Objectif Mission:

Voilà encore là un matin bien commun, qui ne changeait pas des autres depuis bien des journées. Kiri se remettait encore de ses périodes difficiles, et c’était avec l’aide du Mizukage que ça se faisait. Bien que son aide ne fût que purement administratif, les retombées étaient bien visibles et peu à peu les habitants reprenaient vie un peu partout dans le territoire. Du côté du centre-ville, secteur qui fut l’un des premiers à s’être fait rebâtir, il y avait notre demeure. Celle que père avait réussi à acheter par le seul biais de ses économies, durement obtenues par le travail qu’il a eu à effectuer du temps où il était encore capable de travailler. Mais les choses aujourd’hui avaient bien changé. Père était déjà souffrant de cette terrible malédiction qui frappait les membres de notre clan. Bien que cela ne fût que dans ses débuts, il devait à tout prix éviter de faire des efforts qui auraient été beaucoup trop éprouvants. Ne vivant qu’à deux, j’ai donc dû prendre en main les tâches les plus basiques de la demeure telle que le nettoyage ainsi même que les courses à faire. Ce fut même ce que je fis ce matin-là avant que le courant de ma journée ne change sous la réception d’une information.

Je vidai encore le paquet que j’avais rempli de vivres dans les diverses boutiques du centre-ville, quand soudainement quelqu’un frappa à la porte. Bien évidemment, je fus contraint d’arrêter tout ce que je faisais pour aller recevoir ladite personne. Mais à ma grande surprise, une fois la porte tirée sur la droite, ça ne fut qu’une lettre déposée à mes pieds qu’il y avait. Biensur, à la texture du papier de l’enveloppe, je sus qu’il s’agissait d’une missive administrative. Et bien évidemment, c’est après l’avoir ouvert que mes doutes se confirmèrent. En réalité, le Mizukage m’avait recommandé pour un travail qui devait avoir lieu au sud du village, dans les quartiers en pleine reconstruction. Selon ce qui était écrit, je devais également travailler avec une autre personne. Ça s’annonçait réellement long mais surtout pénible. Quoi qu’il en soit, il fallait que je signale à père mon départ et que je me mette en tenue adéquate pour le travail.

Dix minutes plus tard, j’étais déjà en route pour les lieux, vêtu d’un Kimono bleu à longues manches ainsi que d’un pantalon de couleur noir couvrant l’intégralité de mes jambes. Le regard neutre et le faciès au repos, je m’approchais de plus en plus du lieu de rendez-vous. Jamais encore je n’avais eu à construire une demeure. Et il fallait avouer que, cette incompétence non-négligeable risquait grandement d’influencer l’aboutissement de cette mission. En tout cas c’est devant une grande demeure en construction que mes pas s’arrêtèrent. De là, je vis des ouvriers qui se tuaient à la tâche obéissant aux directives d’un chef d’ouvrage qui lui, surveillais davantage qu’autre chose. Toutefois, il fallait qu’avant d’aller me présenter, j’attende la tierce personne avec qui, j’allais devoir travailler. Observant à gauche et à droite, je vis là-bas quelques demeures grandement amochées, d’autres faiblement détruites. Mais dans l’ensemble, c’était toujours un travail éprouvant qui allait devoir être fait.

Étonnée...

Cela faisait maintenant quelques temps que tu étais à Kiri, que tu participais à l'effort général pour refaire de ce lieu, un lieu propice à la vie. Ce n'était pas une chose aisée de renaître de telle manière de ses cendres. Bien entendu, vous possédiez l'appuie d'un soutien de poids et ce n'était pas uniquement avec les maigres moyen d'un pays en ruine que vous aviez réussi à reconstruire quelques habitations jusqu'ici. Il y avait aussi les directives du Mizukage, qui aidaient énormément à organiser l'effort global. D'une manière générale, c'était davantage grâce à ses décisions si Kiri arrivait à retrouver un semblant d'aperçu.

Toi, tu avais su trouver ta place furtivement. Tu étais venue là pour aider bien entendu, pour participer au renouveau d'un village qui autrefois pouvait se targuer d'être grand. Tu ne partageais pas forcément les idéaux de l'ancien, ni du nouveau, mais tu étais là pour apprendre et progresser au sein de ton propre monde et de ta propre existence. Tu en avais marre de cette vie, loin des soucis du monde dans lequel tu vivais. Tu n'étais pas là pour te voiler vainement la face, il fallait affronter l'adversité afin de gagner en expérience et pouvoir un jour réaliser ses idéaux.

