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 Le Serment d'Hippocrate (PV)

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Tokonatsu Ayako
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Message(#) Sujet: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyDim 17 Mar 2013 - 20:34

    « Tu savais que quand l’Hôpital a ouvert, un des premiers médecins civils, très doué, s’appelait Solari et qu’il est parti en même temps que les autres ? »

    Cela faisait quelques jours que cette phrase hantait mon esprit. J’en rêvais la nuit. Je rêvais de cet homme en blouse blanche qui venait soigner les blessures d’un enfant battu en se taisant, et même en cautionnant ce qu’on lui faisait subir. Je rêvais de celui qui se prétendait médecin et qui, au lieu de sauver la vie d’un jeune garçon agonisant, a juste tout fait pour protéger ses oppresseurs. Je devais retrouver cet homme, et je devais comprendre pourquoi il avait fait ça. Quel genre de médecin laisse ses patients souffrir ? Et puis, il avait sans doute une masse d’informations non-négligeable à propos de mon clan.

    Il était à peine midi. J’avais décidé d’entamer les recherches dès aujourd’hui. Et pour un ancien médecin, disparu, le premier endroit à visiter pour rechercher est, évidemment, l’endroit où il travaillait, à savoir l’hôpital. Konoha était connu pour de nombreux pouvoirs : les Akimichi, les Aburame, les Yamanaka, les Inuzuka, les Hyûga, les Nara… Et, bien entendu, ses dons de médecine. L’hôpital du village de la feuille n’était pas très ancienne, mais tout le monde Shinobi – ou presque – se rejoint sur une chose : le talent des médecins de Konoha. Durant les différentes guerres, Konoha a eu un avantage important de par leur avancée médicinale, et il va s’en dire que les différentes recherches et expériences faites au fil des années vont creuser un fossé encore plus grand lors des prochaines batailles.

    Car oui, si aujourd’hui le monde est en apparente paix, la nouvelle génération de ninjas est sur le point d’arriver aux postes les plus importants. Si j’ai été promu Chûnin, il en va sans dire que les autres villages ont, eux aussi, augmenté leur nombre de ninjas gradés. Je n’ai pas rencontré énormément de ninjas étrangers, mais je sais que beaucoup ont des idéaux plutôt sombres et malhonnêtes, et que la sublimation de leur village passe par l’humiliation des autres. Et pour accomplir leurs sombres desseins, ils ont besoin d’être hiérarchiquement bien placés, car l’influence est absolument nécessaire dans ce genre de cas. C’est pour cela que je pense que la paix ne durera, car les idéaux ne sont pas les mêmes avec le temps et avec les personnes hautes gradées.

    Perdue dans mes pensées, je n’avais pas remarqué que j’étais déjà arrivée à destination. Le grand bâtiment dominait les alentours assez incontestablement, ce qui prouvait bien que le village mettait un point d’honneur à briller dans le domaine de la Médecine. Je n’y étais allée qu’une seule fois, lorsque j’avais tué mes parents. Un examen psychologique ayant duré deux jours. Mais les locaux n’avaient absolument pas changé : l’odeur, la disposition, les meubles… Tout était exactement comme je m’en souvenais.

    Arrivée dans le hall d’entrée, je me demandais par où commencer, et que demander à qui en premier. Je me dirigeai vers l’accueil, souriante, mais mon cœur battant la chamade.

    - Bonjour ! Excusez-moi de vous déranger, ce serait pour avoir un renseignement ! J’aimerais savoir comment s’y prendre pour avoir des informations sur un ancien médecin ayant officié ici…

    La jeune femme à l’accueil était plutôt jeune et souriante. Très agréable, elle me répondit directement, avec un ton sincèrement désolé.

    - Je suis désolée, mademoiselle, mais nous ne sommes pas habilités, à l’accueil, à communiquer ce genre d’informations !
    - Vous savez qui le serait ?
    - Je dirais le directeur de l’établissement, mais il n’est pas là, pour le moment.
    - D’accord, merci…

    Je sortis de l’hôpital, et m’assis sur un banc, le vent faisant virevolter mes cheveux… Il fallait que je trouve un moyen d’avoir des informations. Le directeur de l’hôpital serait sans doute très difficile à contacter, pour un résultat qui ne serait peut-être pas celui escompté. Peut-être un médecin qui l’a connu… ?
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Amasa Hime
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyMer 20 Mar 2013 - 18:07

Tu t’es levée ce matin avec une immonde envie de vomir et une boule énorme dans le ventre. Tu as cru que tu allais mourir, tant le monde tournait. Alors, tu es sortie et tu as décidé de sortir. Tu avais besoin d’air. Peu importait le reste. Tu voulais juste respirer. Tu ne sais pas pour quelle raison tu te sentais aussi mal, mais tu espères que cette immonde sensation ne reviendra pas. Tu te sais fragile, mais pas physiquement, juste mentalement. Alors, inévitablement, tu te demandes s’il n’est pas temps de te rendre à l’hôpital pour une autre raison que le travail. Et si, enfin, tu te rendais à l’évidence ? Cela ne te ferait aucun mal d’admettre, une bonne fois pour toutes, que tu as vraiment un problème et qu’il faut consulter un médecin de l’hôpital. Pas pour un suivi psychologique, mais pour un suivi tout bête, avec des médicaments et toutes ces bêtises. Peut-être pour arrêter tes maux de ventre, tes migraines. Quelque chose de vraiment trivial, mais qui te simplifierait grandement la vie. Tu penches la tête, hésitante. Et si ? Non, surtout pas. Tu te résignes. Tu ne peux pas leur donner d’analyses ou accepter de les suivre. Ils sauraient. Et tu ne peux résolument pas admettre ça. C’est tout bonnement impossible. Comment serait ta vie après cette découverte ? Et en plus, si avant ça tu es sous médicaments pour ta bipolarité. Encore plus simple à trouver. Haha, kaboom. Le jeune médecin, fille d’une ancienne eiseinin brillante, qui souffre de plusieurs troubles. Drôle, hein ? Celle qui soigne et qui, finalement, a besoin d’être soignée. Quel magnifique paradoxe.

Cette réflexion fait pencher la balance. La réponse est non. Tu ne veux pas aller à l’hôpital pour être soignée, mais pour y soigner. Il ne faut pas inverser les rôles, hein ? Et puis, maintenant que tu t’y trouves, autant continuer ton chemin et ne pas repartir en arrière. Ce serait un peu idiot. Mais juste un peu. Alors, tu avances, tu entres dans le grand bâtiment et là, tu t’arrêtes. Tu regardes alentour. Toujours les mêmes personnes. Tous les jours. Sauf là-bas, à l’accueil. Il y a cette fille, que tu ne connais pas, mais qui a l’air de chercher quelque chose que la réceptionniste ne peut lui donner. Bah. Comme toujours. Tu plaques ton habituel sourire sur tes lèvres et tu avances. Encore une nouvelle journée, longue et barbante. Mais tu courbes l’échine. Tu es habituée, à force. En réalité, tu n’es pas à l’hôpital pour y rester. Tu viens ici pour perfectionner ta maîtrise de la médecine. Et parce que certains de ces gens connaissaient ta mère. Et son supérieur, dont le neveu t’enseigne les arts médicaux. Enfin, il dit être son neveu, tu ne sais pas si c’est vrai. Tu espères juste qu’il te parlera encore davantage de son cher oncle car, pour l’instant, il n’a pas beaucoup parlé.

Tu passes devant lui, ne lui adressant rien de plus que ce sempiternel ris déjà dessiné sur ton visage. Il ne te parle pas, et cela t’arrange. Tu n’as pas vraiment envie de faire la parlotte, surtout pas avec lui. Pas ce matin. Il est mignon, mais terriblement lourd et, c’en devient vite désagréable.
Tu poses deux ou trois affaires et repars, sans rien lui dire. Ce mutisme ne te gêne plus. Tu sais qu’il tire la tête, mais tu ne veux pas rester avec lui. Il a beau être gentil et compréhensif, il reste un homme et tu ne peux pas lui faire confiance.

