Retour à la réalité - Mise à mort -

(#) Sujet: Retour à la réalité - Mise à mort - Dim 22 Jan 2017 - 0:05

Notre voyage était à présent fini et aujourd'hui, nous rentrions au pays du feu. Nous étions dans le ferry qui nous ramenait sur le continent et dans un peu moins de trois heures, nous serions de retour à Konoha, prêt à assumer nos actes et à en subir les conséquences. Un petit passage par la prison. Mizuki nous enverrait certainement casser des briques pour la prison Sabakyo à Ame qui sait. Enfin, j'espérais surtout qu'elle s'en prenait à moi et à ma mauvaise influence sur son précieux élève. Mais au moins, j'avais fait ça pour une bonne cause. Ryokai semblait aller un peu mieux. Il était allongé sur la petite couchette de notre cabine et me regardait pensif. Je m'approchais alors de lui, lui souriant timidement :

"Ça va bien se passer ! Ne t'en fais pas ! Je lui dirais que c'est ma faute de toute façon puisque c'est la vérité ! Maintenant, je veux que tu te concentres sur ce que tu as envie de faire à l'avenir d'accord ! C'est le plus important !"

Où peut être pas. Nous descendions du bateau et nous retrouvions la dure réalité de la vie. La route vers le village caché du feu fut longue et morose. Nous parlions peu, uniquement pour des choses stratégiques. Comme aller chercher nos animaux, faire les courses. Des choses normales. Le quotidien reprenait le dessus sur nos vacances.
Nous arrivions à la maison et j'ouvrais les volets avant de me trouver nez à nez avec un homme au visage masqué. Un anbu …

"Déjà ?"

Je ne m'attendais pas à une convocation aussitôt. Elle avait vraiment les yeux partout celle la. Je soupirais, dépliais le parchemin et je remerciais l'anbu :

"D'accord, nous y serons !"

Puis, je me retournais pour faire face à Ryo :

"On prend une douche et on va au palais… Ta chère sensei veut nous voir !"

Inutile de discuter d'avantage. Nous effacions les restes de notre voyage et nous nous changions avant de finalement prendre la direction du palais de l'Hokage.
Ma main dans celle de Ryo, je le sentais tripoter la bague que je portais au doigt et qu'il m'avait offerte moins d'une semaine plus tôt avant de le regarder :

"Je ne sais pas si c'est une bonne idée de lui annoncer cette nouvelle aujourd'hui. Elle pourrait croire que je lui ai mentie et que je t'ai entraîné volontairement là-bas pour profiter d'une sorte de lune de miel ?"

Ce n'était pas vraiment le cas, même si nous avions bien profité de la chose. Je rougissais puis nous gravissions les étages jusqu'au dernier et je frappais à la porte avant de relâcher la main de Ryokai et de rentrer dans le bureau.

Mizuki était là, mais Natsuki également. C'était sans doute lui que je regrettais le plus. Il avait sa tête des mauvais jours. Il avait sans doute profité de mon absence pour aller se réfugier dans son lit. Je l'avais un peu abandonné en soit. Silencieusement, je formais le mot "désolée" avec ma bouche, tout en me retournant pour fermer la porte après le passage de Ryokai. Puis, mon regard se posa sur Mizuki, je hochais simplement la tête pour la saluer. Inutile de dire que j'étais ravie de la revoir, ça serait mentir.

hrp:

(#) Sujet: Re: Retour à la réalité - Mise à mort - Dim 22 Jan 2017 - 17:56

Toute bonne chose avait forcement une fin et celle-ci était celle de leur vacance au pays des vagues qui n’avait finalement duré que quelque jour contrairement à ce qui était prévu. Depuis la couchette de leur cabine, le noble admirait le paysage depuis la fenêtre qui donnait directement sur l’océan. Ce fut une atmosphère calme et détendue, c’était un peu comme le calme avant la tempête une fois de retour au village caché de la feuille. Était-il inquiet ? Vous dire le contraire serait un peu comme fuir la réalité alors que ce n’était pas son genre, il était prêt à assumer ses actes, même si à ses yeux, ils n’avaient rien fait de très grave. Suite aux dernières paroles de sa compagne, celui-ci fronça légèrement les sourcils, il semblait un peu contrarié par ce qu’elle venait de dire. Ses yeux se tournèrent alors vers elle, attrapant sa main qui portait la bague qu’il lui avait offerte lors de sa demande au Lac Testu.

- Non, je ne suis pas d’accord ! Certes, c’est toi qui à proposer ce voyage au début, mais j’ai aussi ma part de responsabilité là-dedans. Cette fois-ci, on affrontera les conséquences ensemble ! Et puis pour l’avenir, je pense que tu connais déjà mes projets… Où devrais-je dire nos projets maintenant.

Et oui, il ne lui avait pas offert cette bague juste en signe de décoration, cette demande n’était pas de la poudre aux yeux, il n’est plus question de son avenir, mais de leur avenir, ensemble. Il soupira doucement, essayant de reprendre un peu son calme. Oui tout devrait bien se passer, enfin espérons-le. Une fois arrivé à bon port, le couple fit sa descente avant de prendre la route vers le village, discutant en chemin de chose divers et varié qui n’avait pas vraiment une grande importance. À peine revenu du voyage et avoir nu le temps que de déposer leur bagage, un homme masqué avait fait son apparition, donnant la convocation au palais de L’Hokage, pas de repos pour les braves. Enfin si, mais voilà, vous avez compris.

