Qu'est-ce qu'un mur ? Un mur est un peu comme un petit déjeuner : il peut servir plusieurs causes. Dans certains cas, s'il est mit en groupe avec d'autres – généralement quatre -, il sert de domicile ou d'abri contre le climat. Dans d'autres situations, il a plutôt pour but de séparer deux points, comme une frontière ou une propriété privée d'un domaine publique. En pareille occasion, il est bâtit haut et épais. Mais quel que soit la fonction que l'on lui attribue, ils partagent tous deux principes communs : construire un mur rend fort, le défendre rend encore plus fort.

C'est pour cela que l'on ne peut pas se contenter de ninjutsu pour bâtir ses défenses, ni de reléguer l'établissement des remparts à de la seconde main : ce sont les hommes et les femmes en charge de défendre ces mures qui doivent participer à leur construction. A ce titre, il convient donc de s'intéresser à comment bâtir un mur. Car outre le principe simple que plus c'est haut et large, et mieux c'est, il y a d'autres fondamentaux.

Et cela commence par des fondations solides et profondes. Solides pour résister aux assauts, et profondes pour éviter que le premier quidam venu ne les renverse avec une pichenette. Et encore une fois, pas question de compter uniquement sur du ninjutsu pour cela, pour deux raisons simples : le ninjutsu est éphémère, et le ninjutsu est fragile. Il suffit d'un sceau apposé sur la muraille pour qu'elle disparaisse en entier sans grands efforts de la part de l'ennemi, quand ce n'est pas le temps et la disparition du chakra à l'intérieur qui l'effrite.

C'est pourquoi en base, rien ne vaut la brique. Mais pas la petite brique en argile cuite au four. De la grosse brique dont le poids se mesure à la tonne, du même gabarit que celles qui servent à construire les curieux bâtiments triangulaires que le Pays du Vent déterre de temps en temps de sous son sable. Quatre mètres de profondeur, cinq mètres de largeur, six mètres de hauteur, c'est le minimum. Pour le ciment, il n'y a pas grand chose à en dire, si ce n'est qu'il ne faut pas lésiner sur la couche entre les blocs, afin d'être certain que même le plus fort des hommes ne s'ouvre pas un passage d'un revers de la main.

Après, bien entendu, il ne faut pas oublier qu'aussi solide que soit un mur, il n'arrêtera jamais une armée à lui seul : il est là pour ralentir, pendant que les shinobi chargés de le défendre deviennent plus fort – référence au début de la présentation.

Yuyuko referma le manuel en même temps que le train qui la menait au Village d'Amashi arrivait, et avec elle, le convoi des matières première pour renforcer les vieux remparts à restaurer entièrement. Cette partie ne la concernait pas vraiment, vu qu'en tant que spécialiste du fuinjutsu, elle interviendra surtout après pour la pose des sceaux de défenses et de détections, mais elle était curieuse de nature et aimait beaucoup connaître l'ensemble de la chaine sur laquelle elle travaillait. D'un bond, elle quitta sa place et se réceptionna à l'extérieur.

« Allez les amis, il est temps de s'y mettre ! » lança-t-elle avec un enthousiasme débordant, le poing en l'air. « Tout le monde compte sur nous pour bâtir la plus robuste des murailles ! »

Yuyuko fit craquer ses doigts devant elle, puis pointa les wagons avec détermination.

« Alors on commence par décharger tout ça jusqu'au Village, et au pas de course !  »

Malgré sa carrure, elle souleva sans problème l'un des immenses bloc de pierre, et mena la cadence. Ce n'était peut-être pas son domaine, mais cela ne l'empêchait pas de donner un coup de main en attendant que ses connaissances en fuinjutsu puissent servir.

Car elle avait hâte de montrer ce qu'elle savait faire en matière de sceaux.