Nous étions de retour au pays du feu, et même au village caché et ceux depuis un peu plus d'une semaine à présent. Tout se reconstruirait petit à petit, en douceur. Les malades étaient soignés, et même si cela était parfois difficile à voir, j'acquérais ainsi de l'expérience en apportant mon aide à l'hôpital dès que je pouvais.

Aujourd'hui pourtant, on m'avait accordé un jour de repos. Interdiction de mettre les pieds dans le lieu médical le plus prisé de Konoha pour le moment alors, j'en avais profité pour me reposer, mais à présent, mon esprit était légèrement tiraillé par ce qui s'était passé justement une semaine auparavant.

La nuit, je rêvais encore de cette montagne dévastée et de ce cercle lumineux sous nos pieds. Sans arrêt, je revoyais le monstre hurler et les cadavres voler autour de moi, mais j'étais surtout obsédé par cette créature monstrueuse. Nous avions réussi à l'éliminer, mais à quel prix ? Il avait fallu les efforts combinés de centaines de shinobis pour cela. J'avais un peu du mal à concevoir qu'une telle puissance puisse exister. Pire encore, je ne voyais pas comment on pouvait parvenir à la contrôler.

C'était pour cela que je me trouvais ici aujourd'hui. Je voulais juste faire des recherches dans le but dans savoir un peu plus sur ces créatures. Leurs histoires notamment, comment elles étaient venues aux mondes ? Comment avaient-elles été aussi puissantes ? C'était un peu bizarre de se lancer dans ce genre de recherches, mais je me disais qu'au fond, si j'en savais plus sur eux, cela me permettrait peut-être d'apaiser un peu mes nuits.

La connaissance pouvait parfois être le signe d'un certain réconfort. C'est ce que j'espérais en agissant ainsi. Nous verrions bien si cela fonctionnait.
Caché dans plusieurs rangées de livres, je cherchais les documents qui pourraient me renseigner sur la chose. Ce n'était pas facile et j'étais plongée dans la lecture d'un bouquin sur la création du monde shinobi quand, un bruit de pas attira mon attention. Je relevais la tête pour reconnaître la personne qui se trouvait là :

"Oh … Salut ! Ça va ?"

C’était bon de retourner chez soi après tout ce qu’il s’était passé. Il y a un peu plus d’une semaine, j’étais avec Kihran-sensei, chargée d’arrêter ces sacrifices horribles. Les images me revenaient un peu parfois, c’était déstabilisant. Mais je pouvais compter sur mes parents pour m’empêcher d’y repenser. Mes parents, j’avais été si heureuse de les retrouver, mon cœur s’était serré lorsque je n’étais pas encore parvenu à les trouver dans toute l’agitation du village. Je crois que je ne les avais pas serré aussi fort depuis un petit moment.

Il y a une personne que je ne verrai plus jamais et à laquelle je m’étais attachée si rapidement, Rin-san. Quand j’y repensai j’étais tellement en colère contre ce sale démon, qui avait détruit tant de vies. Et lorsque je voyais Aoki, le petit chiot pour lequel il s’était pris d’affection, je ne pouvais m’empêcher d’être triste. Le pire était que la petite boule de poils avait bien compris qu’il ne reverrait plus son médecin préféré. Les animaux comprenaient et ressentaient plus de choses que l’on pensait. Mais s’il y avait une chose que je souhaitai comprendre, c’était l’origine de Rokubi, et de tous les autres démons. Ils existaient, mais comment cela était possible ? Pourquoi étaient-ils, là ?

Et s’il revenait ? Combien mourraient encore ? On n’entendait pas parler d’eux, alors il devait y avoir quelque chose qui les empêchait de faire surface, ou les provoquait. Avec un mince espoir de trouver des réponses à certaines de mes questions, je m’étais rendu à la bibliothèque de l’Académie. Elle était différente de celle du centre-ville, avec des documents plus axés sur la recherche. Même si je me doutai que les informations sur les démons à queues devaient être extrêmement réduites.

Un livre traitant du démon renard Kyûbi dans la main, je parcourais les rangées, le regard fixé sur les titres des livres, la tête légèrement penchée. Puis par mon odorat plus développé que la normale, je senti une odeur florale qui ne m’était pas inconnue. Redressant la tête, j’apercevais Leika, qui levait à son tour la tête dans ma direction. Un sourire étira mes lèvres alors qu’elle me saluait.

