Sayo

Lentement, j'ouvrais mes paupières pour admirer la lumière éblouissante qui venait aveugler mes pauvres petits yeux en pleures. Cette simple phrase contradictoire démontrait à quel point mon esprit était embrumé ou à quel point j'étais doté d'une grande stupidité inavouée. Comment pouvais-je observer à travers mes yeux quelque chose qui m'empêchait d'utiliser ma vue ? C'était en détournant légèrement ma tête sur le côté que je parvins à voir le monde qui m'entourait, composé de paysages étranges, de plantes aux couleurs éclatantes, de champignons qui paraissaient tout sauf comestibles, bien que je bavais déjà à l'idée d'en goûter un morceau. Cependant, je n'arrivais pas à me relever, je sentais un poids énorme qui pesait sur mon corps. C'était la chaleur accablante de l'atmosphère qui me maintenait au sol ou simplement ma fatigue qui me murmurait à l'oreille de jouer le mort encore quelques instants pour savourer ce paisible repos. J'étais dans une position confortable, couché sous quelques mètres de profondeur de terre qui m'entourait, comme si je venais de tomber du ciel jusqu'à former un léger cratère. Mon imagination est débordante direz-vous, comment pourrais-je tomber du ciel si je n'avais jamais pu voler plus haut qu'un sapin, mais laissez-moi vous raconter un peu de mon histoire et ma rencontre avec des êtres fantastiques et mystiques comme vous n'en verrez jamais dans vos cauchemars. Il fallait l'avouer, ce n'était pas un rêve fort agréable qui allait suivre, vous le devinez sans doute, mais les insectes, chenilles ou vers de terre n'étaient pas mes mets favoris..

" WHAAAAAAAAAAAA ! À l'aide ! Des crapauds géants qui parlent, me courent après et veulent me bouffer ! À l'aide ! "

Me redressant tel un diable en boîte, je sursautai avec une grande frayeur qui vint longer le long de ma colonne vertébrale. Je me mis à courir droit devant moi, sans me soucier de ce qui m'entourait, j'étais concentré sur ma course. Cependant, je finis par m'arrêter après plusieurs mètres de parcours pour me retourner, afin de remarquer que personne ne me courrait derrière. Je ne voyais aucun crapaud bleu ou vert, aucune créature parlante, ce n'était finalement qu'un mauvais coup de mon esprit. Il s'agissait donc bien d'un rêve toute cette histoire où je fréquentais la compagnie de ces animaux étranges. Je me mis alors à soupirer comme soulagé, tout cela n'était donc pas réel, je n'avais jamais mangé d'insectes et je n'allais jamais en manger de ma vie. Seulement, j'ignorais encore que mon rêve était en réalité un rêve prémonitoire, donc bientôt une réalité.. Je me mis simplement à observer mes alentours, il faisait beau et chaud, tout semblait différent de ce que j'avais l'habitude de voir. Il me fallut plusieurs longues minutes avant de me rendre compte que je n'étais pas chez moi pour pousser un grand cri :

" WHAAAAAAAAAAAA ! Où SUIS-JE ?! "

Un air légèrement paniqué se dessina sur mon visage et je commençais à analyser mon entourage en détail tout en cherchant dans mes souvenirs les raisons de ma présence en ces lieux. Qu'avais-je fait avant de dormir ? J'étais certain de n'avoir pas touché une seule goutte d'alcool, alors ce n'était l'ivresse qui m'avait fait voyager jusqu'à un autre monde. Que faisais-je avant de dormir ? Mes derniers souvenirs remontaient à un vol de parchemins magiques, voler était mon métier à moi jeune garçon orphelin. J’avais pour habitude de m’en prendre aux commerçants riches et bourrés de fric. Seulement cette fois-ci, c’était la première fois que je me confrontais à un shinobi, ces personnes qui utilisent d'étranges techniques. Ce dernier avait invoqué une créature incroyable depuis son parchemin. J’avais pensé à lui voler ce rouleau afin de l'imiter et invoquer ma propre équipe de pokemons génialissimes afin de m’aider dans mes tâches de vols chez les bijoutiers. Ainsi, lorsque j’obtins le fameux parchemin, j’exécutai les mêmes signes étranges avec mes mains avant de taper au sol pour brusquement disparaître dans un nuage de fumée, sans même que je ne puisse comprendre ce qui m'arrivait. À présent, je me trouvais dans un monde étrange où tout semblait rose, ou presque. Je voyais une végétation immense et plus grande que moi, un ruisseau marron et huileux, je voyais d'étranges antennes qui ressemblaient à des habitations, je voyais.. d'étranges créatures qui venaient, tout comme dans mon rêve que je venais de faire..

" WHAAAAAAAAAAAA ! "

Je rebondis sur mes deux jambes et je m'empressai d'aller me cacher quelque part, afin d'observer ces personnes qui approchaient à grands pas de ma position actuelle. C'était un réflexe naturel de mon corps que de se cacher à la moindre approche, j'étais un fier voleur après tout, je devais me faire discret pour ma profession. Ma silhouette plutôt fine m'était d'un grand avantage dans ces situations-là, je pouvais me tenir derrière une simple feuille. Quand il s'approchera, j'utiliserai celle-ci comme un écran afin de mettre un rideau entre nous pour maintenir mon anonymat, bien que mes jambes qui dépassaient trahissaient clairement ma présence ainsi que le reflet du soleil qui faisait un jeu d'ombre avec ma silhouette.. Non, je ne jouais pas, je me cachais pour de vrai ! Avant de me risquer à dépasser un peu ma tête pour voir la chose qui s'approchait..

Il existait en ce vaste monde, des régions reculés où peu d'humains avaient encore eu le privilège de mettre les pieds.
La grande région de Bomyoku faisait partie de ces régions peu visitées par l'homme et qui abritait des trésors défiant toutes les normes de ce monde.
Au creux de larges montagnes, l'écosystème semblait avoir évolué différemment et complètement à l'abri des temps contemporains.
La végétation était luxuriante et complètement exclusive à cette partie reculée du monde. Cette même végétation était également immensément plus grande que celle que les humains avaient pu côtoyer pendant des siècles.

Mais ce qui était encore plus étonnant avec la région de Bomyoku, c'était sa faune.
En effet, la zone était principalement habitée par des crapauds. Mais des crapauds pas comme les autres. Des crapauds ninjas tous droits sorti d'un pokédex Pokemon établit sur plusieurs génération.
Ces crapauds plus petits et moins imposant que leurs cousins imaginaires du Mont Myoboku avaient élu domicile en cette terre sainte de nombreuses années avant l'apparition des premières guerres opposants les clans shinobis.
Et comme il était facile de le comprendre, les crapauds de Bomyoku avait naturellement vécu loin de ces conflits et des shinobis en général. Du moins jusqu'à ce que l'art des Kuchyose soit inventé et que les shinobis trouvent un moyen de faire sortir différentes espèces d'animaux shinobis de leur habitat naturel afin qu'ils s'affrontent sur un champ de bataille.

