Natsuki se mit en route pour sa dernière croisade personnelle. Ce n'était plus le moment de se demander qui avait été négligeant, qui avait renoncé trop vite, qui s'était trompé sur un bonheur fictif. Les pots cassés s'étaient accumulés, il était plus que temps d'arrêter les frais, quitte à devoir tout faire éclater une bonne fois pour toutes : quelle que soit la conclusion qui l'attendait au bout de ce chemin, ce sera la dernière page de l'histoire en cours. Et de clle-ci dépendra intégralement l'intitulé de la nouvelle.

Natsuki était focalisé sur ce vers qui il se précipitait à la rencontre. Il préparait mentalement tout, que ce soit les dialogues, les possibilités, les issus, les affrontements, ou le pire, si bien qu'il ne voyait même pas le paysage défiler autour de lui. La terre, les arbres et les frontières passaient plus vites qu'au cours de n'importe lequel de ses voyages.

Il était partie précipitamment, comme la dernière fois, dès qu'il avait été contacté. Il se trouvait dans le bureau de Mizuki à ce moment là. Alors il l'avait avertit, comme la dernière fois. Il lui en avait dit le moins possible, juste qu'il devait partir une dernière fois pour la Mégalopole et régler des problèmes liés à ce qu'il était de façon définitive. Il lui avait avoué ne pas vouloir lui mentir, et qu'il n'avait pas envie de lui parler de cette affaire, mais que si elle lui demandait, il lui dirait tout. Parce qu'il avait toute sa confiance, et qu'elle avait toute la sienne. Tout ce qu'il demandait, c'était le droit de partir quelques temps à nouveau. Probablement le dernier écart qu'il s'autorisait avant les prochaines décennies à venir.

Oniri l'attendait au terme de cette route. La Oniri qu'il avait connu. La Oniri dont il était tombé amoureux à Suna. La Oniri avec qui il avait vécu les moments les plus intenses de sa vie d'être humain. La Oniri pour qui il avait traversé le Pays du Vent tout entier et affronté tout ce son désert recelait dans l'espoir de la ramener. Si tout se passait bien, alors en coopérant avec Yami ils libéreront sans le moindre incident supplémentaire la Saibogu du fragment de son essence qu'elle lui avait prit et avait refusé de se débarrasser. Ils lui enlèveront cette part avec laquelle ses gènes s'étaient adaptés pour fusionner parfaitement. Mais Natsuki ne croyait pas aux belles histoires. Il savait que si Oniri partageait certains de ses traits, depuis le temps qu'elle les portait, ils étaient arrivés à pleine maturité. Couplé à ce que la Saibogu avait de naturel, la ruse leur accordera peut-être un avantage non négligeable, mais certainement pas l'échec et mat d'entrée de jeu.

Et quoi qu'il en avait dit à Yami, il redoutait l'affrontement. Au moins autant qu'il était prêt à s'y résoudre afin mettre fin à cette comédie, si c'était pour l'empêcher de devenir comme lui.

'' L'après '' l'inquiétait toutefois. Faire des liens n'avait pas été difficile suite à ce qu'il avait apprit sur la guerre entre l'Empire et Kumo. Ce qu'avait bâtit Oniri depuis sa désertion de Suna, et à quel niveau d'influence elle s'était hissée aujourd'hui. Ce qu'il allait rester de tout cela après qu'il fasse irruption là-dedans ne le souciait guère, contrairement à ce qu'il allait rester de la jeune femme une fois '' l'exorcisme '' terminé. Plus encore même, ce qu'il allait rester d'eux.

Beaucoup de temps s'était écoulé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vu, tout comme beaucoup de chose avaient changé. Que restait-il de leur histoire au milieu de ce capharnaüm ? S'il prenait le temps d'y penser, il ne saurait pas trop, tout était beaucoup trop confus. Alors il avait fait le choix de ne mettre cela du côté plutôt que de s'occuper l'esprit inutilement, car c'était dans l'immédiat sans importance s'il ne parvenait pas à son but : il aura tout le loisir de se poser des questions après, quand il aura une Saibogu pour y répondre. S'il se rendait à la Mégalopole aujourd'hui, ce n'était pas par amour. Peut-être parce qu'il tenait à elle, mais surtout car il lui était redevable d'une vie, celle qu'elle lui avait sauvé trois ans plus tôt, au beau milieu du désert.

Au terme de sa route, Natsuki arriva à l'endroit convenu par Yami.

« Je suis prêt, allons y. » se contenta-t-il de dire avec un visage résolu.

Plus je la regardais et plus je devais bien avouer que certains de ses traits me plaisaient et éveillaient mon intérêt tant son esprit pernicieux parvenait à trouver écho avec le mien... Mais, je m'étais rendue à l'évidence : cette personne là, ce n'était pas Oniri, c'était Red.
Je perdais peu à peu celle qui avait été mon déclic, me donnant mon départ dans la vie. Celle grâce à qui je m'étais un peu plus ouvert à la populace sortant de la solitude qui constituait jusque là mon linceul.