« Salut Leika, je vais bien, et toi ?... Je baissai les yeux sur le livre qu’elle avait en main, je parvins à lire à l’envers le gros titre sur la page. – Le monde shinobi, qu’est-ce qui motive tes recherches ? Les derniers évènements ont été marquants, je cherche à comprendre d’où viennent... ces choses... »

Je baissai la tête sur la couverture de mon livre, représentant le fameux renard. Pourquoi porter un culte à une telle créature ?

Un mince sourire se dessina sur mon visage alors qu'elle répondait à ma question. A mon tour donc d'y répondre :

"Ça va… Je me remets doucement de mes blessures !"

Mon dos me faisait encore un peu souffrir, surtout quand les souvenirs remontaient à la surface, mais dans l'ensemble tout allait plutôt bien. Je remarquais alors que la jeune fille venait de s'intéresser à ma lecture, avant de me parler elle aussi de son intérêt pour les évènements qui avaient eut lieu un peu plus tôt. Visiblement, nous avions les mêmes idées de fond :

"Un peu pareil… Je ne savais rien de ces créatures avant de … de me retrouver devant l'une d'elles l'autre jour."

Je soupirais avant de secouer la tête pour ne plus me rappeler ces évènements et les chasser de mon esprit pour l'instant. Je rouvris mon livre à la page ou j'étais justement en train de noter quelques informations :

"Je cherche quelques trucs pour en savoir plus ! Ce n'est pas grand-chose bien entendu. Origine des cultes liés aux démons à queue. Les anciennes légendes surtout. C'est intéressant, mais je ne sais pas si ça va m'indiquer beaucoup de choses."

Ce n'était pas vraiment le cas du moins jusqu'à présent. Je notais par contre le titre de son bouquin à elle :

"Le culte du démon renard ?"

J'appuyais ma tête contre ma main en la regardant l'air pensif, me caressant la joue avec mon stylo :

"Je suis sure que le temple de Kyubi recèle de pleins d'informations lui aussi. Il n'y a pas de musée, mais les murs sont couverts d'innombrable bas relief, peut être qu'ils t'apprendraient des informations, tu ne crois pas ?"

Où peut être qu'elle ne trouverait rien en tout cas, il était intéressant de voir que je n'étais pas la seule personne intriguée par ces créatures.

"Ça t'a fait quoi de te retrouver face à ce monstre toi ?"

J'avais légèrement baissé la voix en disant cela, plus sur le ton de la confidence à présent.

Les blessures, en plus des souvenirs qui revenaient en tête par moment, les combats laissaient également des cicatrices physiques. Même si elles finissaient par disparaître grâce à l’expertise de nos médecins, la douleur restait longtemps ancrée. Je n’avais pas été gravement blessée lors de l’attaque contre les prêtres, ce moment m’avait surtout marqué psychologiquement, avec tous cadavres... Mais contre Rokubi, ça avait été très différent. Je pouvais très facilement me rappeler de l’acide me rongeant la peau et les muscles lorsque je l’avais attaqué. Parfois je rêvai que mes membres se faisaient aspirer par son corps visqueux en le touchant, et je me réveillai brusquement, bref...

« Je vois, les miennes ont guéries il y a peu, soigne-toi bien ! »

Notre centre d’intérêt se posa ensuite sur les livres que nous avions en main, personne n’avait envie de s’attarder sur ses blessures. Leika et moi avions la même idée, en apprendre plus sur ces démons à queues. Comme elle, avant d’en voir un de mes propres yeux, ces créatures n’avaient toujours été que des légendes, et pourtant, elles existaient bel et bien. La jeune femme secoua la tête, comme pour chasser une pensée, ça m’arrivait également, tout le monde souffrait de ces images.

« C’est aussi ce que je cherche justement. Depuis toujours on voit tous ces écrits comme des légendes... Mais si ces démons existent, alors les récits n’en sont peut-être pas, peut-être que certains sont vrais... »

L’Hayashi baissa à son tour ses yeux verts sur mon bouquin. J’avouai ne pas avoir pensé au temple, ce n’était pas un lieu qui m’était familier.