- Oui, on dirait bien. Dans ce cas allons-y sans plus attendre, plus vite ça sera fait, plus vite, on sera fixé.

Une fois les derniers préparatifs terminés, ils se sont mis en route en direction du palais de Hokage, une marche plus longue qu’autrefois, mais qui fut néanmoins assez courte. Le noble avait alors comme l’esprit ailleurs, en pleine réflexion sur ses derniers jours. Il fixa la main de Leika portant la bague, tripotant celle-ci indirectement. Oui, c’était peut-être préférable de ne pas l’annoncer, du moins pour l’instant. Ils étaient à présent devant la porte de son bureau, prenant une grande inspiration, plus question de faire marche arrière à présent. Le Hyûga s’approcha doucement, saluant avec respect Mizuki actuelle Hokage ainsi que sa sensei, il en fit de même avec Natsuki. Fixant ensuite L’Aburame pour attendre son jugement.

- Hokage-sama, Natsuki-sama…

Finalement, ils étaient de retour dans les temps, mais c’était certainement loin d’être suffisant.

(#) Sujet: Re: Retour à la réalité - Mise à mort - Lun 23 Jan 2017 - 20:13

Un fracas d'informations frappa le cerveau de Natsuki. Il en avait régulièrement, la Boite de Pandore dans le bureau de Mizuki fonctionnant exactement comme des clones pour lui – ce qu'ils étaient d'ailleurs, même si la composition était différente. Et comme les autres flux qui débarquaient brutalement, il l'ignora, grognant simplement avant de replonger dans un demi-sommeil. Sa chambre ne le voyait pas beaucoup bouger pendant l'hiver une saison qui sapait ses forces et son moral mieux qu'une lettre du Centre des Finances Publiques. Il se limitaient durant ces trois mois au strict minimum syndical d'effort physique, et laissait son dispositif dans le tiroir du bureau du Hokage assurer son travail de gestion. Un moyen qui lui permettait de ne pas être trop coupé du monde, tout en évitant d'infliger à ce dernier toute la mauvaise humeur qu'il ne manquerait pas de déverser en s'aventurant plus loin que les limites de son matelas.

Par le passé, alors qu'il était encore en bas de la chaine alimentaire et hiérarchique, il lui arrivait de devoir travailler en hiver. C'était de très mauvais souvenirs, et pas forcément uniquement pour lui. Maintenant qu'il avait prit du grade, il pouvait cuver son cancer en paix. La plupart du temps en tout cas. Car il y avait toujours un petit malin qui se sentait le goût aventureux de venir le voir pour lui annoncer une information capitale qui ne pouvait pas attendre le printemps, ou une affaire urgente qui requérait sa présence plus que le Hokage. La Boite de Pandore avait permit de réduire considérablement le nombre d'accident du travail des messagers, mais pas d'arranger pour grand chose l'état de Natsuki lorsque des nouvelles de ce type tombaient.

« Elle a quoi ? » gronda-t-il en sentant la colère monter alors que l'information sur Leika se frayait un chemin aussi vite qu'elle le pouvait dans ses synapses fatiguées.

La patience de Natsuki n'avait pas de limite en hiver, pour la bonne et simple raison qu'elle n'existait pas. Il suffisait d'un rien pour le contrarier, si ce rien entrait en conflit avec la tranquillité à laquelle il aspirait. Être épuisé en permanence le rendait aigrit, mais pas faible pour autant : la colère était une fantastique source d'énergie, laquelle l'animait avec autant d'efficacité que son sens du devoir.

Et dans le cas présent, c'est la première qui tira sa carcasse jusqu'au bureau du Hokage. Personne ne se risqua à lui dire bonjour sur le chemin, ni même se tenir sur ce dernier. Il avait le visage fermé, et ses yeux se limitaient à deux fentes crispées, dont les cernes qui les encadraient avalaient presque ses tatouages. La tête baissée et les épaules affaissées, sa démarche laborieuse ressemblait davantage à un mouvement mécanique automatisé qu'à une réelle conscience d'aller quelque part.

« ...'jour... » grogna-t-il en entrant dans le bureau de Mizuki.

Il lâcha plus qu'il ne posa son épais manteau sur le côté, traina une chaise jusqu'à sa place lorsqu'il assistait sa Hokage, et s'installa dessus sans rien dire de plus. Il donna même l'impression de passer en mode veille, alors qu'il fixait Kyubi savait quoi dans le vide. Puis lorsque l'on frappa à la porte, il se redressa de toute sa hauteur. Le dos bien droit, les bras croisés, il passa d'un coup d'une attitude de larve avachit dans un coin à celle d'un shinobi d'élite autoritaire dont les yeux zébrés de veinules reflétaient toute la fatigue et tout le déplaisir qu'il éprouvait à se trouver ici. En quelque sorte, s'il avait un peu plus de seins et qu'il se teignait les cheveux en ocre, il serait le portait craché de Mizuki, laquelle avait cette allure tout au long de l'année.

« Entrez. » lança-t-il d'une voix aussi forte que désagréable.

