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Une mission, encore… Ces derniers temps, Hayato alternait entre son lit et les missions plus ou moins périlleuses pour le village. Lui-même avait voulu soutenir un rythme effréné, car après tout, à défaut de ne pas être le plus patriote du village c’était le minimum qu’il pouvait faire. Il l’avait déjà dit plusieurs fois, Suna c’était le rêve de son frère, pas le sien. Lui tout ce qu’il voulait c’était atteindre le sommet du Kugutsu no jutsu. D’ailleurs si un jour Suna devenait un obstacle à cet objectif, il n’hésiterait pas une seconde. Il y avait quand même un élément qu’il appréciait dans cette nouvelle vie de nomade, c’était la reconnaissance qu’on lui accordait lorsqu’il réussissait une mission par exemple ou encore ce sens de l’entraide, tellement rare dans ce désert impitoyable ou chaque espèce lutte pour survivre. Mais pour en revenir au présent, l’ordre de mission qu’il avait reçu ce matin avait été envoyé par le Kazekage. Encore une nouvelle notion a intégré. A la différence de l’ancien système, cet homme dirigeait Suna seul. Comment savoir s’il était digne de confiance ? C’était surtout ça qu’Hayato allait tenter de savoir aujourd’hui. Bien sûr, être choisi comme élève par le shinobi le plus influent du village était très gratifiant, mais il voyait plutôt cela comme une mise à l’épreuve. En effet, qui de mieux placé que le dirigeant du village pour juger les aptitudes d’un Sunajin ?

Hayato était arrivé le premier, fait d’exception dans sa longue carrière de retardataire. Du coup, comme il n’y avait personne, il s’était placé en hauteur, sur le toit d’un bâtiment proche de l’entrée du village. Ainsi perché, il pourrait voir arriver les autres membres de cette nouvelle équipe. D’après ce qu’il avait compris, ils étaient voués à effectuer un bon nombre de missions ensemble, alors comment les aborder ? Fallait-il se montrer froid et distant, pour s’ouvrir et ne dévoiler sa vraie personnalité que lorsqu’ils se connaitraient d’avantage ? Ou bien, fallait-il la jouer jovial et super confiant ? Il fallait prendre un choix et Hayato n’aimait pas prendre des choix… Donc dans ce genre de cas il avait toujours une pièce et laissait ainsi le Hasard décider pour lui. Même lui devait bien reconnaitre que laisser le Destin dicter sa vie était parfois plus facile, même si ce n’était pas la bonne solution… Il lança donc cette pièce qui retomba malheureusement sur le chemin, le forçant à descendre pour aller la chercher.

Le hasard avait bien joué son coup, puisqu’entre temps, le reste du groupe était arrivé au compte-goutte. Deux filles pour deux garçons si on comptait le Kazekage, bien reparti. D’un geste amical, le marionnettiste salua ses futures partenaires, confirmant qu’il était bien lui aussi un élève du Kazekage et fit face lui aussi à l’homme qui se dressaient devant eux. Kurogane Akio… Hayato pouvait à présent mettre un visage sur ce nom qu’il avait si souvent entendu. Le test de confiance allait pouvoir commencer et la mission importante confiée à l’équipe serait un parfait examen. Mais avant cela, il fallait se présenter. Notre ami allait prendre cette initiative, lorsqu’il se rendit soudain compte qu’il ne voyait pas sa pièce sur le sol.

- Je m’appelle Hayato… euh… marionnettiste, je… Dites, j’ai un stress là, quelqu’un n’aurait pas vu ma pièce ?

A ce moment-là, l’une des deux fille se mit à courir vers le désert. A tous les coups elle était la coupable et c’était triste. Suna était-il à ce point dans la misère que même au sein d’une même équipe les gens doivent se voler de la monnaie ? Hayato s’apprêtait à réclamer son bien lorsqu’il vit qu’elle s’arrêta brusquement et se mit à caresser les chameaux. Il se mordit les lèvres et s’en voulut presque d’avoir eu de tels préjugés… Ouais mais alors elle était où cette pièce ?

Alors que le groupe venait à peine de se former, le Kazekage annonça que la dénommée Sonoko ne serait pas de la partie. Ils étaient donc partis pour une mission en trio. C’était dommage, mais elle allait probablement être bien vite remplacée par un autre Genin prometteur. Pour l’instant il fallait se concentrer sur la mission. La perspective de devoir traverser le désert à dos de chameau éveillait chez notre ami une nuée de souvenirs lointains. Cela remontait à l’époque où son clan nomade migrait de puits en puits. Ils utilisaient les chameaux pour transporter leur affaire, c’était des animaux particulièrement endurants. Tout comme ses coéquipiers, il s’approcha à son tour de sa monture, toujours absorbé dans ses pensées, et fut ramené à la réalité par Snow. Elle semblait avoir retrouvé la pièce égarée. Cette dernière avait dû rouler jusqu’ici.

