et qui donc a trouvé un moyen d'esquiver les combats. Enfin, tous s'accordent à dire que son nom est légendaire. Mais pour moi, il s'agissait juste d'un compatriote de ces quelques mois où j'étais au service du village, avant d'être uniquement au service de moi-même. Je le regardais fixement, sans même faire attention aux autres personnes autour de ma personne.

Finalement il se mit à parler nommant le garde par son prénom, Seisho. Il n'affichait pas un air particulièrement réjouit, mais son visage n'était pas terne pour autant. Visiblement ce n'était pas de l'indifférence non plus. Je ne parvenais pas à savoir quelle émotion se dégageait de son visage. Enfin, il demanda au jeune homme de prévenir l'ancien Kwon tout comme je le lui avais demandé quelques secondes avant l'arrivée du Sennin, Yashira Mugen. Sa voix se dirigea vers moi à présent, il me demandait si j'avais trouvé une réponse à la question que je me posais lors de mon départ, si je m'étais fais ma propre opinion de ce monde. Il me proposa par la suite de m'emmener jusqu'au quartier des Kadoria et me signifia que Kumo avait pas mal changé durant mon absence. Il n'avait pas cité clairement le village dans sa phrase, mais par déduction on comprenait que c'était de cela qu'il parlait. Je pris donc la peine de lui répondre puisque les tenants et aboutissants de mon voyage semblait l'intéresser.


« Une question délicate, soulève inexorablement une réponse encore plus difficile à appréhender. En six ans à parcourir ce continent, je n'ai même pas fais un quart de ce que j'aurais aimé entreprendre. Tu comprendras ce que je veux dire si un jour tu pars pour un périple similaire. Sinon comment vas-tu depuis tout ce temps, j'ai appris comme beaucoup d'autres que nous devions tous t'appeler « Sennin ». J'espère que tu n'as pas pris la grosse tête pour autant, Yashira Mugen ! »


Un rire s'échappa de ma bouche après mes derniers propos, c'était une boutade bien entendu. Je ne trouvais personnellement que peu d'intérêt dans un titre comme celui-ci, ceci étant dit, il s'inscrivait maintenant au panthéon des shinobis. Il était connu de par le monde autant pour son style de combat que pour son visage. Drôle d'ironie pour un shinobi qui est normalement sensé se battre de manière anonyme et la plus dissimulée possible. Après ces quelques pensées je repris la parole tout en commençant à marcher à ses côtés puisqu'il m'avait invité à le faire.


« Très belle technique de déplacement, tu as atteint l'apogée en ce qui concerne la vitesse de déplacement, mais la rapidité n'est pas la seule caractéristique qui fait un artiste martial de talent. C'est ce que répétait sans cesse l'ancien Kwon quand il s'entêtait à essayer de me tuer dans des entraînements plus dangereux les uns que les autres. »


D'ailleurs j'en ai encore de très mauvais souvenirs de ces séances d'entraînements. Des cicatrices partout sur le corps était là pour me rappeler que par quatre-vingt-dix-huit fois ce vieil homme avait failli m'ôter la vie. Alors oui le nombre était conséquent, mais à sa décharge, c'était sur une période de dix années. Enfin, il était temps que je pose quelques questions sur le village, afin d'en apprendre un peu plus sur certaines choses qui m'intriguais.


« J'ai quelque questions, tu m'excuseras de les poser de manière si abrupte. Qu'est devenu Kadoria Uriô, comment s'est passé sa succession ? Pourquoi cette guerre ? Quel est l'état du clan Kadoria depuis le départ du Shodaime ? Et enfin y'a t'il eu des évolutions au Satoru avec ce changement de régime, en es-tu toujours le chef ? »


Effectivement là, il y avait beaucoup de questions importantes énoncées de manière rapide et succincte, aucun doute qu'il aurait du mal à répondre à chacune, mais toute information qu'il pouvait me donner sur la situation actuelle était bonne à prendre. Je revenais de plusieurs années de voyage et j'avais besoin de me remettre aux normes question actualité. Et sans aucun doute, Yashira Mugen allait m'y aider !

