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La journée était belle, il devait être actuellement aux alentours de deux heures de l'après-midi. Sasuke sortait d’une matinée somme toute fort normale : le jeune homme s’était levé tôt, comme à son habitude, puis était parti s’entrainer jusqu’au midi, où il avait grignoté un sandwich. Il avait prévu de faire la même chose le soir, avant de rejoindre une jeune fille pour un rendez-vous mais le destin en avait décidé autrement. En effet, aux alentours de treize heures, un coursier était venu lui apporter un parchemin dont la couleur et la taille ne laissait que peu de doutes : Sasuke avait été missionné pour réaliser une nouvelle tâche. Sans plus attendre, le Yôgan remercia le jeune garçon qui avait fait l’effort de venir jusqu’à son lieu d’entraînement pour lui apporter le parchemin. Il se décida alors à l’ouvrir, espérant que cette mission soit, au moins, aussi intéressante que sa dernière, avec des combats, de l’enquête, de la tactique, enfin tout ce qu’il fallait pour qu’il s’aguerrisse en tant que Shinobi. Mais cette espérance ne fut que de courte durée, et s’estompa aussi vite qu’elle était venue, dès la lecture du dit parchemin. Le jeune homme ne put s’empêcher de laisser échapper un petit ricanement. N’étant pas encore gradé, il savait que les missions qu’il pouvait avoir n’étaient pas folichonnes et n’étaient pas très difficiles, comme il avait pu le constater avec sa dernière mission sur le braconnage. Mais cette fois, il avait tout de même l’impression d’être pris pour un aide-soignant. En effet, sa mission ne consistait qu’en la recherche d’une personne âgée pour qu’elle puisse prendre ses médicaments.

[J’ai l’impression qu’ils me prennent pour un véritable débutant, je vaux mieux que ça !]

Mais Sasuke n’était pas un nerveux, et encore moins le genre de personne à râler parce qu’il voulait une mission plus dure. Il n’était pas du genre à voir le verre à moitié vide mais plutôt à moitié plein. Une véritable mission l’aurait empêché de faire son rendez-vous de ce soir, auquel il tenait tout de même, surtout au vu de la jeune fille qu’il allait voir. Au moins, avec cette mission, il était sûr de pouvoir s’en sortir facilement et rapidement. Sans plus tarder il rangea ses affaires et se décida à se mettre en route. Cependant, il n’allait pas commencer par partir dans la forêt, car il n’avait que très peu de chances de la retrouver. Il allait faire comme il avait appris à l’académie et allait pouvoir mettre en pratique ce qu’il avait pu apprendre sur le pistage. Pour se faire, il ne lui restait plus qu’à passer à l’hôpital afin de pouvoir récupérer des effets personnels de la vieille disparue. A toute hâte, il courut en direction de l’hopîtal de Konoha et arriva en quelques minutes à l’accueil :

Sasuke : Excusez-moi, je voudrais parler avec l’infirmière en charge de Kathildasu. En effet j’aurais besoin de récupérer un tissu, ou un effet personnel de la disparue, c’est pour mon pistage.

Secrétaire : Ah vous êtes le ninja en charge de sa recherche ! J’appelle l’infirmière tout de suite !

Sasuke la remercia d’un hochement de tête tandis qu’il s’assit non loin de l’accueil, dans la salle d’attente, espérant que l’infirmière vienne rapidement. Son vœu fut exaucé, ce qui le rassurait dans sa réussite rapide de sa mission. Elle arriva avec une écharpe qu’elle tendit au Yôgan, lui expliquant que c’était l’écharpe qu’elle avait lors de son internement. Il la remercia et prit rapidement congé, prêt à se diriger vers la dernière position connue de la fugitive.

[Son écharpe à la vieille, bah elle sent le vieux !]

Le jeune homme s’était souvent posé la question de savoir pourquoi les personnes âgées avaient une odeur si … particulière. Le jeune homme avait plusieurs idées comme le fait qu’ils ne mettaient plus de parfum et donc c’était tout simplement leur odeur naturelle. Sasuke imaginait aussi que ces personnes ne prenaient plus, ou tout du moins prenaient moins la peine de se laver, d’où cette odeur forte et désagréable. Et la fugitive, au grand malheur du Yôgan, ne dérogeait pas à la règle. Mais heureusement pour le Genin, il y avait un petit parfum en plus, une légère odeur de lilas, qui offrait deux avantages : le premier était que l’odeur désagréable de vieux était un peu dissipée et surtout cela lui permettrait de la pister un peu plus rapidement. Après une bonne demi-heure de marche mêlée à de la course, le Yôgan arriva sur le dernier lieu connu de la vieille femme. Il allait donc pouvoir mettre en pratique ce qu’il avait appris sur le pistage. Sans plus attendre, il inspira un grand coup dans le linge qu’il avait pu obtenir. Un relent le prit rapidement et il se retint de ne pas vomir sur place. Ensuite, il ferma les yeux, essayant de se concentrer le plus possible sur cette odeur qu’il avait pu mémoriser et il se mit aussitôt, toujours les yeux fermés, en marche, essayant de suivre l’odeur. Pour le moment, elle était minime, même s’il était sûr qu’un Inuzuka ou un chien pisteur aurait déjà réussi à la retrouver

[Tiens mais j’avoue, si c’est pour me faire retrouver une vioc sans défense, ils auraient pu envoyer un chien pisteur, il aurait chopé la vieille par le col et l’aurait trainé vers l’hôpital. Et j’aurais pu me préparer pour mon date !]

