J’y étais enfin. Konoha, le village caché de la feuille. Il m’avait manqué après tout ce temps. Même si je m’y rendais par moment, ce n’était qu’un bref instant à chaque fois. Ce coup-ci, c’était la bonne. J’y étais, et peut-être allais-je y rester encore. Cela allait dépendre de quelque chose, ou plutôt quelqu’un en particulier : le Hokage. Je devais m’entretenir avec lui pour plusieurs raisons, dont une particulièrement : la nécromancie, et mon objectif. Mais je traiterai de ce sujet en dernier sûrement. Histoire de garder le plus long, et le plus intéressant pour la fin. Même si grâce au Kazekage, j’avais appris des choses intéressantes, il fallait que je lui en parle aussi. Tout comme moi, il était un nécromancien, et d’un tout autre niveau que le mien.

M’avançant dans les rues du village, je remarquai quelque chose. Tout portait à croire que le village a, lui aussi, subit des pertes. Que c’était-il passé ? Konoha et Suna ont été touchés par une attaque d’une main inconnue. Dans un délai proche, si ce n’est en même temps. Qu’en était-il des autres villages, celui de la brume et celui des nuages ? Je me le demandais, mais il m’était impossible de connaître cette réponse dans l’état actuel des choses. Et puis, c’était loin d’être mon problème les autres villages. Mon intérêt était que le village caché de la feuille prospère, c’était l’une de mes priorités actuelles. La situation semblait être la même ici, ce qui me déplaisait. Si seulement j’avais été là, j’aurais pu défendre mon village. Peut-être bien que cela n’aurait pas changé grand-chose au niveau du village, mais pour moi si. Je m’en voulais un peu. Beaucoup même.

Enfin bref, il fallait que je trouve monsieur Suguato. Il était peut-être dans son bureau, c’est pour ça que je m’y rendais. Entrant dans le bâtiment, j’avançai progressivement vers le lieu où je me rendais. Montant les escaliers tranquillement, j’observais les alentours. L’architecture du bâtiment était très intéressante, encore un palais dans lequel j’aimerais bien résider. Arrivé devant la porte de son bureau, je constatai qu’elle était fermée. Tiens, il n’était pas ici ? Etait-il autre part, ou bien n’était-il pas disposé à me recevoir. Je n’en avais aucune idée. Une kunoichi traversa le couloir dans lequel j’étais. J’ignorais qui elle était. Cependant, elle était, avec un peu de chance, au courant de l’endroit où était le dirigeant du village.

- Excusez-moi, madame. Savez-vous où se trouve le Hokage, s’il vous plaît ?

Elle me regarda, avant de réfléchir. J’espérais qu’elle le savait, et surtout qu’il m’était possible de le voir.

- Eh bien… Il doit être à la morgue, mais je n’en suis pas très sûre.

La morgue ? Intéressant. Au moins, on sera bien plongé dans le contexte du sujet principal que je voulais aborder avec lui. Et puis, c’était un lieu que j’appréciais, y étant rattaché par mes pouvoirs.

- Bien. Merci à vous.

Faisant demi-tour, je descendis les escaliers de ce bâtiment, pour en sortir ensuite. La morgue donc… Pour m’y rendre, il fallait que je me rende à l’Hôpital du village. En route, il y avait encore un peu à marcher avant d’arriver face au Shiaijin. Ne me pressant pas pour autant en chemin, je continuais d’observer les dégâts qu’a subit le village. Ils me semblaient tout de même limités, chaque personne a du y donner du sien, pour limiter la casse. Konoha avait de la ressource. De plus, d’après ce que j’ai entendu, le village aurait remporté une conquête d’un peuple qui réside au pays de la pluie. Je n’en connaissais pas vraiment les détails, mais cela a été une réussite. Il s’en était passé des choses depuis mon absence…

Arrivé à l’Hôpital, je me dirigeais vers la morgue, où j’étais censé retrouver le dirigeant de la feuille. Il était effectivement là, en train de ne faire je-ne-sais-quoi.

- Bonjour Hokage-sama.

Il était là. Je ne savais même pas si je le dérangeais, après tout la femme ne m’avait pas dit s’il était occupé ou autre. Je n’en savais strictement rien.

- Je vois qu’il y a eu quelques ennuis à Konoha également… Si je ne vous dérange pas, j’aimerais vous parler un peu. Est-ce possible ?

Je verrai bien après tout.

