J’étais tombé sur le cul comme on dit à la fin de notre dernier assaut. Hop, au passage je m’excuse pour ce mot. J’aime pas utiliser les gros mots, mais comment mieux expliquer le concept lorsque son personnage harassé, épuisé, blessé trouve enfin un moment de répit dans cette fournaise shimojine. On ne pourra pas dire que ça a été cadeau à Shimo. Non… Bien au contraire ! L’on pourra dire que ça a presque été le Vietnam vu et expérimenté par les américains. Ah mon frère… Ceux qui survivront à cette putain de conquête pourront fièrement bomber le torse et dire… J’y étais ! Je suis un brave ! Et ils n’auront pas tort. Les survivants le leur concéderont. Combien étions-nous au départ à nous imaginer le rouleau compresseur kumojin tout détruire sur son passage ici, dans le pays du Givre ? Nous étions tombés des nues devant cette résistance inouïe malgré la présence de rebelles combattant de notre côté. Le nombre de nos ninjas engagés dans cette opération n’était pas suffisant. Clairement. Voilà pourquoi le peu de ceux qui s’y étaient engagés avaient dû gaspiller leur chakra en vain histoire de déverrouiller des portes et d’ouvrir la voie à une armée rebelle d’assistés.

_ Qu’est-ce qu’ils nous ont fait chier les gars ! Faut le dire…

J’espérais être parvenu au bout de mes surprises. Probablement que les gars de mon escouade également d’ailleurs. Main sur le ventre, un œil clos, je grimaçais en ressentant mon corps engourdi et les blessures dues aux nombreuses attaques que j’avais subies, faire ressentir leur existence. C’est toujours comme ça avec le corps. Tant que tout va bien, on ne le ressent pas. Mais dès lors qu’une partie est atteinte, qui plus est mortellement, elle se fait ressentir et là on se souvient qu’on a un genou, une joue, un œil, un ventre, une cuisse. Repliant une jambe vers mon buste, je laisse mes bras profiter de la froideur du sol. Une pause en plein théâtre d’opération. Qui eut cru que j’ose un j’ose m’accorder pareil répit ? C’est le repos du guerrier on va dire. Un repos bien mérité à vrai dire.

_ Izaya… Si un jour les shimojins osent-nous montrer une once d’ingratitude… On a quasiment fait tout le boulot à leur place !

Un petit reproche à mon ami. A vrai dire, il n’avait rien à avoir avec tout ceci, mais je tenais à lui faire remarquer que son peuple d’origine, comparativement à ceux de Kaminari, finalement ne méritaient pas que l’on fasse énormément d’efforts pour eux. Enfin… En partie. Si d’aventure ils s’arrangeaient pour que les loyalistes retournent la situation à leur avantage, eh bien, l’on pourra dire qu’une mission d’assassinat classique aurait largement suffit à prendre ce pays. Quoi qu’il en soit, je venais d’acquérir une expérience capitale. Une expérience concernant le mode opératoire lié à des opérations d’ampleur.

Après notre pause bien mérité, nous avions avancé vers le silence du cœur du palais, à la recherche de sa majesté ou de je ne sais comment on pouvait appeler le fou ou la folle n’ayant pas eu la présence d’esprit de faire cesser les combats avant le carnage. En repensant à cela, je me rendis compte que d’un autre côté, ces shimojins disposaient de caractéristiques que nous connaissions bien à Kumo : l’abnégation pour ne pas dire l’obstination même lorsque tout est perdu. Les résultats peuvent être dramatiques en un sens, néanmoins, jamais personne n’osera dire qu’ici à Shimo, les hommes de ce pays ont été couards ou lâches. Ils auront emporté leur fierté dans la tombe !
Nous étions parvenus à la salle du trône… vide de monde à priori et plongée dans le silence. Et pourtant malgré mon état, je percevais la présence d’adversaires proches. J’arrêtais donc ma course et posais mon regard sur le Dentô qui nous avait rejoins peu avant. Pouvait-il faire quelque chose contre cette pénombre ? Je n’eus pas besoin d’attendre la réponse du concerné. Les lumières jaillirent d’un coup laissant apparaître deux puis trois adversaires. Deux d’entre eux semblaient mal en point, surtout celle portant le corps du Général Hasaki. J’eus un mouvement en avant tandis qu’elle lançait le corps du Seki à nos pieds. Fronçant les sourcils, j’enjambais le Seki histoire de le placer derrière moi. Nous n’aurons peut-être pas le temps de nous occuper de lui. Puis s’il était mort, nous avions tout intérêt à considérer nos propres vies face à ces fous de guerre.

