Voilà maintenant trois jours que l’attaque avait été portée au village. Une nécromancienne dont l’identité nous était toujours inconnue semblait avoir été le cerveau de cet évènement. Mais elle avait dû s’appuyer sur de tierces personnes. Et parmi ces dernières, il y avait Ishima Ketten, membre du Conseil qui s’était joué de Kumo et de ma confiance. Il avait trahi les siens et allait finalement finir ses jours dans nos geôles. Même si les dégâts matériels étaient faibles, la trahison avait fait mal.

Je considérais tout ceci comme un échec de ma part. Non il ne s’agissait pas de laisser ma place à quelqu’un d’autre, mais il fallait que je fasse quelque chose pour que plus jamais un évènement de ce type ne se reproduise. Et c’est pour cela que je m’étais isolé dans mon bureau depuis ce matin pour prendre le temps de réfléchir tout en remplissant la paperasse habituelle.

Des shinobis s’étaient illustrés lors de ce sinistre, et eux étaient dignes de confiance. Mais dans le contexte actuel, il me fallait bien réfléchir sur qui je pouvais compter. Etais-je devenu trop méfiant ? Peut-être, il le fallait en tout cas. Des mesures avaient été prises, et le Conseil m’avait proposé plusieurs noms afin de remplir les effectifs du Satoru. J’en avais gardé plusieurs, notamment deux que je comptais faire venir sur le champ. Dans quelques minutes, ils seraient là.

Ma décision n’avait pas été prise définitivement en ce qui concernant ces deux Kumojins. Mon entrevue avec ces derniers allait se révéler décisive. Plus jamais ce qui venait de se passer devait se reproduire. Et en tant que Raïkage, mes choix étaient plus qu’importants.

─ Qu’aurais-tu fait si tu avais été à ma place, grand-père ?

Les souvenirs de mon affrontement avec mon ancêtre refirent surface.

Spoiler:

En ce jour j'avais reçu une missive de la part du Raïkage. C'était un événement plutôt rare, que me voulait-il ? Peut être était-ce par rapport à l'opération que je venais de subir et à l'échec de cet idiot de médecin qui m'avais fait perdre ma capacité de senseur ? A vrai dire je n'en étais pas convaincu, il ne s'agissait que de vulgaires broutilles pour un chef d'état de sa trempe. Pourtant je devais bien avoué que cette histoire m'avais marqué, à un tel point que je ressentais une réelle envie d'encastrer Namiko dans un mur et de le torturer sans relâche pendant plusieurs jours. Mais bon, sinon tout va bien !

Plus sérieusement, j'étais plutôt intriguer par la raison de cet entretien, Uriô était un homme juste et bourré de qualités, en revanche je n'étais pas en accord avec ses idéaux c'était le seul point négatif que je pouvais lui trouver, mais à mon sens, s'en était un très gros. Il souhaitait la paix universelle et l'amitié entre les nations et ne semblait pas voir que l'ennemi se bouscule à nos portes et qu'il est nécessaire pour nous d'éradiquer toutes les menaces. Que ce soit les partisans de Makka, Suna, Kiri ou Konoha, chacune de ces factions devaient être chassée et éradiquée. Nous ne pouvions laisser d'ennemi sur les terres avoisinantes. Je pense que nous pourrions très bien instaurer une paix une fois que nous aurons éradiqué toute menace. Mais non, nous maintenons le statu quo, au lieu de s'imposer nous conservons l'égalité entre chacune des grandes nations. Je ne parvenais pas à comprendre cette facette de la personnalité de notre chef et pourtant je m'évertuais à essayer de la comprendre.

J'étais à présent devant le palais du Raïkage, j'entrais dans le hall et saluait de la tête mes collègues debout à l'entrée afin de monter la garde. Je n'étais pas un ninja réellement apprécié de mes semblables, en revanche ma valeur au combat était clairement reconnue pour pas dire crainte de tous. C'était un fait. J'arpentais le long couloir menant au bureau de notre souverain comme je me plaisais à le surnommer. Il avait suffisamment de prestance pour être un roi et il se contentait d'être une simple tour. Ce n'était pas réellement de la modestie, je qualifierais plutôt cela comme le refus d'imposer son statut. Enfin bref. Je frappais à la porte du bureau et une fois la permission obtenue, j'entrais à l'intérieur de celui-ci. Le chef de guerre était là, au milieu de la pièce, je le fixais tout en m'avançant, puis je le saluais de manière respectueuse, en posant un genou à terre. Je trouvais cette forme de respect assez dégradante mais c'était un fait, je n'étais pas encore son égal. Je me relevais alors afin de m'exprimer.

