Aujourd’hui est un grand jour ! Enfin nan, pas tant que ça. J’avais un petit rendez-vous, un genre de débriefing avec Natsu, le dernier arrivé du Kyomu, et également l’un des premiers à avoir gagné son titre de chasseur de prime. Pour autant je ne lui faisais absolument pas confiance, et c’est la raison de pourquoi je ne lui révélais pas mon identité. Ça aurait été Red oui, mais là … En fait il n’y a que si ça avait été Red, que j’aurais probablement tombé le masque.
C’est donc dans les courbes et les vêtements d’une femme d’affaire respectable. Costar sur chemise blanche, sans cravate, jupe noire sur collants de la même couleur et chaussures de ville avec petit talon, long cheveux noirs, yeux vert, je me présentai à lui :

« Bienvenue à vous. Bienvenue au Sikari ! Je suis mademoiselle Akane Reiko, nous nous sommes déjà rencontré lors de votre arrivée ici. Et cela n’a pas changé je serais votre supérieure pour tout votre séjour parmi nous. »

D’une main je lui fis signe de me suivre et nous montons jusqu’à mon bureau, au deuxième étage. Sans un mot, sans un geste ni une remarque déplacée.
A l’intérieur c’était très sobre, un bureau des plus simples, deux chaises de part et d’autres, une armoire au fond, un néon au plafond et une lampe de table.

« Je vous en pris, essayez-vous. » Dis-je en lui présentant la place réservée aux invités. « Vous vous doutez certainement que ce n’est pas un cas banal, la raison de pourquoi de tout ceci. C’est très simple, deux raisons à cela, vous êtes non seulement le premier chasseur officiel de l’entreprise, mais en plus vous avez montré une faculté certaine à atteindre vos objectifs. Vous avez été mit en scène, dans un endroit clos, confronté à trois autres candidats qui avaient tous le même but que vous. Il s’agissait là d’une simulation où il vous faut gérer plusieurs adversaires en même temps, tout en gardant la tête froide. »

Je me retins d’afficher le moindre sourire alors qu’il était question d’un Gogyou de feu. Les mauvais jeux de mot, ohohoh ce n’est pas bien. Non, restons concentrée, il s’agit d’un vrai job.
Je me levai un instant pour récupérer trois documents dans l’armoire de derrière, et les étaler sur le bureau, face à lui.

« Vous les avez certainement déjà vu en bas, accrochées au tableau. Ce sont deux des primes que nous a envoyé un client. Rien de difficile à comprendre dessus, vous avez le visage de la cible, son nom et les détails. Mais également la prime gagnée à la fin de la traque. En tant que premier chasseur, vous avez le privilège d’en choisir un parmi ceux-ci. L’entreprise est à votre disposition en cas de besoin, d’information ou de matériel. Sachez simplement que toute demande est consignée et archivée. »

Je me réinstallai sur ma chaise, croisai les doigts et plantai mon regard dans le sien. Parmi ceux proposé, j’avais volontairement retiré l’affiche concernant Yusei. Lui il est à moi.

« A partir du moment où vous choisissez une traque, plus personne ne peut la prendre à votre place. Cependant vous avez tout à fait le droit de demander à former un binôme si besoin. Avez-vous une quelconque question ? »

Spoiler:

Bon alors, je venais d’intégrer une organisation nouvelle en dehors du Kyomu. Cette nouvelle organisation répondait bien à mon profil et mes besoins. Me faire un peu de fric additionnel, tout en étant actif sur le marché du troc de vie des ninjas. Allez, je ne vais pas vous la faire à vous ! Ce n’est pas vraiment mon nindo que d’être un chasseur de prime quoique on attitude a toujours été de remplir des contrats en échange de paiement en nature ou en espèce. L’autre côté chic dans cette organisation de chasseur de prime, c’est qu’elle va me permettre de me coller un peu plus à la réalité des villages et donc d’en savoir plus sur eux en vue de mon plan final : tous les éradiquer ! Ou en moins chaud, tous les affaiblir de telle sorte qu’ils ne seront plus une menace pour les errants tels que moi. Mon nindo tourne à peu près autour de ça. Un mix de destruction des grandes puissances ninja et de plus grande liberté pour les nukenins, les Gogyou au premier plan. C’est bien pour cette raison que, telle une éponge, je prends tout ce qu’on me propose. Tout ! Tant que de près ou de loin ça se rapproche de ce que je veux pour ce monde de dégénérés !