« Tu as sans doute raison, je n’y vais que très rarement, mais peut-être qu’il serait utile d’y faire un tour plus tard... Tu... Tu viendrais avec moi ? Puisqu’on cherche la même chose autant le faire ensemble. » Demandai-je en esquissant un léger sourire.

Après m’avoir répondu, la manipulatrice de bois abaissa le volume de sa voix avant de reprendre. Ce que ça m’a fait... ? Sur le même ton bas je tâchai de lui répondre.

« En arrivant, ça m’a glacé le sang, j’avais envie de faire demi-tour... Mais en voyant tous ces autres shinobis, en entendant les mots de l’Hokage, j’ai pu me reprendre, même si la peur était toujours là... Je pense que c’est ce qui compte, agir même quand on a peur. Et toi, qu’est-ce que tu as ressenti ? »

Finalement, j’étais curieuse de savoir si j’avais eu les mêmes réactions qu’elle ou pas. Ne souhaitant pas rester debout dans l’allée, je lui proposai qu’on s’asseye à une table de la bibliothèque.

L'idée que je lui avais soufflée semblait lui plaire. Elle me proposa même de l'accompagner. Après tout pourquoi pas ? Plus on est de fous plus on rit. Et puis à deux, nous pourrions au moins mettre nos trouvailles en commun et peut être bien gagner du temps. Cela ne me coûtait dans tous les cas rien d'accepter sa proposition :

"Oui, pourquoi pas ! Je pense que ça peut être un bon début pour des recherches !"

Il faudrait que l'on s'organise cela un de ces jours. Enfin, peut-être pas tout de suite, car j'allais être assez occupé dans les semaines qui allaient venir. Vous savez mariage, essayage de robe, test de maquillages. Maman ne rigolait vraiment pas avec ces choses-là, et même si nous voulions que notre mariage soit fait en petit comité, cela n'empêchait pas nos parents d'avoir des idées assez extravagantes.
Oui, mais faire un tour au temple du feu pourrait me permettre de me détendre un peu aussi.

"On s'organisera ça ! Tu me diras quand tu es dispo d'accord !"

Et puis, c'était malgré tout un sujet intéressant tout comme notre discussion. J'étais curieuse de la réponse que me donna Shizu concernant son impression face à la créature. Je m'installais alors en face d'elle, réfléchissant quelques secondes à ce que j'allais lui répondre. Autant être sincère :

"Pour te dire la vérité… Je n'ai pas trop de souvenirs du discours de Mizuki Sama. Je me souviens surtout de l'adrénaline que j'ai ressentie face à cette créature et à ce sentiment que… Je n'avais rien à perdre à l'affronter, car, nous savons tous très bien que si nous n'avions pas réussi à l'éliminer ce jour-là… Nous ne serions plus de ce monde."

C'était vraiment ce sentiment-là qui m'avait poussé à me dépasser. Je me rappelai vraiment ce sentiment, au-delà de la peur qui m'avait envahie. Je n'étais plus maître de mon corps, je le savais. C'était mon esprit qui agissait de lui-même en mode "instinct de survie".

"Je ne sais pas pour toi, mais je sais que je suis rentrée dans une sorte d'état d'esprit d'instinct de survie. Je n'ai même pas réfléchi, j'ai juste agi. Quand j'y repense, j'ai encore des sueurs froides, car je me dis que j'aurais vraiment pu mourir ce jour-là et que pourtant, je suis encore en vie. Je ne sais pas non plus si j'aimais revivre ce sentiment…"

Il était grisant, ça s'était un fait. Mais… Je n'étais pas du genre à chasser les chimères ou encore à provoquer une fois encore la mort pour vivre le grand frisson en voyant la lumière au bout du tunnel.

"Au moins… On sera préparé la prochaine fois que l'on affrontera un biju !" Déclarais-je avec une pointe d'humour dans la voix avant de baisser les yeux et de reporter mon attention sur mon livre.
Je continuais ma lecture en silence et ceux, pendant une dizaine de minutes avant de m'interrompre pour faire part de ma découverte à la jeune femme :

"Je crois que j'ai trouvé quelques choses !"