Tu sors de l’hôpital. Ce n’est pas encore le moment de travailler, c’est bien pour cela que Lau n’a rien dit. Il ne te retient pas, généralement. Il sait que tu fais toujours ça. La seule fois qu’il a tenté de t’en empêcher, tu l’as violemment envoyé chier. Depuis, il ne te dérange plus. Pour cela, tu l’aimes bien. Mais c’est tout.
Une fois dehors, tu la remarques. Elle. La fille de l’accueil. Elle est seule et a l’air un peu triste. Tu t’en approches. Après tout, ça ne te gêne pas, c’est une femme. À moins qu’elle ne … Non, non, non ! Tu cesses très vite de penser à ça et tu vas jusqu’à elle. Tu lui souris, et d’une voix douce et avenante, tu prends la parole.

    — Bonjour ! ~ Je vous ai vue à l’accueil. Vous cherchiez quelque chose dans notre enceinte ? Peut-être suis-je en mesure de vous aider ?

Tu la regardes, toujours aussi souriante, avant de tilter. Reprenons : Tu es une jeune demoiselle qui sort de l’hôpital et accoste comme ça une autre demoiselle qui ne sait absolument rien de toi. Ça se trouve, tu es une folle évadée de l’asile qui prend son rôle trop à cœur. Oh, ce serait dommage qu’elle pense ça, tu ne crois pas ? Alors tu réfléchis un instant, puis tu recommences, en te rattrapant au mieux.

    — Oh, pardon, j’oubliais. Je suis l’apprentie médecin Amasa, et j’erre souvent dans les couloirs de l’hôpital, entre deux exercices avec mon professeur. Je connais quelques petites choses intéressantes à propos de cet endroit, des anecdotes ridicules aux histoires les plus croustillantes.

Ton sourire simple et poli s’est transformé en un ris amusé d’enfant. Une femme d’à peu près ton âge se tient devant toi, tu penses que vous pouvez faire la parlotte. Après tout, pourquoi pas ? Pour une fois que tu ne prends pas tes jambes à ton cou quand tu croises quelqu’un … Tu espères juste que ce n’est pas une idiote qui va te snober violemment, autrement, tu ne sais pas comment tu pourrais réagir. Mal, c’est sûr, mais à quel point ?
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyMar 26 Mar 2013 - 13:55

Désolée de l’attente.

    Je ne pense pas que le directeur de l’hôpital acceptera de me transmettre ce genre d’informations. Je ne m’étais jamais intéressée à la médecine, mais j’avais quelques bases à propos des principales valeurs médicales. L’une d’elle concernait le secret. J’avais lu, une fois, que le secret couvre tout ce qui est venu à la connaissance du médecin dans l'exercice de sa profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui a été confié, mais aussi ce qu'il a vu, entendu ou compris. Le directeur était un médecin différent, car ses confrères sont sous sa direction, et donc par extension, sous sa protection. La divulgation des informations relatant d’un ancien médecin était-elle également liée au secret ? Je l’ignorais, mais je ne pense pas qu’une personne aussi importante se soucie des affaires de famille d’une jeune Chûnin. Il n’accepterait peut-être même pas de me recevoir.

    — Bonjour ! ~ Je vous ai vue à l’accueil. Vous cherchiez quelque chose dans notre enceinte ? Peut-être suis-je en mesure de vous aider ?

    Totalement perdue dans mes pensées – cela m’arrivait de plus en plus en ce moment, ignorant par la même entièrement le monde qui m’entourait – je n’avais pas remarqué l’arrivée de cette jeune femme. Très jolie, bien formée, au visage doux, chaleureux et souriant. Une espèce de représentation angélique que les hommes devaient s’arracher, et qui, en temps normal, s’en amusait, se faisant belle et jouant avec les sentiments de ces messieurs dès que faire se peut. Je ne savais pas qui elle était, mais elle savait déjà pourquoi j’étais là. Je serrais les dents : je connaissais le prix de l’information, aussi futile soit-elle. En avoir plus que son interlocuteur et sur son interlocuteur permettait bien souvent de parvenir à ses fins.

    - Heu… Je…
    — Oh, pardon, j’oubliais. Je suis l’apprentie médecin Amasa, et j’erre souvent dans les couloirs de l’hôpital, entre deux exercices avec mon professeur. Je connais quelques petites choses intéressantes à propos de cet endroit, des anecdotes ridicules aux histoires les plus croustillantes.

    Mon regard s’illumina, et mon sourire revint tout à coup, ce même sourire joyeux qui ne me servait qu’à dissimuler à chaque fois. Même si Amasa n’était qu’un apprenti médecin, elle avait l’avantage de pouvoir entrer en contact avec certaines personnes de l’hôpital que je ne pourrais jamais voir : comme le directeur. Et puis, elle dit connaître certaines informations. Je doutais qu’elle possède celle que je voulais, le Solari étant parti depuis plusieurs années, mais quand bien même. Après tout, j’ai appris l’existence de ce médecin grâce à une guerre perdue. L’effet papillon peut parfois accomplir des choses stupéfiantes.

    - Enchantée ! Je m’appelle Krystal ! Oui effectivement, je cherche un médecin appartenant à ma famille. C’est heu… Mon… Mon oncle par alliance. Et j’aimerai le retrouver. Je sais qu’il a travaillé ici, mais il a quitté Konoha il y a un petit moment maintenant. J’aurai pensé que l’hôpital savait où il était allé…

    En avais-je trop dit ? Non. En fait, je n’en avais pas dit assez. Je n’aimais pas ça, je n’aimais pas admettre mon lien avec les Solaris, mais il est évident que personne ne m’aidera, ni ne pourra m’aider, s’ils ne savent pas que je recherche un Solari. Je savais que ce jour arriverait, je savais que je devrais un jour clamer mon appartenance à ce clan. Jusque-là, j’avais été vague, je n’avais jamais évoqué leur nom ou seulement sous la contrainte. Je ne m’étais jamais proclamée Solari. Pourtant, je le devais si je voulais qu’elle m’aide. Et puis, elle semble jeune, elle n’en a jamais sans doute entendu parler. Elle ne peut pas connaître tout ce qui se cache derrière tout ça.

    - En fait, je voudrais des informations sur le Docteur Solari.
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyVen 29 Mar 2013 - 21:40

Et pouf. T’as déboulé comme une fleur et tu l’as surprise. Regarde-là, on dirait qu’elle a vu un fantôme, la midinette. Tu la sens un peu gênée, voire perdue. Mais tu souris toujours, pour ne pas lui faire peur. Tu t’es présentée sous ton nom de docteur, sans même lui donner ton prénom. Ce n’est pas impoli, c’est juste que tu suis la coutume. Peut-être pourras-tu lui parler plus librement par la suite mais, en attendant, bien qu’elle soit, tu ne lui fais pas totalement confiance. Et puis, certes, tu es apte à délivrer de petites anecdotes drôles à propos de cet hôpital, mais ça ne signifie pas que tu peux lui parler de tout. Secret médical, comme ils se plaisent à l’appeler. Mais tu sais ce que tu fais. Qui plus est, tu ne te sens pas acculée, alors aucun stress ne te fera parler. Ça ira, et tu le sais. Tu te connais bien, à force.

D’un seul coup, tu vois un joli sourire naître sur ses lèvres. Elle semble … Heureuse ? Quelque chose dans ce genre-là. Tu hésites à la croire totalement, pensant que cela est apparu sur son visage seulement parce que tu peux lui donner ce qu’elle est venue chercher. Ou alors, peut-être la rends-tu véritablement joyeuse, ce qui t’étonnerait grandement. Tu ne tentes pas de gratter, la laissant dans sa petite bulle, peut-être que cela lui fait du bien. Tu lui rends son sourire, amenant une mine amusée sur ton visage. Une expression factice, mais que tu maîtrisais à merveille, à force.

