Une grande inspiration. L’air ambiant est aspirée pour par la suite gonfler mes poumons, s’imprégner de mes tissus. Une douce odeur parfume l’atmosphère, sillonne au cœur de la petite pièce dans laquelle je me trouve actuellement. Un arôme de jasmin, une plantes ou plutôt une fleur dont l’essence est utilisée à de nombreuses fins. Aujourd’hui, elle fait la célébrité de cette petite boutique qui ceci dit, est particulièrement très fréquentée en ce moment. Un Salon de thé.

Apportant à mes lèvres ce breuvage fruité, j’en humai le doux parfum avant de boire une gorgée du nectar. Quelques pièces furent remises à la vendeuse, fille de l’homme à qui appartient ce prestigieux commerce. Ce gaillard, bien que se voulant discret pour un grand nombre de raisons particulières, fait beaucoup trop d’argent que ce qu’il ne déclare à l’état. Si vous voulez mon avis, il ne vend pas que des sachets de thé, oh non. Comment je sais tout ça ? Je suis au courant de ses affaires parce qu’il en est de mon devoir. Une mission de récolte d’informations dont on m’a mis en charge.

Aujourd’hui, je passe à l’action. Nos sources auraient des doutes concernant un jeune homme qui rôderait aux alentours du salon de thé. Peut-être attendrait-il aux abords le bon moment de passer à l’action ? Je ne sais pas. C’est pour cela que je suis ici, à l’épier.

Tranquillement, j’ouvre mon journal, faisant mine de rien à siroter ma boisson chaude, bouillante. À la table voisine se trouve l’homme en question. Aucun moyen de savoir si ce dernier m’a déjà repéré ou non. Je dois faire mon entrée, mais il faut que cela paraisse comme étant un accident. Hum…

Je me lève du siège que je m’étais attribué, prenant la direction de la salle de bain quand tout à coup… Mes lacets s’enlacent et j’échappe ma tasse de thé en plein sur le veston du gaillard en question. Et boum!


« Mon dieu, veuillez m’excuser monsieur! Qu’est-ce que je peux être maladroite, bon sang. Tenez, prenez ces serviettes de table pour vous essuyer. Oh mon dieu… »

Un air effrayé se traça soudainement sur mon visage. Oui, il est évident que je joue la comédie. Mais bon, qui ne tente rien n’a rien et je me dois de récolter un maximum d’informations sur le supposé fautif.

Tu regardes autour de toi, humant l'air. Toujours cette odeur de plantes et d'infusions... Tu n'es pas particulièrement accro à tout ceci, mais, il faut pourtant que tu supportes ces parfums... Ce n'est pas totalement insupportable, et tu ne dis pas non devant une tasse de thé. Enfin, de toutes façons, tu dois attendre là. Vous êtes venus livrer quelques arrivages de plantes spéciales, et tu dois patienter ici en attendant que ton employé ait fini de négocier... Tu iras voir après, en attendant, tu peux bien t'accorder un peu de repos...

Au pire, tu iras voir comment le marchandage se passe après. Tu soupires en regardant ta montre. Tu vas devoir retourner gérer la boutique rapidement, tu ne peux pas laisser ta femme s'occuper de tout tout le temps... Tu jettes un oeil à l'arrière boutique, avant de reprendre une gorgée de ton infusion. Tu finis par vider ta tasse, te décidant à aller voir où en est la vente, lorsque tu bouscules une demoiselle. Même si dire qu'elle vient de te percuter serait plus correct. Tu reçois une pleine tasse de thé sur tes vêtements, grommelant sur le coup.

• Qu'est-ce que. Tss. Bah, ce n'est rien, ne vous en faîtes pas.

Tu souris légèrement, d'un sourire factice, prenant la serviette pour tenter de limiter les dégâts sur tes vêtements. Tu enlèves ta veste, et tu essuies le liquide encore chaud, avec une moue partagée. Tu sais bien qu'il se faisait vieux, mais... Mais tu aimais bien le porter. C'est dommage ! Tu soupires alors, avant de finalement jeter le vêtement sur le dossier de ta chaise. Pas la peine de t'en faire pour ça, tu iras en changer un autre jour, de toutes façons, ce n'est pas comme si tu te baladais nu comme un ver...

• Enfin, pardonnez moi de vous fausser compagnie ainsi, mais j'ai quelques affaires à régler.

Tu la salues alors poliment, avant de t'écarter... Drôle d'impression. C'est étrange. Tu as eu, l'espace d'un instant, l'impression d'avoir déjà aperçu sa tête... Mais où, et quand, tu ne saurais le dire. Enfin, ce n'est surement rien d'important...

Le plan que j’avais préparé pour l’approcher subtilement avait lamentablement échoué. Ce qui annonçait le déclenchement du second plan, le plan B. Peut-être que j’aurais dû davantage travailler la mise en scène et le coup de théâtre… Hélas il était trop tard pour se lamenter. Essayer d’ajuster le tir s’avérait être la seule chose qui pouvait être faite actuellement. Réfléchir… Trouver une solution, une manière d’attirer son attention. C’est marrant quand même, on dirait une gamine qui cherche à se faire remarquer par l’âme sœur tant convoitée. Bon, c’est légèrement différent dans mon cas, mais ça y ressemble tout de même un tantinet.

