Titre de la mission : Faire le ménage
Rang de la mission : B
Intitulé/ordre de mission : Des missives en provenance de la Prison d'Urawa font état d'une agitation plus élevée qu'à la normale dans le complexe pénitencier de haute sécurité perdu dans le désert, depuis que les derniers événements sont parvenus aux oreilles des résidents. Vous êtes donc envoyés sur place, mais pas pour les raisons les plus évidentes : l'Ombre de la Roche n'a en effet que faire d'une prison, aussi sécurisée soit-elle. Vous devrez donc passer en revue les résidents du complexe pour en étudier les profils et les capacités. Soit vos interlocuteurs verront leur intérêt à se replacer activement dans le sens de la marche... soit vous prendrez les mesures nécessaires.
Précision(s) : le Tsuchikage vous a confié pour cette mission un lot de Fuuinjutsu à apposer sur les hommes et femmes "viables".

La marche n’a pas été de tout repos, mais l’équipe arrive enfin aux portes de l’imposante bâtisse … .

Et oui, mon gars ! Je suis de ceux qui se plaisent à attaquer l’histoire alors qu’elle a commencé depuis un temps ! Puisque tu n’es pas satisfait, laisse-moi te résumer ça simplement. Bla bla bla mission. Bla bla bla prison. Bla bla bla taper du gens. Amen. C’est bon, on avance ?

Pour le nouveau chef de « l’Équipe 12 », cette première mission sera un challenge. Dans un premier temps, la dream team est composée d’électrons libres. Certes, le Suishô est un garçon sage mais qui ne demande qu’à être gardé à l’œil. Le Jinmenju s’est déjà fait remarquer en manquant de peu d’être envoyé dans ladite prison pour tapage et destruction de biens publics ! Et le chef de meute, Hiyori, fait actuellement figure d’opposant au nouveau pouvoir en place : à se demander si on ne lui a pas confié cette mission en espérant qu’il se fasse dégommer sur place ! Une dream team, vous dis-je !! Pauvre Kotaro ; il fait presque rôle de figurant innocent !

Urawa est une petite ville. En fin de compte, la population carcérale atteint presque à degré égale la population urbaine. Non pas qu’il y ait autant de criminels ! Quoi que … . C’est avant dû au fait d’une cité autarcique au maximum. Le développement de la cité carcérale fait qu’elle ne fonctionne qu’autour d’elle-même. Une grande partie de la population travaille comme personnel au sein de la prison. Les aménagements de la ville et les travaux lourds se font avec la main d’œuvre engeôlée. La cité est relativement isolée, mais dispose d’assez de ressources pour subvenir à ses besoins. Bref, on est clairement dans une situation autonome.

Depuis peu, le contexte a changé. Et avec la chute de l’Empire, les peuplades de la prison ont commencé à faire parler d’elles. De l’aide a rapidement été demandé au Village Caché, afin qu’il puisse aider à mâter ces esprits belliqueux. D’où l’envoi de notre fameuse équipe. Aussi qualifiée pour cette mission qu’elle puisse l’être … .

Face à l’imposante structure, l’homme balafré se retourne vers les trois jeunes. Il a conscience que les niveaux ne sont pas les mêmes : un Genin, deux Chûnin et un Jônin. Il faudra répartir les tâches en fonction des zones à problème. Et selon les compétences de chacun. Pour les quatre membres de l’Équipe 12, c’est l’occasion de montrer leur valeur et leur efficacité en mission. Ici, il y aura besoin de beaucoup d’autonomie et de réflexion. Mais tout ne reposera pas là-dessus … .

» Bon ! Alors on m’écoute bien ! On est venu avant tout car il semble que le public carcéral s’agite ! On doit donc faire le tri, et ce peu importe la façon. Pour l’heure, nous allons rencontrer le chef de l’administration pénitencière. En fonction des problèmes sous-jacents, je nous répartirai les tâches. Pour l’heure, je vous confie une seule mission tout au long de cette internvention : soyez sur vos gardes ! Ce n’est pas qu’une simple question de ne pas vous faire agresser ! Le premier guignol qui vous ridiculisera fera passer le mot. Et en un instant, vous deviendrez une cible de choix pour tous les autres, on s’est bien compris ?

