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 Une p'tite pièce siouplait [PV Akina]

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Ketsueki Takahiro
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Message(#) Sujet: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyMer 29 Mai 2013 - 21:12

[An 4 — Automne]
C'était y a environ deux ans.

À cette époque-là, je trainais encore sur les sentiers des pays mineurs, à la recherche de bastons en tout genre. Duels, tournois, ou simple tabassage aléatoire, le combat rythmait mes journées. Il fallait avouer que c'était sans déconner beaucoup plus cool que de rien foutre au bled, au cœur du désert. Là au moins, je découvrais de nouveaux visages, j'visitais de nouveaux lieux, j'apprenais de mes combats… bref, je faisais ma propre éducation. Papa était bien cool, mais arrivé à un moment, j'en avais marre de rien faire. Désormais, c'était moi, et pas un autre, qui me prenait en main.

Ainsi, ma prochaine destination se nommait Yuki no kuni. Du froid, de la neige, des pingouins, bref, le Pays de la Neige quoi. Mis à part la carte postale pas très charmante, j'avais entendu dire que dans ce frigo géant à ciel ouvert, il existais un clan de joyeux lurons. Les Suru… euh… les Zusu… 'fin, vous m'avez compris. Des barbares pas foutu d'avoir un nom correct, quoi. En tout cas, la Nature a compensé leur soucis de langue par une incroyable puissance au combat. Il parait que plus tu tapes un de ces gars-là, et plus il tape fort en retour. Le rêve du combattant ! Du coup, je m'étais mis en tête de rendre visite à ces vikings pour me mesurer à eux. J'avais donc quitté la ceinture de pays mineurs, et m'étais dirigé vers Kaminari no kuni. D'après ma carte, si je prenais un bateau au Pays du Tonnerre, j'arriverais plus rapidement à Yuki no kuni. J'avançais ainsi de hameau en hameau, afin de pas perdre le fil. Et puis un beau jour…

Plus rien. Plus un rond, plus rien du tout.
On m'avait volé mes affaires !

Putain, si j'avais retrouvé celui qui avait osé prendre mon sac, je crois que sa mère ne le reconnaitrait plus. Toujours est-il qu'à ce moment-là, j'étais bien dans la merde. Je me sentais presque nu comme un ver, sans repères. Alors que faire ? Dans ma tête, il m'était impossible de m'arrêter là. De toute manière, il paraissait plus logique - pour une fois que j'en ai - d'aller à Yuki, plutôt que de faire demi-tour à la maison. Je me voyais mal marcher encore et toujours, avec trois fois rien sur le dos, revenir à la maison et dire : hey, c'est moi ! Non, il fallait que je trouve le moyen de me payer mon voyage. Et pour ça, y pas trente-six solutions, malheureusement…

La charité s'il vous plait, j'en ai vraiment besoin ! … Va te faire empailler, enfoiré !
Et voilà comment j'en étais arrivé à faire le clodo devant un temple de campagne.
Je m'étais dit que c'était dans ce genre d'endroits que je risquais fort de rencontrer un max de peuple, et qui plus est, plus charitable que la moyenne. Mais que dalle ! Ça devait bien faire une heure que je me défonçais le fessard sur ces marches en pierre, à mendier, et je n'avais toujours rien eu. Pire, au lieu d'avoir deux trois ryos, j'avais des fourmis, et je commençais à me demander si je risquais pas de choper des hémorroïdes, le comble du Ketsueki ! En même temps, je devais bien admettre que mon jeu d'acteur était naze : un clochard pouilleux lambda aurait eu plus de succès que moi. Normal, quand on a des morpions au lieu d'insultes comme arguments, ça touche plus le public. Quoiqu'il en soit, je restais fidèle au poste, et voyant une silhouette féminine se diriger vers l'entrée du temple, je retentai ma chance, joignant les mains de façon significative, d'un ton lassé par l’événement :

Une petite pièce siouplait, pour un pauvre borgne qui n'a plus rien pour poursuivre son voyage !
La silhouette féminine avait l'air assez jeune pour risquer d'être influencée par mon physique. Je comptais dessus, car c'était pas tout les jours que des demoiselles venaient se confesser au temple du coin. Il fallait sortir le grand jeu, et qui plus est, je le faisais en toute franchise ! De ce point de vue, j'avais toutes mes chances comparés au clochard d'à côté qui craignait ma présence pour ses affaires. Si les campagnards sont touchés par les miséreux et les pouilleux, les jeunes demoiselles sont plus attirées normalement par des hommes mûrs, qui connaissent le monde. Du moins, c'est ce que j'avais crû comprendre. À présent, j'espérais juste qu'elle ait pitié de moi…

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Hiei Akina
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyMer 29 Mai 2013 - 21:58

    -Akina-San, nous vous laissons seule un moment. C’est exceptionnel, alors ne quittez pas le Temple. Nous ne sommes que de passage. Notre retour de Yuki no Kuni risque de prendre un peu plus de temps que prévu. Akina-san, vous m’entendez ? Toujours aussi distraite…acheva le vieux moine dans un soupir dramatique.

    - Eh…renchérit son compère, elle est si différente de sa mère…

    Et ils tournèrent les talons, offrant leur dos à une jeune fille totalement ennuyée, accoudée à l’une des fenêtres de ce petit Temple de province. Des voyages, elle en faisait si peu, toujours escortée de ces vieillards. Ils l’entouraient comme des oncles, ou des pères, toujours prêts à lui dispenser une leçon. Sur les routes, ils lui demandaient de voiler son visage et de ne jamais s’arrêter. Elle avait grande hâte de rentrer au pays. Au moins, sa chambre au Temple d’Hachibi offrait davantage de loisir que cette cellule austère dans laquelle on l’enfermait durant cette halte. Elle comptait s’endormir sur la modeste couche de la pièce, c’était le meilleur moyen de passer le temps. La méditation lui offrait souvent des migraines incessantes, et des hallucinations indésirables. De son périple au Pays de la Neige, elle n’avait pas retenu grand-chose. Quelques sceaux théoriques, une ou deux légendes sur Hachibi.

