C'était entre le reflet de la lune et les rayons du soleil qu'allait avoir lieu une rencontre que j'attendais depuis un bon moment déjà. Pendant que les dernières lueurs du soleil disparaissaient au delà de l'océan qui séparait Kiminari et Yuki, la sphère argentée sortait de sa cachette du côté opposé. Le ciel adoptait alors une teinte mauve, presque rosée, pendant que les couleurs de fin de journée se mélangeaient entre elle dans la voûte céleste. L'on pouvait alors y voir deux scénarios bien distinct.

Le premier parlait de l'harmonie des éléments et des forces de la nature. Le lien à la fois étroit, mais platonique, qu'avait les deux grands astres célestes entre eux. La lune qui pourchassait sans cesse la chaleur du soleil, qui lui la pourchassait tout autant en suivant les dernières lumières argentés qu'elle avait laissé la veille. Apportant l'éveil et le sommeil à chacun leur tour ou à chacun leur manière sur le monde. Un cycle qui donnait vie et mort dans un équilibre absolue.

Le deuxième scénario, lui, parlait d'un éternel combat entre la lumière et les ténèbres. Les flammes intenses du soleil qui tentait, à tout jamais, d'enrayer la froideur de la lune et les ténèbres qu'elle apportait avec la nuit. Une lutte de pouvoir, à savoir qui...des deux...remporterait le contrôle des cieux.

C'était d'ailleurs ainsi que je voyais la situation actuelle du Shukai. Pendant que le Kamui représentait ce soleil brulant qui éclatait de milles-feux et qui embrasait la volonté de ses hommes, il y avait cette noirceur qui s'élevait à l'horizon et qui recouvrait le Shukai d'une ombre subtile, mais qui annonçait la nuit sur les projets du premier. Une rébellion contre la lumière qui guidait actuellement le territoire dans un idéal scintillant...une terre promise où tout était clair. Une rébellion qui était dirigée par celui que j'allais rencontrer aujourd'hui...ici-même...au centre de cette arène.

Heureusement, le climat était généreux. La nuit, bien qu'un tantinet frisquet, restait douce et le vent ne soufflait que très peu. Parfois, sur le marbre blanc éclairé par les feux bleutés de grandes torches en fer dont les flammes dépassaient la hauteur de l'homme, quelques ombres apparaissaient, me faisant lever le regard et sortir de ma transe au travers de laquelle je méditais sur la possible tournure des événements. C'est d'ailleurs grâce à cette danse subtile des reflets ombragés que je pu percevoir celle du gamin qui avait finalement fait son apparition sur les gradins. Je ne l'avais vu qu'à une ou deux reprises auparavant et il me paraissait impossible que cet adolescent soit celui qui ait organisé un tel mouvement contre le gouvernement actuel. Cependant, la première règle que l'on apprenait en devenant Shinobi était de ne jamais sous-estimer son ennemi en se basant sur son apparence. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'aujourd'hui...il ne serait pas traité comme un enfant. Car...il n'en était tout simplement plus un.

Je me levai donc, de toute ma hauteur, au centre de la structure de marbre et de glace épaisse. J'attendis que Saryo Hiko soit à une distance raisonnable pour le saluer, et je l'invitai à s'avancer. Là, je sortis simplement la missive qui m'avait été envoyée et qui me demandait de lui transmettre mon expérience du combat rapproché "pour le bien des forces impériales" et je la lui tendis. Mes suspicions à son égard étaient difficilement voilées et, lorsqu'il fut assez près pour déceler le jugement sur les traits de mon visage et prendre la lettre dans ses mains, je lui fis entendre ce que j'avais envie de lui dire simplement. Je n'avais aucune raison de lui cacher ces pensées déjà trop perceptible. Je n'étais pas un bon menteur...ni même un cachotier dans l'âme.

Je ne sais même pas s'il me faut croire si cette lettre provient directement du Kamui...ou si tu l'as envoyée toi-même. Saryo Hiko...

Si le gamin était intelligent, il ferait probablement le lien entre ma visite à cette séance de recrutement de la rébellion et celle de Yanosa Oterashi. Tous deux avions réussis à déchiffrer le code des rebelles qui avait été envoyé à la population sous forme d'un message caché. Il devenait donc évident que si j'en étais probablement repartis avec certaine information...le ton que j'adoptais aujourd'hui avec le gamin venait très probablement du fait que j'avais vérifié ces informations auprès du Kusajin.

Je ne te connais pas assez pour dire que c'est surprenant...cette trahison envers le système impérial en place...mais je dois te féliciter malgré tout. Tu as bien préparé tes coups, beaucoup n'ont rien vu venir. Tu te glisse parmi les ombres comme un véritable petit insecte.