Cette salle devait faire froid dans le dos à plus d’un. Un air frais se faisait sentir, une odeur pas très agréable, et une vision ne rassurant généralement pas grand monde. De mon côté, ça ne me dérangeait pas. La mort, je jouais avec depuis mon plus jeune âge. Alors une morgue, ce n’est pas ce qui me faisait peur. Non, vraiment pas. Je n’irais pas jusqu’à dire que je m’y sentais comme chez moi, puisque ce n’est pas vrai. On va dire que pour moi, ce n’était qu’un lieu parmi tant d’autres, c’est tout, il ne faut pas chercher plus loin que ça. Et c’était dans celui-ci que se trouvait l’homme à qui je souhaitais parler. Cette discussion aurait pu se dérouler quelques mois plus tôt, comme quelques moins plus tard. Je pense que c’est le moment opportun.

Le Hokage prit la parole, pour lui dire que cela ne le dérangeait pas, et m’invita à m’asseoir, d’un sourire que je lui rendis. Sur la table d’opération, il y avait un homme mort, sur lequel il devait bosser. Était-ce lié à ce qu’il s’était passé au village ? Ce n’était pas à exclure, et j’étais bien curieux d’en savoir plus à ce sujet. De toute façon, je comptais aborder avec lui ce sujet, ayant été absent pendant cette attaque, bien que c’était loin d’être la raison principale de ma venue. Mais il fallait un début pour modeler un peu tout ça.

- J’ai des nouvelles à vous transmettre. Vous êtes peut-être déjà au courant, mais il s’est passé quelque chose à Suna précédemment. Des prisonniers ont été libérés suite à un incendie sur la prison du village caché du sable. Ce fut la panique, même si au final cela a bien été géré. J’ai mené ma petite enquête, mais je n’ai rien appris de bien concret. J’ignore si quelqu’un sait qui est derrière tout ça, mais je me suis dis que cela pourrait peut-être vous intéresser…

Je pris une légère inspiration, tout en regardant le cadavre exposé sur la table. Plusieurs brûlures pouvaient se distinguer sur le corps en question.

- D’autant plus que je vois que Konoha a également été touché. Je ne m’y attendais pas. Mais cela me conforte d’autant plus dans ma décision…

Mon œil améthyste c’était ensuite rivé sur la fiole qu’il avait déposée avant que je ne prenne la parole. À l’intérieur, quelque chose qui me sembla être de la peau s’y trouvait. Cela ne m’étonnait pas de lui ces petites expériences, et j’espérais sincèrement qu’il réussisse à trouver quelque chose. Même si j’ignorais la raison précise de tout ça. Je me contentai de le regarder faire, sans ne rien dire sur cette décision pendant quelques secondes. Un temps très court, que j’achevai en élevant une nouvelle fois la voix.

- Avant tout, je tiens à vous remercier encore une fois de m’avoir permis d’aller à Suna. Mais maintenant que je suis Chûnin, je pense que le mieux serait que je revienne au village, et que j’y reste. Kenzaku peut très bien se débrouiller sans moi, et je pense que je peux en être capable également. M’autoriseriez-vous à que je quitte mes fonctions, Hokage-sama ?

Cette décision avait été dure à prendre, je dois le reconnaître, mais j’étais maintenant décidé. Ma promotion au grade de Chûnin me donnait plus de responsabilités à prendre en charge, et ma place était plus à Konoha qu’autre part. En plus de cela, j’ai appris des choses sur Aare, qui pourraient me servir pour réaliser mon objectif. Le seul point négatif dans tout cela, était de laisser monsieur Tomate tout seul. Ca me faisait mal au cœur de devoir faire ça, mais je ne comptais pas perdre contact avec mon senseï, c’était impensable. Il est l’une des personnes auxquelles je me suis le plus attaché. Je crois même que c’est la personne à laquelle je me suis le plus attaché, d’où la difficulté de ce choix, qui a aussi été la raison principale de mon excursion au village caché du sable, et ce pendant des mois. Non, je n’y étais pas resté que quelques semaines, mais bien plusieurs mois. Regardant tout autour de moi, j’attendais une réponse de la part de mon supérieur hiérarchique, avant d'entrer dans le vif du sujet.

En parlant, je l’observais faire mumuse avec le corps qui était exposé devant lui. Cette autopsie pourrait être également nommée boucherie pour certains. Voir ça ne me dérangeait pas vraiment. Même si je n’ai jamais eu l’occasion de faire des choses de ce genre, j’étais un habitué des cadavres, des expériences, et de tout ça. En observant, je pourrais apprendre des trucs utiles. Un jour, je serai peut-être mené à faire son boulot. Nettoyer, analyser, entailler, déchirer… Ce sera à moi de le faire un jour. L’idée ne me déplaisait pas dans le fond. Y jetant un œil, j’observais chaque détail avec minutie. Sans que je m’y attende, il reposa son scalpel sur la table d’opération, de manière bruyante.