Comptant sur le fait qu’il a rempli son rôle de précepteur aux devants de la mission, l’homme s’avance et appuie sur l’interphone. Un crissement informatique donne suite à une voix monocorde et autoritaire demandant de quoi il est question.

» Nous sommes envoyés par Iwa. Ouvrez, on veut voir le directeur général. – Se retournant vers ses deux élèves. Ha !! et … ne ramassez jamais de savon … ! …

Spoiler:

La petite équipe suit pas à pas l’hôte bourru qui les a accueilli une fois les portes ouvertes. Le quatuor avance dans de longs couloirs humides et froids dont pas une ombre ne reste calme. Au loin, quelques cris, de la colère comme de la peur. C’est bel et bien une prison ! Personne ne viendrait ici de son plein gré. En fait, vouloir travailler ici relève vraiment de la perturbation mentale. Mais qui sait … . Sans doute le directeur a-t-il un corps d’athlète et des nerfs d’acier ?

L’Équipe 12 arrive dans un bastion central après une bonne dizaine de minutes de marche, de grilles traversées et de portes de sécurité franchies. L’endroit est désert, mais semble en même temps très peuplé. Le vacarme muet laisse comprendre une tension impalpable, mystérieuse dont la compréhension est un véritable défi. Tel est l’ambiance d’un pénitencier, où se heurtent les envies de liberté et les condamnations à perpétuité, les rêves et les désespoirs, la forme la plus coercitive de la justice et le monde le plus hors-la-loi qui soit. Franchissant un dernier portail, le guide laisse entrer l’équipe de Ninjas dans ce qui semble être le centre de commandements. Des manettes, des postes d’observation profitant des caméras, des vigiles observant les actes et les gestes de chacun … . Et au cœur de tout cela … un individu … le Chef de la Prison d’Urawa.

& Hé bien ! … Je savais qu’Iwa nous envoyait du soutien, mais pas qu’ils prendraient leur temps ! La situation est complexe, et j’apprécierai qu’on attaque le boulot rapidement, c’est clair ? &

Aussi petit qu’il soit, l’homme ne tient pas sa langue ! Il n’a aucun mal à donner des ordres malgré sa taille de nain de jardin et sa coiffure complètement ridicule ! Dans le même temps, les connaisseurs l’auront compris : pour avoir une stature et un faciès aussi ridicule que comique, tout en gérant la prison la plus développé du Pays de la Terre, le personnage doit avoir une sacrée poigne !

» Hiyori. Je suis le Chef d’équipe, et accompagné de Jirô, Sumu et Kotaro. Faites-nous un topo.
& … Mouais … . La Prison prend la forme d’une croix ayant à chaque extrémité un cercle. Chaque aile correspond à un type de prisonnier bien précis, et chaque étage indique le degré de dangerosité dans ce même type. Les infrastructures circulaires au bout de chaque aile représente la concentration de quartiers de haute sécurité, détenant les personnages les plus difficiles à gérer. L’aile Sud et l’aile Est comptent avant tout des condamnés de droit commun. L’aile Ouest compte des prisonniers politiques de l’époque du Shukaï, aussi bien de l’Alliance que de l’Empire. Enfin, l’aile Nord est celle réservée aux combattants et aux criminels Ninja. C’est probablement l’aile disposant de la plus haute sécurité ici … . &

On a donc trois cas bien particuliers et ciblés. Et dans ce même temps, les envoyés d’iwa devront réfléchir à un moyen de réduire les effectifs dans les geôles, de façon logique et organisée, sans pour autant faire de bourde dans leurs évaluations des cas, et sans déclencher d’émeute. La situation promet d’être difficile.
Le petit chef tire sur sa kiseru, laisse s’échapper la fumée de ses oreilles, et hurle le nom d’un gardien avant de cracher par terre. Le gardien saute prestement, et présente le crachoir au bon endroit avant que ce dernier ne finisse sur le sol. Oui, l’homme sait tenir la baraque !

& Avec le Samui à la tête de la Justice puis de l’Empire, la prison n’a cessé de voir ses pensionnaires augmenter en nombre ! Aujourd’hui on est surpeuplé. On doit clairement trouver un moyen de gérer ce flux, et de maintenir la prison sur les rails. Vous avez intérêt à bien faire votre travail ; j’ai toujours quelques cellules disponibles pour des visiteurs inattendus ! GINI !! &

L’homme recrache. Dans le mille.
Hiyori reste un instant silencieux ; puis se tourne vers les trois congénères.

