L'heure x. C'était maintenant ou jamais. En compagnie de mon copain Nakashima dans le quartier général des ANBUS, je me préparais à commettre un immense affront envers la nation. Un silence noir régnait sur la pièce. Aucuns de nous deux n'osait parler, ce que nous allions faire était à l'encontre de tout notre entraînement ninja, de ce que l'on nous avait appris à l'académie et surtout, à l'encontre même du grade d'ANBU. Qu'à cela ne tienne, nous étions prêts et dévoués à notre cause, celle de la justice, celle du droit à la vengeance. Ce que nous désirions ? La mort du nouvellement promu Hokage, Shiaijin Suguato. Nikkou méritait aussi de payer, sa mort viendrait plus tard, il avait quitté Konoha, nous devions donc nous en prendre à son ancien bras-droit qui était selon nous tout aussi responsable de la paix avec Suna.

Cette paix avait pourri nos vies. Le pays du vent avait gagné la première bataille ce qui signifiait qu'ils étaient tout simplement plus forts que nous. Dans cette situation, la logique nous aurait recommandée de tenter une attaque surprise ou une infiltration du camp ennemi. Non, une autre bataille avait été lancée, un plan complètement dénudée de sens. Je voyais l'image de mes frères entrain de se faire trancher la gorge par l'ennemi alors que Nikkou discutait tranquillement avec Raiu no Kenji. Nous avertir que la paix était entrain de se discuter ? Trop compliqué, bien trop dur de dépêcher quelques senseurs et télépathes pour avertir l'armée. À vrai dire, ils s'en foutaient bien de ce qu'on pensait. Et vous êtes entrain de me dire que ces malfrats devraient maintenant diriger notre pays ? Elle est bien bonne celle là.

Je n'étais pas stressé, c'était mon destin qui m'attendait. Je savais que j'allais triompher et que je rendrais au monde sa lumière d'antan. Konoha sortirait éclatante de ce conflit. Ce ne serait pas la fin d'une ère mais plutôt le commencement d'une nouvelle. Une ère où le village serait dominée par une administration intègre et juste et pas par une troupe d'imbéciles. Il était midi trente deux, notre plan était simple mais efficace. Nakashima était chargée de la relève de la garde du bureau du Hokage pendant toute l'après-midi et le début de soirée. Il commençait à une heure, notre attaque était planifiée pour quinze minutes plus tard. J'allais tout simplement entrer dans le palais du Hokage comme plusieurs ANBUS le faisaient souvent. Il y avait beaucoup d'activités dans cet endroit et personne ne me soupçonnerait d'être à la tête d'un complot. Je n'aurais qu'à me diriger vers le bureau et y entrer en compagnie de mon confrère aux cheveux roses. Il nous faudrait alors être rapides et exécutifs. Je voulais parler un peu à Suguato avant de lui annoncer sa mort. Lui faire comprendre que ce qu'il avait fait n'était pas raisonnable. L'ancien chef US mourrait lentement, j'avais à ma ceinture mon katana préféré avec lequel je lui trancherais la tête. Un délicieux moment.

Nakashima me quitta et je le saluai d'un signe de tête. Les paroles n'étaient pas nécessaires, un seul regard et c'était compris. Il ne me restait plus qu'à attendre. Une quinzaine de minutes et je pourrais commencer à me diriger vers le lieu du crime. Cette journée allait marquer l'histoire du village. Mes yeux fixaient la petite fenêtre de notre logis. Je voyais les passants se promener tranquillement dans la rue, ils étaient si inconscient du drame qui allait venir... Une question restait à mon esprit. Qu'est ce que je ferais ensuite ? Faire payer Suna probablement. Un paris risqué puisqu'attaquer l'Hokage de son propre village alors qu'on est membre de l'unité spéciale c'est une chose mais prendre un village ennemi en est une autre.

