Red entra dans la salle où tous le monde était déjà présent. Cette dernière, construite et aménagée spécialement pour effectuer ce genre d'opération, voyait ses murs parsemés de nombreux sceaux et autres glyphes reliés à des machines encore inactive. Il n'y avait pas de fenêtre et seulement deux néons pour éclairer cette pièce d'une vingtaine de mètre carré. Autant dire que le cadre n'était pas des plus accueillant notamment pour Natsu qui en était l'invité du jour. Ce dernier désirait prendre son envole vers d'autres contrées afin de se forger sa propre expérience de la vie.

Visiblement le Kyomu ne lui apportait pas sa dose d'aventure, ou alors peut-être que l'organisation lui fournissait des contrats beaucoup trop dangereux pour lui. Fondamentalement cela indifférait la Saibogu car ce genre d'éventualité ne lui avait pas échappé. C'était ainsi qu'étaient traités les membres du Kyomu et un éventuel départ faisait partie des closes du contrat. En effet comme elle ne pouvait raisonnablement pas tuer tous ses membres aspirants à une vie « civile », elle avait alors mit en place tout un procédé pour s'assurer un départ sécurisé en bonne et du forme. Telles étaient les raisons de la présence de Yami et Soyokaze ici, même en plus de celle du Gogyou de feu.

-Comme vous le savez tous nous sommes réunis ici en ce lieu pour permettre a Natsu un nouveau départ. Dit-elle sobrement comme si elle se contentait d'effectuer une énième tache administrative. Son attention se reporta alors sur le principal intéressé. Tous vos souvenirs en lien avec l'organisation vont être effacé grâces aux interventions des personnes ici présentes. Le procédé est totalement indolore. Vous vous souviendrez de ces derniers instants, avoir appartenu au Kyomu, mais il ne vous sera totalement impossible de vous rappeler de la moindre informations nous concernant cela pour garantir notre sécurité à tous. Cependant rien n'est définitif, il nous sera toujours possible de les retrouver en revenant un jour à nous. En attendant laissez-moi vous souhaitez bonne continuation. Finit-elle par conclure dans un sourire indéfinissable.

Ce faisant elle alluma une cigarette et commença à marcher le long des murs de la salles, le bout de ses doigts effleurant les murs. Les sceaux qui les parsemaient s'illuminèrent sur son passage jusqu'à éclairer ceux qui se trouvaient aux centres de la pièce, là où prendrait place le Gogyou. A partir de là son rôle ici prenait fin.

-Yami, Soyokaze, je vous le confis. Venez me faire un rapport une fois l'opération achevée. J'aurais une autre mission pour vous deux.

Doit les occuper un moment à la Mégalopole, elle ainsi que la Grande Grue. Après quoi elle adressa un dernier regard à chacun avant de partir.

Spoiler:

Je suis riche. Je suis riiiiiiiche. Yeaaaaaay ♫

C'est ce que chantonnait mentalement notre roublard favori - en tout cas c'est le mien nah! - alors qu'il marchait OKLM dans les couloirs de ce qui serait son nouveau lieu de travail. Il allait gagner gros. Il allait sentir bon le sable chaud. Bon ok, c'était juste pour la rime que j'ai dit ça. Comment ça vous le saviez? Impossible! J'avais travaillé dur pour trouver une phrase comme celle là! Environ 3-4 secondes en repensant à une certaine série audio random. Si ça, c'est pas se faire chier pour proposer du contenu de qualité au lecteur, alors je sais pas ce qu'il vous faut!

Mais passons. Car nous ne sommes pas là pour parler de ce qui motive ma créativité - même si j'aimerai. Non. Nous sommes là pour parler, d'une convocation. Le Rouquin était convoqué. Déjà. Le travail n'attend pas! Et en bon larbin qui se respecte, il avait bien sur répondu présent. Le voilà donc en direction d'une salle particulière. Enfin... Ça, il n'allait pas tarder à le découvrir. Il ne savait pas du tout ce qu'il l'attendait. Une réprimande? Il n'avait encore rien fait. Une réunion? Possible. Et ça, ça pouvait être intéressant. Il ne disait jamais non, pour quelques informations croustillantes.

Bim. Le voilà arrivé devant une porte qui se démarquait très largement des autres. C'était cette pièce? Une seule façon de le savoir: Il allait falloir pousser la poignée.