⇨ Bonjour, Raïkage-sama. J'ai ouïe dire que lors de l'attaque vous avez été confronté à votre grand-père, j'espère qu'il ne s'agissait pas d'une épreuve trop rude. Enfin, sans vouloir vous commandez, chef, Je souhaiterai entendre la raison de ma venue, pour combler ma curiosité.

Quelques minutes passèrent, durant lesquelles de nombreuses interrogations me prirent d’assaut. Mon esprit était troublé, c’est pour cela que je préférais arrêter la paperasse pour me concentrer un peu. Qu’allais-je dire aux deux shinobis que j’avais convoqué ? Fallait-il que je leur dise ce qu’avait pensé le Conseil à leur propos ? C’était pourtant ce même Conseil qui avait fait naître le plus grand traître de Kumo. J’étais devenu trop craintif, je me posais sûrement trop de questions.

L’arrivée de Yugure me permit de reprendre mes esprits. Toujours à l’heure apparemment. Il mit un genou au sol avant de me saluer. Il me parla ensuite de mon combat avec mon grand-père, tout le monde était au courant de toute façon. Vu que Mihawk n’était toujours pas là, je me contentai de lui répondre simplement.

─ Bonjour Yugure. Tu vas très vite avoir tes réponses.

Le silence reprit position dans mon bureau. Je sentis l’air entrer et ressortir de la pièce alors que l’Hakushi entrait enfin. Même s’il était arrivé en second, lui aussi avait fait vite. Il me salua avec plus de familiarité, vu la proximité que nous avions eu par le passé, mais toujours avec politesse. Lui aussi revint sur un épisode du sinistre qui s’était déroulé sauf qu’il parlait de ce qu’il avait fait lui. Je remarquai le rapace qu’il avait à l’épaule avant de le saluer.

─ Bonjour Mihawk.

Il s’était admirablement conduit lors de la poursuite d’un Nukenin qui avait dérobé des documents très importants sur le village. Selon les rapports que j’avais eus, certains membres du Conseil pensaient qu’il avait quasiment tout fait seul. Seki Raiken avait plutôt tenu un rôle de figurant, mais là encore je ne pouvais pas m’en tenir entièrement à ce qui s’était dit.

─ Mihawk, tu as agi d’une excellente manière lors de la poursuite du Nukenin qui avait dérobé les documents sensibles. La question n’est pas de ce savoir ce que tes compagnons ont fait à ce moment-là, si je t’ai fait venir ici c’est pour te parler de toi.

Mon regard se porta ensuite vers le Yugure. Lui aussi s’était montré très digne. Il avait combattu Ketten et il était le principal auteur de sa capture.

─ Yugure, tu as su mener une bonne enquête comme ta mission l’exigeait au départ. Puis tu as réussi à capturer Ishima Ketten qui est, comme vous le savez tous les deux, le principal traître de Kumo.

Je pris un temps d’arrêt pour réfléchir à comment aborder les choses. Finalement, je décidai de rebondir sur la question du clown.

─ Oui Yugure, la rencontre avec mon défunt grand-père a été assez rude. Mais ce qui est le plus important, c’est l’attaque que nous avons subi. C’est justement là-dessus que j’aimerais vous entendre. Qu’en pensez-vous ?

C’était une bonne manière d’entrer peu à peu dans le thème que je voulais.

Très peu de temps après mon arrivée. Un Hakushi arriva lui aussi dans la pièce, c'était une figure que je connaissais bien. Mihawk, le joueur de Poker. Je ne vis même pas une once d'étonnement sur le visage de mon homologue concernant ma tenue qui avait radicalement changée depuis peu. Mais je ne m'attardais pas sur ce détail, Le souverain du royaume des nuages prit alors la parole. Il rappela les faits de nos batailles respectives et nous félicita, du moins c'est de cette manière que je venais de prendre ses paroles. Je ne parvenais pas à comprendre le but de cette réunion. S'il avait voulu seulement nous remercier pour nos actes, il nous aurait envoyé un pigeon, cette convocation cachait quelque chose, mais pour le moment je ne serais mettre le doigt dessus. Je me contentais donc de ne rien dire et d'attendre encore un peu. Soudain, Uriô se remit à parler, de son grand père cette fois. Peut être avais-je réveillé des souvenirs douleurs par mes paroles, mais quelque part, je devais bien admettre que j'en avais rien à carrer. Les moments difficiles sont le lot de chaque shinobi.