Alors dis-moi...pourquoi Hiko? Qu'est-ce qui te rebute tant dans le régime impérial et qui te pousse dans cette direction? Une direction qui pourrait bien te tuer, en bout de ligne. Tu sais comment Kakeshuou traite avec ceux qui menace la paix au sein du Shukai. Crois-tu qu'il t'épargnera parce que tu es jeune? Tu n'es plus un enfant maintenant...tu as renoncé à ton enfance en devenant un Shinobi...et la sentence qui risque de t'attendre sera celle d'un Shinobi...pas d'un gamin.

Des mots qui, même s'ils pouvaient être directes, durs et intimidant...restaient proche de la stricte vérité. Le châtiment qui guettait le jeune adolescent ne lui offrirait aucun traitement de faveur si, un jour, il devait être amené devant la justice. Justice qui tenait, d'ailleurs, dans le creux de ma main maintenant. Mais ça...personne ne le savait autre que le Kamui lui-même.

C'était donc ainsi que le jeune Shinobi se défendait lorsqu'il commençait à entrevoir, vaguement, le fond d'une cellule dans son petit esprit sournois? Il commençait d'abord par se servir de petits mensonges en adoptant une bouille sympathique et moqueuse? Il laissait son rire enfantin essayer d'excuser ses gestes...ou plutôt nier ses gestes qui, pourtant, avait une importance beaucoup plus grande que ce à quoi l'on pouvait s'attendre d'un gamin. Les enfantillages ne marcheraient pas avec moi, et non parce que je connaissais la vérité...sans même l'avoir directement dévoilée...mais parce que je n'accordais aucune importance à son âge. Lui et moi...n'étions pas si éloigné sur la ligne du temps...entre ma naissance et la sienne. Si j'étais tout récemment devenu "un adulte" aux yeux de la stricte loi, lui n'aurait qu'à attendre quoi...3...4 ans? Au maximum?

Cependant, là où il avait raison et où je ne pouvais que me résoudre à laisser ma curiosité de côté, l'entraîner restait bel et bien l'ordre du jour et de par mes obligations envers l'Empire, je ne pouvais refuser cette missive que je savais, au fond, réellement envoyée par le Kamui. Lui-même avait fait mention d'une période de tests et d'entrainements militaires sur toutes les terres du Shukai. Peut-être était-ce la raison pour laquelle il avait envoyé Hiko à Yuki aujourd'hui. Si, en plus, le shinobi avait demandé à ce que je sois son mentor dans la matière...je ne savais que très bien que l'Empereur aurait acquiescé à une telle requête.

Après quelques instants de réflexions, donc, je m'éloignai de quelques pas tout en haussant la voix, voix qui adoptait maintenant un ton moins accusateur, plus neutre, mais strict. Je désignai donc l'arène du bout de ma lame en décrivant un arc devant moi, de droite à gauche. Et je dictai les règles à suivre pour ce qui allait en être de cette session d'entrainement.

Bien...si tu es venu pour un entraînement...tu l'auras. Je n'ai jamais remis en doute ton appartenance à notre corps militaire, seulement ta loyauté envers le gouvernement en place.

Alors...cette arène sera notre "terrain de jeu". Pas le droit d'en sortir. Si tu en sors, tu n'apprendra rien de moi. Rien d'autre que du pur combat au corps à corps. Si tu veux apprendre, et rapidement, il te faut laisser de côté tout ce que tu connais d'autre. Le taijutsu demande énormément de concentration et de coordination oeil/main ou oeil/pied. Inutile de te préciser donc que cette discipline changera ton style de combat...forcément. C'est une réadaptation, mais elle paye.

Aussitôt fus-je assez éloigné à mon goût de l'adolescent rebelle, je lui fis alors signe d'approcher, de venir à ma rencontre dans un combat au corps à corps. De loin, la scène pouvait presque être comique; un géant qui invite un nain à se battre. Cependant, le nain savait en dégommer...il n'était probablement pas autant réputé pour rien.

