N'oubliez pas que vous pouvez voter toutes les deux heures sur les cinq Topsites pour le forum !
Rappel : Chaque RP doit au minimum faire 15 lignes, soit 1400 caractères espaces non compris minimum.
Le Deal du moment :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

Partagez
 

 ¤ Catharsis ~

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Iwa
Samui Ryûga
Samui Ryûga
Informations
Grade : Shodaime Tsuchikage
Messages : 2118
Rang : SSS

¤ Catharsis ~ Empty
Message(#) Sujet: ¤ Catharsis ~ ¤ Catharsis ~ EmptyJeu 4 Mai 2017 - 17:10

Ses entretiens menés, Yanosa n'avait plus la moindre urgence à gérer. Senun était sous occupation impériale, et les nouvelles provenant de son apprentie historique, Asuka, témoignaient du même succès à Enrai plus au nord-est. Ce front était donc sûr, et plutôt que de se tourner les pouces, le guerrier rouge décida qu'il était grand temps de rendre cette visite depuis trop longtemps remise à plus tard. C'était même, à y penser, l'occasion rêvée. Avertissant Mairu de son départ, afin qu'elle ne le cherche pas en vain dans tous les recoins de la ville pour quelque sujet que ce soit, l'Oterashi sortit de la cité occupée et entama son voyage en fin de journée vers le nord-ouest. Vers le village de Kumo, mais pas que. Car aux croisements des routes qui se rencontraient au sud du Temple d'Hachibi se trouvait également la croisée des destins pour lui, Yanosa, fils unique d'une famille de riches entrepreneurs. Tout au long de son voyage, qu'il occupa et agrémenta de quelques courses-poursuite contre des patrouilles avancées des soldats de Kaminari, l'ancien Seigneur sentit ce sentiment, qui avait germé quelques années auparavant, prendre davantage d'ampleur en lui, comme si la proximité de ses origines géographiques lui renvoyait des pulsions particulières de plus en plus fortes. Cela ne lui ressemblait pas. L'émotivité ne lui ressemblait pas. Mais revenir ainsi spécifiquement sur ses traces historiques dans le seul but de « voir » ne lui ressemblait pas non plus, à y réfléchir.

Animé par quelque chose qui le dépassait, chose rare quand il n'était pas question d'un combat à mort dantesque, Yanosa rejoignit la ville où il était né. Une petite ville, très modeste, située en bas d'une butte. Et, là-haut, au sommet de la butte, se trouvait précisément son objectif. La nuit était tombée et l'humidité se faisait plus pressante à chaque seconde. Déjouant les patrouilles de soldats en faction dans ce bourg charnière, dernier signe de civilisation sédentaire avant les accès escarpés qui menaient au village caché de Kumo, le guerrier rouge se fraya un chemin sur la hauteur, les gouttes de pluie commençant à tomber sur sa peau dénudée à peine couverte par son gilet sans manche. Il la vit alors. Sa maison. Du moins, la maison de ses parents. Éclairée par les braseros près des entrées, elle semblait en tout point identique à ce qu'elle était avant. C'est à dire, il y avait maintenant plus de 16 ans de cela, un vaste manoir doté de plusieurs ailes et qui comptait également un entrepôt indépendant. Les propriétaires seraient-ils toujours les mêmes, eux ? Pour s'en assurer, il n'y avait guère qu'une solution. Sautant par dessus le mur d'enceinte, Yanosa conclut son infiltration en forçant silencieusement l'ouverture d'une fenêtre, la refermant derrière lui en posant ses yeux sur l'agencement de ce qui était, à priori, une salle à manger.