Il demanda alors quels étaient nos ressentis sur la bataille qui venait de passer. A vrai dire pour ma part, j'avais passé presque la totalité de la bataille cloîtrer avec Ishima Ketten et donc du coup je n'avais à proprement parlé pas participé à cette dernière ou du moins de manière minime. Pourtant j'allais quand même donner mon avis, mais de manière plutôt évasive et en parlant des choses que l'on m'avait rapporté sans entrer dans les détails bien entendu. Je commençais donc à parler, d'un ton neutre ne dégageant rien de particulier.

⇨ Cette bataille a prouvé une chose, Raïkage-Sama. Continuer de prôner la neutralité et maintenir le statu quo ne fait que donner le temps nécessaire à nos ennemis pour préparer des plans contre le village. Que ce soit Makka, Ketten ou même un autre village. Nous ne sommes pas en sécurité en n'agissant pas. Je vais être franc. Je trouve qu'il serait intéressant d'envoyer des espions sous couvertures dans chacune des autres nations.

Je reprenais mon souffle, ce n'était pas la seule chose que j'avais à dire. Il ne s'agissait là qu'un début à mes paroles, il y avait tellement à raconter à ce propos, je ne savais par quoi continuer, pourtant il le fallait.

⇨ Cela prouve aussi que même à l'intérieur de notre village, des personnes souhaitent le mettre à mal. Quant à l'incident lui-même. Je pense qu'il serait important d'analyser plus en profondeur les membres du clan Seki. La barrière était un Kekkai de haut niveau et dans l'hypothèse où c'est Ketten qui l'a détruit puisque ses capacités en fuinjutsu semblait élevé, il ne pouvait le faire que de concert avec un autre bon utilisateur de ninjutsu spécialisé dans les défenses. Je termine l'énumération des points négatifs par celui qui suit. Un membre de votre famille, un certain Tusei, a montré durant le combat une couardise à en faire rougir, je pense qu'il serait bon de lui rappeler que le courage est une chose à ne pas négliger.

Pour les points négatifs, j'avais globalement fait le tour de la question, heureusement certaines choses s'étaient plutôt bien déroulées, et j'allais en faire part.

⇨ Heureusement pour nous il n'y a pas que des aspects négatifs. Nous avons pu voir que la réaction de nos ninjas étaient exemplaires, chacun a donné le meilleur de soi-même et est intervenu dans de court délais. Je pense que nous pouvons nous féliciter pour cela qui a certainement pesé beaucoup dans la balance pour notre victoire.

Yugure fut le premier à exprimer son avis. C’était l’un des objectifs de cette rencontre et j’espérais qu’il allait détailler le plus possible. Il commença par les points négatifs. Dans l’ensemble, il expliqua ce que je redoutais chez beaucoup de mes shinobis. L’opposition à la neutralité, elle s’exprimait maintenant comme jamais auparavant. Il fallait montrer à nos ennemis que notre force pouvait aussi bien s’exprimer dans la défense que dans l’offensive. Je relevai cependant le nom de Tusei, qui était l’un des deux Genins qui avait affronté Ketten aux côtés du Yugata.

─ Tusei ? Je verrai ça.

Je notai un bref rapport sur une feuille vierge qui trainait sur mon bureau parmi les autres documents de paperasse. Mihawk prit ensuite la parole, pour dire en bref la même chose. Lui aussi voulait que Kumo passe à l’action. En résumé, le village était puissant, le comportement que nos shinobis avaient eu en était le parfait exemple, mais il fallait maintenant l’exploiter. L’Hakushi félicita le clown, qui était maintenant pratiquement au même niveau que lui. Je ne faisais cependant pas trop attention à ce qu’avait ramené son rapace.

─ Bien, je pense avoir compris ce sur quoi vous semblez tous d’accord.

Je me levai, jetant un vif regard au village par la vitre avant d’aller m’asseoir sur mon bureau, face à mes deux shinobis.

─ Il y a relativement longtemps, lorsque Konoha et Kiri étaient gravement en conflit, le Shodaime Mizukage m’avait proposé une alliance. Si j’ai refusé, ce n’est pas simplement pour respecter la neutralité du village mais parce qu’il n’y avait pas de raisons de se liguer contre Konoha.

