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 | | (#) Sujet: Prends ma place. Sam 29 Déc 2012 - 3:44 | |
| Depuis bien longtemps que je n'étais pas venue par ici, mon pays natal, Kusa. Discrète, aussi imperceptible qu'une ombre, j'arpentais cette pauvre terre que j'avais abandonné au profit plus égoïste, mais au combien, finalement, important. J'atteignais finalement l'idéal de mon clan : l'altruisme. Mais je me rendais compte, malheureusement, qu'aussi louables aient put être mes actions qu'elles laissaient de côté cette partie de ma vie, l'échange équivalent un ? Je pouvais me souvenir d'une promesse faite il y a plusieurs années comme si ce fut hier, protéger Kusa un maximum. J'avais depuis un certain temps intégré que ma vie de nukenin passée n'avait rien à voir avec celle que je menais aujourd'hui, quoi de plus logique ? Les plaine verdoyante à perte de vue, quelques distances et le premier village, que je connaissais, se dessinait, les toitures grises, un torchis poli par le temps, me rappelaient bien des choses, bonnes ou mauvaises.
Encapuchonnée, j'y pénétrais, calme définissait parfaitement l'endroit. Devant se dressait une taverne paraissant délabrée, c'est ici que je recevais la plus part de mes contrats, ou mission comme on les appellerait dans un village. Je posai la main sur le bois meurtri de la grande bâtisse, marque d'un passé que nous n'avions pas en commun, et la poussai ; le grincement, office de sonnette, annonça la venue d'un nouveau client, autrement dit, moi. Mon œil aguerri fureta dans toute la pièce, aucun visage que je connaissais, aucun qui semblait me connaître ; ni le patron. Je m'assis à une table, gardant le silence visiblement de rigueur et attendit un court instant. Tout me semblait bien différent de ce que j'avais quitté, plus les mêmes têtes, une ambiance pour le moins morte, un air lourd, pesant. Le nouveau patron arriva à ma table, bien moins jovial que son prédécesseur, et mit un certain temps avant de me parler. Je m'attendais à l’éternelle question du barman ; mais non à la place j'eus droit à un tout autre discours. Visiblement mon accoutrement voulant la discrétion était ''trop'' discret.« Les ninjas ne sont pas les bienvenus ici. Je vous prierez de partir. »
« Je vois. Où est Akaï ? »
« Mort. Quittez ce village rapidement ou... »
« Ou quoi ? Vous m'affronteriez ? Non. Je ne suis pas là pour vous causer du tort, je ne suis que de passage. »
« Un ninja, qu'il soit de passage, ou pas ; est toujours de mauvaise augure. »
« Comment ça ? »
« Ha.. Nous vivions bien mieux sans qu'aucun d'entre vous ne nous approche. »
« Vraiment ? Et pourquoi ? Tous ne sont pas mauvais, tous ne sont pas guidées par des intentions peu louables. »
« J'vais vous dire, madame, depuis le départ de la dernière famille de shinobi de la région, nous avons été livrés aux pillages, et comme il n'y a plus rien à piller, nous sommes tranquilles, pauvres, mais tranquilles. La sécurité et la protection sont des choses qui permettent de cumuler des biens, et donc d'attiser la convoitise des autres. Comprenez vous ? Maintenant, je vais prendre votre commande, vous consommez, et vous partez, vous n'êtes que de passage. »
« Bien, bien.. Sake. Hé, Akaï, il est mort comment ? »