La première réponse ne se fit pas priée puisqu'elle fut presque instantanée. Le sennin Yashira Mugen m'expliqua qu'il comprenait le sens de mes propos et que lui aussi avait déjà beaucoup voyager. Il devait sans doutes avoir été confronté lui aussi à certains obstacles dans sa recherche d'information à travers le monde. Tous comme je l'ai été. Encore que, je devais admettre que depuis l'avènement des villages shinobis, il avait été plus facile de dialogué avec les gens. Comme si le fait que la guerre clanique avait prit fin avait apaisé les habitants de chaque nations. Ceux de toutes les nations hein, pas seulement les plus grandes. Enfin au final il ne s'agissait là que de mon point de vue, il se pourrait très bien que je me fasse des illusions, mais c'était comme cela que je voyais la chose. Enfin.

Il aborda ensuite ce que j'appellerai « le sujet fâcheux » puisqu'il me parla du clan Kadoria. Il tentait de m'expliquer avec tout le tact possible dû à la situation que ce que je craignais était arrivé. Mon clan n'avait clairement plus la même autorité qu'avant. En somme nous étions donc moins consulté et pour ne pas arranger les choses le Raïkage n'était plus un Kadoria. Pour ce qui est du dernier point j'étais déjà au courant grâce aux gardes tout à l'heure, mais je pense que dans un débat avec ma conscience, une information comme celle-ci mérite sa place.

Mugen aborda ensuite le sujet de Kadoria Uriô en me me précisant que les ambitions de l'ancien leader Kadoria étaient devenues étranges, puisqu'il se mettait à avoir des envies de grandeurs. Cela ne ressemblait pas à l'homme que je connaissais. Sans aucun doute devait-il avoir ses raisons. Du moins je l'espérai parce que dans le cas contraire, en étant disparu, il était un danger pour notre village. Et oui c'est triste à dire, mais dans l'intérêt d'une nation, un shinobi est plus utile mort que manquant. Il y a moins d'énergie à dépenser dans la recherche et la sécurité du pays n'est plus menacé. Le Sennin vanta ensuite les mérites du remplaçant de celui qui avait été en de nombreux points un modèle pour tous les shinobis de la foudre. Je me sentais obligé d'intervenir à cet instant, il y avait une chose importante qui devait être prononcée.




« Ce Ishidate Masamune est certes très bien et selon tes dires Uriô-sama était en déclin, soit, cela vient de toi donc j'accepte volontiers la vérité telle que tu me la présentes. Mais comment se fait-il que le conseil est remplacé le shodaime sans même qu'il ait lui-même appuyé son remplaçant ? C'est bizarre, surtout quand on sait que le conseil n'aurait jamais prit une telle décision sans avoir eu une note ou une instruction de l'homme qui a bâti ce village. En somme ma question est toute simple, sur quels critères se sont-ils basés pour élire cet homme ? »



C'était une question importante à mes yeux, parce que si cet homme n'avait pas été élu sur des bases solides, je trouve bizarre qu'il n'y ait pas eu d'élan de protestation et cela voudrait dire que certaines personnes sont encore plus dans une situation de léthargie que je ne le pensais. Je laissais un peu de temps à Mugen afin de réfléchir et je profitais de ce laps de temps pour répondre à la dernière question qu'il m'avait posé. Il m'avait demandé si je comptais rester ou repartir. Je pensais que ma présence ici laissait entendre une réponse évidente mais il semblerait que non. C'était intéressant de se voir demander de rester par le plus grand shinobi que la foudre à en son sein. Mais la scène n'était qu'un simple théâtre puisque ma réponse était bien plus qu'évidente !