Krystal. Une demoiselle cherchant un médecin lié à sa famille. Cela devient de plus en plus intéressant. Tu connais pas mal de monde ici, notamment des personnes qui ne travaillent plus dans ces couloirs. Ceux qui les avaient marqués par leur passage te sont tellement mentionnés qu’à force, tu peux parler de toute leur vie sans te tromper. Certaines zones restent, malgré tout, légèrement floues, mais dans la majorité, tu peux en déballer encore et encore sans aucune peur de donner une information erronée. Tu hoches doucement la tête, écoutant la suite. Étrangement, cette dernière met un certain temps à arriver. La demoiselle semble réfléchir, avant de te donner l’identité de ce fameux médecin.

Et là, tu tombes des nues.
Comment se fait-il que … Alors cette fille est liée à … Non. Tu trouves ça trop gros pour être vrai. Tu te retournes et baisses la tête. Elle est … Lau … C’est tellement impossible, dit comme ça. Et pourtant, il y a des chances que cette femme ne soit pas une menteuse. Et il se peut également que Lau n’en soit pas un. Alors … Alors ils sont proches de loin. Ahah, quel magnifique paradoxe. Tu te retournes et lui adresses un regard des plus particuliers.
    — Je vois de qui vous parlez. Je peux vous dire quelques petites choses sur lui. Ma mère a travaillé avec lui et … En plus d’être très connu au sein de cet hôpital …

Tu soupires doucement. Comment lui dire que ton professeur, ce type un peu fou, est son neveu ? Te croira-t-elle ? Ou alors, passeras-tu pour une menteuse s’il s’agit d’une vraie sornette ? Tu ne sais pas trop, tu hésites. Mais, de toute façon, tu n’as pas le choix. Tu t’es déjà lancée. Et à moins de partir en courant, ce qui te donnerait une sacrée image, pour une médecin, tu ne peux plus revenir en arrière. Et encore. Même si tu prenais tes jambes à ton cou, cela ne servirait à rien. Alors tu plonges. Tant pis pour le reste.
    — Mon professeur dit être son neveu, et sait pas mal de choses à son sujet. Peut-être a-t-il eu vent de sa destination ? Je sais qu’apparemment, il a quitté Konoha suite à une grosse crise et souhaitait prendre du repos, loin de tout. Mais je ne peux vous en dire plus, malheureusement.

Puis, tu réfléchis un instant. Cette fille est donc la nièce, à l’instar de Lau, de ce cher médecin. Elle en sait peut-être un rayon à son propos. Elle n’a peut-être pas connaissance de son lieu de résidence actuel, mais doit en savoir davantage quant à son passé, ou autre chose.
    — C’était un excellent médecin. Tout le monde le considérait comme bon et à l’écoute de ses patients. Ma mère a travaillé avec cet homme. Pourtant, du jour au lendemain, ils ont découvert un changement drastique de comportement. Cela est resté inexplicable aux yeux du personnel. Peut-être que l’administration en sait plus ? Savez-vous …

Tu hésites. Personnel ? Trop personnel ? Oh puis merde, hein. Au diable les conventions. Tu reprends.
    — Savez-vous quelque chose à propos de cette histoire ?

Ça, c’est fait. Va-t-elle accepter de te répondre ? Tu n’en sais rien. Tu aimerais bien, mais tu as conscience que cette histoire a ce côté secret, qu’elle ne peut être dévoilée à n’importe qui pour n’importe quelle raison. Alors si elle ne répond pas, tu peux le comprendre.
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyJeu 4 Avr 2013 - 14:01

    Elle aurait pu continuer à parler des heures entières, je n’aurai plus rien écouté que cette bombe qu’elle venait de me lâcher. Sa phrase explosa dans ma tête, et retentit pendant quelques secondes. Je ne prêtai même pas attention à ce qu’elle me disait après. Mon cœur battait très vite, et je sentais mes bras s’engourdir et commencer légèrement à trembler par eux-mêmes. Je connaissais cette sensation, je la vivais régulièrement quand le silence de ma grande maison devenait trop oppressant, et lorsque je faisais des crises d’angoisse. En faisais-je une ? Etais-je en train d’angoisser sur le fait qu’il restait plus d’un Solari à Konoha ? Non, il ne fallait pas. Pas devant elle. Il ne fallait pas l’inquiéter. Il ne fallait pas qu’elle prenne peur. En presque quatre ans, c’était la seule information pertinente que j’avais reçu : sa mère a travaillé avec lui, et son professeur se dit être un de ses neveux.

    Je reprenais rapidement mes esprits, mon cœur battant toujours très fort. J’avais des tas de questions à lui poser, mais mon but devait rester un minimum caché. Un changement de comportement drastique ? Tu m’étonnes, quatre personnes venaient d’être tuées pour avoir fait ce qu’il cachait aux yeux de tous. La peur, la honte, l’angoisse et l’insécurité permanente devaient sans doute le rendre mal à l’aise. C’est ce qui est arrivé pour beaucoup de ceux de mon clan. La peur des représailles, que ce soit de moi ou des autorités de Konoha. Je ne me considère pas comme une justicière, j’ai appris et compris avec le temps que ce que j’avais fait avait été sur le coup de l’émotion. Je ne pense pas que j’aurai tué plus de personnes que je l’ai déjà fait.

    U
    ne autre pensée me traversa l’esprit. Mes parents étaient « chefs » de clan, et au sein des Solaris, tout le monde a appris ce qu’a fait leur fille. J’étais connue, puisque j’étais prédestinée à en reprendre les rênes. Ce qui signifie que ce médecin savait que j’étais en ville, savait que j’étais restée, et connaissait donc mon prénom. Il ne pouvait rien en faire en l’état, mais savoir que durant toutes ces années, le plus grand secret de ma vie était su par au moins une personne me glaçait le sang. Le jour où il se retrouverait devant moi, nul doute qu’il se souviendra de ce que j’ai fait et de qui je suis… Obtenir des informations n’allait pas être chose aisée.

    Je regardai le médecin, toujours en souriant. Je devais la jouer finement si je ne voulais pas l’effrayer.

    - Oh ! On a eu un drame familial assez grave, je vous passe les détails. C’est pour cela que la plupart d’entre nous ont décidé de quitter le village. Dans ce genre de cas, on a besoin de s’émanciper, d’échapper à ces souvenirs douloureux qui nous reviennent dès qu’on s’y attend le moins.

    P
    aradoxe. En parler me les ravive, évidemment. Je garde mon sourire, mais je le sens plus triste, moins enjoué. J’étais à quelques mètres d’un membre de mon clan. Ou qui s’en réclame, en tout cas. Je n’ai jamais été aussi proche d’un d’entre eux depuis des années, et je n’ai pas été aussi proche d’une vérité depuis très longtemps. Pourtant, je ne m’étais pas sentie aussi éloignée de mon but depuis longtemps. Pour la simple et bonne raison que je m’étais évertuée à les retrouver, mais pas à savoir quoi leur dire ou leur demander. Son professeur n’était sans doute pour rien dans le meurtre d’Heiji, mais il restait un Solari, et il était, qui plus est, resté alors que tous les autres étaient partis. Qu’est-ce que je devrai lui dire ? Qu’est-ce que celle qui est responsable de la décimation de son clan devrait dire ? Je ne le connais pas, il ne me connaît sans doute que de nom, mais s’il n’a rien fait, ou s’il n’était qu’un enfant au moment du drame, j’ai sans doute impacté grandement sur sa vie.

    J’essayai tant bien que mal de retrouver mon sourire enjoué. Je n’étais qu’aux prémices de ce que je voulais savoir de ce jeune médecin.

    - Vous dites que votre professeur est l’un de ses neveux ? Comment s’appelle-t-il ? Je le connais peut-être !