Leika et Ryokai pénétrèrent dans le bureau où ils avaient été convoqués, et prirent place.

« Ne tournons pas autour du pot. » commença-t-il d'une voix beaucoup trop calme pour cacher l'océan de fureur qui attendait derrière.

La température chuta de plusieurs degrés, alors qu'il passa son regard glacial de l'un à l'autre.

« Je n'ai que deux questions à vous poser. Savez vous pourquoi vous êtes ici ? »

Son ton laissait fortement suggérer que la réponse avait intérêt à être oui et étayée.

« Pourquoi dans ce cas l'avoir fait tout de même ? »

Le silence dans lequel la pièce se plongea pour leur laisser le temps de trouver leurs mots avait tout intérêt à être éphémère.

(#) Sujet: Re: Retour à la réalité - Mise à mort - Lun 23 Jan 2017 - 23:23

Oula … À en juger par la tête de Natsuki, nous allions passer un mauvais quart d'heure. Le ton de sa voix ne me laisser imaginer rien de bon. Vraiment rien de bon. Mais je le regardais toujours droit dans les yeux, l'affrontant courageusement, même si cela me semblait un peu dur. Je ne devais pas flancher, car j'avais fait une promesse à Ryokai. J'assumerai les conséquences de nos actes.

Natsuki décida de lancer l'entretien. Il n'était visiblement pas d'humeur à perdre du temps en paroles inutiles. D'accord, autant aller au fait. Pourquoi étions-nous ici :

"Nous avons été convoqués, car nous sommes partis sans autorisation préalable pour une période supérieure à celle qui nous était octroyée à Nami no Kuni."

Je ne pouvais pas nier les faits, c'est moi-même qui avait envoyé une lettre à Mizuki pour l'en informer le lendemain de notre départ lorsque j'avais constaté que Ryokai n'irait pas mieux en seulement trois jours. Cela m'avait également permis de revoir mon frère et de profiter de lui. Malgré tout, nous avions respecté le délai accordé par Mizuki et nous étions rentrés dans les temps qu'elle nous avait impartis. Je baissais les yeux, puis, à la fin de ma tirade. Natsuki me coupa presque la parole pour poursuivre son interrogatoire. C'est donc à lui que je répondais pour poursuivre, en ne le quittant pas des yeux. Pourquoi on l'avait fait quand même ? Parce que j'étais habituée à outrepasser les règles ? Parce que je m'en foutais de ces dernières ? Ce n'était pas le cas. Je me risquais à relâcher des yeux le Nara tatoué pour jeter un coup d'œil à Ryokai, avant de me retourner aussitôt vers mon sensei et de lui répondre :

"Parce que nous en avions besoin…"

Je n'avais pas plus à répondre à cette question, même si c'était plus Ryo que moi qui avais besoin de cet éloignement, mais tout cela, je l'avais déjà expliqué dans ma lettre.

(#) Sujet: Re: Retour à la réalité - Mise à mort - Mer 25 Jan 2017 - 11:35

Un rapide coup d’œil vers le manipulateur des ombres, on pouvait facilement voir qu’il n’était pas au milieu de sa forme. Ou alors était-ce dû à la colère envers leurs actions précédente ? En tout cas, jusqu’ici, le noble le l’avait jamais vu dans cet état. Il ne connaissait pas aussi bien celui-ci que sa compagne, mais c’était ses premières impressions. Heureusement ou malheureusement, cela va déprendre du point de vue de chacun, Ryokai et Leika avait d’autre préoccupation plus urgente. Il soupira doucement par ses narines, attendant son châtiment si on peut dire. Savaient-ils pourquoi ils étaient convoqués ici ? Le Hyûga tourna un instant son regard vers sa compagne. La réponse était oui, en même temps avec la réponse reçus de Mizuki par courrier et le reçu venant d’un membre Anbu, difficile de ne pas comprendre les raisons de celle-ci. En tout cas, pour l’instant seul Natsuki avait pris la parole. Il fit alors simplement un signe de la tête pour confirmer les dires de sa compagne.

Pourquoi l’avoir fait ? C’est une bonne question, sur l’instant cela semblait être une excellente idée, mais aujourd’hui cela le semblait moins, même s’il n’avait aucun regret. Parce que nous en avions besoin. La réponse de Leika fut courte, mais précise, même si c’était loin d’être suffisant, je pense. Cette décision n’était pas très professionnelle, la moindre des choses auraient été de demander la permission avant prendre ce genre de décision, mais sur l’instant présent, ils avaient autre chose en tête. Ryokai n’avait pas spécialement l’habitude d’enfreindre les règles, même si depuis quelque temps, celui-ci ne les suit plus aveuglement, surtout celle venant de son propre clan. Le noble finit par esquiver le regard de tout le monde, cette situation était de sa faute, si seulement n’avait pas réagi de la sorte à ce moment-là… Il devait encore s’endurcir visiblement.