« Je ne suis pas sûr d'aimer ce que je vais voir là où nous nous rendons, ceci étant dit, il est évident que je ne laisserai pas tomber le village que le Shodaime a ardemment désiré. Mais dis moi Mugen, quelles vont être tes prochaines actions, je suis assez curieux ! »



Nous nous étions arrêtés, après tout nous étions aux portes du quartier des Kadoria et donc à l'étape finale de notre petite marche. Ceci dit je suppose qu'il avait encore des choses à me demander. Je jetais un coup d’œil vers l'arrière et j'étais assez amusé de voir des membres des forces spéciales aussi mal dissimulé. C'était assez drôle de voir que malgré les gestes assez furtifs que faisaient le sennin pour leur dire de partir depuis le début. Pourtant il était sensé être leur chef, je rebondissais alors sur la question que je lui avais posé précédemment concernant le Satoru et à laquelle il ne m'avait pas répondu.




« Tu ne m'as pas répondu maintenant que j'y pense, tu es toujours celui qui dirige ces incompétents ou tu as passé le relais ? »



Dis-je en montrant du doigt une des deux équipes qui nous collaient au cul depuis tout à l'heure. J'allais sans doute avoir les réponses à mes questions sous peu. Et il me poserait certainement de nouvelles questions, après tout six années que nous ne nous étions vu, cela laisse des choses à dire. Cela m'étonne même qu'il ne m'est pas posé de question concernant mon voyage et les possibles personnes que j'ai pu rencontrer.

Uriô-sama n'avait donc laissé aucune indication concernant l'investiture de ce Ishidate Masamune en tant que Nidaime Hokage, hum. Je ne comprenais pas pourquoi le Sennin ne le réalisait pas il s'agissait pourtant d'une conclusion tellement évidente qu'elle sautait presque aux yeux. Comment un homme dont le nom m'était inconnu alors que j'étais là il y a six ans a été imposé aux yeux du conseil. Ce n'est pas tant la forme que je déplore mais le fond. Il y avait anguille sous roche, c'était évident. Cependant l'éclair de Kumo, surnom amusant puisque si cela était en référence à sa vitesse , cela ne correspondait pas au type de jutsu qu'il l'utilise, enfin bref. Je disais donc, Mugen semble déjà lui faire pleinement confiance, c'est peut être pour cette raison qu'il ne se rend pas réellement compte des réalités. Je préférais garder mes pensées pour moi-même pour le moment, je trouverai bien le moment opportun pour enquêter comme il se doit sur le passé de cet énergumène.

La seconde remarque fut encore plus troublante, voilà que cet emblème de Kumo me posait une question purement rhétorique. Mais là encore il y aurait eu une alternative toute trouvée et je fus choqué que lui-même ne l'ait pas revendiqué. Était-ce par modestie ? Ou bien par désintérêt du poste à pourvoir ? A vrai dire je l'ignorais mais comme j'étais d'un naturel très franc, je pensais que le mieux était encore de demander la justification à l'intéressé. Je fixais donc Mugen avant de lui annoncer d'une voix parfaitement neutre.




« Bien entendu qu'une personne devait être élue. Mais il y avait mieux à proposer qu'un inconnu, enfin du moins il l'est pour moi, peut-être me donneras-tu ses faits d'armes pour le village.  Pourquoi tu ne t'es pas proposé ? Tu es un membre émérite du village et Sennin du monde shinobi en plus d'avoir été la main du Shodaime pendant des années, qui d'autre plus que toi aurait été légitime pour devenir notre chef ? »



Encore une fois ce n'était qu'une question et non un reproche, mais j'étais quelqu'un qui était assez réfractaire lorsque l'inconnu s'invite chez moi. Ce qui est en totale inadéquation avec mon âme de voyageur et d'aventurier. Mais que voulez-vous l'homme en soi est un véritable paradoxe. Il m'expliqua ensuite que les protestations du peuple contre ce nouveau dirigeant furent calmées de manière assez rapide. La description qu'il faisait du Nidaime laissait entendre qu'il s'agissait d'un orateur de talent. Il avait réussi à gagner le cœur du peuple et sur ce point je lui disais bravo. Afin de clore le débat concernant la politique actuelle du village j'annonçais simplement ces quelques mots à mon interlocuteur.