Je regardai ma montre avec cette fois-ci un peu plus d'énervement. Je tapotai le manche de mon katana puis le sorti de son fourreau de cuire noir. La lame était étincelant, tellement que ma perception de moi-même à travers son métal était vraiment très clair. Je me perdis dans mes pensées, une habitude. C'est une petite sonnerie qui me sorti de ma rêverie. C'était l'heure de quitter la pièce pour me rendre au palais. Satisfait de mon apparence, j'ouvris la porte avec énergie et commençai à courir dans les rues du village. Les gens me lançaient des regards intrigués mais ne s'attardaient pas trop à ma présence. Les ANBUS ne courraient pas les rues mais ce n'était tout de même pas un exploit d'en apercevoir un. Quelques minutes plus tard seulement, j'entrai dans le palais. Ma montre, parfaitement synchronisée avec celle de Taïga m'indiquait que j'étais parfaitement à l'heure. Je tournai à droite, puis franchis un long couloir éclairée par de grosses fenêtres. Un ANBU se tenait devant le bureau. Il me fit le bon signe, c'était lui. J'étais si prêt du but, est-ce que le plan allait fonctionné ou allions-nous finir en prison dans la minute qui allait suivre ?

Mes yeux m'indiquaient qu'il n'y avait qu'une présence forte de chakra dans le bureau. Suguato. Il allait être pris par surprise par l'unité spéciale supposée le défendre. Nous ne pouvions pas être mieux placés pour commettre un tel attentat. Waouh, je tressaillis d'impatience, un frisson parcouru ma colonne. C'était un moment savoureux, un moment que je ne revivrais pas deux fois dans ma vie.

Maître Hokage. Ça sonnait faux pour deux bandits de notre genre. C'était même presque drôle de voir un homme prêt à tuer son supérieur s'adresser à lui avec un signe d'autorité. Je n'aimais pas appeller les gens maître ou autre, ça montrait notre faiblesse à leur égard. Pour moi, ce serait Suguato, tout simplement. Cet homme méritait de mourir, il avait conclu un pacte avec le diable, Suna. Le village caché du sable était la prochaine étape de ma vengeance, ça me prendrait probablement plusieurs mois pour arriver à mes fins mais mes moyens étaient grands. Je comptais conclure des pactes avec d'autres villages, voir peut-être même Makka pour anéantir le village du désert. Je ne le savais pas encore, mais j'étais devenu fou, mon existence n'avait plus qu'un seul but et c'était d'anéantir complètement le pays du vent. J'étais entrain de trahir ma patrie pour y arriver, patrie qui ne reflétait - je dois le dire - plus trop mes aspirations.

— Si nous sommes là, ce n'est pas pour venir discuter d'avantages sociaux du job d'ANBU ou autre. C'est dans un but très simple. N'étant pas non plus un orateur hors-paire, je ne tiens pas à m'aventurer dans d'élogieux discours qui au final ne voudront rien dire. Tu sembles être un homme direct Suguato, je crois que tu préférais cette façon.

Je m'éclaircis un peu la voix avant de continuer mon discours. Il se devait d'être cours et percutant. S'il changeai d'avis, ce dont je doutais, il aurait la vie sauf. Dans un autre cas, je me ferais un plaisir personnel de lui trancher la tête avec mon sabre.

— Nous vous demandons le retrait immédiat de toutes tentatives de diplomatie, de commerce ou de pour-parler avec le village caché du sable. Suna doit payer pour ses actes et ce n'est pas en faisant une paix bidon où nous avons le désavantage que nous remporterons le conflit. Vous avez agis comme un lâche en suivant les agissements de Nikkou. J'ai juré sur ma vie de défendre ce village, c'est mon devoir de ninja et ça devrait être le votre aussi.