Oui, il avait échoué à son test, certains avaient réussi à l’assumer pleinement, mais pour lui, ce fut un échec lourd à porter. À la fois en tant que noble qui avait choisi une voie contredisant sa famille et en tant qu’élève de Mizuki, cela fut une humiliation trop difficile à encaisser. Car oui, même s’il ne partage pas la vision de sa sensei pour de nombreuses choses, il cherche néanmoins à ce qu’elle soit fière de lui pour le chemin qu’il a entrepris. Il avait besoin de calme, d’être loin de toutes ces choses qui pouvaient lui rappeler son échec à chaque passage. Aujourd’hui, le voilà le remis complètement et cela n’aurait pas été possible sans cette escapade au pays des vagues.

- Oui, nous en sommes conscient, je pense même que le savions, avant même que nous partions à Nami, inconsciemment peut-être, mais cela ne change rien au résultat. Pourquoi l’avoir fait ? C'est une bonne question. Comme viens de vous le dire Leika, nous en avions besoin, mais nous aurions dû agir autrement. Demander la permission peut-être ? Nous avons fait certes une erreur, mais nous ne pensions pas à mal, même si cela n’excusera pas notre geste.

Ils avaient pourtant fait que voyager sur les terres Konohajin, demandées la permission à chaque déplacement était de la paperasse inutile, mais cela faisait partie des règles. Le genre de règles qu'il n'aurait jamais violé autrefois.

(#) Sujet: Re: Retour à la réalité - Mise à mort - Sam 28 Jan 2017 - 14:43

L’hiver hurlait au dehors. Une neige abondante tombait sur les vitres glacées couvertes de buée. La nuit était déjà tombée. Deux jours que cette lettre de menace avait été envoyée. Deux jours que je me demandais si j’avais eu la bonne approche. Depuis ma prise de fonction, je changeais de jour en jour. J’exécutai des gens, je les torturai, je les provoquai et maintenant je les menaçai. Bien sûr, être à la tête d’un village militaire nécessite une fermeté et de faire des choix difficiles, si je veux garder le respect des miens et la peur des autres. Je dois me montrer forte, sûre de moi, autoritaire, cruelle parfois… Mais j’avais beau me dire qu’être Hokage était un rôle, que je savais différencier la personne que j’étais de mon statut d’Ombre, je devais me rendre à l’évidence : être ce que j’étais quand je dirigeais me plaisait. Debout face à la fenêtre, dans l’obscurité la plus totale, je buvais ma boisson chaude, un bras sur mes côtes, l’autre portant la tasse à ma bouche. Je plissai les yeux, écoutant les murmures de mes oisillons sur ce que je leur avais demandé de vérifier. Leika et Ryokai étaient en route.

Le lendemain, on m’informa qu’ils étaient revenus. J’avais, entre temps, prévenu le Nara des nouvelles frasques de son élève et du mien. Au-delà de l’aspect totalement puéril du « On reste en vacances, nah ! », au-delà de l’aspect totalement niais du « mon choubidou d’amour de Ryokai a besoin de vacances, le pauvre se sent mal », il fallait se rendre à l’évidence : un chef militaire bien plus strict, bien plus violent et bien plus à cheval sur le règlement ne serait pas aussi compréhensif que j’allais être : refuser de revenir au village, quel qu’en soit le motif, est un acte de désertion. Restait la question de la sanction. Et là était le problème : j’avais déjà tout tenté avec ce couple d’ignares, et ils continuaient à flirter avec ma patience et le règlement sans aucun scrupule, et sans même se demander les raisons pour lesquelles leurs paires évoluaient et pas eux. Leika avait même été en prison. Mais non. Rien à faire : ils continuaient de faire n’importe quoi. Un ANBU était parti

Assise dans mon fauteuil, je restai interdite, les yeux fixant un point quelconque de la pièce, faisant tourner entre mes doigts un crayon. Natsuki entra.
- … ‘jour…
- Salut…

Il s’assit dans un coin de la pièce et resta aussi interdit que moi. Il ne se réveilla qu’au moment où nos deux énergumènes pénétrèrent dans la pièce. Laissant Natsuki commencer, je mis le coude sur la table, massant ma tempe avec mon index et posant ma tête sur mon pouce, laissant mes longs cheveux tomber sur mon bras. Je ne souris pas, me contentant de fixer les différents protagonistes dans la pièce débattre. J’haussai un sourcil aux explications de Ryokai et Leika. Puis, je sortis d’un tiroir la lettre que l’Hayashi m’avait envoyée. Morceaux choisis.

- « l'échec de Ryokai à son examen », « J'essaye de le remotiver », « Il semble avoir perdu toute confiance en ses capacités physiques et psychiques », « L'éloignement avec le pays du feu et ses activités militaires lui fait du bien », « Je pense qu'il n'a pas encore le courage nécessaire pour affronter sa famille », « nous allons prolonger notre séjour afin de lui laisser le temps nécessaire »… A quel moment, mademoiselle Hayashi, vous avez besoin de quoi que ce soit ? Vous ne pouvez essuyer l’échec de rien du tout, Leika, pour la simple et bonne raison que vous n’avez participé à rien du tout malgré les nombreuses sollicitations de l’Académie pour que vous fassiez l’examen Chûnin. Alors quoi ? Vous aviez besoin de temps pour récupérer de votre pauvre hanche que vous ne vouliez pas soigner rapidement parce que ces pauvres médecins sont débordés à l’Hôpîtal ?

Aucun sourire sur mon visage, et un regard noir envers les deux personnes face à nous.