« Enfin, je me ferais ma propre opinion je pense. Ca ne sert à rien de polémiquer sur un homme que je n'ai pas encore rencontré ! »



Nous allions passé maintenant au sujet qui visiblement au vue de son visage grave, ne l'enchantait pas particulièrement. A savoir, le Satoru. Il fallait bien avouer que cette unité qui avait fait la fierté du village il y a encore quelques années n'avait pour ainsi dire plus fait parlé d'elle. Pendant tout ce temps où j'avais voyagé de ville en ville, j'avais entendu parlé des Anbu de Konoha, du Misuto de Kiri, du Kakumeigun de Suna et même du Rinyuaru même si ce fut très bref. Mais aucun membre du Satoru ne s'illustra dans le monde hormis l'homme qui en était le capitaine et qui se situait devant mes yeux. Il prit soudain une attitude plus posé et un sourire revint sur son visage lorsqu'il m'annonça qu'il avait lâché l'affaire lorsque des membres de l'unité avaient disparus. Je répondis de manière simpliste, je ne souhaitais pas partir sur un débat qui visiblement ne lui plaisait pas.




« Ainsi soit-il. C'est dommage, servir sous tes ordres aurait été un honneur, sois-en certain. »



Je regardais le ciel un instant l'air songeur. Devais-je aborder ce sujet ou pas... C'était une question délicate puisqu'il s'agissait d'une information extrêmement confidentiel et si elle tombait entre de mauvaises mains, cela pouvait aboutir sur une catastrophe. J'hésitais un instant, mais finalement je pense que lui plus que les autres était en mesure de traiter ce sujet. Je le fixais donc à nouveau avant de repartir dans une longue explication. Si j'avais pu l'éviter, je l'aurais fais mais elle était nécessaire.




« Cela m'étonne que tu ne m'aies pas demandé où je m'étais rendu et si j'avais rencontré des personnes intéressantes. De ce fait je suis obligé d'aborder le sujet par moi-même. Pendant mon périple j'ai fais la connaissance d'une personne, allié de la foudre. Le Nidaime Kazekage de Suna, Araakoa Aare. Selon l'histoire qui nous est parvenue il a été tué par son successeur le Sandaime. Mais en réalité il n'en est rien. Le vieil homme est certes infirme aujourd'hui, mais il a gardé sa vivacité d'esprit. C'est un homme très intelligent et je suis persuadé qu'il pourrait servir la cause du village à l'avenir. Ceci est bien entendu une information confidentielle que personne ne doit connaître pas même le Raïkage. Je compte la confier à l'ancien Kwon, mais hormis lui tu es la seule personne dans ce village à être assez digne de confiance. »


Je m'arrêtais là, je suppose qu'il aurait des questions sur le sujet donc je lui laissais l'opportunité de répondre. Je pense que notre débat n'allait plus s'éterniser, après tout, il était temps que je fête mon retour avec les miens et que je retrouve mon habitation si tenté qu'il ne l'ait pas légué pendant mon absence, je vous avouerai que ça la foutrait mal.

Il semblerait que la confiance soit une denrée rare, même dans le village que je peux appeler mien. En effet, la personne face à moi, Yashira Mugen venait d'une certaine manière, me planter un couteau dans le dos, je lui avais donné des informations capitale pour la suite de mes projets en lui demandant expressément de garder cela pour lui et voilà que ce dernier me lançait joyeusement que je devais comprendre sa position et qu'il allait rapporter la totalité de ces propos au Raïkage. C'est assez triste, il n'est plus le capitaine de Satoru, il n'a plus à être le larbin pour cette homme ni ses yeux, ni ses oreilles. Enfin, le dissuader ne serait pas nécessaire. Je n'avais pas ébruité l'information la plus importante à savoir où il se situait. Car après tout, avec la seule information que Aare était en vie, ne pouvait nuire à personne hormis Aare lui-même. Il n'y avait aucun moyen que ce Masamune mette la main sur le vieil homme sans même savoir où chercher. Il pouvait être dans les quatre coins du globe. C'est d'ailleurs précisément ce que j'allais dire à l'éclair de Kumo.