» Bien. Nous allons gérer les trois fronts en même temps. Kotaro. Tu prends les prisonniers de droit commun. Fais le tri selon tes critères. Le but est de faire le ménage pacifiquement. Je te laisse décider de la marche à suivre. Sumu. Tu te charges de l’aile Ouest et des prisonniers politiques. Le but est de faire le tri et de sélectionner ceux qui peuvent retrouver leurs fonctions sans représenter une menace pour le système. A toi de décider de la marche à suivre ; tiens les au courant des récents changements, et vois lesquels méritent le retour à la vie civile. Jirô, avec moi. Nous nous chargerons du tri de l’aile Nord. En avant … . Et restez prudent.

Chacun des trois groupes peut compter sur la présence de trois gardiens de prison qui les accompagne. Ils ne sont ainsi pas seuls. Les ailes se composent de couloirs ouverts avec plusieurs geôles, accordant le minimum d’intimité vitale et le maximum d’air frais. Chacune des ailes peut rapidement être isolée en cas d’émeute. Le tout est de savoir si les candidats à la « sélection » auront les bons outils en main pour remplir leur mission.

Spoiler:

Après s’être séparé, les deux Ninjas d’Iwa avancent dans les couloirs sombres de la prison d’Urawa. Pendant un temps, ils restent silencieux. Mais il faut croire que la langue de Jirô est un morceau de viande qui a besoin de sécher au soleil – pour peu qu’il y en ait dans ce lieu lugubre. Il s’empresse donc de demander quelle sera la marche à suivre dans cette « sélection sauvage ». Dans un premier temps, Hiyori ne répond pas. Il est lui-même en songe, et réfléchit à la meilleure manière de procéder. Il n’y a aucun doute que dans les geôles qui les attendent, les Ninjas sont principalement des opposants à l’ancien système. Faire le tri entre les crapules, les hors-la-loi et les « cas intéressants » s’annoncent compliquée.

» Je ne sais pas encore comment nous allons procéder. Mais pour l’instant, je pense que nous ferons bientôt face à une vive contestation. Nous sommes non seulement les représentants de la Roche, mais aussi au lendemain d’une défaite et de la mort du suprême Kamui. Autant dire que gérer cette situation sera difficile. Mais j’ai ma petite idée … .

Sur cette note de mystère, l’homme n’en dit pas plus. Ses cicatrices le dérangent. Il sent que ses mauvais souvenirs de la guerre l’irritent. Cette mission pourrait bien être l’occasion de se défouler et de passer sa rage sur quelqu’un le méritant amplement. D’autant qu’il sait qu’il fera face à une franche hargne contre lui, qui est un admirateur éternel de l’Empereur défunt. Mais il sait maintenant comment mâter tout esprit de révolte dans un premier temps.

Accompagné d’un seul garde, le binôme entre dans le quartier de haute sécurité, situé à l’extrémité de l’aile Nord. Les deux combattants se retrouvent au cœur d’une salle ronde, à contemplant de toute sa hauteur la structure et ses habitants inamicaux. Déjà, les cris retentissent et les menaces pleuvent. Le Jônin reste pour l’heure muet. Soit il se complaît dans ce vacarme, soit il fait preuve d’une effarante sérénité à réfléchir dans les endroits les moins appropriés sur la planète.
Le chef de la mission finit par se retourner vers le geôlier qui les a accompagnés. Ce dernier n’est pas confiant. De toute évidence, il préfèrerait avoir des renforts ! Certes deux Ninjas d’Iwa sont présents pour le soutenir, mais ici, tout le monde est Ninja !! Autant se dire qu’on a en main deux bouteilles d’eau pour faire face à une cascade … .

» Pas d’inquiétude. Contactez le poste central et demandez à ouvrir les cellules. Toutes les cellules ! Et allez vous mettre à l’abri derrière les portes. Nous gérons le reste.

L’homme est un moment stupéfait ! mais finit par obéir et laisse ainsi sur place le Jisetsu et le Jinmenju. De son côté, le détenteur du Kinnegan a porté la main à un rouleau qu’il tire violemment sur le côté pour en déplier le contenu. Le papier est vierge, mais l’homme s’empare d’un pinceau encré, et fait déjà couler les symboles sur la surface blanche dans des caractères de taille considérable. Dans le même temps, il en profite pour expliquer son plan.

» Ma petite provocation ne tardera pas à agiter les plus durement opposés au système. Je suppose qu’ils seront de l’ordre de trois à quatre, de bon niveau. Ils sont certes privés de leur chakra, mais détiennent quand même des facultés de haute volée. Tu en prendras un. Tu dois le neutraliser sans pitié, sans attendre, et sans te faire blesser. Si tu échoues, nous aurons tout le monde sur le dos en un rien de temps. Je me charge des autres. C’est compris ?

Le temps de finir sa petite explication, l’homme dévoile au sol l’énorme message qu’il adresse à l’ensemble des engeôlés alors que le bip de l’ouverture automatique des portes se fait entendre.

« 神威不滅 師忍び »

« L’Empereur est éternel et le Maître des Ninjas ». Ecrire une telle chose dans ces murs revient à une déclaration de guerre dans la plus grande indifférence ! Hiyori a parfaitement conscience de ce qu’il déclenche chez une grande partie des prisonniers, ici durement traités pendant leur séjour sous le règne du terrifiant Samui. Rapidement, certains n’attendent pas pour s’avancer en hurlant, déterminés à apprendre à ce nabot balafré qui est le maître entre ces murs !
Le combat commence !

Sumu fait pâle figure au milieu de la cage aux fauves ! Il fait image d’adolescent dans un zoo où on a donné du LSD à toute la faune locale ! Il va devoir faire ses preuves rapidement s’il veut pouvoir imposer l’ordre et l’autorité dans ces lieux, et ainsi remplir sa mission. Dans le même temps, il est assez chanceux ! Ces hommes sont avant tout des politiciens : dees hommes preneurs de décisions et donneurs d’ordres ; non pas des guerriers ou du genre à prendre les armes eux-mêmes. Les injures qui pleuvent sont avant tout contre une autorité qu’ils ne reconnaissent plus à l’heure actuelle. Tout le monde sait que l’Empereur est mort ; et beaucoup y voient la raison de leur remise en liberté sans tarder !

Le Suishô tente d’obtenir une liste complète des prisonniers pour savoir à qui il a affaire. Mais le gardien à qui il s’adresse le regarde une seconde d’un air gêné. Il finit par se pencher vers lui pour mieux se faire entendre, et surtout pour ne pas attiser d’autant plus de colère dans les lieux.

& Les personnes présentes ici … sont souvent arrivées ici sans procès ! Ils étaient des adversaires ouvertement opposés à l’Empereur ! Il les a donc mis aux arrêts pour prévenir de toute rébellion au sein des pays-membres de l’ancienne alliance. On trouve de toutes les nationalités ici ! mais il n’y a aucun dossier qui puisse nous permettre d’établir qui est responsable de quoi ! … &

Présentée ainsi, la situation s’annonce extrêmement complexe ! Le garde lève la tête un instant alors que les hurlements se font plus sauvages, mais c’est un groupe d’excités. Rien de bien inquiétant en fin de compte. Ici, une grande partie des prisonniers sont libres dans les couloirs ! Personne n’aurait l’idée de s’étriper et de se massacrer ! On ne procède pas ainsi entrer gens de la haute société aristocratique, même reclus en prison.

Le garde se penche de nouveau.

& Mais pour mieux connaître les résidents ici, … le mieux est de s’adresser à Arashi Hishigi. C’est l’une des figures les plus importantes de la prison dans ce quartier … . Vous le trouverez tout droit, entourés d’anciens responsables de l’Alliance des premières heures. Il est grisonnant … plutôt dans la quarantaine … . &

La provocation est à peine achevée que le combat commence. Des quatre énergumènes qui se lancent à l’assaut, Hiyori avance rapidement pour marquer les trois premiers, n’en laissant qu’un à son partenaire de mission – tel qu’il l’avait annoncé. Rapidement, son attention se centre sur les trois macaques qui veulent en découdre. Pour être intervenus si rapidement, il n’y a que trois possibilités : option 1, ce sont des crétins sans cervelle ; option 2, ce sont de véritables opposants à l’ancien régime, et la provocation a un effet viscéral sur eux ; option 3, ce sont les chefs, et les éliminer d’entrer de jeu sera une belle façon de se noyer dans le travail.

Un musclor et deux danseuses. Tout peut se jouer rapidement. Le Vétéran ne compte pas s’éterniser car le plus de temps il attendra, le plus il devra gérer d’autres intervenants. Autant être direct et agressif, pour calmer la testostérone de chacun. Les évènements à venir seront bien plus douloureux, pas de doute sur ce point.
Le premier cas à prendre en main est celui de Musclor. Contrairement aux détenus, Hiyori n’a pas son chakra scellé et il a bien compris que, des trois assaillants, c’est ce dernier qui s’en sortira le mieux dans cette confrontation. Le massacrer est donc une priorité. Les pupilles dorées de notre Jisetsu s’activent au moment où le poing armé de son adversaire se rapproche dangereusement. L’hélice unique dans le cœur de sa pupille se met à tourner rapidement. La lecture du coup lui permet d’anticiper et s’esquiver le coup en toute légèreté.

» Désolé, mon gros ! A moi, maintenant !

Chargeant sa jambe de chakra, y ajoutant une pointe de sel enflammé et boosté par son Dôjutsu unique, le trentenaire passe sous la garde et assène un violent coup qui s’enfonce dans l’abdomen du scélérat ! Crachant sa salive par la bouche et le nez, le mastodonte ne se doutait probablement pas que cette attaque serait aussi sauvage ! En un instant, le voilà renvoyé à toute vitesse vers les hauteurs de la salle, pour aller s’écraser comme une comète contre l’un des murs supérieurs ! Il a du oublier ce que signifie la différence de chakra … .

De son côté, Hiyori n’en a pas perdu son temps. A peine le coup de pied décroché, il se jette déjà sur le second qui, réalisant la différence de niveau, a légèrement reculé. Chose surprenante, il parvient à éviter le premier coup ! Mais c’est sans se rendre compte que son adversaire Ninja vient d’atteindre le deuxième stade de son Kinnegan. Sous la forme d’une hélice en croix qui prend de la vitesse dans cette pupille brillante, le combattant de la Roche insuffle davantage de chakra dans ses membres. La charge vient prendre le détenu par surprise, qui se retrouve littéralement transpercé par l’assaut !
Le troisième est un pleutre ; réalisant la posture de ses deux anciens camarades de cellules, il a vite compris qu’il ne ferait pas le poids. Pris de peur panique, il recule, tombe à terre et se relève piteusement pour chercher à s’enfuir. Il ne voit donc pas venir le genou qui s’écrase dans sa nuque, la broyant totalement et le laissant encore quelques minutes dans un état baveux et végétatif lamentable avant de succomber à la frappe.

Le spectacle vient de calmer les ardeurs de nombreux. Certains grincent encore des dents, mais tous ont maintenant compris qu’ils ne seraient pas de taille tant qu’ils n’auraient pas de nouveau accès à leur dose de chakra classique. Du tintamarre précédent, un calme inquiétant pèse sur le quartier de haute sécurité de la prison. Hiyori profite de ce calme pour jeter un œil à son collègue. Il semble s’en être bien sorti. Il faut maintenant profiter de la situation.

» Nous allons mettre les choses au clair ! Nous venons pour des recrues ! Vous êtes au courant de la chute de l’Empire ! Nous recherchons des Ninjas qui sont toujours prêts à mettre leur vie en jeu pour le Village Caché de la Roche ! A ceux qui veulent tenter cette nouvelle chance, montrez-vous ! A ceux qui ne se laisseront pas tenter, restez spectateurs ! Mais soyez assurés que nous ne nous amuserons pas à prendre n’importe qui !

Hiyori se tourne vers le jeune Jinmenju.

» Intéressante capacité ! … Il doit bien y avoir dans les 200 prisonniers ici. Tu accepteras quarante inscriptions, et tu feras demander leurs dossiers. Quand nous les aurons, nous n’en retiendrons que vingt. Les plus intéressants et les plus utiles. Je me charge de leur « test d’entrée ».

Sumu a de quoi être intimidé par tous ces prisonniers. On peut penser qu’être le seul guerrier parmi tous ces civils a de quoi rendre confiant ! Mais on ne l’a généralement pas quand on est le seul étranger au sein d’un groupe ; même un loup peut être inquiet quand les moutons font un groupe soudé et difficile à attaquer. Pourtant, le Suishô fait le dos rond ! Il est prêt à se montrer d’attaque et ne reste pas entouré de gardes. On lui a clairement indiqué qui serait le tenancier des lieux ; ou tout du moins l’un des principaux acteurs. Le secteur ne contient certes que des civils, mais chacun d’entre eux a un réseau de relations poussés, et peut ainsi toucher correctement les bons fils pour déclencher toute sorte d’évènements.