C'était à peu prêt tout. Je n'avais pas grand chose à dire d'autre. Suguato ne pourrait répondre que par oui ou par non, je n'accepterais aucune réponse pas ou peu clair. Une idée me vint alors à l'esprit, qu'est ce que je gagnais à ne pas lui dévoiler mon identité ? Rien. Je voulais que tous les gens du villages sachent que j'avais milité jusqu'à la fin pour les défendre. Si je taisais mon identité, ce fourbe Hokage tenterait surement de me ridiculiser ou autre s'il réussissait à me tuer. Mon nom marquerait l'histoire. Dans le pire des cas, je savais qu'au loin, dans un appartement d'un quartier aisé, ma bien aimé attendait, prête à poursuivre mes agissements s'il le fallait. Je pris donc mon masque de ma main droite et l'enlevai d'un trait direct avant de le lancer sur le bureau. Mes longs cheveux mauves tombèrent d'un coup sur mes épaules, me redonnant tout mon air séduisant.

— Je vous donne par la même occasion ma démission comme membre de l'escouade de tactique et d'assassinat du village. Je ne souhaite plus servir sous les ordres d'imbéciles dans votre genre. Oh et nous nous attendons à une réponse précise. En tant qu'ancien chef ANBU, je crois que vous êtes au courant des punitions que l'on peut administrer aux interrogés retissants.

Confiant ? Je l'étais. Dans quelques heures, je serais libre de mes agissements et Konoha serait complètement désorganisé. Qui serait le prochain Kage ? Nakashima conviendrait à ce poste, j'en étais certain.

Je travaillais sur les dossiers. Les choses s’installaient. Je venais de faire mettre les tablettes et elles se remplissaient. On y retrouvait des éprouvettes vides, de la verrerie, un appareil à distiller et d’autres objets du genre, de quoi m’adonner à quelques expériences légères dans le bureau. Rien comme le Laboratoire ou l’Hôpital, j’avais déjà un projet que je voulais mettre en branle. Faire un peu de gnôle. Soudainement, j’entendis un coup sourd dans la porte. La porte craqua quand la serrure, non verrouillé, fût forcée. Deux ANBU entraient. Si je n’avais pas été paranoïaque, ma réaction aurait été moindre. Je me levais d’un bond en agrippant le bord de la table, le bureau lourd avec tiroirs ayant été renvoyé depuis longtemps. La chaise tomba en se renversant alors que la table se retrouvait couchée sur le côté, offrant une maigre protection.

L’encre fut lancée alors que je me penchais, évitant la technique. Quand on m’appela par mon titre, je relevais la tête, juste un peu au-dessus de la table. À l’ordre, je haussais le sourcil en me relevant. Il referma la porte, tranquillement, alors que je désignais la chaise pour montrer que je ne pouvais plus m’assoir. L’homme parla, avec fureur, émotion même, des détails qui me semblaient un peu ridicule, mais c’était la même chose quand je tenais des discours semblables. Je les écoutais attentivement.

- « Je suis un homme franc, Kenzo. Dit moi au moins que ce n’est pas les Hyûga qui te motivent, parce que si c’est le cas, ça n’a rien à voir avec Konoha, mais tout à voir avec les avantages qu’ils ont perdu. »

Je sortis la langue brièvement, humidifiant mes lèvres, mais aussi à cause de l’excitation. Je savais que je risquais gros. Les fenêtres avaient leur ouverture difficile par la voie normale, même teinté de sombre, les rideaux couvraient la baie vitrée et je devrais nettoyer le peu de ce qui pourrait appartenir à un laboratoire en termes de matériel. Je me tournais vers l’autre ANBU.

- « Et toi, Nakashima ? Tu vas me montrer fièrement ton visage comme si j’avais besoin de le voir pour te reconnaître ? J’ai combattu avec chacun d’entre vous. »

Je laissais mon visage alterner de droite à gauche. J’hésitais entre tout simplement passer à la défense ou immédiatement attaquer en fourbe. Non, nous étions dans le Palais, la porte avait été presque enfoncé, j’étais coincé dans une petite salle, mais je pouvais certainement prendre l’avantage en cas de combat. En plus, les éliminer n’aurait eu aucune utilité, même si je doutais pouvoir le faire facilement. Je plissais les yeux en secouant faiblement la tête.