Je tournais alors vers elle une carte de notre monde, une carte représentant chacun des continents, sans pour autant faire état des territoires shinobi. Une carte ou se trouvait marqué très clairement, des temples :

"Il parle dans ce livre de l'emplacement des temples liés aux grandes divinités … Tu penses que ça pourrait être des temples similaires à celui de Kyubi ?"

hrp:

Eh bien, moi qui pensais passer le nez dans ces bouquins toute seule, assise dans un recoin de la bibliothèque, je venais de trouver une partenaire de recherche, enfin c’était un grand mot. On ne trouverait certainement pas grand-chose, mais j’avais besoin de faire cela. Je détestai me tourner les pouces à rien faire.

« Super, on fera ça ! »

La question réglée, ce qui revenait sur la table était cette soirée face à Rokubi, chacun à notre manière nous avions trouvé la force de ne pas fuir et de lutter jusqu’au bout. Pour Leika, c’était le fait de savoir que dans tous les cas, ne rien faire aurait été mourir également. C’était vrai, même si sur le coup ce n’était pas ce qui m’avait traversé l’esprit. L’adrénaline, quand elle se déclenchait, elle nous donnait la possibilité de faire des choses qu’on ne soupçonnait même pas. Clairement, c’était ce qui avait inhiber ma peur face au démon à queues en plus de la présence de tous les autres.

« Sans ça je ne pense pas que j’aurai pu faire de même. Mais je ne suis pas pressée de revivre ça ! »

L’Hayashi se permit une plaisanterie sur le sujet, j’esquissai un faible sourire. En parlant de ça, les autres bijuu étant encore plus puissants, rien qu’y penser me donnait des frissons... Durant une bonne dizaine de minutes je continuais de parcourir mon livre sur le renard. Tout ce que j’apprenais était cette légende comme quoi les neuf démons à la base n’en formaient qu’un prénommé Juubi, et qu’il fut séparé en plusieurs parties pour l’affaiblir par le Rikudo Sennin, ainsi que d’autres anecdotes... Et si c’était vrai ? La jeune femme assise en face de moi me tira de ma réflexion en s’exclamant subitement, elle avait trouvé quelque chose ?

Intéressée, je rapprochai la carte qu’elle tournait vers moi pour observer sa trouvaille. Différents temples de divinités étaient indiqués un peu partout sur le territoire Yuukan.

« C’est possible oui, peut-être qu’il y en a de d’autres démons et pas juste Kyubi... Après, il est impossible d’y poser les pieds... Dans mon livre j’ai lu que Kyubi est en fait la neuvième partie de Juubi, lui-même composé des neufs bijuus... Rien que ça, c’est flippant ! Et on peut maintenant se dire que ce n’est peut-être pas une simple histoire... J’avoue que ça me dépasse... J’aurai aimé trouvé quelque chose parlant du fait qu’on ne les avait pas vu jusqu’à maintenant. »

Une fois les infos récoltées, qu’est-ce qu’on pourrait bien faire après d’ailleurs ? Nos options étaient des plus limitées. Faisant la moue, je croisai les bras et posai ma tête dessus.

Un léger souffle perça entre mes lèvres alors que je levais les yeux de mon livre pour finalement le refermer. Shizu avait raison, tout ceci n'était certainement pas de simple histoire :

"Nous avons eut la preuve il y a quelques jours que ce n'était pas des légendes, mais bel et bien des faits réels."

Oui, nous ne pouvions pas avoir eut de meilleures preuves après avoir affronté l'un de ses démons à queue justement. D'ailleurs en parlant de ça :

"Les jinchurikis existeraient peut-être bien sans que nous soyons au courant peut-être ? C'est possible, tu ne crois pas ?"

Je détournais le regard pour voir que personne ne nous observe avant de murmurer :

"Nous ne sommes pas des personnes assez importantes dans Konoha pour avoir ce genre d'informations, mais je pense qu'il y a beaucoup de choses qui sont cachés à la majorité des populations. Il y a ces démons à queues, mais qu'est-ce qui nous dit qu'il n'y a pas d'autres pouvoirs étranges dont nous n'avons même pas conscience…"

Tout cela était un peu effrayant au final, car cette conversation me permettait de me rendre compte que je ne savais pas grand-chose du contexte dans lequel j'évoluais et cela me déranger. J'aimais bien savoir qu'elle était les tenants et les aboutissants lorsque j'entreprenais quelque chose et là, c'était un peu flou. Des bijuus à la force inimaginable… Qu'allais-je encore découvrir au cours des années qui allaient venir ? Je soupirais :