Tu le savais... Ce n'était pas non plus un secret...

Et cette fois là, on avait demandé ton aide, pour aidé à reconstruire une zone en particulier. Tu étais un soldat après tout, un genin du village et il était normal que l'on fasse appelle à toi. Il n'y avait pas de place pour les tirs au flanc après tout, et chacun devait être appelé pour fournir les efforts nécessaires à une reconstruction rapide et efficace. Tu n'allais pas être seule dans cette démarche, on t'avait assigné un partenaire, ce qui n'était pas plus mal.

Marchant donc dans le quartier Sud, tu analysas de droite à gauche tout ce qu'il restait à accomplir et ce n'était pas encore gagné. Bien que cela commençait à prendre forme petit à petit. D'ici quelques mois, Kiri allait briller de nouveau à travers le monde, en bien ou en mal... Cela était une autre question.

Voyant un jeune homme patientant, tu te doutais qu'il allait être ce fameux partenaire en question. Te dirigeant vers lui, tu pris les devants afin de te présenter, toujours avec ce sérieux et ce visage impassible.

- Bonjour. Je m’appelle Kosobayui Yu. Je crois être votre partenaire pour la mission qui nous a été attribuée. Il reste beaucoup de chose à faire, je te propose de ne pas perdre plus de temps que cela en discussion et de commencer à aider les bâtisseurs.

Tu avais pris les devants, mais après tout, cela n'allait pas être une partie de plaisir ce qui allait suivre. Vous alliez devoir faire preuve d'effort physique intense tout en apportant parfois un appuie théorique à des ouvriers parfois peu qualifiés. Après tout, une bonne idée pouvait déplacer bien plus de chose que des bras musclés.

- Je te laisse choisir par quel groupe d'ouvrier commencer...

Mon regard sillonnait les environs, étudiant à l’œil nu, avec le peu d’expérience dont j’étais doté, les bâtiments ainsi que les personnes qui montaient et descendaient un peu partout. C’était étrange, mais chacune de leurs actions semblaient guidées, dirigées même, par le maître d’ouvrage. Il était à ce moment-là, comparable à un chef d’orchestre, menant les instruments, la cadence ainsi que les notes de la symphonie qui se jouait avec vivacité devant lui. Malheureusement, tout cela était bien loin d’être aussi esthétique qu’on ne l’aurait pensé.

Des cris, de la sueur, de la poussière ainsi que du sang, c’était ce qui régnait en maître dans le milieu. Nuls doutes que tous les métiers se valaient si on prenait compte des efforts ainsi que des risques qu’il y avait dans chacun d’entre eux. Dans mes réflexions et appréciations ambiguës de la situation, une personne s’approcha de moi et se présenta. Elle semblait être ma coéquipière pour le travail qui s’annonçait. Pas trop bavarde, ni même trop expressive, le parfait soldat. Aucun doute que la mission, sur cette base-là, allait très vite être accomplie. Suivant le mouvement, je présentai à mon tour, toujours dans ma neutralité habituelle.

-Kaguya Rinkyu. Je suis bel et bien votre partenaire. Sans vous rappeler l’ordre de mission que vous connaissez déjà, j’ai observé un moment ces travailleurs. Et la personne la plus adroite à nous indiquer comment nous rendre utiles se trouve en face de nous.

Dans un silence soudain et inexplicable, la dernière partie de ma phrase se fit soudainement entendre de façon assez audible. Le blond à la carrure imposante, vêtu d’un tricot blanc et d’un grand et large pantalon, celui-là même qui criait après tous les travailleurs, se retourna pour observer dans notre direction. Écrasant le sol avec ses bottes, il avança rapidement vers nous jusqu’à se statuer à quelques mètres. D’une voix forte, certainement standardisée par les cris qu’il était amené à pousser, il s’adressa à nous.