    Akina s’assit sur le lit en lissant son habit blanc. Les parties découvertes de son corps, comme son décolleté, ses bras, son cou, sa nuque et ses jambes galbées étaient enduites d’un onguent sombre qui se reflétait sur sa peau délicate. Ce maquillage étrange permettait aux moines de savoir si un étranger, ou une étrangère, était entré en contact direct avec la descendante des Hiei. Dans le souci de la préserver de toute souillure, pour ses futures obligations au Temple, on ne lésinait pas sur la sévérité des moyens. Le poids des traditions alourdissait déjà ses épaules frêles, mais elle se soumettait car aucun autre destin ne s’offrait à elle pour l’instant. Il fallait attendre qu’elle soit prête, pour qu’ils l’autorisent à suivre un enseignement de kunoïchi. Si elle perdait leur confiance d’ici ce moment clé, toutes ces perspectives d’évasion et de contrôle de son avenir seraient anéanties. Alors, elle prenait sur elle, patientait, apprenait tout ce qu’on pouvait lui enseigner.

    Elle porta sur le mur un regard ferme, empreint de détermination. Ses pensées la menèrent de nouveau à Kumo quand des coups furent frappés à la porte de sa chambrette. Des rumeurs s’élevèrent et elle sentit une étrange agitation dans le couloir. Se déplaçant avec grâce et en silence, elle approcha l’entrée sans pour autant ouvrir, prudente. Des voix feutrées lui parvinrent, soucieuses :

    -Akina-sama, Akina-sama !

    Elle reconnut le timbre de Nana, la servante de ce Temple. Hiei fronça un court moment les sourcils, incertaine et ouvrit doucement la porte.

    -Oh, désolée de vous importuner. Je…je sais que je ne peux pas vous adresser la parole, s’inclina Nana, toute confuse, Mais…les moines étant partis méditer dans la Montagne, je ne sais pas vers qui me tourner. Il y a devant le Temple, un homme qui terrifie les fidèles en mendiant ! Il est grossier, brute et…oh !

    Akina leva sa main, pour signifier à la servante de se taire. Elle irait voir qui était cet inconnu qui causait tant de troubles. Les mendiants étaient généralement bien accueillis au Temple et elle n’avait jamais vu les moines refuser une charité. D’un autre côté, elle se faisait violence pour ne pas trembler, imaginant déjà un stratagème des prêtres pour la tester. Si elle se présentait à la porte du Temple, et qu’ils l’attendaient, ne seraient-ils pas déçus qu’elle ait désobéi à leur ordre ? Mais devant la face chagrinée de Nana, et les clameurs des visiteurs en provenance de l’entrée du Temple, elle mena fermement ses pas dans le couloir. Sans prêter attention aux prieurs dans le Hall qui s’étaient discrètement arrêtés dans leurs dévotions pour l’admirer du coin de l’œil, elle prit la direction des grandes portes. Elle remarqua le mendiant assis sur les marches, borgne à souhait, et la dégaine d’un faux-manant.

    La prêtresse entrouvrit ses lèvres, emplit ses poumons d’air – et sûrement de courage, pour toiser l’homme. Elle profitait de la hauteur qu’elle gagnait grâce au sommet de l’escalier et à la position assise de son future interlocuteur, pour le dévisager. Sans lui accorder la moindre parole, elle défit son collier d’or, héritage de sa mère. Bijou en main, elle descendit les marches une à une, et arrivée près du borgne se pencha en lui tendant la parure.

    -Tenez, finit-elle par souffler doucement, les sourcils arqués, et le regard peu sûr, vous pourrez en tirer un prix et poursuivre votre route. Si vous pouviez, simplement offrir une prière à ce Temple en échange.

    Il pourrait le lui arracher et partir avec en courant, le prendre et la remercier, refuser, l’insulter, et tant d’autres choses. Elle n’avait pas d’argent sur elle. Les moines l’en privaient, car la monnaie aurait pu causer son indépendance. Pourtant, elle ne manquait de rien au Temple. Elle avait des habits somptueux, des bijoux, et tant de choses qui brillaient. Cependant, le pendentif qu’elle tenait entre ses doigts fins, offert au mendiant…Elle interrompit ses pensées et secoua la tête. Akina était incapable de dire pourquoi léguer un bien si cher à cet inconnu, grossier, terrifiant. Elle n’avait jamais vu d’hommes pareils, pas même au cours des rares voyages qu’elle pouvait entreprendre.


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Ketsueki Takahiro
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyJeu 30 Mai 2013 - 22:24

J'avais trouvé ma mécène. Après une heure passée à mendier dans le vide, je trouvais enfin quelqu'un qui s'arrêtait devant moi. Je savais pas si elle s'était arrêtée suite à mon appel pour y répondre, ou juste pour se foutre dans ma gueule, en tout cas, elle avait remarqué ma présence. Et puis, comme elle prenait trente à prendre une décision, j'en profitai pour la dévisager à mon tour. Pas de doute, ma mécène était une femme, dans la fleur de l'âge. Plutôt bien foutue, c'était pas un laideron, pour sûr. Sans me rincer l’œil, je continuai mon tour d'horizon. Elle était rousse, ce qui n'était pas pour me déplaire. Ça me changeait des brunettes et des blondes. Son regard était bleu, mais ne m'évoquait pas grand chose de très gai.Elle était plutôt bien sapée, et d'après ses fringues, elle avait l'air d'être une femme de ce temple. Pas d'bol pour elle, mais que de la chance pour moi ! Généralement, les religieux sont gentils avec les clodos. Ils donnent des pièces, du pain contre pas grand chose. Ils demandent juste de prier pour un truc. Bref, on est toujours gagnant dans ce genre de conneries.

Là encore, ça manquait pas à la règle. Désormais à mon niveau, elle me sort un discours - un vrai, pas un « non merci et bonne continuation ma couille » de radin - et me tendit une babiole, apparemment de valeur. Je me retenais tout juste de faire un beau doigt d'honneur au charclo, et de lui dire : bouffe ça connard ! mais pour autant, étrangement, je m'étais retenu. En retour, la gonzesse me demandait de prier dans ce temple. Cool, mais pour qui, et pourquoi ? Pour sûr, que j'allais réaliser sa requête, mais si au moins je pouvais savoir pour qui je passai le balai sur le parquet du temple avec mes genoux, ce serait un tantinet sympa. Je regardai alors le contenu de mes mains. Un collier, en or. J'étais pas en expert en bijouterie, mais j'étais sûr d'une chose : c'était pas du toc. La demoiselle ne cherchait pas à m'arnaquer. Et voyant sa face dépitée, moi non plus.