- « Vous parlez de tentatives de paix et de manque de respect pour les morts ? C’est ça ? C’est une reddition. C’était plus de morts et la destruction ou la reddition. Malheureusement, je respecte plus les vivants que les morts et j’ai agis en conséquence. Et cette pseudo-paix, je vous signale, nous débarrassera de Makka. Les morts qu’elle a faits avec ses attentats sont moins importants ? Peut-être parce que le Conseil des Hauts Clans n’a pas eu à subir les conséquences de leur « paix » à n’importe quel prix ! »

Au fil de ses paroles, ma voix c’était fait plus sifflante, plus sourde. Je m’arrêtais, pris une inspiration, conscient que ma colère était ridicule. Après quelques secondes, je ne pus m’empêcher de rire un peu devant le ridicule de mes sentiments en ayant un léger mouvement de recule involontaire. Je passais rapidement la langue sur mes lèvres une nouvelle fois, je vînt porter ma main pour la passer rapidement sur ma bouche.

- « Alors, remettez vos masques. Vous voulez aidez Konoha ? Alors ne ciblez pas le type qui n’était pas là et, au pire, vous a offert un cadeau. Sans le Conseil, les Shinobis peuvent exercer leur volonté en fonction de leur travail, pas des magouilles dans des bureaux. Si Suna vous répugne, oeuvrez, mais ne faites pas d’un haut gradé le coupable parfait des mauvaises décisions qui étaient en parfait accord avec ce que le Conseil voulait. Si vous me tuez, Suna va envoyer un des siens, c’est tout. »

En parlant, je fixais Kenzo. Je savais que les Hyûga, de grands Shinobis parfois, mais des gens qui n’avaient jamais fait preuve de la moindre capacité depuis leur position au Conseil, était les plus mécontents de la victoire de Suna. Sincèrement, j’espérais me tromper et que Kenzo n’était pas un de ces larbin de Clan incapable de décider par lui-même. Je me tournais vers Nakashima, puis je me contentais de sourire bêtement, probablement parce que mes cicatrices donnaient une largeur excessive à l’expression sur mon visage.

- « Tu sais que j’étais Joururi. Tu m’as vu combattre lors de la première bataille. Tu as vu mon corps exploser pour te donner une chance de les achever et les blesser, non ? Tu te souviens ? Et pourtant, je suis ici, après quelques jours de ces batailles. Tu penses vraiment que c’est mon corps qui est ici ? Que je ne suis pas ailleurs à contrôler un de mes pantins à distance ? Tu crois que je ne peux pas transformer l'apparence des mes jouets ? Vous pouvez me tuer, c’est vrai, mais je peux me défendre avec la même puissance que mon vrai corps, j’en tuerai peut-être un et l’autre devra fuir. Je n’aurais pas une égratignure d’ici quelques minutes… D’ici quelques minutes, je vais certainement avertir la garde. Alors, remettez vos masques pour servir Konoha ou fuyez tout de suite, parce qu’une fois l’alerte sonnée, il sera trop tard et ça rendra votre fuite quasiment impossible. »

En disant cela, je levais mes mains en position défensive, prêt à accueillir le Hyûga au corps à corps, même si mes jambes restaient en position presque détendues. Il y avait longtemps que je n’avais pas pu me retrouver avec un adversaire sans capacité de fuite dans une si petite pièce et ma connaissance de l’anatomie serait mortelle ici. Je souriais en coin. Je concentrais mon chakra dans mes mains en me préparant.

[Grosso modo, j’attaque pas, mais je me tiens prêt. Je vous l'avais dit, sans pitié et je compte bien abuser des gardes si vous en tenez pas compte.]

