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 Le Grain de Sable et l'Engrenage [Kuchy]

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Suna
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Message(#) Sujet: Le Grain de Sable et l'Engrenage [Kuchy] Le Grain de Sable et l'Engrenage [Kuchy] EmptyMer 21 Nov 2012 - 6:04

Il me restait peu de choses. Les gens craignent que la guerre leur arrache les leurs, qu’elle brise des vies, qu’elle affame, qu’elle sépare ou qu’elle ravage. Les gens imaginent la guerre comme un feu dévorant qui ne laisse que cendre et braise fumantes. La vérité, c’est que c’est la paix qui nous les arrache. Les drames familiaux augmentent, les drogués et les alcooliques pullulent, les gens deviennent avares et égoïstes. Je laissais mon doigt faire le tour de mon verre, l’alcool de la gnôle empestait l’éthanol. La chambre de Nyuuwa était devenue un petit laboratoire, rien d’extraordinaire, actuellement, je m’étais contenté de l’utiliser pour produire de l’alcool. Les murs empestaient les produits chimiques et l’humidité des vapeurs avait laissé des traces sur les plafonds et les murs. Pourtant, malgré toute ma volonté de remplir cette pièce de « moi », je n’avais pu me résoudre à déplacer le lit et le mobilier, je l’avais juste déplacé. J’avais juste pris son oreiller. Le ridicule de la situation me fit rire, tout seul, mon ébriété y participant. J’engloutis le liquide, grimaçant à peine, avant de l’avaler.

En me relevant, je fus surpris par mon état d’ébriété. Je titubais de quelques pas vers l’arrière, puis l’avant. Déjà, les dommages à mes nerfs me rendaient moins conscients de certaines situation, alors je ne m’étais pas rendu compte de mon état. À cette pensée, une vague de rage m’envahit, je me saisis du verre renversé sur la table de travail de Nyuuwa, objet qu’elle n’avait jamais utilisé, pour le lancer à travers la pièce, éclatant le verre contre le mur au-dessus du distillateur improvisé, projetant des éclats. Ce soudain éclat de rage ne me fis aucun plaisir, ni soulagement, au contraire, il eut l’effet d’une brèche dans lequel ma frustration s’engouffre. Je me mis à rire alors avant de prendre la chaise de bois, la soulever et fracasser l’appareil. Le brûleur était s’écrasa au sol, faisant tomber la bombonne qui produit un boucan d’enfer, les erlenmeyers et les ballons explosèrent en tombant et les tuyaux vidèrent les résidus en se déconnectant du montage. Je me contentais de rire en écrasant le verre, déjà brisé, comme si écraser ces éclats allait me soulager. La chaise fini de céder et je baisse les bras, à bout de souffle. Je ris en secouant la tête, laissant tomber les débris de mes mains.

Après une bonne douche froide, je passe devant la chambre, seule témoin de mon éclat. Je la regarde, quelques secondes, intensément, avant de soupirer. Il est temps de retourner au Laboratoire, j’ai passé trop de temps à ne rien faire. Je me dirige vers la sortie de la maison, l’ouverture de la porte laisse la lumière du soleil se fracasser contre ma rétine, m’obligeant à plisser les yeux. Il doit bientôt être midi. Je prends une inspiration, avant de me diriger dans les rues, prenant mon temps avant d’arriver dans les locaux. Je fais plusieurs fois le tour du jardin de l’hôpital, du Palais de l’Hokage, je m’arrête même aux Portes avant de repartir travailler. J’entre, sans faire le tour par la section des analyses officielle de l’Hôpital. Je descends dans les couloirs déserts du sous-sol avant de m’arrêter devant la porte discret du Labo. Un coup d’œil par la petite fenêtre de la porte ne me montre que la salle fermée et la lumière discrète des réfrigérateurs. Je pousse la porte, le léger son de la succion d’air contrôlé me calme.