Elle bougeait pas, et moi non plus. J'aurais pu me tailler, et partir vendre au plus vite ma trouvaille. Ouais, j'aurais certainement pu me faire un bon paquet de frics avec ce collier. Mais non, je pouvais pas le prendre. Pire encore, y avait qu'à voir la face de la demoiselle pour voir à quel point elle tenait à sa babiole. J'étais peut-être un connard parfois, un gros connard même, mais des fois, j'avais un cœur. Enfin je crois, toujours est-il que ça sert toujours quand on est un Ketsueki ! D'autant plus qu'à sa place, j'aurai pas pu donner quelque chose qui me soit précieux - bien que je n'ai rien de précieux à mes yeux. Du coup, me mettant à sa place, je me lèvai, et la regardant droit dans les yeux, attrapai son poignet d'une main, pour déposer son collier de l'autre.

Tiens, reprends ton collier, j'en veux pas de ça. L'argent, il a pas de valeur, pas d'odeur, alors que ton collier, j'ai pas fait de grandes études - juste l'école de la vie, comme on dit - mais je pense que tu y tiens. Et quand on tient à quelque chose, on peut l'abandonner comme ça, c'est tout ! Tant pis, merci quand même pour le geste, j'me débrouillerai d'une manière ou d'une autre pour m'payer mon voyage à Yuki no kuni !
Dans la foulée, je me tapotai les fesses, afin de virer la poussière qui s'accumulait sur mes vêtements. Au risque de devoir finir mes jours dans la rue, autant rester un minimum propre, surtout devant une demoiselle. Le clochard d'à côté, face à mon geste ricana avec son sourire en piano; décidément, il faisait tout pour que je vienne lui faire bouffer ses morpions par les oreilles ! Mais je ne cédai pas à la colère, et devant l'enseignement que j'avais plus ou moins acquis aux côtés de la donzelle, je poursuis la discussion à ses côtés.
Enfin bon, il n'empêche que tu m'as donné quelque chose en guise d'enseignement, à la place de ce collier, du coup j'ai un engagement à tenir ! Je suis un homme de parole après tout ! Par contre… j'vais paraître un peu naïf, mais ici faut prier pour qui ?
Comme dit talleur, j'allais quand même pas prier dans le vide. Quitte à jouer le jeu, autant le jouer à fond ! En tout cas, à faire le mendiant, j'avais appris quelque chose aujourd'hui : ne jamais mendier à côté d'un clochard qui pue et qui est plus moche que vous.
Il gagnera plus de pourboires que vous. Encore plus s'il a des poux et des morpions pour lui tenir compagnie.

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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyVen 31 Mai 2013 - 9:29

    Akina écarquilla vivement les yeux lorsque l’inconnu captura son poignet. Dans un réflexe, elle faillit pousser un cri, mais ce dernier ne vint jamais – mort dans sa gorge avant d’avoir eu la chance de franchir ses lèvres. Jamais de toute son existence, on ne l’avait touché. Pas même sa vieille gouvernante qui avait toujours gardé ses distances physiques avec la petite Hiei. A l’image de la vieillarde, les moines évitaient autant que possible le contact. Elle tenta mal de cacher un étonnement si soudain qu’elle remarqua à peine qu’il glissait le collier dans sa main pour le lui rendre. Ses yeux n’avaient pas quitté l’homme, troublés. Le deuxième « choc » s’abattit lorsqu’il lui adressa la parole. Le tutoiement en était l’une des raisons, et sa voix de jeune homme - si différente d’une voix de moine aigri, en était encore une autre, de raison. Elle dut cligner plusieurs fois des yeux, très lentement pour se sortir de cet état ébahi, et fit un grand effort pour que les paroles du Ketsueki arrivent jusqu’à son cerveau et prennent un sens.

    « Yuki…no… »commença-t-elle dans un murmure inaudible, incapable d’élever davantage le ton, elle renonça à parler, préférant observer les gestes « coquets » du ninja. Le rire du second mendiant la tira de son inspection, et elle détourna sa visage où le maquillage sophistiqué ne cachait pas les couleurs de ses émotions : gêne, surprise, incompréhension. Akina réalisait à peine qu’il lui refusait le précieux objet. Elle croyait fermement, tout au long de ces années passées au monastère, que les gens du monde extérieur étaient égoïstes, barbares, incapables du moindre état d’âme et qu’ils finiraient par pourri et leur âme avec.

    Les derniers mots du borgne lui parurent familiers. La prière était son domaine, et elle saurait aisément lui répondre. Reprenant une certaine assurance, Hiei chassa le début de sourire qui naissait sur ses lèvres et ferma son visage. Du coin de l’œil, elle remarqua la présence de Nana qui avait assisté à la scène. Aussi, la jeune prêtresse fit signe à la servante de se rapprocher. Et cette dernière trottina jusqu’à eux d’une démarche maladroite.

    « Nana-san, s’il te plaît. Occupe-toi de mener les autres mendiants à l’hospice du Temple. Donne-leur à manger, et quelques pièces. Qu’ils quittent le Temple avant le retour des moines. » ordonna Akina d’une voix parfaitement neutre.

    « O..oui, mais celui-là… » répliqua-t-elle, en pointant craintivement Takahiro du doigt.

    «Je dois lui parler avant. » décida la prêtresse et le timbre de sa voix trahissait l’impatience. Elle ne souffrirait d’aucune nouvelle objection. Nana écarquilla les yeux, les passant de l’un à l’autre, toute blême. Si les moines de Hachibi apprenaient que leur protégée était non seulement sortie du Temple pour parler à un inconnu, mais qu’elle s’était permise de surcroît un moment seule avec lui, ils lui attribueraient une punition sévère. Mais Akina ne semblait pas se préoccuper de cette épée de Damoclès. Selon elle, les moines ne reviendraient pas de leurs prières avant la tombée de la nuit. Une fois la servante partie pour vaquer à ses affaires de mendiants, la jeune femme accorda son entière attention à Ketsueki. Elle avait encore le collier en main, qu’elle serrait de ses doigts sans grande conviction.

