Le printemps venait de toucher à sa fin, laissant derrière lui la trace de quelques cerisiers toujours en fleur jusqu’à leur dernier souffle. Tandis que l’été arrivait avec sa belle chaleur enivrante qui se faisait ressentir peu à peu plus. Durant la belle matinée ensoleillée, où le ciel sans nuages, ni brume, rayonnait de sa plus grande clarté, le jeune enfant se baladait le sourire aux lèvres à travers le village de la feuille. Yohru n’avait reçu aucun ordre concernant son devoir du jour. Le directeur voulait sans nul doute le laisser vagabonder à son bon plaisir afin de profiter de l’arrivée de la nouvelle saison. Il quitta très tôt le dortoir, emportant sur lui sa belle ombrelle violacée dans sac promenade. Il voyageait librement vers là où son cœur le conduisait, attiré par la curiosité des formes, des goûts, des odeurs. Il avait un esprit très simplet, il avançait sans grand objectif qui l’attendait au bout du chemin. Il se contentait d’aller droit devant lui, son premier pas indiquait le chemin du deuxième, il changeait de direction quand l’envie lui prenait. Cette liberté ainsi que cette insouciance était un plaisir de la vie.

Puis, plus tard dans la journée, le surveillant à lunettes apparut face au jeune garçon lui ramenant l’ordre de mission. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas eut grand mal à retrouver la petite tête rousse qui ressortait parmi toutes les autres, aussi bien par son originalité, que par les agitations qu’il semait tout autour de lui. À ce moment même, il faisait encore le joueur de rue qui se livrait en spectacle avec toute une foule qui s’était amassée autour de lui. Rapidement, il se fit tirer par les oreilles par l’adulte qui venait justement lui confier son devoir. L’empoignant par la poignet, il se mit à le trainer vers un coin reculé qui semblait être un centre de contrôle. L’enfant grommela sur tout le chemin, se laissant porter par l’homme avec le fessier au sol qui effaçait la poussière sur son passage. Les duo paraissait être un couple de comique, mais le surveillant semblait s’être habitué à cette besogne au nom de Yohru.

” Allez ! On tire plus vite ! C’est quoi ça ? Plus de force ? Allez, Allez ! Encourageait-il d’un ton moqueur. Qu’est ce que je dois faire aujourd’hui d’ailleurs ?”

Quelques plaintes, mais sans réponse à sa dernière question, l’homme continuait d’avancer jusqu’à le jeter lors de son arrivée. Un sourire, puis ce dernier tendit à l’aspirant un balais. L’objet en lui-même allait répondre aux questions qu’il se posait plus tôt. Même une petite tête rousse sans grande intelligence telle que celle du garnement savait lire entre les lignes, comprenant pourquoi cette satisfaction sur le visage de bonhomme à lunette. Il hésita pendant quelques instants, puis il se convaincu que ce n’était pas bien énorme comme travail, avant de demander “où ?” et que l’autre répondit “tout le village”, il ne put s’empêcher de pousser un cri qui résonna sur tous les environs. Il tenta tout d’abord de fuir à grandes enjambées, puisqu’il avait obtenu son repas gratuit du jour, mais la main bien plus grande de l’adulte le rattrapa bien vite. Il se retrouvait condamné à balayer toutes les rues ainsi que les petites allées des quartiers résidentiels, maudissant profondément de tout son être le vieux rouquin de l’Académie qui devait sans nul doute être entrain de fumer tranquillement une cigarette dans son bureau.