Oniri m'avait appris la notion même d'amitié et en quelque sorte, sous certains aspects, celui de la famille également. Elle m'avait permis de tourner certaines pages au contenu raturé pour en faire défiler de nouvelles, nombreuses et avec si peu de rature.
Une grande amie, une confidente, une sœur, une amante parfois mais aussi ma meilleure ennemie. Nous étions les seules à parvenir à composer avec notre relation si alambiquée et changeante, sachant naturellement quelle casquette revêtir entre nous dans une situation.

Le Nara avait un jour fait une comparaison qui me semblait juste : elle était comme mon phare luminescent face à la mer déchaînée qu'était l’entièreté de mon existence. Un point d'ancrage qui disparaissait peu à peu, en même temps que la Oniri que j'avais connu.
Cette lumière s'était dissipée, prenant la place de ténèbres qui s'accompagnaient certes parfaitement avec les miens mais qui me laissaient un arrière goût d'insatisfaction. Elle me ressemblait beaucoup ainsi, et peut-être était-ce justement cela qui parvenait à me déranger de temps à autre : le reflet d'un miroir brisé que je ne voulais pas voir se transposer à elle.

Je m'étais donc décidé à le contacter.
Tout cela devait cesser.
Elle devait revenir.
Il était plus que temps...

Je l'attendais à la Mégalopole, n'éprouvant même plus la crainte qu'il trahirait ce semblant de promesse silencieuse que nous nous étions fait. Il tenait à elle lui aussi et il voulait la voir revenir : il ne gâcherait pas tout, j'en étais convaincue. Je ne pouvais guère affirmer que je le connaissais mais certainement suffisamment pour ne pas en douter.
Il s'agissait là bien plus que de ma confiance que je lui offrais : il était question de la vie d'Oniri que je concédais à mettre entre ses mains en plus des miennes. Pourtant sans doute l'un de mes biens les plus précieux.

Lorsque je l'aperçu enfin, seul, je demeurai impassible, le visage marqué par le sérieux sans même m'adonner à notre échange de piques conventionnel. Je me contentai d’acquiescer à sa tirade avant d'ajouter quelques mots qui en dirait long :

« Elle s'agite. »

Je pouvais sentir sa rage à travers notre lien écarlate que je ne lâchais pas d'une semelle. Elle avait sans aucun doute senti le chakra du Nara et le hasard de sa venue ici s'était bien entendu envoler lorsqu'elle avait repéré le mien en sa compagnie. Toutefois, la décoction que je lui avais préparé, affaiblissant ses sens, devait également avoir sa part de responsabilité dans sa soudaine soif de destruction.

« L'acuité de ses sens est affaiblie et j'ai ingurgité son sang pour la faire tenir tranquille. »

Nous nous tenions à l'écart du centre névralgique. La zone en serait assurément changée après notre manœuvre.

« Oubliez ce que j'ai pu vous dire précédemment. Nous devrons user de la force. Dites vous seulement que Red n'est pas Oniri et que c'est d'ailleurs pour cela que vous aurez de la peine à la reconnaître. »

Et je ne parlais pas là que de ses traits physiques... Je la trouvais changée en la côtoyant chaque jour. Qu'en serait-il pour lui qui ne l'avait pas revu depuis pratiquement trois ans ? …

Irrémédiablement attiré par la gravité, le mégot de cigarette vient s'écraser contre le béton en laissant une spirale de fumée dans son sillage. Une main gantée arrache la dague enfoncée dans la gorge de l'opportun le tout dans une somptueuse gerbe de sang. Il n'était personne, un simple quidam ayant fait l’erreur de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. De nombreuses années se sont écoulées depuis, mais le destin, lui, reste le même. Toujours aussi impitoyable. Pourtant, aussi irascible puisse-t-il être parfois, il en va de ses raisons. A l'image de la démone écarlate qui, meut par ses pulsions, n'a rien trouvé de mieux à faire que de décharger toute son animosité sur le premier venu. L'on en revient alors à cette scène. La cigarette par terre, la fontaine de sang, des lèvres pulpeuses que caresse une langue avide d’hémoglobine. Les pupilles dilatées et l’esprit à vif, elle peut sentir son cœur tambouriner dans sa poitrine. Il est comme un marteau incandescent qui frappe sans relâche une enclume irradiante de braises.