_ Les hommes devraient savoir lorsqu’ils sont vaincus. La capitale est prise ! Que ce soit dans 10, 30 mn ou 1h votre armée sera officiellement considérée comme défaite.

Marquant une pause, je m’intéressais plus particulièrement au bonhomme qui ne semblait nullement avoir participé aux combats ayant fait rage au dehors. Quelque part c’était lui le danger principal, ne serait-ce que parce qu’il se trouvait encore en pleine possession de ses moyens.

_ Vous avez été braves à défendre jusqu’au bout votre chef. Seulement, l’ordre des choses a changé. Même si nous mourrons ici, rien ne changera pas vous. En cas vaux-t-il la peine pour vous de combattre encore ?

Néanmoins je m’apprêtais à combattre encore une fois. Je laisserai ma vie ici si les hostilités venaient à être engagées. C’était certain. Quel dommage de mourir lorsque notre camp est à deux doigts de remporter une victoire décisive. C’est comme mourir pour rien. Mais à bien y regarder, on meurt toujours pour rien au fond.

Nos attaques étaient parfaitement combinées et arrivèrent les unes après les autres sur nos adversaires. Aussitôt l’aigle de Law s’était écrasé sur le garde de droite que ma forêt de métal vint les transpercer en toute part. Empalées, déchiquetées, leur chef fut littéralement carbonisé par les deux attaques de Katons de Yuji. Les trois hommes restent, horrifié par le spectacle qui venait de se dérouler sous leurs yeux et sans chef à suivre prirent la fuite grâce à un fumigène, triste spectacle que de voir des gardes abandonner leur poste. Nous étions tous les trois à bout de force et si le combat avait perduré, nous aurions pu nous trouver en mauvaise posture. Mais vu le niveau de ces gardes, la victoire ne faisait aucun doute. Debout, avec à mes côté Yuji je me retournai pour me diriger vers le corps inerte de mon ami, appuyé contre le mur. Mes blessures me faisaient souffrir et ma tête se mit à tourner. Il fallait que je pense ses plaies au plus vite pour pouvoir continuer, mais Law passait avant. Law souria et jura contre les ennemis que nous venions de défaire, à juste titre. La résistance que Shimo no Kuni offrait jusqu’alors était remarquable. Jamais je n’aurai qu’un si petit pays aurait été si difficile à conquérir, et de mémoire de shinobi, jamais je n’eus vécu de conquête aussi difficile que celle-ci. La Daimyo avait engagé de nombreux mercenaires qui, couplés aux loyalistes, avaient transformé cette ville en véritable forteresse. Sans nous, l’armée rebelle n’aurait rien pu faire et sans eux, nous aurions probablement eu à subir quelques pertes dans nos rangs. Les Kumojins étaient rancuniers et brutaux. J’avais peur pour ma patrie. Peur pour cette terre qui m’avait tant fait souffrir. Mais aussi en colère. Une rage incontrôlable. La douleur se mêlait à mes sentiments contraires et étaient parvenu à mettre à mal mon moral et ma motivation. Blessé, fatigué, je m’écroulai sur le sol et me rattrapa de justesse. Je me relevai difficilement et me posa sur les fesses. Puis je sortis des bandes de tissus de ma sacoche et commença à panser les plaies de Law.

« Izaya… Si un jour les shimojins osent-nous montrer une once d’ingratitude… On a quasiment fait tout le boulot à leur place ! » Dit-il alors.

« Eux aussi ont payé le prix du sang, encore plus que nous. »

Ma voix était rauque et mon ton scindant. Je ne pouvais pas en vouloir à mon ami d’être égoïste après les épreuves que nous avions dû surmonter, mais c’était plus fort que moi. A ce moment-là, j’en voulais au monde entier. A toute l’espère humaine d’être aussi égoïste, brutale et sans pitié.