Un calme silence résonnait sur les environs, où nul âme ne passait. La raison était donc là, si durant la matinée il n’avait rien eut à faire, simplement car il serait gêner par beaucoup trop de passants. Le voilà au calme, avec tout l’espace libre pour balayer correctement. Un soupir le prit, il se lamenta au plus profond de lui-même. Quelques fois, le directeur avait de bonnes idées telle qu’un stage au restaurant ou encore des préparations pour un festival comme la veille, puis d’autres fois, la pêche ou encore le balayage des rues, c’était d’avantage une sorte de punition.. Le temps passait lentement, l’activité était ennuyante sans grand intérêt ni divertissement. Heureusement, lorsque le jeune garçon dû pêcher au lac, il avait put faire la rencontre de la jeune femme du nom de Yell, qui l’avait beaucoup aidé et qui l’avait sortit de son ennuie. Malheureusement, cette fois-ci il n’avait que très peu de chance d’être sauvé. Il poussa un énième soupire avant de continuer à balayer de le sol toujours aussi démoralisé.

Puis soudain, il entendit un léger bruit en provenance du coin du mur de l’allée opposée. Le silence se brisa, il fut immédiatement atteint d’une profonde curiosité par l’inconnu. Il lâcha le balais, laissant son esprit se dissiper une nouvelle fois par ce petit être au bout du chemin. D’un bond, il lui sauta dessus avec la grande joie de pouvoir s’amuser avec l’animal. Mais lorsqu’il atterrit au sol, l’animal partit de l’autre côté de la rue. Il cru reconnaitre la fine silhouette d’un félin. Sans plus tarder, il continua à le poursuivre jusqu’à lui attraper la queue le retirant en arrière lui arrachant un miaulement.

” Attraaaaaaaaapé ! Allé, viens jouer maintenant ! Je veux jouer avec toi !” Disait-il tout en lui frisant les poils.

Soudain, une voix familière cria le nom du rouquin qui était affalé au sol, tenant dans ses bras le félin aux poils hérissés. Ce dernier releva doucement les yeux en direction de la silhouette de la jeune femme qui venait tout juste de faire son apparition. Il pouvait reconnaitre cette longue chevelure brune et ces tatouages rouges en forme de crocs présents sur les joues, il s'agissait de la kunoichi qu'il avait rencontré une fois auparavant au centre-ville. Elle avait interrompu l'un de ses duels qui l'opposait à un petit villageois, avant de lui faire la morale en compagnie de son amie pendant un long moment. Quelques jours auparavant, il l'avait également revu durant la course d'orientation, mais il avait fait équipe avec sa coéquipière — qui d'ailleurs s'était bien entêtée. Cependant, pourquoi aujourd'hui se trouvait-elle là ? Voulait-elle encore l'empêcher de s'amuser tranquillement dans son coin ? Alors qu'il voulait se redresser, il sentit un poing l'atteindre en plein sur sa petite tête rousse.

" Aïeee ! Qu'est ce que tu fais ?! "

Il lâcha son emprise sur l'animal pour se caresser le haut de son crâne avec ses deux mains. La petite boule de poil trouva refuge dans les bras de sa sauveuse, avant de retrouver sa liberté pour aller gambader loin de la zone. Ses dernières paroles piquèrent le jeune garçon telle une aiguille. Puis, il se souvint d'avoir déjà entendu ces mots, lorsqu'il effectuait son stage d'une journée chez le foyer médical des animaux. Elle disait exactement la même que la femme qu'il avait rencontré ce jour-là, comme quoi ces animaux ressentaient la douleur, qu'ils n'appréciaient pas spécialement les jeux brutales et tout un long monologue qui l'interdisait de s'amuser inconsciemment avec eux, comme l'enfant le faisait bien trop souvent. Ce dernier ne disait rien, laissant couler un court moment de silence dédié à la réflexion. Après un profond soupire qu'il ne cherchait pas à cacher — car lui aussi était de bien mauvaise humeur alors qu'il avait réussi à attraper sa cible, il finit par se relever tout en tapotant son pantalon pour retirer la poussière.