    « Avant de vous dire pour qui ou pour quoi prier, » déclara-t-elle doucement, « Reprenez ce présent. Il semblerait que ce collier ait fait son temps autour de ma gorge. Peut-être vous inspirera-t-il bonne fortune. Gardez-le en guise de trophée sur la route de Yuki no Kuni. »

    Sans lui laisser le temps de répondre, car elle n’aimait pas être contredite, Hiei passa derrière le faux mendiant, et ceignit le collier – qui n’était qu’une simple chaîne en or pu, autour du cou de ce dernier. Par chance, il n’était ni trop petit, ni trop grand et on avait l’impression que par une magie, connue des religieux seuls, il s’était adapté à ce nouvel hôte. Akina ne sut pas comment elle trouva la force de rester dans son dos, peut-être que le fait d’être en territoire connu la remplissait de confiance. Toujours est-il qu’elle approcha ses lèvres pourpres de l’oreille du Ketsueki, regardant dans la même direction que lui :

    « Priez pour vous…car il semblerait que vous aurez besoin d’aide pour atteindre le Pays Enneigé. Peut-être vous sera-t-elle octroyée ? »

    Sa voix avait soufflé ces quelques mots au creux de l’oreille du shinobi. Espérant avoir répondu à son interrogation, elle reprit la couronne du silence. Elle tremblait légèrement de son audace dans le dos de son interlocuteur. Lentement, elle baissa les yeux vers son propre poignet, celui que Takahiro avait touché et elle y vit la marque des doigts étrangers – laissée par l’onguent sombre dont elle était faiblement recouverte.
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyVen 31 Mai 2013 - 11:39

Maintenant que j'avais rendu le collier à sa propriétaire, j'attendais une réponse de sa part. Dans la foulée, j'avais remarqué un truc un peu bizarre. Sa peau était couverte d'une substance noire, qui donnait pas forcément envie de lui faire la bise. C'était une coutume à Kaminari no kuni de prendre des bains de pétrole ? J'en savais foutrement rien, en attendant, le fait de lui avoir touché le poignet auparavant avec ma main pour lui remettre son gris-gris doré avait laissé des traces. On voyait très clairement la marque de mes doigts sur sa peau blanche de base. J'en profitai alors pour confirmer le fait en regardant mes propres doigts, maintenant eux aussi couvert de ce truc finalement pas désagréable. Ça me changeait du sang, ou de la sueur des bœufs que j'affrontais par moment lors des tournois auxquels je participai durant mon petit tour du monde.

Et j'attendais encore une réponse de sa part. Je savais pas ce qu'elle avait, mais en tout cas, je crois que je lui avais fait de l'effet en la touchant. Quoi, ça lui est jamais arrivé qu'un inconnu lui touche la peau ? En quelque sorte, ça lui donnait un charme supplémentaire, ce petit aspect prude. Pour autant, je ne me laissai pas trop attendrir. Au cours de mes voyages, j'avais connu de très près le genre féminin, et sans pour autant aller dans les échanges corporels, j'avais développé une sorte de méfiance vis à vis des femmes. Certains concurrents lors de tournois n'hésitaient pas à envoyer de charmantes créatures afin d'envoûter leurs adversaires, et de les neutraliser dès que l'occasion se présentait. Mais même avec ce genre d'appréhension pour les gonzesses, dans le cas de ce bout de femme bah… j'avais l'impression de rien craindre.

Dernière étape avant une réponse imminente de la part de la miss. Elle avait appelé sa bonniche, une femme qui pouvait pas me piffer, vu comment elle me regardait et elle se pissait dessus. La chaste lui avait demandé de rassembler les pouilleux du coin et de les ramener à la cantine du coin pour leur faire bouffer des racines et leur donner les pièces d'un ryo dont personne ne voulait. Tu parles, elle voulait surtout qu'elle dégage de là ! J'étais limite parti pour lui dire : ferme ton clapet et obéis la bonne ! mais apparemment la demoiselle avait l'air sérieuse, alors j'avais pas trop envie de casser l'ambiance. Et là, dès que la peureuse s'était barrée, elle me sortit ça :

Avant de vous dire pour qui ou pour quoi prier, reprenez ce présent. Il semblerait que ce collier ait fait son temps autour de ma gorge. Peut-être vous inspirera-t-il bonne fortune. Gardez-le en guise de trophée sur la route de Yuki no Kuni.
Et j'avais même pas eu le temps de dire oui, non, merde, trente douze, que la demoiselle se glissa derrière moi pour me mettre son collier autour du cou. De base, j'hésitais déjà à lui refuser son bijou, après tout il est propre à elle, pas à moi. Mais d'un côté, j'me disais, on peut pas refuser un cadeau de la part d'une aussi jolie fille. Ben là beh… je faisais beaucoup moins le malin, quand elle attacha sa babiole autour de mon cou. Pas un mot ne parvenait à sortir d'entre mes lèvres, et je me sentais bien con, à la merci de cette gonzesse. Qui sait, ce bijou me portera chance jusqu'à Yuki no kuni ? Tant que son effet protecteur marchera le temps du voyage, ça m'allait. Après tout, j'ai pas envie de gagner tout mes combats sur place à cause de cette relique : je n'apprécie le combat que quand on y participe pleinement avec ses propres capacités. Encore une fois, je ne pouvais refuser son offre : ça la vexerait, et puis j'étais pas chaud pour une partie de ping-pong avec elle, avec son collier en guise de balle.
C'est une idée, bien que je me fasse pas de soucis pour le voyage. J'ai connu des situations bien pire que ça, mais faut avouer aussi que c'est la première fois que je pars en mer, alors ça me fera pas de mal. Et aussi… merci pour le collier, je comprends pas trop pourquoi tu me l'as donné, alors que tu me connais à peine. Je te promets néanmoins que je m'amuserai pas à vendre ton cadeau, il a trop de valeur à tes yeux pour que je le perde, haha !
Maintenant qu'on était fixé pour la prière, et le collier, y avait plus qu'à se mettre à la tâche. Je croisai donc à nouveau le regard de la rousse, et dans le dos de cette dernière, montrai mon tant attendu doigt d'honneur au clochard. Je pouvais plus me retenir, d'autant plus qu'il l'avait bien mérité. Ça lui apprendra de croire qu'il suffisait d'avoir le profil de l'emploi pour s'en sortir. J'avais pas eu d'argent aujourd'hui, mais au moins j'aurai fait la rencontre d'une chouette fille ! Et ça, c'est pas ses haillons et sa barbe de trois mois qui parviendront à quelque chose dans ce cas !
Bon, du coup, tu peux me faire le tour du proprio, pour que je puisse faire ma prière dans ton temple ? Et dans la foulée, y a pas un Dieu qui gère ton temple ? Un p'tit Dieu, ou un groupe de dieux, au choix !
Je me souvenais qu'à Kaze no kuni, y a des couillons qui s'amusaient à prier pour un monstre, le Shukaku. On l'appelait aussi Ichibi. J'avais pas trop de culture niveau religion, mais apparemment l'Ichibi était moche comme un cul, et dangereux comme une armée entière. Certains de mon clan avaient eu la connerie de prier pour qu'ils les protègent des massacres perpétuées à notre égard. Des tafioles, vous dis-je ! Dans la vie, il ne sert pas à grand chose de croire en quelqu'un qu'on peut pas voir : il faut croire en soi, et puis c'est tout. Malgré ça, ça me fait toujours plaisir de prier pour des forces surnaturelles, ce serait bête après tout de passer à côté de quelque chose qui pourrait exister ! Maintenant, je n'attendais qu'à voir si ici aussi ils avaient leur monstre de foire protecteur !
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Hiei Akina
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptySam 1 Juin 2013 - 20:42