"J'aimerais bien en savoir plus sur tous ses secrets, mais je ne pense pas que ça soit pour tout de suite… Peut-être même jamais. En attendant, j'aimerais en découvrir plus sur ces bijuus. Je vais en parler à Natsuki, je pense qu'avec son expérience, il pourra peut-être me dire certaines choses ? Reste à savoir ce qu'il voudra bien me confier, car il n'est pas très loquace quand c'est des sujets un peu tendancieux comme ça …"

C'était une solution comme une autre pour avancer dans nos recherches.

Leika pensait comme moi, les légendes étaient surement vraies. Qu'est-ce que de simples humains comme nous pourrions faire face à des créatures pareilles ? Rin-san était mort face à une version miniature de Rokubi ; il avait fallu plus d'une centaine d’homme pour venir à bout de l'original, et encore, rien ne disait que c’en était finit… D'il avait pu se séparer en plusieurs lui moins puissant, peut-être qu'il avait d'autres atouts…

Quant aux jinchuurikis… Je ne savais pas trop quoi en penser. Pour moi l'idée qu'un monstre pareil puisse être dans un corps me paraissait inconcevable. Pourquoi on n’avait pas scellé Rokubi ? Est-ce que c'était réellement possible ? J'avais du mal à imaginer qu'une personne puisse hériter d'autant de puissance sans en perdre le contrôle…

« Je ne sais pas, ça me parait dingue… ‘Fin tout ça, est dingue tu me diras alors pourquoi pas… »

La jeune femme détourna un moment les yeux pour observer les alentours, ne comprenant pourquoi, je fronçais les sourcils avant qu'elle ne reprenne la parole. Je clignais lentement plusieurs fois des yeux une fois qu'elle eut fini de parler. Un pouvoir étrange, j'en avais justement un dans le corps, si elle savait… Mais elle ne le devait pas.

« C'est vrai, je pense qu'on n’a pas idée du nombre de choses dont on n'est pas au courant. Même pour les bijuus, à mon avis nos supérieurs savent des choses qu'on ne soupçonne même pas, c'est frustrant mais en même temps je me dis que ce n'est pas plus mal. T'imagines la panique ? »

Rien que l’histoire des gènes étaient étonnantes. Je n'aurai jamais pu soupçonner leur existence. Et je ne pouvais m'empêcher de me dire que peut-être même qu'un autre Konohajin en possédait un également, qui sait ? Ça me faisait toujours quelque chose de savoir qu'on me faisait assez confiance pour posséder une telle chose.

Mais ce n'était pas le sujet. L’Hayashi comptait demander des précisions à son sensei, le bras droit de l’Hokage. Je doutai qu'il accepte de lui en parler si c'était confidentiel mais qui ne tente rien n'a rien ! Bon, que faire à présent ?

« Au final on en apprend pas plus ici… Je crois même qu'on a encore plus de questions ! J'esquissai un léger sourire. – Tu comptes faire quoi maintenant ? »

"Nous vivons dans un monde rempli de mystères… Donc je me dis que ce que nous trouvons un peu farfelue n'est peut-être qu'une vérité que nous ignorons…" Déclarais-je avec une certaine mélancolie.

C'était une véritable tristesse pour moi de savoir que j'ignorais autant de chose. Mais il était encore plus excitant de ce fait de pouvoir s'imaginer tout ce qu'il me restait à découvrir.

Mes mains se crispèrent doucement autour du bouquin étalait devant moi. Je fis alors basculer la couverture pour le refermer avant de laisser s'échapper un petit soupir d'entre mes lèvres. Que se passerait-il si nous savions réellement la vérité… Oui, le mot juste était bien celui qu'elle avait employé. La panique :

"Tout le monde voudrait fuir, essayer de trouver un endroit sûr pour tenter de survivre. Les gens vivraient sans doute avec l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de leur tête en permanence. C'est… C'est peut-être mieux ainsi en effet. "

Mon regard se tourna vers la jeune Inuzuka :

"Je veux dire… Que nous ne soyons pas au courant de tout. Après je pense que c'est justement parce que j'ignore tout que j'arrive à avoir une réaction aussi mesurée. Qu'en serait-il si un jour… Je ne sais pas, j'apprenais un terrible secret sur une personne de mon entourage ? Les choses changeraient certainement…"

Ce n'était pas le cas heureusement. Je soupirais une nouvelle fois avant de me lever de ma chaise pour aller ranger le bouquin à sa place dans les étagères.

