Un homme me jetait des regards depuis maintenant quelques minutes. Ça ne pouvait qu'être lui et ce n'est vraiment pas moi qui allait faire les premiers pas. Si il était trop gêné pour m'adresser la parole, il ne valait pas la peine que je l'épaule dans son cheminement. Je trouvais notre nouveau Kage moyennement brillant de m'avoir attitré à une équipe... À croire qu'un chûnin pourrait enseigner des tonnes de choses à un genin. La différence entre les rangs existait mais il fallait bien avouer que le second titre d'un ninja était surtout honorifique. Chaque ninja y passait, qu'il soit un idiot complet ou une vrai bête de combat. C'était au rang jonin que le tout venait à se corser, là on pouvait voir de vrais guerriers capables de choses prodigieuses et surtout, n'ayant peur de rien. Mon futur élève était plus vieux que moi, enfin c'est ce que le papier que l'on m'avait donné mentionnait. Je lui aurais donné bien moins en âge mais bon, ça importait peu.

D'un coup, il se décida enfin à s'approcher de moi. Après quelques maigres pas, il m'interpella en utilisant le tu. Je m'en foutais royalement mais j'avais bien envi de m'amuser. Après s'être rendu compte de sa légère erreur, il sembla un peu effrayé mais se reprit de suite. Tant qu'à faire, j'allais jouer le jeu du ninja imbu de lui-même qui désire se faire vouvoyer.

Je crois avoir entendu un TU, tu vois là-bas, dans l'embrasure de ces portes ? Et bien il y a un clone, dans sa main on peut retrouver divers objets à caractère tranchant et surtout, assez de chakra pour t'exploser la cervelle en moins de temps qu'il ne me le faut pour te le dire.

Je pris une petite pause entre mes deux phrases, humectant mes lèvres d'un coup de langue discret pour me remettre à l'attaque. Je rigolais bien intérieurement et j'avais très hâte de voir si ce débutant s'excuserais ou non. Dans ce monde, il fallait savoir tenir tête et j'aurais bien aimé qu'il le face, je ne savais à ce moment pas encore si c'était un brave ou pas, c'était à déterminer dans les prochaines secondes. Après cette réflexion, je repris mon charabia, ne laissant pas à celui qui me faisait face la chance de parler.

À croire que je suis enchanté, TU ne sais même pas utiliser le respect, quoi que je m'attendais à bien peu d'un petit joueur de guitare pathétique. Tes notes sont fausses gamin.

Ça devenait plus que délirant, la suite promettait d'être intéressante et j'aurais donné tout pour la garder dans ma mémoire à jamais. Je fixa mon élève dans les yeux, les doigts en sueur tellement le moment m'intéressait. C'était bien rare que je prenne plaisir aux relations sociales mais là, c'était le cas. Peut-être que cette enseignement ne serait pas si nul que ça ?

Ce bougre pouvait se vanter de s'être approprié l'effet de surprise. En attendant, après tout la blabla dans sa première phrase, On' ne savait toujours pas s'il avait à faire à son prof ou pas; mais à cet instant, il aurait donné n'importe quoi pour que ce ne soit pas quelqu'un d'aussi...
Flippant? Non.
Sadique? Probablement, mais...
Lourd? Ah oui voilà, c'est ça.
A l'issue de sa première leçon de morale teintée de menace de mort, On' voulut reprendre la chanson en bonne et due forme, chercha intérieurement ses mots et s'apprêta à s'incliner en prenant soin d'utiliser le "vous", histoire de rétablir la qualité du contact, et par là même s'éviter les foudres de ce malade mental et de son clone potentiel bien qu'improbable.
C'est à ce moment-là que l'inconnu aux cheveux verts, en dépit de toute l'assurance qui sous-tendait alors son discours, perdit en un instant la totalité de sa crédibilité en insultant sa musique.

Ha, ha, ha.
En fait, c'était probablement son prof. Sinon il n'aurait pas pu se douter qu'On' était musicien, vu que celui-ci s'était soigneusement abstenu d'émettre un seul son depuis son entrée dans le palais. "Tes notes sont fausses, gamin", disait le deuxième gamin; cherchez l'erreur. La moquerie avait bel et bien prit le dessus... C'était parfaitement méprisable.

Quelles notes? lui répondit-il droit dans les yeux, fronçant un sourcil d'un air dubitatif, et se retenant de toutes ses forces d'ajouter "guignol".

Le temps était venu d'annuler ce rapport de force ridicule.
Il aurait été évidemment inadapté de faire preuve de soumission, mais encore plus de se montrer agressif. L'essentiel était de rester naturel et respectueux. Il fit un pas en avant, et monta d'un demi-ton.

Tu attaches un peu trop d'importance à la forme... un "tu" est compatible avec un suffixe tel que "sama" ou "sensei", il suffit d'avoir l'esprit ouvert. As-tu l'esprit ouvert, Eiko-sensei? Parce que sinon, promis, j'arrête de te gêner. Après tout je ne suis ton disciple que sur la paperasse.

D'ailleurs tu n'as pas été clair, ajouta-t-il en croisant les bras. C'est toi ou pas?

Ras-le-bol des courbettes. Originaire de l'extrême Nord du continent, le flegmatique Onpu n'avait que rarement été confronté à cet aspect de la société de Konoha, cette espèce de supériorité acquise. L'irascibilité, typique des gens du Sud. Et aussi, le goût de la manipulation... Ce couplet avait prit une tournure très dissonante, On' espérait avoir donné le "la" pour la suite. Dans le cas contraire, morceau suivant.

Cheveux-de-gazon avait du chemin à faire pour remonter dans son estime. Cela dit, s'il était effectivement son professeur, les missions s'annonçaient pour le moins épicées.

C'était moins délirant que je le croyais. Même que le plat avait perdu toute sa saveur dans les dernières secondes. Moi qui m'attendais à pouvoir continuer mon n'importe quoi dans les prochaines minutes voir dizaine de minutes ! Tester le caractère des ninjas inférieurs étaient pour moi un plaisir et je n'allais pas m'empêcher d'avoir un instant de repis dans ce monde cruel. Ces réponses étaient trop satisfaisantes. À vrai dire, j'aurais bien aimé rencontrer un mec plus droit qui se serait excusé dans les plus brefs délais ce qui m'aurait permis de m'esclaffer pendant de longues minutes. Mais pour l'instant mon rôle de senseï devait être un peu plus droit que ce que j'aurais fait avec un ninja avec lequel je ne possédais aucun lien. D'un geste, je lui enleva le petit papier qu'il avait dans les mains. Je me demandais bien c'était quoi.

En fait, le conseil de Konoha c'était permis de m'attribuer lui-même un élève et surtout, lui avait donné rendez-vous. Je ne savais pas vraiment comment me comporter dans ce tout nouveau rôle et surtout, j'appréandais mal la situation. Mais bon, ayant déjà vu des tonnes de ninjas à l'oeuvre dans ce genre de situation, ça ne me stressait pas trop. Le nom de ce garçon ou plutôt, de cette homme était Myakudou Onpu. Jamais entendu parlé, mais bon, il y avait tant de nouvelles recrues qu'on se perdait ici. Là où Konoha était il y a quelques années un petit village, on y retrouvait maintenant des centaines de ninjas venant de partout pour participer à l'effort commun de la nation du feu. En me retournant pour me diriger vers un terrain d'entraînement situé non loin du palais, je lui signala mon approbation face à son intégration dans l'équipe Eiko. Avoir son nom comme équipe, c'était plus qu'étrange mais ça me donnait une certaine notoriété. Qu'est ce que j'en avais à faire ? Rien.

Tu es reçu... Myakudou Onpu, c'est ça ? Allez viens.

Je ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre car on avait à faire, j'men foutais un peu de ce qu'il pensait de moi pour l'instant, on apprendrait bien à se connaître ultérieurement. Et puis, c'est à croire que ma réputation à Konoha était bonne. Je n'avais pas vraiment d'amis et les seuls ninjas avec qui j'avais eu des rencontres potables étaient pour la plupart trop occupés pour me parler. C'est à voir si lui m'apprécierais et si ce n'était pas le cas, qu'il aille avec quelqu'un d'autre, ce que je pouvais lui apprendre n'était pas à négliger et pour l'instant, j'étais le seul utilisateur du mokuton du village encore dans le bonne âge. Dans un futur lointain, peut-être lui aussi comprendrait la maîtrise du bois ?

En arrivant au terrain d'entraînement, je pointa une cible au fond de l'endroit et je sorti trois kunaï de ma poche. Je lui tendis le premier, et je me dirigea vers le côté de la cible pour mieux voir la force et la vitesse de ses lancées.

Tire, ne pense pas, TIRE !

"Reçu"... comme s'il était question de ne pas l'être. Non content de son caractère de porc, le bonhomme se permettait en plus de faire passer ses propres petits examens?
Bien que désormais officiellement disciple, On' ne pouvait s'empêcher de garder à l'esprit le fait que son sensei n'était gère plus âgé que lui, d'où une légère appréhension. Pourtant, si lui avait du mal à jouer le jeu, Eiko semblait savourer son rôle: toujours plus facile de jouir du statut d'aîné, évidemment. Cela lui donnait une certaine assurance. Impossible pour l'instant de savoir s'il avait la carrure, le mental et le charisme d'un professeur, mais en tous les cas il en portait aisément le masque.

Voilà qu'il se dirigeait vers la sortie. "Allez viens."

Où ça?

Pas de réponse.
L'esprit ouvert? Mystère. Les oreilles ouvertes? Visiblement pas. Celui-là, ça n'était certainement pas un musicien pour être aussi peu à l'écoute des autres. Sans doute avait-il un imaginaire très développé, au moins autant que son égo; de quoi filtrer ce genre de question ingénue pour n'en faire qu'un chuchotement de fond, dérangeant. Partager et échanger avec ce type de personnage était un challenge; On' se contenta donc de le suivre, en réfléchissant au surnom ridicule qu'il allait bien pouvoir lui trouver.

Un terrain vague, des cibles. Ingénu mais pas complètement stupide, On' comprit rapidement où Eiko voulait en venir, avant qu'il ne sorte les kunais. Le test d'entrée n'était donc pas complètement bouclé; les choses sérieuses allaient pourtant pouvoir commencer.
Trois kunais, toujours pas le moindre mot. Gazon (l'élection du surnom était passée) lui tendit le premier. Il s'en saisit aussitôt, ce qui permit au néo-professeur de se déplacer près de la cible.
Un test de précision, donc. Pas le droit à l'erreur: si On' loupait son coup, Gazon était borgne. Aucune raison de s'inquiéter néanmoins, il avait obtenu son bandeau de Genin comme les autres, le lancer de projectiles ne faisait pas partie de ses points faibles. De plus, il lui était déjà arrivé de s'entraîner à une distance légèrement supérieure des cibles; et puis, ce n'étTire!

Ne pense pas, TIRE!

C'est bon, zen! lui cria spontanément Onpu en retour, un peu usé par l'antipathie ambiante.

Sans pour autant prendre son temps ni quitter la cible des yeux, il accompagna sa réponse d'un mouvement de la main droite faisant glisser l'anneau de l'arme entre son pouce et son index, avant d'armer son bras vers l'arrière et de positionner ses pieds en direction de la cible; un mouvement sec de l'avant bras, puis le kunai entama son voyage éclair.

La spontanéité était dans la poche. La précision, c'était une autre paire de manche: la pointe avait échoué dans le disque noir. Mais du côté où Eiko ne se trouvait pas. C'était pourtant le fruit du hasard; bon élève, Onpu ne s'était pas accordé une seconde de réflexion, ni la moindre marge pour éviter le drame. Instinctivement, il avait dû partir du principe qu'il était assez grand pour éviter un simple kunai; et si par malchance il l'avait effleuré, il ne se serait senti qu'à moitié coupable; "Tu m'as dit de tirer, je tire", aurait-il argué.

Le garçon n'était pas comme ça d'habitude. D'un naturel posé et jovial, il aurait eu tendance à prendre son temps, viser de manière plus attentive. Quelque soient les circonstances, son nindô lui imposait toutefois de respecter son statut de musicien, et les prérequis qui sous-tendaient ce statut. En l'occurrence, ce prérequis s'appelait l'adaptation: il s'agissait de suivre le rythme imposé par son prof, d'ajuster son tempo au sien.

Onpu avait donné le ton, Eiko donnait le tempo; une forme d'échange était peut-être envisageable, en fin de compte...

Un autre! demanda Onpu, levant son bras pour réceptionner un deuxième kunai. Gazon voulait de la spontanéité, il allait en bouffer. L'objectif était le disque jaune central.

Bon, fini les kunais finalement. Sur une réflexion tout à fait désobligeante, en plus. Enfin, le contraire aurait été impressionnant vu le personnage et la performance du lancé.
Sortir un calepin dans une situation pareille... prenait-il des notes sur le comportement de son disciple? Était-il aussi fin psychologue? Onpu lui accorda le bénéfice du doute.
Une masse de bois voltigea de nul part jusque dans sa main. Pas mal. Enfin se révélait le shinobi; Onpu commençait à découvrir ce que le personnage cachait en lui, au delà de la façade qu'il exposait. Ce n'était qu'une démonstration prétentieuse, mais il s'agissait de l'acte le plus constructif dont il avait pu faire preuve jusqu'alors: maîtriser le bois est une chose fort impressionnante, mais le façonner à sa façon nécessitait bien plus de talent aux yeux du genin.

Ton nom je le connais déjà, patate! C'était marqué sur le courrier de l'académie. Les présentations c'était tout à l'heure, t'as raté ton départ: pour moi ça sera Gazon-sensei.

Avec un peu de chance, la passion de cet individu pour sa propre personne pourrait peut-être l'aider à comprendre ce surnom comme une éloge de son EXTRAORDINAIRE don héréditaire, plutôt que comme un avis personnel sur l'élégance de sa couleur de cheveux.
Il était temps de répondre à la question du bougre.

Ton truc c'est le bois. Le mien, c'est le son. Comme toi, je le façonne, le triture, et le commande à distance. C'est loin d'être une arme de destruction massive, mais contrairement au bois, il y en a absolument partout; pour perturber les repères des autres, c'est l'idéal.
Je maîtrise quelques techniques qui me permettent de compenser mes petites lacunes en taijutsu, notamment pour créer de la surprise et du stress. Et pour ça, je compte pas mal sur mon équipement aussi, ajouta-t-il en plaçant la main sur sa sacoche.

Cela dit, voilà ma botte secrète.
Tu vois les Hyugas, avec leurs yeux? Dis-toi que pour moi c'est à peu près la même chose avec les oreilles. Je suis capable de localiser les sources sonores à grande distance. Ça me permettra d'endosser le rôle du pisteur si besoin. Je sais écouter.

Le reste ne t'intéressera pas.

Inutile, voire dangereux de l'ennuyer avec ses compétences en lutherie et sa maîtrise du solfège, déjà que le fait de mener cette conversation avait l'air de le blaser...

Ton tour maintenant. A part faire pousser des branches et rabattre la joie, de quoi t'es capable? continua-t-il en feignant l'ironie.

Donnant donnant. Maître, élève, peu importe.

Gazon senseï, elle était bonne celle-là et c'était une première. Il avait un petit esprit farceur en lui et ça me plaisait bien. D'ailleurs, cette rencontre était assez étrange et je pouvais comprendre qu'il me traite de la sorte vu notre différence d'âge et mes précédentes paroles. Ce n'était pas très important à mes yeux et la politesse n'était pas quelque chose qui me préoccupait. Il connaissait déjà mon nom alors ? Je sorti une seconde fois mon calepin pour y ajouter que certains étudiants connaissaient déjà le nom du professeur. Ce petit livret allait bientôt devenir une bible de trucs et conseils avec un élève. Peut-être pourrais-je le commercialiser ? Le gamin répondit ensuite à ma question. Son truc à lui, c'était le son, un art que j'avais déjà rencontré et qui était spécial vu son immatérialité. Le son était quelque chose de très dangereux et l'oreille étant un membre difficile à protéger, il valait mieux rester sur ces gardes quand on se battait avec un ninja de ce genre.

Déplaçant une mèche de mon élégante chevelure, je fis mine de m'intéresser à ces propos. Malgré tout, mon oreille ne trouva pas d'autre chose à se mettre sous la dent et du se concentrer sur ces paroles qui faisaient éloges de son savoir ! Le son était une capacité sensorielle intéressante et il était capable de maîtriser ce facteur. Sur ce point là, j'avouais trouver ça fort et ça pourrait nous être fort utile en mission. Je sorti encore mon petit calepin et je changea de page. Cette page ci recenserait les habilités de mes élèves car j'étais beaucoup trop paresseux pour les apprendre par coeur. À quoi bon ? Après tout, ce n'est pas avec eux que j'effectuerais des missions d'envergures... Il finit son récit sur un ton humoristique qui me reprochait d'être un rabat-joie. Foutaise, il n'existait pas un ninja plus joyeux que moi dans ce bas monde ! Il s'intéressait maintenant à mes capacités... hmmm ! Mais qu'est-ce que je savais faire après tout ? Une démonstration s'imposait.

Bah écoute, à part rabattre la joie, je dois avouer être assez flemmard et surtout, ne pas être adepte des discussions. Je sais cependant faire des trucs assez chouettes. Prend le en note, si tu veux je peux te prêter une feuille de mon calepin ? Fis-je avec un clin d'oeil provocateur.

Puis, j'effectua quelques mudras avant de cracher une boule de feu de taille moyenne vers Onpu. Il serait très étonné et surtout, ne pourrait probablement pas la bloquer vu l'effet de surprise et la distance entre nous deux. C'était génial cette petite démonstration mais je ne devais pas le blesser, ah ça non ! Je respectais quand même un peu le code d'éthique du village, un peu.

Je maîtrise le feu.

Puis, à quelques secondes de l'impact prodigieux que j'allais causé, j'utilisa ma seconde affinité de base pour impressionner la foule. Ok c'était un grand mot puisque cette dernière se composait d'un seul genin mais je m'imaginais beaucoup mieux. Je cracha cette fois-ci une boule d'eau de la même envergure que celle de son élément opposé et à une vitesse supérieur pour supprimer l'effet du feu. Il en résulta un nuage de vapeur et de ma position, je pouvais difficilement voir mon élève. Ça c'était fun.

Et l'eau, héhé. Ouais, je suis comme ça, si t'as un problème avec mon enseignement, je peux prendre tes plaintes en note ?

Est-ce qu'une démonstration du bois ou des fleurs étaient utiles ? Je croyais que non, j'avais déjà matérialisé une masse de bois et je ne voulais vraiment pas montrer mes meilleurs atouts au premier venu. Il me restait cependant une question à lui poser et elle était capital pour que mon calepin soit bien rempli. Il ne faudrait pas que je le perdre celui-là, avec tout le temps que j'y avais investi... Ce serait bête de l'égarer !

Dit moi, quelle est ton affinité primaire ?

Tourmenté par tant d'adrénaline et de vapeur d'eau, Onpu eut la confirmation que son sensei était un crétin. Doué, mais crétin. Et lui qui craignait le frôler avec son kunai! À quelques centièmes de secondes près il finissait en yakiniku. La chaleur volcanique de la boule de feu avait eu le temps de lui lècher le visage; il fut sauvé juste à temps. Gazon se moquait encore de lui, récupérant l'effet de surprise alors qu'On disait pouvoir jouer avec. Mais c'était de la triche: c'est vrai quoi, pas entre coéquipiers!
"Ton enseignement? Non, c'est plutôt avec ta tronche que j'ai un problème pour l'instant, mais pas la peine de le prendre en note, je te le rappellerai de temps en temps, va". Pas un seul de ces mots ne sortit de sa bouche.

Monsieur avait donc deux affinités. Cela témoignait tout de même d'un certain niveau d'expérience: un chuunin qui tend vers le jounin. Difficile de ne pas être impressionnée.
Et lui, quelle était la sienne? Le petit papier qu'on lui avait tendu à l'académie s'était froissé.

Raiton.
C'est quelque chose d'assez dangereux, l'électricité. Ça se propage à la vitesse de la lumière, ça déstabilise, ça éblouit... mes raitons font partie des techniques qui me servent à perturber les autres. Cela dit, ils ne sont pas très puissants. Le mieux que je puisse faire, c'est ça:

Trois mudras plus tard, Onpu chargeait son bras droit, immobile.
*Raigeki*
Au bout de deux secondes, quand la tension fut suffisamment élevée, il dirigea d'un mouvement rapide sa main en direction d'une des cibles. L'arc électrique partit aussitôt. Eblouissant, il ne dura qu'une fraction de seconde.
Le support de la cible, sous le choc, bascula un peu en arrière, puis retomba sur ses quatre pieds. Plutôt qu'une cible, Onpu avait hésité à griller le calepin de Gazon, ç'aurait été une belle leçon de morale: "ce qui est vraiment important, sensei, tu le retiendras!". Mais le risque aurait sans doute été poussé un peu trop loin.

Globalement mon ninjutsu peut difficilement tuer pour le moment. Mais si on s'en sert comme il faut, il peut en faire voir de toutes les couleurs.

Cela allait sans doute changer avec le temps. S'il avait l'intention d'effectuer des missions intéressantes, Onpu devrait sans doute être en mesure de faire face aux shinobis les plus dangereux, et pour ça un peu de malice ne suffirait pas. Il lui faudrait du lourd, quelque chose de violent, qui lui permettrait de se débarrasser de plusieurs ennemis en même temps; son onkyôton lui offrait des possibilités allant dans ce sens, mais plusieurs bottes secrètes valaient mieux qu'une... et puis sa réserve de chakra était loin d'être infinie, il faudrait travailler ça.

Ah, j'oubliais quelque chose. Je m'intéresse beaucoup au genjutsu. Le manipulatoire, surtout. On parlait d'effet de surprise tout à l'heure, j'aimerais apprendre des techniques qui me permettraient d'en accentuer le punch. J'en connais déjà une assez fun, normalement.

Autre chose? demanda-t-il quand Eiko eut fini de griffonner quelques mots sur son précieux calepin.

[je suis peut être allé un peu loin dans ce post, mes techniques ne sont pas encore validées]

En général, il s'avérait être assez doué. Son type de combat n'était pas très dévastateur, mais ses techniques pourraient être très utiles pour distraire un adversaire trop turbulent ou pour en repérer un autre bien caché. J'aurais pu me retrouver avec beaucoup moins bien comme élève et le seul truc qu'il clochait, c'était son affinité élémentaire. Non pas que le raiton soit inutile mais le problème était que je ne maîtrisais pas cette affinité et que je ne pourrais rien lui apprendre à ce niveau. Ensuie, Onpu disait vouloir s'améliorer au niveau du genjutsu, ce n'était pas mon fort mais je restais capable d'utiliser des techniques d'un niveau bas à correct dans ce domaine. Je devrais le référer à un autre jônin du village, probablement un Yamanaka ou autre, puisqu'ils sont capables de manier l'esprit à la perfection m'avait-on dit. Son tempérament ferait bien avec celui d'Iji qui m'avait-on dit, venait d'obtenir sa promotion pour le rang chûnin. Puisqu'un genin ne pouvait en instruire un autre, je me réjouissais de ce fait puisque j'aurais besoin de son aide dans l'enseignement du musicien.

Ehh... non ça va. Tous ça c'est pas mal et on verra bien ce que ça donne en combat. Pour l'instant, on s'arrête là.

Il ne me servait pas à grand chose de continuer et je ne développerais pas la discussion d'avantage avec lui. Déjà qu'il me nommait Gazon, ça devenait un peu insultant ce truc. Ma chevelure n'était-elle pas éblouissante ? Après tout, ma beauté n'avait à envier à personne. Je fis disparaître ma masse d'un touché puis, je rangea mon calepin dans ma poche ce qui froissa légèrement certaines feuilles. Qu'est ce que je pourrais faire avec lui maintenant ? Il était évident qu'une mission s'imposait et c'est ce que nous allions faire. Je m'avança vers lui et je commença les au revoir qui allaient être tristes... Ou pas.

Je te contacterai pour une mission, il y aura probablement un ou deux autres élèves avec toi, mais je ne peux rien confirmer.

Une mission de rang C serait probablement le meilleur choix à faire mais je pouvais peut-être pousser un peu plus haut, vers du B soit. Je tassa encore une mèche de mes cheveux, ils étaient trop long et dans un déplacement instantané pour ne pas laisse le temps à Onpu de me répondre, je disparu à deux ou trois édifices plus loin.

[Désoler c'est court.]