Et c'est sans réellement s'en rendre compte qu'elle embrase un nouveau bâtonné de nicotine pour la porter à sa bouche. Immobile dans cette ruelle mal éclairée, elle rejette la tête en arrière. Une cascade de mèches écarlates retombe sur ses épaules. Elle respire un grand coup puis ferme les yeux sans mimétisme pour une fois. Cela a commencé il y a quelque semaine déjà. Des taches de couleurs sur son œil droit, accompagnée de belles migraines. Puis la chasseresse a commencé à apercevoir des lueurs, des lueurs qui se sont progressivement transformées en formes. D'abords fantasmagoriques, elles n'ont cessées de s'affiner avec le temps. Aujourd'hui, elle a en partie retrouvé la vue, quand bien même ses sens lui sont toujours nécessaire pour se repérer. De nombreuses choses ont changé en elle depuis son combat contre l'empereur. Sans savoir où cela va la mener elle sait qu'elle est en train de franchir une nouvelle étape dans son évolution. Pour autant ses préoccupations sont ailleurs. Elle ne parvient pas à se calmer, ni à se remettre de la traîtrise de Yami. Elle a essayé de la droguer et y est en partie parvenue. Sans son métabolisme démoniaque Red ne s'en serait pas remise. Elle et lui n'auraient eu plus qu'à la cueillir.

Lui... Son sang n'a fait qu'un tour au moment où son aura s'est manifestée dans la mégalopole. Sa simple présence a suffi à mettre en branle sa psyché décadente. Un mélange de peur, d'amertume et d'une folle envie de massacre étreint désormais ses entrailles. Le cadavre à ses pieds en a fait les frais. Désormais, les yeux clos, la démone étire son champ de perception pour suivre les déplacements de ce duo inconvenant. Ils sont encore loin, en périphérie de la mégalopole, entres de vieux immeubles d'un quartier désaffecté. Personne n'ira les déranger là-bas. La situation lui sonne comme une évidence. Ils l'attendent. Elle ne sait trop pourquoi et peine encore à assimiler l’infamie de cette trahison. Au final Yami est comme tous les autres. Une bonne a rien indigne de confiance. Elle ne sait pas pourquoi, elle ne comprends pas pourquoi. Ses motivations lui importent peu. Yami ou pas. Kazekage ou non. La Ketsueki va apprendre à ses dépens ce qui l'en coûte de se mettre en travers de sa route. Elle a osé ramener Konoha jusqu'ici. Elle a osé le ramener jusqu'à elle...

A cet instant, alors qu'elle semble y repenser pour la première fois depuis des années, la démone se retrouve frappée par un paradoxe émotionnel. Tant de sentiments qui rapidement se consument pour alimenter le feu dans ses entrailles. De ce duo, il est certainement celui qu'elle a le plus envie de tuer. C'est dans cet état d'esprit qu'elle se met en route. Elle ne souhaite pas que d'autres personnes interviennent, elle veut régler cette histoire par elle-même dans ce qui sera un fantastique bain de sang.

Le ciel est gris au-dessus des toits. L'atmosphère est extrêmement lourd et saturé. L'air siffle dans ses oreilles, mais il n'a rien de rafraîchissant. Rapide et insaisissable, celle que l'on prénomme Red se dirige vers la bordure extérieur de la mégalopole. De nombreux bâtiments décrépis abandonnés depuis maintenant plusieurs années se dressent devant-elle. Ils l'attendent au milieu de ces décombres dans une ruelle dégagée. Elle s'y engouffre en même temps que le vent. Par endroit la végétation y a depuis longtemps repris ses droits si bien que le son de milliers de feuilles bruissantes entre elles ne tardent pas à faire écho à travers les immenses carcasses de béton. Or, toutes autant qu'elles sont ne parviennent à masquer le son de cliquetis qui n'est pas s'en évoquer le mécanisme de deux pièces métalliques que l'on enclenche.

« Quel charmant petit comité... Ais-je raison de penser que c'est pour moi ? »

La voix mielleuse est soudainement apparue dans leur dos, à l'image des canons braqués sur leur nuque. Les jambes croisées, elle tient les deux armes avec une certaine désinvolture afin de refréner ses pulsions, si désireuse qu'elle est en cet instant d'appuyer sur les gâchettes... Elle a toute les raisons de le faire, mais avant cela elle désir comprendre le pourquoi de toute cette mascarade. Raison pour laquelle la démone les laisses se retourner pour lui faire face. Ce faisant elle les accueil avec son plus beau sourire sardonique tout en revendiquant une longue chevelure d’albâtre qui lui arrive jusqu'au milieu du dos. Ses iris blanches, vitreuses, ne reflètent aucune émotion et semble vouloir percer le vide en face d'elle. Pour Yami cela ne change rien. La transition s'est faite en douceur. Elle a vu la démone évoluer au fil des années et continue de reconnaître en cette apparence la diablesse qu'elle côtoie depuis sa désertion. Mais pour le Nara c'est sans doute une autre histoire. Il voit bien la même chevelure, le visage de la Saibogu qu'il a connu jadis. Seulement ses traits sont différents, plus anguleux, plus endurcis, déformés par la perfidie et des années de guerre. Comme si un esprit pervers s'était immiscé dans son corps et avait dévoré son âme pour ne laisser qu'une carcasse dépossédée. Il en émane un côté sauvage, inabordable et indomptable. Car malgré son calme apparent couplé à sa droiture impériale aucun esprit aiguisé ne peut passer à côté de cette soif de meurtre qu'elle tente en vain de réprimer. La Ketsueki est sans doute la première en l'éprouver au moment où la démone s'adresse à elle.