Par chance, les crapauds étant pour beaucoup des animaux insignifiants, ces derniers furent assez tranquilles des années durant.
Jusqu'au jour où tout bascula.
Maître Sakafuku était considéré par les siens comme étant le grand sage de la tribu. Il était loin d'être le plus fort et le plus imposant, mais Sakafuku possédait quelques choses que la plupart des crapauds n'avaient pas. La connaissance. Et cette connaissance allait changer à jamais la vie de ses congénères.

Un beau jour, Sakafuku se promenait sur l'un des très nombreux sentier que pouvait compter la région de Bomyoku lorsqu'il fut alerté par une détonation assez claire dans le monde shinobi. L'apparition dans un nuage de fumée.
Étant un fait extrêmement, le sage s'aventura en direction du point d'apparition et fut stupéfait de sa découverte.
Un humain était parvenu à trouver le chemin de Bomyoku, un exploit encore jamais réalisé jusque-là et qui était encore plus étonnant lorsque la personne y étant parvenu avait l'air aussi jeune.
Le petit garçon semblait complètement abasourdi par le spectacle qui s'était offert à ses jeunes yeux.
Très discrètement, Sakafuku s'était faufilé très proche du jeune garçon curieux d'apprendre où il se trouvait.

Mais le jeune garçon fut alors pris d'une panique incroyable et courue jusque dans les buissons avoisinant le sentier.
Amusé, le Grand Sage Sakafuku comprit que ce qui avait effrayé le jeune garçon était nul autre que trois de ses congénères.
Le crapaud s'essaya donc à une nouvelle approche. Il se faufila dans les buissons d'un pas léger et vint taper par deux fois et très doucement l'épaule du jeune garçon.

- Tu te trouves dans la région de Bomyoku, jeune étranger dit-il simplement.

Oui, un crapaud était bel et bien en train de parler au jeune garçon. Et c'était parfaitement normal.

Infos Kuchyose:

Sayo

Je ne vis rien face à moi, mais je sentis une légère pression se frotter deux fois à mon épaule, comme si une quelconque créature se trouvait derrière moi et que celle-ci mesurait à peu près ma taille. Je pouvais sentir sa présence, elle me fixait du regard, j'en étais certain. Après un très vif coup d'œil, je devinais également qu'elle avait la peau de couleur bleue, une couleur tout sauf naturelle pour un être humain. Lors de son touché, je sentis également une main plutôt grande avec des semblables de ventouses au bout de chaque doigt. Il ne fallait pas une grande inventivité pour faire un lien entre celui qui se trouvait tout juste derrière moi et la créature que j'avais rencontrée dans mon rêve. Naturellement, je commençais à croire que je n'étais toujours pas réveillé et que je continuais de dormir au sol dans la même position.. Ou peut-être étais-je éveillé dans mon rêve et que tout cela était une réalité fictive ? J'ignorais quelle était la bonne réponse, mais par ma grande débilité ou simplement à cause de la peur qui me hantait, je préférais faire semblant comme si personne ne se trouvait derrière moi. Ce n'était que mon imagination qui prenait du plaisir à me jouer des tours alors que mes jambes commençaient à trembloter comme des feuilles. Mon corps savait pertinemment la vérité tandis que mon esprit se remplissait de mensonges et d'illusions. Il suffisait que je ferme les yeux, ainsi, je ne me verrai plus et personne ne me verra. Quelle sage idée inspirée de l’une de mes parties de cache-cache contre les commerçants ! Je plaçai alors mes deux mains sur mes yeux tout en répétant inlassablement :

" Personne n'est là. Personne ne me voit. Je suis invisible. Tout noir. Personne ne me voit.. "

Cependant, mon corps ne trahissait jamais la vérité, il avait fallu que la créature étrange derrière moi se mette à parler comme pour me rappeler sa présence. Ce que j’aurais aimé être sourd quelques fois pour éviter d’entendre ce que je n’avais pas besoin savoir. Ce que j’aurais aimé être aveugle quelques fois pour ne pas voir des choses bizarres apparaître dans mon champ de vision. Bien que si j’étais à la fois sourd et aveugle, je ne serai plus qu’un pauvre handicapé destiné à mourir sans pouvoir voler les petits bijoutiers, sans pouvoir gagner mon pain de tous les jours. Néanmoins, pour la situation actuelle, j’aurais bien aimé n’être qu’un pauvre petit enfant handicapé, car à présent, je ne pouvais plus l'ignorer maintenait qu'il parlait.. Il parlait le même langage que les humains, il parlait avec un air tout à fait naturel, il parlait alors qu'il était un crapaud ! Lorsque je m'en rendis compte, je sursautai d'un bond en arrière ou plutôt en avant, puis je courus en direction de prochaine feuille derrière laquelle me cacher par un instinct de survie.

" Mais tu parles ! G-Genre tu parles ! "

Puis, après quelques instants, je sortis de nouveau ma tête pour admirer la créature étonnamment gigantesque, alors que j'avais pourtant l'habitude de voir les crapauds grands de quelques centimètres. Après une mûre réflexion, ce n'était peut-être pas le premier animal que je voyais marcher sur deux pattes. Je repensais au shinobi qui avait fait apparaître un singe depuis son rouleau, mais je ne me souvenais plus si ce dernier parlait bel et bien ou s'il ne poussait que des cris de guerre, mais il avait l’air docile contrairement au crapaud qui me paraissait moins amicale et beaucoup plus étrange. Sans m'en rendre compte, mon interlocuteur venait de répondre à ma question. J'étais dans la région de Bomyoku, cela voulait dire que j'étais devenu somnambule durant mon sommeil et que j'avais traversé de lointaines contrées jusqu'à arriver dans un monde totalement différent de là où j’habitais. Si j'avais su que mon somnambulisme pouvait prendre de telles proportions, j'aurais pris le soin de m'attacher à un poteau avant de m'endormir. Cependant, en y réfléchissant un peu plus sérieusement, je n'avais pas le souvenir de m'être endormi, mais seulement le souvenir de m'être réveillé. Néanmoins, était-il possible de se réveiller sans s'être endormi avant ? À moins que je ne m'étais évanoui en même temps que le nuage de fumé ? Était-ce un piège, comme une sorte de somnifère pour me jeter dans ce monde inhabituel ? Alors que je réfléchissais à grande vitesse dans ma petite cervelle, la créature en face de moi continuait de me fixer avec son air toujours impassible. L’observant de plus près, il n'avait pas l'air méchant, je pouvais bien le saluer par simple politesse. Je me décalai de ma feuille et je répondis :

" Yo. La région Bom-machin truc ? Je vois. Comment je suis arrivé ici ? … Monsieur Crapaud-san ? Non. Je ne cherche pas à vous vexer. Non. Non. Je ne cherche pas à vous insulter de crapaud ! Mais vous avez un air d’un.. crapaud. "

Je jouais de mes talents de comédien que j'avais acquis durant ma courte vie de petit voleur des rues. Mentir devant les clients alors que ma main se faufilait au niveau de leur poche pour piquer quelques petites pièces, c'était devenu instinctif et naturel pour mon corps habitué au vol. Cependant, alors que je caressais la cuisse de la grenouille sans même que je ne m'en rende compte, je sentis la substance visqueuse, douce, légère, et un frisson vint faire tressaillir tout mon corps. Je sursautai vivement en arrière avant d’aller me cacher une nouvelle fois derrière une feuille.

