La phase d’adaptation avait été étonnement courte. Hayato était toujours fasciné de voir comment la nature parvenait toujours à s’organiser pour survivre. Dans un milieu à faible taux de précipitation, un végétal gardait l’eau à l’intérieur de son corps. Quelques heures seulement après être venu au monde, un jeune animal – dont l’espèce figurait au bas de la chaîne alimentaire – était déjà capable de marcher. On pouvait ainsi aisément comprendre et accepter que, face à une mort proche et quasi certaine, un shinobi décide de tourner le dos à son village, non ?

Hayato espérait sincèrement que les deux envoyés spéciaux n’aient pas une vision aussi simpliste et naïve du monde. Il n’était peut-être pas le plus fort, ni le plus courageux et encore moins le plus patriote. Il n’était pas le plus zélé, pas le plus adroit ni le plus fiable… Enfin bref, on pouvait lui amputer pas mal de défauts, une qualité persistait toutefois au dessus de tout ça : il était passionné.

- On a l’air d’aller bien ?

La question de la Sunajin colorée avait déclenché chez lui un désagréable flash back éclair, durant lequel il revécu ses deux dernières journées infernales. Les chaînes, les coups, les insultes, l’obscurité. Il lui avait répondu en hurlant mais, prenant exemple sur son compagnon de galère, s’efforça de ne pas en dire d’avantage. Il valait mieux limiter au maximum les risques d’activation du sceau. Il se contenta de serrer les poings, réalisant soudain à quel point leur situation était délicate.
« Suna comprendra, c’était nous ou eux » pensa-t-il pour rassurer sa conscience, tandis que la première attaque de Kioshi s’écrasa sur l’un des deux sauveurs, invoquant alors un duo de marionnettes.

- Futon Kugutsu no Jutsu !

Ils avaient accepté de lui rendre ses sceaux pour l’occasion. Kuro se déplaça avec une telle vitesse qu’il souleva une impressionnante quantité de sable. La marionnette sombre déploya un cadran afin d’éviter au Yamada un coup qui aurait pu lui valoir un long séjour aux services de soin, tandis que la claire, Shiro, visa directement la kunoichi à l’aide de son bras, qui se mit à tourner à haute vitesse sur lui-même, pour un effet perçant des plus destructeurs. A défaut de savoir s’il possédait une chance de s’en tirer, Hayato préférait se défendre correctement pour l’instant. Il s’agissait aussi de montrer à son bourreau qu’il combattait sérieusement.

Spoiler:

Comme je m'y attendais, ma technique ne porta pas. Mais elle était surtout là pour donner le ton de cette rencontre. Ce sont tout de même des camarades, je n'allais pas les attaquer dans le dos tel un lâche. L'issue la plus sûre étant qu'ils découvrent le sceau, mais dans le cas contraire, on doit gagner pour vivre ! Je n'ai aucune envie de retourner dans ce trou avec des liens ! Soit on l'emporte, et on sera mieux traité par le Saibogu. Soit on perd, et on sera prisonnier à Suna, représentant la honte de la famille.

Sonoshee ne sembla pas réfléchir bien longtemps. On l'attaque, elle riposte ? Sans même se demander pourquoi ce sont des camarades qui l'assaillent ? Mais j'entendis une voix résonner dans ma tête. D'où venait-elle ? Je regardais derrière moi, mais personne. Sans doute mon imagination ? Lorsque je me remis de face, il y avait un poing juste devant moi. Comment est-elle arrivée ici si vite ? Heureusement, un cadran se mit sur la trajectoire de l'assaut, me sauvant la mise pour cette fois. Je clignais des yeux le temps de comprendre la situation.

Sonoshee était là, face à moi, prête à m'abattre. Hayato me protégea d'une marionnette, et l'attaqua de l'autre. Tandis que Yasuki finit de se débarrasser du clone. Comment je sais ça ? Car ses informations me sont parvenues. Attends, ça veut dire qu'elle est seule face à nous deux ? A moins que l'autre sache également se déplacer à grande vitesse ? En tout cas, autant en profiter ! Elle venait de se jeter dans la gueule du loup !

Juste de l'autre côté du cadran, elle se trouvait là. Je joignais donc mes mains afin que quatre piliers de terre apparaissent, tentant de happer aussi bien ses jambes que ses bras. Etait-elle impulsive, ou avait-elle une trop grande confiance en ses capacités ? La base d'un combat est de collecter des informations sur l'adversaire avant de passer véritablement à l'attaque. Mais on ne nous a jamais appris de le faire à travers un assaut kamikaze !