En fonçant sur Arashi Hishigi, Sumu peut sans doute espérer trouver une solution rapide. Reste encore à savoir laquelle ! Ses questions vont droit au but : il veut savoir à qui il a affaire, ses sentiments sur le nouveau régime comme sur l’ancien. Jusqu’alors entouré d’une petite troupe, les regards se sont braqués sur le jeune homme d’une vingtaine d’années, avec beaucoup de dédain et de perplexité. Finalement, d’un geste de la main, l’homme aux cheveux longs et au regard de braise derrière sa paire de lunette finit par afficher un léger sourire.

° Que l’Empereur soit mort n’est pas une surprise pour moi ! Un soldat qui joue avec sa vie et se fait autant d’ennemis, il devait bien mourir un jour ! Quant à la nouvelle de sa mort, elle m’aurait davantage ravi si elle avait signifié notre libération à tous dans ces quartiers … . °

Point intéressant que de remarquer que la défaite de l’Empereur n’avait pas signifié une quelconque « libération des malchanceux » ! A tous ceux qui prétendaient que l’Empire était une tyrannie bâtie sur la violence et la domination d’un seul, le seul fait que peu de choses aient changé le lendemain du trépas montre bien que ce régime n’était pas aussi fragile qu’on tend à le penser. Dans ce sens, Arashi marque un point ! Mais il n’a pas encore répondu à toutes les questions … .

° Quant à ma présence ici … je suppose qu’elle est due à ma préférence pour le système d’Alliance entre les Pays neutres, premier système mis en place. L’Empire a beau avoir instauré la paix pendant un lustre, ca n’a pas été sans un ratissage large et arbitraire envoyant une bonne partie de l’ancienne administration derrière les barreaux ! De mon côté, je travaillais pour mon regretté maître le Daimyo de Tsuchi. °

Voilà donc la principale raison pour laquelle ce vieux bonhomme est ici. Il a le regard malin et le visage déterminé. De toute évidence, sa captivité ne l’a pas ramolli ou encore affaibli. Il a su tirer « profit » de sa situation, et joué les meilleures cartes pour continuer à avancer sans perdre la main. Ce n’est pas en finissant en prison que l’homme a renoncé à sa vie. Et il est encore capable de le prouver.

° Si tu es venu ici, c’est que le monde est en train de changer et que tu es dans ces lieux pour une raison précise. Quels sont tes ordres et qu’attends-tu de moi pour me déranger ainsi ? °

Progressant dans les longs couloirs, Kotaro reste silencieux, entouré d’une précieuse garde. Il a conscience d’avoir le quartier le moins difficile ; mais d’avoir la tâche la plus délicate. Le début d’un nouveau Kagenat se doit d’être exemplaire, et le seigneur Yanosa a clairement fait savoir quelle serait sa politique en la matière. En tant que fidèle exécutant, Kotaro a eu tout le voyage allé pour comprendre quelle serait la réalité de sa mission. Et même s’il la rumine, il a conscience qu’il n’aura guère de choix que de la mener à bien.

Désormais dans le quartier concerné, il reste en compagnie de ses gardiens et avance lentement devant les cellules, sans vraiment y jeter un œil. Des crachas qu’il esquive du coin de l’œil et des injures qu’on lui envoie, il s’en moque. Il doit avant tout se focaliser sur sa tâche de « nettoyage ». D’autant qu’il sait qu’il n’aura pas beaucoup de temps. Hiyori est du genre impétueux, et peut facilement être amené à faire sauter l’édifice dans son ensemble par pure préoccupation administrative.

Des voleurs, des assassins de droit commun, des arnaqueurs et des troubles-fêtes. Il y a de tout dans les locaux, et tous les gérer un à un annonce le pire des calvaires à venir. L’homme s’est pourtant porté sur le premier étage et s’arrête devant une cellule, par curiosité. Son regard croise alors celui de l’occupant.

» Je n’ai pas ton nom dans le registre … . Pourquoi es-tu ici ?

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