« Petite cachottière... Non seulement tu essaies de me droguer, mais je vois en plus de cela que tu as de curieuses fréquentation. »

Elle tourne lentement la tête en direction du concerné, faisant mine de le toiser en dépit de sa vision partiellement retrouvée. Mais il n'est qu'une silhouette sans visage, comme tout le reste... Et elle lui adresse un nouveau sourire hypocrite qui n'est là que pour masquer les pulsions quasis viscérales qui ne demandent qu'à, non pas à le faire crouler sous un barrage de plomb, mais à déchirer ses entrailles et dévorer son cœur. Il y a quelque chose en lui qui l’insupporte, quelque chose dans sa présence de profondément dérageant qui la fait douter d'elle.

« Quant-à toi mon cher... » Ses lèvres dévoilent cette fois la rangée de crocs sur la partie supérieur de sa mâchoire. « Quelle étonnement ! Quel... plaisir... de te revoir. Mais tu n'es malheureusement pas le bienvenu.  »

Il est difficile d'estimer la quantité de venin qui se cache dans son ton mielleux. Après quoi elle redresse la tête sans donner l'impression de porter davantage d'intérêts à l'un ou à l'autre que ce soit la traîtresse ou l'intru. Ses pensées sont embrouillées, son jugement faussé ce qui ne l'empêche pas d'être égale à elle-même. Tout percevoir, tout analyser, tout comprendre. Rien ne peut lui échapper et elle se tient prête à agir. Ô, soyons honnête. Elle n'attend que cela !

« A présent si vous commenciez par me dire à quoi rime toute cette histoire. Et je vous prierai de vous dépêcher. La patience ne fait pas partie de mes qualités.

Ne fait plus partie de ses qualités...

Spoiler:

« Je sais parfaitement qui je vais trouver. »

Natsuki se connaissait mieux que n'importe qui, et si Oniri avait évolué tout comme lui, il savait quel comportement elle adoptera. Des sceaux commencèrent à étirer leurs branches sur son corps, à l'image d'un arbre florissant en accéléré, et se prolongèrent jusqu'à ses mains et son visage pour créer une certaine harmonie avec les tatouages déjà présents. Pas de quoi le rendre à toutes épreuves, mais au moins prévenir le pire – ou à défaut, le repousser. Car malgré la drogue, Oniri gardait un avantage non négligeable sur eux : elle savait en permanence où ils étaient.

Eux, ils ne la localisèrent que quand un cliquetis mécanique résonna non loin de leur nuque. La tension tomba sur eux d'un coup, en même temps qu'à l'atmosphère s'y mêla une odeur de mort à en saturer l'air. Avoir été capable de dissimuler des pulsions aussi intenses jusqu'au dernier moment prouvait combien Oniri surclassait ses adversaires. Sa soif de sang égalait celle de Natsuki au sommet de ses crises, et pourtant, là où lui n'était que rage, elle conservait une once de raison au fond d'elle, celle qui pour avoir des réponses ne lui avait pas fait appuyer encore sur la détente.

Elle était là, ça y est, juste derrière lui. La femme qu'il n'avait plus revu depuis trois ans, après s'être séparés d'elle dans la précipitation la plus totale. Après s'être fait jeter hors de sa vie sans explication, sans rien de plus qu'une lettre d'une poignée de mots, sans qu'elle puisse lui dire quoi que ce soit. Sans que lui ne puisse faire quoi que ce soit pour l'empêcher de devenir ce en quoi elle s'est transformée aujourd'hui.

Natsuki regarda d'abord par-dessus son épaule, puis pivota sur lui-même et lui fit face.

Son visage resta parfaitement neutre, inexpressif, mais le choc n'en fut pas moins rude pour autant : ce n'était pas Oniri qu'il avait devant lui. Au-delà de la gueule du canon braqué sur lui, il y avait une femme dont les traits ressemblaient vaguement à la Saibogu de ses souvenirs, mais c'était tout. Ce n'était pas elle. A travers ses yeux éteint, il ne voyait que le regard d'une autre, qui comme lui jadis ne vivait que pour le sang qu'elle versait. Il n'était même plus question de changements physiques ou d'un autre style : c'était une autre personne. Yami l'avait avertit, celle qu'il avait aimé appartenait au passé. Oniri n'existait plus, seule subsistait Red.

Natsuki n'avait rien à lui dire : il allait la tuer.

« Je suis venu récupérer la femme que tu m'as prise. » répondit-il d'une voix évoquant le claquement du couvercle d'un cercueil.