    « Le tour… ? » s’étouffa-t-elle doucement dans une mine terrifiée avant de se radoucir en admirant Takahiro. Elle s’imaginait lui faire parcourir le dédale de couloirs et de pièces qui formaient ce petit Temple du pays. Lui expliquer qu’il y a bien longtemps avant la Grande Guerre, une Hiei s’occupait de ce lieu, avant qu’elle ne soit brûlée vive par le clan de la région. Peut-être que cela ennuierait son hôte improvisé. De toute manière, elle n’en avait pas le droit. Tout au plus pouvait-elle l’introduire dans la modeste salle de prière réservée au public. Et ils ne pourraient pas vraiment y bavarder sans déranger le recueillement des dévots.

    Contre toute raison, elle l’invita du bras à s’engager sur un petit sentier qui contournait le Temple. Elle le mènerait aux jardins des divinités. Petit endroit spécialement conçus pour la méditation des prêtres. Alors qu’ils se promenaient sous une pluie de feuilles colorées par l’automne, qui tombait des arbres, Akina reprit cette vieille histoire de collier :

    « Je vous l’aider, car je suis certaine qu’avec vous, il verra des endroits insolites. Je ne suis pas dupe….mais peut-être qu’un jour, vous donnera-t-il l’envie de revenir dans un Temple, pour me le rendre. »

    Elle avait glissé un sourire sur ses lèvres fardées, puis secoué la tête se traitant d’idiote. Enfin, ils aperçurent l’entrée du jardin, gardée par deux petites statues de pierre à l’effigie des divinités de la Foudre et de l’Orage. De dieux jumeaux, qui avaient vu naissance dans les cieux de Kaminari no Kuni. C’étaient, entre autres, des divinités priées par elle, que les locaux priaient également pour que les éclairs et le tonnerre épargnent leurs cultures. Ces modestes idoles avaient été taillées dans la roche de manière grossière. Le traits étaient monstrueux, et leurs faciès bardés d’immenses bouches, béantes, dans lesquelles les moineaux venaient faire leur nid de temps à autres. Une fois passés les jumeaux chauves, Akina et Takahiro pénétrèrent le jardin sacré où chaque élément était entretenu harmonieusement, du carré de sable apaisant, à l’étang hanté de poissons exotiques. Chaque branche et chaque pierre était placée dans un ordre adéquat que rien ne devait perturber.

    Au détour d’un sentier habilement tracé au milieu des paysages empruntés aux plus décors du pays, leurs yeux purent admirer un petit pavillon de thé. A ce moment précis, Hiei sortit de son mutisme pour déclarer avec douceur :

    « Vous pouvez ici prier pour que la Foudre épargne votre toit ou vos vergers. Mais quelques shinobis s’égarent parfois pour demander à la Foudre sa vitesse, sa discrétion et sa puissance de feu. De quelle population êtes-vous ? Celle qui prie par crainte, ou celle qui prie par ambition ? »

    Elle s’était arrêtée à l’entrée du bâtiment traditionnel qui surplombait modestement le jardin. Le bruit de l’eau et le feulement délicat des feuillages éphémères bercés par la brise étaient autant de sons qui engendraient le calme. Et les nombreuses effluves de cette nature dressée détendaient la respiration. La jeune prêtresse avait effectivement assisté à des effusions de désespoir extrêment, offrant sans compter sur l’autel des divinités, suppliant de les épargner. A l’inverse elle avait déjà témoigné de l’ego surdimensionné des combattants, ninjas ou civils, qui s’accordaient tous les moyens pour arriver à leur fin.

    « Oui », poursuivit-elle, « mes maîtres, les moines, ont souvent rencontrés des ninjas ambitieux, bien trop. Qui venaient leur réclamer l’entraînement des samouraïs, ou des soi-disant secrets de combat qu’ils auraient conservé au fil des siècles. »

    Puis ses épaules se haussèrent dans un geste désinvolte, cherchant dans les yeux et l’attitude de Takahiro un quelconque indice qui pourrait l’orienter sur une réponse. Pourquoi souhaitait-il atteindre Yuki no Kuni ? Et puis, comment était-il parvenu ici si pauvre ? Il n’avait pas le physique des habitants de la Foudre. Autant d’interrogations qui lui brûlaient les lèvres mais qu’elle contenait avec violence au fond de sa poitrine. Au final, elle se sentait concernée par le sort de ce pauvre « mendiant ». Bien qu’elle se refusait obstinément à éclaircir les véritables motivations qui l’avaient mené à offrir ce collier si précieux.
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Ketsueki Takahiro
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyLun 3 Juin 2013 - 15:13

