Nyahahaha. Centre ville. Bâtiments. Briques. Roche. Sol. Boue. Pluie. Eau. Feu. Air. Foudre. Et tu veux un chewing-gum. Et t'es encore en train de faire des chaînes de mots stupides et totalement hasardeuses. Hasard. Poker ? Rah. Bordel. Bordel. P... Nooooon ! Tu vas arrêter tes conneries de mots enchaînés. Et puis, commencer à regarder où tu vas. Parce que ça fait quand même la quatrième personne que tu percutes dans la rue. Faudrait peut être que tu regardes autre chose que le nombre de fissures sur les murs des vieux bâtiments. Ou le nombre de rides sur le visage du vieux dans lequel tu viens de rentrer. Enfin. Y'a pas moyen de s'trouver un soda dans le coin ? Tu continues à avancer, piétinant une vitre. Oui, une vitre. T'es encore en train de te balader sur les murs plutôt que sur le sol. Ouais. Faut bien coller avec son image ! Et toi t'es... Fou. Ou du moins censé l'être. C'est d'ailleurs pour ça que tu continues à fumer ta clope tout en posant son pied sur une fenêtre ouverte, te cassant la gueule comme une vieille merde dans le séjour d'une maison lambda. Avant de te faire sortir sous une bordée de cris et d'injures variés. Tu jettes quelques pions de shogi au visage de l'habitant qui vient de te jeter hors de chez lui, en bon malappris que tu es, en hurlant quelques mots.

SALE TRAITRE, MEURS ETOUFFE DANS TON SANG DE PORCIN AVANT DE TE FAIRE VIOLER PAR UN TRAVERSIN !

Ouais. Elégant, raffiné, discret. Le must. Et c'est sur ces bonnes paroles que tu reprends ta marche, te contentant cette fois du bon vieux plancher des vaches pour déambuler comme un vaisseau fantôme n'ayant strictement aucune direction précise à suivre. Et tu vois un distributeur de sodas droit devant. Mais un papillon passe juste sous tes yeux. Et tu fais quoi ? Dilemne ! Quelle décision prendre, où aller ? Fais donc les deux ! Tu commences donc à suivre l'insecte tout en avaçant vers la machine. Sauf que, envoyer la partie droite de ton corps d'un côté et la partie gauche de l'autre... C'était peut être pas une bonne idée. Et tu viens de t'étaler comme un merde par terre, tout seul, comme un grand, en plein milieu de la rue. Avant de te relever comme si de rien était, manquant de shooter dans la tête d'un enfant en bas âge qui se trimballait, accroché au bras de sa mère. Mais tu te décides à aller te chercher un soda. Pas un truc allégé et plein de conservateurs et aussi vide de goût que les gens sont dénués de sens de l'observation, non. Tu prends un truc sucré. Plein de sucre et de caféine. Et tu vas t'installer sur un lampadaire. Non, les bancs c'est mainstream. Tu montes tranquillement le long du poteau, à la verticale, le corps juste totalement parallèle au sol, avant d'aller t'installer sur la partie éclairant. Tu t'asseois et tu regardes les gens. Avant de renverser quelques centilitres de boisson sur la face du gamin qui te regarde avec un air ahuri juste en dessous de toi. Tu le regardes partir en pleurant, avant d'entammer un petit air.

Now... DANCE FUCKER, DANCE ! ♪

Fou ? Ouais. Définitivement. Totalement. Irrémédiablement. C'est toi quoi.

Asile... Lasile ? La sile ? Beuh... What's the fuckin' hell is wrong with... Azy, t'es pas fait pour les langues étrangères. Et puis, qu'est-ce qu'il te veut lui ? Pourquoi il vient te faire déféquer cette essspèce de putain de caricature d'emo trOop d4rK ? Enfin, c'est vrai que t'as tendance à légèrement attirer l'attention. Notamment de ce genre de cabots ou autres boulets sociaux qui n'ont toujours pas compris les faits : T'es pas fou. Même si tu le fais bien, tu l'es pas. Mais les gens l'ont toujours pas compris. Ouais, décidément, t'es le meilleur acteur que cette terre ait porté. Et t'aurais même pu devenir pro, si tu t'étais pas lancé dans ce délire stupide. Mais ce délire stupide... Tu l'aimes. Ca te fait tellement marrer de voir tous ces idiots. Leur tête en te croisant, c'est vraiment impayable ! Enfin, un jour, ça changera peut être. Un jour. Peut être. En attendant tu vas continuer à te foutre d'eux. Et ça, tu vas continuer... Disons, longtemps ? Ou plus ? Trèèès longtemps peut-être ? Enfin, peut être même que tu vas continuer jusqu'à en crever. Ouais, ce serait comme si tu mourrais sur scène... Ce serait fun ça tiens ! Mais tu vas pas tester aujourd'hui. Quand même. Le 32 du mois prochain, tu verras.

• Okay. Et... concrètement, c'est quoi une sile ?