Une fois ses plaies pansées, je passai au mienne et commençai par mes jambes meurtries. Ma peau était dans un sal état, tantôt brulé, tantôt coupé et des lambeaux entiers s’étaient détachés. Le sang avait teint mes jambes en rouge et j’essayai dans un premier temps de les nettoyer avant de les panser. La douleur était atroce et je laissai s’échapper des grognements et de longue expiration à maintes reprises. Il me fallut presque une dizaine de minute avant de pouvoir passer à cette flèche qui s’était logée dans mon bras – et que j’avais complètement oubliée – et dont la plaie saignait elle aussi dangereusement. Je l’essuyai dans un premier temps puis y plaça une compresse que je scotchai tout en tirant la chair afin de refermer l’ouverture. Tous ces bandages ne tiendraient pas la journée, mais ils seraient suffisant pour que nous puissions avancer jusqu’à la salle du trône. Soigné et un peu reposé je me relevai et suivit Law et Yuji vers la salle du trône. Contrairement au reste du combat, je me trouvai cette fois-ci en arrière, trop fatigué pour pouvoir diriger qui que ce soit. Mon regard était vide et j’observai avec tristesse toute cette richesse qui tapissait les murs. Tant de tapis, de tableaux, de dorures, de lustres… Toute cette richesse alors que le peuple vivait dans la misère et souffrait de la famine et du froid. Il ne nous fallut pas très longtemps avant de tomber dans la salle pour laquelle nous avions tant combattu afin d’y arriver, la salle du trône. Mais comme l’on pouvait sans douter, la Daimyo ne s’y trouvait pas de même que la chef des rebelles, Oni Kinzoku. Sumasu venait tout juste de nous rejoindre, je n’avais même pas pris la peine de le saluer, trop harassé par tout ce qui venait de nous tomber dessus. Mes réserves de chakra étaient complètement vides et il me restait tout juste assez d’énergie pour une dernière technique.

Nous fûmes accueillis par deux hommes, auxquels vint s’ajouter une femme salement amoché. Les lumières s’allumèrent et firent disparaître les ténèbres qui occupait la pièce. Celui de gauche était vêtu d’une armure dorée et décorée, celui du centre avait une perruque et un vêtement de noble. Enfin, la femme qui venait de les rejoindre était également vêtu d’une armure ainsi que d’une pince de crabe au niveau de son bras droit. La peur vint m’extirper de ma torpeur et me rappelé à la réalité. Les adversaires qui se dressaient en face de nous étaient fort et une mort certaine nous attendait si je ne me réveillai pas. La femme crabe jeta le corps du général Hasaki à nos pieds et Law fit un pas en avant pour se mettre devant sa dépouille et la protéger. Le Seki était soit dans le coma, soit mort, mais nous n’avions pas le temps de nous en occuper. D’abord il fallait nous débarrasser de nos adversaires et survivre. Ensuite nous nous occuperions des blessés et des mourants.

Les mercenaires expliquèrent qu’ils ne restaient qu’eux et nous sommèrent de nous rendre, si ne voulions pas subir le même sort que notre camarade. Mais il était trop tard maintenant pour abandonner et Law tenta de les convaincre de se rendre en leur exposant la situation. La capitale était prise et l’armée rebelle avait défait celle des loyalistes. Les dernières poches de résistances auraient tôt fait de se rendre et il ne restait donc plus que ces trois hommes comme derniers remparts entre nous et notre objectif. A ma grande surprise, Law joua la carte de la flatterie en les désignant comme braves et en leur expliquant que même si nous tombions, le sort du pays était déjà scellé. Les mercenaires n’avaient en effet rien à gagner en restant ici jusqu’au bout et à mourir pour leur contracteur. Le combat qu’ils menaient était déjà perdu.

« Les personnes qui vous ont payé pour les défendre sont mortes ou sont parties. Les loyalistes ont perdu. Rien ne vous retient plus ici, mercenaires. Vous avez, comme mon camarade l’a dit, remarquable bien défendu la cité jusqu’à maintenant. Ce dernier combat en vaut-il vraiment la peine ? »

De ma voix rauque et tremblantes transparaissaient mon épuisement. Plutôt bon orateur, je n'avais ici plus la force de peser chacun de mes mots, et mes paroles venaient directement du cœur. L'envie de me battre n'y était plus et ajouter à cette journée déjà sanglantes d'autres sacrifices n'avait aucun sens. La guerre était terminée.

Spoiler:

Nous étions tous les trois à bout de forces, Law était semi-conscient derrière nous, Izaya vidé de son chakra et moi, pareil au final. Plus beaucoup d'énergie. Avoir fait fuir les derniers gardes après avoir tué leur chef avait calmé ma rage. Je faisais quelques pas en arrière afin de voir Izaya qui commençait à s'occuper des plaies de mon confrère. Je décidais de participer à ces premiers secours en extirpant de leurs emballages les compresses, pansements etc nécessaires. Law et Izaya discutaient, je ne participais pas à leur conversation. Je voulais juste me concentrer afin de profiter de ces quelques instants de calme pour me reposer au mieux.

Je pensais moi aussi mes plaies avant de m'appuyer contre l'uns de murs de la salle. Le regard vide cherchant un point sur lequel se poser. Le silence se faisait pesant et tous les trois étions chacun dans notre bulle.

Après cette petite pause, nous étions enfin prêts à continuer notre périple. Nous nous levions pour prendre la direction de la salle du trône. Je ne savais pas sur quoi j'espérais tomber là-bas, mais je me tenais prêt à toutes les possibilités. Juste avant de pénétrer dans cette salle, nous avions été rejoints par un Kumojin. Il était tout autant exténué que nous et se joignait à notre groupe sans plus de parole. Nous entrions ensuite dans cette salle du trône. Sombre et silencieuse, cela n'augurait rien de bon à mon sens. Mes craintes avaient été rapidement confirmées.

D'un seul coup, la lumière s'allumait afin de nous présenter un nouvel ennemi, rapidement rejoins par deux autres. La dernière attira particulièrement mon attention, son bras était une pince et elle tenait le corps de Général de Kumo, Seki Hasaki. Mort ? Personne ne le savait vraiment, Law s'avançait d'un pas afin de mettre son corps en opposition entre les loyalistes et le corps d'Hasaki qui avait été lancé dans notre direction.

Law et Izaya prenaient la parole, l'un après l'autre. Ils avaient raison, la ville était à nous. S'ils décidaient de combattre ici, la suite serait la même, Kumo vaincrait. Je ne faisais qu'hocher la tête pour confirmer leur dire. Il ne restait plus qu'à attendre leurs réactions.

Spoiler:

Tout était prêt. La conquête de Shimo pouvait enfin commencer. Des années que Kumo désiraient obtenir une quelconque alliance avec le pays du Givre et cette dernière allait finalement se concrétiser. Bien entendu, le manipulateur de la gravité aurait préféré une approche plus diplomatique comme lors des échanges avec Tetsu no Kuni, mais la situation était largement différente. La guerre civil ronge depuis bien des années le pays voisin de Kaminari. Il était grand temps d’arrêter ce calvère, d’une manière ou d’une autre.

Le but, avant tout, était de mettre assez de pression pour que l’actuel Daimyô abdique et que, de ce fait, Kinzoku Oni prenne sa place. La pression d’une grande armée comme celle de Kumo pouvait facilement faire douter les différentes milices de Shimo qui se faisait de plus en plus rare à cause de sa lutte contre la rébellion. Le terrain était prédisposé pour que Kumo et la rébellion unissent leur effort afin de renverser le gouvernement actuel. Tout avait été calculé méthodiquement par le Raïkage, mais un paramètre le faisait douter. La cheffe semblait prêt à couler son pays pour rester au pouvoir, ce qui amenait fatalement que Shimo et sa capitale devait être pris par la force brute. C’était un scénario que l’Ombre n’appréciait pas, mais il ne pouvait l’écarter.

Le jour J était arrivé et Kumo avait dépêché une grande armée afin d’être sûr de son coup. Le village des nuages se trouvait dans les mains de quelques élites afin d’éviter divers incidents en l’absence du Kage et d’une grande partie de ses shinobis. La garnison Kumojin avait installé un poste avancé non loin du bastion de la résistance afin d’établir un camp solide en lien avec les lieutenant d’Oni. Un plan d’une grande ampleur avait été établie prônant ainsi une attique multiple sur les différentes portes de la capitale afin d’y pénétrer rapidement et efficacement. L'assaut avait été rapidement lancé et l’Ombre était resté en retrait afin de coordonner l’attaque. Des shinobis rapides et efficace affecté en tant que messager revenaient souvent au camp afin de faire un rapport détaillé au chef des opérations. Rien n’était laissé au hasard et Manzo attendait patiemment, debout devant une carte de Shimo. Il déplaçait les différents pions en fonction des informations qu’on lui fournissait et adaptait sa stratégie en fonction.

Les premiers rapport semblait mitigés. Des groupes sortaient leur épingle du jeu, mais les données indiquaient que la défense était bien plus résistante que prévu. Le pays du givre avait encore quelques cartes impressionnantes à jouer, mais ce n’était qu’une question de temps avant que la ville tombe. Néanmoins, les rapport se multipliaient et la situation n’était pas forcément à l’avantage de la foudre. Un rapport précis déclencha une action du Raïkage. le général du Satoru serait tombé au combat et sa situation serait indécise. Dans un soupir, le nécromant comprit qu’il lui fallait agir et vite. Donnant seulement quelques consignes, le maître de la gravité s’évapora de son campement pour atterrir à Kumo, dans son laboratoire secret. Il fixa Monjara Shinji du regard qui était surpris de le voir ici et maintenant.

« Le temps ne joue pas en notre faveur, alors tu vas me suivres vite et ne rien dire. Nous allons nous rendre dans un endroit qui est potentiellement très dangereux et je veux que tu restes silencieux. Tu agis seulement si j’agis aussi »

Rapidement, Manzo attrapa le bras du Monjara qui se dépêcha de mettre son masque pour éviter d’être reconnu. Le Kadoria se concentra afin de localiser le sceau apposé sur le Général du Satoru afin de s’y téléporter rapidement.

D’un seul coup, les deux hommes arrivèrent dans une salle très grande et assez luxueuse. Un grand siège se trouvait au fond de cette dernière. Les deux protagonistes se trouvaient dans le palais du Daimyô et plus précisément, dans la salle du trône. Regardant autour de lui, le maître de la gravité vit beaucoup de choses. Trois protagonistes d’une grande puissance regardant le Kage avec surprise et énervement. Derrière lui, quatre Kumojins dont Izaya et Bakushô Law. Une rapide déduction amenait au fait que les trois protagonistes aux regards de braises représentaient les ennemis de Kumo. Le dernier coup d’oeil vers le bas releva un Hasaki au sol et ensanglanté. Serrant son poing, le Nanadaime tourna légèrement la tête pour évaluer l’état physique et le chakra restant des Kumojins qui étaient arrivés jusque là. Le bilan était mitigé et il savait que cela allait être compliqué si un combat éclatait ici même. Il espérait que ses homologues étaient arrivés à la même conclusion, mais le poids des mots d’un Raïkage est toujours plus lourd, surtout quand c’est un Kadoria.

« Shimojins, la guerre a assez duré. Votre pays et votre peuple sont déchirés depuis des années par cette confrontation interne. Votre Daimyô a préféré ruiner son pays pour rester au pouvoir plutôt que d’admettre et assumer ses torts et ainsi, libérer le peuple qu’elle prétend chérir de ces combats incessants. Aujourd’hui encore, la Seigneur du Givre semble absente. Je ne vois que des hommes et des femmes combattant pour ce qu’il leur semble juste. Alors je vous pose la question Shimojins. Pensez-vous que combattre pour quelqu’un si avide de pouvoir qu’il contemple son peuple se faire massacrer sans rien faire est juste ? Je vous conjure d’abandonner maintenant afin d’éviter d’autres pertes inutiles. Ce pays a bien assez souffert pour des dizaines de générations. Il est temps de faire table rase de tout ceci afin de construire un Shimo meilleur et uni. Ne désirez-vous pas ceci, Shimojins ? »

L’homme fort de Kumo termina sa tirade avec un coup d’oeil discret à Shinji pour lui indiquer de se tenir prêt. Il était maintenant temps de voir la réaction des shimojins.

Spoiler:

Shigemune soupira à l’arrivée presque providentielle du Raikage ; Kani semblait défaite… Seul Itsuo semblait dans tous ses états, sautillant à gauche et à droite en poussant des petits cris de victoire.

- Ouais ouais ouais ouais ouais ouais ouais ! Raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaikage-Samaaaaaaaaaaaaaaaa !
- Tu m’excuseras Itsuo, mais ma vie vaut plus qu’une cause perdue.
- Clic clac

Un par un, les Kumojins virent Shigemune disparaître, tandis que Kani usa d’une invocation inversée pour fuir le combat. Itsuo resta interdit quelques secondes.

- Mais…

Il soupira, sortant sa lourde épée de métal.

- MOI JE VEUX ME BAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAATTRE !

Son armure scintilla, et il pointa son armé sur les Kumojins. Grâcieusement, et étrangement, il se mit à tourner, et tourner, et tourner, et tourner, de sorte de n’être qu’un immense tourbillon qui se déplaça rapidement en direction de l’escouade Kumojine.

- KNYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!!!!!!!! MECREAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAANT !

Spoiler:

Alors j’étais harassé, épuisé par tant de combats. Après toutes les épreuves traversées, nous étions parvenus au point final. Face à trois adversaires à l’aspect terrible, nous étions à deux doigts de devoir à nouveau combattre à fond pour notre plus grand malheur. Car il faut bien le reconnaître combattre après tout notre fatigue accumulée ne serait pas de tout repos. Bien au contraire ! Quand bien même nous étions quatre. A priori, seul l’un des nôtres, un Genin d’ailleurs, semblait plutôt au point on va dire.

Je fus agréablement surpris lorsque je vis sortir de nulle part notre cher Kadoria. En vérité, il avait émergé du néant à partir d’un sceau à priori posé sur le Général Hasaki. Il faut avouer que l’apparition du Kage avait de quoi en boucher un trou à bien des gens. Moi personnellement j’étais sur le cul. Manzo n’était-il pas dans le coma ? Passé le moment à l’étudier de fond en comble pour être certain que c’était bien lui, je fis un pas en retrait et entrepris de m’asseoir sur une petite table en bois non loin. Si le Kage était là, plus de problèmes pour nous. J’avais eu l’occasion d’évaluer la puissance du Raïkage sur le terrain. Il était parvenu à éliminer Bakushô Yoh, l’ex chef de notre clan, en moins de deux secondes.

A notre suite, Manzo rappela l’organigramme aux shimojins. Mais il était certain que ces ouailles n’étaient pas prêts à rendre leurs armes ou même à discuter. Non, on avait plutôt affaire des combattants résolus prêts à vendre même leur âme au diable pour respecter leur engagement envers leur Daimyo déchu. C’était à peine s’ils étaient capables de réaliser que tout était perdu pour eux de toutes façons. Pourtant à la vue du Kadoria, deux d’entre eux s’enfuirent tandis que le dernier, celui qui semblait le plus en forme d’ailleurs, resta et même semblait s’enjailler de pouvoir combattre un adversaire de prestige.

*Pauvre fou*

Je savais qu’en moins de deux il allait se faire exploser. Tant pis pour lui. C’est à peine si je lui accordai un regard tandis qu’il faisait le zouave à vouloir tous nous attaquer soit disant. Non… Manzo est là je t’ai dit. Et en plus il n’est pas seul. Le Kage était accompagné d’un homme masqué que je ne connaissais pas. Je ne percevais aucun chakra provenant de ce dernier. Un expert en sensorialité donc ? Intéressant. Les ninjas senseurs de haut niveau font généralement de très bons combattants. L’on verra ce que celui-ci est capable de faire. Quoi qu’il en soit, moi je ne fais rien. J’ai foi en mon Raïkage.

Mais bien que terminée, nos adversaires ne semblaient pas prêts à abandonner de sitôt. Nos propositions n’eurent pas l’effet escompté et les trois mercenaires ne se prêtèrent même pas un regard pour évaluer leurs comparses, il ne faisait aucun doute qu’ils étaient prêts à en découdre. Soudainement, deux hommes firent leur apparition à côté du cadavre du général Hasaki. Je reconnus le Raikage, que j’avais rencontré il y a moins d’un mois de cela pour lui faire part de mon plan concernant le Kyomu. Un autre homme l’accompagnait donc mais celui-ci était masqué, probablement un membre du Misuto. Le Kadoria jaugea de notre état puis entreprit lui aussi un discours pour convaincre nos ennemis de cesser le combat. Les mots d’un homme de poids tels que le Raikage ont plus de valeurs que ceux d’un simple chef d’escouade ou d’un soldat, quoi qu’on en dise. Son discours fut sans une once de colère ou de rancune et allait directement à l’essentiel : les rebelles combattaient pour une cause juste et le pays avait déjà assez souffert pour ajouter au compte de mort trois autres cadavres. Ses paroles parvinrent même à me rassurer quant à ce que j’avais vu jusqu’alors sur le champ de bataille. Manzo était un dirigeant avisé et j’espérais que sous son règne, aucun mal inutile serait fait à mon peuple et à mon clan.

Celui qui était vêtu comme un noble laissa s’échapper un long soupir d’exaspération, tandis que sur le visage de la combattante pouvait se lire les signes de la défaite. Seul le troisième homme – celui qui semblait être le meilleur combattant – vêtu d’une armure dorée semblait excitée par la situation. Ce genre de personnes ne survivait jamais bien longtemps. Un bon guerrier ne sait pas seulement se battre, il sait également quand il faut combattre et quand il faut déposer les armes. Le noble disparut devant nos yeux tandis que la femme fit une invocation inverse pour s’échapper. Seul, le guerrier à l’armure d’or cria sa rage de combattre et dégaina sa lourde épée. La pointant sur nous, il la fit virevolter, créant un tourbillon et nous chargea de toute sa puissance. Complètement épuisé et à court de chakra je devais m’en remettre à notre chef. Je n’étais pas forcément à l’aise dans cette situation, où je n’étais qu’un poids mort pour le groupe et mon chef mais je savais pertinemment que dans mon état je ne serai rien de plus qu’une gêne pour lui. Inspirant profondément, je poussai un long soupir et observa passivement la scène. Shimo était conquise.

La conquête de Shimo no Kuni. Pour certain, cela représentait seulement un pays de plus à étendre sur le tableau de chasse de Kumo. Pour d’autre, cela représentait bien plus. Une victoire redonnant de l’espoir dans un Kumo léthargique, concentré sur une guerre inconcevable. Une rude bataille depuis des années qui finit enfin par aboutir. Néanmoins, ce n’était pas le plus important. Non. Ce qui importait, c’était la fin de cette guerre civile qui n’avait pas lieu d’être. Des centaines de civils et de shinobis souffrant pour des raisons grotesque. Voilà ce que représentait réellement ce mouvement. La liberté. Enfin, le peuple du pays du givre allait trouver un semblant de quiétude afin de se concentrer sur eux et redorer le blason du prestigieux territoire des Kinzoku. Le Kadoria ne pouvait s’empêcher d’avoir une pensée envers Izaya qui a connu ce déchirement lorsqu’il était plus jeune. Lui qui défend hardemment la justice, ce jour devait être signe que son combat n’est pas vein. Même si l’injustice règne encore sur ce monde, le processus était en marche.

Les paroles du nécromant étaient sincères. Shimo avait essuyé trop de pertes inutilement et il ne voulait pas que plus de sang coule aujourd’hui. Il comptait sur la rationalité et la logique des trois protagonistes en face pour comprendre que la situation n’était absolument pas à leur avantages et que se lancer dans un combat de la sorte revenait tout bonnement à se suicider. Néanmoins, ces hommes et femmes étaient inconnue pour le Nanadaime et il ne pouvait pas partir du principe que tout le monde résonnait comme lui. Concentrant doucement son chakra, l’homme fort de Kumo se préparait à n’importe quelles éventualités, surtout les pires. La situation pouvait vite déraper et un calme légendaire était nécessaire. Cependant, la vue de son général à terre, en sang, n’aidait pas le brun à se détendre. Gardant le poing serré, il observait attentivement la pièce et ses alentours, guettant le moindre détail le poussant à combattre.

Un braillement le sortit de sa concentration. L’homme en armure devenait presque fou à l’idée de voir le Raïkage débarqué ici et surtout, maintenant. Très vite, la discorde s’installa et deux des protagonistes prirent la bonne décision en fuyant ce potentiel affrontement perdu d’avance. Seul celui qui venait de brailler resta, l’air un peu déçu et surpris. Finalement, il cria de nouveau avant de pointer son arme vers les Kumojins et d’amorcer un mouvement rotatif dans le but de les lacérer. Un simple rictus s’afficha sur le visage du Raïkage. Activant très rapidement un sceau sur son dos, l’homme en armure se retrouva cloué au sol en un instant. Le brailleur ne pouvait plus bouger un seul de ses membre et l’Ombre s’approcha lentement de lui pour se mettre à son niveau.

« Je t’ai dis que je voulais éviter les pertes inutiles. »

Se relevant légèrement, il se tourna vers le quator.

« Je vous confie le Général. Emmenez le se faire soigner et par la même occasion, reposez-vous. Vous l’avez méritez. Je pars à la recherche de Kinzoku Oni afin de régler les derniers détails. Vous pouvez être fier de vous Kumojins, vous venez de libérer Shimo ! »

Confiant l’homme en armure au Monjara pour qu'il le surveille, Manzo s'éclipsa afin de quérir la cheffe du clan Kinzoku.

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