La salle à manger. Presque la même, encore une fois. Le regard de l'Oterashi divagua d'un endroit à l'autre, à la recherche d'une confirmation quelconque, mais ses doutes se faisaient de moins en moins présents à mesure que ses souvenirs se mettaient à correspondre presque exactement à l'agencement qu'il avait sous les yeux. Marchant simplement sur le parquet noble et verni, c'était pour lui comme un voyage dans le passé. C'était ici, et aux alentours directs de ce manoir, qu'il s'était battu pour les premières fois. Qu'il avait enlevé la vie à des hommes venus convoiter ce qui ne leur appartenait pas. Et pour qui ? Sa mère... et surtout... son père. Il avait protégé leur petite entreprise encore bourgeonnante à l'époque, les avait servi aussi loyalement qu'il était possible de le faire quand on était adolescent, puis s'en était allé. Au premier degré comme figurativement. Continuant à avancer, Yanosa ne fit même pas attention aux grincements qu'il provoquait avec chacun de ses pas. Il était chez lui, et le simple fait de le savoir le rendait malade. Aussi ne perçu-t-il la menace qu'au dernier moment, lorsque la lame du wakizashi commença à lui lacérer le flanc.

Se dégageant rapidement sur le côté, il esquiva instinctivement dans la pénombre l'estoc qui suivit, régissant par pur réflexe, puis d'un geste assuré, empoigna les bras attaquants pour propulser leur propriétaire à travers la pièce richement meublée. Le corps frêle renversa table et chaises, tandis qu'une lueur paraissait sur le côté près d'un escalier, une torche. Dans un enchaînement de pas grossiers et affolé, une troisième présence se révéla, quelques pas derrière lui contre un pilier en bois. Encerclé... mais par qui ? La première voix à s'élever répondit au moins partiellement à la question. Ce fut l'homme qui tenait la torche, dans le coin, qui parla tout en s'avançant vers la silhouette massive du guerrier rouge.

Spoiler:

« Arrêtez !! Qu'est-ce que ça signifie ?! Qui êtes-vous !? »

Il s'approcha davantage, et bientôt, la lueur de la torche put révéler les traits de l'ancien Seigneur de Guerre. Ce dernier n'en avait pas besoin, mais il profita également de la lueur pour identifier les traits, vieillis et fatigués, de celui qui l'avait engendré. Le patriarche Oterashi eut un mouvement de recul, comme pris d'une panique soudaine.

« Tu... Tu es... Tuez-le !! »

Un sourire narquois naquit sur le visage de Yanosa, qui avait déployé ses sens dans toute la demeure et sentait à présent tout ce qui s'y passait dans le moindre détail. Il laissa passer le katana qui arrivait dans son dos sur le côté, empoigna le bras qui le tenait et le souleva d'un coup sec pour le briser. Le cri de douleur du jeune homme qui le tenait traversa une bonne partie du manoir. Pivotant avec sa prise, le guerrier rouge se servit momentanément de celle-ci comme d'un bouclier humain contre le premier assaillant, qui tentait de s'approcher et fut totalement désarçonné par la manœuvre.

« O- Onii-san !! »

Yanosa éjecta violemment son captif vers l'avant, dans l'axe de la première assaillante qui venait de crier de terreur, et lui asséna un coup de pied si violent qu'il envoya d'une traite ses deux adversaires l'un contre l'autre à travers la paroi de la pièce, qui donnait directement dans la cour intérieure. Le jeune homme et la jeune femme roulèrent maladroitement sous la pluie battante et au milieu des débris : endoloris tous les deux, ils peinaient déjà à retrouver leur souffle. L'ancien Seigneur ne s'était pas retenu. Le patriarche, sous le coup du stress, tenta de charger Yanosa par le côté : ce dernier lui immobilisa un bras et lui saisit la gorge avec l'autre, si violemment qu'il en eut le souffle coupé. Se dirigeant vers la cour, le fils Oterashi traversa l'ouverture qu'il venait de pratiquer, son père étouffant dans la main, et le plaqua sont l'un des piliers du chemin de promenade intérieur, observant sur le côté les deux défenseurs. Leurs cheveux lui évoquèrent les siens... et ceux de sa mère. Desserrant son emprise juste ce qu'il faut pour permettre à son père de parler, c'est toutefois lui qui rompit cette fois le silence, déjà parasité par le bruit de la pluie désormais averse.