Et ce fut tout. Son bras droit se déploya comme un serpent vers le canon du fusil, et tenta de l'écarter de sa trajectoire en le broyant. L'élan le poussait déjà à pivoter sur le côté d'un demi tour pour déborder Red par l'extérieur, et chercher avec le poignard dans sa main gauche à l'enfoncer entre les omoplates. Un coup unique gorgé de l'énergie propre à son clan, avant de le lancer entre les jambes, visant spécifiquement l'ombre de son adversaire avec.

Et déjà, les signes d'incantation s'enchainaient sans regard pour le résultat de ses assauts précédents. Sa propre ombre s'allongea en réponse à son ordre muet, et fila sur le sol à la recherche de sa cible désignée pour la ferrer dans son emprise. L'immobilisation était la priorité, dusse-t-elle se faire en brisant tous ses os. Car si Red avait commit l'erreur de venir jusqu'à eux, ils devaient maintenant la retenir à tout prix. Ils avaient beau être à deux contre elle, si elle disparaissait, ils se transformeront au mieux en cibles vivantes. Heureusement, Natsuki savait où appuyer pour faire sortir la bête de sa boite.

Une bête qui ne savait tuer qu'avec ses griffes et ses crocs.

Spoiler:

Il n'avait pas fallut longtemps avant qu'elle vienne à notre rencontre, plus haineuse que jamais, ses pistolets en joug à bout portant.

« Oh rassure toi ma chère, tu n'es pas la seule à trouver cette fréquentation curieuse... Je ne m'y suis pas résolue par gaieté de cœur mais par nécessité. Et à voir ton comportement, il semblerait que j'ai effectivement eu raison... »

Ce venin qu'elle crachait reflétait sa colère mais aussi une certaine crainte – j'en étais persuadée – de le voir ici. La simple présence du Konohajin ébranlait ses convictions et ses sentiments qu'elle s'évertuait à dissimuler de gré ou de force. C'était aussi pour cette raison que j'avais concédé à ce que le Nara m'aide dans cette entreprise : il représentait cet obstacle lui empêchant de fermer définitivement la porte de son humanité à clé avant de la jeter. Celui capable de lui faire maintenir un pied dans la réalité : sa réalité.
Un triste constat auquel je devais bien me résoudre...

La Démone souhaitait obtenir des réponses sur nos motivations : preuve en était qu'elle conservait encore de même une part de lucidité bien que j'ignorais pour combien de temps... Je m'apprêtais à lui répondre mais le Nara soudainement aussi aimable qu'une porte de prison ne m'en laissa pas la possibilité, visiblement amer de voir la Saibogu bien différente de celle qu'il avait connu.

Alors qu'il ouvrait les hostilités, je pestai intérieurement mais profitai de son ouverture pour me défaire du canon et me placer davantage dans le dos de celle qui était aujourd'hui notre cible.
Le Nara cherchait à l'immobiliser pour mettre à exécution notre plan bancal à base de fuinjutsu, de rite abstrait et de cristal magique. Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ? ...

Red ne se laisserait pas piéger par des techniques venant sur elle pour la faire tenir tranquille : j'en étais certaine. Elle ne pourrait en revanche pas influer sur une contrainte soumise par son propre corps...
Composant quelques mudras, je pris le contrôle de son sang que j'avais récupéré de sa dernière visite médicale et tordais ses veines et artères pour la forcer à l'immobilité. Toutefois, je savais aussi que cela ne serait pas suffisant pour la retenir comme j'avais déjà pu l'expérimenté. Mon regard se porta aussitôt sur le Nara pour qu'il replace ses emprises à cet instant pour renforcer ma propre prise.

« MAINTENANT ! »

Lui hurlai-je.
C'était pendant ce laps de temps où je parvenais à la garder sous mon contrôle qu'il devait la brider davantage. La démone se débattrait sûrement mais une mise au point s'imposait :

« Tu cherches des réponses que tu possèdes déjà Oniri. Red prétendra le contraire mais ce qui reste d'Oniri saura de quoi je parle. Il est temps que tout cela cesse ! Red doit cesser d'exister ! »

Tentant toujours de resserrer ma prise sur elle, je cherchais à modifier sa pression sanguine en la ralentissant suffisamment pour la faire sombrer dans l'inconscience...

Spoiler:

Elle se tient là. Le regard noir. Une boule enserre ses entrailles. Ses mains, du bout desquelles apparaissent des griffes naissantes, sont crispées sur les crosses de ses armes. Elle attend, mais n'a pour seule réponse que les paroles évasives du Nara qui sonnent tel un sifflement à ses oreilles. La situation déborde rapidement. La démone a commis une première erreur de jugement en s'exposant de la sorte face à de potentiels adversaires d'un tel niveau. Elle est cependant incapable de le reconnaître. L'animosité se tient a part égal aux côtés de sa vivacité d'esprit. Si bien qu'on ne peut plus la considérer comme capable de juger une situation. Seulement de réagir efficacement à cette dernière et ce en fonction de ses aléas présents et a venir. Red le fait si bien qu'elle offre au démon cervidé une riposte sans appel. Or le canon de l'arme braqué sur lui finit tout de même broyé. Et une balle de son autre pistolet siffle au niveau de l'oreille de la Ketsueki sans jamais l'atteindre. Suite à quoi, la chasseresse accompagne le mouvement du Nara de sorte à rester en face à face. Sa main désormais libre tire en un éclair la dague attachée à sa taille et, par un jeu habile, parvient à rengainer son arme à feu dans le même mouvement. Le métal se met à crisser lorsque les deux lames s'entrechoquent. Tournent sur elle-même, la nukenin assène une succession de tailles plus fulgurantes les unes que les autres. Toutes sont habillements parées par le Nara. Mise à mal par les circonstances, la Saibogu perd l'avantage en étant trop préoccupée par le fait d'éviter que leurs ombres ne se croisent.