Il restait que nous deux, et c'est pas plus mal. La bonne avait l'air bien pénible, et le clochard chlinguait pas mal. Qui sait, peut-être qu'ensemble il formerait un beau couple ? … Ouais, non, j'ai rien dit en fait, cette histoire va me donner la gerbe plus qu'autre chose. Au lieu de ça, je me laissais entraîner par la demoiselle, pour une visite guidée du proprio, comme demandée. Elle nous mena alors le long d'un chemin ombragé par les feuilles. Y en a qui tombaient, avec des couleurs chaudes, un p'tit vent bien placé. Bref, l'ambiance était poétique, et si j'avais eu un chouïa d'inspiration, et pas une envie permanente de me défouler sur quelqu'un, j'aurais eu envie de composer deux trois haïkus. Parce qu'après tout, c'est pas parce que j'ai l'air d'une brute épaisse que j'peux pas faire dans la poésie. D'un côté, avec pour paysage d'enfance du sable et des cailloux, c'était pas étonnant si j'avais l'inspiration d'une huître. Mais bon, j'étais sûr qu'avec ces feuilles sur notre chemin, et ce vieux temple, j'aurai pu écrire un putain de haïku ! Sous ce corps robuste, pouvait se cacher un coeur sensible ! Enfin je crois… mais si c'est le cas, ça aurait donné une connerie du genre :
Le roux des feuilles d'automne lui sied
À cette prêtresse distinguée
D'un vieux temple paumé
En gros, ça aurait donné ça, en guise de brouillon. C'était pas terrible, mais regardez la beauté de l'écriture ! Le thème de la saison ! L'automne, représenté par le roux, les feuilles, la transition entre la vie et la mort avec le vieux, le rapport à la religion. Et puis cette triple rime, bien placée ! Et si le poète qui sommeillait en moi avait eu plus de temps, ça aurait été un phénomène de société !

Tout ça pour dire que y avait des feuilles de partout sur notre chemin.

Au même moment, pendant notre p'tite promenade tranquillou, la demoiselle reprend la discussion, et continuait sur cette histoire de collier. Moi qui pensait qu'elle aurait lâchée l'affaire, et bien non, je me mettais le doigt dans l'oeil - lequel je vous laisse le deviner, sachant que je suis borgne, vous avez quatre heures - ! Elle voulait donc que sa babiole fasse le tour du monde avec moi, qu'il se charge de souvenirs, des conneries comme ça. Moi ça m'allait bien, si ça pouvait lui faire plaisir, et que ça me dérangeait pas dans mon voyage. En plus, j'trouvais qu'il avait un certain charme, ce collier. Le doré allait bien avec le bleu de mon oeil, vous trouvez pas ? On arrivait à ce moment-là à l'entrée d'un jardin, et je me permis alors de lui répondre.

Marché conclu ! Tu peux être certaine que ton collier verra du monde, et qu'il me ramènera au temple pour que tu puisses le constater.
J'avais oublié de lui préciser que son collier risquait de se tâcher de sang, de sueur pendant mon voyage. J'avais pas parlé de mes activités pendant mon voyage. Mais qu'importe, c'était l'intention qui compte, non ?

Petit à petit, la demoiselle nous fit poursuivre la visite du temple. Le jardin était bien foutu : un p'tit étang pour la poiscaille, deux trois fougères en guise de déco, des cailloux pour combler le vide. Y avait même des statues avec des monstres pas beau pour décourager les voleurs de prendre les cailloux ! Quelle intelligence, ces moines. La gonzesse reprit alors la parole, me parlant de prier pour les divinités de la Foudre. Kaminari no kuni, les divinités de la Foudre… ouais, on voit bien le rapport, ça va ! Mais avant de me mettre à gratter le sol de mes genoux, elle me demanda pourquoi je prierai. Ça, j'étais parti pour lui demander, ou lui répondre simplement que c'était parce qu'elle me l'avait demandé. Mais lorsqu'elle me parlait de boulets qui cherchaient plus de puissance en allant chouiner ici, ma réponse était toute faite. Je serrai un peu le poing, et plongeai mon regard dans celui de la jeune prêtresse. Là, elle était certaine de lire la sincérité dans mon visage. J'déconnai pas de toute manière, sur ce genre de sujets.

J'ai pas de chez moi, alors je ne crains rien. Le monde est mon chez moi, et j'ai grandi dans le désert de Kaze no kuni. Inutile de prier par crainte. En ce qui concerne l'ambition, je ne suis pas de ces boulets qui prient pour qu'on fasse le boulot à leur place. Je veux dire … la nature nous a donné les moyens de repousser nos limites. La nature, ou les dieux, comme tu veux, m'ont donné l'opportunité de devenir plus fort seul. M'en remettre à des divinités serait une preuve de faiblesse. Je veux faire mon chemin seul, en faisant usage de ce que la Nature m'a donné, rien de plus. En somme… je prie parce que je te le dois.
Le haïku, le discours… jamais je ne me serai senti aussi philosophesque l'espace d'une journée ! Quoiqu'il en soit, j'avais malgré tout répondu que je priais pour elle. Tant pis. La franchise avait du bon, je pense, dans ce genre de situations. Je tâtais par la suite le collier du bout des doigts.
Mais bon, je pense que maintenant, avec ce collier, j'ai plus que les apports de la nature. J'ai maintenant un but à accomplir, en chargeant ton trésor de souvenirs, et pour ça, faut que je me surpasse, tu ne crois pas ?
Je lui lâchai un sourire, comme un gage de confiance. Maintenant ça me faisait plus que plaisir de rendre service à cette petite demoiselle. Ça ne me coûtait rien, simplement le port d'un collier de grande valeur. Je fermais par la suite mon regard, et me mis à prier à l'improviste. En espérant qu'il n'y avait pas un foutu mode d'emploi de la prière à lire, car j'étais pas doué pour ça. Je me contentai donc d'y aller à l'instinct. Je me sentais un peu con sur le coup, mais qu'importe : la prêtresse avait du connaître pire. Je parlais alors dans ma tête, tel un aliéné n'ayant plus la lumière à tout les étages. En guise de seule prière, je demandai aux dieux de la Foudre de me montrer le chemin du Temple, une fois que le collier de la prêtresse serait chargé à bloc de souvenirs. C'était pas grand chose, non ? Quelques dizaines de secondes plus tard, lorsque je sortis mon esprit de cet étrange état proche de la méditation, je rouvris l'oeil, et montrai mon pouce à la demoiselle, pour lui faire comprendre que j'avais terminé ce que j'avais à faire. Et maintenant ? C'était à elle d'écrire à la suite. J'avais commencé en posant le décor, à elle de donner une suite à cette journée. J'étais certain qu'elle ne voulait pas s'arrêter à ce petit tour de temple, et cette prière de fortune. Moi non plus, à vrai dire. De toute manière, étant fauché comme les blés, je n'avais pas grand chose à faire si ce n'est de rester avec elle.
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Hiei Akina
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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyLun 3 Juin 2013 - 23:01

    Akina s’était sentie rassurée au moment où il lui confirma que le collier verrait du paysage. Bien qu’elle se sente idiote avec cette histoire de collier, elle ne put s’empêcher de penser que c’était une bonne chose. Peu importait le sort du collier au final, tant qu’il promettait le retour probable de Takahiro un jour, elle s’en départirait avec joie. Pourquoi espérer ardemment la présence de cet inconnu, sans se formaliser de son identité et/ou de son passé. En tant que prêtresse, la jeune Hiei avait peut-être pressenti que son destin serait irrémédiablement lié à Ketsueki, d’une manière ou d’une autre. Car en se plongeant dans l’unique regard du ninja, elle avait l’impression de découvrir un gouffre bleu qui racontait un étrange avenir.