Je descends lentement les marches de métal dans le silence de la salle. Iji est parti en mission. J’ai le corps endolori par l’alcool, mais mon esprit est clair. J’allume les lumières, qui crépite encore sans s’allumer vraiment alors que je suis presque en bas de l’escalier. Alors que les néons terminent leur allumage, la salle s’éclaire. Je regarde un peu autour. C’est alors que je remarque, un animal, un insecte, un peu plus d’une dizaine de centimètres de long qui court vers une table le long du mur. Je fronce les sourcils, mécontent en approchant. Je me pense lentement pour regarder sous la table, identifiant le mille-pattes. L’endroit est supposé être stérile, ces petites bestioles peuvent transporter je ne sais quoi. Il a dû entrer dans les vêtements d’un corps, échappé à l’examen du corps lors du déshabillement et vivre ici. Je me relève et tend le pied pour l’écraser. Aucun craquement. Je me penche de nouveau, juste à temps pour le voir fuir derrière un frigo.

Je pousse un soupir en tirant une chaise et en m’écrasant dessus. Je ne peux m’empêcher de réfléchir en fixant le frigo. Il est hors de question que je commence à déplacer tous les meubles. Il n’a pas à être ici, il est hors de question que je brise la logistique du lieu. Je passe mes mains sur mon visage avant de me relever. Il y a des substances en pleine réaction, ce que je m’apprête à faire va ralentir les recherches, provoquer des pertes. J’étais chacune des citernes de chauffages au milieu de la pièce. J’attends leur refroidissement en fixant le frigo, guettant la sortie de l’animal. Dès que le tout me semble plus froid, j’abaisse les mécanismes de scellement des cuves pour éviter toute vapeur. Je remonte les marches, abandonnant un dernier regard dans la porte.

- « Ce n’est pas vrai que tu vas m’emmerder toi aussi… »

Je rigole un peu en sortant. Je ne pus m’empêcher de rire en voyant la face du marchand à Konoha. Je venais d’acheter plusieurs centaines de plaques collantes pour les insectes. Je restais silencieux en ayant les bras chargés, ignorant les regards des employés de l’Hôpital. Après plusieurs heures, dans les escaliers de métal du Laboratoire, j’observe le sol, presque entièrement couvert de papier collant. Je fais une grimace haineuse à cet insecte avant de remonter pour fermer la lumière. Je me tourne de nouveau, me promettant de l’attraper, avant de m’assoir dans les marches et d’attendre. Au bout de quelques heures, je me suis endormi, la joue écrasée contre ma main posé à la rampe froide. C’est le mal de cou et de dos qui me réveille. Je prends quelques secondes pour m’habituer à la noirceur allégée par les frigos. Lentement, je passe ma langue sèche et épaisse, à cause de l’alcool, provoquant un léger sapement. Alors je l’aperçois, qui file entre les plaques pour retourner se cacher. Cela doit faire presque 24 heures depuis le massacre de mes appareils à la maison… Il est temps de passer aux choses sérieuses.

Il s’écoule presque 12 autres heures. Le temps d’enlever les pièges à insecte, de me rapprocher de la table et de préparer ma décoction. La faim et la soif font gronder mon estomac dans le silence qui n’est rompue que par les néons et le grondement des réfrigérateurs. Un bon insecticide, fait maison, avec une petite recette pour attirer la scolopendre. Un truc de grand-mère, mais que je sais efficace. Je commence à vaporiser le produit, un peu partout au sol, lançant des gouttes ici et là sur les pièges à insecte et le sol. Je prends la peine, minutieusement de laisser tomber des gouttes sur les pièges accessibles, un petit masque de tissu pour me protéger des vapeurs. J’éteins de nouveau et m’assois dans les marches en attendant. Ces insectes sont parfois douloureux, rarement mortels. Konoha a de gros spécimens, d’ailleurs, en général ses bois donnent de gros insectes, les Aburame pourraient en parler longtemps. Je passe de longues heures, incapables de dormir comme je l’ai fait, mon ventre douloureux à force de faim et ma bouche si rugueuse à cause de la soif qu’elle me brûle, des lèvres au palais. L’avantage, c’est que sans boire et manger, pas besoin de toilette. Cette saleté de mille-pattes ne m’aura pas. Les yeux piquent à cause de l’insecticide.

Plusieurs fois pendant la nuit ou le jour, je ne sais pas trop, je crois attendre un papier bougé. Chaque fois, je me lève et approche, sans allumer les lumières, pour voir que c’est la ventilation d’air qui fait ça. Chaque fois, je prends un temps fou à enlever les pièges et les remettre. Chaque fois, je ris seul, à tel point que je dois m’arrêter pour m’appuyer contre une citerne ou une table. Le ridicule de ma situation me frappe. Presque 2 jours dans ce Laboratoire, une production et des expériences fichues, Iji que j’ai retourné chez lui, la faim, la soif, la pisse dans un ballon pour éviter de sortir… Mais cet insecte tourne à l’obsession, il dérange l’équilibre, l’harmonie de mon Laboratoire. Il est hors de question que je me fasse avoir. Je m’arrête de rire et lève la tête vers le plafond avec un soupir. C’est là. Juste là. Sur le bord de la citerne contre laquelle je m’appuie, il est juste sous le couvercle, sur le bord… Il me regarde ? Oui, il me regarde ! En le fixant, je bouge ma main lentement pour enlever le scellement de la citerne. Avec des gestes lents, j’ouvre l’écoutille pour prendre des échantillons. Elle contient plusieurs centaines de litres d’un mutagène qui peut détruire les embryons de plantes, d’insectes et de petits animaux, pour rendre un territoire infertile. D’un geste brusque, j’y projette l’insecte.

J’hurle de joie en sautant sur place. J’ai plein de pièges collés aux pieds. Je cours chercher une échelle pour grimper et admirer l’insecte qui meurt. Je vais jusqu’à allumer la lumière. Le produit est perdu, mais alors que je grimpe sur le rebord, secouant ma jambe pour enlever sans succès les collants, je pose mes yeux. L’animal flotte dans la cuve, sur le point de se noyer. Néanmoins, je fronce les sourcils. L’animal devrait se recroqueviller à ces concentrations, crevé. Mais il se noie, lentement. Après plusieurs minutes de réflexion, je saisis l’animal avec une pince. Il faut que je sache pourquoi il a résisté. N’empêche, les gros mille-pattes, surtout de cette dimension, ils se retrouvent dans les régions plus chaudes. Ils mangent parfois des souris. C’est un Aburame qui me le dit. Il est temps de faire des tests.
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Suna
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Message(#) Sujet: Re: Le Grain de Sable et l'Engrenage [Kuchy] Le Grain de Sable et l'Engrenage [Kuchy] EmptySam 24 Nov 2012 - 9:02

Il s’était écoulé quelques jours. J’attendais dans la maison de l’Aburame. C’était un bâtiment à l’arrière de leur demeure principale, avec un espèce de jardin qui, à la manière des apiculteurs, leur servait à élever certaines espèces d’insectes plus faciles à « domestiquer ». J’avais bien pensé faire l’examen du cadavre, faire toutes les analyses, mais la vérité, c’est que je savais que le corps serait perdu ensuite. Et l’autopsie des insectes n’est pas vraiment une spécialité que je peux me permettre de frôler avec ma connaissance du corps. Encore, les mammifères ça va, les poissons et les reptiles devenaient déjà plus difficiles, alors les insectes… Je n’avais pas pu m’empêcher de prendre quelques pattes de l’animal et une partie de son flanc pour les examens chimiques. J’avais obtenu des concentrations beaucoup trop importante de certains produits inattendus, ça pouvait expliquer sa taille, mais difficile de déterminer adéquatement ce qui était étrange. Pourtant, l’expert en insecte semblait étonné, d’abord par sa taille, ensuite par la musculature de l’insecte, sa capacité à crisser et sa chitine relativement mince pour ce genre d’insecte. Je le regardais faire avec attention, mais surtout, j’écoutais ses conclusions.