J’ai réussi haut la main les tests plutôt faiblards à mon goût, proposé par cette organisation. Sikari que ça s’appelle. C’est pour cette raison que l’on m’a donné rendez-vous avec celle que je crois avoir compris être la boss. La patronne de ce groupe de futurs fouteurs de merde dans le monde ninja. Ah quoi pouvait-elle ressembler ? Ah ça… J’étais aussi curieux que vous d’en savoir un peu plus. Probablement une balafrée qui fait peur au premier regard ? Ou alors une kunoichi froide dont le côté sanguinaire est clairement visible dans le regard. Un peu comme avec cette Saibogu…

Je fus donc plutôt étonné de rencontrer une dame élégante, yeux verts, cheveux sombres. Bien maquillée, bien sapée, toute mimi quoi. Par contre, elle avait du maintien, et il était évident qu’elle savait gérer des hommes. C’est un truc que l’on sent au premier coup d’œil. Je l’avais déjà rencontré et à ce moment là, je n’aurais pas parié un ryo qu’elle pourrait être la véritable tenante de l’organisation. A ce moment précis, alors que ma réflexion s’en allait en ce sens, une pointe de doute vint à mon esprit. Et si ? Je balayais tout ça d’un revers de main… Un revers de main psychique cela dit. Après tout, je m’en fou. Tant que la machine fonctionne et qu’on me donne ce qu’on me doit, le reste hein…

_ Yop ! Ok Reiko !

J’allais me présenter, lorsque je me souvins qu’elle savait déjà qui j’étais et de quoi j’étais capable.

_ J’ai cru que j’allais rencontrer la patronne du Sikari… C’est vous ? Puis j’ai d’autres questions… Mais bon, allez-y d’abord, je poserai les miennes plus tard.

Je m’asseyais suite à son indication et l’écoutait en affichant un air concentré. Tel n’était évidemment pas le cas. Elle me félicita pour le test réussi ainsi que ma faculté à m’occuper de plusieurs personnes en même temps. J’ai envie de dire… Ouais mais c’est facile aussi pour un Gogyou que de s’occuper de plusieurs adversaires à la fois. D’ailleurs j’eus une pensée pour ces derniers. Avaient-ils survécu à leurs blessures ? Pourtant je les avais prévenus qu’ils auraient mieux fait d’abdiquer et de me laisser aller… La femme, comment elle s’appelle déjà ? s’était levée de son siège et s’en était allée récupérer des documents qu’elle plaça devant moi. Il s’agit de demande de traque. A peine recruté que déjà je devais mettre les pieds dans le plat. Ok, je suis pas contre hein au fond ! Je pris le soin d’examiner les deux demandes. L’une évoquait le cas d’une Saibogu. Oniri de son nom et l’autre, celle de membres du clan Kawaguchi. Uniquement des ninjas du village du Sable donc ; le pays du Vent. Je plissais des yeux en lisant la description concernant la Saibogu. Une chose me gênait dans le descriptif : sa capacité à user du fuinjutsu. Chose dont je n’étais pas capable pour l’instant malheureusement. J’avais beau être bagarreur, je pouvais me souvenir aisément du nombre de fois où j’avais eu affaire dans un combat solo à un utilisateur du fuinjutsu. Je peux vous dire que ca n’a jamais été aisé pour moi.

*Saibogu… Henka Akuma… Fuinjutsu… Commanditaire Yamada Kioshi… 400 PI de prime, soit l’équivalent de 2 primes saisonnière du Kyomu… Intéressant quoi qu’on en dise !*

Je m’intéressais à la requête suivante. Signé Anne Onyme. Pourquoi pas âne on hymne ? Ou je ne sais pas moi. Le truc qui me gênait un peu, c’est que la requête était floue de chez les flous ! La récompense 150 PI pour chaque tête ou pour tous ces gens ? Hum… Bien des questions pouvaient être soulevées. Et j’avais bien l’intention d’en savoir un peu plus, parce qu’à vrai dire, la Saibogu possédée utilisatrice de fuinjutsu offrait une perspective alléchante, mais sa capture pourrait s’avérer des plus périlleuses ! Je devais donc me résoudre de poser les questions à mon interlocutrice.

_ Dis… C’est qui exactement les anciens du clan Kawaguchi ? Puis ils sont combien ? Quel est leur profil ? Leurs aptitudes ? Cette prime concerne chaque ancien Kawaguchi ou juste le total pour leur capture ? Vu que c’est signé Anne Onyme ? Y a-t-il un moyen de contacter cette Anne afin d’avoir plus d’infos ou mieux d’être certain qu’elle paiera le moment venu ?

Je m’étais avancée –le buste uniquement- vers mon interlocutrice. J’étais curieux de savoir ce qu’elle pouvait savoir à ce propos.

Sa première question fut son étonnement à ne pas rencontrer la patronne de l’organisation … Mouais je vois que le cerveau a autant cramé que le reste du corps. Ignorons cette remarque. Je le laissai observer en détail chacune des affiches, prendre en compte de tous les détails, cela allait très certainement faire naitre des questions, et ce serait parfaitement naturel quand on commence un nouveau boulot.
Et comme supposé, ces dernières ne tardèrent pas à pleuvoir. Pour autant je restai parfaitement neutre dans mon siège, donnant d’une voix à la fois plate et stricte les quelques réponses en ma possession :

« Tel que vous le voyez, nous avons très peu d’information sur ces "anciens du clan Kawaguchi". Il s’agit cependant d’un groupe, un ensemble de membres à retrouver et à assassiner, tel est l’ordre de mission. Si le client n’a pas estimer nécessaire de nous donner plus de détails c’est à nous, donc à vous, de compléter les parties manquantes en faisant les recherches adéquates. Aussi je vous propose de commencer vos investigations au village caché du sable. Présentez-leur votre insigne si besoin, ne faites pas de vague. N’oubliez pas que l’entreprise ne pourra pas être tenue responsable de vos bavures. »

Pendant quelques courtes secondes je laissai mon esprit s’égarer dans les souvenirs que j’avais de Suna. Autant les plus vieux comme ma rencontre avec Oniri, que d’autres moins vieux avec cette Gogyou intenable nommée Ether. Ou encore les plus récents incluant le combat contre Satoshi, aux côtés de Kurasa …
Ce village était plein de ressources mais également était particulièrement imprévisible. Qu’en était-il aujourd’hui ? Depuis cette guerre et la destruction d’une bonne partie du village, je n’avais plus eu aucune information sur eux. Remarquer, je ne cherche pas non plus à en avoir …

« Si vous n’avez pas d’autres questions, je vais vous laisser entre les mains de mon assistante. Elle pourra poursuivre cet entretient avec brio, et gérer l’administratif. Emi ? » Une jeune femme à la longue cheveux longue blonde comme les blés se présenta à la porte peu après. « Chasseur Gogyou Natsu, voici Masami Emi. Elle sera votre point de contact avec l’entreprise sitôt que vous serez à l’extérieur. »

Je souris poliment aux deux personnes. Le genre de sourire qui veut aussi dire "Merci je vous ai assez vu" mais avec tact. Après quoi, sitôt le bureau à nouveau vide, je me jetai sur la boite d’aspirine. Un mal de tête se faisant de plus en plus intense, et sans raison apparente, me martelait les tempes.

De l’autre côté, la dénommée Emi allait guider le feu sur pattes jusqu’à son propre bureau. L’oreille toujours attentive à la moindre interrogation, elle ne trainait cependant pas pour vérifier le nécessaire indispensable à une traversée du désert.

« Avez-vous besoin de quoi que ce soit ? Voulez-vous un sac avec des ustensiles particuliers ? Des documents ? Une bouteille d’eau ? »

Par rapport à ma question sur le boss du Sikari, je n’eus aucune réponse. Rien de satisfaisant. Je devais me satisfaire du peu à ma disposition. A savoir : absolument rien. La belle brune, elle s’intéressait plutôt aux faits. Ceux qui nous valaient d’être réunis ici. Elle avait probablement bien saisi mon grand intérêt pour cette prime sur les « anciens Kawaguchy ». Mon intuition me dit que quelque part si pour tout un clan il y a une si faible prime, ce n’est probablement pas pour rien. Peut-être que l’ensemble des têtes de ces ninjas au final ne vaut pas tant que ça ? Quoi qu’il en soit, mon interlocutrice ne semblait pas en savoir davantage que moi. Elle me suggérait de me rendre à Kaze no Kuni et d’enquêter à ce sujet. Il était évident que j’allais le faire. Au sortir de ce bureau, ce serait la première chose que je ferai. Chose marrante, j’avais en tête, depuis mon périple à Mizu no Kuni, de me rendre à Kaze no Kuni. J’avais à cœur de développer mon réseau en tentant d’accroître mes connaissances en partant des villages/nations qui me répugnaient le moins. Et après Mizu no Kuni, c’était bien Kaze qui me plaisait le plus. Au-delà… Je ne sais pas trop…

_ Oui bien entendu, je me rendrais là-bas. Mais je ne pense pas que j’utiliserai une quelconque couverture liée au Sikari. Je vois mal un chasseur de prime avoir la latitude de poser des questions sur ce qui ne peut être que ses proies potentielles.

C’est alors que Reiko fit entrer une nouvelle tête. Une blondasse aux yeux rouges. J’aurais parié sur une Uxchiwa si ces derniers n’avaient pas été exterminés du premier au dernier. Forte poitrine, je notais ce détail, et beau minois. Elle était habillée de façon… classique je dirais. Sauf ce qui semble représenter des protections au niveau de ses avant-bras.

_ Ouais Salut ! Ok… Je crois que je vais prendre la mission sur les Kawaguchy. Je ne sais pas trop mais la Saibogu ne m’inspire pas trop… Je pourrais chercher des informations à son sujet en allant à Kaze. Ou même poser la question à Red… C’est une Saibogu non ?

Je marquais une pause, réfléchissant à tout cela. Tandis que je quittais le bureau accompagné de la blonde.

_ A priori les missions se font en solo on dirait ? Ya pas moyen d’être accompagné ? Enfin… D’un autre côté, je n’ai pas tellement envie de partager la prime aussi. Fin’ bref ! Comment on va faire pour garder le contact ? Par lettres interposées ? En ce cas, tout le temps que je passerai à Suna, j’imagine qu’il n’y aura que moi qui vous contacterais ? Ouais je pense que c’est mieux… Disons un courrier anonyme tous les 2 mois. Parce que j’imagine qu’avoir les Kawaguchy en solo ne se fera pas aussi aisément… Si je n’écris pas régulièrement, alors cela voudra dire que je suis dead sur le carreau.

Je marquais une courte pause avant d’enchaîner :

_ Allez ! Je trace ! Sayonara !

Ceci dit, ceci fait. Et zou me voilà parti en mode fusée. Ouais le souci avec moi, c’est bien que je ne suis pas du genre à tergiverser ou à réfléchir 400 ans avant de poser un acte. C’est ma faiblesse très certainement, ce peut également être une forme de force. Qui sait ?