    Elle remit délicatement en place une mèche rousse que le vent avait chassée de sa coiffure élégante. Au Temple, elle avait rarement le droit de porter librement sa chevelure, si longue qu’elle recouvrait son corps gracieux comme un vêtement de feu. Les prêtres se bornaient pour la rendre à l’effigie des divinités, artificielle donc inaccessible. Souvent, la gouvernante devant coiffer, maquiller et habiller Akina de manière à la transformer en une statue surnaturelle. C’était un mysticisme traditionnel chez les prêtresses de Kaminari no Kuni, pour impressionner les foules et susciter aussi bien la fascination que le désir.

    Lorsqu’il lui expliqua, entre autres, que ce collier avait engendré un but dans son existence de nomade solitaire, le temps s’arrêta pour la rouquine. Figée dans une expression de douce stupeur, elle l’admirait avec mélancolie. Comment lui dire qu’elle avait apprécié sa réponse, qu’il était différent des fidèles ou de ceux qui ne croyaient simplement pas ? Observant le recueillement du shinobi, elle gardait sur son visage embelli un air de tristesse. Elle aussi aurait aimé pouvoir grandir dans un désert entourée de personnes aussi vraies et rassurantes que lui. Sûrement ne se doutait-elle pas de la violence qu’une telle existence pouvait causer. Quand il lui signifia la fin de sa prière, Akina lui offrit un merveilleux sourire, et opina timidement du chef, satisfaite.

    « Merci beaucoup… » souffla-t-elle en avalant la distance qui les séparait d’un pas hésitant, puis d’un autre plus franc, avant de s’arrêter si proche de lui qu’elle percevait une partie de son souffler échouer sur sa figure.

    Ainsi proche, elle le détaillait avec attention, troublée. Un coup de brise soudain souleva de nouveau quelques-unes de ses mèches fragiles qui vinrent caresser de leurs pointes les joues de Takahiro. Hiei entrouvrit les lèvres prêtes à parler, mais une violente onde de choc les sépara. Alors qu’elle était vivement repoussée, elle protégea sa figure de ses avant-bras, par réflexe avant de découvrir Katô, le plus jeune moine de Hachibi. Il avait atterri entre eux, bâton en main, et se tenait fièrement devant la jeune prêtresse. Katô avait grandi avec elle, étant son aîné de trois années. Au fil du temps, il avait nourri envers elle des sentiments qui transcendaient les liens de fraternité qui les unissait. Se nourrissant chaque jour de l’épanouissement d’Akina, le moine avait entretenu secrètement et jalousement l’espoir d’être un jour le père de son enfant ; comme la tradition l’exigeait.

    L’apparition de l’un de ses protecteurs fut une véritable catastrophe pour elle.

    « Akina-san, rentrez au Temple immédiatement. » ordonna Kâto. Et elle remarqua que les phalanges du jeune homme étaient blanches à force d’enserrer son arme de combat.

    Elle s’inquiéta immédiatement pour Takahiro de l’autre côté. Les moines conservaient des techniques redoutables de corps à corps, et les plus exceptionnels d’entre eux maîtrisaient parfaitement le Taijutsu. Si Katô n’était pas encore assez expérimenté pour égaler ses maîtres, il ne dérogeait pas de leur voie.

    « Katô-senpai… » tenta-t-elle en tendant le bras vers lui.

    Ce dernier se retourna avant d’écarquiller ses yeux qu’il avait rivés sur le poignet de sa protégée. La trace des doigts de Ketsueki était fraîchement remarquable.

    « Je vois… » soupira-t-il furieusement, « Nana avait donc raison, tu as désobéi aux ordres des prêtres ! »

    Akina serra les dents, en le voyant reporter son courroux vers Takahiro.

    « Pourquoi porte-t-il ton collier ? Dis-moi qu’il te l’a arraché… »

    Silence. Elle avait détourné les yeux, incapable de répondre. Agacé par le mutisme de son interlocutrice, Katô pointa le bâton vers le Sunajin, et figea sur ses lèvres un rictus mauvais.

    « Tu vas le regretter, sale chien. »
    « Il n’a rien fait ! » s’exclama Akina, en colère à son tour, les sourcils froncés. Mais le moine la renvoya au silence en donnant un coup de bâton dans l’air dont l’onde percuta la prêtresse. Cette dernière fut projetée violemment au sol, où elle resta, sonnée.


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Message(#) Sujet: Re: Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] Une p'tite pièce siouplait [PV Akina] EmptyJeu 6 Juin 2013 - 13:09

Après avoir fait ma prière, vu comment ça m'a vidé l'esprit, promis, j'me mettrais pas au yoga. Sans déconner, déjà que j'avais pas fait de grandes études, je me sentais encore plus con, vide comme une huître. Alors c'était ça, la religion ? S'abrutir l'esprit pour être plus content ? Dans ce cas, si j'peux perdre des neurones en m'prenant des coups au combat, autant être content en faisant ce que je savais faire de mieux, depuis ma tendre enfance : me battre.
J'avais donc ré-ouvert mon œil. Non, entre temps, il s'était pas écoulé une décennie, je voyais pas encore ma barbe toucher le sol. J'en étais pas encore arrivé au stade du vieux prêtre qui passe le balai avec sa barbe. Rien avait changé, et c'était pas plus mal comme ça. Si pour ma première prière dans ce monde de merde, j'avais été transporté ailleurs, genre au paradis, ou en enfer, putain qu'est-ce que je m'aurais fait chier ! Mais non, pas de flammes, pas de nuages en barbe à papa, juste la p'tite prêtresse qui s'était rapprochée de moi. J'avais pas trop compris ce qui lui passait par la tête. La rousse était là, juste devant moi, et elle me remerciait pour mon geste. J'voyais pas en quoi me voir fermer mon dernier œil, et rien faire en restant debout lui faisait plaisir, surtout qu'elle pouvait savoir ce à quoi je pensais, m'enfin.