« Un ninja l'a tué. » Dit il en rejoignant le comptoir d'un air sombre, préparant un pichet et un gobelet. Oui, oui, je comprenais que le temps passé ici était pour une vaine cause, établir une réputation de sûreté n'avait donc pas suffit. Je savais aussi de qui parlait ce remplaçant, de moi, ma sœur et Tsuna, qui d'autres ? Mais je me gardais bien de le crier sur tous les toits, mes actes n'étaient pas des plus honorifiques au final. En fait, m'être attaché à cette nation durant toutes ses années avaient peut être été une erreur, mais je ne pouvais revenir sur ça, mon histoire en été marqué. Je soupirai alors qu'il me servait avec une nonchalance à laquelle je n'étais pas habituée. Il ne parti pas, restant à ma table, comme attendant quelque chose. Je l'observais du coin de l’œil, je pouvais ressentir ça haine des shinobi, quelque chose de percutant. Akaï était bien plus âgé que lui, et bien moins téméraire, ou fou. Puis alors que je levai mon verre pour avaler une première gorgée je pus deviner un rapide mouvement de son bras, je ne pus rien faire, ou plutôt, je ne voulu. Il abaissa ma capuche, dévoilant ma chevelure. Son regard changea, il semblait me reconnaître, mais moi, sa tête ne me disait rien. Je reposai le récipient, laissant le liquide brûlant ramper le long de ma gorge. Puis je brisai le silence alors que les quelques clients s'éclipsèrent, voulant apparemment nous laisser seuls tous les deux. Tant mieux.« Tu es content ? »
« Vous êtes... » dit il en cherchant ses mots
« Zanshi. Mais ça tu le sais, n'est ce pas ? Par contre, ta tête ne me dit rien. »
« Moi, je suis son fils, à Akaï... »
« Ceci expliquant cela... » répondis je rapidement.
« Vous nous avez abandonnés, nous, Kusa et mon père.. »
« Nous avons tous des choix à faire.. Ainsi va la vie, aussi triste soit elle. » La réponse facile à une situation complexe et triste. Ô oui, je la ressentais sa tristesse, elle tiraillait mon cœur, mais je devais cacher mes émotions, ne pas me laisser engloutir, me protéger un minimum. Il m'observa, il n'allait pas pleurer, il semblait plutôt choqué de ce que je venais de lui dire. Ainsi va la vie, en fait non, elle ne devrait pas aller ainsi, on ne devrait pas à l'âge de l’insouciance devoir se préoccuper des problèmes d'adultes, ils arrivent tellement vite. Monde décadent, mais aussi, encore une fois, mon unique faute; et d'autre part, des choix. Comme je me le disais souvent, il ne peut y avoir que des victoires dans une vie, et voici l'une de mes défaites : une autre existence bouleversée, brisée, en plus de la mienne, déjà. Mon voyage vers le Kaimetsu, ou du moins mon détour par ici, ne me semblait plus être une si bonne idée. En parlant d'idée, une me traversa le crâne.« Je ne peux plus rien faire pour cette région, mes priorités ont changé, ce n'est plus à moi de... Si tu veux retrouver le Kusa d'avant, tu n'as qu'à prendre cette place. Devient plus fort. Ton père avait dés gênes propices à l'utilisation du chakra, toi aussi. » La dernière personne à qui j'avais conseiller de devenir plus forte, de devenir un shinobi, était morte. Néanmoins je doutais que je tuerais un jour ce jeune homme, contrairement à Ezio. Tous les moutons ne sont pas forcément définitivement perdus, comme aurait dit Akurai. Je lui attrapai le bras en réalisant quelques signes, et on put voir un des symboles tatoués sur mon bras glisser sur le sien, en dégageant une légère fumée, le jeune aubergiste lâcha un petit gémissement de douleur, et extirpa son bras marqué en me fusillant du regard. Je haussai les épaules, et repris la parole.« Ça va pas te tuer. Tu auras accès au temple Habashi ainsi. C'est ma demeure, ce sceau te ''guidera''. Tu n'es contrains à rien, bien sûr. Mais maintenant tu as un choix tangible entre les mains. Alors ne compte plus les autres, et prends les choses en mains. Sur ce, je dois partir. J'ai encore du chemin à faire. » Je me levais et laissai une bourse sur la table. Il n'eut pas le temps de parler que j'avais déjà disparus. Peut être le reverrais je un jour. Je repris le chemin du Kaimetsu. |
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