Tu vides alors ta canette avant de lui lancer. Bah non, t'as rien d'autre à foutre. Tu fixes alors un nuage qui passe. Drôle de forme. On dirait. Une glace au pamplemousse ? Oh la vache ! Comment ça, on peut pas savoir le goût ? Mais bien sur que si ! Ce nuage avait une forme... totalement dégueulasse. Comme une glace au pamplemousse quoi ! Bah quoi ? T'es réaliste. Et merde aux mangeurs de pamplemousse. C'est comme les amateurs de saucisson - chantilly ça. Faudrait les exterminer. Avec les endives. Ouais, t'es radicaaaal ! D'ailleurs... En parlant de bouffe. Ce mec a. Une tête de gland. MOUHAHAHAHA ! Bref. tu t'fais marrer. C'est le principal. Mais t'es pas sûr que la plupart des gens te comprendraient. Ton humour est trop... Fin pour eux. Ou trop trollesque et de ce fait incompréhensible. Tu t'adresses alors au gêneur, un sourire narquois plaqué sur la figure, dévoilant tes dents aussi aiguisées que des crocs. Ton look de freak ? Tu l'assumes. T'façons lui il se balade en pur SM dans la rue. Avec ses fringues en cuir et latex... Pour une tête de teub, ça lui va bien en fait...

• Et sinon Dugenou, c'est quoi ton appellation ? T'as été élevé au grain et en plein air ? Moi j'te dirais mon nom quand tu te seras présenté. Pas avant.

Tu le regardes un instant, toujours perché sur ton lampadaire. Ou comment se socialiser. Ou faire fuir les gens. Tout dépend de si ce mec est stupide ou si il est débile. A moins qu'il soit idiot. Franchement. T'hésites. Grave. Tu te demandes comment il va réagir. Ce qu'il va répondre. Mais t'as déjà une idée. Ce mec va juste te sortir de la merde parlée et réagir aussi primairement qu'un macaque. Il suffit de voir sa tête pour le deviner.

MAIS. Qu'est-ce que ? Rah, quel sale petit con ! Il vient de briser ton siège ! Tu te laisses retomber sur le sol, atterissant comme tu peux sur le sol poussiéreux de la grand rue. Tu fais un semblant de roulé-boulé, avant de te redresser pour regarder l'espèce de machin albinos, qui tend désormais une ampoule dans sa main. Et il se présente. Led. Magad. C'est le cas de le dire. Ce mec a vraiment... Un nom de merde. S'appeller Led, et pas être une lumière... MOUHAHAHA ! C'est vraiment trippant ! Tu te fends la gueule, ton sourire remonté jusqu'aux oreilles. Et tu reprends la parole.

• Aha ! Okay Laide. Donc, MON NOM ! Et oui, surprenant hein ? Mais je t'ai prévenu que je dirais "Mon nom" quand tu te serais présenté. MOUHAHAHAHAHA !

Tu te fends la gueule en pleine rue, t'écroulant au sol tellement tu ris. Tu te roules sur le sol tellement ton hilarité est grande. Non, décidément, tu t'attendais pas à ce que le premier crétin venu tombe dans le panneau aussi simplement. Tu te fous ouvertement de sa gueule, oui. Que ce soit sa tête, son style vestimentaire, son nom ou son attitude, tu te moques délibérément de lui. Et tu continues à te rouleur sur le sol quelques minutes avant d'arriver à reprendre ton souffle. Tu te relèves alors, avant de te dépoussiérer. Tu te calmes quelques instants, avant de manquer de te laisser reprendre par un fou rire. Que tu réprimes immédiatement. Ce mec est vraiment stupide de toutes façons. Qui ne te connait pas, ne serait-ce que de réputation, dans le coin ? Personne. Sauf peut être lui, dernier des crétins du coin. T'es Maruko, du clan Dentô. L'homme le plus fou que Kumo ait porté, et que Kumo portera jamais. Tout simplement !

Enfin, maintenant que t'y regardes, tu te rends compte que t'avais raison. Réaction bestiale et réplique merdique. Ce mec a tout du déchet basique. Mais t'as pitié. Il te fait encore plus pitié qu'une endive bouillie. Même si il faut dire que cette dernière a souvent aussi tendance à te révulser. Mais bon. Tu vas devoir te présenter basiquement. T'aimes pas rentrer dans la médiocrité en faisant comme les autres. T'façons t'es fou. Et tu commences à danser. Un danse frénétique et rythmée, que tu ponctues de paroles.

• Donnez moi un M ! Donnez moi un A ! Donnez moi un R ! Donnez moi un C ! Donnez moi un O ! Je suuuuuiiis... MARCO ! Autrement dit, le mec le plus fou de tout le village. Le mec qu'à peu près tout le monde situe à peu près. Sauf peut être les incultes.

Tu finis ta réplique en parlant normalement. Et en cessant de danser. Non, t'as même arrêté en prononçant ton nom. A partir de là, t'as repris une intonnation normale. Une voix normale. Une position normale. Non, parce que, causer en se déhanchant, c'est peut être fun, mais ça devient vite chiant ! Peut être comme cette disscussion en fait. T'as le pressentiment que ça va devenir... Différent. Que ça va dégénérer. Et peut être même que c'est pas une impression.

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