    Je ne le connaissais pas, c’était certain. Je n’avais jamais prêté aucune attention aux Solaris, tant leur culte et leur idéologie était ridicule. Je connaissais ma famille directe, je connaissais Heiji et sa famille et quelques grands noms, mais cela s’arrêtait là. Si ce médecin m’avait été familier, nul doute que j’aurais su qu’il était resté au village.

    - Et c’est possible de le rencontrer ?
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyDim 7 Avr 2013 - 16:57

Tu ne la connais pas, tu ne sais rien d’elle. Cette fille est arrivée de nulle part et a dit être la nièce d’un grand médecin qui travaillait auparavant avec ta mère. En plus de cela, elle le cherche. Krystal. Une jeune inconnue, plutôt jolie, qui avait quelque chose d’étrange dans son sourire. Quelque chose d’imperceptible et de pas bien dérangeant, comme un cumulus cachant le Soleil, mais quelque chose de bien présent, qui existe malgré tout ce qu’on peut en dire. Tu ne relèves pas, peut-être ne veut-elle pas en parler. Tu te contentes de répondre chaleureusement à son sourire.

Elle t’explique en quelques mots la disparition de son oncle. Un drame familial. Alors les hommes fuient lorsqu’une bombe explose au cœur de leurs origines ? Toujours ? Cela te rappelle étrangement ton père, bien que lui agissait dans le seul but de tout détruire. Il était l’explosif à retardement, vous étiez les détonateurs. Et finalement, vous avez fui. Tu soupires. Cette histoire est compliquée, bien plus que tu n’oses te l’imaginer. Cette jeune fille a dû traverser bien des épreuves, pour que son oncle finisse par s’exiler. Ce n’est peut-être pas une tragédie telle que la tienne. Tu secoues la tête et chasses ces mauvais songes, cela ne te regarde pas. Tu te contenteras seulement de faire ton maximum pour l’aider.

La conversation dérive alors sur Lau. Si elle le connaît ? Tu ne le sais pas vraiment, il ne t’a jamais parlé d’une cousine, d’une sœur ou d’un autre membre de sa famille. Tu n’as appris l’existence que de son oncle, et encore, il y a tellement de nuages autour de ce personnage que tu ne peux même pas dire que tu saches quoi que ce soit d’intéressant à son propos. M’enfin. Il est peut-être temps de parler de cet étrange docteur à quelqu’un d’autre, non ?
    — Il s’appelle Lau. Il ne m’a jamais donné son nom de famille, comme il ne le donne à personne. Peut-être est-ce un moyen de s’écarter de ce drame familial, je n’en sais rien. Il ne vous a jamais mentionnée au cours de nos conversations. Peut-être le connaissez-vous, lui, en tous les cas, j’en doute.

Autant être cash et rapide. Vient alors la question fatidique. Rencontrer Lau. Cette fille ne craignait rien pour retrouver son passé, apparemment. Tu penches doucement la tête, en réfléchissant un instant. Tu ne sais pas trop s’il acceptera de voir quelqu’un d’étranger, qui ne traîne que rarement à l’hôpital, mais tu ne peux pas lui refuser cela. Surtout que tu t’es portée volontaire pour l’aider. Il faut que tu ailles jusqu’au bout de ta démarche. Tu hoches la tête et lui sommes de te suivre. Il est temps que Lau en dise un peu plus, et que ta curiosité soit satisfaite. À moins qu’il ne te vire de la salle au moment des « retrouvailles ». Oh ce que cela t’agacerait ! Mais tu es certaine qu’il le fera.

Vous entrez doucement dans la pièce. Il se retourne, un grand sourire taquin sur les lèvres. Quand il voit la jeune femme à tes côtés, rapidement, son ris s’efface et il devient plus méchant, sur la défensive. Son regard s’assombrit directement. Il la connaît. Tu en es sûre. Il vient se caler contre le bureau et joint ses bras sur sa poitrine.
    — Qu’est-ce que tu me veux ?, lui lance-t-il méchamment.

Tu ne l’as jamais vu ainsi. Tu te demandes quelle mouche a bien pu le piquer. Tu ne sais pas ce qui peut bien se tramer dans sa tête, et ça t’intéresse grandement. Tu restes non-loin de Krystal, pour ne pas qu’il lui jette le premier vase de la pièce, mais restes silencieuse, pour ne pas attiser davantage la flamme qui brûle dans ses prunelles andrinoples, histoire de ne pas t’attirer ses lasers brûlants.

Peut-être as-tu commis une belle erreur en agissant ainsi, Hime …
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyVen 12 Avr 2013 - 15:39

    Lau ? Je n’en ai jamais entendu parler, mais on ne se réclame pas du clan Solari sans en être réellement tributaire. Un clan inconnu, n’ayant rien fait pour le village, n’ayant participé à aucune des phases importantes : si l’on veut mentir sur son identité, on s’arrange pour que ce ne soit pas aussi facilement vérifiable. Alors, oui, il y avait de fortes chances qu’il appartienne à mon clan. Je sentais les tremblements me gagnaient. Je sentais m’approcher de quelque chose, je sentais que mes longues recherches aboutissaient enfin à quelque chose.

    Le médecin m’emmena à travers le dédale de couloirs de l’hôpital. Je le savais grand, mais le chemin menant au bureau de son professeur me sembla interminable. Un chemin durant lequel je préparais mon discours, ajustais mes tons : mais quoique je pouvais penser à dire, rien ne me semblait assez percutant, ou assez pertinent, ou assez complet. Il connaissait le médecin dont Suguato avait parlé, il le connaissait même très bien. J’avais des milliers de questions à lui poser. Mais je ne pourrais sans doute pas : s’il est resté, en cachant à tout prix son appartenance aux Solaris, c’est qu’il avait peur. Peur de moi, ou des représailles qui découlaient de ce drame ? Je ne le savais pas, mais je comptais bien le savoir. Pendant toutes ces années, j’ai vécu en pensant que j’étais la seule à être restée, mentant et manipulant sur mon nom, sûre de mes faits, et sûre de mes gestes. Alors que, bien planqué derrière un bureau et une blouse blanche, ce Lau riait en silence de mes mensonges, car lui connaissait la vérité.

    On arriva devant la porte du bureau. Aucune allusion à son nom de famille, rien. Il faisait réellement tout pour le cacher. Et de là se soulevèrent d’autres questions : comment a-t-il pu devenir un aussi grand médecin – assez pour posséder son propre bureau – sans jamais avoir à donner son nom de famille ? J’avais confiance en Suguato, si Lau avait dû donner au palais de l’Hokage son nom de famille, il m’en aurait parlé. Deux réponses sont probables : soit Masao Nikkou, le précédent Hokage, a accepté de cacher cette identité volontairement, soit c’était le directeur de l’hôpital, celui qui engageait Lau, qui acceptait de garder sous silence ce renseignement. Deux nouvelles personnes à rencontrer… Décidément, cette affaire prenait des proportions inattendues. Comment est-ce que la torture d’un jeune garçon pouvait engendrer autant de complications ?

    Le docteur Amasa ouvrit la porte, et il m’apparut. Albinos, une crinière assez conséquente de cheveux sur la tête, et souriant. Le stéréotype du bon médecin ayant dévoué sa vie à son métier. Il fixa son élève, puis me regarda, perdant tout sourire. J’avalai ma salive, difficilement, ma gorge étant plus nouée que jamais. Sa réaction est sans équivoque : il sait qui je suis. Je ne dois pas l’effrayer, je ne dois pas perdre de vu mon objectif principal, mais pourtant… J’ai tellement envie de lui sauter dessus, de l’étrangler, et de lui coller une flèche entre les deux yeux. J’ai tellement envie de le torturer, comme son oncle et sa famille ont torturé la personne que j’aimais le plus. J’ai envie de le faire supplier de lui laisser la vie sauve, qu’il me dise qu’il est désolé, j’ai envie de lui faire vivre ce que ce gamin de dix ans a subi tout au long de sa courte vie.

    Mais la raison me reprit rapidement. Qu’est-ce que je lui voulais ? Tellement de choses. Un silence tendu et pensant s’installa dans la pièce. J’en avais presque oublié la présence du jeune médecin à mes côtés. Le bureau lui-même semblait avoir disparu. Il ne restait que lui et moi, seuls, face à face.

    - Je…

    Ma voix est rauque, ma gorge nouée semble ne pas être d’accord avec ce que mon cœur et ma tête veulent dire. Ma vue se trouble. Non, il ne faut pas que je craque. Il ne faut pas lui laisser l’occasion de m’atteindre. Il ne faut pas relâcher si près du but, pas après toutes ces années de dur labeur à essayer de dénicher la plus petite information. Je reprends ma respiration, une grande respiration, celles qui vous font ravaler les boules à la gorge.

    - En fait, je suis venue te parler de ton oncle. Sois honnête et franc, et crois-moi que ta vie misérable de médecin planqué pourra continuer.

    Je ne savais pas comment m’adresser à lui. La situation normale aurait exigé d’être polie et respectueuse. Mais ce n’était pas le cas. Et je n’en avais pas envie, pas le moins du monde. Mon sourire de façade avait totalement disparu, j’étais moi-même, enfin. La personne meurtrie et déchirée que les Solaris avaient fait de moi venait de se réveiller, et se rendormira dès que je sortirai de ce bureau. Je m’avançai vers le bureau, et posai mes mains sur ce dernier, me rapprochant de Lau un peu plus.

    - Il y a un peu plus de quatre ans, les Solaris ont quitté Konoha après que j’en ai tué quatre pour la mort d’Heiji. Ne fais pas l’innocent, si tu sais qui je suis, tu sais ce que j’ai fait. Durant toutes ces années, j’ai cherché, j’ai essayé de comprendre, j’ai enquêté. Tu es un Solari, tu dois donc connaître l’existence de leur pouvoir, n’est-ce pas ? Tu es un Solari, tu as été élevé comme je l’ai été, Docteur Lau, n’essaie donc pas de me mentir.

    Mon ton n’avait rien d’aimable, au contraire. Il était froid, agressif, direct.

    - Mon enquête m’a mené à apprendre l’existence du médecin qui est, apparemment, ton mentor, et qui était un proche de mes parents et de ceux d’Heiji, qui était torturé depuis sa jeune enfance. Les rapports d’autopsie que l’Hokage m’a fourni l’affirment.

    Je repris ma respiration. La haine et la rage commençaient à m’envahir : je n’arrivais pas à parler de ce qu’avait vécu ce jeune garçon sans m’emporter. Mais encore une fois, je devais garder un certain contrôle sur moi-même.

    - Ces torturent ont cependant étaient soignés, et pas à l’hôpital, signifiant sans doute que le Docteur Solari – et peut-être son assistant, du coup – l’ont non seulement pseudo-soigné suite aux coups qu’il prenait, mais ont également caché au monde entier ce que ce gamin subissait.

    Je croisai les bras sur ma poitrine, fixant toujours le docteur d’un regard noir et mauvais. Je marquai un temps, lui laissant digérer tout ce que je venais de dire. L’assistant dont je parlais, c’était bien évidemment lui. Prêcher le faux pour avoir le vrai est une technique commune : rien n’affirmait que je n’avais, avant la rencontre avec le docteur Amasa, jamais entendu parlé de lui.

    - J’ai donc deux questions à te poser, Docteur Lau. Que sais-tu de ces tortures, et surtout, que sais-tu à propos du pouvoir des Solaris ?

    Vas-y, je t’écoute, Lau. Et ne t’avises pas de me mentir…
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyLun 22 Avr 2013 - 18:02

Un p’tit tour dans la tête de Lau ? ~ ♫

    Je la regarde. Cette demoiselle m’amuse. Hime m’a donc amené une nouvelle rebelle ? Que vais-je infliger à cette petite fille ? Quelle punition, pour s’être opposée à Papa ? Non mais vraiment, elle s’attend à quoi ? Que je me pisse dessus et que je fonde en larmes ? Cette pauvre gamine sortie de je ne sais où ? Et la marmotte, elle le fout où le chocolat ? Dans son cul ? Ouais, sûrement. Ahah. Elle me fait beaucoup rire.

Un grand sourire naît sur ses lèvres. Il la toise. La fixe avec des yeux méchants, presque noirs de haine. Pourtant, parmi l’animosité se trouve une once de malice. D’amusement. Oui, Lau est sur son terrain, dans son propre cabinet. Cette jeune femme, sortie d’on-ne-sait-où, lui rappelle bien des gens. Bien sûr, qu’il la connaît. Au sein de son clan, elle a une réputation qui n’est pas à refaire. Sincèrement, qui n’a jamais eu vent de l’histoire de Solari Krystal, celle qui a réduit à néant tout un pan de sa propre famille ? Surtout qu’elle a agi pour des histoires assez habituelles dans ce cocon. M’enfin. Il soupire et pose ses prunelles sur Hime, qui comprend rapidement que cette zone est désormais risquée. De fait, elle sort rapidement.

    Je lui fais un petit clin d’œil rassurant. Je sais ô combien ma petite apprentie ne supporte pas qu’une personne vienne me chercher des noises. Mais eh, je suis populaire, c’est pas de ma faute si elles se jettent toutes à mes pieds ! Je n’ai jamais rien demandé, moi. Je veux seulement mener une vie tranquille au sein de cet hôpital. Oublier ? Je n’ai rien à oublier. Je suis Lau. J’ai toujours été ce médecin un peu fou que tout le monde connaît. À l’époque des Solari, je me démarquais déjà comme étant fidèle à moi-même, terrifiant et attachant à la fois. Je suis juste moi. Et cette petite peste vient empiéter sur mon territoire en se prenant pour la plus forte. Sauf qu’elle ne vaut rien.
    — Et tu t’attendais à une réponse, en plus ?

Le dédain. C’est horrible, mais c’est divin. Oui, Lau est quelqu’un d’immonde, d’insupportable, qui emmerde les gens juste pour son petit plaisir. Mais généralement ils le lui rendent bien. Il adore créer de véritables conflits, en s’essuyant les mains de ce chaos, repartant tranquillement dans son bureau sans n’avoir vu ne serait-ce qu’une flamme du brasier dont il était les étincelles. Cette femme, Krystal, semble être le parfait silex pour allumer un gigantesque incendie. Autant dire que notre docteur va beaucoup, oh oui, beaucoup s’amuser.

    — Tu déboules dans mon bureau comme une furie, tu me parles en montant sur tes grands chevaux et tu t’attends à ce que je te déballe toute ma vie ? Mais ma petite, t’as rien compris ? Je te rappelle que tu es la meurtrière de tout ce beau monde, alors tu n’es pas dans ton droit.

Facepalm. Sa main monte sur son front et il pousse un long soupir, avant de se mettre à rire. Il repousse une mèche de cheveux et reprend, toujours aussi amusé.

    — Tu es surtout venue ici pour faire ton petit spectacle, c’est ça ? Tu devais t’attendre à ce que je garde le silence sur ces sombres histoires qui nous unissent … Eh ouais ma p’tite femme, ce qui est con pour toi c’est que … Nous sommes reliés ! Et que tu ne pourras jamais faire fi de cette réalité ! Tu es une Solari. Malgré ce que tu crois, tu es la pire de toute. L’assassin qui a sévi sur sa propre famille pour des intérêts plus qu’idiots. Qui te dit que derrière tout ça ne se cache pas quelque chose de plus complexe, qu’il n’y a pas de vraies raisons ? Toi tu as juste raisonné de manière idiote, en plongeant tête baissée dans le gouffre de la haine, de la rancune.

Il n’est pas agacé, ni gêné. Au contraire. Son petit manège l’amuse, les dadas tournent lentement, dans un rythme régulier, satisfaisant. Ses prunelles andrinoples suivent le mouvement sans se lasser, comme un enfant. Il continue, les suivant du regard, attendri.