« Rapporte lui donc l'information. Au mieux il te remerciera, au pire il t'en demandera plus et tu seras incapable de lui donner. Il viendra donc me voir pour avoir l'information la plus importante. Où se trouve Aare et de quelle manière il peut le trouver. Et ça, hormis moi, personne ne le sait. Bien entendu, tu te doutes que je l'enverrais paître joyeusement, si je suis revenu c'est pour mon village et pour mon clan et il n'est pas encore l'heure que cette information soit dévoilée. »

Du moins personne à Kumo, il doit bien y avoir cette chose, qui guette le vieil homme qui doit être en mesure de le localiser, mais il s'agit d'un autre soucis dont je devrais m'occuper à l'avenir. Pour le moment je devais me contenter de garder tout cela pour moi, je discuterai des choses à faire avec l'ancien Kwon, après tout il est la seule personne à Kumo dont je sais que les oreilles et la bouche sont scellées lorsque l'on lui demande. Je continuais cependant comme pour narguer le sennin.


« Je t'aurais bien proposer de négocier ton silence à la course, mais en réalité, de ce que j'en ai vu, une victoire facile ne m'intéresse pas plus que ça. J'attendrai que tu te sois améliorer sur ce point avant de te proposer ce genre de défi ! »

Bien entendu que je fanfaronnais légèrement mais pourtant, il s'agissait de la vérité, en terme de vitesse pure, au vue de ses capacités, il était en dessous de moi. Après je ne pourrai garantir la même chose sur l'endurance puisqu'il s'agit quand même d'un homme rôdé à l'art du combat. Je conviens que je suis bon sur pas mal de domaine, mais je le suis moins sur d'autres. J'ai encore des choses à apprendre diraient certains. Quant à lui, peu importe sous quel angle j’examinais son corps, on pouvait voir qu'il n'y avait aucune faille dans sa musculature, il prenait certainement grand soin de s'entraîner régulièrement et je dois avouer qu'il ne s'agissait absolument pas d'une bonne chose pour moi si cela devait dégénérer. Soudain, je sentais comme une présence derrière moi, je me retournais sans faire pivoter mon corps et voilà que je vis l'ancien Kwon qui se dirigeait vers nous. Une fois qu'il fut à notre hauteur, il s'exclama d'abord à mon encontre.


« Toujours le même, tu brailles sur des actes que tu n'as pas vérifié, Chunwoo. Ceci dit ton arrivée est appréciable, nous avons besoin d'un membre afin de siéger de manière permanente au conseil Kadoria en tant que président, je compte te suggérer. »

Le vieil homme se tourna alors vers le Sennin, son regard était glacial comme à son habitude. D'aussi loin que je me souvienne, je ne l'avais jamais vu arborer un air doux envers quiconque, ceci étant dit, c'était quelqu'un de sec mais qui savait être bon une fois que l'on avait passé la première couche. Après quelques secondes il s'adressa à l'éclair de Kumo.


« Yashira Mugen, j'ai entendu les derniers mots de votre conversation et votre refus de garder ces mots secrets, je tiens simplement à vous dire que je pense que vous avez bien vite oublié ce que les Kadoria ont fait pour vous en la personne du Shodaime. Votre ingratitude doit être aussi légendaire que votre nom l'est désormais je suppose. Ceci étant dit, je récupère mon disciple, je pense que vous lui avez dit tout ce que vous aviez à dire, je me trompe ? »

Il allait au bout des choses, le vieil homme, c'est le moins que l'on puisse dire. Je pense que pour le moment je ne devais pas le contredire, je ne connaissais pas encore l'évolution qui s'était produite au sein de mon clan et j'imagine que certains visages ont changé en même temps que le Kage. Je regardais l'ancien Kwon tourner des talons tout en me faisant signe de suivre de la main. Pour le moment je restais stoïque, afin de voir si le Sennin avait quelque chose à rajouter nécessitant une réponse, dans le cas contraire, je suivrai l'ancien.