- Vous n’êtes qu’une simple Genin qui se complaît dans sa médiocrité, Leika. Vous n’êtes pas médecin donc pas habilitée à décider ce qui est bien ou non pour Ryokai ; et vous n’êtes pas en responsabilité de quoi que ce soit donc vous n’avez pas à vous octroyer des vacances supplémentaires, quand bien même ce serait dans un pays sous la juridiction Hijine. Vous êtes un déshonneur, parce qu’au cas où vous auriez oublié ce fait, ne pas revenir au village sans l’autorisation de vos supérieurs, c’est de la désertion. Et c’est passible d’exécution.

Je me retournai ensuite vers mon élève, le regard mauvais.

- Quant à toi, je ne prétends pas être un senseï parfait, la preuve : tu as totalement sur-interprété ce que j’ai essayé de t’inculquer. Penser par soi-même et faire les choix qui nous semblent juste ne signifie en rien aller à l’encontre des lois qui régissent le pays – ou alors tu assumes que tu n’es plus Konohajin. Faire des choix, Ryokai, n’est pas synonyme de faire ce que tu veux.

Toujours aucun sourire. Je disais ça sur un ton calme et agacé : rien ne trahissait mon envie de les étrangler sur place. Je me remis au fond de mon fauteuil.

- C’est exactement les raisons de ton échec, soit dit en passant. Tu es incapable de prendre des responsabilités et tu t’enfermes dans un monde parallèle qui ne te permettra jamais de progresser. Tu n’as jamais émis ne serait-ce que la volonté d’encadrer une équipe officiellement et tu n’as même pas participé à des sessions d’encadrement de moins gradés. Et tu continues ton insubordination – et ne me dis pas que tu ne le savais pas ou que tout est sur le dos de Leika, ou qu’elle ne me le dise pas elle-même. Vous étiez deux, à Nami, aux dernières nouvelles. Tu l’as accepté, quoiqu’il arrive.

C’est trop simple de réunir la faute sur le dos d’une seule personne : le fait est qu’ils étaient deux, et qu’ils ont accepté de ne pas rentrer ensemble. Peu importe de qui venait l’idée, ou qui a insisté : les faits restent les mêmes.

La Hachidaime qui n’avait rien dit jusqu’à maintenant, décida de prendre la parole suite aux explications donnée par son élève ainsi que Leika. Comme l’on pouvait s’y attendre de la part de l’Aburame, celle-ci n’y allait pas par quatre-chemins, directement dans le vif du sujet. Ses premières remarques furent principalement adressées à la Hayashi, utilisant les mots qu’elle avait utilisés dans sa lettre contre elle. Le jeune homme n’avait jamais vu cette lettre, n’ayant été mis au courant que lorsque le retour au village avait été demandé par la rousse. Autrement dit, quelques jours après. Certes, elle n’était pas médecin, du moins pas encore, mais pas besoin d’avoir un diplôme pour comprendre quand une personne à besoin de repos. Le noble fut alors surpris lorsque le mot désertion avait été prononcé par sa sensei, avait-il à ce point débordé ? Il avait les yeux grands ouverts, fixant en partie le vide sans vraiment prendre d’attache visuel.

Ce fut ensuite au noble de recevoir les choses qui lui étaient reprochées, des critiques tout à fait légitime en soi, on ne va pas se le cacher n’est-ce pas ? Peut-être que si celui-ci les avait reçus directement en même temps que sa lettre, cette situation n’aurait jamais eu lieu. Enfin, on ne va pas trop ce prononcé là-dessus non plus, on peut assez difficilement prévoir ce genre de chose.

Il avait quelque difficulté à regarder Mizuki dans les yeux pendant qu’elle lui reprochait ses erreurs. Lui qui pensait avoir fait son possible pour réussir était en fait loin du compte. Oui, elle n’était pas parfaite, lui non plus d’ailleurs, personne n’est parfait. Cependant, il reconnut ses erreurs et ce n’était pas spécialement la faute de L’Aburame, lui seul était fautif. Il soupira discrètement, ne savant pas trop comment se défendre étant donné qu’elle était totalement dans le vrai. Leika avait voulu l’aider et là voilà embarqué dans ses problèmes, qui au début avait beaucoup moins d’ampleur.

Ryokai était le chunin dans l’histoire, il aurait dû montrer l’exemple et non le contraire. Surtout qu’affirmer ne pas être au courant des règles qui dirige le pays serait mentir. Bon sang comment en sommes-nous arriver là ?

- Je ne vous contredirai pas en disant que vous êtes, au contraire, une sensei parfaite. Cependant, je suis loin d’être votre élève le plus facile. J’ai souvent refusé de vous écouter à cause de ma rancune envers vous.

Cette histoire dans l’arène avait créé cette rancune, celle-ci avait disparu depuis, mais les résultats parlent d’eux même. Yell avait pris le bon chemin contrairement à lui, quant à Hebi, nous n’avons plus de nouvelles depuis quelque temps.

Mettre cela sur le dos de sa compagne ? C’était mal connaitre son élève, il était plutôt du genre à en prendre toute la responsabilité plus qu’autre chose.