Une chose n'en attendant pas l'autre, le jeune adolescent ne tarda pas à comprendre les règles du jeu et à les prendre au sérieux. Rapidement, celui-ci se montra intéressé aux leçons que je pouvais lui inculquer en sortant, de derrière lui, une fine lame blanche qui s'apparentait au Wakisashi. Assez longue pour lui donner une petite portée, mais assez courte pour être discrètement placée entre ses deux omoplates. Là, je pu être témoin d'une scène qui me laissa perplexe quant à ce petit homme en devenir. Ce curieux regard...fixant longuement sa lame en analysant bien attentivement le tranchant dont elle était doté. C'était le regard d'une personne qui se savait en possession d'un outil apte à enlever la vie d'une personne. Un regard qui pesait cette probabilité dans les jours à venir...qu'ils soient lointain ou rapprochés. Personne ne regardait une lame de la sorte sans prendre conscience de cette fatalité. Et aujourd'hui...il décida de me charger avec cet outil du meurtre.

Courrant en face de moi, la lame bien dégainée et en vu, il tenta une première tranchée à ma gorge lorsqu'il fut assez près, mais il jouait là sur un terrain dont il n'était pas le maître, mais l'élève. C'est donc en toute évidence que, par mon aise dans le combat rapproché, je ne fis qu'un simple pas vers l'arrière afin d'allonger la distance entre ma peau et la pointe de son arme qui passa simplement dans le vide. Usant de toute ma grandeur à mon avantage, j'allongeai ensuite ma jambe droite pour donner un coup "en crochet" au travers des jambes du petit Sairyon et le faire tomber sur le côté. Là, je reculai encore de deux pas en adoptant une position défensive, attendant sa nouvelle charge

Trop direct Hiko, tu fonce vers ton ennemi avec ta lame déjà en main, la lame et les yeux pointant déjà l'endroit où tu veux frapper. Tu ne dois pas regarder ta cible en un point précis...ou tu dévoile directement la place où tu veux frapper. En plus, tu perds le focus sur le reste de mon corps en faisant ainsi. Si tu regarde ma gorge dans l'intention de la trancher, comment peux-tu surveiller mes jambes? Allez...recommence. Charge...encore! Et regarde mon corps dans son ensemble...de manière globale...

Puis, attendant une nouvelle charge, je m'apprêtais déjà à envoyer un violent coup de pied tourné sur l'épaule de mon élève du jour, pivotant sur mon axe afin d'esquiver le tranchant de sa lame pour mieux me servir de la rotation afin de renforcer la puissance de mon coup.

Éviter la lame...je savais que j'allais réussir, mais ce que je voulais, c'était apprendre au petit à comprendre la vision d'ensemble qu'un utilisateur de Taijutsu devait avoir afin de réagir à la réaction de sa cible. Le combat au corps à corps n'était rien d'autre qu'une partie d'échecs brutale en accélérée. Celui qui prévoyait le plus de coup et qui contre-attaquait le mieux s'en sortait vainqueur. Du moins, c'était ma vision de ce qu'était un combat rapproché. Et jusqu'ici...elle ne m'avait pas trompée. Je pouvais même me vanter d'être un des meilleurs potentiel dans le style que j'eus croisé jusqu'ici. Néanmoins...je ne pouvais me permettre de m'asseoir sur mes lauriers et si je le pensais, je ne le disais pas. La vantardise menait à la sur-évaluation de soi...et ça...ça menait à l'échec...et la mort.

La deuxième manche ne tarda pas et, encore une fois, le jeune Hiko fonça. Cette fois, sa lame resta le long de son corps, évitant ainsi de me pointer directement là où il pensait frapper. Ce fut donc sans surprise qu'une fois près de moi, il se mit plutôt à chercher une faille dans ma garde en tournant autour de moi, en analysant chacun de mes mouvements. Cependant, je ne lui laissai pas le loisir de procéder à une compréhension bien complexe de mon style. Au lieu de cela, je restai de marbre, droit comme un pic, attendant simplement sa réaction.

Ce fut donc sur mon flanc gauche qu'il attaqua...là où mon oeil manquait. Une faiblesse certaine, un angle d'attaque qui m'était difficile d'analyser et qui pourrait bel et bien mener, un jour, à ma perte...

...seulement si l'homme qui m'attaquait était meilleur que moi.

Ce fut donc sans trop d'effort que je montai mon coude gauche au même instant, tout en me penchant afin de laisser son arme passer par dessus ma tête. Aussitôt que l'attaque me rata, sans pour autant manquer de me couper quelques cheveux au passage, le coude que j'avais levé vint terminer sa course dans le creux du bras de l'adolescent, l'obligeant ainsi à le plier et rendre son arme inutile pour un court laps de temps. Puis, comme pour bloquer le balayage qui venait vers moi, je m'accroupis un peu plus en fléchissant les deux genoux, augmentant ainsi mon équilibre en abaissant mon centre de gravité corporel. Enfin, à l'impacte, je vint raidir mes muscles qui se gonflèrent au moment où sa jambe croisa la mienne. Là, peut-être que le petit aux cheveux blanc eut l'impression de frapper un tronc d'arbre tant je restai immobile et que j'encaissai le coup. Et, malgré sa mine confuse...je ne tardai pas à lui faire part de son progrès rapide.