-Je suppose que vous êtes les deux larbins qu’on a envoyés pour nous aider. Vu vos muscles, il faudra vraiment s’attendre au pire. Ici, on trime plus qu’en enfer et jusqu’à pas d’heures. En français facile, ne demandez pas de pauses tant que vous n’y êtes pas autorisés et ne demandez pas d’eau quand vous n’avez pas terminé de faire une tâche. Bon, moi vous m’appelez Chef. C’est tout ce que vous avez besoin de savoir !!! Comment est-ce que je vous appelle ?!!

Il nous laissa un peu de temps pour que moi ainsi que ma partenaire puissions nous présenter convenablement. Bien que son accent ne me plaisait pas beaucoup, il était clair, que je devais faire abstraction de mes états d’âme. Seule la mission importait et la prime que j’allais empocher pour ce travail allait vraiment m’aider pour plus tard.

-Rinkyu.

Après que la brunette se soit présentée, il ne tarda pas à nous pointer une maison juste à la droite de celle qu’il était en train de rebâtir. On pouvait encore y trouver de la cendre ainsi que des murs noircis par le feu. De toute évidence, nous allions devoir la remettre en état de gré ou de force.

-Vous voyez la maison ??!!! Vous y entrez, avec des outils et du bois. Laissez tout ce qui a trait au ciment pour le moment, c’est pas de votre ressort. Vous devez tout simplement compléter les murs manquant avec du bois. Des questions ?!! Non ??!!! Allez au boulot !!!

Dit-il en s’éloignant pour crier sur d’autres ouvriers au loin. Quoi qu’il en soit, je me dirigeai vers le lieu où se trouvaient les outils et je pris une boîte parmi le tas d’autres préalablement disposés avant de me rendre vers la demeure qui attendait nos services.

Dubitative...

Il se présentait comme un Kaguya. Tu ne connaissais que très peu ce clan encore à cette période précise. Tu avais vécu isolée de bien des choses, et tu avais moult passé à rattraper. En attendant, tu ne connaissais ce clan que de nom, rien de plus, tu n'avais pas eu la tête à rattraper tout cela. Ce Rinkyu te suffisait, il semblait être un peu forgé dans le même métal que toi. Peu bavard, concentré, ce boulot demandait beaucoup de travail et à vous deux, vous sembliez être les recrues parfaites pour œuvrer dans cette tâche.

Le chef de chantier s'était par ailleurs avancé jusqu'à vous. Il avait ce ton arrogant, faisant davantage de bruit qu'autre chose. Il ne parlait pas, il gueulait simplement sur le premier venu pour soulager une frustration. En somme, il faisait plutôt bien ce qu'on lui demandait. Il ressemblait un peu aux instructeurs à l'académie, qui apprenait aux êtres un peu trop orgueilleux l'humilité et comment obéir à un ordre. Tu n'avais pas eu besoin de ça de ton coté, et tu étais la recrue silencieuse, obéissante mais consciencieuse. Bref, le parfait petit soldat à qui on ne demandait pas plus.

Tu te présentas alors une fois que ce fut ton tour, sans relever les brimades génériques de cet homme. Pour la journée, il avait les pleins droits sur vous puisqu'il était le chef de la reconstruction du moins dans cette zone du village. Alors, il fallait le laisser parler, le contenter. Comme tout bon supérieur.

Il vous présenta une maison et vous invita à y réparer les divers manques sur les murs à droite à gauche. Tu ne connaissais pas vraiment les techniques pour construire, rénover ou quoi que ce soit d'autres attrait à la construction. Ce n'était clairement pas ton domaine. Alors, silencieuse, tu te contentais de recopier le Kaguya qui semblait bien plus adroit que toi. Néanmoins intriguée, tu engageas le dialogue pour t'assurer d'une chose.

- Tu as déjà fait ça auparavant ?

A vrai dire, tu le recopiais, mais tu n'étais pas capable de juger sa méthode puisque n'y connaissant rien. Tu voulais seulement t'assurer de ne pas reproduire les mêmes erreurs éventuelles que lui. La reconstruction ne devait pas être ralentie par des maladresses de la sorte. Plusieurs ouvriers par ailleurs vous rejoigniez pour appliquer par-ci par là des choses qui restaient mystérieuses à tes yeux. Tu tentais d'apprendre en un regard, mais tu le savais que cela restait un monde qui méritait davantage pour commençait à l'appréhender. Mais tu n'en avais pas vraiment le temps.

- Je ne viens pas vraiment de la civilisation. C'est la première fois que je fais ce genre de travail.