D’après ses paroles, il ne voulait pas que je lui témoigne du respect, au travers de formules de politesse, ou bien de mes « vous ». Il voulait que je le tutoie ? Dur à faire… La dernière fois, c’est Krystal qui me l’avait demandé, et je n’y étais pas parvenu à m’en détacher. Ce coup-ci, c’est le Hokage en personne qui me le demandait… Mais euh… ! Je ne vais pas réussir à m’y tenir, c’était étrange de tutoyer un Kage, comme si c’était un pote comme ça. La seule personne que je tutoyai au village était Nai. Cela voudrait-il dire que je le jugerais sur un pied d’équité avec elle ? Hé ben… Bon, je peux toujours essayer. Tout en riant, il reprit ses petites occupations, ignorant toujours la provenance de ce corps. La logique voudrait que cela ait un rapport avec ce qui s’est passé précédemment, mais rien de bien sûr.

Il reprit la parole, me parlant ce coup-ci de ma demande, au sujet de ma fonction de messager entre Konoha et Suna. Je ne m’attendais pas vraiment à un refus de sa part, et j’étais donc plutôt confiant, bien que je ne puisse m’empêcher de ressentir une once de crainte. Comme il le disait, j’avais accepté de le devenir uniquement parce qu’on me l’a proposé. Ainsi, je pouvais quitter mes fonctions dès que je le souhaitais. Mon seul choix rentrait en compte. De son côté, il semblait que le fait que je sois à Konoha l’arrange. Moi aussi, que demander de plus. C’était officiel donc. Souriant, je secouais la tête en l’écoutant.

- Merci. Je compte bien assurer mes fonctions de Chûnin dès à présent.

Il précisa ensuite que la présence d’Ambassadeurs ne sera peut-être plus vraiment nécessaire prochainement. Je le regardais, plutôt heureux de ce que je venais d’entendre. Ainsi, Kenzaku allait pouvoir rentrer lui aussi, et tout rentrerait dans l’ordre ! Enfin ! Je n’aimais pas le fait de le laisser là-bas, sans moi. Lorsqu’il rentrera, on sera de nouveau réunis, avec tout le monde en plus. J’attendais ce jour avec impatience.

- Je vois, je suis content d’entendre ça. J’ai encore quelque chose à vous… Enfin à te demander…

Ca sonnait faux, très faux. Mes pauvres oreilles… Enfin bon, s’il voulait que je le tutoie, j’allais faire un effort pour que cela se fasse. Surtout que maintenant, je comptais lui parler au sujet de la raison principale de ma venue ici. Le moment d’obtenir des réponses est venu, lui comme Kenji était en mesure de m’aider, surtout qu’à la base, c’est lui qui m’a confié cette tâche.

- J’imagine que tu m’as demandé d’enquêter sur le Nidaime Kazekage, afin que j’en tire un quelconque bénéfique. Sinon, tu aurais plutôt demandé à Kenzaku, qui était bien plus gradé que moi, je me trompe ? Mais j’ai cru comprendre que son cas t’intéressait également, non ? Dans ce cas… Que sais-tu sur lui ? Ca m’intéresse…

Il ne connaissait peut-être pas mes motivations, mais je pense qu’il peut saisir ce qui était susceptible de m’intéresser. Et puis au pire je lui expliquerai, pour un de plus ou un de moins…

Une fois que j’eus fini de parler, le dirigeant du village de la feuille se mit, une nouvelle fois, à sourire. Mais il ne me répondit pas, et laissa un court silence s’installer. À quoi pouvait-il bien penser ? Quelles réponses pouvait-il me fournir ? C’est ce sur quoi je m’interrogeais. Puis, en se relevant, le me tendit un scalpel en ma direction. Tout d’abord, la lame me pointait. Il ne voulait quand même pas me disséquer, hein… ? Nan mais pourquoi je m’imagine ça… Faut vraiment que j’arrête à toujours m’imaginer des scénarios de films gores, où les petits enfants finissent déchiquetés, écervelés, etc. Ce n’est pas ma faute à moi, j’ai grandi dans un milieu assez morbide on va dire. Cela laisse des marques dans l’âme d’un enfant comme moi, vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point.

L’homme fit tourner le scalpel, pour porter le manche vers moi. Eh bah voilà, il n’y avait bien aucune raison de s’inquiéter. Je l’observai, car je ne savais toujours pas ce qu’il voulait faire. Il prit ensuite la parole, ne répondant toujours pas à ma question. Mais ce n’est pas grave, il y reviendra sûrement. Enfin, j’espère bien, car je ne comptais pas repartir avec une question en suspens. Il me demanda de mettre des gants, puis d’examiner le corps, tout en suivant ses indications. Hmm… Pourquoi pas. Avec un minimum d’attention, je me savais capable de ne pas faire de bêtise. Ce qu’il me demandait, ce n’était pas la lune non plus. En respectant ses consignes, je devais être en mesure de réussir correctement ce qu’il me demandait. J’obéis donc.