Bien...c'est bien. Contre un autre novice, tu l'aurais envoyé au tapis. Ton temps de réaction est bon. Tu dois te dire que ce n'était pas efficace, mais détrompe toi. Dans un combat au corps à corps, il y a plusieurs échappatoire; l'esquive, la parade, la contre-attaque...la fuite même. Le but étant de fermer toutes les portes de l'ennemi afin de le garder dans la pièce et d'en devenir le maître, d'en avoir le contrôle. Là, en effectuant cette série, tu m'as empêché d'esquiver...il me fallait donc bloquer ton prochain assaut. Un simple heishi n'aurait pas bloquer...il n'aurait pas eut le temps. C'était bien.

Des mots que, profondément, je rebutais à dire. Ce jeune rebelle avait du talent, et ne devait donc pas être pris à la légère. Devoir l'entraîner en sachant qu'inévitablement, je devrai croiser le fer avec lui dans un futur proche ou loitain rendait toute cette scène des plus futiles à mes yeux. Il y avait, dans cet apprentissage forcé, un non-sens dont le gamin était le seul bénéficiaire et...il le savait que trop bien. Comme quoi on pouvait nous rire en pleine face sans avoir la chance de riposter. Néanmoins, je savais faire preuve de professionnalisme et même si, en pensées immédiates, j'avais de la difficulté avec le principe d'enseigner mon art à ce que je jugeais être l'ennemi, au fond de moi je savais que je ne faisais qu'accomplire mon devoir...tout simplement. Je n'étais pas celui qui avait poussé Hiko dans la direction qu'il avait choisis de prendre, après tout.

Cependant, sa prochaine question en souleva bien d'autre dans mon esprit.  Le jeune voulait plutôt apprendre une technique au sabre ou, plus précisément, rendre son sabre plus mortel via le chakra qu'il pouvait y concentrer. En admettant si c'était possible. Une telle demande ne pu que me faire hausser un sourcil pendant que je prenais deux pas de recul, histoire d'écarter une proximité inutile puisque nous n'étions plus en simulation de combat. Là, je pris mon sabre dans ma main gauche, et je le pointai vers le sol, en diagonal, laissant la pointe de sa lame s'y reposer afin d'éviter d'en soulever le poid trop longtemps. Cette arme était lourde...très lourde, et ce n'était que logique qu'en la soulevant pour une période prolongée, je ne ferais que fatiguer mes muscles.

Écoutant donc bien la requête du shinobi, je me demandai s'il s'agissait là du meilleur à faire. Lui apprendre une telle technique lui faisait sauter des étapes...mais tant pis. Au final, il s'agissait de son choix propre et non du mien. S'il voulait que je lui enseigne, je le ferais.

Hmmm...oui je peux. C'est loin d'être les bases nécessaires à un bon combattant Taijutsu mais si tu insiste. Quelles affinités maitrises-tu? Seulement le Suiton? Ou t'en a d'autres?

La compréhension d'Hiko via mes instructions ne faisaient donc que prouver le sérieux dont il voulait faire preuve durant cet apprentissage. Désireux de partir sur de bonnes bases, l'enfantin personnage décida de revenir sur sa décision et de bien apprendre les bases que je pouvais lui inculquer en matière de combat armé. Bien entendu, le maniement du sabre était une discipline de prédilection pour moi et bien que ma lame devait faire trois à quatre fois sa longueur...et au moins huit fois sa largeur...l'utilisation d'une lame d'assassin n'avait aucun secret pour moi. C'était d'ailleurs avec une épée semblable à la sienne que j'avais débuté cette discipline durant mon enfance. Afin de me prêter au jeu, je ne fis que rapporter Akuma Kudaku dans mon dos. Utiliser la totalité de sa lame ne ferait que compliquer le reste de l'apprentissage.

Ce fut donc, surprise, une plus petite lame que je pris entre mes mains, sortant tout bonnement se nul part. Comme par magie, aussitôt que j'eus accroché Kudaku entre mes deux omoplates, je tirai de là un second instrument de fer qui allait me servir d'épée pour le reste de l'entraînement. Elle avait une longueur semblable à celle d'Hiko...si ce n'était qu'elle n'avait aucune garde...ni poignée. Une lame toute droite, sans aucun ornement. Normal, puisqu'il s'agissait simplement d'un fragment que j'avais pris au Démon brisé, tout droit sortit de la surface caché du plat de sa lame...celle qui faisait face à mon dos.