Spoiler:

J’étais fier de Nakashima, mais aussi de moi. Dès sa nomination, j’avais su que je devrais me méfier. Il était orgueilleux. Il estimait plus que tout sa propre personne. En un sens, ça ne me dérangeait pas, j’approuvais même. Mais il n’écoutait rien, il n’apprenait pas. Il s’était mis des œillères et maintenant il ne voyait plus qu’une « paix » avec Suna au lieu d’une reddition pour restreindre les dommages. Il parlait de bataille loyal, mais ce que j’entendais, c’était des miaulements et des supplications : laissez-nous une chance, s’il vous plaît. Ni lui ni moi n’y croyons. Les paroles de son allié, Kenzo, elle me décevait. Comment un homme avec un tel mépris de son Clan, avec une telle lucidité, pouvait être aussi dégénéré. Il était fou et inconstant, il parlait de protéger le Village au début, mais, maintenant, il parlait de suicide et d’otages. À ces mots, je compris que les raisonner était impossible. J’eus à peine le temps de gober la pillule que le Hyô attaquait.

Il espérait me coincer dans un endroit aussi exigu ? Avec un peu de chances, je pourrais retourner la situation en ma faveur. Mes nerfs se firent plus vifs, l’électricité Raïton associé au médicament me fit presque l’effet de sentir les choses. Ma vitesse était maintenant décuplée. Il crachait de la boue sur plusieurs mètres de larges, je me contentais d’avancer brutalement grâce à ma vitesse. Je me recroquevillais derrière la table, accroupi si bas que mes mains frôlaient le sol, mes mains décrivais des signe et ma chair se durcie juste à temps. Sans ma vitesse nouvelle, j’aurais été pris dans l’attaque. Je me retrouvais néanmoins plaqué au mur, seul les pattes évitaient que je sois écrasé, ce qui ne tarda pas avec l’aide du Hyûga. Je me décidais à sortir de la table, profitant de ma protection pour subir les restes de la technique de Kenzo. Sans perdre une seconde de plus, je bondis en-dehors de ma cachette, posant le pied sur mon allié de bois qui cédait pour m’avancer à toute vitesse vers Nakashima .

Les mûdras se firent très rapidement et, grâce à ma vitesse décuplée, je parvins rapidement, d’un pas côté, à contourner le Nakashima, le muscle important de la cuisse pour ralentir ses déplacements et sa fuite, de mon adversaire rosé, cherchant à rapidement me mettre derrière lui, d’un mètre, un peu plus peut-être. Je savais que d’ici, j’étais protégé par le Hyô, si Kenzo voulait me toucher avec une attaque de zone du même type, il devrait blesser son allié avec son tourbillon. Je savais aussi que j’étais assez prêt du Nakashima pour pouvoir l’attaquer au corps à corps.

-« Tu parles d’honneur et des innocents, moi, j’entends des lamentations d’un homme qui espère qu’il sera le seul assez cruel pour agir en les prenant comme otage ! »

Une brume bleutée se répandait dans le fond de la pièce, à mon ancienne position, dans le dos de mes adversaires, les résultats de mes signes alors que je dépassais le Hyô. Le crépitement électrique enflammait quelques produits chimiques posés ici et là, rien à voir avec ce qui suivrait. Je plissais le nez, rempli d’une fureur toute motivée par la déception de voir un tel manque de vision chez ces deux hommes. Quand je refermais le poing, l’électricité du nuage éclata dans la pièce, alors que j’étais juste à la limite de sa zone d’effet, brisant les fenêtres et fracassant les objets de bois et, je l'espérais, mes adversaires.

[Je veux juste préciser. C'est pas une explosion qui ravage l'étage. C'est un nuage électrique qui projette des éclairs un peu autour et dans le nuage. Ça fait des dégâts restreint dans une zone, mais ça détruit pas tout et ne brise pas les murs en morceaux.]

Spoiler:

Le Hyô ne blaguait pas. L’éclair l’avait probablement mis en colère, car maintenant, il faisait des mûdras en me parlant. Je me contentais alors de faire des mûdras, j’étais chez moi, il était temps d’en profiter. À peine eus-je terminer de réaliser ma technique, que je devais lever les bras. Les aiguilles filèrent vers moi alors que je me penchais, levant la jambe pour protéger mon ventre que je durcissais et mes bras protégeant mon visage. Les aiguilles se plantèrent dans ma chair malgré ma protection de haut rang. Sans elle, elles auraient été fatales. Ma jambe et mon bras me faisait maintenant souffrir, une aiguille s’était planté dans mon flanc, heureusement, elle n’avait touché aucun organe vital. Soudainement, mes pieds plongèrent dans une flaque et je me retrouvais en partie coincé. Je me contentais de sourire largement en faisant des mûdras.