" Tss.. C'est dingue comment tous les gens de ce trou se ressemblent ! Pas la peine de répéter exactement les mêmes mots que l'autre fille, hein ! Enfin, maintenant que tu les redis, je m'en rappelle très bien ! Et c'est pas comme s'il avait vraiment mal et celui-là n'était même pas blessé ! Pff' je suis au courant de ça: "en jouant trop brutalement avec elle je peux lui faire mal, c'est pour ça qu'il faut y aller avec délicatesse" et bla bla bla ! Mais de toute façon, maintenant il s'est enfui ! Et par ta faute, la commère ! Et moi qui pensait pouvoir faire une petit pause. Chaque fois que tu apparais de nul part, tu casses tout de mon plaisir, tu fais toujours fuir quelqu'un, plus exactement mon copain avec qui je joue ! Il faut vraiment que tu fasses ta commère tout le temps, à aller fourrer ton nez dans mes affaires ? Tss ! Tu veux te battre toi aussi ? Puis qu'est-ce que tu fais là aussi ? "

Jetant un coup d'œil par dessus son épaule, il crut voir deux chiens qui semblaient être les compagnons de la jeune femme.

" Allez, il est temps de rentrer ! À la niche ! " Disait-il à cette dernière accompagné d'un mouvement de bras.

Elle ne pouvait pas justement passer par-là comme par hasard, le destin serait bien trop cruel de jouer un si mauvais tour, elle devait surveiller les environs depuis un moment. Cependant, il fallait avouer que le jeune garçon n'était pas très chanceux, pas depuis sa mauvaise aventure avec un certain homme masqué. Il resta plusieurs instants à fixer avec les sourcils froncés la jeune femme — qu'il appelait désormais la commère, cherchant clairement à la provoquer tout en effectuant quelques grimaces. Puis, il finit par se convaincre qu'elle ne valait pas la peine qu'il perde de son temps précieux, il ferait mieux de reprendre son activité du jour. Alors qu'il lui avait déjà tourné le dos avec un dernier geste de main moqueur prêt à repartir dans son coin, la déconseillant de le suivre et de se mêler une nouvelle fois de ses affaires au risque qu'il ne s'énerve pour de bon, il fit rapidement demi-tour. Il lui fit de nouveau face et posait ses deux mains sur les hanches pour tenter de se donner un air menaçant.

" Oy ! La commère ! C'est toi qui a fait ça ?! Où est-ce que t'as mis mon balais ?! Tu n'as pas finis de venir m'embêter ?! " S'écriait-il

Se faisant soulever par la jeune femme qui semblait visiblement furieuse, Yohru ne tenait à peine sur la pointe de ses pieds. Il venait de grandir en quelques instants de plusieurs têtes et il arrivait à la hauteur de son interlocutrice, même si pour l'une des rares fois, il se sentait plus à l'aise avec les deux pieds posés à plat sur la terre ferme. Néanmoins, il ne montrait aucun signe de faiblesse aussi bien sur l'expression de son visage que dans son comportement d'enfant entêté, et encore moins face à cette dernière. Il relâcha son poignet qu'il maintenait avec fermeté avant de croiser ses bras sans se soucier de tomber. Il sentait ses vêtements qui s'étiraient doucement sous le poids de son corps ne tardant plus à craquer, mais il faisait pleinement confiance à l'élasticité du tissu. Tandis que son regard se détendait, un sourire quelque peu hautain et provocateur vint se dessiner sur son visage.

" C'est bien pour ça que vous les femmes — quoique les hommes aussi, devenez ennuyants à toujours vous répéter : Ok, ok, j'ai entendu, alors ne crie paaaas.. Ne va pas croire que je n'ai pas d'amis ! J'ai un demi-ami ! Et là, je ne suis même pas venu te parler, c'est toi qui m'as sauté dessus ! T'vois, les gens viennent naturellement à moi, sans doute car je suis brillant, admirable et tout ça.. Parfois, de façon plus ou moins bonne, et cela, même sans rien faire ! "

Puis soudain, la jeune femme libéra son emprise et l'enfant retomba lourdement au sol, reculant de quelques pas avant de trébucher sur un caillou. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle le lâche si rapidement et sans même le prévenir, ni l'avertir de la chute. Il sentit quelques douleurs lui parcourir la peau lorsque son fessier atteignit le sol, dure et ferme. Elle osait dire que Yohru était brutal lorsqu'il câlinait les animaux de la rue avec toute son affection, mais ses atterrissages manquaient fortement de délicatesse.

