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 Artificia Luminescia

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Message(#) Sujet: Artificia Luminescia Artificia Luminescia EmptyJeu 14 Juin 2012 - 3:43

Forgotten Logs : Don't Wake Me Up

Comme une vague sur une mer en pleine obscurité. Un relief qui bouge, redevient tout aussitôt lisse comme du marbre. On aurait pu s'y perdre, mais ce n'était pas une évasion. On n'oubliait jamais le risque de se noyer dans l'encre. Kenji étreignit l'obscurité de ses larges bras, mais elle glissait entre lui et le reste. Laissez dormir l'enfant qui dort, aurait-on dit. Mais, rétorquait-on, les rêves sont une histoire d'aveugles, de privés de la lumière. Le matin doit toujours venir, un jour ou l'autre. Le temps ramène ses hommes qui traînent. Kenji ouvrit un oeil, se brûla comme un papillon sur un lampadaire, s'y reprit quelques fois.

Il faisait nuit, une nuit de noir et d'ombre. La lune devait se cacher derrière des nuages pourtant tout aussi absents. Il n'y avait rien, rien hormis le noir. Une chandelle à son chevet luttait contre la masse de ténèbres, faiblissait à chaque assaut du léger vent qui s'infiltrait de sa fenêtre. La main du blond passa sur le matelas, se referma lentement. Combien de temps, qu'on l'avait oublié là ? Pourquoi était-il éveillé ? Le Chef US blessé critiquement lors du tournoi de Konoha voulut refermer les yeux, mais y retrouva instantanément la même douleur que celle lorsqu'on est inondé dans une lumière trop forte. L'homme remua faiblement, éprouva l'état de ses membres, sentit la torpeur qui avait envahi leur immobilité. Comme une victime de méduse qui n'accepte pas son destin. Ses mémoires remuèrent eux aussi, les derniers instants de sa conscience antérieure inonda son crâne comme un fleuve tourmenté. Le combat, la foule....Et Kusanagi. Cette femme qui venait le chercher jusque dans la mort, comme si lui aussi avait déjà perdu la vie, comme s'il était comme elle. L'était-il ? Il avait la rigidité du cadavre. Mais sa main remonta lentement et se posa sur son coeur. Il battait toujours, faiblement, mais toujours.

Les larmes coulèrent d'eux-même de ses joues, mais il ne fit rien pour les retenir. Il en suivit le chemin sur sa peau, comme autant d'espoir et de rêves désormais perdu. Cette nuit il pleurait car rien d'autre ne lui venait à l'esprit. La complexité du monde s'engouffrait dans son crâne, noyait les images d'une Kusa' vêtue de blanc à son bras. L'arrachait pour le ramener dans la vie réelle. Dans le monde où il n'était plus qu'un shinobi ratant chaque occasion de protéger ceux qu'ils aiment, ratant chaque occasion où il aurait pu faire le bien. Son seul talent restait celui de tuer, mais encore là, n'avait-il pas été aisément vaincu cette fois encore ? À quoi bon. Autant rester là et dormir. Dormir lui faisait rêver, dormir lui faisait oublier ses nombreux échecs.

Il lui vint à l'esprit qu'il ne cherchait peut-être pas au bon endroit. C'était la rédemption son objectif, le paiement de ses erreurs passées et qui continue à augmenter comme les intérêts d'un banquiers. Mais sans force , comment cela serait-il possible ? Pourquoi ne pas simplement se laisser mourir dans cette infirmerie. Le blond porta la main à son visage, tassa les cheveux qui bloquaient ses yeux. Quelqu'un avait retiré son bandana et on l'avait changé. L'odeur de sa peau évoquait également un bain récent. Dans cette totale obscurité, il ne voyait pas grand chose mais savait, instinctivement, qu'il n'était pas à Suna. La fenêtre devait être ouverte car un léger vent sifflait de temps à autre. Un air citronné d'écorce.

Konoha.