- « Cet animal est très gros, très puissant, mais sa chitine faiblarde est étrange. Normalement, elle grossit avec son alimentation, alors il ne s’est peut-être pas nourrit de ce qui est naturel ou il était jeune. Pourtant, vu sa taille, c’est étonnant qu’il est manqué de nourriture. L’espèce à quoi il ressemble le plus n’est pas venimeuse, sinon, c’est normal. »

Je hochais la tête en le regardant, prenant quelques secondes pour me faire une idée du portrait. L’Aburame était âgé et retraité, il occupait son temps à élever des insectes pour son Clan et s’assurait que la soie était de qualité. Je hochais la tête puis tendis la main en riant un peu. Il resta silencieux avant de se décider à se retourner. Lentement, il mit une demi-coupole de verre sur laquelle reposait l’insecte avant de me le rendre. Je le remerciais en lui donnant quelques fioles. C’était une pâte nourricière avec des essences difficiles à extraire qui attirerait les insectes, comme nous l’avions convenu selon ses directives. Je devais réviser les résultats de mes analyses et comparé avec les siennes. Autant que possible, je ne tenais pas à ce qu’il analyse trop l’insecte. J’étais assis dans le Laboratoire, toujours fermé, les pièges tassés le long des murs, les lumières allumées.

Cet animal vivait, relativement bien, était trop gros, mais pas nourrit adéquatement. Sa résistance à certains poisons insecticides me laissait croire qu’il avait appris à les métaboliser, donc qu’il avait déjà été en contact avec eux. Ça expliquerait sa taille hors norme, dû à une modification du corps, s’il avait appris à utiliser les insecticides, mais aussi sa chitine faible. Aucun des insecticides connus n’avaient les éléments participant à sa synthèse. J’avais aussi trouvé des concentrations de calcaires et de sel des étant pas très profondes. Mais ce qui m’avait le plus frappé, c’était l’insecticide dont il avait développé une résistance. Je tenais la feuille, la relisant, incapable d’y croire. Une substance très semblable à la mienne que nous tentions d’exploiter pour Konoha. La seule fois où un produit aussi semblable avait été utilisé, c’était à Kawa no Kuni, pour affaiblir les hameaux de rébellion. Je le savais, c’est moi qui l’avais créée à l’époque. Après plusieurs heures d’études, avec les sédiments, son type d’habitat et le poison, j’avais trouvé un endroit où j’avais opéré en tant que Kawajin… Aujourd’hui, la frontière de Konoha avait englobé cette partie du territoire de Kawa no Kuni.

Avertissant rapidement Iji que je partais, fermant le Laboratoire pendant plusieurs jours, je me dirigeais vers ma destination. Après plusieurs jours de marche, prudente, mais pas très poussée, j’arrivais sur les lieux. Le Aburame avait parlé de lieu humide, avec souvent de l’humus des feuilles. Le sol de Kawa transparaissait un peu, les escarpements rocheux dans le terrain plat s’étendaient partout, mais des embryons de collines subsistaient. Un terrain parfait pour des grottes avec des sources d’eau à faible profondeur. Faire la recherche sur la zone d’épandage, surtout vu la date des souvenirs fut long. Je devais trouver un endroit où l’eau pouvait descendre, expliquant les concentrations élevées. La recherche me pris presque plus de temps que le déplacement, mais finalement, je trouvais une petite ouverture dans lequel descendait un filet d’eau d’un ruisseau. Tant bien que mal, je pus m’y glisser. En approchant, je fis naître dans ma main une flamme. Je fis le sol de la grotte, un nombre impressionnant de mille-pattes à l’approche de la lumière s’enfuirent dans les interstices. Quand je posais mes pieds au sol, j’écrasais quelques malheureux, provoquant un crissement qui semblait plus léger qu’une feuille frôlant le sol. Je regardais autour et avança.