Pas après pas, nous avançâmes et une fois sur les lieux, je lâchai à mes pieds la boite à outils pour observer dans un premier temps ce qu’il y avait à faire. C’était réellement angoissant de se retrouver dans une situation pareille et ne pas savoir comment réagir. Toutefois, je ne laissai rien paraître. Le plus important dans ce genre de situations était de mesurer le poids de chaque initiative qui allait être prise. D’après ce que j’avais eu à voir, on prenait généralement une planche de bois, la stabilisait et l’immobilisait avec un clou contre la cloison. Globalement ça devait le faire. Toutefois si je prenais des lieux délicats pour m’instaurer, ce qui restait de la bâtisse prenait le risque de s’effondrer à coups de marteau. De ce fait, il fallait privilégier les lieux les plus solides à la base et renforcer les murs de la bâtisse de bas en haut. Une idée un peu basique, mais certainement bien meilleure que tout ce que j’avais pu imaginer jusque-là.

Je m’apprêtai à aller prendre les premières planches de bois, après quoi, ma partenaire m’interpella, me demandant si j’avais déjà eu à faire cela. Sans même me retourner, je pris avec un peu de difficulté cinq planches de bois que je vins poser à proximité du lieu que j’avais désigné d’exploiter. Tout au long de cet exercice physique réellement éprouvant, je lui parlai.

-Jamais encore dans ma vie. Toutefois, je suppose qu’un peu de bon sens devrait suffire à nous mettre sur la voie. Dans le pire des cas, on convoquera discrètement un ouvrier pour nous indiquer si nous ne sommes pas en train de nous fourvoyer dans notre initiative.

Bien évidemment, le destin nous fut favorable, parce que quelques ouvriers arrièrent dans la salle et se mirent à travailler durement mais rapidement comme des automates. Tous avaient une occupation particulière, comme s’ils étaient connectés. L’un devait couper des câbles abîmés dans les murs, une autre personne devait retirer ces derniers, une troisième se devait de faire glisser les câbles neufs, un quatrième s’occupait de fixer solidement au sein des divers orifices par lequel le câble passait. Bien évidemment, un cinquième supervisait le tout, sans crier à tout-va comme le maître d’ouvrage qui nous avait accueillis, il y avait peu.

-Ne pas venir de la civilisation ? Difficile à imaginer… d’où viens-tu alors ?

Je pris un moment, avant de détourner mon regard pour observer les personnes qui travaillaient. Cette partie-là, celle qui m’intriguait, ne me regardait certainement pas et de toute évidence, n’avait aucun rapport avec ce que l’on faisait ici. Mais malgré ça, je ne pouvais m’empêcher de me poser la question. Une personne pareille suscitait de nombreuses questions, ça avait toujours été ainsi de toute évidence.

-Quoi qu’il en soit, il serait toujours préférable de demander conseil aux plus anciens. Bien que nous soyons des Shinobis, notre fonction première n’est pas de rebâtir des demeures

Je m’approchai alors du jeune meneur d’ouvriers, qui à son tour nous rejoignit. Il nous expliqua plusieurs façons de faire tout en nous rassurant que notre travail n’était pas trop exigeant, surtout que nous étions deux à travailler, ce qui faciliterait les choses. Porter à deux une longue planche, et tandis que l’un maintient le bout de bois, l’autre clou ce dernier contre la cloison et vice-versa. C’était globalement ce que nous avions à faire. Relativement simple pour toute personne qui y mettait un peu du sien. C’était le moyen qui me paraissait le plus simple et de ce fait je proposai cela à mon binôme de la journée. Peut-être avait-elle une meilleure idée.

-À moins d’avoir une autre proposition, je suis d’avis d’aller sur ce point-là et d’agir comme il l’a dit.

Sur ces mots, je me mis en position, tout en écoutant la brune

Exténuée...

Tu n'avais pas encore à l'époque ce passif de shinobi. Ton corps n'était pas encore assez sculpté pour supporter un effort soutenu pareil durant toute une journée. Contrairement au Kaguya qui semblait l'être tout naturel. Tu ne connaissais pas forcément son clan, mais il donnait l'image de personne saine et forte de corps. Quelqu'un en somme fait pour le travail manuel, bien plus que toi. Heureusement tu avais compensé par ton assimilation rapide des techniques de construction. Il était plus simple pour toi d'optimiser chacun de tes efforts que d'en fournir une quantité astronomiquement.

