Resserrant une nouvelle fois les bandages autour de son avant-bras, Taifuu se tenait droit face à son miroir. Le regard déterminé mais perdu dans le vide, il songeait à son entraînement sur les terres gelées. Ressassant les conseils de ses différents mentors, il pivota pour observer leur présent : l’épée Samehada. Une lame unique encore jeune qui n’attendait qu’une chose : faire ses preuves. Sa volonté particulière et ses capacités hors normes en ferait une compagne idéale. Le bretteur s’avança et saisit la garde. La voix doucereuse de la lame emplit son esprit. Fermant les yeux, il l’écouta un instant lui susurrer des mots doux. Puis il la souleva de son socle pour l’amener à sa place : attachée dans son dos.

Il quitta son appartement qu’il ne prit pas la peine de fermer. Les voisins avaient conscience de qui logeait ici. Le quartier était tranquille et n’importe quel petit fouineur ne s’aventurerait pas dans cette piaule. Il n’y avait rien là-dedans de toute façon. Les biens les plus précieux du jeune homme, il ne les quittait jamais. Son épée et son talent. Voilà tout ce dont il estimait avoir besoin dans la vie pour avancer. Ce qu’il faisait physiquement parlant en sautant de toit en toit. Sa destination était tracée d’avance et il s’y rendait quasi automatiquement.

Depuis son arrivée dans la cité, il n’avait pas encore eu l’occasion de démontrer sa force naturelle. Il comptait bien en profiter pour l’accentuer et la développer. Il avait dû écourter son séjour à Yuki no kuni pour reprendre du service. Son glorieux avenir ne pouvait attendre. Une décision guère soutenue par les Sabreurs mais ils n’avaient pas rechigné. Le garçon s’était plié à chaque épreuve sans broncher. Il avait été un élève étonnement patient et attentif. Les débuts ne laissaient pas présager un tel comportement pourtant. Mais leur enseignement semblait avoir porté ses fruits. Ils auraient pu pousser la formation s’il était resté un peu plus. Son ambition l’avait rappelé sur le continent. Ils l’avaient par conséquent laissé avec quelques derniers conseils avisés.

Profitant de sa musculature privilégiée, Taifuu accéléra le pas jusqu’aux terrains où il comptait passer sa journée. Son atterrissage remua un léger nuage de poussière qui ne dépassa les quelques centimètres du sol. Le jeune Sabreur fit craquer ses doigts et il avança pour entrer dans l’aire de combat légèrement peuplée. Quelques shinobis par ci par là. Il ne leur prêta que peu d’attention. Il repéra un coin assez dégagé où il ne risquait pas de blesser quelqu’un. S’installant, il procéda à son rituel habituel. Il déposa un genou à terre après avoir tiré son arme de son emplacement. Il la tint à deux mains, paumes vers le ciel, la lame délicatement posée dessus. Il psalmodia quelques mots adressés à lui-même. Des encouragements et surtout des remerciements pour les dons que Mère Nature lui avaient fait.