« Et bien... C'est comme ça qu'on souhaite un bon retour.. à son fils adoré ?

- Nnnnnghh... ! Tu n'es pas... mon fils ! Mon fils est mort... le jour où il a trahi !! Hnng !

- Tu n'as pas changé... Toujours à tout simplifier au maximum, pour t'éviter les cas de conscience.

- Papa !! lança la jeune femme en soutenant son allié mal en point, visiblement inquiète.

- .... Papa ? »

Yanosa s'interrompit un instant, recomposant rapidement les quelques composantes de cette équation. Elle était très simple à résoudre, mais ses tenants et aboutissants avaient de quoi l'ébranler. L'ébranler assez pour que sur son visage puisse se lire un court moment un air perdu, bien vite remplacé par son faciès habituel, celui d'un homme violent et décidé.

« Ôtsuki, ne te mêle pas de ça !! Sauve-toi ! Sauve-toi avec ton frère !

- Et... Et bien... vous n'avez pas chômé, maman et toi. Je suppose.. qu'il fallait bien me remplacer, après mon départ, n'est-ce pas ?

- Qu- Qu'est-ce qu'il raconte, Papa ! Qui est-ce ?!

- Obéis, Ôtsuki !!

- Quoi, qu'est-ce qu'il y a, Père. Tu as honte de moi ? Tu ne veux pas que mes... remplaçants... puissent avoir de mauvaises idées en me regardant ? Réponds-moi... Père !! AS-TU HONTE DE MOI ??

- Tu... n'es qu'une bête.. ! Un animal mal dressé, un meurtrier ! Tu n'as... Nhhhg !!

- Dit celui qui était prêt jadis à ruiner des familles entières, pour son seul profit. Il n'y avait bien que Mère, pour te raisonner un tant soit peu... Nous rejoindra-t-elle, d'ailleurs ?

- Il y a... il y a déjà bien longtemps... qu'elle nous a quitté ! Par ta faute ! Y-Yanosa ! Elle n'en pouvait plus... de savoir... ce que tu étais devenu !

- Vaincue par ses propres émotions. Ca aussi, cela lui ressemble bien... C'est à se demander comment ma force a pu naître... dans un tel carcan de faiblesse ! Enfin... la réponse... je la connais, au fond.

- Ta force ?! La force de tuer !

- Oui, la force de tuer, dit-il en raffermissant sa prise sur le cou de son père, et de faire bien d'autres choses nécessaires. Je ne savais pas ce que je comptais vraiment faire, en venant ici, je n'avais... aucun but précis. Mais je sais, maintenant.

- Papa ! Je t'en prie ! Dis-lui de partir !

- Pas de lendemain pour toi, Père. Pas cette fois.

- Noooonnnnn !!!!! » hurla Ôtsuki d'un cri déchirant

Yanosa libéra sa main et l'arma en arrière. De légers crépitements électriques jaillirent de ses phalanges, de façon presque imperceptible. Puis, d'un coup violent et meurtrier, il enfonça son bras tout entier dans le corps de son père, le faisant rejaillir dans son dos dans une gerbe de sang épais qui alla se mêler à la pluie et éclaboussa Ôtsuki et son frère bien amoché. La foudre, au loin, tonna lourd et fort. Et tandis que le guerrier rouge retirait lentement son bras de la plaie béante, maculé du sang de son père, il le regarda une dernière fois dans les yeux, agonisant. Et à cet instant précis, un vide salutaire, pur et éclatant envahit son esprit.
Revenir en haut Aller en bas
Iwa
Samui Ryûga
Samui Ryûga
Informations
Grade : Shodaime Tsuchikage
Messages : 2118
Rang : SSS

¤ Catharsis ~ Empty
Message(#) Sujet: Re: ¤ Catharsis ~ ¤ Catharsis ~ EmptyMer 10 Mai 2017 - 0:05

Pendant un court instant, seul le bruit de fond de la pluie qui tombait averse dans la cour intérieure continuait à rompre le silence. Mais les sanglots de la jeune femme aux cheveux rouges, qui soutenait tant bien que mal son frère sévèrement blessé, reprirent petit à petit le dessus, tandis que son frère aîné tout juste révélé observait simplement le corps de son père qui glissait le long de son bras. Yanosa sentit les muscles, les organes, ce qui restait de la cage thoracique de son paternel à mesure que des résidus s'accrochaient à sa peau. Ce qu'il ressentait allait bien au delà du plaisir: c'était une apothéose. Silencieuse, intense et totale. Sans le savoir, il avait rêvé de ce moment depuis tant d'années, avait refoulé cette pulsion depuis des décennies, et avait pu lui laisser libre cours à l'occasion de cette guerre. Cette guerre. Des milliers étaient déjà morts, sur les différents fronts ouverts par l'Empire, mais toutes ces pertes ne représentaient plus rien aux yeux de l'ancien Seigneur à cet instant précis, alors que son géniteur s'épanchait comme une poupée de chiffon brisée sur le sol.

« Nooonn... N-Nonn... Pou- Pourquoi vous avez fait ça... pourquoi ??!! » hurla-t-elle de plus belle en sanglotant.

Yanosa ne répondit pas, profitant de ce moment intime, presque secret même pour lui, sans laisser quoi que ce soit le parasiter. Il savait que la garde de la petite bourgade, renforcée depuis l'annonce du débarquement massif de l'Empire, était déjà en train de se masser autour du manoir et de son enceinte. Mais ce n'était pas important. Le corps du patriarche finit par s'immobiliser totalement, le sang même qui en coulait encore se mêlant avec l'eau qui ruisselait vers la cour : à ce moment, le guerrier rouge finit par bouger à nouveau, faisant un pas vers l'intérieur de la cour, puis un autre, en faisant craquer sous ses pas des débris de bois.

« Vous approchez pas ! Arrêtez ! Arrêtez !!

- Ôtsuki, finit-il par dire, sans vraiment la regarder, comme absorbant toutes les sensations qui pouvaient l'être autours de lui. Ma soeur. Et lui...

- Arrête ! T'es... t'es personne ! T'es qu'un meurtrier, un monstre qui- qui vient de tuer notre père ! C- C'est..

- Hm. Peu importe. Les liens du sang... sont éternels. De ce que j'ai pu en juger, vous n'êtes d'aucun intérêt pour moi, mais un jour... un jour sûrement cela changera-t-il. Et vous viendrez à moi. Comme le papillon attiré vers la flamme, inexorablement. Mon frère. Ma sœur. Je crois qu'aucun de nous trois ne réalise encore... à quel point il est heureux d'avoir rencontré l'autre... »

Derrière lui, à l'intérieur du manoir, les bruits de pas nombreux et presque paniqués des membres de la garde sonnèrent la fin de la discussion, s'il y en avait eu une. Un bain de sang, ici et maintenant, ne serait d'aucun bénéfice au guerrier rouge et ne ferait que diluer l'extase sans limite qu'il éprouvait encore à ce moment. Aussi disparut-il presque tout à fait en un clignement de paupières, prenant un appui au sol en traversant les gouttes de pluie et en s'élançant depuis le toit voisin directement hors de portée de l'étau qui s'était resserré autour de lui. La vue de Yanosa sembla se troubler un instant sous le coup de l'émotion. Il était rare qu'ôter une seule et unique vie puisse lui procurer de telles sensations. Tellement rare qu'il en venait presque... à perdre la tête. Il laissait derrière lui deux orphelins, qui allaient le haïr viscéralement et voudraient le tuer pour le restant de leurs jours. Deux orphelins... Qui avaient été liés à lui dès leur naissance, et ce sans même le savoir.
Revenir en haut Aller en bas
 

¤ Catharsis ~

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Shinobi no Hattan :: Archives :: SnH Legacy :: Actes :: Acte #7 : Extinction-