    — Tu ne sauras rien, absolument rien, car tu ne le mérites pas. Un jour, peut-être, la vérité éclatera. Mais ce jour-là, nous serons sous terre, toi comme moi. N’espère pas obtenir quoi que ce soit de moi, même sous la torture. Ces histoires ne te concernent pas et ne t’ont jamais concernée. Tu l’aurais su, si tu avais laissé les choses se faire. Mais t’as préféré compromettre l’équilibre. Aujourd’hui, il n’y a plus personne. Juste toi, kunoichi de Konoha, et moi, médecin. Nos rapports s’arrêtent ici.

Beaucoup plus sérieux. Et pourtant pas impliqué. Il pourrait exploser de rire là tout de suite, mais les dadas se sont arrêtés. Le jeu n’est plus amusant.

    — Autre chose ?
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyVen 26 Avr 2013 - 15:56

AHAHAHA JE L'AI ENFIN PLACE




    Le silence. L’affreux silence qui m’avait hanté toutes ces années et que je venais à peine de réussir à vaincre avait tout à coup refait surface. Je venais à peine de recommencer à vivre, car oui, depuis la dissolution des Solaris, je survivais. Il y a des blessures qui ne pleurent qu’à l’intérieur. Ce Lau, ce dernier Solari encore à Konoha, comment osait-il ? Comment pouvait-il me sortir tout ça, sachant pertinemment tout ce que j’ai subi, tout ce que j’ai traversé, et tout ce que j’ai fait ? Oui, j’en suis consciente, je suis la pire shinobi que le clan ait porté. Je n’ai pas attendu les conseils éclairés d’un médecin pour le savoir. Qui sur cette planète peut dire qu’il a tué ses parents, sans remord, et entraîné la décimation de tout un clan ? Peu de gens.

    Pourtant, malgré cette conscience éclairée que j’avais sur moi-même, ce qu’il disait me mettait hors de moi. J’avais envie d’hurler, de le tuer, de casser tout ce qui est possible et imaginable dans ce bureau. Vous connaissez cette sensation ? Cette sensation qu’il n’existe plus rien d’autre que vous et la personne à qui vous parlez ? C’est exactement ce qu’il se passait. Lau, rayonnant d’arrogance, moi, la tête baissée, et du noir. Juste du noir. Le bureau avait disparu. Le docteur Amasa avait disparu. La lumière même avait cessé d’éclairer autre chose que nous deux. Je serrai les poings. « Autre chose », Lau ?

    J’avais perdu tout sourire. J’avais perdu l’envie de faire semblant. J’avais perdu l’envie d’être la Krystal que j’avais façonné toutes ces années. J’avais perdu tout le contrôle que j’avais réussi à avoir sur moi. J’avais perdu tous les préceptes et principes que je m’étais donnée depuis la mort d’Heiji. J’avais perdu, l’espace de cet instant, le nom de Kamikoru.

    Krystal Solari. La meurtrière et la criminelle. Voilà ce que j’étais redevenue.

    Mes yeux remplis de rage se levèrent enfin du sol, pour fixer le médecin d’un air glacial, froid et meurtrier. J’enviais sa mort. Une voix me hurlait de l’achever, sur le champ. Cette même voix qui m’avait hurlé, cinq ans auparavant, de tuer ces quatre personnes. Mais je n’étais plus la même. Je ne céderais plus à l’appel sinistre de ce hurlement. J’étais devenue plus forte, et même si j’avais perdu tout ce pourquoi je m’étais battue, je restais maîtresse de moi-même. Ou presque. Le cliché du ninja en colère, voilà ce que j’étais, là de suite. Du chakra m’entourait, inutilement perdu dans aucune technique. Il faisait juste trembler les meubles, et venait se faire écraser certains bibelots des étagères. Mes prunelles mauves devaient sans doute avoir virées au rouge, ou au noir. Jamais je n’avais éprouvé une telle sensation, un tel besoin, une telle soif.

    Xaldin m’avait appris cette technique. Un enchaînement de Taijutsu. Je ne connaissais pas les aptitudes de ce médecin, ni même la puissance qu’il avait. Mais dans mon état, nul doute que la violence de mes coups allait au moins l’ébranler. A toute vitesse, je me propulsai vers lui, enchaînant les coups sans savoir réellement où je les mettais. Je devais même avoir frappé le mur et son bureau, vu l’état de la pièce juste après mon passage. Je le regardais avec dédain et mépris, mais ma voix était calme et doucereuse. Une nouvelle preuve de ma récente aptitude à me contrôler. La voix dans ma tête hurlait, pendant que moi, je parlais.

    - Je ne suis pas la pire, crois-moi. Je ne laissais pas un enfant souffrir, quel qu’en soit la raison.

    A chaque fin de phrase, je tente de lui asséner un nouveau coup. Je le veux suppliant, comme l’enfant qu’il a aidé à torturer toutes ces années a dû l’être pendant que lui et son maître lui prodiguaient des pseudo-soins.

    - On est lié, je suis au courant. Mais ce qui marche dans un sens marche également dans l’autre. Je n’ai rien à perdre, la plupart de mes relations savent que mon clan a été décimé. Qu’en-est-il de toi, Docteur « Lau » ?

    Je me rapprochais de lui, cette rage intense dans le regarde toujours présente.

    - Toi qui n’ose même pas donner ton nom de famille, et qui n’a laissé aucune trace, pas même à l’Hokage, de ton nom d’origine.

    Mes coups se faisaient de plus en plus nombreux, pendant mes phrases. Ils n’étaient pas tous très violents, car je ne voulais pas le blesser trop. Les ennuis qui en auraient découlé auraient pu être réellement problématiques pour la suite.

    - Qu’as-tu à cacher, Lau ? Pourquoi as-tu si honte de te déclarer Solari ? Pourquoi as-tu peur que les hautes instances sachent qu’un médecin fait parti de ce clan, hein ?

    Mon sourire réapparut, mais ce n’était pas le sourire que j’arborais habituellement. C’était un sourire dont la haine et le sadisme s’entremêlaient.

    - A ton avis, qu’adviendra-t-il de toi et de ta carrière si le monde entier savait ce que tu es, et ce que tu as fait, Docteur Lau ?
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyJeu 9 Mai 2013 - 18:33

One of us is going down.

Il la regarde, il sourit. Elle est drôle, très drôle. Cette petite peste qui a réduit à néant tout un univers, qui a posé ses fesses sur un clan entier, sur son cher piédestal, pour se proclamer faucheuse. Reine de la mort. Mais elle ne mérite rien, pas de titre, pas d’applaudissements. Elle n’a fait que les tuer, ces quatre personnes. Et aujourd’hui, le monstre recommence. Assoiffé de sang, il frappe. Aussi fort que possible, il écrase son poing sur sa peau. Lau ? Il rit. Il rit à gorge déployée. C’est tellement drôle. Tellement ironique. Tellement faux. La monstrueuse Krystal, qui se dit avoir grandi, qui cherche des repères pour retrouver des gens de sa famille, pour comprendre. Celle qui a tué et qui est devenue une Konohajin, mais qui ne semble pas avoir retenu la leçon. Oui, elle est drôle. Affreusement drôle. À en avoir mal aux joues.

Le plus amusant, dans cette petite histoire ? Les questions. Cette morale sur les aveux et toutes ces conneries. Mais Lau n’en a rien à foutre, lui, d’être un Solari. Ça ne signifie pas appartenir à la race des chiens, ou des chats, au contraire. Ils n’ont rien à se reprocher, ils sont humains. Parfaitement humains. Et puis. Toutes les personnes ne sont pas les mêmes. Mais Krystal est trop conne pour le comprendre. Beaucoup trop conne.