Bien...alors commençons par un brin de théorie...évidente...mais crois moi c'est important de le réaliser pleinement;

Un sabre...est une arme létale. Son tranchant coupe et fait des dégâts beaucoup plus mortels qu'un simple coup de poing. C'est un fait indéniable...et tout le monde le sait.

Cependant, une lame dans les mains d'un novice ne vaux rien comparativement aux poings d'un expert. Tu connais Oterashi Yanosa je présume? De réputation ou non...cet homme est la preuve vivante que peu importe l'arme que tu possède...si tu n'es pas entrainé, son poing te fendra le crâne avant même que tu n'aie le temps de lever ton joujou de fer. Il faut donc savoir se servir de l'arme proprement.Dis-je simplement en emmenenant le bout de metal devant mon visage, ne le tenant que par les index de mes deux mains.

Il faut donc connaître ton arme et ses capacités...afin de l'utiliser à bon escient. Chaque centimètre sur ton arme sert à quelque chose. La pointe...est la partie la plus meutrière. C'est avec celle-ci que tu frappe pour assassiner. Non seulement il s'agit du point perforant de ton arme...mais également l'endroit où son tranchant est le plus affuté. C'est avec la pointe de ton arme que tu devra te battre. Cela demande donc rapidité et précision d'exécution.

Au même moment, tout juste après avoir terminer ma phrase, une impulsion de chakra traversa mes jambes et, en un claquement de doigt ou presque, je me trouvai déjà devant Hiko. J'avais élancé mon bras droit vers le sien pour l'empoigner et user de la force pour le relever, mettant à nu son flanc et là, ma main gauche venait de foncer vers celui-ci. La pointe venait de frapper à une vitesse fulgurante, mais s'était arrêté tout juste sur le vêtement du gamin qui avait les yeux écarquillés. Je me doutais qu'il avait sentit mon approche, mais grâce à la vitesse que me conférait mes compétences en taijutsu, j'avais supplanté ses sens. Une chose qu'il devrait aussi apprendre.

Si mon mouvement avait été rapide, cependant, Hiko avait pu voir quelque chose d'étrange néanmoins lorsque nos épaules étaient côtes à côtes. Quelque chose de...pas naturel...avec mon bras droit. En remontant son regard sur celui-ci...il pu clairement distinguer que mon épaule n'était plus qu'un morceau de bois et de fer...tout juste comme l'était les bras d'un pantin. Malheureusement, le reste du bras étant caché sous les énormes gantelets de combat que je portais, il était difficile d'en voir le reste.

Une arme, donc, entre des mains entrainés, fait des dégâts aggravés. Chaque coups portés deviennent donc une chance d'être le derniers à être donné dans un combat. Mais pour ça, il faut déjouer ton adversaire.

À toi maintenant...attaque. Avec les derniers centimètre de la pointe seulement.

Les progrès du jeune garçon à la crinière blanche commençait à se faire sentir. Tranquillement, mais sûrement, il prenait le rythme du combat au corps à corps au fur et à mesure que je le corrigeais. N'hésitant pas, parfois, à pousser ses pieds avec les miens, histoire de lui faire perdre l'équilibre pour lui démontrer que son jeu de pied avait des faiblesses, l'adolescent semblait corriger le tir sans trop de problème. La jeunesse était encore un avantage pour nous deux, nos corps et nos esprits étaient encore vif et avaient du répondant. Ce qui nous permettait d'absorber l'information comme le ferait une éponge avec de l'eau.

Ce fut donc un entraînement de quelques heures qui, non seulement porta ses fruits, mais les fit mûrir. En additionnant quelques poses entre nos échanges plus dynamiques, j'en profitais aussi pour lui apporter quelques notions théoriques sur la positionnement du corps au combat, les angles d'attaques qui seraient fatals pour un adversaire pris au dépourvu et autres astuces bien utiles. Au final, ce ne fut qu'au moment où le petit Hiko réussit à déjouer ma garde et écorcher mon bras de pantin au niveau de l'épaule que je jugeai qu'il avait appris à manier son arme correctement.

Empoignant la main de Hiko, qui était toujours sur le pommeau de son arme, je la repoussai avec assez de force pour le faire bondir vers l'arrière et je levai la main pour lui indiquer qu'il pouvait arrêter.

Stop! Ça suffit. Continuer dans cette voix est inutile à présent.