- Compris !

Mettant des gants, j’attrapai ensuite le manche du scalpel, et je me mis à genoux, sur la chaise, pour être à la hauteur du corps. Il fallait tout d’abord qu’à partir d’une incision, je replie la peau au niveau des côtes, avec délicatesse. Avec le scalpel, je devais pour l’instant découper ce qui la retenait, pour ne pas que tout se déplie. Si je ne le faisais pas, on ne pourrait rien voir à l’intérieur. C’était le but de cette expérimentation. Durant les premières minutes, mes mains tremblaient légèrement, par peur de me rater. Mais tout compte fait, je me mis à l’aise, et continuait le travail sans aucune crainte, ni tremblement. La tâche en soi n’était pas très dure à réaliser. La peau était maintenant repliée sur les côtes, nous permettant ainsi d’observer l’anatomie de cet homme, comme par exemple les organes. Il continuait à me donner quelques indications. Il fallait que j’observe les différents organes présents dans le corps de cette victime de l’incendie, avec Suguato qui surveillait ce que je faisais, m’épaulant par moment avec quelques explications et identifications. L’anatomie d’un humain n’était pas spécialement mon domaine. Cette expérience m’était enrichissante, il fallait que je retienne le moindre des détails qu’il me donnait.

Quelques minutes plus tard, il reprit une nouvelle fois la parole, revenant sur mes paroles précédemment dîtes. Pendant que je l’écoutai, je continuais d’observer l’intérieur de l’organisme de ce sujet. Même si je n’étais pas spécialement doué en la matière, j’y prenais du plaisir. Ce coup-ci, il me donna une pince, en plus, et m’indiqua d’observer les poumons. C’est par là donc. Oui, j’avais quelques bases quand même, j’ai effectué des petites expériences sur mes cadavres déjà. Même si les organes sont, le plus souvent, en état de décomposition, et que là c’était plus… Frais on va dire. En tout cas, pour ce que je lui avais dit, j’avais raison. S’il m’a demandé à moi, c’était bien pour que j’enrichis mes connaissances personnelles, et que cela n’aurait pas vraiment été utile à Kenzaku. Mais il m’expliqua que son cas ne l’intéressait pas plus que ça. Il pensait même l’avoir dépassé, ce qui était tout à fait possible. Même si on avait une utilisation de la nécromancie bien différente, Suguato avait poussé son art très haut. Peut-être même à son apogée. Il était fort possible qu’il l’ait dépassé, effectivement.

Pour en revenir à notre petite autopsie, j’observais les poumons. Muni de la pince avec ma main droite, et le scalpel dans la gauche, mon œil améthyste posa son regard sur le moindre recoin de ses organes, grâce à la pince. Je pris quelques temps à les observer. De l’extérieur, je ne voyais pas grand-chose. Mon regard n’était pas assez expérimenté pour déceler un souci à ce niveau-là, s’il y en avait un. Mais le souci devrait peut être se situer plus à l’intérieur. Par contre, je ne savais pas si je devais observer l’intérieur de ses poumons. J’ai peur de faire une bêtise, qui pourrait nuire à son travail. J’imagine que suite à l’incendie, on pouvait retrouver des résidus dans ses poumons, qui les ont pourris. En quelque sorte.

- Je ne vois rien de particulier à ce niveau-là… J'imagine que j'ai encore beaucoup à apprendre. T'en penses quoi, toi ?

Je souriais, et, délicatement, je sortais les poumons du corps, sans ne rien abimer. Je ne voulais rien casser, il manquerait plus que ça.

Une fois cela fait, je comptais reprendre le sujet de base. J’ai bien lu le manuscrit que Kenji m’avait donné, et j’avais fait quelques découvertes intéressantes. Je m’étais aussi renseigné dans les bibliothèques de Suna, pour des recherches plus… Complémentaires à ces notes. Il faudra aussi que je fasse des recherches dans celles de Konoha. Mais je n’en avais pas encore eu l’occasion, vu que je rentrais à peine au village. Néanmoins, j’allais profiter d’avoir un super nécromancien à mes côtés, pour me répondre.

- Oui, j’ai juste une question à te poser. Connais-tu une technique nommée Edo Tensei ? Tu sais des choses dessus ?

De mon côté, j’avais des informations à ce sujet. Les notes que j’avais reçues en parlaient, et j’ai vite été interpellé par cette technique. Néanmoins, ces écrits étaient, et restaient des notes, et il n’y avait pas de réelles précisions. Du coup, je n’étais pas sûr que ce soit ce que je recherchais… Il n’était pas impossible qu’il sache des choses à ce sujet. Je voulais en savoir plus.