    — Tu crois que tu me fais peur ? Avec tes petites manies, tes petits coups. T’as des poings de petite fille, ma grande. Tu n’arriveras à rien. Et puis en plus. Avec ta morale à deux balles, t’as cru que j’allais m’énerver ? J’n’ai rien. Rien à me reprocher. Il chope sa main d’un geste très brutal et l’écrase avec la sienne, utilisant l’autre pour parer un nouveau coup. Si les gens ne savent pas qui je suis, c’est parce qu’ils ne le demandent pas. Dans cet hôpital, aux yeux des employés, je m’appelle Lau, et c’est tout. Mais les autorités savent qui je suis. Et je m’en fous, moi. C’est toi qui as foutu la honte aux Solari.

Il la repousse avec une incroyable violence, et se masse doucement les côtes. Il soupire. Cette sale bête commence à lui taper sur le système. Elle vient, pose ses couilles sur la table et tape sur lui. Non mais pour qui se prend cette putain des bas quartiers ? Et les bonnes manières, elle les connaît ? Non. Lau oublie que … Les Solari ne sont que des monstres, que le reste ne leur importe que très peu. C’est con, hein ? Oh, oui, c’est con, terriblement con.

    — Tu es le seul monstre de cette histoire. Personne ne savait rien sur personne avant que toi, toi, sale garce, tu ouvres ta grande gueule de pie. Oooh, la petite pitchoune ne supporte pas qu’on tape sur son petit chéri d’amour ? Han, comme c’est dommage … Et si tu te posais un peu les bonnes questions, pour une fois ? Et si tu te servais de ton cerveau ? Ça ne doit pas être si dur pour toi, si ? À moins que tu ne sois vraiment aussi conne que je le pense, et ça, ça ne m’étonnerait pas. Vu la branche de bras cassés de laquelle tu viens. Et puis. Sérieusement. T’as vraiment, mais vraiment, cru que j’allais dire quoi que ce soit ? C’est une blague ?

Elle est mignonne, non ? Un petit sourire sadique sur un visage dévasté par la haine. C’est doux, c’est beau. Enfin non, c’est juste immonde. Comme elle. Comme ses actes. Comme ses pensées. Le monstre, c’est elle. Lui, il n’en a rien à foutre.

    — Je ne les ai jamais aimés. Ni les tiens, ni les miens. Ils sont tous aussi cons les uns que les autres. Les raisons du sacrifice de ce petit homme ? Mais tu devrais les savoir, non ? Ils le tapaient dans un but bien précis. Tu ne le connais pas ? Oh, mon pauvre amour, c’est dommage … En tous les cas. Ici, et maintenant, il y a moi : Lau. Et toi, Krystal. Ici, et maintenant, il n’y a plus de Solari. Je suis médecin, tu es ninja. Ça ne te suffit pas ? Non ?

Il croise les bras sur sa poitrine et la regarde. Un nouveau sourire naît sur ses lèvres. Il s’apprête à commettre le pire acte encore jamais commis jusque-là. Sa bêtise, sa méchanceté, son sadisme, tout semble grimper à son paroxysme. Il pourrait lui broyer les os un à un, lui flanquer une raclée magistrale, mais non. Au lieu de ça …

    — Si ça ne te suffit pas, recommence. Redeviens le monstre qui a tué tout le monde. Cette pétasse aux grands airs qui se prend pour la reine. Vas-y, tue-moi. Recommence. Encore. Allez, je sais que tu n’attends que ça. De toute façon c’est ce que tu nous réserves à tous, non ? Un châtiment digne des Enfers. La mort, c’est rigolo, tu ne trouves pas ? Tu l’as donnée tellement de fois qu’à force, ça ne doit plus rien te faire, à toi. Toi, le monstre qui tente de se rattacher à la vie, mais qui n’a jamais changé. C’est dans ton sang. Tu es comme eux, pourquoi te voiler la face ? Alors vas-y, tue-moi. Commets l’irréparable, comme tu l’as déjà fait. Et on verra qui de nous deux est le pire.
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptySam 8 Juin 2013 - 12:29

    J’écoutais ses paroles, j’écoutais chaque mot qu’il prononçait, m’imprégnant de chaque phrase. Jamais je ne m’étais sentie aussi mal, mais plus il parlait, plus je sentais la fureur qui m’avait habitée s’en allait.

    Telle que l’on me voit, j’ai été honnête. J’ai cru à la vertu, à la grandeur humaine, comme un martyr croit à son Dieu. J’ai versé plus de larmes sur mon clan que Niobé sur ses filles. Ma jeunesse a été pure comme l’or. Je croyais rêver avant… J’étais heureuse, j’avais le cœur et les mains tranquilles : je n’avais qu’à laisser le soleil se lever et se coucher pour voir fleurir autour de moi toutes les espérances humaines. Les hommes ne m’avaient fait ni bien, ni mal, mais j’étais bonne, et, pour mon plus grand malheur, j’ai voulu être grande. Il faut que je l’avoue, si le devoir m’a poussé à la résolution de tuer les Solaris, l’orgueil m’y a poussé aussi.

    Je travaillais pour Konoha : mais mon orgueil restait solitaire au milieu de tous mes rêves éphémères. Il fallait donc entamer par la ruse un combat singulier avec mon ennemi. Je ne voulais pas soulever les masses, ni conquérir la gloire bavarde paralytique. Je voulais arriver à l’Homme, me prendre en duel contre le dernier des Solaris, le tuer, porter mon kunaï meurtrier sur la tribune et laisser la fumée de la mort de ma victime monter au nez des détracteurs, pour réchauffer leur cervelle embrumée.

    Ce que je suis devenue à cause de cet objectif m’a profondément meurtri, et il y a des blessures dont on ne guérit pas impunément. Je suis devenue distante, cynique, un objet de souffrance et de sadisme. Non, je ne rougis pas : les masques de plâtres n’ont pas de rougeur au service de la honte. J’ai fait ce que j’ai fait.

    Mais aujourd’hui, j’atteins mon but ultime, je suis au terme de ma peine. Le dragon sauvage, quand le chasseur l’abat, n’est pas entouré de plus de filet et de nœuds coulants que j’en ai créés autour de ma cible. Ce cœur est désormais à nue sous ma main : je n’ai qu’à lâcher ma technique pour qu’il y entre.

    Mais au fond, tuer Lau, et les Solaris : est-ce que ça va me rendre meilleure ? Maintenant que je sais de quoi les gens sont capables, vais-je réussir à continuer à vivre parmi eux ? Je ne méprise pas le monde : le tort des historiens et autres scientifiques est de nous les montrer différents de ce qu’il est. La vie est comme une cité : on peut y rester cinquante ou soixante ans sans y voir autre chose que des promenades et des palais. Mais il ne faut pas entrer dans les endroits malfamés, ni s’arrêter, en rentrant chez soi, aux fenêtres des mauvais quartiers. Moi, j’ai pris, dans un but sublime, une route hideuse, et je remarque que tout ressemble à ce que j’ai vu. Je me suis réveillée de mes rêves, rien de plus.