Puis, rabaissant la main, je rapportai l'aiguille de fer dans mon dos afin de laisser le sabre "ravaler" son fragment par lui-même, suite à quoi je dégainai Akuma Kudaku tout en m'asseyant qu centre de l'arène, invitant l'apprentie à faire de même. Si la sueur coulait sur nos fronts à cet instant et que notre souffle se voulait saccadé après notre dernière joute...les enseignements ne s'arrêteraient pas là. Car, manier une arme...n'importe qui pouvait le faire. Les Samurais, qui n'étaient que de simples civils après tout, le faisaient aussi. Et s'ils réussissaient à repousser les limites du style grâce à une compréhension démesuré de cet art...nous...les Shinobis...avions un autre atout dans notre manche. Le chakra...

Tu as compris le principe, il ne te manquera plus qu'à expérimenter en situation réelle maintenant. Je pourrais bien t'entraîner d'avantage, mais cela ne ferait que te contraindre à mon style...ce qui n'est pas bon en soit. Tu pourrais y développer de mauvais plis, et interpréter mes mouvements chez l'adversaire...et finalement te faire avoir parce qu'il n'enchaîne pas de la même manière que moi. Chaque combattant est unique...ne l'oublie jamais.

Cependant, il y a quelque chose d'autre que je peux t'enseigner et qui utilisera un élément immuable, qui ne changera pas d'une personne à une autre si ce n'est que par l'aspect de cet élément qui sera utilisé. Quelque chose que tu maitrise déjà bien...et qui, je crois, sera beaucoup plus facile à comprendre et appliquer pour toi que pour un autre; le chakra.

Si les Samurai utilisent leur aura pour augmenter le tranchant de leur lame, ou la portée de celle-ci, nous Shinobi pouvons aussi le faire grâce au chakra et en utilisant ses affinités. Alors, je te repose la même question; Hormis le Suiton Hiko...quelles affinités maitrises-tu?

L'idée avait vite fait son chemin entre les neurones de l'élève du jour. Aussitôt avait-il commencé à faire preuve de ses capacités, en invoquant une technique suite à une autre, il comprit alors que le Raiton pourrait bel et bien avoir une influence sur les coups qu'il pourrait porter grâce à sa lame. Chose que j'étais apte à lui enseigner sans problème...puisqu'ayant moi-même une technique qui va en ce sens.

Prenant donc mon énorme lame à deux mains, par le pommeau, je me relevai tout en m'éloignant de quelques pas afin que le jeune homme puisse comprendre, dans l'ensemble, ce que la technique allait faire. Cependant, l'élément que j'utilisais pour cette technique lui rendrait l'observation plutôt difficile puisque l'air n'avait ni forme...ni couleur. C'était plutôt avec l'utilisation de ma lame que j'allais lui démontrer ce qu'il lui serait possible de faire...ou environ.

Concentrant le chakra entre mes mains, toute l'énergie que j'y accumulais se transposa ensuite sur mon arme, tout autour de sa lame. Bien qu'invisible, cette énergie se transforma alors en un courant d'air circulaire si puissant qu'un petit sifflement naquit alors de la surface ferreuse et mince de l'instrument de guerre. Là, je pris simplement un Shuriken dans ma poche droite pour le lancer en l'air afin d'y abattre le tranchant d'Akuma Kudaku. Le résultat était tout bonnement surprenant. Le Shuriken se sépara en deux...tranché net par la pression que le vent exerçait au niveau de la coupe.

Une technique aussi subtile que mortelle...

Je ne te cacherai pas que le futon est probablement l'affinité le plus meurtrier couplé à une arme. Mais je crois que le raiton pourrait tout aussi bien le devenir...tout dépendamment de son utilisation. D'ailleurs...j'ai une petite idée, si ça t'intéresse.

Utiliser le Raiton pour prolonger ta lame et la rendre plus meurtrière grâce à l'électricité elle-même pourrait être une idée...mais il n'y aura là aucune subtilité dans ta technique. Ce que je te propose...c'est de te procurer une arme dont la lame est tangible, "molle" un peu. Ces armes sont rares...mais un bon forgeron pourra t'en faire une.

L'idée...est de charger cette lame "tangible" d'une charge électrostatique puissante et continue. La lame se mettra alors à vibrer si rapidement qu'elle donnera l'impression d'être raide au premier coup d'oeil. Ce qui augmenterait aussi considérablement son tranchant et sa capacité de perforation de manière drastique...allant même jusqu'à égaler une lame Futon ou presque. Mais l'utiliser sur une lame raide pourrait la briser...à la longue.

Si, pendant que le cadet s'entraînait à matérialiser sa lame de chakra, je donnais l'impression d'être distant, ce n'était pourtant pas sans un but précis. Mon esprit, occupé à autre chose, travaillait lui aussi à malaxer le chakra en une image identique de moi-même afin de l'extérioriser et d'en faire un clone...technique forte-utile que je n'avais jamais pris la peine de m'y intéresser avant aujourd'hui. Bien entendu, j'avais pu voir Seito-san l'utiliser une ou deux fois, tout comme Mikami d'ailleurs...mais se mettre en parfaite symbiose avec Akuma Kudaku avait toujours été difficile auparavant, et me demandait plus d'énergie que je voulais bien l'admettre.

Cette lame avait...un ego...assez puissant. L'avoir dans son dos ou entre ces mains n'avait rien de plaisant ou de facile. Sa conscience agissait tel une aura de corruption, et avait tendance à guider son utilisateur vers une soif de gloire incommensurable. C'était la raison pour laquelle je limitais mes interactions avec elle d'ailleurs. Pour l'éveiller, il fallait que je la laisse puiser dans mon chakra. Là sa conscience se réveillait et il m'était possible de "partager" et de "mélanger" nos deux chakra afin d'en tirer un pouvoir unique; le contrôle parfait et total de chaque centimètres de fer dont elle était composée. Cependant, cette âme qui avait posséder la lame ne semblait vivre que pour être perçu par le monde...et chaque fois que je l'utilisais, je pouvais sentir ce besoin d'être "connu" du monde, de surclasser mes adversaires dans le simple but de les amener qu bord du gouffre de la mort. Car cette lame savait...que dans le monde Shinobi...le meilleur moyen d'attirer l'attention était de tuer d'autres Shinobis. Et depuis qu'elle avait saper la vie de Ozai...elle n'en était que pire maintenant.

Enfin...m'étant perdu dans mes propres pensées...je n'arrivai pas à matérialiser le clone que j'avais besoin de faire apparaître. Du moins...pas comme j'en avais envie. Pendant que le gamin affichait une mine semi-gênée en grattant l'arrière de sa tête, derrière moi gisait un Ketsuen affalé contre le sol, un bras et une jambe en moins et, faible comme un poupon, il essayait de lever le bras en notre direction comme pour dire "aidez-moi". Puis il disparut en un nuage cendré...signe que je n'avais pas accomplis mon but.

Eh...je suis partagé entre l'horreur et la pitié. On dirait bien que tu n'es pas le seul à ne pas comprendre Hiko. Dis-je en frottant mes mains ensemble, de haut en bas, comme si j'en enlevais de la poussière. Simple signe qu'il me fallait prendre les choses plus au sérieux

Bon...ok. Il y a plusieurs méthodes pour arriver à faire cette technique, mais la plus simple restera toujours de malaxer ton chakra et de le concentrer au creux de tes ou ta paume qui sont sur le pommeau. Là...il te faut "prolonger" ce chakra...comme une aura élémentaire qui enveloppe la lame. Donc...le chakra reste concentré dans tes mains...mais il entoure ta lame. Le plus difficile, c'est surtout de ne pas lui faire perdre son intensité tout simplement.

Maintenant...les clones...explique moi car lui avait clairement pas l'air en forme...il faisait peur à voir.

Si le gamin était finalement, après maints efforts, parvenu à comprendre le principe de la lame élémentaire et enfin d'en transposer les effets sur son propre sabre, celui-ci ne daigna cependant pas m'aider plus qu'il ne le fallait réellement afin que je puisse assimiler le procédé du création de clone. Ne faisant que me faire part de quelques mots clefs assez vagues quant à la difficulté de la tâche et la patience que l'on devait avoir afin de pratiquer une telle technique, je ne fis que rouler l'oeil pendant que j'étais dos à celui-ci tout en soupirant longuement. Comme à mon habitude, je passai ma main afin de rejeter ma chevelure vers l'arrière, véritable toc que je semblais avoir développé pour signifier que quelque chose me dérangeait ou m'exaspérait, mais je n'abandonnai pas pour autant mes tentatives de former un clone décent...voir même parfaitement opérationnel. Seulement, je pris la peine d'indiquer une autre directive au jeune combattant en herbe.

Bien...maintenant...recrée cette aura autour de ta lame et essais de la garder active tout en courant, en bougeant, en frappant dans l'air et en un point précis. Vise les quelques flocons qui viennent de commencer à tomber. Concentre toi sur l'un d'eux et suit ses mouvements, car comme ton ennemi dans un comvat, tu devra te concentrer à la fois sur ton ennemi, mais aussi sur ta lame afin de continuer d'y verser un flux régulier de chakra.