Mon regard se fit plus fixe, alors que je marquai un rapide temps d’arrêt.

─ Vous comprenez ? Je suis d’accord sur le fait qu’il faut sortir de cette neutralité. Mais qui attaquer ? Makka est bien trop dangereuse, je vous rappelle qu’elle a tenu tête aux trois armées des trois villages à Hai no Kuni.

Je marquai une nouvelle pause, baissant mon regard avant de le remettre à la hauteur des deux ninjas.

─ Une attaque doit être justifiée.

Nos paroles à Mihawk et à moi ne semblaient même pas l'avoir ébranlé. Il comprenait notre prise de position mais ne semblait en aucun cas la cautionner. Quel chieur. Voilà ce que je pensais sur le coup. Ne comprenait-il pas que pour ma part, je sacrifierais Konoha, Suna ou Kiri pour la grandeur de notre village. Lui en revanche il préférait sacrifié la grandeur de notre nation dans une paix qui de toute manière ne sera pas éternelle. Je me devais de répondre à ses propos et c'est avec un petit agacement dans la voix que je lançais.

⇨ Pour ma part, le plus fort n'a pas besoin de raison, car il est évident que nous sommes actuellement une des puissances mondiales. Après je n'ai jamais parlé d'attaque déclarée pour le moment, mais travailler le terrain. Envoyons des espions qui s'intégreront aux rangs de nos ennemis. Organisons des vendettas et des sabotages, revendiqués ou non. En somme arrêtons de sombrer dans la torpeur. Kumo est un grand village, nos hommes ont soifs de batailles à force de prendre sans jamais pouvoir rendre. Et je vous dis cela à vous comme je le dirais au conseil de notre nation si l'occasion se présentait.

J'avais dis ces derniers mots avec une sorte d'éloquence qui m'étais propre. Il est vrai qu'à mon sens, nous devions bouger et nous pouvions nous le permettre de quelques manières que ce soit. A vrai dire, même s'il refusait cette méthode aussi, j'avais toujours un plan B. Ce dernier allait être réalisable même avec cette ère de paix à la noix qui s'évertuait à perdurer dans ce village. Cette idée j'allais la proposer sur le champ.

⇨ Si jamais vous ne souhaitez quand même pas agir de cette manière... J'ai encore autre chose à vous proposer qui pourrait avoir le même effet qu'une guerre. Il y a quelques temps j'ai rencontré trois personnes dont le niveau de chakra était à peu de chose près le votre, bien qu'en dessous pour deux d'entre eux. Ces personnes sont des ninjas sans village ou des déserteurs. Servons-nous en pour affirmer notre puissance. Ces trois là se nomment Gabushi dit la nomade, Kagami Sendaï dit le sombre et Natsumi Haru. Pour le troisième, le nom est peut-être emprunté, pour les autres je sondais leur chakra lors de notre dialogue donc aucune erreur possible.

Voilà je venais d'abattre toutes mes cartes. Je détournais le regard vers Mihawk, ce joueur de poker devait avoir compris que je présentais ces arguments comme j'aurais présenté un carré d'as au moment de la révélation. J'espérais que pour une fois, notre chef saurait nous écouter puisque à mon sens, la situation actuelle ne pouvait plus durer. Je scrutais le visage d'uriô afin de décrypter la réponse qu'il allait me sortir. Après tout les émotions se lisent dans les traits et dans la surprise.


PS : Pour les trois noms cités, je les connais grâce à des rps. Du coup normalement aucun soucis.

Je me doutais bien que les deux shinobis n’allaient pas rester bouches closes face à ce que j’avais dit. Leurs idées allaient toutes dans le même sens : il fallait se battre et montrer notre puissance. Yugure fut le premier à répondre en argumentant avec la loi du plus fort. Démontrer que Kumo est fort, voilà ce qui était l’essentiel et qui donnait raison à tout le reste. Préparer le terrain était aussi une option à aborder selon lui. Mais ce qui allait fortement m’intriguer fut ce qui vint ensuite. Il donna trois noms de Nukenins, que je connaissais pour deux d’entre eux. Jisetsu Gabushi, ancienne chef du Misuto qui avait déserté Kiri. Natsumi Haru était un Nukenin que j’avais rencontré il y a plusieurs années, lors de la création de Kumo. Kagami Sendai ne me disait cependant rien. Trois puissants Nukenins apparemment, dont il fallait faire attention et peut-être attaquer.