    L’air que ces monstres respirent, je le respire aussi : suis-je un Satan ? Je m’en souviens encore : j’aurais pleuré avec la première personne à qui j’ai menti si elle ne s’était pas mise à rire. Quand j’ai commencé à jouer mon rôle de « Brutus moderne », je marchais dans mes habits neufs de la grande confrérie du sadisme, comme un enfant dans l’armure des géants de la Mythologie. Je croyais que la corruption était une cicatrice, et que seuls les monstres les portaient sur leur front. Tous les masques tombaient devant moi… L’Humanité souleva sa robe, et me montra, comme une adepte digne d’elle, sa monstrueuse nudité. J’ai vu les ninjas tels qu’ils sont, et je me suis dit : pour qui donc est-ce que je travaille ? Lorsque je parcourais les rues, avec mon fantôme de jeunesse à mes côtés, je cherchais les visages qui me donnaient du courage, et je me demandais : quand j’aurais fait ce que j’ai à faire, celui-là en profitera-t-il ? J’ai vu les bons dans leurs domaines, je suis entrée dans les boutiques, j’ai écouté et j’ai guetté. J’ai recueilli les discours des gens du peuple, j’ai vu l’effet que produisaient sur eux les discours des shinobis. J’attendais toujours de l’Humanité qu’elle me fasse voir quelque chose d’honnête… J’observais…

    Le mal existe, mais non sans le bien, tout comme l’ombre existe, mais non sans la lumière, je le sais bien. Ce serait m’insulter que de ne voir en mois qu’une mépriseuse d’Hommes. Je sais parfaitement qu’il y en a des bons, mais à quoi servent-ils ? Que font-ils ? Comment agissent-ils ? Qu’importe que la conscience et les idées soient vivantes, si les bras sont morts. Tout ce que j’ai à voir, aujourd’hui, dans ce bureau, c’est que je suis perdue, et que les Hommes ne m’aideront pas plus qu’ils ne me comprendront. La main qui a soulevé une fois le voile de la vérité ne peut plus le laisser retomber… Elle reste immobile jusqu’à la mort, tenant toujours ce voile terrible, et le soulevant de plus en plus chaque instant, jusqu’à ce que l’Ange du sommeil éternel bouche les yeux du malheureux.

    En effet, toutes les maladies se guérissent, et le masque que je porte est aussi une maladie. Mais il est trop tard, je me suis faite à mon métier. Le mensonge a été pour moi un vêtement, maintenant il est collé à ma peau. Je suis vraiment une souteneuse, et quand je plaisante sur mes pareils, je me sens sérieuse comme la mort au milieu de ma gaieté. Brutus a fait le fou pour tuer César, et ce qui m’étonne en lui, c’est qu’il n’y ait pas laissé la raison.

    Personne ne partageait mes réflexions, mais l’on pourrait se demander pourquoi j’accomplirais cette tâche d’éradiquer les Solaris si je juge moi-même qu’elle est inutile ?

    J’ai été belle, tranquille et vertueuse. Faut-il que je m’empoisonne ? Que je me noie ? Que je sois un spectre, et qu’en frappant sur mon squelette, il n’en sorte aucun son ? Si je suis l’ombre de moi-même, faut-il que je coupe les minces fils qui rattachent mon âme à celle que j’avais autrefois ? Ce meurtre, c’est tout ce qu’il me reste de ma vertu. Je glisse depuis trop longtemps sur un rocher taillé à pic, et cette mission est le seul brin d’herbe auquel j’ai pu accrocher mes ongles. Ce n’est pas parce que je n’ai plus de honte que je n’ai plus d’orgueil. Je ne laisserai pas mourir en silence l’énigme de ma vie. Si je pouvais retrouver ma pureté, je laisserais les Solaris à leur sort. Mais j’ai trop souffert et il est bien trop tard. Lau vient de me confirmer que cela fait trop longtemps que les Solaris me couvrent de boue et d’infamies. J’en ai assez de me voir cracher dessus par des lâches sans nom, qui m’accablent d’insultes dans le dos loin de moi pour éviter de m’affronter, comme ils le devraient. Il faut que le monde sache un peu qui je suis. Que les gens me comprennent on non, qu’ils agissent ou n’agissent pas, j’aurais dit tout ce que j’ai à dire. L’Histoire gardera sur sa joue ma signature marquée en trait de sang. Qu’ils m’appellent comme ils voudront, Krystal, le monstre ou simplement Brutus, je ne veux pas qu’ils m’oublient.

    - Fais et crois ce que tu veux, Docteur Lau. Mais si j’étais toi, je n’irais pas me coucher serein.

    J’avais perdu toute volonté de le battre dès maintenant. Je voulais le faire souffrir, et frapper quand il s’y attendra le moins. Je franchis la porte du bureau, où je retrouvai le docteur Amasa, à qui j’affublai un grand sourire…
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Message(#) Sujet: Re: Le Serment d'Hippocrate (PV) Le Serment d'Hippocrate (PV) EmptyDim 9 Juin 2013 - 21:05

La Haine est un poison qui dévore tout ce qu’il touche. Il suffit qu’elle se pose sur votre bras, qu’elle le remonte et parcourt votre poitrine, pour que vous y succombiez. La Haine est douce, chaleureuse, elle est la paix pour ceux qui ont perdu l’amour. Le réconfort des damnés, qui savent pertinemment qu’ils n’obtiendront plus rien de la vie. La Haine est le courage des faibles. Celle qui autorise tous ceux qui se sont perdus à battre encore. À mener une vie de paria dans un monde fermé. Elle est celle qui donne la force aux faibles, et leur autorise à récupérer leur souffle perdu. La Haine est sainte, agréable. Beaucoup de personnes aiment la Haine. Lau ? Il n’en a que faire. Il n’est ni aimant, ni aimé ; comme il n’est pas haïssable, ni haïssant. Ce n’est ni un ange, ni un démon. Juste la folle neutralité, qui a l’audace de s’opposer à l’Amour comme à la Haine, en lui crachant toute sa provocation au visage. Il est le Mal incarné, celui qui se moque du monde et le vit bien. Il est affranchi. Il n’a pas peur de mourir, et ne se plaît pas forcément à vivre. Alors, si Krystal l’avait tué, tant pis.

Pourtant, elle n’a rien fait. Elle a juste décidé de reculer, et de lâcher une menace insensée, inutile. Qu’elle prolifère, il n’en a que faire. Cette scène est part d’une grande comédie, qu’il vit au quotidien, et qui ne lui fait plus peur. Descendre aux Enfers ou monter au Paradis, peu lui importe. Qu’elle plante un couteau dans ses entrailles ne lui importe pas non plus. Si certaines âmes fragiles tremblent face à la mort, lui s’en contrefout. Il l’a déjà apprivoisée, cette belle connasse. Il en a fait son chien de garde. Il se rit d’elle, et s’amuse à la contourner encore et encore. Cette fois-ci est une nouvelle part de son petit manège. Un manège qui tourne, et ne s’arrêtera jamais. Il sourit, et repart du bureau, tranquillement.

    — Au revoir ! ♪

Elle part, jolie petite histoire.


***

Tu as l’impression d’attendre depuis une éternité. Tu ne sais pas ce qui se trame là-dedans, mais tu n’as pas confiance. L’atmosphère s’est chargée d’un poids écrasant rien que quand tu t’y trouvais, alors tu n’oses même pas imaginer ce qui a pu se passer après, surtout vu le bruit. Tu fermes les yeux et soupires. C’est immonde, de ne pas savoir. C’est immonde, tout ça. Tu t’inquiètes pour les deux êtres, tu ne comprends pas. Tu aimerais tout savoir, par moments. Être omniscience. Qu’on t’accorde un moment, juste un, où tu puisses avoir une emprise sur tout, et tout le monde. Connaître chaque détail, chaque morceau de la pensée de chacun. Ça t’aiderait. Mais tu en abuserais certainement.

La porte s’ouvre, et dévoile une Krystal presque rayonnante. Tu la regardes un instant, dubitative. Elle a étrangement l’air heureuse. Pour tout le vacarme entendu, ça te semble trop louche. Cependant, tu ne poses pas de questions trop personnelle, et tu te contentes de lui rendre son sourire. Ce n’est pas le moment de t’immiscer de trop dans sa vie. Lau ne te dira rien non plus, tu es donc condamnée à ne rien savoir. Et ce n’est pas plus mal.

Tu l’invites à te suivre vers l’entrée de l’hôpital, et lâches tout de même une petite question. Tu dois tout de même être au courant d’une chose.

    — Cela vous a été utile, au moins ? Que ce ne soit pas tombé pour rien …

Ah, le médecin, pauvre petit être qui vit dans la crainte de ne servir à rien. Certains diront que c’est mignon, d’autre, que c’est très con. Et très chiant. Particulièrement chiant.
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