Et là, c'était reparti pour une ambiance propice au haïku. Y avait une p'tite brise dans l'air, qui faisait danser les feuilles orangées ici et là. Pas un bruit, juste le ruissellement de l'eau, et le bruit des feuillages des arbres qui dansaient la samba. Dans la foulée, les pointes des cheveux de la demoiselle venaient chercher le bout de mes joues. Avec les mèches rousses, les feuilles d'arbres qui virevoltaient dans le vent d'automne, à tout péter, y avait de quoi faire un putain de poème. Vendu : si j'devais me faire du fric pour payer mon voyage à Yuki no kuni, je deviendrai haïkuteur, ou haijin, chais plus, pour gagner de l'argent avec mes écrits. Il me suffisait juste de trouver un nom d'artiste qui claquait, de trouver l'inspiration, et avant la musique ! Mais pour l'heure… j'étais un peu dans les vapes. Chais pas, depuis que la roussette était venue me voir de plus près, j'étais pas comme d'habitude. Qu'est-ce qu'elle me voulait, à la fin ? J'étais un peu sonné, mon cœur battait un peu plus vite, comme pour me préparer au pire, comme au meilleur.

Et alors que l'inspiration me venait pour un prochain haïku, boom. J'eus tout juste le temps de me protéger le visage en mettant mes bras en croix face à moi. Entre Akina, qui était partie paître un peu plus loin, et moi, y avait un bonze en carton, qui faisait mu-muse avec son bout de bois. Décidément, on pourra jamais être tranquille… enfin bon, après une longue discussion entre les deux, j'avais compris de quoi il en retournait. Le bonhomme était blasé que je tapais la discute avec la dénommée Akina. Charmant comme prénom. L'inconnu, nommé Katô, semblait vouloir en découdre avec moi. Ça tombe bien, moi aussi. J'avais envie de montrer à ce Katô, qui avait une partie du contour de l’œil cramé, qu'on me faisait pas chier aussi facilement que ça.

Hé, le cramé, t'as pas l'impression de casser les couilles ? J'ai juste prié ici, et accepté ce collier en cadeau, tu vas pas me les briser parce que je cause avec ta copine non ?
Roh, et puis merde, il avait pas l'air de vouloir faire dans la diplomatie. Moi non plus, je faisais pas trop dans le social. Du coup, pour nous avoir dérangé, et m'avoir empêche de finir mon haïku, j'allais foutre une tannée à Katô. D'un geste de la main, et du regard, j'invitais Akina à se mettre à l'écart, tandis que j'incitais la tête brûlée à venir m'affronter. Ni une ni deux, le bonhomme fonça sur moi, avec une rapidité assez déconcertante. C'est vrai quoi, un moine qui courrait vite, on en croise pas tout les jours ! Je bloquais son assaut, et parai un à un avec difficulté ses coups de bâton. Je reculai par moments, mais ne manifestai pas ma douleur. Ça cognait un peu sur mes avant-bras, mais pas plus qu'un vilain coup de soleil qu'on gifle. Quand j'le tapais en retour, c'était beaucoup plus dur : le con avait de bons réflexes, et esquivait sans trop de mal mes coups de poing.

Tant pis, fallait que je sortais ma botte secrète.

Entre deux échanges de coups, je le narguais, encore et toujours, de manière à l'inciter à donner tout sur moi. Pas des coups d'estoc de merde. Ça c'était pour les tantouses, pas pour les vrais guerriers. Au bout de plusieurs provocations, Katô fonça avec une allure plus importante, afin de tenter de me sonner direct. Il bondit droit devant moi, et tenta de donner un coup de bâton de haut en bas. Parfait, ce bouffon avait mordu à l'hameçon. J'amortis le coup sur mon épaule droite, et serrai les dents. Je sentais ma peau brûlée, et je pliais légèrement, comme si j'allais m'écrouler. Mais je tenais bon. Mieux encore, j'y étais arrivé. Avec ma grande taille, j'avais aucun soucis pour utiliser tout mon corps comme une arme. Du coup, comme un serpent, j'avais enroulé mon bras autour de son arme. Je l'avais bloqué. Il pouvait plus rien faire avec son bâton. Du moins, il était bloqué. Soudain, d'une vive contraction de mon bras droit, je brisai son arme en deux. Là c'était bon, il pourrait plus jouer au moine shaolin avec sa branche. L'arme brisée en deux tomba au sol, et il ne me restait plus qu'à lui asséner le coup de grâce. Sans son joujou, il faisait moins le mariole, le Katô. Du coup, j'enchainais quelques coups bien placés au ventre, avant de lui décocher un direct du droit en plein dans l'oeil. L'autre oeil. Pas le cramé. Et le résultat était sans appel : je lui avais fait un bel œil au beurre noir.

J'trouve qu'avec un deuxième œil au beurre noir, t'as un certain charme, tu crois pas ? Maintenant, j'vais t'appeler le Panda, ça te va comme un gant ce surnom !
Et je laissai le Panda se regarder dans le reflet de l'eau, afin d'admirer son nouveau look. Qu'il me remercie pas, tout le plaisir était pour moi. Maintenant que la baston était finie, j'pouvais revenir voir Akina. C'était l'occasion de me présenter. On avait échangé deux trois mots, on s'était baladé dans son temple, elle m'avait donné son collier, bref, ça me parait normal de lui donner mon prénom. Allez, à la une, à le deux, et à la trois !
Pas très commode ton pote le Moine-Panda ! Sinon, vu que le Katô a balancé ton prénom, ça m'fait penser que je me suis pas présenté. Du coup, moi, c'est Ketsueki Takahiro ! Mais tu peux très bien m'appeler Taka, chais pas pourquoi mes parents se sont fait chier à me donner un prénom à rallonge.
Je savais pas comment elle allait réagir, ni ce qui allait suivre tout court. J'espérais en tout cas qu'un autre moine au visage de merde ne pop pas de nul part pour venir nous souler comme l'autre puceau. Je serais moins cool autrement. Je suis habituellement pas contre un combat, mais quand c'est un combat forcé, un peu moins. Surprise ou pas, j'étais de toute manière préparé, avec mon épaule touchée, qui me faisait souffrir un peu, mais sans plus. J'avais connu pire, et je connaitrais sans doute pire au cours de mon probable voyage à Yuki no kuni.
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