" Aïe, t'veux te battre toi ?! Aïe Aïe, j'ai l'impression que mes pauvres fessent se séparent en deux ! Et tu me demandes d'être doux, délicat et prudent, mais tu manques cruellement de ces notions toi aussi. Tu aurais dû me reposer tout doucement comme un roi ! Et ensuite t'excuser pour m'avoir soulevé ainsi, car j'étais très bien au sol ! Ma taille me convient parfaitement, Grr ! "

Alors qu'il caressait son pauvre fessier pour le réconforter de sa souffrance, il prêtait une oreille plus ou moins attentive aux paroles de la jeune femme. Elle se défendait, elle se trouvait des excuses, sans doute étaient-elles vraies, mais le jeune garçon ne la croyait pas. Il devait à tout prix retrouver son balai pour terminer sa mission du jour et elle était la seule personne qui l'avait diverti durant ce temps, elle était la principale suspecte. Il la fixa du regard, convaincu de sa culpabilité.

" On n'en sait rien ! Parce que si tu veux savoir, j'ai moi aussi contourné le bâtiment ! Alors tu aurais très bien pu faire le tour. De plus, tu as un motif pour commettre ce vol, sous prétexte que tu ne m'aimes pas, par exemple. Et je ne martyrisais pas le chat, je jouais en sa compagnie ! Je prenais une pause après plusieurs heures de travail — oui, je travaille, moi ! Et quand je serais grand, je n'y ai pas encore beaucoup réfléchis, mais je compte flemmarder, sans doute.. Et c'est ma mission de balayer les rues, on ne rit pas des bonnes actions ! T'veux te battre ? Pour la peine, tu as le devoir de m'aider à retrouver le balai pour me prouver ton innocence ! Même si je n'y crois pas trop en ton innocence, mais bon. Tu me dois bien ça pour ce que tu viens de faire à mes pauvres fesses ! J'parie qu'ils sont devenus tout mous et peut-être même rouges, t'veux vérifier ? "

Il s'apprêtait à baisser son pantalon pour vérifier la situation de son pauvre fessier, mais son interlocutrice ne semblait pas fortement intéressée. En réalité, il ne ressentait plus vraiment de douleur, mais il aimait exagérer ses souffrances notamment pour attirer la pitié ou pour simplement taquiner celui qui venait l'embêter.

" C'est important de faire des bonnes actions ! Tu comprendras qu'il ne faut pas se moquer, même si je le fais souvent, il ne faut pas le faire quand c'est moi qui balaye ! Bon, aide moi à chercher l'imbécile qui a osé prendre mon balai.. Oh, à moins que tu ne sois pas très douée pour retrouver un voleur ? Disait-il d'un air taquin. Pourtant, tes chiens devraient en être capables, à moins qu'ils ne veuillent pas t'aider.. Hé Hé.. "

Ce dernier jetait un coup d'œil aux deux chiens pour s'assurer que ces derniers ne tentaient rien à son égard, car peut-être était-ce eux les voleurs de balai ? Il devait les forcer à rendre l'objet volé, il devait retrouver le coupable et il comptait bien convaincre Zushi de l'aider dans sa quête.

" Hey mais attends ! Atteeeeeeeends ! Je te dis atteeeeeends ! " S'empressa-t-il de crier alors que la jeune femme semblait décidée à l'ignorer.