La grotte faisait quelques mètres de large, mais un coude menait à une deuxième partie. Je ne m’attendais à rien en arrivant, seulement des insectes. Le sol était humide et mes pas faisaient du bruit. Une petit rocher arrondie trônait centre de la salle. Je m’approchais, quand j’entendis un crissement familier et un raclement au sol. Des tiges sortaient du rocher ovale pour le retourner. Je fis grandir la flamme et ma respiration s’arrêta, conscient de la puanteur environnante, une étrange odeur de mucus, de champignons, de décomposition de la terre plutôt que de la viande. L’insecte devait faire environ deux mètres, ses pattes étaient trop courtes, il était massif, sa bouche semblait ornée de plusieurs dizaines de mandibules désordonnés, une bouche vulgaire et grossière derrière. Mais ce qui était choquant, c’est que malgré sa longueur et ses organes typique des mille-pattes, l’animal avait une forme arrondie, de ses plaques de chitine dépassait de la chaire ondulant lentement et, sous son ventre jusqu’à la moitié des flancs, des cloques écœurantes, parfois percées, suintantes, semblaient pulser. Derrière la créature se trouvait des éclats, des citernes et des tonneaux, dont les installations s’enfonçaient dans le plafond, de gros tuyaux, comme des tentacules, pour que la vapeur s’infiltre dans le sol au-dessus. Ils étaient fendus et vides depuis longtemps.

- « Qu’est-ce que c’est ? »

En parlant, je laissais échapper mon souffle, abasourdi, les yeux arrondis par la surprise. Je réalisais alors que des cloques sortaient des vers, de petits scolopendres, les cloques éclatées par le mouvement de la créature et courrait se mettre à l’abri. Les plus petits insectes se tenaient loin de la chose difforme, la mutation écœurante d’une créature qui, par chance de l’évolution, s’était nourrit de mes poisons pendant des années, se développant de manière horrible comme un porc s’engraisse. Si ma surprise était déjà toute de curiosité, me demandant comment les produits avaient pu avoir cette effet, conscient que j’aurais dû mieux surveiller leur utilisation par l’armée, je ne pus m’empêcher de sursauter. À travers le crissement des mandibules, la créature semblait articuler des mots que je comprenais difficilement à cause de son « accent ».

- « Avant… Cycle naissance… Vu humain… »

Ces simples mots me glacèrent. Elle émit alors un son, un appel, qu’on pourrait traduire par « Ssskrrrika ». Elle resta silencieuse en se tortillant. Les cloques éclatèrent et des mille-pattes en sortirent, certains tentant de s’éloigner de leur géniteur. J’attendais quelques choses, puis un bruit désagréable venant de l’entrée attira mon attention. Je me détournais du chemin pour voir une grosse scolopendre entrer. Il devait faire un mètre avec des mandibules larges. L’animal se contenta de s’arrêter, quelques secondes, me donnant l’impression de me regarder. Ensuite, avec une certaine rapidité, il écarta les mandibules et commença à avancer à ras le sol. Les petits mille-pattes éclos étaient pelleter. Il les dirigea vers la bouche de la créature boursouflée avant de donner des coups de tête pour les jeter dans sa bouche. La créature, après que le Ssskrrrika se fut éloigné, se contenta de les mâcher. Le second mille-pattes disparus alors comme il était venu.

Il ne m’en fallait pas plus pour me faire une idée de ce qui c’était passé. Par lâcheté ou par gourmandise, l’énorme créature avait tellement engraissée qu’elle ne pouvait plus sortir de la grotte. Les produit chimique que Kawa no Kuni avait probablement oublié avait fait leur travail. La créature parlait, développait des moyens de se nourrir, une forme d’intelligence, mais ne connaissait rien de l’extérieur et se contentait de se gaver ainsi. Elle dévorer ses propres progénitures. Certains de ses enfants avaient eu les mêmes caractères gigantesques, mêmes difformes qu’elle et vivait avec. Probablement que le gros se nourrissait comme elle, mais pouvait sortir pour d’autres proies.