La phase numéro 1, essayé de produire un accident pour le forcer à me remarquer, n’avait pas eu un grand succès. Il m’avait regardé, tout simplement, s’était excusé puis avait disparu en ne laissant derrière lui que son manteau que j’avais aspergé de mon Thé… Mais bien sûr! Empoignant de la main droite le veston du garçon, j’élevai la voix pour lui adresser les paroles suivantes :


« Je suis certaine que je peux faire quelque chose pour votre manteau. C’est un tissu de qualité, il serait dommage de ne rien tenter pour réparer l’affreuse erreur que j’ai commise il y a quelques instants. »

M’avait-il entendu prononcer ces mots ? J’espérais que oui tout autant que j’aimerais qu’il ne daigne s’intéresser à moi. Par tous les moyens que je possédais, je me devais de réaliser la tâche pour laquelle on m’avait envoyé. Mes pupilles de couleur onyx s’étaient posées sur son échine. Doucement, mes pas m’entrainèrent à me rapprocher de lui, à me rendre à ses côtés. Une subtile couleur rosée vint teinter mes joues.


« Je suis certaine qu’un peu de savon et d’eau réussira à effacer cette vilaine tache. Il redeviendra comme neuf, vous verrez. Mon nom est Agumi, vous avez dit que vous aviez des affaires à régler, si je peux vous rendre utile il me fera plaisir de vous aider. C’est la moindre des choses. »

Un peu d’eau… Un simple signe et la demande fut traitée. Un tantinet de ce liquide transparent et inodore glissa sur le tissu, provenant de ma main. Habituellement je n’utilisais pas mes pouvoirs n’importe où, mais je n’avais pas réellement le choix.


« Voyez, il est beaucoup mieux ainsi, non ? Allez, je viens avec vous, monsieur… ? Je suis certaine qu’une aide supplémentaire ne vous fera aucun mal ! »

Je me faisais le plus insistante que possible. Toutes les chances devaient être de mon côté a présent.

Tu soupires, d'abord agacé. Elle est collante, c'est le moins qu'on puisse dire... Franchement, venir te rattraper pour te montrer un petit tour grâce auquel elle peut enlever les taches de thé sur ta veste ? D'accord, c'est intéressant. Ou du moins, ce serait intéressant pour une ménagère ou une autre nettoyeuse de vêtements. Mais pas pour toi. Tu lui jettes un coup d'oeil froid, avant de regarder ton vêtement. Elle l'a lavé, certes. Et après ? Tu reprends ta veste, et tu t'apprêtes à quitter les lieux, pour repasser par l'entrée de service, alors qu'une de ses paroles te fait t'arrêter. Elle a bien dit qu'elle pouvait servir d'aide supplémentaire ? Ah. Là, ça peut devenir intéressant. Tu ne sais pas ce qu'elle te veut, et tu t'en fiches, mais si elle le prend ainsi... Elle se fera avoir par son propre jeu. Tu souris légèrement, et tu finis par t'arrêter. Tu te retournes alors vers elle, la veste posée sur l'épaule, la dévisageant un instant.

• Hum. D'accord Agumi, moi c'est Sladek. Tu peux venir si tu veux, mais je te préviens, tu m'as proposé ton aide, et je ne veux pas te voir te défiler.

Tu sors alors du salon de thé, en faisant rapidement le tour, pour repasser par la porte de service. Tu te diriges alors vers un des bureaux que tu connais bien, et tu entres, sans même prendre la peine de toquer. Tu jettes ta veste sur ta droite, atteignant machinalement le portemanteau, avant de rejoindre ton employé et ton associé, en train de négocier les prix des feuilles de thé que tu as fait importer. Tu ignores la présence de la jeune femme, avant de te plonger dans la conversation. Sa proposition est intéressante, certes, mais quand à la voir fonctionner... Tu ne sais pas. Tu hésites. Tu finis alors par trouver un accord, quelques minutes plus tard.

• Bien, parfait. Agumi ? J'aurais besoin de ton aide pour transporter les cartons de dosettes de thé à infuser jusqu'à mon magasin ! C'est bien toi qui m'a dit que tu comptais m'aider, pas vrai ?

Tu lui adresses un grand sourire, avant de laisser les deux autres quitter le bureau. Tu passes alors pour sortir à ton tour, lui murmurant quelques mots au passage.

• Je ne sais pas ce que tu t'imaginais mais... C'est toi qui l'a voulu, maintenant, tu n'as plus qu'à assumer les conséquences de tes actes !

Sur ces quelques mots, tu sors du bureau. En tant que ninja, tu as été informé des récents trafics de drogue, et sur les envoyés chargés de surveiller les endroits sensibles... Mais ton commerce est honnête, tu le sais. En tant que citoyen de Suna, marié et père de plusieurs enfants, tu sais bien que tu n'irais jamais risquer leur sécurité pour un peu plus d'argent... Mais tu as des doutes désormais. Tu sais que tes associés ne sont pas tous blancs comme l'agneau qui vient de naitre, mais ils ne sont quand même pas véreux à ce point... Enfin, tu l'espères.

