Administration de Kiri a écrit:

Mission de rang C - @Kosobayui Yu

Il y a peu, une série de cambriolages inexplicables frappe la capitale. Les gens ont beau cacher tous leurs biens de valeur, le ou les coupable(s) parviennent toujours à se remplir les poches. Découvrez également comment ils procèdent et arrêtez les.

Lorsque le livreur vint frapper à la porte de Takeda, ce dernier était déjà debout, malgré l'heure. Il avait l'habitude de se lever aux aurores pour profiter de l'atmosphère calme de Kiri à ce moment de la journée. Heureusement, le Kaguya faisait son entraînement non loin de son appartement, donc il put voir le porteur du courrier avec aisance. En général, cela signifiait que le village lui avait envoyé une requête de mission. Son hypothèse fut confirmée quand il commença à lire le parchemin qui contenait le sceau de Kiri. Une histoire de cambriolages en série au sein de la capitale. En dépit des dispositions prises par les habitants, cela n'arrêtait pas les voleurs. Alors, ils avaient décidé de faire appel à quelqu'un de compétent : un ninja. Et dans ce cas précis, Takeda. D'après la lettre, il était possible qu'il n'y ait pas qu'un seul brigand, mais plusieurs. Intéressant. Peut-être qu'il y allait avoir du grabuge, et un peu de challenge cette fois.
Le Genin avait posé la missive sur la table du salon, avant de partir se doucher. Il avait un minimum de savoir-vivre, et il n'allait pas se pavaner en ville avec les vêtements abîmés et remplis de transpiration. Même s'il devait faire une mission, il devait être présentable pour recueillir des indices chez les victimes, bien que cela l'importât peu, il avait surtout envie d'une nouvelle tenue. Après s'être lavé, il enfila une tenue blanche qui n'était pas sans rappeler son appartenance au clan Kaguya, avec dans son dos, deux cercles rouges. Équipé de ses outils de ninja, il attrapa le parchemin lisant ainsi une seconde fois l'ordre de mission. Takeda n'en croyait pas ses yeux. Il y avait une note qu'il n'avait pas vue tout à l'heure. Même ses voisins purent entendre le soupir qui s'extirpa d'entre ses lèvres. On lui avait attribué un coéquipier pour la mission, il n'allait pas la réaliser seul.

L'adolescent, à présent sorti de son appartement, avait toujours au travers de la gorge ce qu'il avait lu. Premièrement, le village avait assigné cette tâche à lui et une autre personne. Deuxièmement, cette personne s'avérait être une fille. Et troisièmement, Takeda avait pu voir son nom inscrit sur le parchemin : Kosobayui. K-O-S-O-B-A-Y-U-I. Il avait été à deux doigts de fracasser sa table. Encore heureux que cela n'était pas une Samui, c'était déjà ça. Néanmoins, cela n'enlevait en rien que le pouvoir du clan de cette femme était de contrôler les plumes. Là où le garçon, lui, avait la maîtrise des os, malgré qu'il ne l'utilise pas, elle, elle pouvait maîtriser le pelage d'un oiseau. Soit. Rien de pire ne pouvait arriver aujourd'hui...C'est à contre-cœur que le Kirijin avait pris la direction de l'habitation de la fameuse Yu, qui était précisé dans l'ordre de mission. Il priait pour que celle-ci ne soit pas chez elle, ainsi, il aurait une raison pour faire le travail seul.

« Hoy, il y a quelqu'un ? C'est Takeda, pour la mission. Plus vite on la fera, mieux cela sera ! »

On pouvait sentir de la tension dans sa voix, tout comme dans la façon avec laquelle il avait frappé à la porte de la femme : d'une poing ferme, à la limite de la colère. Plus que pressé, Takeda commença à s'impatienter sur le palier, même si cela ne faisait que quelques instants qu'il était là. Il chercha une fenêtre ou une quelconque vision à l'intérieur tout en continuant de taper. Si elle ne répondait pas, il n'allait pas venir la chercher.

« Aaaah, putain, fait vraiment chier.... » soupira-t-il, ne se rendant même pas compte qu'il avait dit cela à voix haute.

Trop longue. Elle prenait beaucoup trop de temps pour ouvrir la porte. Takeda devenait impatient. Est-ce qu'elle n'était pas là ? Est-ce que le village lui avait fait parvenir la bonne adresse ? Pire encore, est-ce qu'elle le faisait poireauter ? Dans tous les cas, ses nerfs étaient mis à rudes épreuves. Et en général, pour un Kaguya, ce n'est pas très recommandé. Heureusement pour la Kosobayui, le Genin était un des plus calmes de son clan, étonnant quand on connaît son sang-froid plutôt limite et les excès de colère dont il peut faire preuve. Mais cela n'arrivait qu'en combat, enfin, la plupart du temps. Finalement, la porte de la bâtisse s'ouvrit. Il était temps, Takeda avait été à deux doigts de partir seul faire cette mission. Devant lui, une fille de sa taille, et probablement de son âge. Il nota son élégance et sa grâce, sûrement les gènes de son clan. Dernier point, et non des moindres, son visage était familier à l'adolescent. Il l'avait déjà croisé, mais où ? Le garçon se creusa les méninges pendant qu'elle lui adressa la parole, pour se rappeler où il avait pu bien la voir. Bizarrement, un somptueux fumet s'invita dans ses narines, pourtant, il n'y aucune nourriture. Et puis vint l'éclair de génie. Le restaurant d'il y a quelques semaines, voilà pourquoi Takeda avait l'impression de sentir un bon repas.

« Très pertinente à ce que je vois. C'est exact, Yu. Hum...La Mésange Bleutée, c'est bien ça ? »

Histoire de lancer un semblant de conversation. Takeda n'aurait probablement pas agi de la même façon avec un homme, il n'aurait rien dit et se serait contenté de faire la mission. Mais là, il y avait les hormones qui entraient dans l'équation. Même si cela faisait chier de travailler avec une fille, la vue était plaisante. Surtout dans le cas de la Kosobayui, elle n'avait peut-être que son âge, mais elle avait les bonnes formes, aux bons endroits.

« Parfait, j'avais la même idée en tête. Par contre, j'te laisse faire le blabla avec les victimes. T'as plus l'habitude, j'imagine. »

Une réflexion misogyne ? En partie, mais Takeda avait surtout en tête que sa coéquipière ponctuelle dirigeait une auberge, et qu'en terme de contact humain, elle devait avoir de l'expérience. Elle serait plus à même de gérer les discussions avec les marchands, que le Kaguya et sa brutalité. D'un certain côté, sa phrase pouvait même être considérée comme un compliment. Enfin, cela serait mal le connaître, mais tout de même. Sortant le parchemin de la mission, il regarda à nouveau le nom des victimes et leurs établissements pour savoir où se rendre. Il engagea la marche, ne se préoccupant plus vraiment de Yu. Si elle voulait parler, soit, il s’efforcerait de faire de même, et dans le cas contraire, tant mieux, le silence, c'est bien aussi.
Leur chemin les amena jusqu'à une boutique d'objets anciens, et très certainement de valeurs. Logique que les voleurs aient décidé de s'approprier un tel butin. Takeda trouvait même cela tentant, car cela lui rapporterait plus d'argent que la réussite de cette mission. Cependant, il avait tout de même de l'honneur. Une fois à l'intérieur du magasin, le Kaguya s'adressa à sa collègue temporaire.

« Tu parles avec la vieille qui gère l'endroit, et moi j'fais un p'tit tour des lieux ? »

Il avait montré le parchemin à la dirigeante après être entré, pour qu'elle comprenne qu'il faisait partie des autorités du village et que s'il regardait un peu partout, c'était pour récupérer des indices, et non pour voler. En revanche, il ne lui avait pas prononcé un seul mot, même pas un bonjour. Takeda espérait que la Kosobayui s'en charge, mais est-ce qu'elle allait être d'accord pour la répartition des tâches qu'il avait imposé ?

Muette comme une tombe. La jeune femme n'avait pas prononcé un mot après les « présentations », si on pouvait les qualifier de cette façon. Elle hocha simplement la tête pour confirmer les dires de Takeda par rapport à la Mésange Bleutée et le reste. Rien d'autre, aucune précision, aucune relance. Soit, le Kaguya avait compris le message : elle n'était pas d'humeur à parler. Cette mission se ferait dans le silence, mais proprement. Cela ne le dérangeait pas de limiter les interactions au minimum, mais il avait préféré en être sûr pour sa coéquipière temporaire. Pour une journée, l'adolescent pouvait bien supporter cette situation. Après tout, il était payé pour ça. C'était la seule raison qui le motivait à faire cela. S'il n'y avait pas l'argent, il ne bougerait pas le petit doigt pour aider le village à résoudre les problèmes. Et c'était bien là le problème, il n'avait pas du tout le sens du devoir qu'un ninja doit avoir. Le Genin aux cheveux blancs se demandait si Yu était dans le même cas, ou si elle avait une réelle attache à sa patrie. Bien qu'au final, cela l'importait peu, elle pouvait faire ce qu'elle voulait. Ce n'est pas comme s'ils allaient devenir amis.

La Kosobayui avait l'air de se débrouiller avec la vieille gérante. Elle était allée lui parler sans hésitation, tandis que Takeda restait à l'entrée du magasin, jetant un coup d’œil à tout ce qui pouvait attirer son attention. Il n'y avait aucune trace d'effraction sur la porte. Elle n'était même pas abîmée, la probabilité qu'elle ait été forcée était proche de zéro. À part si le voleur s'était occupé de la réparer ou la remplacer par une neuve, ce dont l'adolescent doutait fortement. Après, cela n'enlevait pas la possibilité que le malfrat pouvait se faufiler à l'intérieur sans avoir à briser la porte. Avec les bonnes capacités, et la maîtrise allant de pair, c'était réalisable. Pas forcément des compétences de ninjas, simplement de crochetage. Mais il fallait être extrêmement doué pour ne laisser aucune trace sur la serrure, comme c'était le cas. Takeda retourna auprès de sa coéquipière et de la dame âgée.

« Effectivement, je doute qu'ils aient emprunté la porte principale. Il n'y a aucune trace dessus en tout cas. Vous nous conduisez jusqu'à celle de service ? »

Le Kaguya ne pouvait pas faire autrement que de demander, puisqu'il n'avait aucune idée de là où elle pouvait se trouver. La gérante avança à une allure décourageante pour le Genin, qui se contenta de la suivre. On pouvait voir sur son visage son ressenti, même s'il s'empêchait de souffler. Malgré son expression, il comprenait bien que ce n'était pas de sa faute. Lui-même avec l'âge, deviendra pareil. Enfin, il espérait plus finir comme la doyenne de son clan, que la gérante. En attendant, ils étaient devant la porte de service. Takeda l'ouvrit pour l'examiner, et remarqua que cela donnait sur une ruelle peu fréquentée.

« Vous êtes sûr d'aussi fermer cet... »

Le garçon interrompit sa phrase en plein milieu. Son regard s'était posé sur des étranges gribouillis à l'extérieur de la boutique, à côté de la porte de service. Cela avait piqué sa curiosité, au point qu'il sortit pour voir de quoi il s'agissait. Ce n'était pas un graffiti, cela avait l'air d'avoir un sens.

« C'est quoi ça, c'est à vous ? T'en penses quoi Yu, on dirait un sceau non ? »

Est-ce qu'ils avaient devant leurs yeux, le premier indice ?