" Craaaapaud !!! T-T'es qui, toi ?! T'es quoi ? Qu'est-ce que tu veux ? Comment suis-je arrivé ici ? Ce n'est pas chez moi. " Disais-je les sourcils froncés à me méfier de la créature.

Je devais rester sur mes gardes, encore plus lorsque mon interlocuteur était un crapaud bleu, encore rouge cela aurait été moins dérangeant comme la couleur était plus jolie. Quoique, peu importe sa couleur, tant qu’il parlait, il était étrange.

Le moins que l'on pouvait dire, c'était que ce jeune garçon était un animal bien agité. Il semblait incapable de tenir en place bien que son courage laissait parfois à désirer. Il n'avait même pas réagit lorsque Sakafuku avait tapoté son épaule. Non, il s'était contenté de fuir pour se cacher derrière la prochaine feuille qui croisa sa course.
En revanche, il fut étonnamment surpris lorsque l'Ermite des Crapauds lui adressa la parole afin d'informer le petit garçon aux cheveux gris qu'il se trouvait dans le sanctuaire des crapauds, la région de Bokyoku.

- Bien évidemment que je parle ? Il nous faut bien communiquer. Tu n'as jamais croisé d'animaux parlant auparavant ? demanda Sakafuku au petit garçon.

Le crapaud était perplexe, la connaissance des humains à l'égard des animaux shinobis était elle si pauvre que cela ? Ou bien le gamin avait simplement été un buse à l'école et avait oublié d'apprendre ses leçons ?
Quoi qu'il en soit, et d'une manière assez évidente. Le Sage des crapauds pouvait affirmer qu'il était le premier crapaud de combat que le jeune garçon voyait.
Le jeune humain avait décidément un air amusant qui plaisait beaucoup à Sakafuku. Mais il avait également l'air un peu bête, cet idiot était incapable de répéter le nom d'une simple région vingt secondes après qu'on lui aie appris.

- Bomyoku répondit Sakafuku à l'erreur du jeune garçon. Je ne peux l'affirmer, jeune garçon, mais je pense que tu es arrivé ici grâce à une forme d'invocation inversé. As-tu effectué une série de mudra au-dessus d'une rouleur de parchemin ? demanda le sage.

Si c'était le cas, alors le petit Soyo avait bel et bien invoqué son corps dans la région de Bomyoku après avoir trouvé le parchemin lui permettant de sceller le pacte entre un shinobi et les crapauds de Bomyoku.
Pour le reste, la Maître des crapauds ne pu s'empêcher d'éclater de rire face à la maladresse du garçon.
Oui, Sakafuku était bel et bien un crapaud. Mais pas n'importe lequel. Il était le Maître des crapauds de combat de Bomyoku !

- En effet, je suis un crapaud. Mais pas n'importe lequel, je suis un crapaud de combat, ou un crapaud ninja si tu préfères.

À l'instant même où il termina sa phrase. Sakafuku ressentit une étrange sensation caresser sa cuisse. Baissant le regard, il remarqua qu'il s'agissait du jeune garçon qui était en train de lui tripoter la cuisse pour des raisons que le Sage des Crapauds ignorait.

- Qu...Qu'est-ce que tu fiches grommela-t-il ?

Dans un sursaut, le jeune gamin était une nouvelle fois partit se cacher un peu plus loin, cette fois-ci, ce serait la dernière.
Sakafuku était un crapaud docile et amical, mais en tant que vieux sage, il avait parfois horreur de se répéter indéfiniment, chose que le jeune garçon l'obligeait à faire depuis plusieurs minutes.
S'armant d'un bâton de bois, le crapaud utilisa ses puissantes jambes pour bondir et frapper un violent coup de bâton sur le crâne du gamin.

- BAKAAA ! Je te l'ai déjà dit ! Je suis un crapaud de combat de la région de Mobyoku ! Ici, tout le monde m'appelle Maître Sakafuku ! Et tu es ici chez jeune bambin alors tâche de ne plus me faire répéter (coup de bâton) et de faire preuve d'un peu plus de respect même si je suis un crapaud (coup de bâton) !

U[/size][/b]n instant seulement après la crise de folie du vieux crapaud, plusieurs voix se firent entendre dans le dos du jeune homme.
Trois nouveaux crapauds venaient de faire leurs apparitions. Le premier était tout petit et bleu et avait plus la forme d'un têtard que d'un crapaud. Le deuxième était bien plus robuste et possédait deux énormes poings qui demandaient qu'une chose, frapper encore et encore. Enfin, le troisième et dernier nouvel invité était un géant, son corps était fait de deux nuances de bleu et semblait particulièrement résistant et le fond de ses yeux était d'un rouge écarlate.

Si le premier était particulièrement discret, les deux autres ne partageaient pas vraiment ce trait de caractère.

- Maître Sakafuku ! s'écria le second d'une voix énergétique. Que faites-vous par ici ?
- Oh Oh Oh ! C'est vous, Nyoromo, Nyorobon et Gamageroge ! J'enseigne les bases de l'éducation à ce jeune humain dit-il en pointant du bâton le jeune garçon se trouvant non loin du plus grand des trois crapauds.
- Un humaiiiiiin s'écria le têtard !!

Gamageroge eut quant à lui aucune difficulté à attraper le jeune garçon.

- Il est léger.
- Est-ce que ça se mange patron ? demanda le deuxième des trois crapauds.

Infos Kuchyose:

Sayo

" AÏE ! D'accord.. AÏE ! Maître Sukafuka, euh.. AÏE ! Sakafuku.. "

Je les avais bien senti passer ces trois coups de bâton qui atteignirent ma pauvre petite tête à présent bien sonnée. Il fallait croire que malgré sa nature de crapaud et l'âge qu'il paraissait avoir avec tous ces nuages qui remplaçaient sa barbe, il avait encore beaucoup de force. Le petit vieux frappait encore plus fort que les commerçants que j'avais pu croiser jusqu'à présent. N'allez pas croire que j’avais l’habitude de me faire taper dessus, mais ce n'était plus la première fois depuis le début de ma carrière de voleur. Quand je me faisais attraper malgré moi, j'en subissais les terribles conséquences. Je savais depuis lors, que face aux personnes âgées qui étaient en colères, il valait mieux s'excuser le temps que leur crise de folie ne s'évapore d'elle-même, au risque s'aggraver les sentences. Ainsi, quelques instants plus tard, le crapaud bleu retrouva son calme, pendant que je frottais avec douceur ma tignasse. J'observais en même temps mon interlocuteur toujours avec les sourcils froncés qui me donnaient un air grognon, bien qu'il s'agissait un peu de mon expression naturelle. Tandis qu'en face de moi, il apparut trois nouveaux crapauds bleus qui semblaient être ses disciples, tous aussi bizarres et étranges les uns comme les autres. Par ailleurs, pourquoi je n'avais pas encore croisé de crapaud rouge ? Il s'agissait de ma première question, mais elle était loin d'être la plus importante. Suite à ses coups de bâton, je devais avouer qu’il avait rendu mes idées plus claires à présent dans mon esprit. Au-delà du fait qu'il sache parler comme un être humain, au delà du fait qu'il sache marcher comme une personne normale, au delà du fait qu'il sache combattre comme un shinobi..

" HEIN ! Vous savez combattre ?! Comme le singe qu'avait invoqué l’autre shinobi ? Un crapaud sait combattre ?! " M'exclamais-je une nouvelle fois accompagnée d'un sursaut.

Je n'avais jamais été dans une Académie, ces dernières n'existaient pas encore à cette époque. Je n'étais pas issu d'une noble famille guerrière, je n'avais aucune connaissance dans le domaine de l’art ninja. C'était d'ailleurs pour cette raison que je n'étais qu'un simple petit voleur des rues, qui ne se frottait qu'aux faibles commerçants et bijoutiers. Cependant, dire que je ne savais pas me battre serait un mensonge. Un voyageur que j'avais rencontré autrefois et qui était mon maître, m'avait enseigné l'art du corps-à-corps à son paroxysme, jusqu'à ouvrir des portes afin de débloquer des forces enfouies dans mon corps. Il s'agissait de ma seule maîtrise au combat, je n'avais aucune autre connaissance pour l'heure. Je n'avais rencontré qu'une seule invocation, il s'agissait d'un singe qui obéissait au doigt et à l'œil de son maître, je ne l'avais point entendu parler. Néanmoins, selon les paroles du vieux crapaud grincheux, il était naturel pour les animaux de parler afin de communiquer. Je devais alors me montrer poli envers la nature, au risque de me faire taper dessus une nouvelle fois. En rentrant, j'irais m'excuser auprès de la petite souris que j'avais voulu la manger lors d'une crise de famine, peut-être était-elle aussi une invocation ? Ou peut-être commençais-je à délirer en côtoyant un crapaud ? Il ne faisait nul doute que ce rêve devenait de plus en plus étrange. Il avait également parlé d'une sorte d'invocation inversée, chose que je ne comprenais pas tout à fait. Comment avait-il deviné que j'avais effectué des mudras au-dessus d'un parchemin ? Comment avait-il deviné que j'avais volé un parchemin ?

" Hey ! Comment t'as deviné que j'ai ef.. "

Cependant, l'un des trois apprentis crapauds me souleva du sol en m'empoignant par les vêtements, avant qu'un autre ne demande l'autorisation à me manger. J'étirai une grimace déformée par la peur naissante en moi. Ils ne disaient pas cela en toute sincérité ? Depuis quand les grenouilles mangeaient-elles les humains ? Je n'allais pas me laisser faire, j'étais le seul à pouvoir les manger ! Les cuisses de grenouilles étaient plutôt bonnes, elles avaient la même texture que des cuisses de poulet avec un goût quelque peu différent mais délicieux. Ce n'était pas ce que je mangeais le plus souvent comme je ne croisais pas tous les jours des grenouilles ou des crapauds, mais je savais quel goût ça avait. Néanmoins, j'avais beau me débattre, je n'arrivais pas à me défaire de son emprise, il me tenait fermement avec une seule main. Mes yeux sursautèrent depuis mes orbites en lisant sa taille. L'un mesurait à peine un mètre, chose tout à fait normale et le second un mètre soixante, chose légèrement moins normale et le dernier, il mesurait deux mètres et vingt centimètres.. DEUX MÈTRES ! Il était un géant, aussi bien dans sa taille que dans sa force. Ce n'était peut-être pas si impossible que cela pour lui de me manger en quelques bouchées. Une légère perle de sueur coula le long de mon front, avant que je ne reprenne mon courage couplé à une part de mon inconscience.

" Ça ne se mange pas les humains ! Non, relâche-moi ! N'essaie même pas de me manger ! "

Je commençai par mordre violemment la main qui me maintenait en l'air, avant de donner un violent coup de pied dans le bidon de celui qui osait me prendre à la légère. Rapidement, je me retirai en arrière afin de prendre une position de combat. Je ne me battais pas souvent avec les commerçants, seulement, quand je sentais le danger me guetter, je n'hésitais pas à sortir mes crocs. Je concentrais toute ma force dans mon corps jusqu'à le submerger d'une puissance supérieure à la norme, forçant l'ouverture de la première porte de mon esprit, je me tenais prêt au combat.

" Si tu essaies de me manger, je te cogne. "

Poing en avant, jambe opposée vers l'arrière, qu'ils viennent se battre s'ils veulent réellement me manger. Je n'aimais pas jouer à cela comme ouvrir trop de portes pouvait faire extrêmement mal, cependant, qui avait dit que j'allais me laisser faire violer par d'étranges crapauds bleus ?

Le gamin avait finalement fini par comprendre la correction qui lui avait été donné par le Maître Sakafuku.
Le petit garçon s’excusa et le vieux crapaud retrouva ensuite son calme naturel afin de poursuivre la conversation.
Sakafuku était justement en train d’en apprendre plus au jeune garçon au sujet de son espèce bien particulière. Oui, qu’on se le dise, des crapauds munis de chakra et capables de faire face aux shinobis cela ne courait pas non plus tous les croisements de rues ! Mais ceci n’était pas le sujet principal auquel il fallait s'accrocher.

Un trio venait de faire son apparition aux côtés du jeune humain et du vieux sage. Un trio bien connu et surtout reconnu dans le région de Bomyoku comme un trio particulièrement farceur.
Si le plus petit et plus jeune se montrait majoritairement timide, les deux plus vieux s’en donnait à coeur joie.
Et voilà qu’ils s’étaient mis en tête de faire croire au petit grognon qu’ils avaient envie de le manger.
Le Sage éclata de rire face à cette situation plus que cocasse où le petit garçon tenait aisément dans le creux de la main du géant Gamageroge.

Le jeune garçon ne se laissa cependant pas faire et mordit à pleine dent la main du grand crapaud avant de lui donner un puissant coup de pied dans l’estomac.
Le géant lâcha prise et se gratta de ventre.

- Tiens… Un moustique m’a piqué… dit-il bêtement.

Le coup de jeune humain n’avait d'anodin, Sakafuku y avait remarqué une certaine habilité, seulement face à la peau dure de Gamageroge, ce n’était pas suffisant.
Le sage fut ensuite témoin d’un spectacle grandiose, un changement subtil opéra chez le jeune garçon.
Le savoir du Maître des crapauds lui donna les indications nécessaires à l’identification de ce changement. Les Huit Portes Célestes ou Hachimon… Incroyable.
Nyorobon était un crapaud bagarreur, ainsi, il ne tarda pas à stupidement tomber dans la provocation du jeune garçon.

- Tu vas voir gamin, je vais te faire goûter à mes célèbres punchs.

Le crapaud s’élança fier de sa force et bien décidé à corriger le petit garçon qui n’avait pas compris la plaisanterie des trois crapauds.
Fidèle à son tempérament, le jeune garçon s’élança également prêt à en découdre.

- Nyorobon ! Il suffit ! clama le Sage.

Mais il était trop tard et les deux opposants étaient lancés. Le crapaud ne l’avait sans doute pas senti, mais à ce stade précis ses chances de victoires étaient minces, très minces.
C’est alors qu’un nouvel événement arriva. Une force immense s’abattit sur les lieux, une force suffisamment puissante pour repousser le crapaud en arrière et suffisamment résistante pour bloquer l’assaut de l’humain qui s’apprêtait à faire mouche avant de repousser ce dernier comme une vulgaire poupée de chiffon.

Une fois la poussière dissipée, l’auteur de cette intervention fut dévoiler.
Il s’agissait d’un immense crapaud, légèrement moins grand que Gamageroge, mais nettement plus élancé. Il transpirait la puissance et les cicatrices qui criblaient son corps attestaient des nombreux combats qu’il avait pu livrer.
D’un noir de jais, le crapaud aux yeux rouges toisait l’humain du regard.

- Gekkōga !! Enfoiré ! hurla le crapaud qui avait été perturbé dans son affrontement contre le gosse.

Sans piper mot, une salve de coup s'abattit en un éclair sur le crapaud furieux qui s’écroula rapidement.

- Oy ! clama le nouveau venu afin de capter l’attention du gamin. Qui es-tu ? Et qu’est-ce que tu viens faire ici ?

Une chose était certaine, il n'avait pas l'air commode.

Infos Kuchyose:

Sayo

Le caractère de Sayo était plutôt prévisible, autrement dit mon caractère, tout comme mon tempérament de tête brûlée qui correspondait parfaitement à l'image de l'enfant que j'étais. Lorsque l'on me prenait en plein combat, je perdais parfois la tête que je me mettais à parler à la troisième personne, mais qu'importe. Si l'ennemi me fonçait dessus, mon réflexe était de lui foncer dessus à mon tour, bien que ce n'était peut-être pas une bonne solution pour répliquer. Car si nous nous heurtions tous les deux, j'allais avoir très mal et sans doute plus que mon adversaire. J'avais déjà pu goûter sa peau dure comme la roche, même mon super coup de pied ne parvint à peine à l'égratigner, alors qu'il s'agissait pourtant de l'une de mes bottes secrètes, même si je n'avais pas réellement de chaussures à ce moment-là, si ce n'étaient que de fines sandales. Peut-être était-ce la raison pour laquelle je m'étais fait encore plus mal que le crapaud ? Peu importe, malgré la douleur que j’eus en cognant le rocher qu’il était, je m’élançais tout de même dans une charge insensée à son encontre. Malheureusement, une fois que j'étais lancé, personne ne pouvait m'arrêter. Je ne réfléchissais plus, je me contentais d’affronter tête baissée le danger.

Puis soudain, un nouvel acteur entra en scène et interrompu tout ce spectacle. Il n'était sans doute pas venu expressément pour me sauver, même si son apparition m'évita le pire des scénarios possible, mais j'étais trop concentré par l'envie de frapper le crapaud bleu que je le voyais comme une irruption gênante. C'était une façon pour moi de montrer ma force au crapaud et pour me venger de lui, je n'étais pas un moustique après tout ! Ni même une poupée de chiffon, même si je devais avouer que je n'étais pas particulièrement propre, mais j'étais fort et j'allais leur montrer un peu ce que je valais à tous ceux qui s'amusaient à se moquer de moi. Bien que pour l’heure, je m’étais fait éjecter vers l’arrière. Me redressant de nouveau avant de remonter mon léger pantacourt, comme si je m'apprêtais à revenir à l'assaut. Cependant, cependant, cependant.. La porte se refermait, comme si la peur avait suffit à faire retourner dans mon corps toute ma force qui me submergeait quelques instants auparavant. Ce n'était peut-être pas une bonne idée, pas avec ce nouvel arrivant que je ne tardais pas à dévisager en même temps que la fumée qui s'évaporait de l'air. Je m'apprêtais à dire la même chose que mon adversaire. Oui, espèce d'enfoiré ! Mais j'avais bien fait de ne pas dire un seul mot, au risque de me retrouver dans la même position que le crapaud bleu au sol et à présent drôlement amoché. Je pouvais rire de lui, sauf que je risquais la même chose face à ce colosse..

Je tentais tant bien que mal de garder mon expression grognon qui prouvait que j’étais sur mes gardes, même si je ne pouvais pas vraiment nier la peur qui me guettait. Il valait mieux que je me tienne tranquille, en tant que fier voleur, je devais faire les bons choix. Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’étrange créature avait la peau noire, mais aussi rouge et sans aucune trace de bleu, si ce n'était que légèrement derrière ses oreilles. Je ressentais une légère satisfaction après avoir vu enfin un crapaud avec du rouge, même s'il n'avait pas vraiment l'air d'un crapaud. Quoique, ni même tous les autres, tous ressemblaient à des monstres avec une telle force destructrice qui ne me rassurait que très peu. Mais moi aussi j’étais fort ! Alors je n’avais pas à craindre ! Même si.. Je préférais me tenir à distance afin de répondre à sa question.

" Je suis Sayo ! Fier voleur ! " disais-je sourcils froncés, toujours oui, pour montrer mon assurance.

Au moins, c'était dit, à lui de voir s'il avait une dent contre les voleurs, mais je n'allais pas mentir puisqu'il s'agissait d'une part entière de mon identité.

Je suis venu ici pour.. Je veux former ma propre équipe de pokémons ! Tout comme ce shinobi, j'veux invoquer mes pokémons qui vont m'assister pour mon objectif : devenir le plus grand voleur de tous les temps ! "

Cela allait faciliter la tâche, je n'avais pas besoin d'aller plus loin pour commencer à former ma propre équipe. Je devais avouer que ces étrangetés n’étaient que très peu rassurantes et que je m’attendais d’avantage à des singes, mais au vu de sa force, il ferait parfaitement l'affaire. Il ne me manquait plus qu’à attraper une balle rouge et blanche de ma poche et lui lancer sur la tête, mais je n’avais pas de telles choses sur moi. Moi aussi, je pouvais être effrayant avec mes sourcils froncés, je repris avec une voix grave, malgré mon timbre aiguë.

" Enfin, si tu y tiens, je t'autorise à rejoindre mon équipe ! Oui, je vais te prendre dans mon équipe ! Rejoins mon équipe ! "

Le moins que l’on pouvait dire, c’était que le jeune Sayo avait un caractère bien à lui, une vraie tête brûlée insouciante qui faisait cependant preuve de courage malgré sa petite taille et son physique encore bien trop enfantin pour impressionner qui que ce soit.
En apparence, l’intervention de Gekkoga avait sauvé le jeune garçon, en pratique le Maitre des Crapauds de Bomyoku était sceptique.
Le gamin avait ouvert la Porte Initiale, la première porte des huit portes célestes composant l’Hachimon.
Temporairement, Soyo aurait été capable de corriger Nyorobon. Cela faisait pas l’ombre d’un doute.

Le Champion des Crapauds lui aussi avait un comportement bien à lui, dans le fond, il ressemblait pas mal au jeune humain. Un caractère de cochon buté et facilement irritable.
Sa présence avait jeté un froid et la correction de son camarade crapaud n’était qu’un exemple de ce qu’il était capable de faire.
Déterminé à rapidement classer cette histoire d’intrus humain, il n’hésita pas à intimider ce dernier afin de connaître ses intentions.

L’humain avoua avec conviction être venu ici afin de créer sa propre équipe de pokémon ? Des poké-quoi ? Sakafuku n’y comprit pas vraiment grand chose si ce n’est le désir d’apprendre à utiliser le pacte des crapauds.
Le Sage éclata de rire à cette première réplique et lorsque le gamin proposa une telle chose à Gekkoga, il ne put s’empêcher d’intensifier son rire.
Jamais personne avait osé échanger des mots de la sorte avec de crapaud. Ce gamin avait du cran et ce trait de caractère plaisait énormément au vieux sage. En revanche, la blague, si cela en était une, n’était pas au goût du principal intéressé.

Face au jeune garçon, l’immense crapaud, déroula de son cou ce qu’on aurait pu prendre pour une écharpe. En réalité, il s’agissait de sa langue, une immense langue qui s’enroula autour du garçon afin de le soulever plusieurs mètres au-dessus du sol.

- Je ne suis pas un animal de compagnie gronda-t-il. Je vais t’écraser.
- Gekkoga… Repose ce garçon s’il te plaît.

Visiblement pas satisfait de la requête de son Maître, le puissant crapaud s’exécuta et Soyo retourna sur la terre ferme.
C’est alors que Maître Sakafuku s’adressa à lui.

- Ainsi, tu souhaites apprendre l’art des Kuchyose. Très bien, je vais te l’enseigner.
- Maître…
- Mais il y a deux conditions à notre deal, la première, c’est que tu cesses d’être un voleur. Nous autres crapauds avons des valeurs et nous ne souhaitons pas travailler aux côtés de brigands. La deuxième condition est que tu t’entraînes quotidiennement avec nous autres afin de nous enseigner l’art des Portes Célestes.

Cette information ne passa pas inaperçu chez Gekkoga, en revanche les autres furent beaucoup plus étonnés par cette étonnante nouvelle.
Enfin, Sakafuku termina sa requête.

- Tu as bien dit vouloir une équipe de Pokémon pour t’aider dans tes tâches de voleur ? Que dirais-tu d’une équipe de Pokémon capable de faire de toi l’un des hommes les plus forts du monde ? demanda le vieux crapaud en laissant planer un élan de curiosité. Si tu nous aides à devenir plus fort alors nous serons capables de faire de toi une véritable légende ! répondit-il avec détermination.

Alors petit gars quel camp tu choisiras ?

Sayo

" Whow ! Relâche-moi ! Hey, relâche-moi ! On se calme. Repose moi au sol, tu veux ? Si tu y tiens vraiment, j'accepte de te nommer chef de ma future équipe Pokémons. Ce n'est pas vraiment un problème pour moi, alors repose moi maintenant, tu veux ? "

Parfois, lorsque je me faisais attraper par mes assaillants, ils aimaient bien me pendre sur un arbre au-dessus d'une montagne pour me menacer de leurs épées. C'était un risque quotidien auquel j'étais habitué, le plus souvent, seuls les barbares et les bandits faisaient cela. Ce n'était plus la première fois que j'avais les jambes qui flottaient dans le vide à plusieurs mètres du sol, face à des crapules au regard noir qui cherchaient à me faire flancher par des menaces. Quelques instants plus tôt, c'était le gros crapaud bleu qui me tenait par le col et à présent, c'était son coéquipier qui me serrer avec sa langue. Néanmoins, mon regard de grognon demeurait imperturbable, j'étais une bête obstinée après tout, mais mes jambes qui tremblaient comme des feuilles trahissaient mon état d'esprit. Peu importe le nombre de fois où je me retrouvais confronté à ce genre de situation, je n'étais jamais très l'aise avec mes pieds loin du sol. Puis la langue gluante qui se collait à mes vêtements n'était pas très agréable, elle était bien mieux autour de son cou à jouer le rôle d'une écharpe. Sa voix grondante me rappela à l'ordre.

" Ok ! Tu n'es pas un animal. Pour te prouver ma confiance en toi, j'accepte de te nommer sous-chef de Sayo-sama ! C'est beaucoup plus vaillant comme titre ! Alors évite de m'écraser. Ce qui serait un peu gênant. Attends ! Ne m'écrase paaaaaaaas.. "

Juste à temps, le vieux doyen intercepta son confrère, l'empêchant de mettre fin à mes jours dans un élan de colère. Les personnes âgées piquaient vite des crises de nerfs, mais elles pardonnaient également très vite. Heureusement pour ma part, il vint à ma rescousse et en moins de quelques instants, je me trouvais de nouveau les pieds au sol. Je devais lui être reconnaissant, mais mon visage impassible ne montrait rien de cette gratitude. Je n'allais pas baisser ma garde fasse à des crapauds. Ma fine silhouette m'était d'un véritable avantage en tant que petit voleur des rues, mais dans certaines situations, elle avait tendance à être ma plus grande faiblesse. Je songerai à manger d'avantage à l'avenir pour essayer de gagner en poids afin de ne plus me faire soulever avec tant de facilités. Je deviendrai aussi grand qu'une montagne, aussi gros qu'un sumo, aussi fort qu'un catcheur. Je serai alors capable de terrasser n'importe qui rien qu'en faisant un pas en avant, sans même utiliser un poil de ma force, mais simple avec ma graisse, je serai le plus le fort. Cependant, j'avais quelques doutes concernant cette idée que j'avais eue quelque temps auparavant. Une fois que j'aurais atteint cette morphologie que je rêvais depuis si longtemps, serais-je encore capable de me déplacer par moi-même ou croulerais-je face à mon propre poids ?

Mon attention revint sur mon interlocuteur. Lorsque ce dernier me proposa de conclure le pacte des crapauds, mes yeux s'illuminèrent d'une vive lueur éclatante qui reflétait cette envie cachée dans mon âme. Il s'agissait de mon instinct naturel en tant que voleur, la gourmandise et la convoitise de ce pouvoir qui se présentait sous mes yeux. Cependant, avant d'accepter ce marché, ce dernier avait encore deux contreparties à soumettre, dont l'une qui allait à l'encontre de ma raison. J'étais surpris de l'entendre parler des valeurs d'un crapaud. Ma foi, ils avaient la capacité de penser avec chacun des caractères différents, ce n'était peut-être pas si étonnant qu'ils aient leurs propres règles à respecter. Seulement, voler était ma façon de vivre, c'était ce qui me poussait à lutter contre la mort qui pesait sur ce monde. Les paysans travaillaient, les shinobis combattaient, moi, je volais. Le monde avait été façonné de la sorte pour fonctionner correctement, comment voulait-il changer les choses aussi simplement ? Je n'avais pas encore décidé de mourir, j'avais bien trop de choses à faire pour perdre mon temps avec la mort.

" C'est impossible, je suis voleur et c'est mon métier ! Chacun sait que de nos jours, le métier est important car c'est ce qui permet de vivre. C'est mon travail ! Et si je n'ai pas de travail, je n'ai pas de pain ! Pas de pain veut dire la faim.. Et la faim veut dire la mort ! En effet, je veux une équipe Pokémons, mais je n'vais pas sacrifier mon job pour cela. Mon équipe de Pokémons est justement supposé m'aider dans mon travail et donc à vivre. "

Cependant, si on observait les choses d'un autre point de vue, il avait raison. Je pourrais faire tellement de choses encore plus incroyables avec la force de Gekkoga. Devenir une légende n'était peut-être pas exagéré pour une créature aussi féroce que lui. En même temps que je réfléchissais, je laissais le silence se prolonger. Mes yeux parcourraient la grande silhouette de ce crapaud noir, admirant ses cicatrices et ses muscles hors normes. Je n'avais jamais vécu ma vie autrement qu'en volant les passagers, je n'avais jamais songé à autre chose, mais à présent que l'on me tendait une main pour monter d'un grade vers l'avenir, je ne savais plus comment répondre. Et si au lieu de devenir Sayo le roi des voleurs, je devenais Sayo la grande légende qui révolutionna le monde ? Ces paroles résonnaient si bien dans mon esprit, que je n'attendis pas d'avantage pour donner ma réponse.

" Très bien, j'accepte ! Mais promettez moi de me faire atteindre les sommets de ce monde ! Je veux être une légende ! Une véritable légende ! C'est marché conclu, je vous enseigne l'ouverture des portes, mais devenez mon équipe et hissez moi vers le haut ! C'est ça, je vise le sommet ! " Concluais-je avec ce même regard déterminé, assoiffé par cette force..

Maître Sakafuku ne put hélas pas cacher sa déception lorsque la première réponse du jeune garçon fut de refuser la proposition alléchante du Sage des Crapauds.
Sayo avait l’air bien plus accroché à son “job” de voleur que ce que le vieux crapaud aurait pu croire.
Il était vrai que dans le monde des humains avoir un travail était source de revenus et d’abondance alimentaire.
Cependant, voler autrui était-il vraiment un moyen honnête de manger le pain en résultant ?

Cependant, le jeune humain se montra particulièrement réfléchi et après avoir probablement analysé la situation sur tous les angles.
Il se ravisa et finit par accepter.
Il voulait être une légende, atteindre les sommets et le pouvoir était décidément une source de cupidité chez le jeune garçon.
Il était déterminé et c’était ce qu'appréciait particulièrement le vieux Sage.

- Parfait ! Dans ce cas mettons-nous au travail tout de suite ! s’exclama le vieux sage. Gekkoga, Gamageroge, Nyorobon, Nyoromo, vous pouvez disposer, je vais m’occuper de la première phase d’entraînement de notre jeune ami. Préparez-vous à suivre ses instructions par la suite.

Les crapauds quittèrent donc les lieux laissant seul Maître Sakafuku avec le jeune Sayo.
Le vieux crapaud lança un sourire au petit gars courageux qui n’avait pas démordu un seul instant face aux imposants crapauds.

- Bien, pour commencer, il me faut le parchemin qui t’a permis d’arriver icidemanda-t-il.

Il attendit quelques instants que le jeune garçon veuille bien lui donner le rouleau de parchemin et lorsque ce fut fait, il le déroula de manière à faire apparaître de nombreuses colonnes toutes entièrement vides.
La raison à cela était assez simple, personne avait encore passé de pacte avec les Crapauds de Bomyoku.
Sayo serait le premier à avoir ce privilège.

- Il faut que tu saches que passer un pacte avec des Kuchyoses est avant tout un pacte de sang. Vois-tu ces colonnes ? Il te faut avant tout inscrire avec ton sang ton identité ainsi que poser l'empreinte de chacun des doigts de ta main qui servira à nous invoquer.

Sayo n’avait pas le choix, et le petit garçon allait devoir passer par ce douloureux exercice avant de pouvoir prétendre à devenir un invocateur compétent.
Sakafuku laissa donc le temps au jeune garçon de passer cette étape plus ou moins rapidement.
Et passa ensuite à l’étape suivante.

- La technique d’invocation est une technique difficile, pourtant, une fois que l’on parvient à mettre assez de chakra et à réaliser les bons signes incantatoires, elle devient beaucoup plus facile à réaliser.
Avant tout, tu devras te souvenir de l’enchaînement de mudras que je vais te montrer.

Il réalisa la série de signes tout en détaillant bien le processus. Il précisa également qu’avant d’attaquer cette composition de signes, Sayo devra toujours se mordre jusqu’à en saigner l’un des doigts de la main ayant servi à déposer les empreintes sur le parchemin. Puis il conclut en expliquant que le jeune garçon aurait plus qu’à déposer la paume de cette même main face au sol afin d’invoquer l’un de ses nouveaux compagnons.

- Au début, tu ne parviendras pas tout de suite à invoquer de puissants crapauds comme Gekkoga mais tu es invité à rester ici autant de temps que tu le souhaiteras et surtout jusqu’à ce que tu sois capable d’invoquer chacun d’entre nous.
Cela pourrait prendre des mois, ou des années, cela dépendra de toi ajouta Sakafuku.
Je t’entraînerai tous les matins et l’après-midi sera alors consacré à notre apprentissage des Portes Célestes. Cela te convient ?

La collaboration était lancée et il était certain que chaque parti avait beaucoup à gagner de l’autre.

Sayo

Le crapaud ne perdit pas un seul instant, aussitôt que le marché fut conclu, il débuta la première phase de mon entraînement en faisant disposer ses compères. Je n'allais pas me plaindre, j'étais moi-même impatient de commencer. Je devais me tenir prêt, les sourcils froncés et le regard déterminé, serrant les poings, bombant le torse, j'écartai légèrement les jambes pour faire une révérence de la tête, avant de m'exclamer avec ma voix grave :

" Oui Maître ! " Prononçais-je clairement, sans l'ombre d'une hésitation.

Il s'agissait de la première épreuve pour moi afin d'obtenir la plus grande équipe Pokémon de tous les temps. Je la considérais très au sérieux, sans tarder, je lui tendis de mes deux mains le parchemin qu'il me demandait. Puis, j'écoutai avec toute mon attention les consignes, avant de me placer face au rouleau déplié devant moi. Ma détermination était désormais inébranlable et la flamme allumée dans mon regard ne faisait que brûler d'avantage face à ce premier défi. Sans osciller d'un cil, je me croquai les cinq doigts de ma main droite avant de les placer sur l'emplacement que m'indiquaient les ventouses du grand sage. Il s'agissait de mon contrat pour devenir l'homme le plus fort du monde, la future légende, Sayo le magnifique.

Lorsque j'eus posé mon empreinte, je tournai la tête en direction du vieux crapaud afin de lui demander confirmation. À présent, je devais apprendre à maîtriser la technique de l'invocation composée d'une série de signes incantatoires. Contrairement à ce que pouvait laisser croire mon apparence, j'avais une bonne mémoire quand je voulais bien me concentrer dans ce que je faisais. Les yeux rivés sur ses doigts, je répétais en même temps que lui ces fameux mudras. Je n'avais encore jamais fait de technique autre que le combat au corps-à-corps, c'était une première pour moi, mais je ne m'avouai point vaincu. Au bout de la deuxième fois, je parvins à maîtriser ces mouvements. Cependant, je ne pouvais pas encore invoquer le grand crapaud noir, mais ce n'était qu'une question temps. Je devais m'entraîner. Si je forgeais bien mon corps, je parviendrai à faire surgir n'importe quel crapaud aussi puissant soit-il. Une nouvelle fois, j'adressai ce même regard déterminé au vieux sage.

" Oui maître ! Tous les matins, je n'y manquerai pas. "

Ce fut ainsi que débuta l'entraînement de Sayo à travers la région de Bomyoku. Ses matinées étaient dédiées à l'entraînement de son corps et de son esprit de telle sorte à le renforcer pour devenir capable d'invoquer le plus grand des crapauds. Ses soirées étaient dédiées à l'enseignement de ses compagnons pour qu'ils puissent d'ouvrir les Portes Célestes. Il profitait de chaque instant en compagnie de sa superbe équipe pour s'entraîner avec eux, jusqu'à développer un lien invisible et fort qui unissait l'invocateur et ses invocations.

Ce n'était pas toujours facile, certaines de ces créatures n'appréciaient pas beaucoup le caractère du jeune garçon, ni même sa nature. Cependant, en prenant son temps, ils parvinrent à se comprendre mutuellement. Parfois, ils se déclaraient en duel, chauffant l'atmosphère des environs et attirant tous les habitants de ces lieux à venir assister à leur combat, mais cette rivalité ne faisait que croître les connaissances qu'ils avaient l'un de l'autre. C'était face à l'adversité que représentait la difficulté, c'était en partageant ce même objectif de force que leur relation s'améliorait de jour en jour.

Ce monde disposait de ressources incroyables ! Un terrain de piques pour améliorer l'équilibre, une fontaine sacrée d'huile de crapaud pour reposer l'esprit et le corps du combattant afin de lui redonner plus vite de l'énergie. Abondant en nourriture et en vivres, il ne manquait de rien, si ce n'était que du confort d'une maison et de repas sans insectes. En effet, Sayo avait bien du mal avec les habitudes de vie différentes de ce dont à quoi il était habitué. Néanmoins, ayant un fort instinct de survie et d'adaptation, il parvint à s'accoutumer aux règles et à avaler des vers sans trop rechigner. Les journées, les semaines, les mois, les années s'écoulaient, poursuivant ce quotidien avec cette même motivation de devenir une future légende. Puis, le voici arrivé vers la fin de son entraînement. Le corps devenu musclé — pas beaucoup plus grand, mais quelques centimètres de plus, l'esprit mûrit avec une volonté accrue, il avait progressé.

Personne ne l'aurait cru, lui-même, il ne s'en rendait pas compte, mais malgré son jeune âge, son environnement l'avait forgé une volonté d'acier, une vivacité hors du commune, il était la graine d'un prodige. Sa force surpassait de loin tous les enfants de son âge, ses compétences et son habilité étaient également impressionnants. Et son temps d’apprentissages l’était tout autant. Vivre en tant que voleur n'était pas un quotidien reposant, il fallait rester sur ses gardes, avoir le corps souple, mais aussi une bonne mémoire visuelle et faire preuve de ruse lorsque la situation l'exigeait. Plus vite que prévu, il parvint à maîtriser le pacte des crapauds. Tandis que ces derniers avaient également appris à ouvrir les portes célestes. Marchant calmement et d'un air sûr en direction du vieux sage, il le salua une dernière fois.

" Maître, mon entraînement touche à sa fin. À présent, je dois retourner dans mon monde afin d'écrire ma légende avec ma sueur et mon sang. Je ne reviendrai sans doute plus, mais j'ai désormais le pacte des crapauds du mont Bomyoku ! On attend plus que moi, Sayo futur héros, pour changer le monde des hommes. Ce fut un honneur pour ce long séjour de trois années, mais nous voilà arrivés à sa conclusion. Merci pour tout. "