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 Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ]

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Message(#) Sujet: Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] EmptyLun 6 Aoû 2012 - 22:45

Partie 1: Début de voyage
Le voyage est un retour vers l'essentiel.
Proverbe tibétain

Jour 1

Le temps était venu de voyager. Cela faisait longtemps qu'il attendait cela. L'air pur et frais des longs voyages en montagne. Celui chaud et irrespirable des passages dans les déserts. L'humidité du crépuscule. Les mains moites, le souffle court, la sensation d'avoir parcouru un chemin éternel. Le voyage était une de ses passions mais aujourd'hui il partait pour autre chose. Pour la vie. La vie éternelle. Depuis longtemps c'était un de ses hobbys. Fontaine de jouvence, saint graal, lance de longinus, nombreux étaient les termes qui desservaient cette légende et l'Otoka s'y intéréssait beaucoup. L'immortalité était le rêve de nombre d'hommes. La plupart étaient avides d'argent, de gloire, de renommée. D'autres cherchaient le pouvoir. Le Spectre n'entrait pas dans ces catégories là. Il recherchait cette légende pour tout ce qu'elle pourrait lui procurer. Du temps. Non pas que sa vie ne soit comptée dans l'immédiat mais il rêvait de ce temps. Une simple vie d'homme ne suffisait pas pour découvrir assez de choses. La curiosité était son défaut. Il voulait faire de ce défaut une expérience, un mode de vie. Découvrir entièrement le monde, des zones inexplorées, des continents lointains, de nouvelles cultures, de nouveaux modes de vie. Il avait faim de connaissance. C'est pour cela qu'à chaque fois qu'il avait un peu de temps libre, il recherchait des informations sur l'Immortalité. Parfois, ces informations le menaient dans des aventures rocambolesques mais rien de bien convaincant. La plupart du temps, ce n'était que des laboratoires de transplantation d'organes illégaux qui "empruntaient" les organes de démunis pour les donner à des personnages plus riches, ce qui faisait augmenter leur espérance de vie de quelques années à plusieurs décennies. Tous les laboratoires de ce genre qu'il avait visité, il les avait aussi détruit selon sa morale. Il ne pouvait pas laisser des personnes se faire piller génétiquement ainsi par des soi disant êtres supérieurs.

Cette fois-ci était la bonne. Il le sentait. Un archéologue de renom lui avait parlé du soi disant culte de Jashin, culte d'un Dieu prônant à ses élus la mort et la destruction et lui avait confié qu'il pensait que certains membres de cette organisation ne soient immortels pour une raison inconnue. De plus, il avait ajouté qu'il allait bientôt vérifier cela en allant s'infiltrer dans le lieu de culte de cette 'secte", s'empressant de révéler l'emplacement du lieu de culte à l'Otoka. Cet archéologue là était un bon ami et rencontrait le Spectre toutes les deux semaines. Or cela faisait un mois qu'il ne l'avait plus vu. Il avait décidé de partir à sa recherche. Le dit lieu de culte se trouvait dans Tsuchi no kuni, très au Nord, à plusieurs jours de marche. Le Jônin de Suna avait pris plusieurs semaines de congés et avait préparé son barda. Un lourd sac de voyage de presque 20 kilos si ce n'est plus qui abritait des vivres, un équipement tactique de combat avancé et des équipements de survie en milieu hostile. Il était parti très tôt, vers 4 heures du matin, pour profiter de la fraiche température du désert. Théoriquement, il devrait mettre deux jours pour rejoindre le Pays des Oiseaux, Tori no Kuni, où il ferait escale et reprendrait des vivres avant de repartir. Son pas était plutôt souple et il avait opté pour des Rangers afin de ne prendre aucun risque avec les animaux venimeux du désert. Il n'aimait pas bivouaquer dans le désert même s'il commençait à s'y habituer. Le soleil se levait à peine et les six heures du matin devaient approcher. Il aurait pu prendre une navette plus rapide mais il avait préféré voyager à pied, rendant ce voyage en lui-même mythique. Même des shinobis moyenne classe auraient hésité à faire ce voyage en équipe. Il parait seul, visant l'abstraction de soi et l'élévation spirituelle. Au cours de cette journée, il ne prit à boire que toutes les trois heures, se rechargeant dans des oasis qu'il avait annoté sur sa carte de voyage. Il sauta son repas de midi et sortit du désert dans la nuit, exténué. Il valait mieux pour lui camper ici et repartir le lendemain. Une fois ses piquets de tente plantés et ses rations de combat avalés, il s'endormit, repu.