Son prénom. Le jeune homme venait de me donner son prénom. Cela voulait-il signifier que mon plan avait eu un impact quelconque sur le garçon ciblé ? Peut-être… Au moins c’était encourageant. Cela signifiait que j’avançais dans la bonne direction. Bon, en le suivant pendant qu’il exécute ses tâches respectives, j’en apprendrais davantage sur ses motifs et surtout sur ce qu’il trafique. Parce que j’ai ma petite idée qu’il n’y a pas que des feuilles de thé là-dedans. En espérant que les espions du Kazekage avaient visé juste en ce qui le concerne. Sinon j’aurai fait tout ce travail pour rien.

De mes pas précipités, je suivais le jeune homme pendant sa routine. Dans un premier temps, il me dirigea à l’arrière, où deux autres hommes étaient entrain de discuter avec le propriétaire de la boutique. Jusqu’ici rien d’anormal, du moins à première vue. C’est à ce moment-là qu’il se retourna vers moi, une expression sérieuse dessinée sur le visage.


« Transporter des… boites ? »


Je me résignai à continuer mes argumentations tout simplement parce que je me devais d’exécuter ce qu’il voulait. Pas parce que je suis soumise, absolument pas. Mais bien parce que c’est pour le bien de ma mission. La seule raison pour laquelle cet homme m’intéresse. De toute façon ce n’était pas comme si ces cartons pesaient lourds… Mon épée est d’un poids beaucoup plus important. Ce sera un jeu d’enfant.

Ce dernier s’approcha de moi pour me souffler quelques paroles. Un mince sourire se forma sur mes lèvres roses. Je relevai le menton vers lui, plongeant mon regard dans le sien.


« Mais c’est pour vous aider que je fais cela. Si vous ne voulez pas de mon aide je partirai. J’essaie simplement de me racheter pour ce que j’ai fait quelques minutes plus tôt. »


Le jeune homme prit la sortie, me laissant derrière. J’attrapai une des boites qui se trouvaient là et rejoins le garçon par la suite. Cette boite avait une bonne dimension, mais s’avérait toutefois plutôt légère. Comme je l’avais imaginé.


« Ça fait longtemps que vous faites ce métier ? Ça doit être… redondant, à force. Je suppose que c’est pour cette raison que vous avez des hommes à vos ordres, non ? Je me suis toujours demandé comment fonctionnait le transport de marchandise à Suna. »


Des questions et encore des questions. Je finirais par le saouler, il faudrait que je trouve un autre moyen…

Tu souris en voyant sa réaction. Elle a cherché, elle trouve. Tu l'entends alors qui commence à tenter de justifier son geste. Tu hausses les épaules, et tu te contentes de sourire alors qu'elle tente d'échapper à la tâche ingrate que tu viens de lui donner. Tu la regardes prendre un des cartons, et tu rejoins ton employé à l'extérieur, la demoiselle sur tes talons. Tu écoutes ses questions tout en avançant. Tu hésites un instant à répondre... Tu finis par sourire, tout en reprenant la parole. De toutes façons, tu y auras droit, aux myriades de questions sans queue ni tête. Dans quelques années, quand tes enfants sauront parler.

• Et bien... Disons que je suis né dans une famille de marchands. Alors... Ce métier, on peut dire que je l'ai dans la peau... Mais mes employés sont juste là temporairement, pour les échanges nécessitants de grands trajets. Disons qu'en tant que père de famille, je ne peux pas trop m'occuper de diriger les convois de caravanes qui partent pour l'étranger.

Tu prends alors la direction de ton magasin, ignorant alors la jeune femme pour commencer à récapituler avec ton second. Tu commences en récapitulant avec les prix, les marchandises et surtout, tu abordes ce point qui te tracasse.

• Bon. Plus franchement maintenant. J'ai des doutes quand à sa marchandise, qu'est-ce que tu en penses ?

• Personnellement patron... Je pense qu'il va essayer de nous couillonner sur le paiement. Apparemment il trafique avec des gens louches depuis peu. Si vous voyez ce que je veux dire. En tous cas, soyez prudents, il pourrait nous faire tomber une sale affaire dessus...

Tu soupires. Et merde. Encore un que tu vas devoir faire arrêter. Dommage, votre commerce marchait pourtant bien. Mais c'est là toute la bêtise humaine, vouloir encore et toujours plus. Tu secoues la tête, les mains dans le dos, avant de repenser à une chose. Elle n'était pas censée entendre ça. Bah. Tant pis. Tu te retournes vers la jeune femme, avant de finalement lui demander conseil à elle aussi.

• Tiens Agumi, si tu veux vraiment m'aider... Donne moi ton avis sur la question !

Oui, tu l'implique également dans cette affaire. Mais elle n'avait qu'à faire plus attention avant de renverser sa tasse de thé...