Mais malgré son habileté elle ne peut que s'agenouiller devant l'inévitable. Yami a déjà bu de son sang avant cette rencontre. Encore une fois, ses pensées embrumées par la colère l'ont empêché d'envisager ce cas de figure si bien qu'elle finit à terre en sentant ses organes et ses veines se contorsionner sous la pression de son afflux sanguin. Cette fraction de seconde suffit pour permettre au Nara de planter son poignard dans son ombre avant de l'enchevêtrer à l'aide d'un enchaînement de techniques propres à son clan. C'est tout juste si la démone à le temps de comprendre ce qui lui arrive qu'elle comment déjà à se noyer dans un torrent de rage et devient à l'image d'un volcan qui entre soudainement en irruption. Sauf qu'à défaut de lave ou de nuages de cendres, il en ressort un maelstrom d'éclairs dont elle est le centre. Son cœur martèle sauvagement sa poitrine au point d'en devenir douloureux. Les propos de Yami lui paraissent totalement dénuées de sens. Elle n'est plus que colère, elle n'est plus que frustration devant cette soudaine impuissance, devant cette soudaine absence de liberté. En quelques secondes le tourbillons de foudre prend une proportion dantesque. La terre se met à trembler, le béton se lézarde sous l'effort qu'exerce la pression de l'atmosphère et les quelques vitres parsemant les façades de la rue finissent par voler en éclat. Un cri aigu déchire l'espace peu de temps avant qu'une silhouette féminisme douée de corne ne s'arrache de la tempête. Ses yeux sont à l'image des nombreux tatouages qui courent sur sa peau. Tous exultent une lueur pâle et fantomatique.

Alors qu'elle fond sur elle, Yami reconnaît distinctement le jeu de dagues vissé entre ses griffes. De l'autre côté du déluge se trouve Natsuki. Les deux sunajins sont entre elles le temps de cette poignée de secondes précédent son intervention. L'affrontement est inévitable. La Ketsueki a tout juste le temps de brandir sa faux. Acculée, elle est obligée de forcer le pas en arrière. Bien qu'ayant grandement progressé dans sa maîtrise du combat au corps à corps elle peine à tenir le rythme face la vélocité et la hargne de la démone. Toutes deux n'en demeurent pas moins gracieuse à leur façon. La buveuse de sang donne l'illusion de danser en tournoyant sur elle-même, emportant avec elle les doubles lames de son instrument rituels, le tout en donnant naissance à une tourbillon d'air gagné par la poussière. L'Enri'dam quant à elle ondule en même temps que ses lames imprégnées de chakra raiton, multipliant les assauts. Ses mouvements sont aussi fluides que l'eau et aussi rapide que l'éclair. Les chocs répétés des deux armes donnent naissance à une symphonie rapidement saccagée par les divagations de la démone.

« Pourquoi Yami... ? Pourquoi m'avoir trahis ? Alors que nous sommes si près du but. Si proche d'accomplir notre rêve, ce pourquoi nous nous sommes battues durant ces trois longues années. »

Comme si parler lui fait perdre sa concentration. Yami parvient à stabiliser sa posture. Dès cet instant aucune n'ose céder de terrain à l'autre.

« Nous avons connu la mort, la souffrance et la détention. Nous nous sommes battus, encore et encore. Nous avons fait pour notre nation ce que jamais nul autre ne fera... A présent tout est a porté de main. Alors pourquoi me trahir ? »

Elle croise ses dagues pour bloquer la faux à deux doigts de s'abattre sur son crâne. L'extrémité courbée de la lame s'arrête à quelques millimètres de son front.