Bon, faut voir le bon côté des choses : le Saibogu nous aura à la bonne si on réussit si facilement à les vaincre. Désolé, mais on ne peut se retenir. Et sache bien une chose : ce coup de la marionnette ne sera sans doute pas le dernier, surtout si tu deviens ma prisonnière. Normal, un seul coup ne suffira probablement pas à la mettre hors d'état de nuire. Mais cela lui servira peut-être comme un avertissement lui signalant d'être plus prudente ? Profitons du fait que Yasuki soit plus loin pour nous occuper d'elle !



Spoiler:

Spoiler:

Très étrangement, l’excitation du combat supplanta totalement tout le reste. La brute qui leur servait d’adversaire facilitait pas mal les choses. Vu l’aisance qu’elle avait dans ses déplacements, le marionnettiste savait que sa simple contre attaque ne l’atteindrait pas. C’était ce qu’il voulait, soit qu’elle bloque pour offrir à Kioshi une cible facile, soit qu’elle esquive pour l’éloigner. Hayato gardait un œil sur le Kawaguchi qui était resté en retrait et se contenter d’assister sa partenaire, un rôle que son don héréditaire lui permettait de remplir à merveille.

- Ils sont synchrones.

Il les trouvait très gracieux dans la manière de se compléter l’un l’autre. Un schéma qu’il tenta de reproduire du mieux de son côté. Au vu de ses capacités, il lui sembla tout naturel d’endosser le rôle de soutien. Ainsi, en voyant la colorée se préparer à attaquer depuis les airs, il se mit à remuer frénétiquement les doigts de sa main droite, tout en plaquant au sol un parchemin qui fit apparaître son troisième pantin : Kappa. Du côté de son partenaire, Shiro la marionnette claire à l’origine de la contre attaque attrapa brusquement le corps du Yamada, tandis que Kuro, la sombre, orienta son bec d’acier vers la kunoichi et s’élança à sa rencontre, dans les airs.

- Je suis coincé ?

L’impact fut d’une telle violence que le grondement résonna encore plusieurs secondes durant. Hayato s’extirpa du corps de Kappa, et constata en plissant les yeux qu’il était plus ou moins parvenu à placer Kioshi hors de portée. Sa marionnette claire s’était envolée avec lui avant que la Sunajin ne touche le sol, mais fut totalement soufflée par l’explosion, déviant ainsi de sa trajectoire avant d’aller s’écraser, plus loin. De son côté, il était parvenu à ne pas encaisser les dégâts grâce à la solide carapace du troisième pantin, se mettant ainsi hors de danger sans même quitter le sable mouvant. En revanche, Kuro la sombre n’avait probablement pas survécu au choc. Seulement à moitié impressionné par cette démonstration de force, Hayato voulut profiter du temps mort pour contre attaquer, mais ni Kuro, ni Shiro, ne répondaient.

En attendant de pouvoir les sceller, debout sur la carapace de Kappa, il effectua une série de mouvements complexes avec ses doigts, auxquels la marionnette reptilienne répondit en propulsant une longue salve de senbon sur la colorée. Encore une fois, il s’agissait d’une attaque sans grande conviction. Le but était surtout de l’empêcher d’enchaîner avec une nouvelle attaque.

Spoiler:

Je le lui avais dit, jamais je ne frapperai un allié.

La force et le chakra que j'avais concentré se déversa quasi instantanément dans une multitude d'aiguilles rocheuses effilées. Un coup du Yamada, tss. L'impact avec ces cornes m'érafla de part et d'autre, je cru même sentir l'une d'entre elle perforer mon pied, oui c'était bien ça. Je serrais les dents, comme d'habitude ; n'accordant pas d'intérêt à cette blessure, je dégageais bien trop de puissance pour me laisser tomber maintenant, pour ça. L'onde de choc dégagea de toute façon le terrain de tous ses obstacles. Je supposai que mon acolyte manipulateur de sable avait réussi à se défendre des retombées, à cette distance elles étaient de toute façon largement atténuées. Je me redressai, et déjà ne voyais plus rien... encore un coup du... bref. Nous avions une combinaison bien spécifique dans ces moments, le Kawaguchi allait chasser ce brouillard d'un mouvement de la main; je lui faisais confiance.

En effet le vent se leva rapidement, le son familier; le hurlement de la tornade siffla à mes oreilles. Les bourrasques, brutales; me fouettèrent le dos, je décidai dès lors de m'en protéger de la façon la plus efficace qui soit; d'un signe de la main je fis s'élever des particules de terres, de pierre, et d'autres roches concassées; les quelles vinrent se plaquer sur ma peau, formant un véritable manteau rocheux. La tornade parvint jusqu'à nous, je voyais l'armure s'effriter peu à peu, mais aussi le brouillard perdre de son épaisseur. Le monstre passa, et avec lui emporta la brume.

Aussitôt vis-je les silhouettes des deux Sunajins que je me mis en action. Toujours sous influence de la seconde porte je courus vers eux. Effaçant les quelques mètres nous séparant, j'effectuai un nouveau et seul signe et ma vitesse augmenta encore. Chaque ouverture me rapprochait un peu plus de l'ultime sacrifice, lequel j'étais prête à atteindre pour tous les supprimer, eux deux, ainsi que ceux se cachant au loin. Mais pour l'heure certains passeraient un sale quart d'heure. J'arrivai bientôt à leur hauteur, lequel allais-je frapper en premier ? quatre mètres nous séparaient; ils ne pouvaient avoir le temps de réagir à mon assaut. Mais à cet instant...

Ne les touches pas Sonoshee, continues sur quelques mètres et...
Je sais.. Répondis-je à voix haute.

Alors, je leur passai à côté sans me préoccuper d'eux, ils pouvaient tenter de me retenir, de m'intercepter, mais à cette vitesse; je leur souhaitai bien du courage. J'étais certainement bien plus habile dans ce domaine que la plupart des ninjas de la région, étais-je présomptueuse ? Non, confiante était un mot plus juste pour définir mon comportement à l'instant, et si j'étais eux... haha.

Je fis une nouvelle série de signe, et une lame électrique se forma autour de ma main, dans un grésillement significatif. Celui qui recevrait ce coup allait souffrir. J'attendais les nouvelles instructions de Yasuki qui s'avérait être une parfaite tour de contrôle. Pour le coup j'étais impressionnée, il avait su s'adapter à ma personnalité, su orienter ma force et mes talents comme il se doit d'être fait. Je pouvais estimais heureuse d'être accompagné de cet homme, et lui pouvait l'être de recevoir ma confiance et ma pleine coopération.

Là, sa voix résonna une nouvelle fois.

ICI !
Yosh!

Discernant une déformation dans le sable mêlé de roche, je frappai de façon hasardeuse.

Spoiler:

Une démonstration de puissance, un festival de technique, un show, du grand art. De l’excitation, du frisson, de la profondeur, des angles de folie. Une, deux, trois dimensions, Ninjutsu contre Taijutsu. Hayato en avait pris plein les yeux depuis le début de cet affrontement titanesque, perdu dans le vaste désert du Pays du vent. Malgré la non obligation pour lui de se donner à fond compte tenu de son statut d’otage, il avait redoublé d’effort pour contrer chaque nouvelle offensive ennemie. Mais cette fois-là, il n’allait pas pouvoir faire grand-chose.

Deux marionnettes détruites, trop éloignées de sa position pour être scellées, une veine tentative de contre attaque, très aisément bloqué par le duo adverse et enfin une Sonoshee trop forte, trop rapide. Hayato se demanda s’il serait capable d’ériger une défense à temps, mais surtout si cette dernière serait capable de le protéger efficacement. Au ralenti, le marionnettiste vit ses doigts s’ouvrir pour ensuite se refermer, manipulant ainsi sa marionnette pour qu’elle englobe dans son corps mécanique…

Mais il interrompit son mouvement, comprenant en observant ses yeux que l’attention de la jeune femme n’était pas focalisé sur les deux Chiens du Saibogu réfractaire. Il se tourna et vit sa technique Raiton perforer une sorte d’objet métallique étrange, sans se douter qu’à deux kilomètres de là, affalé sur sa chaise, son tortionnaire pesta contre cette kunoichi, qui venait de détruire la station relais qu’il était parvenu à acheminer discrètement, afin de suivre le combat. Désormais aveugle, il lui était impossible de suivre quoi que ce soit. Sans parler du risque de voir ses deux pions révéler des infos à l’ennemi. L’homme quitta donc son petit cinéma perso, pour convoquer d’autres rebelles.

- Les envoyés de Suna ne vont pas tarder à nous trouver. Allez-y et tuez les. Eliminez aussi les deux clebs, je vais activer le sceau pour les paralyser à distance. Ce combat les a épuisé, ça ne devrait pas être trop compliqué.