En accélérant le pas, le rouquin parvint à rattraper son interlocutrice ainsi que ses deux amis à poils. Il fit une rotation d'un mouvement de jambes pour apparaître devant elle, afin de lui barrer la route et l'empêcher d'avancer, les deux bras tendus sur les côtés. Il la regardait d'un air défiant comme un enfant grincheux avec les sourcils froncés, puis finalement, il se résigna de lui-même tout en poussant un large soupir. Les échanges sociaux n'étaient décidément pas son point fort, il n'avait jamais réussi à s'attirer un seul ami à l'Académie. Elle avait sans doute raison, mais Yohru n'aimait pas avouer ses faiblesses et encore moins ses échecs. Il préférait faire mine de ne rien remarquer de ces détails qu'il jugeait sans importance. Après tout, que valait réellement un ami ? Une personne sur qui compter, une personne à qui apporter sa souffrance, une personne qui pleura lorsqu'il sera en difficulté ? Il s'agissait d'un fardeau aussi bien pour lui-même que pour la stupide personne qui accepterait devenir son ami. Une amitié n'était que le début d'une douleur lorsque l'un partira, l'autre restera. Il la regarda une nouvelle fois avec un visage interrogateur, haussant un sourcil qui le montrait en pleine réflexion.

" C'est étrangement bizarre ce comportement. Aussitôt que je t'accuse, tu t'en vas comme pour t'éloigner de moi. Tu deviens louche, très louche ! Pour découvrir un voleur, on doit toujours observer la réaction de son interlocuteur. Or, ta réaction correspond tout à fait à celui d'un voleur. Je compte te tenir à l'œil, on ne lâche jamais un suspect au risque que ce dernier ne trafique d'autres manigances dans son dos ! "

Cependant, cette histoire ne semblait point l'intéresser.

" Atteeeeeends ! Ne pars pas de nouveau, je n'ai même pas fini de parler ! Écoute-moi jusqu'au bout au moins ! Ce que tu peux être difficile à gérer quand t'es énervée, et même pire que Megumi ! Ah, c'était peut-être parce que l'on partageait le même objectif l'autre fois. Quoique, on avait tout de même réussi à se mettre en désaccord.. Bon, d'accord ! On va dire que tu n'es pas louche — toute façon, ce ne sont que des mots en l'air, on le saura bien assez tôt en trouvant le voleur. Alors aide-moi à retrouver mon balai ! Si tes deux chiens, euh je veux dire tes deux loups, sont si incroyables, qu'ils m'aident à retrouver mon balai ! Ce n'est pas de la chance qui va m'aider, même si j'aurais bien aimé. Les choses ne viennent malheureusement pas toute seule ! Alors un petit effort de sympathie pour m'aider ? "demandait-il avec des pupilles brillantes.

Il sentit au même moment une petite enveloppe dépasser de sa poche. Soudain, une idée lui traversa l'esprit. Il s'agissait de son dernier recourt pour convaincre la jeune femme. Il ne voulait pas arriver à de telles extrémités, mais il n'avait guère le choix, car c'était la solution la plus simple de demander de l'aide à ses deux compagnons. Puis, qu'avait-il à perdre ? Ce n'était pas son argent qui s'envolait et un seul ticket offrait deux places, comme il s'agissait d'une journée spécialement, tandis que c'était bien son balai qu'il allait retrouver. Il roula cinq secondes des yeux avant de soupirer une nouvelle fois.

" Bon, d'accord, on va faire ça. Je ne voulais pas avoir recours à cette méthode, en vrai, je n'ai toujours pas envie, mais.. Sortant la petite enveloppe de sa poche, il le remua sous ses yeux.Mh, cette enveloppe, c'est disons, mh, mon trésor, ma richesse, mon bulletin ! J'accepte de le partager avec toi, à condition que tu m'aides à retrouver mon balai ! Ce que cette enveloppe contient réellement, c'est.. Tu verras bien ! Mais je peux te promettre qu'elle vaut la peine de se donner du mal ! La preuve, je travaille dur rien que pour cette enveloppe. Si je ne rends pas mon balai, je n'aurai pas d'enveloppe demain, alors il est primordial de le retrouver. C'est un honneur de ma part que d'accepter de le partager, alors tu as intérêt à accepter ! Il s'agit d'un marché raisonnable, qu'en penses-tu ? Tu ne perds rien ! " Disait-il tout en la fixant du regard.