La pièce était grande. Genre, très grande. Des sceaux étaient inscrits des murs au plafond. Et utilisant lui même ce genre de trucs pour invoquer... ses invocations - No shit, sherlock -, il savait de quoi il parlait. Le Fuinjutsu c'est pas comme le Kung-fu!

...

Je sais pas du tout pourquoi j'ai dit ça. Même si en soit, c'est vrai. Et ouais. Prenez-en de la graine.

— Wow. Qu'est-ce que c'est que c't'endroit?

Pour le coup, il avait parlé tout seul. Il était peut-être le premier arrivé ou quoi? Enfin... Y'avait d'autres gars qu'étaient censés se ramener? A part Red bien sur. Hmmm. Une question qui allait se résoudre bien assez vite.

Les autres arrivèrent finalement. Il y avait un gars qui se trimbalait avec une veste ouverte montrant ses muscles saillants - frimeur! -, une femme au cheveux noir et à la peau aussi blanche qu'une japonaise et enfin, Red, la meuf qui l'avait recruté. Sa boss. La patronne. La Marraine. Celle qui lui donnait son blé.

Il toisait ces étranges personnages avec intérêt. Ils contrastaient tous avec lui et semblaient bien plus Shinobis qu'il ne le serait jamais. Ça c'était sûr! Lui, il avait plus le style clodo de la cité. Et ça, ça ne lui donnait pas beaucoup de crédit... Après, ne s'en fichait-il pas un peu? Totalement. Il avait fait ce qu'il fallait pour survivre dans ce monde hostile. C'était une raclure et il en était fier.

La cheffe commença à parler. En gros, l'autre frimeur voulait s'en aller vers d'autres horizons, voir si l'eau était plus fraîche chez le voisin ou une connerie du genre. Comment ça c'est pas ça le dicton? Bref, le rouquin était là juste pour qu'on lui explique ce qui allait se passer si jamais il décidait de quitter l'Organisation. Ce dernier haussa les épaules. Bah, tant qu'il était super bien payé... Il ne risquait pas de passer par cette case. Par contre, c'était le cas du dénommé Natsu.

Red décida de se tirer en laissant la besogne à ses subordonnés. Chose normale. Cependant, le Mamoru ne savait pas du tout comment il fallait s'y prendre. Il se tourna vers cette Yami. Il prit une pose de beau gosse et commença la parlotte.

— Salut! Moi, c'est Soyo', mais dans le milieu du game on m'appelle le Vagabond ou l'Irrésistible. A toi de choisir poupée ~

Un sourire de bolosse, et il posa son oeil unique sur Natsu.

— Pourquoi tu veux te barrer toi? La paye te plaît pas?

Il essayait de faire le type sévère désormais. Même là, il n'était pas bon. Triste. Après, souhaitait-il vraiment savoir? Hmmm. Oui et non. Une explication serait bienvenue, mais sinon, ça ne le tourmenterait pas plus que ça.

La pièce que j'aimais appeler la « salle du départ » trouvait utilité une nouvelle fois. Personnellement, je me moquais bien de ces gens qui voulaient abandonner le navire et cela qu'importe leurs raisons – je n'avais pas envie de les entendre – toutefois ce qui m'horripilait était de devoir consacrer de mon temps pour eux afin de leur octroyer un départ en bonne et due forme. Autant le dire tout de suite : j'étais d'une humeur massacrante – plus que d'habitude – et ma patience était soumise à rude épreuve.

C'est pourquoi, alors que les directives furent données par Red concernant le cas Natsu, lorsque le Mamoru vint me trouver avec ses répliques de beaux parleurs à vomir, je ne pus me retenir de me montrer incisive, un large sourire chaleureux contrastant aisément avec mes paroles :

« Continue sur cette lancée et tu pourras m'appeler ton pire cauchemar. »

Maintenant que les présentations étaient faites, il étant temps de se mettre au travail afin de terminer rapidement. Les fuinjutsu parsemant la pièce étaient activés, le Mamoru savait très certainement ce qu'il avait a faire de ses capacités – du moins je l'espérais car je le pensais tout de même assez limité , intellectuellement j'entends – quant à moi, il me fallait lier tout ce beau monde pour accroître les performances du passeur d'âme.