Et sans qu’il ne puisse rien y faire, le corps d’Hayato se figea, avant de s’écrouler dans le sable, raide. Il respirait encore, mais ses muscles refusaient d’obéir aux ordres de son cerveau. Comprenant alors de quoi il s’agissait, il eut l’idée de contourner la paralysie en manipulant son propre corps via ses fils, mais étant incapable de remuer ses doigts, cela ne servirait pas à grand-chose.

Spoiler:

Le kawaguchi savait ce qu'il avait à faire, et moi aussi. Voyant la horde se rapprocher, encercler les deux Sunajin visiblement contraints et forcés - maintenant c'était une certitude - je devais donc les protéger de leurs agresseurs. Le sable vrombit subitement et les grains de silicate fondirent sur celle petite assemblée, et sur les deux Sunajin y comprit. Je savais que Yasuki s'attendait à ce que je les protège, mais serais-je assez rapide pour couvrir les deux ninjas ? Je fis un signe, et accouru vers eux à pleine vitesse. Je devais faire attention à ne pas user de cette technique trop souvent, peut être maniais-je l'électricité à la perfection, certes; mais les impacts des charges envoyées dans mes muscles pourraient de me donner quelques... "crampes"., enfin. Le sable se refermait inévitablement sur nous, j'eus néanmoins le temps de faire s'élever une main de pierre qui vint s'interposer entre la vague de sable, et Hayato, celui aux cheveux bleus. Quant à moi, je recouvris le corps immobilisé du Yamada, tentant de le protéger tant bien que mal de cette déferlante avec mon propre corps, je devais bien pouvoir endurer ça. Il fit soudainement noir, j'étais ensevelie; compressée contre Kioshi. Je me concentrai un long moment.

"C'est la seconde fois, Kioshi."

Et soudainement une aura bleuté m'entoura, et le sable au dessus et autour de nous explosa dans tous les sens. Je me relevai péniblement, plusieurs coprs avaient été dispersé sous l'onde de choc de ce que je venais de faire, ouvrir la sixième porte, sans avoir préparé les précédentes, je ressentais la puissance couler dans mes membres, mais aussi, déjà; les premières douleurs que cette extraordinaire faculté m'octroyait. En tout cas, la main de pierre avait joué son rôle à la perfection, et mon corps avait su supporter le poids du désert, juste le temps que je trouve une solution. J'observais le Kawaguchi plus loin, il me fit signe; je regardai dans la direction désignée. Une silhouette s'enfuyait, le Saibogu. Il avait donc pu voir ce combat depuis son tout début, avait pu jauger notre force, c'était certainement pour cette raison qu'il prenait ses jambes à son cou. Malheureusement pour lui, dans cet état, bien peu de choses pouvaient efficacement m'échapper.

"Kioshi, je viens d'ouvrir la sixièmes porte Céleste, et je commence déjà déguster. Une fois que j'aurai... rudoyé le Saibogu tu devrais pouvoir bouger."

Bien sûr. Je n'étais pas aveugle, j'avais vu la marque, le sceau apposé sur le haut de son corps. Je reportai de nouveau mon attention sur la forme s'éloignant, je sorti un Kunaï.

"Je reviens."

Puis m'éclipsais littéralement. On put comprendre que ma vitesse était incommensurable par la soulèvement du sable sous mes pas, ce sable qui virevoltait lentement et tranquillement en comparaison de mon allure. Le Saibogu fut surpris de me voir surgir devant lui, il s'arrêta, me parla; tentant probablement de m'embrigader... Néanmoins il tenait toujours, comme moi, une lame à la main.

"Oh! rapide. Je n'ai jamais vu de ninja dans ton genre à Suan... Ha... Tu n'en es pas originaire; je me trompe ? Non, bien sûr que non. A en juger par ton style, tu dois venir des pays du nord, Kumo peut être ? Enfin, quoi qu'il en soit; je peux doubler ton salaire!"
"Ame. Je suis Nogori Sonoshee. A une époque, j'aurais accepté ta proposition, Saibogu; mais aujourd'hui; c'est différent. Je protège Suna ici, si tu es contre Suna; tu dois être puni."