Jour 2

Le réveil fut brutal, les premières lueurs du soleil cognant sur les parois de la tente. Une fois celle-ci démontée et rangée, l'Otoka engloutit quelques morceaux de pain avec du fromage de chèvre. Il n'aurait plus de difficulté à étancher sa soif vu que le climat s'améliorait et étant donné qu'il se rapprochait du pays des Oiseaux à grande vitesse. Il avait du marcher rapidement car il avait parcouru plus de distance que ce qu'il n'aurait cru faire. En réalité, il n'était plus qu'à une dizaine voire une vingtaine de kilomètres de la frontière du pays des Oiseaux. Sa marche reprit et il arriva dans un petit village du pays des oiseaux en fin de matinée. Suite aux dires d'un enfant qu'il rémunéra par une poignée d'argent et une tape sur la tête, il se dirigea vers l'unique commerce du village. Une échoppe des plus normales outre les prix exorbitants. Il marchanda tant bien que mal avec la gérante du négoce, Mme Kazetawa, une commerçante féroce en affaires, et réussit à s'en tirer sur un prix convenable. Il obtint à bon prix des rations de combat dont la date de péremption avançait dangereusement et quelques miches de pain sorties du four. C'était mieux que rien. Il fit figure basse et sortit du village sans attirer l'attention pour ensuite aller casser sa croûte dans une clairière environnante. Il traversa la moitié du petit pays en moins d'une heure et se retrouva face à un grand lac. Il n'avait pas prévu de passer par là mais il avait fait une erreur de chemin. Pour rattraper le temps perdu, il paya un droit de passage peu onéreux dans un des nombreux bacs du lac et traversa rapidement car il graissa la patte du gérant. Son retard fut rattrapé et il gagnait même du temps sur le trajet qu'il avait prévu. La sortie du pays des oiseaux et l'entrée dans Tsuchi no Kuni n'allait pas être bien longue. En marchant, il pensait à Tareshi Omadaken, son ami archéologue. Qu'avait-il pu y arriver? C'était pourtant un homme robuste, digne des plus solides montagnards et assez astucieux pour terrasser des ninjas sans trop forcer. C'était totalement étrange pour le Tadaoki. Il ne voulait pas croire à la disparition de son ami et doutait de celui-ci. Son anxiété le faisait marcher de plus en plus vite.

Il entra dans Tsuchi à une moyenne de douze kilomètres par heure. Il trottait presque. Le soleil commençait à tomber et il monta son campement. Un petit feu de camp ne lui ferait pas de mal pour lutter contre l'humidité de la nuit à venir. Accumulant des brindilles, il parvint à obtenir quelques lueurs de feu à travers l'obscurité croissante. Il était loin de chez lui mais savait que le village de Suna n'avait pas besoin de lui pour le moment. Il fit rotir quelques bouts de viande séchée qu'il avait dans son sac quand il entendit un craquement suspect. D'un bond, il se redressa et vit débarquer un sanglier, attiré par l'odeur de viande. En temps normal, ces créatures étaient dangereuses pour les hommes. Pour les shinobis, ce n'était pas la même chose. Attrapant un bout de viande, il le posa dans la paume de sa main et la tendit vers l'animal. Celui-ci renacla au départ et avança ensuite timidement. Il était bel et bien sauvage mais prit quand même le morceau de viande au bout de cinq minutes. Cela fit sourire l'Otoka. Les animaux étaient purs, en dehors des Kuchiyoses. Ils ne s'intéressaient qu'à leur vie, à leur hypothétique descendance, et peut-être après à leur progéniture. C'était noble. Animal, primitif mais noble, pur, dénué de toute arrière pensée, contrairement à l'homme. Malheureusement pour lui, il était un homme et devait s'en accommoder. Le sanglier partit une fois le repas fini, cherchant probablement son abri ou un buisson bien épais pour dormir à l'abri des regards. Le Spectre ne veilla pas tard et chantonna quelques airs appris dans son enfance avant de s'endormir. Il avait fait la moitié du chemin.
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Message(#) Sujet: Re: Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] EmptyLun 6 Aoû 2012 - 23:37

Partie 2: Fin de voyage
L’approche est toujours plus belle que l’arrivée.

Jour 3

Deuxième réveil depuis le début du voyage. En sursaut. Il avait fait un mauvais rêve. Son ami archéologue était dévoré par d'affreuses bêtes gluantes pendant qu'il dormait lui aussi. Ce genre de cauchemar était peu fréquent chez le Spectre et une illusion aussi stupide le surprit. Les émanations spirituelles de son cerveau déconnaient. Ce n'était pas grave. Pour le moment. Chaussant et laçant ses Rangers après les avoir nettoyées, il entreprit de ranger son équipement éparpillé ça et là. Il ne dormait que d'un oeil. C'était une habitude ninja. Une sorte de demi-sommeil. Se reposer et avoir conscience du lieu où l'on se trouve et des présences qui se rapprochent. Très utile en temps de guerre et l'on ne prenait pas conscience du temps qui passait. La nuit était derrière lui désormais et il fallait repartir. En une petite demi-heure, il repartait sur les routes. Ses jambes commençaient à accuser le coup mais la tête tenait bon. Après une dizaine de kilomètres parcourus, il se permit un encas en dégustant deux tranches de lard avec du lait. La confiance reprit. Son esprit vagabondait et il se repérait en ressentant les présences des routes commerciales qui débitaient un nombre de personnes affolant. La raréfaction des routes le conforta dans son idée. Il se rapprochait du but et l'évènement qui suivit le conforta dans son idée. Au détour d'un croisement, il continuait à avancer quand un homme aux cheveux hirsutes sortit de derrière un arbre, batte de baseball en main.

"Ola étranger! On n'a pas payé la taxe?"

Il avait laissé ses dons de senseur s'envoler pendant un quart d'heure et voilà qu'il tombait dans un pseudo traquenard. Encore des pillards de grand chemin. Il sentit une lame autour de sa gorge et un ricanement sordide. Un duo de pillards. Rien de mieux? Il n'écouta pas leur flot de paroles délétères et leur intima de repartir sur leurs traces. Ce à quoi ils répondirent par d'autres rires ingrats. Ce fut vite plié. D'un rapide mouvement de la paume, la lame fut éjectée à quelques mètres sur sa gauche. Un petit chat-**** fit siffler l'homme qui se trouver derrière l'Otoka pendant que ce dernier évitait un premier coup de batte. Il riposta par un direct à la machoire qui se mit à trembler de manière anormale. Un petit 180 et un coup de pied latéral dans les côtes. Crochet du droit, uppercut, coup de pied sauté. Moins un. Le deuxième était encore dans les choux. Désarmement, paire de gifles, coups de genoux répétés. Et un thorax de broyé un. Cela leur lèverait au moins l'envie de recommencer. Dépoussiérant sa tenue, il repartit sans jeter un regard derrière lui. C'était de la vulgaire piétaille. La marche reprit. Repas. Marche. Repas. Il venait de finir une journée dans le même ton que les précédentes et il ne lui restait plus qu'une demi-journée de marche.

