J'avais entendu parler d'un homme s'occupant de pangolins géants non loin de Suna. J'avais même cru entendre dire qu'il était capable de leur parler et de les invoquer, tout comme moi avec mes moustiques. Il n'en fallait pas plus pour attirer mon attention. Je profitais du peu de calme avant la tempête pour me rendre chez cet homme. Je n'avais pas prévu beaucoup d'affaire, je comptais sur l'hospitalité du vieil homme pour me loger durant les dures nuits du désert. Sans plus de préparations que cela, j'ordonnais à mes hommes de tenir la baraque, Kibo, Ruri, Amano et Lenka en première ligne. Je leurs faisaient entièrement confiance et seule Ruri connaissait la raison de mon départ.

En effet, je ne souhaitais pas ébruiter rapidement ce petit changement de stratégie, je préfèrais garder cela pour moi actuellement. Seules quelques personnes le sauront et Ruri en faisait partie.

Je n'avais pas beaucoup de temps, il fallait être rapide et surtout ne pas perdre de temps, car l'Etat d'Urgence avait été sonné et une absence comme la mienne durant trop longtemps ne passerais pas forcément comme il se doit. Malgré le fait que cela soit pour m'améliorer au combat et surtout devenir encore plus puissant. Il me fallait absolument ce pacte.

Je m'en allais donc, laissant Suna derrière moi pour au maximum deux jours. Pas plus. Je marchais à peine deux heures avant de trouver l'habitation de ce vieil homme. Deux heures de marche, les senseurs du village n'auront aucun problèmes à savoir où je suis et mes hommes peuvent me contacter à tout moment. Je serai là tout de suite s'il le fallait.

J'approchais de l'habitation du vieillard calmement et d'un pas léger, comme si je ne voulais pas réveiller les pensionnaires de cette petite ferme. J'avançais doucement lorsque je fus surpris par une voix qui m'interpellait à quelques mètres de moi sur ma droite.

« Eh vous ! Qu'est-ce que vous faites ? »

Les 'ont-dit' avaient donc raison ! Nous nous trouvions bien dans une ferme et les pangolins étaient bien des invocations, j'allais donc pouvoir essayer d'en faire mes compagnons en toute 'tranquilité'.

« Euh... bonjour ! Je cherche le propriétaire de cette ferme. Je me nomme Ketsueki Kazushi. »

Le pangolin me regardait d'un air interrogateur, l'homme habitant ici ne devait pas avoir de la visite régulièrement et cela devait donc être étonnant. Il me toisait de ses petits yeux noirs pendant environ trente secondes avant de faire un petit bruit et de s'en aller en direction de l'habitation qui ressemblait à s'y méprendre à un igloo, façon désert.

J'attendais encore quelques minutes avant de revoir mon ami le pangolin débarquer et de me demander de le suivre. J'admirais ses animaux, ils étaient grands -je pensais même que s'ils se mettaient sur leurs pattes arrières, ils seraient plus grands que certains humains- et semblaient être d'excellent défenseur. Ils allaient m'être très utile.

« Entrez. »

Par contre, la politesse n'était pas leurs forts, mais je ne lui en voulais absolument pas, j'étais déjà content d'être accepté dans la demeure du vieillard. Je remerciais l'animal avant de me baisser afin de passer la porte d'entrée de cette habitation pittoresque. Je cherchais du regard l'homme qui m'invitait si généreusement dans sa maison sans l'y trouver. Je me retournais ensuite pour enfin trouver un homme, très âgé et penché sur son bureau, une pipe à la bouche et fumant comme un pompier.

Je me raclais la gorge avant de prendre parole.

« Bonjour, Monsieur ! Je me nomme Kazushi, enchanté de faire votre connaissance. »

Disais-je tout en m'approchant de l'homme et en lui tendant une ma main afin de nous saluer. Il se retournait et tout en me regardant du haut en bas, me serra la main avec vigueur et puissance.

« Enchanté jeune homme. Qu'est-ce qui t'amène chez un vieillard comme moi ? »

Infos:

Le vieil homme me demandait ce qui pouvait bien m'amener chez lui, je n'allais pas dire de bêtises et être franc avec lui, mentir ne servirait à rien. Je réfléchissais quelques instants avant d'enfin répondre.

« J'ai entendu parler de votre capacité avec les pangolins et celle-ci m'intéresse énormément. Je suis moi-même capable d'invoquer un animal et j'aimerais améliorer mes capacités dans ce domaine. »

Lançais-je à l'homme tout en invoquant l'un de mes moustiques. Ka sortait avant de me saluer et de faire rapidement le tour de l'habitation. Le vieil homme le regardait quelque peu interloqué avant d'à nouveau se concentrer sur moi.

« Ceci est très intéressant. Et pourquoi devrais-je te partager mon savoir ? Qu'ai-je à y gagner ? »

Cette question, je m'y attendais et je m'y étais préparé. J'avais beaucoup à lui offrir et en même temps pleins de choses tellement insignifiantes pour un tel homme. Je me raclais la gorge avant de lui répondre.

« Vous connaissez certainement Sunagakuro no Satô. J'ai quelque pouvoir là-bas et je pourrais vous assurer... je ne sais pas, une quelconques protection, une subvention pour vos compagnons ? Vous pouvez aussi très bien me demander ce que vous voulez. »

Je marquais une petite pause avant de reprendre.

« Je peux aussi vous aider ici et maintenant, j'ai quelques jours devant moi. »

J'attendais sa réponse, non sans impatience.

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C'est ainsi que je me retrouvais le lendemain à labourer des champs pour le vieil homme. Je ne sais pas quel était son secret pour faire pousser des herbes ici, mais il y arrivait. J'étais en quelques sortes devenu garçon de ferme l'espace de deux de ou trois demi-journée. Qui l'aurait cru, Ketsueki Kazushi, Chef du Kakumeigun, aider un vieillard afin d'obtenir une gratification de sa part. Mais bon, j'étais prêt à tout pour obtenir ce deuxième pacte le plus rapidement possible.

Je raclais le sol, encore et encore, j'allais au puits, je nourrissais et m'occupais des pangolins. Je faisais le travail que ce vieillard faisait lui-même tous les jours et ce, malgré son âge. Je ne pouvais que respecter ses agissements. Peu d'hommes étaient capables de réaliser ce qu'il réalisait, seul, sans aide. Ses seuls contact sociaux se passaient avec ses amis pangolins. C'était une vie d'ermite, mais je ne devais pas trop m'en faire, cet homme le vivait très bien.

Je prenais les repas avec lui, dans sa petite hutte, de très bons mets préparés par ses soins. Des ragoûts de légumes qu'il faisait lui-même pousser. Il n'y avait pas de viandes, il était pour lui difficile d'en obtenir. Je vivais son mode de vie l'espace de quelques jours et cela me faisait particulièrement du bien. Sortir un peu du train-train quotidien du Kakumeigun et de Suna allait être bénéfique pour la suite de mon travail au sein du village. Et je pensais m'être fait un ami, je reviendrais le voir dès que l'occasion se profilerait lui apportant quelques bien du village.

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Le travail avait été effectué et il ne restait plus qu'à espérer obtenir ce dont j'étais venu chercher. Je terminais de donner à boire aux animaux avant de rejoindre le vieil homme dans sa maison. Il m'attendait, un parchemin enroulé sur la table où nous mangions d'habitude.

« Je pense que tu as très bien travaillé et que tu mérites cette récompense, Kazushi. Viens donc et approche toi. Tu sais déjà comment cela se passe non ? »

J'acquiesçais avant de m'approcher de lui, il déroulait le papier et je me mordais le pousse afin d'apposer mon empreinte ainsi que mon nom sur le pacte. Ca y est. J'étais enfin lié à ces magnifiques animaux qu'étaient les pangolins. Je me mettais à genou afin de remercier.

« Merci Kyoru, je ne te remercierais jamais assez pour ta gratitude. »

Je suis ensuite resté encore quelques heures avec lui, à m'entraîner rapidement à invoquer mes nouveaux amis ainsi qu'à lui donner rendez-vous pour la prochaine fois. Ce n'était pas sans regrets que je quittais cet homme qui était devenu mon ami. Après environ une dizaine de mètre, je me retournais afin de lui lancer un dernier signe d'au revoir avant de continuer ma route triste en direction de Suna.

Je savais déjà qu'est-ce qui m'attendait à Suna et j'étais prêt à y faire face. Il ne manquerait plus qu'un entraînement et tout serait parfait.