Cela faisait du sens. Trop faible pour transporter, le Kazekage avait dû prendre la décision de le laisser ici. C'était peut-être aussi un coup de Masao Nikkou, celui qui l'avait mis dans cet état. Kenji bougea faiblement , se demanda pourquoi. Pourquoi cette envie de se lever malgré la douleur, pourquoi se lever tout simplement ? Pour faire quoi ? Pour causer la mort d'autres personnes ? Pour échouer à la tâche et perdre ceux qu'ils aiment ? Mais ça, c'était déjà le cas, non ? Tous morts, un par un, à l'abbatoir alors que lui s'en sortait chaque fois, parfois par chance, parfois par miracle.

* La créature est toujours là. *

* Tu n'as rien d'un ami.

* La créature est née près d'ici, le porteur le sait-il ?


Kenji fronça des sourcils, gardant le silence dans ses pensées. Tsura était un être changeant, mais le blond n'avait jamais entendu le Furyou implanté dans son corps parler ainsi. Il eut cette pensée irrationelle de vouloir arracher sa propre tête. Jamais n'avait-il autant détesté cette bête qu'à cet instant. Mais cela avait-il davantage de sens, de mettre tout le blâme sur Tsura ? Si réellement , il n'était qu'un animal, il ne suivait que ses instincts et rien d'autre. Pas de bien ni de mal dans l'équation. Pouvait-on rester neutre, tout en cherchant à détruire et voler toute la beauté du monde. La chose senti ses pensées, puisque lui et elle ne faisait qu'un seul corps.

* La créature a un passé, elle fut humaine , jadis, jadis. *

* Je connais ton passé. Un meurtrier qui ne fut arrêté que bien trop tard. *

* Le porteur souhaiterait-il me convaincre qu'il est davantage que cela lui-même. La fonction du porteur est de tuer, en voilant ses intentions et en cachant son coeur derrière un bandeau. L'humain souffre des remords, mais pas la créature. Il n'y a rien d'autre. Mais la bête comprend cela, depuis fort longtemps. La bête sait.


Le blond frotta ses tempes longuement, ne sachant que répondre de toute manière. Il connaissait ce genre d'argument mais ne l'avait jamais pris au sérieux. Soit, sa condition l'avait amené à tuer de nombreuses fois, et rares sont celles où il avait hésité. Mais jamais n'avait-il pris goût à ça.

* La créature a pourtant toujours un sentiment lié à l'homme. Elle a honte, honte d'être coincée dans le corps d'un être si faible d'âme. Pour peu que mes griffes lui soient redonnés, elle trancherait à travers. Suis les griffes, porteur. Suis. Les. *


Kenji fronça les sourcils. Tsura parlait probablement des griffes d'acier qui avait originellement contenu son âme psychotique, la cause même de son implantation dans le corps du blond. Pendant la guerre, à ce moment un genin bien ordinaire, le Kadoria s'était blessé sur l'un des longs couteaux, enclenchant un sceau tapi sur le métal rouillé. À présent les armes voyageaient avec lui au fond d'un sac ou dans une poche de son pantalon de shinobi. Sans réellement savoir pourquoi, Kenji n'avait jamais pu s'en débarrasser ni même s'en séparer. Comme si l'intérêt de Tsura pour ces outils de meurtre dictait son propre comportement. Cela aurait semblé fou et ridicule à l'époque, mais désormais... ? Au début, son emprise n'avait fait qu'augmenter jusqu'à prendre le contrôle quasi total sur lui. C'était Kusanagi qui l'avait sauvé en, ironie du sort, passant à un cheveu de le tuer. Depuis ce moment là jusqu'à la mort de Kusa' , Tsura s'était toujours tenu extrêmement tranquille, mortellement silencieux, comme s'il n'avait jamais existé. Mais même dans les jours les plus heureux, sa présence suintait de tout les côtés dans sa tête. C'était très difficile à expliquer à quelqu'un qui ne le vivait pas. Même Kusanagi, jusqu'à la fin, n'avait pas totalement saisi le sens de sa condition. L'idée d'être épiée constamment par un monstre, une créature qui cherche à faire le mal pour assouvir son propre désir. Une réplique de Makka intérieure.