- Ah, merci ! Quelle chance que tu l’aies retrouvée !

Maintenant il pouvait dire qu’ils partaient sur de bonnes bases. Enfin, rester encore à déterminer si Kurogane Akio était un bon senseï… Enfin bref, après cette rapide présentation, le groupe entama sa procession à travers le désert. Cette escapade entre les dunes de sables se révéla particulièrement long et silencieux. Snow et Hayato n’étaient soit pas très bavards, soit timides tous les deux. Ils eurent toutefois l’occasion d’admirer de magnifiques panoramas, mais par moment, l’air était tellement chaud qu’il fallait respirer par petites bouffées pour ne pas voir ses poumons bruler. Et puis l’absence de vent amplifier fortement ce sentiment de chaleur. Heureusement, les ballotements incessants dus à la démarche du chameau créaient un mouvement d’air rafraichissant. Cette chaleur infernale rappela au jeune homme son aventure lors de la création de Suna. Il avait dû faire face à la ravissante meneuse du clan Yamada, capable de manipuler la chaleur.

Pour éviter de penser à la chaleur, Hayato avait sa technique a lui : il se mettait à réfléchir sur tout et n’importe quoi. C’est ainsi qu’au moment où Akio-senseï arrêta finalement le groupe, le jeune homme décortiquait la manière avec laquelle son chameau évoluait sur l’océan de sable. Il avait le cou dressé bien haut et marchait d’un air fier, indifférent à la chaleur. On pouvait même y voir une certaine condescendance vis-à-vis des humains qui eux souffraient de la soif et de la température.
Le groupe shinobi s’était donc arrêté au sommet d’une dune. A quelques mètres d’eux, plus bas, se trouvait leur cible : le village des manipulateurs de tissus. Akio-senseï déploya une carte en expliquant alors qu’il fallait s’infiltrer parmi eux pour en apprendre d’avantage. Il était temps de passer à l’action ! Mais rapidement, Snow proposa à Hayato d’agir séparément.

- Tu as raison, en groupe on aurait moins de chance de s’échapper tous les deux si on se faisait repérer. Et pas de soucis, je m’occuperai de dérober une tenue supplémentaire.Ajouta-t-il d’un ton rassurant

A ces mots, le duo se sépara. Hayato eut l’idée de contourner le village pour s’y faufiler sans attirer l’attention. Il pénétra dans une première ruelle vide, longeant les murs et continua de progresser entre les bâtiments en se camouflant dès qu’il entendait le moindre bruit suspect. Comme on pouvait s’y attendre à ce moment de la journée, il n’y avait pas grand monde dans les rues, hormis les rares vigiles. Soudain, Hayato aperçut sur sa droite une sorte de fenêtre au niveau du sol, qui donnait sur une petite pièce souterraine. Il s’y engouffra sans difficulté grâce à ses talents de contorsionniste et atterrit ainsi dans ce qui ressemblait à une sorte de vestiaire. Jackpot ! La pièce porte-bonheur avait encore frappée ! Il ne restait plus qu’à se servir et à quitter les lieux…

- Hey vous deux, allez me changer ces tenues crasseuses ! Gronda soudain une voix tonitruante

Des bruits de pas inquiétants résonnèrent subitement dans le couloir. Panique totale ! Hayato allait se faire repérer s’il ne faisait rien. Il fixa la fenêtre et envisagea une fuite rapide, mais il n’aurait pas le temps de s’y faufiler. Le stress monta d’un cran, mais le Genin s’efforça de garder son calme, il devait trouver une solution ! C’est ainsi qu’il repéra à la dernière seconde cette grosse armoire en métal et s’y engouffra sans se poser plus de question. Il ne pouvait rien voir, mais put suivre la discussion de deux hommes qui venaient d’entrer dans la pièce pour se changer. Ils rigolaient forts et enclenchèrent une radio dans un coin de la pièce. Hayato profita du bruit pour tenter de communiquer avec son équipe.

- Euh… Vous me recevez ? Ici Hayato ! J’ai eu quelques soucis et je suis coincé au sous-sol d’un grand bâtiment beige… Chuchota-t-il dans son micro

Il n’eut pas l’occasion de terminer sa phrase. En effet, voulant attraper leurs nouvelles tenues dans l’armoire, les deux hommes étaient tombés sur le Genin en pleine communication… Deux minutes plus tard, Hayato était recouvert de tissu, comme une momie et ne pouvait plus bouger… Ça commençait mal…