- « Vous m’attaquez chez moi et vous pensez que je n’ai aucune protection ? Je me suis toujours méfié de ton orgueil, c’était Nikkou qui avait pris la décision de te nommer ANBU. Pour moi, tu étais un orgueilleux dangereux. »

Ce qu’ils ne voyaient pas, c’est que tout près du Hyûga, mes précédents signes avaient fait apparaître un cadavre d’un Sceau. J’en avais plusieurs éparpillé dans le bureau, il me suffisait ensuite de les animer. Ou de faire autre chose avec. Dès que mon index toucha son jumeau, le cadavre près derrière eux se mit à gonfler. Il explosa, projetant des éclats, alors que je me baissais de justesse. Nakashima fut pris de plein, mais les réflexes de Kenzo lui permirent de se dégager. Je vis une longue goutte de sang couler de son flanc et descendre jusqu’à sa jambe. Il regarda son confrère tombé, moi aussi. Il ne pouvait pas attaquer sans risquer de se prendre dans la flaque d’encre de son propre allié. Nakashima avait toujours manqué de coordination avec ses coéquipiers, pendant notre combat durant la guerre, je l’avais bien vu.

Face à face, les deux ennemis restant firent des mûdras. Les mains de mon adversaire s’entourèrent de rouge alors que des ANBU entrèrent, parfaitement coordonnés. C’était ça le but de mon nuage électrique, briser les fenêtres et faire du bruit, éviter que les civils ne soient touchés par une explosion, mais qu’ils sortent du Palais. Les ANBU entraient, deux par la porte, un par la fenêtre et deux par le balcon. En quelques secondes, ils furent sur lui. Le premier reçu un violent coup de pied avant que le deuxième réussissent à lancer une corde, un serpent plutôt, d’eau qui entoura mon adversaire. Je posais un genoux à terre, les blessures me faisaient souffrir, mon chakra était vide ou presque.

- « Des traîtres, frères ANBU… Taïga, portez le à la morgue, je veux son corps. Kenzo est fou et dangereux, il est condamné à mort. Exécutez la sentence maintenant. »

Mon nez se plissait de haine. La situation, mon propre ridicule, me fit sourire. Ils hésitaient à obéirent, du moins, à tuer Kenzo. Je m’approchais de lui, alors qu’il se débattait. Le ANBU touché par son coup de pied était conscient et avait besoin de soin. Ses frères s’en occupaient. Je m’approchais de Kenzo.

- « Je t’aurais admiré et libéré, si ton acte n’avait pas été aussi illogique et dénué de réalité. C’était une reddition. Ton Clan t’a pourri l’esprit. »

Je tendis la main. Le ANBU me donna un kunaï. Je passais rapidement la langue sur mes lèvres. Un gâchis, deux hommes que j‘admirais. Que je respectais pour les défauts que je leur reprochais. Mais j’étais en droit et je ne pouvais prendre la chance de les épargner. Kenzo un membre du Clan le plus important de Konoha jusqu’à maintenant… Un traître. Je poussais un soupir laissais retomber ma main qui tenait la lame.

- « Les Hyûga voudront lui poser des questions. Ils le feront sous la surveillance de l’ANBU. Envoie chercher l’ancien membre du Conseil. Remet lui ce kunaï avec un mot « Il n’y aura pas de traitement de faveur » et dit lui que s’il ne le fait pas, j’appliquerai la sentence de mort. Tout ce que ce choix lui permettra, c’est de choisir entre la fosse commune pour Kenzo ou reconnaître qu’il était un fier membre du Clan jusqu’à récemment et l’inhumer avec honneur. »

Je me retournais, les laissant faire, prenant deux masque de l’ANBU, d’ancien ANBU. En sortant dehors, il y avait les militaires qui avaient préparés cette tentative de souvetage, mais quelques habitants du Village un peu plus loin. Je les regardais à tour de rôle, eux qui comprenais vu mon état sanglant que j’avais été victime d’un assassinat. Je pris un masque dans chaque main et les levaient face à eux. Chacun comprit immédiatement que l’ANBU y était mêlé.