Il y a de cela quelques années, pendant mon service à Kawa no Kuni, j’aurais regardé cette créature et je l’aurais… J’aurais été dégoûté. Je me serais contenté de la nourrir, avec fierté, mais surtout fier d’assumer cette tâche écœurante, le produit de mes propres expériences. Une fierté de faire fi de ce que je considérais comme dégoûtant pour assumer ma tâche, une forme de responsabilité pour admettre le pouvoir de création hasardeux. Il y a de cela quelques mois, avant Konoha, j’aurais été révolté et je l’aurais ouverte avec sauvagerie, par simple plaisir de détruire mes erreurs. Une espèce de volonté de bien faire, comme je l’avais fait avec Nyuuwa. Aujourd’hui… J’étais simplement curieux, mais aussi conscient de devoir l’examiner, en faire une espèce de trophée, mais, surtout, j’y voyais un outil. Je l’avais créée et laissé faire, involontairement, le monstre n’avait rien fait à part se gaver. Je pourrais le forcer. La créature parla à nouveau, interrompant mes pensées.

- « Appelé… Ssssnierk… Que veux toi ? »

Dans ses yeux, je ne voyais pas la folie, je voyais une sorte de concentration… Enfin, je l’imaginais peut-être. Manifestement, elle connaissait peu le langage humain, mais, surtout, vu les longues pauses entre chaque mot ne parvenait pas à le prononcer correctement à cause de sa physionomie. Je me contentais de faire le tour d’elle, elle bougea légèrement, trop lentement, pour me suivre des yeux. Tout le long, je la touchais, enfonçant mon poing et mes doigts dans son flanc. Elle ne semblait pas s’en rendre compte. Je saisi alors une de ses pattes, lentement, l’immobilisant. Elle sembla douter de ce qui se passait, se tortilla un peu, sans vigueur. Je sortis une dague recourbé, l’observant quelques secondes, puis je tranchais la patte. La créature ne bougea pas, à part un soubresaut, alors que j’arrachais la patte. Je restais là, immobile, avant de passer à la prochaine, plusieurs fois de suite. Je revins devant elle et elle parla de nouveau.

- « Couper mes jambes… Sans importance… Pourquoi ? »

Je la regardais quelques secondes. Je pris une inspiration, la regardant parfois fermer lentement ses dents sur un de ses « enfants » qui passaient par là. Elle n’avait même pas souffert, elle était si grosse et ses jambes si ankylosées qu’elle ne souffrait pas. Elle savait ce que je lui avais fait, mais elle savait aussi ne pas en avoir besoin pour se nourrir. Je pris une inspiration, puis me mis à parler lentement.

- « Je te propose un marché, Sssnierk. Je te laisserai tranquille, parfois je nourrirai tes enfants et toi, en échange, tu vas accepter de poser de toi dans un signe. Parfois, je ferai appel à tes enfants, tu devras me les envoyer. Ils deviendront plus gras, parfois, je t’enverrai de la chaire morte. »

La créature se contenta de rester immobile, visiblement en train d’analyser mes mots. Soudainement, elle souleva ses pattes. Elle s’arqua, difficilement, la tête et la queue vers le haut, avant d’initier une espèce de balancement. Elle « hochait la tête »... À sa manière. Elle se contenta de se laisser retomber avant de croquer un nouveau mille-pattes s’étant perdue dans sa gueule. Puis, elle resta silencieuse, de nombreuses heures, jusqu’à je n’espère pas plus de répondre. Je sortis de la grotte puante avec plaisir. Pendant plusieurs mois, je fis des recherches pour développer les Sceaux du Pacte. Mon retour se fit en offrande, la chaire putréfiée d’un mort pour lui signifier le bon goût de mes cadeaux. Ses pattes gisaient au sol, en partie détruite et vidé par ses progénitures. Les moignons n’avaient même pas saigné abondamment. Je me demandais si Sssnierk n’avait pas dévoré ses propres membres.
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