« Ce monde, aurait pu être à nous... »

Annonce-t-elle avec une certaine gravité avant de déployer une onde de chakra raiton pour repousser la lame et ainsi déstabiliser son opposante. Campée sur ses appuies à la manière d'un félidé elle s'apprête à bondir sur sa proie. C'est alors qu'intervient Natsuki dans son dos armé de sa dague. De son côté Yami tourne son déséquilibre à son avantage en se servant de l'élan pour tournoyer sur elle-même et asséner un rapide coup de faux à l'horizontale. Ainsi prise entre deux feux la démone réagit promptement en stimulant son métabolisme à l'aide de son affinité primaire et réactive son camouflage. Elle donne ainsi l'illusion de brutalement disparaître en laissant les deux armes fendre le vide. Il n'en demeure pas moins qu'un long filet de sang se met à dégouliner le long du croissant d'acier de la Ketsueki. Le deuxième composante du duo immortel ne lui laisse cependant aucun répit. Rapide et invisible elle enfourne sa main dans l'un de ses gants de combats et arrive derrière elle dans un unique mouvement en faisant pleuvoir une brève, mais violente tempête de coups. Le mécanisme de son arme s'enclenche tandis que la lame d'ébène tranche l'air par rasade. Le poing cherche à lui briser les côtes tandis que la dague, elle, s'applique à vouloir trancher le bras gauche de la Faucheuse. L'action se passe le temps d'un clignement d'yeux.

Puis, évitant soigneusement les éventuelles gerbes de sang, elle profite de sa célérité couplée à son camouflage pour s'éloigner le plus rapidement et le plus sûrement possible en s'engouffrant dans le dédale d'immeubles. Une ouverture s'offre à elle et lui permet de trouver refuge dans l'un d’entre eux. Son chemin la mène jusqu'au quatrième étage de ce qui doit être un ancien appartement. De longues secondes lui sont alors nécessaires pour se détacher de la tension inhérente au surplus d'adrénaline qui contracte ses muscles et ainsi atterrir sur terre. Sa respiration est anormalement frénétique. Elle tente de se calmer, mais le simple fait de repenser à ceux qui l'attendent en bas suffit à lui nouer de nouveau les entrailles. Sa dague s'enfonce dans le cuir de ses bottes pour rendre apparente ses griffes antérieures dont celles au niveau de son talon, censées lui servir à garder son équilibre et mieux agripper ses proies. Ainsi libérée, elle se force à respirer plus lentement. Consciente d'avoir son temps elle s'attarde en jetant un œil perdu à travers la façade éventrée de l'immeuble, celle-là donnant vu sur d'autres de ses congénères envahis par la mousse et le lierre. Une bourrasque venue de l'ouest s'engouffre entre les battisses de sorte à transformer son bourdonnement en un long sifflement agonique. Peu après l'on entend un coup de tonnerre résonner depuis le lointain.

Elle peut le sentir. Cette infime variation de température dans l'air... Si en plus de cela les éléments s'en mêlent... La situation lui force un sourire sardonique qui révèle toutes ses dents pointues. Elle ne peut s'empêcher de repenser à tout ceci au point d'en devenir nerveuse. Dès lors ses griffes s'enfoncent dans la plaie causée par la dernière attaque afin de l'élargir un peu plus, arrachant quelques micros lambeaux de chair tout en laissant le sang se déverser le long de son avant bras. Bien trop d'informations et d'émotions contradictoires fluctuent dans son esprit torturé. Elle penche la tête et renvoie vers l'arrière quelques mèches de cheveux moites.

« Natsuki... Yami... enfin.... » Lance-t-ell, les larmes aux yeux, dans un nouveau rire hystérique, au milieu de cette pièce vide.

Résumé:

L'effet de surprise et une attaque coordonnée silencieusement par les pierres de sang ne furent pas suffisantes pour neutraliser d'entrée de jeu Red. Natsuki tenta en vain de la poignarder avec sa lame gorgée de chakra, mais le métal ne faisait que siffler dans l'air lorsqu'il n’étincelait pas sur les parades vives de son adversaire. Toutefois, l'assaut frontal était loin d'être inutile, car à défaut de porter au but, il constitua une excellente distraction en offrant à Yami les précieuses secondes dont elle avait besoin pour agir sur l'organisme de la Saibogu.

Une distraction pour creuser une brèche, et une brèche pour porter l'assaut décisif. Natsuki s'engouffra dedans aussitôt qu'elle lui fut offerte. Malheureusement pour lui, car peut-être qu'inconsciemment il était réticent à blesser gravement les vestiges d'Oniri, il fit le choix de guider sa lame vers le sol plutôt que dans la chair de Red pour l'immobiliser. Sauf que même à deux, l'on n'immobilisait pas de la même manière un être humain et une créature de la trempe de Natsuki, dont la Chasseresse était une extension.

En une poignée de battements de cœur que chacun sentait frapper à tout rompre dans ses tempes, l'air commença à grésiller dans une atmosphère lourdes que Natsuki pouvait reconnaître entre mille. La rage et le sang qui lui étaient jetés en plein visage demeurait un environnement familier, mais qui n'avait rien de plaisant : la bête qu'Oniri lui avait arraché sortait de ses gongs. Et quelque part, c''était peut-être ce qu'il recherchait, autant pour lui faciliter le travail que pour lever ses dernières réticences. Ce n'était plus Oniri qu'il avait devant lui, ce n'était pas elle qu'il blessera et tuera cette nuit.