Il n'eut pas à chercher longtemps, même dans l'obscurité totale, pour trouver son sac, qu'on avait posé au chevet de son lit d'infirmerie. Le blond songea qu'il risquait fort de ce blessé sur les couteaux en cherchant à tâtons dans son sac. Mais en ouvrant la poche intérieure, le chef US eut un mouvement de recul et le sac lui lâcha des mains , étalant son contenu sur le sol avec un bruit sec. Son nez traça une nouvelle odeur, plus aigre que la dernière. Mais ces yeux eux, restèrent ouverts malgré la fatigue, ne clignèrent malgré la brillance. L'une des deux griffes s'était extirpé de son tissu protecteur dans sa chute.

Et chacun de ses couteaux rouillés brillaient d'une lueur verdâtre qui n'évoquait que la mort et la désolation.
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Message(#) Sujet: Re: Artificia Luminescia Artificia Luminescia EmptyVen 22 Juin 2012 - 1:21

Forgotten Logs : Don't put me down


Le Blond mit le pied hors du lit, sentit un certain vertige. Autrement dit, il n'était pas complètement remis de sa blessure. Mais la lueur verdâtre des lames de Tsura le fascinait suffisamment pour faire taire les cris de son propre corps. Ses genous frappèrent durement le sol, sans force, mais le Chef US n'avait d'yeux que pour les griffes. Prenant délicatement le gant droit, Kenji le parcouru des yeux sans pourtant comprendre. Comme une luciole, les longs couteaux fabriquaient d'eux-même un lueur blafarde, assez forte pour illuminer la pièce et pourtant sans produire de chaleur. En posant son doigt contre le côté d'une des cinq lames, une piqure le fit le retirer aussitôt. C'était brûlant ! Mais pas le genre de chaleur que produisait un vraie flamme. Son doigt picotait toujours, comme si de minuscules insectes y creusaient leurs mandibules. Lorsque la douleur devint étonnamment forte, le Jônin trempa sa main dans le bol d'eau posé sur la commode, sans succès. Cette brûlure n'avait réellement rien de normal. Quand la souffrance s'arrêta enfin, Kenji enfila le gant non sans un certain dégoût. C'était comme tenir un bocal de luciole dans sa main. Il murmura dans le silence de la pièce.


" Qu'es-ce que c'est, Tsura ? Je n'ai jamais rien vu de tel..."

Mais la créature resta mortellement silencieuse. Kenji la savait pourtant à l'affût, dans un des obscurs recoins de sa tête. Elle attendait tel un fauve, mais quoi ? Qu'attendait-elle ? Il se leva, d'abord hésitant, puis fit quelque pas en se tenant grâce au mobilier, portant toujours l'une des griffes du défunt monstre. Un frisson le secoua alors qu'il arrivait à la fenêtre. Dehors, les ténèbres hormis pour les feux des vigiles. Les bruits des insectes et des oiseaux. Un hibou hulula, peut-être pour le saluer, frère de son pacte de Kuchiyose . Il regarda encore les griffes, essayant de repérer un quelconque indice lui permettant de découvrir d'où venait la lueur inconnue. Mais peut importe ce qu'elle pouvait être, Kenji se sentait étrangement bien en sa présence, comme le morceau perdu d'un puzzle retrouvé après de nombreuses années. Pourtant cette matière amenait la souffrance, indépendamment de sa cible. Un couteau à double tranchant. Si l'intuition du blond était bonne, cette chose devait couvrir les lames de Tsura et non en être la matière première. Avec un oeil attentif, on pouvait voir des marques de fer aux endroits où la rouille avait rongé. À ces endroits, le recouvrement semblait s'être craquelé, comme du quartz. Une sorte de cristal ? Mais aucun cristal ne pouvait avoir de tels effets.

Il fallait reconnaître l'idée. Une blessure infligée par ce genre de couteau serait aussitôt cautérisée, mais la nature de la brûlure semblait mordre en durée plutôt qu'en intensité. Autrement dit, un poison naturel qui faisait souffrir la cible longtemps après la blessure. Un simple toucher l'avait fait souffrir pendant plusieurs minutes, qu'en serait-il d'une plaie ouverte ? Kenji ne voulait pas imaginer. La réputation de Tsura s’éclaircissait à peu. Il avait dû être un combattant au corps-à-corps. Mais quelque chose lui disait que ce n'était que la base de l'affaire. Puis, cette sorte de magnétisme entre lui et la substance qui le faisait porter le gant en dépit de l'horreur qu'elle lui provoquait. Même qu'il avait une certaine envie d'aller mettre l'autre.