Je revins alors vers la jeune femme qui illustra d'une simple phrase l'ensemble de mes pensées. Oui, nous ne trouverions pas plus ici, n'y même aujourd'hui donc inutile de continuer à lire des livres qui ne nous apprendraient rien. Qu'est-ce que je comptais faire à présent :

"Je pense que je vais aller défoncer la porte de Mizuki pour lui demander des explications sur les créatures géantes qui parcourent apparemment notre monde et qui visiblement n'ont qu'une seule idée en tête… Nous détruire !"

J'essayais de rester sérieuse après avoir déclaré cela avec une véhémence et une franchise assez probante. Mais très vite un sourire apparut sur mon visage :

"Non … Je vais surtout aller chez ma mère… Je me marie bientôt et nous devons aller voir pour ma robe de mariée ensemble !"

Je posais alors ma main sur son épaule de façon rassurante :

"Ça me permettra d'oublier quelques secondes cette fameuse épée brusquement apparu au-dessus de ma tête il y a quelque temps de cela !"

Je lui fis un clin d'œil. Un peu d'humour ne faisait de mal à personne.

"Tu restes ici toi ? Ou tu vas sortir ?"

Simple chûnin que j’étais, je ne devais certainement même pas voir un quart de l’iceberg que représentaient les secrets tenus par les hauts gradés. Mais savoir ces choses incluais beaucoup de responsabilités, et je n’étais franchement pas encore prête pour ça de toute manière. Je relativisai, mais Leika semblait assez frustrée, ça se sentait et voyait.

« Un jour on saura certainement toutes ses choses, peut-être qu’on regrettera le moment où on ne savait rien à ce moment-là ! »

Elle reprit ensuite, précisant qu’il était mieux de ne rien savoir et j’étais à moitié d’accord, parce que mon côté curieux avait aussi sa place mine de rien. Ignorer des choses permettait de rester serein, pendant un temps en tout cas. Cette histoire de bijuu faisait parler d’elle un minimum.

Au final, ceux qu’on connaissait pouvaient dissimuler des choses insoupçonnables, et d’un coup je faisais partie de ces personnes. Le chiffre sur ma cheville bien caché par mes bottes en témoignait. Encore une fois, je feignis de ne pas savoir quoi que ce soit, qu’elle sache ne changerait rien entre nous en fait, si c’était ce qu’elle entendait, en fait ça dépendait de la chose.

« Oui, en fonction de ce que c’est, ça peut avoir pas mal de conséquences, j’ignore quelle réaction j’aurai. »
La blonde se leva pour déposer son livre, j’en profitai pour lui demander ce qu’elle comptait faire maintenant, et sa réponse me surpris assez. Je lui répondais en levant un sourcil :

« À mon avis, tu auras plus de chances d’en rencontrer une derrière la porte...haha ! »

Je ne connaissais pas la vie de Leika, mais elle était très différente de son conjoint dans sa manière de parler un peu cru, alors que Ryokai était tout en retenu. Je souris légèrement lorsqu’elle perdu son expression sérieuse. Mes yeux s’ouvrirent en grand lorsqu’elle me dit qu’ils allaient se marier.

« Oh c’est vrai ?! Félic- ! »

« Chhhht ! » Répliqua un des surveillants de la bibliothèque.

« Oups... Félicitations ! » Repris-je en chuchotant.

Sa main se posa ensuite sur mon épaule, je levai la tête pour la regarder.

« On va tout faire pour l’esquiver, écoute. »

Et moi, qu’est-ce que j’allais faire ? Aucune idée, surement aller embêter un peu une certaine personne dans son bureau. D’ailleurs il n’y serait bientôt plus.

« Je vais aller voir Kihran-sensei, j’ai une ou deux choses à lui demander. Je te dis bon shopping ! » Lui lançai-je avec un grand sourire.

Je me levai à mon tour pour déposer les livres sur la même étagère qu’elle auparavant.