Puis, je retour ai ma concentration envers le but que je m'étais fixé. J'imaginai alors mon chakra faire une copie exacte de mon corps près de moi et lorsque j'ouvris les yeux, après avoir composé quelques mudras que je pensais être les bons, je réalisai que je m'étais trompé dans l'un d'eux. Au lieu du serpent...j'aurais du composer le singe. Associant le serpent à la fourberie, je compris un peu tard que bien que le serpent était symbole de tromperie et de mensonge, les clones relevaient plus du faux-semblant, de la ruse et de l'artifice. Ainsi, je recomposai la même série en enchainant cette fois-ci avec le singe et, à ma grande surprise, l'image que je créai cette fois-ci me sembla beaucoup plus consistante, apte à bouger par elle-même, mais après quelques secondes à peine, elle disparut en un nuage de fumée...encore une fois. Il me manquait donc de la puissance...une maitrise plus approfondie de mon chakra. Une chose que j'allais pouvoir retrouver dans l'un des éléments que je maîtrisais déjà. J'étais sur la bonne voie...je le sentais.

Ah! Voilà...je crois avoir trouvé le truc. Hehe...c'était pas si sorcier au final.

Rapportant ma concentration sur la création d'un Bunshin, je commençai cette fois-ci à malaxer mon chakra Futon tout en composant les mudras précédemment utilisés. Cependant, cette fois-ci, j'ajoutai à la fin le symbole du dragon suivis de celui de l'oiseau afin de bien intégrer l'élément futon en une masse puissante, presque explosive qui formerait le corps de la technique que je venais de créer. Puis, lorsque j'extériorisai mon chakra...un clone parfaitement identique à moi apparut à mes côtés. La technique était complète...je le sentais. C'était une réussite.

Parfait...ça me sera bien utile dans mes combats à l'avenir.

Alors Hiko...ta lame a tenue le coup?

Arquant le sourcil, plongeant un oeil perçant dans le regard de celui qui, même s'il avait été un apprentie durant cette journée, restait tout de même la première personne au Shukai que je voulais voir sombrer sous les coups de marteau de l'inquisition, j'écoutai les paroles qu'il me dictait avec une attention toute particulière. Une proposition dénuée d'intérêt à mes yeux, puisque le jeune adolescent aux cheveux couleur ivoire n'avait rien à me répondre qui pouvait réellement me satisfaire, à moins qu'il ne décide lui même de me dire qu'il se livrait aux autorités...chose que je savais être improbable.

Je ne fis alors que fermer les paupières un court instant afin de bien choisir les mots que j'allais prendre pour répondre à cette demande des plus enfantines, mais qui reflétait une partie de la nature du chef de cette rébellion. Il allait de soi qu'il avait tendance à prendre ses ennemis politiques pour de parfaits imbéciles, comme s'il pouvait tous les amener à jouer dans son petit jeu puéril. Cependant, il ne frappait pas à la bonne porte...encore une fois. Le combattant que j'étais savait trop bien qu'un Shinobi, même s'il pouvait être bien jeune, restait un Shinobi malgré tout. Aussi, ma réponse suivit cette réflexion, une réponse assez claire et précise pour que "l'enfant" n'ait pas à insister ou demander une deuxième fois.

Je n'ai plus de questions à te poser Saryo Hiko. J'en sais suffisamment sur toi et tes intentions mal placées pour ne pas me laisser entrer dans tes petits jeux qui ne feront que te servir à toi au final. La seule chose qui me retient de ne pas te passer la corde au cou, c'est que l'empereur ne me l'a pas ordonné...et qu'étrangement il te considère encore comme étant l'un des nôtres.

Mais le jour où il m'en donnera le pouvoir ou qu'il révisera sa position sur ton cas...et crois-moi que ce jour viendra...je serai le premier à cogner à ta porte pour te faire passer dans le système de la justice impérial.

Puis, je restai au bord de l'arène en fixant l'adolescent. S'il avait quelque chose à rajouter, il avait amplement le temps ou l'opportunité car je n'étais pas près de m'en aller. Cependant, la chute de flocons s'accentuait et prenait de plus en plus d'ampleur et si le jeune Hiko ne voulait pas être prisonnier d'une tempête de neige, il devrait partir bientôt pour Dhartsedo. Car, même s'il n'était pas totalement familier avec ces terres, il était facile de comprendre que de rester à l'extérieur durant une telle intempérie pouvait devenir dangereux...sauf pour un Samui.

Tu devrais te dépêcher Hiko...Dhartsedo n'est pas loin...mais dans le blizzard...c'est assez pour perdre tes doigts et tes orteilles.