─ Je vais transmettre ces trois noms, merci.

Vint ensuite la réaction de Mihawk, qui était d’accord avec le Yugata. Mais il ne voulut pas en rester là. Je ressentis de la lassitude et de l’énervement chez mon ancien disciple. Oui, il s’énerva rapidement et alla même jusqu’à se retourner pour s’en aller. Le village coulait-il vraiment ? Je retins l’Hakushi avec simplicité.

─ Tu restes là, Mihawk.

Je commençais aussi à m’énerver, mais je redevins calme assez rapidement. Toujours adossé sur mon bureau, je repris la parole, ayant réfléchi à la question un minimum.

─ Si je vous ai convoqué, c’est parce que les choses ne vont pas bien, et que j’en suis conscient. Je ne peux pas me fier uniquement sur votre jugement, c’est pour cela que j’ai décidé de voir d’autres de nos shinobis. Le conseil aussi, malgré les récents évènements m’aideront à prendre la bonne décision.

Je fixai Mihawk, qui avait réagi d’une nouvelle manière. Je ne l’avais jamais vu s’énerver, du moins d’après mes souvenirs. Je me propulsai en avant puis m’approchai d’eux.

─ Ce que je peux vous assurer, c’est que les choses vont changer. Et c’est dans ces moments-là qu’il faut des shinobis de talent et de confiance pour agir. C’est pour cela que vous allez intégrer les rangs du Satoru.

Les choses étaient dites.

Les réactions du Raïkage ne marquait pas la moindre émotion. Si une personne maîtrisait bel et bien la voie du Shinobi, c'était lui. Ses gestes étaient calculés mais ses paroles semblaient inexpressives. Je lui parlais de déserteur, il m'annonçait simplement qu'il remonterait l'info. Mihawk et moi annoncions un sombre futur pour notre nation, il nous répondait que cela le préoccupe, sans même esquisser l'ombre d'un visage préoccupé et même malgré tout cela, il avait quelque chose dans la voix, digne des plus grands orateurs qui lui permettait de posséder une emprise sur les gens c'était certainement ce qui m'impressionnais le plus chez cette personne. Pendant que j'étais plongé dans mes réflexions, Mihawk semblait s'énerver et ne pas apprécier la tournure des événements. Pour ma part, j'étais plus préoccupé que pas jouasse mais je parvenais à comprendre les sentiments de mon homologue, chose que Uriô ne parvenait à faire, visiblement. Il commanda cependant à L'As de rester dans le bureau et commença des explications. Il affirma qu'il nous avait convoqué car il savait que le village ne filait pas dans la bonne destination et qu'il souhaitait entendre ce que nous avions à dire. Quand je dis nous, j'entend les ninjas des nuages, puisque apparemment nous n'étions pas les seuls à être passés par la case " convocation ". Enfin une autre surprise de cet échange. Il voulait nous attribuer le grade tant convoité de Satoru. Seulement l'élite des ninjas du village était promue à ce poste. C'était une chose rare, d'où la réaction qui suivie.

⇨ Satoru ? L'unité d'élite ? Celle qui provoque l'exaltation des foules et est révérée parmi nos pairs ? C'est un grand honneur. Je saurai m'en montrer digne. Cependant je tiens à dire encore une ou deux choses. La première, si vous n'aviez pas retenu Mihawk, je l'aurais certainement suivi, suivre ses coéquipiers est un de vos préceptes n'est-ce pas ? Maître Raïkage. La seconde, je ne tiens pas de faire de Ketten un martyr. Il n'en ait pas un. Cependant, son action débouche de notre inaction. Ne laissez pas d'autres graines de la discorde fleurir, chef. Ce serait une erreur.

J'avais lancé cela de manière inexpressive, comme l'aurait fait mon interlocuteur de ce jour, à savoir, celui que je me plaisais à surnommer le roi des nuages, Kadoria Uriô. Si j'avais énoncé ces paroles, je faisais surtout référence à une personne en particulier. Moi-même. Si notre nation ne bougeait pas dans les semaines qui viennent, je saurais la faire bouger, à ma façon et de manière bien plus concrète. Je fixais maintenant Mihawk, lui aussi allait certainement dire quelque chose de capital, je le sentais chaud bouillant, et ce n'était pas un simple titre qui allait retenir la hargne dont il était pourvu.