- Je ne sais quoi vous dire, Mizuki-sensei. Nous sommes souvent en désaccord, et ce, pour de nombreuses choses, mais cette fois-ci, je ne peux nier l’évidence elle-même. Je suis en faute et non, je n’ai pas l’intention de rejeter celle-ci sur Leika ou qui que ce soit. Vous devriez savoir que ce n’est pas du tout mon style.

Le jeune Hyûga croisa ses bras l’un dans l’autre. Fixant Mizuki avec un visage exprimant, de la honte ? Il était difficile de ne pas l’être contenu de la situation. La remarque sur la volonté de prendre une équipe sous son aile était amusante, dire que Shizu lui en avait déjà fait part. Il y avait déjà réfléchi, mais sans jamais prendre une décision. Aurait-il dû peut-être ? En même temps, les élèves se font assez rares à Konoha, et les rares élus qui se présentent sont rapidement pris dans d’autres équipes.

- Je ne sais pas ce que vous avez prévu pour nous, mais j’accepterais le châtiment que vous jugerez digne pour ce que nous avons fait.

Le noble reconnaissait ses erreurs, il était même prêt à faire les efforts nécessaires pour changer et prendre la bonne direction.

Je savais que cette confrontation ne serait pas une partie de plaisir, mais j'étais bien loin de me douter de ce que Mizuki allait dire à mon encontre. Je ne fus cependant pas déçu du résultat. Comme par hasard, elle frappait là où ça faisait le plus mal et bien que je ne la quitte pas des yeux, ne serait-ce que par amour-propre, je ne pouvais cacher que j'étais personnellement affecté par tous ses propos. Ce n'était vraiment pas facile de me voir reprocher ce genre de chose et je n'étais pas certaine non plus, qu'une façon aussi directe de me mettre face à mes erreurs, soit une bonne façon pour me faire avancer. Je ne détournais pas le regard et je ne fuyais pas non plus celui de Mizuki ou encore de Natsuki.

S'était sans doute lui que j'avais le plus déçu dans cette histoire, mais que pouvait-je y faire ? Il me connaissait. Il savait que j'étais fière et indépendante et que contrairement à beaucoup de shinobi, je n'étais pas du genre à faire passer mon pays avant mes proches. J'avais une certaine rigueur de ce côté là et surtout une expérience personnelle qui avait laissé des traces sur ma façon de penser.

Mizuki changea soudainement de cible pour s'attarder sur Ryokai. Je ne percevais pas dans son discours les paroles que j'avais eut. Vous savez celle du Kage à un de ses shinobis, mais bel et bien, les remontrances d'un professeur à son élève. Ce sermon allait-il suffire ? Je gardais le silence pour écouter leur échange sans montrer la moindre trace de mes pensées. Ryokai semblait enfin réagir. Peut-être avais-je vraiment mal agi en l'éloignant de Konoha ? Il semblait mieux à présent, enfin… D'une certaine façon.

Je n'eus pas l'indélicatesse de me risquer à sourire face à cela, au contraire, je me retournais à présent vers Mizuki et Natsuki pour savoir quelle serait la sentence qu'ils allaient nous faire subir.

Mizuki avait évoqué une possible exécution, car nos actes pouvaient être considérés comme désertion. En un sens s'était vrai, mais j'avais immédiatement prévenu la jeune femme et puis il était clair que nous n'avions pas l'intention de déserter puisque nous étions resté dans le territoire du pays du feu … Alors ?

hrp:

Dans le fond, Natsuki n'avait pas réelles raisons de se montrer ainsi. Ce qu'ils avaient fait n'étaient pas si grave que cela – cela tenait davantage de la goutte d'eau. Et c'est probablement ce qu'il se serait dit sans un raisonnement tronqué par la fatigue et l'irritabilité. Malheureusement pour Ryokaï et Leika, c'était justement ce qu'il était actuellement : fatigué et irritable, des signes qui laissaient fortement entendre la petitesse de son vase de patience.

« C'est tout ? » demanda-t-il de sa voix glacée en plantant du regard tour à tour les deux individus convoqués devant lui. « Vous pensez que cela va juste être cela ? Que c'est juste ainsi que cela fonctionne ? De faire ce que vous voulez, puis de revenir la queue entre les jambes, faire le dos rond en attendant que l'orage passe pour finalement humblement accepter le '' châtiment '' parce que dans le fond vous êtes des individus responsables et que vous assumez vos écarts ? »

Natsuki ne tempêtait pas en parlant, à l'image de Mizuki, et peut-être que chacun aurait préféré qu'il le fasse : cela aurait été moins pire à supporter.

« Mais si seulement cela servait à quelque chose avec vous, de vous infliger des sanctions. Vous croyez que nous sommes juste là pour punir ? Vous croyez qu'il suffit juste de faire pénitence pour que la page soit tournée et que la vie puisse reprendre ? Mais quel âge avez-vous pour croire cela ? Une sanction a pour but de vous faire réfléchir sur ce que vous avez fait, de vous donner le temps et les moyens de comprendre exactement ce qu'il vous est reproché, de méditer sur vos actions et sur les risques qu'elles vous ont fait encourir, de vous faire repartir sur une meilleure base, plus mûrs. Ce n'est pas juste une bête conséquence sans lendemain à un débordement. »

Naturellement, ses yeux rougit par la fatigue dévièrent vers sa propre étudiante.

« Je pensais que tu l'avais comprit cela Leika, depuis ton séjour en prison, depuis toutes ces fois où j'ai été forcé de te faire la morale. Je pensais que cela servait à quelque chose. Mais visiblement non... »

Il ramena son visage en direction de Ryokai pour lui offrir la même expression typée '' porte de prison ''.

« Quant à vous Ryokai. Vous mettre dans un état pareil parce que vous n'arrivez pas à assumer un échec, c'est ridicule. Vous croyez que je suis arrivé à ma place au terme d'un parcours parfait ? Que je n'ai jamais eu à me remettre en question ? Échouer fait partie de la vie, c'est ce qui construit un individu capable de passer outre. Je vous pensais sincèrement capable de tirer des leçons, et de déployer les efforts nécessaire pour surmonter les moments difficiles, afin vous montrer à la hauteur des responsabilités qui vous incombe. Mais j'imagine qu'en définitif, devant le tableau que m'en a dépeint notre Hokage, ce que vous m'aviez dit quand je vous ai entrainé dans le dojo de mon clan n'est qu'à la hauteur de votre esprit combattif : ce n'est que du vent. »

Le soupire qu'il lâcha évoqua davantage le grondement d'un tigre.

« Décidément, cette journée est placée sous le signe de la déception... »

Salut à tous, même à ceux qui continuent à faire leur vaisselle à la main en pensant que c'est hygiénique de tout mettre dans un bac avec du produit mais que tout macère dans la même eau. Je tiens tout d'abord à préciser que le temps que je mets à répondre à tous mes fans est indépendant de ma volonté : sachez que j'ai été kidnappée alors que je comptais les poils de bras de ta sœur (comme tous les lundis donc) et j'ai fort heureusement été recueillie par une meute de Passe-Partout à poils durs qui m'ont soignée et nourrie de baies sauvages et de céleri rémoulade.

Maintenant que ça, c’est posé, revenons à nos moutons (et je ne parle pas que de Ryokai qui suit aveuglément les fantaisies d’une fille en mal d’amour). Heureusement que je fais du sport. Oui, là tout de suite tu vois pas le rapport, mais attends un peu, « je crois pas que tu aies bien compris ce que j’ai à t’offrir, alors pose toi là, continue à ruminer et laisse moi éclairer ta lanterne » (alors oui, maintenant je case des petits jeux dans mes récits, si tu réussis à trouver d’où vient cette phrase, tu ne gagnes rien mais sache qu’il y aura sans doute deux-trois personnes qui seront fières de toi – non, pas moi, moi je m’en foutrais au mieux un peu moins). Oui donc le sport. Tout a commencé il y a plusieurs années ; ma mère avait eu cette idée folle alors que j'étais encore jeune, débordante d'énergie et de crottes de nez à coller sous l'accoudoir du canapé (ne t'offusque pas tu l'as fait aussi, jeune effronté). Inutile de préciser que le projet était audacieux sachant que j'avais jamais fait de sport (si on exclut cette obscure partie de hula hoop sur une console « Saibogu » d’un vague voisin).

Ma mère nous avait inscrites, moi et mes crottes de nez donc, à des cours de natation. Le mercredi matin. A 9h. Bonnet de bain rose fluo, le fils du voisin et ses verrues plantaires. Etrangement j'ai tellement kiffé la vibes que j’ai nagé vers l’infini et au-delà. Mais finalement, c’est bien mieux que certains aux autres sports auxquels elle aurait pu m’inscrire, cette freluquet (même si je me voyais déjà pulvériser le record du 100 mètres les yeux bandés, en tongs et à cloche pieds). Je bannis d'ores et déjà les sports en équipe, le fait que je sois une femelle ascendant manchot m'ayant toujours reléguée au poste de remplaçante de poteau de cage ou de gardienne de panier de basket dans le meilleur des cas. J'excluais aussi la danse parce que j'ai la grâce d'un tonneau et que je suis allergique aux séries de 50 abdos sur des musiques bizarres.

Bref, et le sport me permet de prendre du recul, de relativiser et de faire les bons choix dans la vie : arrêter les siestes en réunion, ne pas acheter un sac dont le prix représente le PIB de Ki no Kuni ou éviter de génocider les gamins sous mes ordres qui s’octroient des vacances et se croient tout permis.

- Ouais. La déception. C’est le mot.

Je soupirai.

- Vous ne comprendrez jamais rien. Vous ne vaudrez jamais rien malgré tout ce qu’on essaye de vous inculquez. Rentrez chez vous et surtout, ne changez rien. Vos familles doivent être au moins aussi fières de vous que nous le sommes. Sortez.

Encore une fois, j’avais dit tout ça sans m’emporter. Juste un ton sec, agacé, légèrement méprisant, les fusillant d’un regard glacial. J’avais tout fait pour que Ryokai devienne un bon shinobi, quelqu’un sur qui Konoha, les Hyûga ou le pays pouvait compter. Force était de constater que j’avais échoué. Mais force était de constater également qu’ils ne comprenaient effectivement rien : sur-sanctionner serait contre-productif. Qu’ils repartent vivre leur misérable vie dans laquelle ils se complaisent tant. Jamais ils n’évolueront en restant dans cette optique. Mais les pouvoirs de Natsuki et moi étaient malheureusement limités. S’ils ne comprenaient pas à quel point ils étaient toxiques l’un pour l’autre…

Non. S’il ne comprenait pas à quel point elle était toxique pour lui.

Le noble était simplement débout, les mains derrière le dos, attendant calmement de recevoir le châtiment adéquat qu’ils auraient décidé de lui remettre en conséquence. Il soupira légèrement, au final cette petite permission, sans vraiment l’être, avait fini par créer plus de problèmes qu’elle n’en n’avait résolu. Le Hyûga se tut devant les paroles de Natsuki. Non, il n’y avait pas grand-chose à dire de plus pour expliquer son geste, de toute façon, dans le cas contraire, cela n’aurait rien changé au problème de base. Il avait commis une faute et en était prêt à en assumer les conséquences, tous simplement. Cela serait peut-être inutile, mais au moins il n’avait pas essayé de fuir en faisant face à ses problèmes cette fois-ci. Enfin faire face était un bien grand mot, après tout, il n’avait rien fait d’extrêmement grave non plus, même si les accusations de désertion n’étaient pas à prendre à la légère. Ryokai aurait souhaité contredire les dernières paroles du manipulateur des ombres, mais quelque chose en lui l'en avait empêché. Non, ses paroles ce jour-là n’avait pas été du vent comme avait-il dit. Cependant, les échecs furent nombreux pour lui ces derniers temps et celui-ci était peut-être celui de trop.

La déception. Ces mots furent difficiles à entendre pour les oreilles du jeune homme, étant de la bouche du Nara que de celle de sa sensei et Hokage. Avait-il à ce point dérivé de ses objectifs pour que des mots aussi sombres soient divulgués sans retenue ? Son entêtement lui-même l’avait conduit jusqu’ici, n’ayant jamais pris les paroles de Mizuki au sérieux, du moins pas dans le bon sens du terme. Lorsqu’elle avait parlé de leur famille, le noble détourna instinctivement son regard, encore un autre problème à sa longue liste. Dire que la situation commençait seulement à s’arranger avec son paternel, celui-ci risque d’être déçu de sa progéniture, une fois de plus. Sortez ? Il releva alors les yeux, surpris. Cette discussion semblait terminée, il n’y avait rien de plus à rajouter. La main ouverte devant lui, ses yeux fixant sa paume avant de refermer celle-ci, tout en serrant les dents. Ne rien recevoir était encore plus insultant et humiliant que la punition elle-même.

Il relâcha alors la pression dans sa main, puis salua respectueusement ses deux supérieurs hiérarchiques avant de prendre effectivement la porte. Sa compagne avait peut-être encore quelque chose à ajouter, mais pour lui, c’était la fin de cette invitation. Si on peut appeler ça une invitation. Le Hyûga avait à présent besoin d’un peu de temps pour encaisser le coup, mais cette histoire est encore loin d’être finie.

Tout avait été dit. Que le message soit passé d'une oreille à l'autre en faisant cogiter ou non les cerveaux qu'il avait trouvé sur son trajet était sans importance. Mizuki et Natsuki avaient atteint les limites de ce qu'ils pouvaient faire pour leurs étudiants respectifs, le reste était entre les mains de ces derniers. Soit ils se décidaient à mettre un coup de collier dans leur carrière, soit ils continuaient de sombrer dans la déchéance. Le Nara tatoué les savait capable du meilleur, il avait vu leur potentiel, aussi il ne pouvait qu'espérer qu'eux aussi en avaient conscience.

Lorsqu'il se retrouva à nouveau seul avec Mizuki, que leurs étudiants avaient quitté le bureau pour peut-être méditer sur l'entrevue qui venait d'avoir lieu, les forces canalisées par Natsuki pour tenir son rôle le lâchèrent. Il donna l'impression de fondre sur place, ses yeux limitées à deux fentes entourées d'un fossé sombre. Rien que d'imaginer devoir rentrer chez lui maintenant, de marcher toutes ces marches d'escaliers et de damer tout ce pavé en trainant ses bottes dessus jusqu'à son domicile lui ôta tout envie de bouger. Toutefois, s'il pouvait se changer en boule et rouler jusqu'à sa maison, il ne le ferait pas non plus : un de ses amis en était capable, et lui avait dit que ce n'était pas si fantastique que cela.

Il opte donc pour la solution de facilité : il déplaça tant bien que mal sa carcasse jusqu'au bureau de Mizuki, et tira le tiroir qui lui était réservé.

« Nggh. » prononça-t-il.

Nul ne su jamais si ce ~~mot~~ son était adressé à Mizuki ou non, ni s'il avait le moindre sens intelligible. C'est en tout cas là-dessus, sur un angle improbable de la caméra qui racontait la scène, que le Nara tatoué se glissa dans le tiroir, qui se referma. Il ne prit pas attention à la nouvelle décoration que lui avait installé son Hokage, et se contenta de se rouler en boule sous la couverture qui trainait par là. Il en avait déjà assez fait pour aujourd'hui, peut-être même assez pour tout l'hiver.

Du moins, c'était ce qu'il croyais jusqu'à ce que l'on le juge indispensable au bon déroulement de l'enquête au Pays des Vagues...

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