Dans un geste éclair il envoya une multitude de projectiles vers moi, sortant de diverses orifices. Je ne bougeai pas. Aucunes d'entre les armes expulsées vers moi ne m'atteignirent, c'était si facile. Les morceaux de métal semblaient rebondir sur l'aura qui m'englobait. Je pus lire dans son regard la surprise de cet échec, et; profitant de cette surprise, je m'élançai vers lui. Bien sûr je fus à son niveau en moins d'une fraction de seconde, et mon Kunai pointait sa gorge, tendre, et fine.. Il me serait si aisé de le planter dans sa gorge, d'en finir avec lui. Non, non. Je ne lui mis finalement qu'un coup de poing qui le propulsa à plusieurs mètres en arrière, le rapprochant cette fois de mes trois comparses de Suna. Je le vis se relever, et aussitôt je me retrouvais à sa hauteur, mon poing serré prêt à frapper.

"Rends toi, ou je te tue. Et tentes pas de me contrôler avec ton fuinjutsu, je suis pas comme les deux autres."

Avant même qu'il ne réponde, elle remis un coup, dans le ventre cette fois, et de nouveau, il fit un vol plané. J'observais, il ne se relevait pas. C'était loin d'être un coup fatal. En fait, j'avais profité de mes derni_res forces conférées par la porte de la contemplation pour le mettre Ko. Enfin, je posai un genou dans le sable, et tombai à la renverse, le visage dans le sable, le contre-coup d'une utilisation abusive d'un grand pouvoir...

Il ne pouvait peut-être plus bouger, mais ne perdit pas une seule miette de ce qui suivit. Et en voyant leur sauveuse passer à l’acte, un seul mot lui vint à l’esprit : terrible. Nogori Sonoshee hein ? Sur le coup, Hayato était content de ne pas l’avoir comme ennemie. Du peux qu’il avait pu voir, elle semblait très portée sur l’offensive, le genre d’adversaire difficile à gérer en duel. Enfin, avant de pouvoir parler d’un éventuel combat dans le futur, il fallait pouvoir se tirer de là vivant… Et avec cet homme transpercé qui s’était écroulé sur lui, le marionnettiste avait du mal à bien respirer. L’acte de Kioshi avait beau être plein de bonnes intentions, il venait d’empirer une situation déjà peu confortable.

Le sang de ce shinobi se répandait sur la tenue d’Hayato, qui ne pouvait que subir ce désastre vestimentaire – du bleu, avec du rouge… le tout saupoudré de grains de sables – guettant le moment où il retrouverait le contrôle de son corps pour enfin s’extirper de là. Le Saibogu vint soudain s’écraser près de lui, très vite rejoint par Sonoshee qui le maîtrisa avant de le menacer de son kunai. « Je suis pas comme les deux autres » La seule phrase qu’Hayato comprit pleinement. Qu’insinuait-elle par là, qu’ils étaient faibles ? Belles paroles, ce n’était pas elle qui s’était retrouvée prisonnière dans le camp adverse…


Un ultime coup mit le point final à cette histoire. Le Saibogu rebelle était vaincu et vous connaissez l’adage : « Sans tête, le corps part en vrille ». Ou quelque chose dans le genre – quoique, un cafard peut survivre même sans tête… et d’une certaines manières, la comparaison avec cet insecte n’est pas vide de sens – bref, l’idée était là. Et donc, frappés par une lucidité soudaine, les « partisans » du Saibogu réalisèrent à quel point le risque de finir leurs jours à l’Ergastule devenait important. Quelques téméraires empoignèrent leurs armes, ou s’approchèrent près à en découdre, mais une grande majorité profita du petit moment de faiblesse de Sonoshee pour prendre la fuite.

- Ah, enfin libre !

Il sautilla d’abord sur place, prêt à en découdre, mais fut heureux de constater la perte de motivation des autres. Les conditions de réussite pour cette mission impliquaient de ramener l’instigateur de ce mouvement révolutionnaire vivant, tant qu’ils l’avaient lui, ils étaient dans le bon. Les autres pouvaient fuir à leur guise.

- Haha, ça faisait partie de mon plan. Je savais que Suna enverrait de puissants renforts, il a suffit de me laisser battre pour appâter l’ennemi et permettre à nos collègues de terminer le travail… bref je suis un génie.

Constatant le corps de sa bienfaitrice inanimé au sol, Hayato, poussé par ses obligations s’approcha pour établir un premier diagnostique. Et le résultat fut plutôt inquiétant. Etat de fatigue avancé, beaucoup de chakra avait circulé dans son corps, lui causant des dégâts internes considérables… Cette technique bien que redoutable était une lame à double tranchant..

- Je ne peux pas faire grand-chose… Il te faut surtout du repos dans l’immédiat, mais je ne t’apprends rien, j’imagine.