'' Faciliter '' était toutefois un bien grand mot. La tempête électrique chassait autant son ombre qu'elle l'empêchait de s'approcher. Pire encore, il cédait du terrain à reculons, pas après pas. Red n'avait pas complètement perdu la tête encore, et sa stratégie pour écarter un de ses adversaires avant de s'en prendre à l'autre était nette.

Forcé de se mettre à couvert sous peine de finir foudroyé, Natsuki prit un instant pour déterminer sa prochaine action. Au reflet de son poignard, il tenta de déterminer un parcours qui ne l'exposait pas trop, et s'y précipita en slalomant entre les débris et les éclairs. Les secondes étaient précieuses, et probablement très longues pour Yami en pleine lutte : il était incapable de compter le nombre de coups qui s'étaient échangés entre le moment où il s'était fait repousser et celui où il retourna au combat.

Invisible, Red s'offrit une excellente défense face à Natsuki qui ne pouvait plus que compter sur son instinct pour parer les coups, à défaut de pouvoir en porter. Probablement habituée, Yami semblait en mener plus large qu'elle, probablement aussi parce que son arme couvrait une large surface d'attaque à chacun de ses assauts. Mais bien qu'il disposait d'un engin similaire, le Nara tatoué ne pouvait pas se risquer à s'en servir lui aussi : il n'avait pas la possibilité de se synchroniser convenablement avec la Ketsuki, ils ne feraient que se gêner mutuellement.

Et alors qu'il cherchait une solution pour reprendre l'avantage sur l'affrontement, ce fut contre toute attente Red qui cassa le rythme s'échappant. Impossible à prendre en chasse tant elle était déjà loin alors qu'il réalisait à peine son départ, la situation n'avait rien pour lui plaire. Car si elle concevait la fuite – ou toute autre forme d'embuscade à distance -, c'était qu'elle était encore loin du point où Natsuki s'était trop souvent enfoncé lors de ses crises frénétiques. C'était peut-être même une erreur de croire qu'elle finirait par adopter le même style de combat que le monstre qu'il était : l'organisme de la Saibogu s'était adaptée au sien, elle ne l'avait pas copié. Dans l'un comme l'autre de ces cas, la situation ne plaisait pas à Natsuki. Car pour un prédateur invisible, ce terrain que faisait que lui offrir plus de cachettes d'où les embusquer. Il allait devoir remédier à cela.

« Je ne vous demande pas de me faire confiance. » transmit-il à Yami après avoir évalué visuellement l'état de cette dernière. « Seulement de savoir que je ne vous laisserai pas tomber. Littéralement. »

Natsuki se campa sur ses appuies, et agrippa Yami avec poigne par les hanches. L'instant d'après, son bond les avait déjà amené à plus de trente mètres au-dessus du sol. Et juste avant d'arriver à sa hauteur culminante, il la lança par-dessus lui : lui commençait déjà à se repropulser vers le bas à vive allure.

Le poing armée et l'ossature renforcée, il percuta le sol avec violence, ce qui libération une puissante onde de choc. Aidé par son affinité avec l'élément terrestre, le sol se fissura sur une très large zone autour de lui. Les tremblements accidentèrent toute la surface de combat, et provoquèrent dans un vacarme de tous les diables l'effondrement des immeubles délabrées de ce quartier de la Mégalopole. Se déplacer rapidement sur un terrain accidenté de la sorte allait se révéler difficile, tout comme le faire sans émettre de bruit relèverait de l'exploit. Ce que Red serait tout à fait sujette à réussir... Les cachettes existaient encore, mais elles se faisaient désormais toutes sur le même niveau. De quoi réduire un minimum leur handicap, à défaut de le compenser totalement.

La poussière soulevée par le cataclysme devint un épais brouillard de particules, mais Natsuki le chassa en même temps qu'il récupéra Yami : le courant d'air qu'il créa pour amortir les derniers mètres de la Ketsueki se dispersa comme s'il explosait sitôt qu'elle eu remit le pied au sol, et souffla au loin tous les débris volatiles dans les alentours.

« J'ai besoin d'une direction Yami. Vous pouvez la percevoir ? » demanda Natsuki, les sens en alerte.

Lui ne la voyait nulle part, ce qui ne l'empêchait pas de réfléchir aussi vite que le lui permettaient ses connexions synaptiques gangrenées par une rage montante qu'il s'efforçait de tempérer. La provoquer. Il fallait qu'il la provoque, qu'elle vienne à lui pour se battre. Qu'importait si elle le taillait en pièces, tant que l'opportunité lui permettait de la sceller pour libérer Oniri : à distance, il ne pouvait rien faire.

« Red ! Vient te battre ! » rugit-il. « Tu ne seras jamais qu'une piètre copie tant que je serai là ! Si tu veux t'affranchir du passé, il te reste un dernier lien à briser ! »

Il fallait qu'elle vienne, ou ils seront tous perdant dans ce combat.

Il fallait qu'ils la trouvent.

Vite.

Spoiler: