Je me rends à l’hôpital afin d’interroger Sachiko sur la nature de ce curieux parchemin. Une fois sur les lieux, je ne tarde pas à trouver la demoiselle au polaire bleu. À en juger par sa façon presque mécanique de tourner la tête de droite à gauche, j’en déduis qu’elle est perdue. Je tente de la guider comme je peux à travers les différents services de l’hôpital et la questionne par la même occasion. Il s’avère que ce document est un rouleau contenant les noms des différents « maîtres des sangsues ». Ce parchemin prenait la poussière et avait intrigué la jeune femme qui – précisément – travaille sur l’utilisation de ces créatures à des fins thérapeutiques.
« Je vois … »
Sur ces mots, je guide la jeune femme jusqu’au laboratoire de l’hôpital et prends congé d’elle. Sachiko est occupée à faire ses … Ses « trucs scientifiques » dirons-nous.

De retour chez moi, je tri les parchemins que m’a confié la directrice de l’académie. Les choses auraient pu s’arrêter là mais voilà, curieux comme je suis, je n’ai pas pu m’empêcher de lire plus attentivement les travaux de celle qui est selon toute logique « mon employée ». Je ne comprends pas toutes les notes mais de ce que je lis, l’étude de ces vers plus communément appelés « sangsues » a montré leur utilité dans bien des cas. Certains spécimens semblent même en mesure de pouvoir améliorer les performances de l’hôte parasité dans certains cas bien précis. Au cours de ma modeste carrière, il m’a été donné de rencontrer bon nombre de shinobis et parmi eux, certains avaient recours à des compagnons animaux. Il se trouve que j’ai en ma possession un rouleau me permettant de contracter un pacte avec une espèce vraisemblablement puissante en combat …
« Hum. »
C’est tentant. Si je signe, je ne pourrais plus faire marche arrière. S’allier avec un animal qui a pour principale caractéristique de parasiter ses hôtes … Ce n’est pas très vendeur et pourtant … Je pèse le pour et le contre et finis par prendre une décision. Le monde bouge. D’après les informations que m’a communiqué Sachiko, une guerre d’influence a lieu entre deux clans éminents de Yuki no Kuni et nous n’avons plus de Kage à Kiri. Sur la base de ce que je sais – et sachant que j’ignore bon nombre de choses à n’en pas douter –, je n’ai aucune hésitation à avoir. Je dois m’emparer de tout ce qui peut me permettre de devenir plus puissant. Mon Dojutsu et ma maîtrise de ce dernier est une de mes plus grande force mais je ne peux pas me reposer uniquement sur mes acquis. On a bien vu où cela m’a mené à Taki.

Sans même en informer Sachiko, je déroule le parchemin et y inscris mon nom. Je m’attends à ce qu’une créature apparaisse, à ce que quelque chose se produise mais rien. Est-ce que ma manœuvre à échouer pour une raison quelconque ? Je n’en ai pas l’impression. Je pense avoir mal fait quelque chose mais quoi ? Afin de le savoir, je fais les cent pas au village et tente de trouver une âme charitable pouvant m’expliquer grossièrement le principe de l’invocation. Vraisemblablement ce n’est pas tout de signer un papelard, il faut en plus faire je ne sais trop quoi.

À en croire les gradés de la brume, ils sont peu nombreux les shinobis ici adepte de cet art qu’est l’invocation de compagnons animal. On m’informe toutefois qu’une femme du clan Kosobayui pourrait m’aider. Cela ne m’enchante pas plus que ça de quémander le soutien d’autrui mais je ne pense pas avoir le choix. Apprendre seul me prendrait des jours voire des semaines et c’est un temps que je n’ai pas malheureusement.

Je me rends là où est censée habiter la jeune femme et aperçois une personne répondant au signalement qu’on m’en a fait. La blonde s’apprête à rentrer chez elle et je choisis ce moment pour faire mon apparition.
« Bonjour. »
La suite vous la connaissez : « J’ai ouïe dire que vous étiez douée pour ce qui est d’invoquer des créatures » bla bla. « Pouvez-vous m’aider à maîtriser la discipline » bla bla. Bref. Voyons ce qu’elle répond. Il manquerait plus qu'elle refuse.