D’une démarche nonchalante, l’homme se dirigea vers la fenêtre, en déverrouilla le loquet et l’ouvrit pleinement, accueillant l’air frais qui se propageait dans la pièce, se mêlant à la chaleur ambiante. La brise vint se heurter à son dos nu, lui provoquant un léger frisson. D’un pas lent, il se dirigea vers l’armoire dans l’angle de la pièce et attrapa sa tenue habituelle : un kimono noir vêtu par-dessus un pantalon en tissu et un pull de même couleur. Il vérifia ensuite l’ensemble de son attirail : sacoche, katana puis enfila une paire de sandales et se dirigea vers l’extérieur de la pièce.

Gin démarrait une nouvelle journée au sein du village caché de Konoha, son nouveau domicile. Depuis son départ de Taki no Kuni, sa vie était quelque peu différente. La sensation étrange de pouvoir se réveiller à l’heure qui lui plaisait, à ne suivre aucune directive, aucun ordre. L’Hasegawa profitait d’un libre-arbitre qu’il avait souhaité. Mais cela ne l’empêchait pas d’entretenir régulièrement son évolution en pratiquant son art plusieurs fois par jour. L’entraînement était une éthique. Même s’il profitait de son indépendance, le brun maintenait un rythme régulier dans ses exercices. Il souhaitait progresser, devenir un meilleur shinobi. Pourquoi ? L’infériorité l’effrayait. Il ne supporterai pas agoniser sous les mains d’un autre. Bien que le Yuukan regorgeait de shinobis tous aussi talentueux les uns que les autres, il devait mettre la barre haute afin de tenir tête à n’importe lequel d’entre eux. C’était ça, son éthique de travail : l’entraînement pour résister. La puissance d’un guerrier ne s’étudie pas seulement à sa capacité à donner des coups, mais aussi à sa capacité à en encaisser.

Empruntant un petit sentier, il se dirigeait à son rythme vers sa destination, un endroit qu’il connaissait parfaitement. Plusieurs palissades en bois délimitait la zone. Une pancarte, proche prônait la vigilance. Les terrains d’entraînement de Konoha. Le Kinzoku mis un pied à l’intérieur de l’arène, faisant glisser sa main sur sa hanche pour attraper un kunaï accroché à sa ceinture. Un silence planait, long, pesant. Puis le vent vint rompre cette atmosphère et se mit à siffler, emportant avec lui quelques ramures plus loin. Solide sur ses appuis, l’Hasegawa affutait ses sens. En ces lieux, il devait rencontrer un petit groupe d’autre ninjas. Ils avaient, lui et deux autres membres du village été affectés à une équipe, supervisée par un Jônin de Konoha. C’est en ce sens qu’il préférait miser sur la vigilance et prévenir une éventuelle attaque. Il ne voulait pas tomber bêtement dans un piège tendu par l'un d'entre eux.

Spoiler:

Je lève mon chapeau noir. Oui, mon Byakugan a bien vu ce qu'il pense avoir vu. Un de mes élèves est arrivé à destination. Normalement, ils sont sensés être trois. Je n'en vois qu'un seul. Mais peut-être que les autres attendent que je sorte de l'ombre ? Du coup, je me relève de mon caillou où je faisais une petite sieste et je me contente de dire.

Je vous avoue que quand Ayumi m'avait parlé de m'impliquer dans le village, je ne pensais pas devoir jouer les garderies ambulantes.

Bon, après, le genin en face de moi semble être un peu plus vieux que moi, mais qu'importe. Déjà, j'ai pas choisit d'être sensei, on me l'impose, alors je vais pas en plus faire semblant d'être aimable non ? Et pourtant, je me dois d'être un minimum présentable. C'est que je travaille un peu sur ma respectabilité. Une histoire de "public relations", je suis mal considéré dans mon clan.

Je passe ma main sur mes vêtements pour évacuer la poussière dessus et je glisse le long de la pente du rocher jusqu'à me retrouver au sol. Il est amusant ce genin. Il a sorti un kunai et s'attend presque à une attaque de ma part. Qu'est-ce qu'il faut pas voir. C'est évident que je risque pas de l'attaquer comme ça à notre tout premier rendez-vous ! C'est beaucoup trop prévisible. J'attendrai qu'il s'endorme un soir dans son lit, c'est nettement plus efficace.

Je saisis mon chapeau et je soulève tout en faisant une petite courbette.

Ah oui, c'est vrai. La présentation, d'abord. Seulement après je peux commencer à faire des sarcasmes. Je suis Hyûga Bankichi, le secrétaire glorifié de l'Hokage. Et je saurais faire des vrais hommes de vous. En attendant, range ton cure-dent.

Enfin, j'espère. J'avoue ne pas avoir regardé les informations sur mes futurs élèves. Du coup s'il y a une kunoichi dans le lot, cette phrase risque rapidement de se retourner contre moi. Devant mon propre humour débordant, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

Bon j'espère que les autres ne vont pas tarder... sinon il faudra commencer sans eux.

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