Je m'approchai donc de Natsu, lui adressant un sourire délicat en l'observant de mes yeux carmins avant de déployer d'un mouvement la bague d'argent ornant mon pouce pour en laisser apparaître une pointe avec laquelle je traçais une estafilade sur son buste saillant, récoltant ensuite de mon doigt la trace écarlate qui s'en échappait avant de le porter à ma bouche pour m'en délecter, non sans un regard plein de promesses purement joueur.
Je répétai ensuite l'opération sur Soyokaze, me contentant de tailler sa joue dans un geste vif et sec, n'ayant aucun muscle a portée – et qui devait de toute façon être inexistant -. L'arôme de leur hémoglobine était bien distincte, j'en percevais toute les subtilités sur ma langue.

J'ouvrais ensuite mon avant bras avec un kunai, ayant besoin d'une quantité plus importante de mon sang pour tracer un pentacle sous mes pieds de manière a nous relier par cette « connexion » écarlate. Ils ignoraient simplement que je pourrais très bien me planter avec mon arme pour répercuter la blessure et la douleur sur eux. C'était tentant... surtout pour un idiot ayant décidé de partir et … un simple idiot. Des pertes que personnes ne pleureraient et qui pourraient se montrer distrayantes. Toutefois, ce n'était pas ce qui m'était demandé et je n'avais guère envie de perdre plus de temps.

Je percevais aisément leur propre flux sanguin, débitant à travers leurs veines pour alimenter leur cœur... Un pouvoir de vie et de mort avec lequel j'aimais flirter mais qui garderait son secret pour l'heure.

« Soyokaze, tu peux procéder. »

Il me suffisait de maintenir le lien pendant la durée de l'opération.

Je m’étais confié à Red après mon retour de Yuki no Kuni. Nous avions discuté et je lui avais « légué » si ce n’est trop dire, la prisonnière que j’avais fait lors de l’assaut de l’île de glace que d’aucuns appellent le pays des neiges. Une femme poulpe que j’avais carbonisé et qui était tombée dans le coma suite à un choc thermique due à une association trop subite entre feu et eau, entre chaud et froid. Quoi qu’il en soit, je suggérais à la Saibogu que cette femme pourrait faire l’objet d’un échange car si les objectifs avaient été réalisés durant cette mission-assaut, il était certain que bon nombre de kyomujins avaient trouvé la mort ou avaient fini capturés durant l’opération. Mais rien de bien dommageable pour l'organisation quoi qu’il en soit car de toutes façons, comme on dit dans le langage vulgaire, pour faire une omelette, il faut bien casser des œufs. Et l'omelette, Red était bel et bien parvenue à la faire...

En réalité, j’étais bien ici, dans le Kyomu. J’aspirais à y demeurer, mais en tant que membre un peu plus en retrait. J’étais parvenu à évaluer le gap de niveau me séparant des autres, des principaux membres de la guilde. Ce gap était tout au moins important pour ne pas dire abyssal. J’avais beau être un suicidaire, quelqu’un qui goûte avec joie les plaisirs de la prise de risque saupoudrée d’un zeste de mort à chaque action d'envergure, j’en étais venu à désirer un petit relâchement dans ma participation dans le Kyomu. Oh, tout juste le temps de me refaire et de parvenir à une plus grande puissance car j'étais bien conscients que je courrais droit à ma perte en continuant ainsi. Il me fallait un peu plus de garanties, tout en levant le pied quand à ma participation dans le Kyomu. Seulement, il m’a semblé, lors de mon échange avec Red, que cette option n’était pas tout à fait envisageable. Quelque part, je devais être considéré comme un bétail que l’on envoie au casse-pipe au besoin. De la bonne chair à canon cela dit ! Une chair à canon consentante. Que demande le peuple ? Et comme pour valider toutes mes appréhensions, Red me fit savoir que la seule issue pour moi, dans le cas où je voudrais m’accorder une « pause » selon mes propres mots, était de passer par la case lavage de cerveau histoire d’oublier toute attache avec l’organisation.

Je dois avouer que cela m’a fait chier un peu. Moi qui pensais être devenu un membre de la famille… La confiance règne ! Mais d’un autre côté, je comprenais parfaitement le pourquoi du comment. En tant que cheftaine ayant déjà vécu des situations de trahison, elle ne pouvait se résoudre, au motif de confiance, de me laisser aller à travers le monde avec le peu que je savais sur le Kyomu. Qui sait ? Comme elle l’a elle-même dit, si je me fais capturer qui sait à qui iront les informations que me soutireront l’ennemi ? Je savais au fond de moi-même que jamais je ne trahirai le Kyomu, mais je venais d’apprendre à mes dépends que la confiance n’exclue pas le contrôle. Le pire de toute cette histoire c’est que pour montrer patte blanche et montrer à nouveau tout mon dévouement envers cette organisation que j’allais oublier sous peu, je mettais ma vie, mon savoir, aux mains de kyomujins à priori assez expérimentés pour me faire oublier tout ce que je savais sur eux. La démarche est osée, intrépide, que dis-je folle ! De ma part cela dit. J’aurais pu faire plus simple et me tirer tranquillement puis écrire une lettre à Red et lui signifier que j’étais en pause et que je reviendrai et que pendant ce « repos sabbatique » jamais je ne trahirai les « miens ». C’était trop me demander visiblement.

J’étais assis, stoïque, sans peurs dans la salle préparée, pour ceux qui s'en vont, lorsque Red fit son discours à ses deux acolytes. Je ne posais aucune question sur le déroulement de l’opération, m’attendant à un genjutsu traumatisant ou toute autre forme de torture ne disant pas son nom. L’un des acolytes, un homme bizarre à l’allure… bizarre s’approcha de moi et me demanda pourquoi est-ce que je m’en allais. Un regard porté sur lui et je lui fis comprendre que cela n’avait aucune forme d’importance tout compte fait. Il n'aurait pas de réponse. L’autre acolyte avait dû piger. Elle s’approcha de moi et planta un objet pointu sur ma poitrine de sorte et à faire jaillir du sang. Je me maîtrisais, évitant de lui coller une baffe enflammée. Avec curiosité, je la vis porter le sang qui perlait à sa bouche.

*Une Ketsueki…*

Je savais que l’organisation était emplie de Saibogu et de Ketsueki. Celle-ci en était. Elle fit de même et égratigna le charlot à nos côtés. Il me sembla voir une lueur dans ses yeux. On aurait dit que le sang lui procurait un véritable sentiment de bien-être. Effrayant… La suite de l’opération devait être glauque. Je m’attendais au pire.

*Pourvu qu'ils me butent pas à la fin... Ce serait une bien triste fin ! La fin est toujours triste cela dit...*

_ Faites vite ce que vous avez à faire !

Il faut dire que je n’étais pas de bonne humeur. Et pour cause, comment l’être lorsqu’on est complètement à la merci de quelqu’un d’autre ?

Phase drague loupée. Et phase On-veut-des-infos tout aussi loupé. Cette conversation ne respirait pas la camaraderie. Autant vous dire qu'il y avait quelque chose de malaisant dans tout ce morbide bordel. Qu'est-ce qu'ils avaient tous? Un balai dans le cul? En tout cas, c'est clairement ce que pensa le rouquin, alors que sa réputation, déjà bien basse, s'enfonçait dans les limbes, jusqu'à qu'on ne puisse même plus l'apercevoir. Oui, bon, drôle de façon d'illustrer la situation, mais je trouvais que c'était poétique alors asseyez vous et taisez vous!

Désormais le Mamoru était en phase "je boude". Un râteau et un vent d'affilé, c'était vraiment pas cool. Il resta donc en retrait , bras croisés. La mine renfrogné, il observait la scène. Il ne pipa mot lorsque la femme entailla le torse du garnement et qu'elle commença à BOIRE SON SANG?! Whaaaaat? Qu'est-ce qu'il venait de se passer ici bordel de mierde?

Le Rouquin n'eut pas le temps de réaliser le danger qui planait sur lui. Vive, la nana lui défonça la joue. Et en bonne tapette, le gars poussa un cri de douleur totalement surjoué. Dans tous les cas, c'était vraiment pas cool! Qu'est-ce qu'il lui a pris? Pour sur que cette meuf n'était pas vraiment son genre tout compte fait!

— Maaaaaais! Pourquoi t'as fait ça?!

C'était de la trahison! De la violence gratuite! Allo? Les services d'aide à l'enfance? Non. En vrai, je les ai pas appelés.

...Mais quand même! La biatch quoi!

Bref. Pas le temps de se plaindre. Yami dessinait un pentagramme ou un truc dans le genre sur le sol. Elle se place au milieu... Ca sentait le sale coup les gars. C'est moi qui vous le dit... WAAAAH!

Ah ben non. Elle demande alors au Mamoru de prendre la relève. Un sourire se dessina sur le visage éborgné du Vagabond. Préparant des mudras, il s'exclama:

— T'inquiètez! Je gère!

Et là, il s'arrêta dans son mouvement. Finalement, il se retourna vers Yami, un peu déconcerté.

— En fait, je dois faire quoi?