Jour 4

[...] Les traces de boue sur ses chaussures se dissipaient à peine. Il n'aurait pas du passer par les marécages mais cela lui faisait gagner un temps fou. Il s'était totalement sali et commençait nettement à sentir le chacal. Son odeur le trahirait peut-être... Impossible. Le lieu de culte se rapprochait dangereusement et il s'enfonçait dans une jungle de plus en plus dense. Ses pas le menèrent tout droit à l'endroit voulu. Une rivière. La rivière Guaderopa d'après la lettre de Tareshi. Elle cernait le territoire des Adorateurs du Culte de Jashin. Il ferait son campement ici et irait là-bas à la nuit tombée. Il dissimula sa tente dans un bosquet de sauge géante et s'appliqua à la masquer aux yeux de possibles rodeurs. Ses sens lui faisaient faux bond? Non. Cette zone était dans un kekkaï de protection. Ses sens ne pouvaient y pénétrer. Il s'affaira donc à finir tous ses préparatifs et mangea un morceau. La viande avait un goût amer et les rations de combat commençaient à le barber. Il voulait de l'action et il serait surement servi. Il fit quelques micro-siestes de plusieurs demi-heures pour se tenir prêtes et vérifia son équipement de combat une seconde fois. Couteau de combat OK. Bombes fumigènes OK. Aveuglantes OK. Lumineuses OK. Trousse de premiers secours OK. Projectiles et armes de lancers OK. Corde et Grappin OK. Briquet à amadou OK. Il était fin prêt et pouvait partir. La nuit commençait à tomber et il profiterait de l'obscurité pour se glisser dans le lieu de culte. Traversant la rivière sans un bruit, il se faufila à travers les taillis et diverses broussailles.

Son coeur battait la chamade mais pas pour des raisons sentimentales. L'adrénaline montait dans ses veines. Il sentait qu'il allait retrouver la trace de son ami, mort ou vif. Son approche du temple fut furtive et méthodique. Il évitait les lieux découverts et les feuillus dégarnis pour se concentrer sur de grands bosquets bien épais. Il sentait des présences non loin de lui mais elles ne le voyaient pas. Rampant à travers un buisson, il vit passer à côté de lui deux individus en toge blanche, vociférant des borborygmes indéchiffrables et portant tous deux une torche allumée. Au bout d'un quart d'heure de déplacements quasi invisibles, il arriva dans une immense clairière, dominée par un immense temple religieux.

Spoiler:

Une bonne soixantaine d'individus tous vêtus des mêmes robes blanches étaient clairsemés en rang autour du temple, fixant un autel devant celui-ci. Ils psalmodiaient des prières impies et profanes en coeur, d'une seul et même voix, grave et monotone. Après plusieurs minutes de chant religieux, un grand silence eut lieu. Ils attendaient quelque chose. Une ombre fit son apparition et s'éleva de derrière l'autel. C'était un individu encapuchonné d'une longue veste noire. Un simple symbole ornait la veste comme celle des autres individus, un cercle noir dans lequel était inscrit un triangle noir, ou blanc pour le supposé chef des Jashinistes.

"Mes amis! L'heure est venue! Après de longues années de pieuses prières et de voeux solennels, Jashin, notre bon, notre brave, notre Seigneur Jashin, nous a entendus et vient nous remercier de notre dévouement. Le Parchemin d'Immortalité est de nouveau actif et peut accepter l'un d'entre nous. La cérémonie des fumées divines choisira lequel d'entre vous en est digne. Mais pour l'heure, vénérons encore une fois notre seigneur Jashin!"

"A Jashin, Dieu de la Mort, Apôtre de la Vengeance, Archange de la Destruction!"

Ce rite faisait froid dans le dos mais il avait attisé la curiosité de l'Otoka. Le Parchemin d'Immortalité? Existait-il donc? N'était-ce pas un mythe, une légende urbaine, censée attirer et faire rêver les badauds? Et si c'était vrai, pourquoi ces hommes là avaient ce parchemin en leur possession? Tant de questions étranges.
La voix du chef des adeptes le coupa dans sa pensée.

"Il est temps de commencer la saignée des Immortels, ce après quoi nous procéderons aux fumées divines. Messieurs, je vous laisse faire!"


A ces paroles s'ajoutèrent le mouvement synchronisé de plusieurs hommes qui sortaient du temple au nombre de trois. Tous étaient torses nus et simplement vêtus d'un pagne qui cachait leurs attributs génitaux. Ils étaient recouverts de peintures tribales et de tatouages représentant des cercles à triangles inscrits. Probablement le symbole de Jashin. Un glaive s'était mis à circuler dans la foule. Il atterrit dans les mains d'un des hommes torses nus qui retourna la lame vers sa gorge. Un suicide collectif? C'était atroce mais l'Otoka ne pouvait se détacher de ce spectacle lugubre. La lame pénétra profondément dans le cou de la victime, entaillant la carodite et laissant émaner un flot d'hémoglobine important de la blessure. Un homme normal serait mort en quelques secondes mais cet homme là restait debout. Par quel miracle? Les autres hommes firent de même et tous restaient debout, perdant plusieurs litres de sang. Ils semblaient affaiblis mais n'étaient pas morts. La foule commença à former un cortège et les transporta vers l'intérieur du temple. Il fallait entrer dans ce temple. C'était l'occasion d'en savoir plus et de comprendre cet étrange phénomène.
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Message(#) Sujet: Re: Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] Fujimi [Solo / Acquisition 2nd PS ] EmptyMar 7 Aoû 2012 - 10:03

Partie 3: Le Pacte

Je ne veux pas atteindre l’immortalité grâce à mon oeuvre. Je veux atteindre l’immortalité en ne mourant pas.
Woody Allen


Le cortège venait d'entrer dans le temple depuis plusieurs minutes quand l'Otoka se décida à sortir de sa cachette. Il avança rapidement en fonction de l'entrée du temple et tendit l'oreille avant d'y pénétrer. Aucun son n'en sortait. En y entrant, il ne vit qu'une petite chapelle au fond de la salle. Il s'y rendit et regarda autour de lui. Où avaient pu passer toutes ces personnes? Il n'en savait foutrement rien et cela le gênait. Le fait que ses aptitudes sensorielles ne soient pas efficientes dans cet endroit l'embêtait encore plus. Il regarda autour de lui. Une idole de jashin, monstrueuse, avait la gueule ouverte et le regardait d'un air flamboyant. C'était trop beau pour être vrai.
Hésitant, il mit la main dans la gueule de la statue et appuya sur ce qui lui semblait être un bouton. Un clic se fit entendre et le sol devant lui se déroba, dévoilant une trappe et probablement de violents souterrains. Des tâches de sang marquaient le sol. Elles suivaient probablement le chemin du cortège. L'Otoka les suivit un instant mais se figea en entendant des psaumes lointains. Il jeta quand même un oeil à chaque croisement qu'il dépassait et poursuivit sa route. Débouchant dans une salle immense, ornée de riches sculptures de Jashin en minerais rares, il faillit s'offrir à la vue des adorateurs de Jashin, en plein transe. C'était délirant. Ils étaient assis en petits cercles autour de batonnets semblables à de l'encens et desquels se diffusait une fumée de plusieurs couleurs assez dense. Cela les rendait euphorique et ils chantaient de plus en plus vite. Rebroussant chemin, il se rendit compte qu'il lui restait deux souterrains à exploiter. Il en choisit un au hasard quand il se retrouva nez à nez avec un adorateur du culte démoniaque. Son poing fracassa la trachée de ce dernier en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Ressortant de la chapelle, il se débarrassa du corps dans les bois et retourna dans un des deux souterrains non visités. Cela l'amena dans une autre grande salle. Au bout de celle-ci, il y avait un autel semblable à celui qui se trouvait devant le temple. Y était déposé un grand rouleau.
L'Otoka le déroula. C'était un rouleau très ancien. Un rouleau de pacte se voulant être écrit par le Rikudo en personne. Quelques personnes l'avaient marqué de leur sang. Trois personnes pour le moment. Les trois hommes de tout à l'heure. L'excitation le gagna. Il touchait au but. Instinctivement, il signa comme les autres supposés immortels et récita la formule dédiée à cet effet. Il parlait vite et ne machait pas ses mots.

"Ô tout Puissant, toi qui as fait le monde et les hommes, toi qui nous as permis d'évoluer pour atteindre ce que nous sommes, permets moi d'accéder à une partie de ton essence. Afin que ton règne se perpétue dans l'éternité."


Il parlait de plus en plus vite et entendait des bruits de pas dans les galeries voisines. La crainte le gagnait mais il vivait quelque chose de magique. Ce moment de frisson où tout peut basculer. L'homme en tunique noire déboula à l'autre bout de la pièce. Il laissa exulter un cri de désespoir quand il vit le rouleau ouvert et l'Otoka en train de le lire. Ce désespoir se mua aussitôt en rage. Il n'avait su garder son secret, il n'avait su protéger le rouleau. Le Spectre leva les yeux et revit le même cortège. Ils portaient un corps. Tareshi. Il était donc là. Des larmes perlèrent sur les joues de Wataru. Ils avaient tué son ami et s'apprêtaient à le sacrifier ou à exécuter quelque rituel horrible pour vénérer leur Dieu. La colère bouillonnait au fond de lui. Il en voulait à ces hommes. Mettre fin aux jours de son ami signalait leur arrêt de mort. Il prit un kunaï en main pendant que l'opposition commençait à avancer dangereusement vers lui.
Les hommes torses nus ouvraient la marche. L'Otoka les lacéra violemment avant même qu'ils n'aient le temps de lever les bras vers lui. Toutes les blessures qu'il leur avait asséné étaient létales et ils étaient encore debout. Un cri de rage guttural sortit de lui et résonna à travers le labyrinthe souterrain. Ces hommes ricanaient mais semblaient avoir de plus en plus de mal à se déplacer. Même immortels, ils ressentaient la douleur et jappaient comme des chiots. Etait-il immortel lui aussi? Il n'en savait rien pour le moment et s'en fichait. Leur assénant encore des coups, il se rendit compte que c'était inutile. Il fallait qu'il se détache de l'optique vengeance et qu'il trouve un moyen de partir d'ici. Il s'élança à travers les souterrains, recevant plusieurs blessures profondes. Il avait très mal mais réussissait à peu près à courir. Il sortit du temple et avait au moins une centaine de mètres d'avance sur ses poursuivants. Composant quelques mudras, il hurla. S'il ne pouvait pas tuer ces personnes là, il les enterrerait vivants. Deux immenses pans de montagne se renversèrent sur le temple, le renversant comme un château de cartes.
Il s'adossa à un arbre et inspecta ses blessures. La plupart étaient des estafilades superficielles mais il avait une blessure important au niveau du coeur. Un coup de lame effilée. Il allait peut-être mourir. Non. C'était sur. Il ferma les yeux et perdit conscience. Immortel ou non, il avait effectué un de ses plus beaux voyages, sa plus belle aventure même et avait perdu un ami cher, à son grand dam. Les Dieux étaient-ils avec ou contre lui? Il n'en savait rien. Toujours est-il qu'il se réveilla, vivant. Il inspecta sa blessure au coeur. La plaie ne devait pas s'infecter. Il sortit de son sac une flasque dont il vida le contenu sur la plaie, hurlant brièvement de douleur. Un whisky pur 12 ans d'âge. Quel gâchis. Il sortit de son sac un paquet duquel il tira un bout de papier bourré cylindrique aussi gros que son doigt qu'il alluma avec son amadou. Les cigares de Yuki. Tareshi adorait ça. Il le mit à la bouche et inspira. La fumée le fit tousser violemment. Il n'avait jamais fumé et aurait aimé ne jamais commencer mais son ami était mort. Il le ferait donc en sa mémoire et il n'avait plus qu'à rentrer à Suna comme si de rien n'était. Coup de bol ou non, il préféra taire le fait qu'il soit probablement immortel. Cela se verrait bien assez vite de toute manière.

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