Cette démarche de pistage ne fut pas sans mal : il heurta une première fois un arbre, ce qui lui offrit une magnifique bosse sur le devant du crâne et e força à désormais garder ses yeux ouverts, ce qui altéra sa concentration. Le Yôgan avait donc réussi à trouver un compromis, qui le rendait malheureusement assez ridicule : il fermait les yeux, marchait en tâtonnant aux alentours, et de temps en temps, il ouvrait un demi-œil. Sasuke ressemblait plus désormais à un vieux cherchant des lunettes dans sa maison ou à un aveugle sans bâton plutôt qu’à un ninja. Mais au moins, ceci avait eu le mérite d’être efficace. Il se sentait de plus en plus proche, l’odeur étant de plus en plus forte. Il ouvrit alors les yeux. Il était dans une forêt assez dense, et il savait que s’il voulait le meilleur point de vue, il se devait de prendre de la hauteur. Il grimpa rapidement à un arbre non loin et c’est alors que de suite, son regard se posa sur une vieille femme, assise près du feu, en train de caresser deux chats. Au vu de la position de la vieille femme, il semblait plus que probable qu’il avait non loin de lui la fugitive. Sans plus attendre, il fonça vers sa cible et arriva en quelques secondes à sa hauteur, posant sa main sur son épaule, et d’un air gentil, le sourire aux lèvres, il lui dit :

Sasuke : Excusez-moi, ne seriez-vous pas Kathildasu ? Si tel est le cas, je suis dans le regret de vous informer que vous êtes priée de retourner à l’hôpital pour votre traitement ! Je vais vous escorter.

Kathildasu : Oui c’est bien moi ! Bon bah allons-y alors, au moins je me serai bien amusé. Vous pouvez m’aider à me relever, vous savez, avec mon dos !

Il entreprit donc de lever la vieille femme lorsque piège se referma sur lui. Il voulut se dégager et l’éviter, cependant il était déjà trop tard. La vieille femme perdit sa femme, se solidifia et le Yôgan se retrouva donc le bras coincé dans une roche.

Ce n’était en réalité qu’un clone, mais il ne s’en était pas rendu compte au début. Les deux chats qui tenaient compagnie à la vieille s’étaient enfuis. Apparemment eux non plus n’avaient pas flairé le subterfuge. Sasuke était donc totalement immobilité, son biceps droit, son épaule et son dos étant pris dans la roche. Le sourire bienveillant de Sasuke avait disparu pour laisser place à de l’agacement. Sans plus attendre, le jeune homme chercha sa cible du regard, il savait qu’elle ne devait pas être bien loin. Un rire essoufflé se fit alors entendre derrière lui. Comme il était bloqué il ne pouvait pas vraiment ce qu’il s’y passait. Un peu agacé, il attendit que la personne se retrouve devant lui, même s’il savait très bien à qui il avait à faire. La vieille femme se plaça alors devant lui. Il n’avait pas encore pris le temps de s’intéresser à elle. Elle était, comme il pouvait s’y attendre, bien ridée par le temps, et on voyait bien, au niveau des plis de son visage, qu’elle n’avait pas souri depuis bien longtemps. Son visage était sévère, contrairement à son clone qu’elle avait réussi à faire paraître comme sympathique et chaleureuse. La mine grave, et froide elle dit au Yôgan.

Kathildasu : C’est pas demain la veille qu’un jeune con comme toi me ramènera dans cet hôpital de pacotille !

Sasuke : Votre traitement, vous avez besoin de soin, ou sinon vous courrez à votre perte !

Kathildasu : Tu crois vraiment que j’en ai quelque chose à cirer ?! A mon âge, j’ai déjà assez bien vécu et je ne veux pas continuer à être materné !

À présent, l’agacement avait disparu chez le Yôgan et avait laissé place à un sentiment encore plus fort, celui de la colère. Sasuke avait des traits de caractère qu’il insupportait au plus haut point et l’ingratitude et le manque de respect en faisaient partie. En effet, de l’argent était dépensé pour elle, des gens étaient à son service, et elle n’avait même pas l’intelligence et le savoir-vivre nécessaire pour apprécier cela. Elle avait réussi à mettre le Yôgan en rogne et désormais il n’avait que faire de ramener cette femme dans un état pitoyable. Pour lui elle l’avait bien mérité. Il se devait d’étudier la situation tandis que la vieille femme commençait doucement à lui tourner le dos.

Kathildasu : Bon gamin tu m’as bien amusé mais je m’en vais. Mais avant tout je vais faire en sorte que tu ne tentes pas de me poursuivre. Ou tout du moins que tu ailles à la même vitesse que moi.

Elle sortit un kunaï et s’avança vers le jeune homme. Si Sasuke ne voulait pas être blessé, il se devait d’agir maintenant. Mais en même temps il ne voulait pas la blesser. La première étape était de s’affranchir de ce bloc de roche qui l’empêcher de bouger. Comme aucune idée ne lui venait actuellement en tête pour se délivrer de l’entrave, il se devait au moins de se protéger. Avec difficulté, il se concentra, et réalisa les mudras nécessaires.

Sasuke : Katon, le Cercle de feu

La vielle se recula assez pour éviter de se faire brûler. Mais le Yôgan se fichait de toucher la vieille et de la brûler. Il ne voulait pas qu’elle s’approche de lui le temps qu’il puisse fracasser la roche qui l’entourait avec un kunaï. Son temps lui était compté, car bientôt les flammes allaient s’évanouir, et elle pouvait aussi à tout moment décider de passer de l’autre côté. Elle ne serait que légèrement brûlée. Il matraqua de toutes ses forces le rocher avec son bras gauche, et réussit tant bien que mal à libérer son épaule et son biceps droit. Certes maintenant il avait l’usage de ses deux bras, mais il ne pouvait toujours pas bouger. Les flammes se dissipèrent et la vieille femme continua alors son avancée.

Kathildasu : Tu n’as obtenu qu’un répit de quelques secondes gamin. Tu manques de puissance. Mais ça te servira de leçon pour la prochaine fois !

Sasuke : La vieillesse vous a rendu aigrie ! Vous méritez une bonne correction !

Sans plus attendre, il sortit une dizaine de shurikens qu’il lança vers son adversaire, exécuta quelques mudras et enflamma alors les projectiles.

Sasuke : Katon, griffe rouge de la balsamine

Les shurikens enflammés foncèrent vers la vieille femme qui, comme Sasuke pouvait s’y attendre, en esquiva la plupart, et gardait encore une bonne dextérité. Mais comme il pouvait aussi s’en douter, la vieillesse avait quelque peu altéré ses performances et la vieille femme reçut un shuriken enflammé dans l’épaule droite qui la brûla légèrement et lui fit une plaie. Un cri de douleur et un visage qui n’inspirait que la haine se présentaient désormais devant le shinobi. Elle n’avait pas du tout apprécié ce qu’il venait de se passer, et aller répliquer pour sûr.

Kathildasu : J’avais prévu de ne te faire que quelques entailles mais maintenant je vais te faire souffrir, réellement, plus aucune pitié, tu vas …. AAAAAAAH

Sans plus attendre elle se crispa et tomba au sol, gémissant.

Kathildasu : Mon dos, ah je me suis coincé quelque chose en esquivant tes satanés shurikens ! Tu vas voir, dans deux minutes je suis de nouveau d’attaque et tu vas périr !

Sasuke ne put s’empêcher de laisser éclater un rire moqueur. Le combat était terminé. Certes le Yôgan l’avait échappé belle et il le devait à la chance, mais la situation était beaucoup trop drôle. Sans plus attendre il finit de matraquer la roche tandis qu’il se dirigeait désormais vers la vieille. Elle avait un shuriken dans les mains, toujours gémissant au sol, et elle repoussait le Yôgan dès qu’il approchait trop près d’elle. Sasuke s’assit donc à une distance raisonnable d’elle, un peu plus loin que son envergure et la toisa, un sourire moqueur ornant son visage.

Sasuke : Bon je crois que le temps vous a rattrapé. Vous ne pensez pas que ce serait juste le temps d’arrêter de se battre. Vous êtes vieille, vous êtes malade, vous devez vous soigner et vous reposer. Tout ceci n’est plus de votre âge. Pourquoi vous continuez de lutter ?

Kathildasu : Je t’en pose des questions ! Tu as gagné, ramène-moi maintenant ! Je ne veux pas te parler, pas une sale vermine comme toi !

Sasuke : Je voulais juste être sympa avec vous, mais comme vous voulez. Par contre je ne me ferai pas avoir une nouvelle fois !

D’un mouvement rapide, il mit un grand coup de poing sur la crâne de la vieille femme et l’assomma. Il ne voulait plus tenter le diable. Sans plus attendre, il la mit sur son épaule, comme un sac à patates et la ramena à l’hôpital. Comme il put s’y attendre, l’accueil ne fut pas spécialement amical et il eut le droit aux réprimandes de l’infirmière, qui critiqua sa manière de faire. Il n’en eut que faire, laissa la vieille et s’en alla. Il était sûr, au fond de lui, que la vieille lui serait reconnaissante pour lui avoir prolongé sa vie.