- « Deux braves hommes jusqu’à aujourd’hui, deux ANBU, certains que j’ai moi-même accueilli pendant mon travail de chef de l’ANBU… Des membres des Clans importants du Conseil. Vous ne saurez pas leur nom… Mais sachez qu’avant, il aurait eu droit à une justice adoucie à cause du Conseil, à votre effroi. Aujourd’hui, c’est les actes et la réalité qui compte… Ce sera juste. C’est cela la fin du Conseil devenu une tâche à Konoha, c’est le rêve de tous les Hokage qui se réalise. C’est la justice et l’équité, comme vous le vouliez avec la paix. »

Je laissais retomber mes bras, les masques au sol du même coup. Je me dirigeais lentement, accompagné précipitamment par des Shinobis. J’allais à l’Hôpital.

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Je passais quelques heures à l’Hôpital. Un médecin et Reha me soignèrent. J’ordonnais d’arrêter de me donner autant d’attention parce que j’étais Hokage, de libérer Reha, elle avait certainement mieux à faire que de flatter mon égo à cause des ordres d’un médecin de l’Hôpital. On me soigna rapidement, cousu mes blessures, désinfectant et me conseilla le repos. Je les laissa faire, restant dans la salle, seul. Pour une fois, je voulais bien de ce traitement de faveur, non par caprice, mais par sécurité. Dès que je le pus, je profitais de cette pause à mes devoirs d’Hokage pour me diriger au sous-sol, vers la salle d’autopsie. Des gens s’affairaient, je m’approchais des deux corps. Je fis glisser la table à roulette avec les instruments dessus et sans rien dire, devant les pathologistes de l’Hôpital, je fis le même travail qu’eux. Certains m’observèrent, mais la plupart retournèrent à leur travail. Quelques étudiants me restèrent et me regardèrent. Je fis des autopsies, complètes et plus que nécessaires. Je préparais les corps, on les emballa et je les amenai au crématorium.

Je regardais Kenzo et Nakashima, chacun sur la table coulissante du four crématoire. Ce dernier avait été amoché par le combat. L’autre… L’ancien membre du Conseil avait fait justice. Je lui retournerais les cendres, le cadavre du pauvre Kenzo ne méritait pas ne pas être enterré. C’était des traîtres, des ennemis, mais seuls les actes comptent. Une vie de service pour un acte de trahison. Seul le présent compte et ce dernier acte leur avait valu la mort. Pourtant, les bonnes choses faites méritaient que les proches se souviennent. Kenzo était marié. Pauvre femme et, elle, elle n’avait rien fait. Elle ne méritait pas de se voir cataloguer comme la femme du traître. Le nom de son mari resterait honorable. Je fis, pour chacun des corps, la même technique, puis je poussais les tables coulissantes dans leur four respectif. Je regardais par la petite fenêtre épaisse les deux corps, avant de tourner le bouton des fours.

Quelques semaines plus tard, alors que les Hyûga enterraient discrètement les leurs, il n’y avait que quelques proches de Kenzo, aucun haut membre. Je regardais, au loin, dans le cimetière la femme pleurer. J’aurais voulu lui tendre la main, mais elle devait réfléchir et je ne voulais pas attiser sa haine. Quand tous furent partis, je m’approchais des deux tombes. J’avais fait faire celle de Nakashima, malheureusement, celle de Kenzo n’avait pu être sous ma volonté. Je lus une dernière fois les mots demandés par moi avant de partir et m’éloigner. Le vent souffla sur les mots gravés de la tombe…

« Hyô Nakashima
Intéressons-nous aux vivants, les morts importent peu. Intéressons-nous à ce que nous faisons de notre vie.»