" En ces temps de gloire, la créature attirait ses proies à l'aide de la lumière, puis réclamait son prix, la beauté éternelle."
" L'appât. Comme certains poissons des profondeurs. Où ai-je lu ça ? Qu'es-ce que c'est, Tsura ?
" Tu ne l'as pas lu. Je l'ai lu. Nos mémoires se mélangent, porteur ! Pareille honte n'a été infligée à un Furyou que de rester dans le même corps aussi longtemps, et désormais, nos esprits se tortillent à nouveau.
" Non... On a déjà eu ça. Avant.
" La créature voit que le porteur n'a rien compris. La dernière fois, la créature forçait sa présence. Mais cette fois, elle est souhaitée.

Incrédule, le Raiu regarda le gant à nouveau, faisant bouger ses doigts et de ce fait les longues griffes ornant le redoutable outil de mort.

" Pourquoi voudrais-je de toi ? Tu n'apportes que la froide dévastation, pour un objectif complètement irréel. Je n'ai pas oublié qu'en dépit d'être un animal, Tsura, tu n'en restes pas moins irrémédiablement fou.
" Et pourtant le porteur souhaite ma présence. Souhaiterait-il enfin achever son propre acte sans se retourner à chacune de ses faiblesses. Pouvoir mettre le passé derrière lui, et vivre dans le présent, comme le réel prédateur. La créature peut lui donner ça, et bien plus encore. La créature a le feu de vitre."
" Le feu de vitre ?"

Il se souvenait clairement de ces termes, sans réellement savoir pourquoi. Le feu de vitre, ces éclats de flammes blanchâtres qui léchaient les armures, sans pourtant s'éteindre. Des flammes qui mordaient à travers du plus épais métal, sans répit, longuement, lentement, inexorablement. Kenji leva la bras, et frappa le mur à côté de la fenêtre de son bras armé. Les lames coupèrent dans le ciment, comme du beurre, s'arrêtant après un demi-maitre de trait. D'abord rien, puis cette sorte de grichement, comme ces friandises qui fondent dans le palais. Le béton fondait autour des marques, le trou s'élargissant lentement. D'un claquement sec, le blond retira l'arme et en inspecta les couteaux, qui brillaient toujours de mille feux.

" Le phosphore, le don de tes géniteurs. Le cristal métallique, celui qui trompe le soleil. Le piège verdâtre. Maintenant je sais.
" La créature sait. Le porteur peut profiter de l'arme de la créature. La créature ne veut que son propre rêve.
" Je n'arracherai le visage de personne pour toi.
" Le temps viendra. Mais pour l'heure j'animerai le bras de la force qui permettra à tes instincts de subsister à mon envie de mort et de vengeance. La créature vivra à travers toi, et toi à travers elle, en temps et lieu.

Kenji porta la main à son crâne alors que celui-ci menaçait d'exploser sous la pression. Le gant s'échappa de sa main et alla se planter dans le plancher alors que lui même se tétanisait sur le sol. Après ce qui sembla une éternité, il cessa de se tortiller en tout sens. Par instinct, il chercha la présence de Tsura dans sa tête, mais le bras invisible happa le vide. Rien du tout, le néant. Là, mais plus là. L'homme se leva. Aucune douleur ou vertige ne sembla vouloir s'en prendre à lui. Son oeil faible le pinçait légèrement. Avec une force inconnu, le Chef US traversa d'une enjambée l'espace de sa chambre et alluma la lampe, fermant les yeux pour ne pas être aveuglé. Il s'assied sur le lit, et sortit de son sac un Kunaï neuf, si poli qu'il reflétait la lumière. D'une main, il en plaça la lame devant son visage, de l'autre tassa lentement la mèche de cheveux couvrant son oeil faible. Lorsque le couteau renvoya l'image imprécise de ses yeux, le chef US sut où Tsura se terrait désormais.
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