Dans cet optique, vous composiez une équipe plutôt complémentaire sur le papier.

En réalité, vous manquiez encore de cohésion. C'était la première fois que tu rencontrais ce jeune homme, tu n'avais aussi encore jamais vraiment coopéré en équipe. Cela pouvait expliquer beaucoup de chose quant à votre maladresse à vous synchroniser dans une même tâche. Et cela dura toute la journée durant comme le stipulé la missive donnée par les hautes pontes du village.

Tu ne t'étais pas étendue à réparer le village en t'engageant dans celui-ci, mais au moins, tu avais une application directe de ton utilité dans Kiri. Même si celle-ci restait infime, il valait mieux une action aussi dérisoire pouvait-elle être qu'une passivité néfaste. Alors que la journée commençait à peu à peu se faire plus sombre, le chef de chantier vint à votre rencontre et vous libéra de la tâche pour cette fois-ci. Certainement que le lendemain, une autre équipe allait être détachée. On ne pouvait pas paralyser des shinobi pendant trop longtemps pour des tâches manuelles de la sorte, quand bien cet effectif se retrouve être deux genins.

Te retournant vers le Kaguya, tu en vins à engager la discussion :

- Nous aurons bien avancé durant cette journée. Heureuse d'avoir pu travailler avec toi.

Vous étiez sales et épuisés, tu n'aurais pas dis non à une douche salvatrice pour le corps avant de continuer à bosser sur ton projet personnel de ton coté.

Le bruit du marteau qui heurtait les planches de bois répétitivement raisonnait dans le lointain et faisait écho jusqu’à perte de vue. La sueur elle, ruisselait le long de mon corps, mais d’un rapide et minutieux mouvement de mon vêtement sur mon visage, j’arrivai à m’en débarasser. Bien évidemment, le travail était rude, et son originalité n’arrangeait guerre les choses. En réalité même, c’était plutôt un statut défavorable. Fort heureusement, j’avais une coéquipière qui savait combler son manque de résistance physique par une présence d’esprit remarquable. Non pas que j’étais extrêmement solide et résistant, mais j’avais, pour un enfant de mon âge, une autonomie qui pouvait bien être respectable. De même, la Kosobayui avait également une grande assimilation des méthodes de travail qu’on nous expliquait pourtant avec beaucoup de rapidité. Avec une certaine difficulté et un effort difficilement dissimulable, nous avions réussi à faire l’ensemble des travaux qu’on nous avait demandé de faire.

Combien de fois nous as-ton crié dessus pour nous demander de ramasser une planche ? Combien de fois nous as-ton crié dessus pour nous demander de nous dépêcher. Même lors de la fin du travail, c’était un cri que nous avions reçu. Le maître d’ouvrage était particulièrement à cheval sur sa tradition, qui voulait que, sans tonner bien fort, il ne pouvait se faire entendre de personne. Peut-être fallait-il que je songe à me nettoyer les oreilles une fois de retour, parce qu’à vrai dire, j’en avais grandement besoin. Mes tympans n’en n’avaient que trop subis et un peu de nettoyage aurait fait le plus grand bien.

Le soleil se couchait déjà à l’horizon et bien évidemment, toutes les personnes que nous avions trouvées rentraient heureux et souriants. Leurs efforts auront beau avoir été immenses au point de les déchirer les muscles, ces ouvriers n’en demeuraient pas moins heureux de rentrer ensemble. J’ai compris à ce moment-là ce que voulait dire l’esprit d’équipe. Une équipe n’était pas là uniquement pour partager les moments de joie, c’était plutôt celle qui gardait la tête haute, dans l’effort comme dans le réconfort. Cette vision particulière de la chose, m’amena instinctivement à observer ma coéquipière dont j’avais même déjà oublié le nom, et donc je n’allais certainement pas tarder à oublier la face.

-J’ai bien hâte qu’on reprenne également.

Je n’avais même pas eu le temps de le remarquer, mais mon corps était couvert de poussière et de tâches. Bien évidemment, ça allait être encore moi, qui devais m’en occuper. Ça promettait vraiment d’être une soirée longue. Je la voyais déjà d’ici...