Il s'agissait de la dernière proposition qu'il pouvait faire, si malgré tout, elle refusait, il allait devoir improviser autrement. Comment, il l'ignorait encore, mais il s'agissait pour l'heure de sa seule idée et qui selon lui, devait fonctionner le mieux. Lui-même avait mal au cœur d'une certaine façon. Il ne partageait pas, puisqu'il ne perdait rien, mais jamais il n'aurait cru être si généreux envers une personne et encore moins envers cette jeune femme. Seulement, il devait retrouver son balai et c'était la meilleure solution, puis c'était également une façon de la surveiller comme intérieurement, il continuait de la soupçonner.

PS:

Le sourire fier qui ornait le visage du jeune garçon ne tarda pas à s'effacer pour laisser place à l'étonnement. Il n'arrivait pas à croire en ce qu'il venait d'entendre, son interlocutrice venait de refuser son offre de bonne volonté et pleine de générosité. Elle était vraiment une personne singulière, elle n'avait pas hésité un seul instant à décliner une si belle proposition. Soit elle était bel et bien le voleur, soit quelque chose ne tournait pas rond dans son esprit. Comment pouvait-elle refuser une telle offre ?

" Refuser si facilement mon enveloppe.. Mais pour qui tu te prends, HEIN ?! Grrr ! Tant pis pour toi ! Débrouille-toi la prochaine fois que t'auras besoin de mon aide — en espérant que cela arrive un jour ! Beeeeeeeeeuh ! "

Définitivement en colère, il n'allait plus perdre de son temps avec la jeune femme. Il pouvait continuer de la coller jusqu'à la forcer à accepter de l'aider, mais plutôt que de s'ennuyer à faire cela, il préférait chercher lui-même. Qu'elle soit le voleur ou non, il commençait également à se fatiguer de sa présence. L'observant partir, il lui tira un dernière fois la langue dans le dos avant de retourner à ses propres recherches, vers le lieu où il l'avait vu la dernière fois. Cependant, malgré les heures qui défilaient, il ne trouvait toujours pas son objet. Après un soupire, il s'affala au sol lassé.

De toute façon, ce n'était qu'un simple balai, dans le pire des cas, il pouvait toujours aller en voler un autre quelque part pour remplacer l'ancien qu'il s'était lui-même fait voler.. Secouant brusquement la tête pour s'ôter ces mauvaises idées, il devait se reprendre en main. Il avait arrêté ces pratiques, car il n'aimait pas vraiment faire ce genre de choses au final, mais il se trouvait bien obligé. Rejetant la faute sur le voleur et la jeune femme qui n'avait pas voulu l'aider, il continuait à se répéter inlassablement que tout cela n'était pas de sa faute. Il se contentera de prendre un nouveau balai en discrétion dans la réserve pour ensuite le rendre au propriétaire de la réserve. Ce n'était pas vraiment du vol, mais juste une façon de cacher le fait qu'il avait perdu son véritable balai.

Il s'apprêtait à mettre son plan en œuvre, du moins jusqu'à voir un étrange objet dépasser du rebord du mur. Il s'agissait.. de son balai ! Il l'avait retrouvé après tant d'efforts ! Seulement, la nuit commençait à tomber et il n'avait toujours pas fini de balayer. Il se mit aussitôt au travail, afin de vite finir les quelques feuilles restantes. Le noir l'empêchait de voir, mais il empêchait également le surveillant de voir. Lorsqu'il revint chercher le rouquin, ce dernier fit mine d'avoir fais sa tâche comme il fallait, bien qu'il avait caché une grosse partie des poussières sous le banc du parc.

HRP: