Ce soir là n'était pas comme les autres, il avait ressentit le besoin d'oublier, il avait ressentit le besoin d'alléger pour un temps son esprit. Trop c'était trop. Le Kawaguchi avait beau dire à chacun que tout allait bien, c'était en partit faux. Il haïssait le fait de devoir composer avec un œil en moins, il haïssait n'avoir été qu'un poids mort pour Ruri et par dessus tout, il enrageait de ne pas avoir pu tuer un de ses adversaires.
Il était partit dans un bar dans le centre, un fréquenté de préférence, et il buvait. Avait-il de quoi payer sa dépense ? Non, probablement pas, et c'est ce qui entraîna ce brouhaha dans la rue, ces cris et ces paris.

Son bandeau de shinobi brillait à sa ceinture, bien que part moment, il ne s'en jugeait plus digne. Bon sang elle aurait pu y laisser sa peau ! Alors qu'il se levait de la table où il s'était avachit avec la classe d'un ivrogne, Amano se dirigeait vers la sortit de l'établissement, bouscula sans le vouloir un homme d'une tête plus grand que lui qui lui lança un regard mauvais. Esquivant son coup par habitude du combat au corps à corps, le fils du désert remarqua que pour le coup, il avait atteint un autre soiffard, dans un état semblable au blond.
Ce nouvel individu ne tarda pas à faire connaître son mécontentement par des vocifération toutes plus incompréhensibles les unes que les autres de part son état avancé de débauche. Puis son poing fusa à son tour et frappa un nouvel individu. Les hommes furent invité « sobrement » à aller régler leurs comptes dans la rue et Amano fut prit dans la foule, sans qu'il ne puisse se débattre. Son esprit était trop léger, il n'arrivait plus à savoir ce qui se passait réellement autour de lui.

Le conflit éclat ouvertement, les poings fusaient sur les visages, les paris étaient lancés ! A celui qui arriverait à mettre à terre l'homme qui faisait une tête de plus que le Kawaguchi. Un brun à la peau basanée dont les cheveux hirsute lui donnait un air sévère.
Un a un, les hommes tombaient, évanouis, épuisés ou avec une épaule déboîtée.

De son œil il avait observé les gestes du grand gaillard. Il était rompu à l'exercice physique, mais ne semblait pas savoir se battre, du moins, en apparence.
L'homme se tourna vers Amano et le pointa du doigt. L'affublant d'un surnom qui l'irrita, Amano assoupli ses poignets tout en ne le quittant pas de l'oeil.

Le premier coup fusa des deux côtés et chacun esquiva avec une aisance étonnante.
Ha, voilà qui satisferait l'envie de se battre du manieur de sable, mais il n'userait que de ses poings et ses pieds, il ne chercherait pas à le tuer du moins, en principe.
Les coups s'échangèrent un rythme effréné qui tenait la foule en haleine. Ni l'un ni l'autre ne semblait pouvoir ne serait-ce qu'effleurer son adversaire. La sueur montrait l'effort, laissant leur corps luire sous la lumière de la Lune et les éclairages.

Sa patience commençait à être à bout et son regard changea lentement, sa motivation aussi, son intention première encore plus.
Le sable vibra sous ses pieds, comme en accord avec son vœu de faire couler le sang ce soir. Il s'élança, bien plus vite que les instants précédents, et son poing trouva l'estomac du pauvre homme qui eu du mal à reprendre son souffle. Petit à petit, le brouhaha ambiant se calma, laissant place à de la terreur. L'expression sanguinaire sur le visage du blond terrifia la plupart des spectateurs qui reculèrent tous machinalement d'un pas.
Son deuxième coup fusa vers la mâchoire de l'homme et il cracha quelques dents ainsi qu'un peu de sang. Le troisième viserait le cœur pour l'arracher... il avait ce regard, cette soif et son esprit n'arrivait plus à refréner ses pulsions.
Il arma son bras gauche, le sable enveloppa lentement sa main. Sa posture indiquait clairement son objectif, et la terreur dans les yeux du grand homme le fit sourire de manière plus que sadique. Pourtant... quelque chose l'arrêta.

Ce fut quelque chose qu'il n'entendit pas, à cause de l'état de ses sens, altérés par l'alcool. Mais la chaleur et la ténacité de la main contre son bras arrêta son élan subitement. Un homme, sans doute pas n'importe lequel, puisqu'il avait arrêté un technique ninja.
Tournant son regard sur celui qui avait mis fin à ce duel des plus absurdes, par son geste et sa voix, Amano essaya de se rappeler mais, non, il ne le connaissait pas. Pour autant, son air lui rappelait son ami et ce simple fait lui tira un sourire avant qu'il ne tente d'aligner quelques mots, lentement.

- Mieux à faire ?! J'aurais mieux à faire... quand ça ira mieux !

Son ton monta à chacune des syllabes qu'il prononçait et tout en le regardant maintenant qu'il se trouvait face à lui, le Genin aurait presque l'envie de le provoquer, quitte à se faire méchamment remettre à sa place par le brun. Un brun aux yeux rouges, il faut croire que c'était une chose courante chez les shinobis ces jours-ci.

- Et d'ailleurs... t'es qui pour me donner des conseils !

Plus il parlait, plus il sentait que l'alcool n'était pas le meilleur des remèdes pour lui, à défaut de le détendre, ça avait l'effet contraire et lui donner une furieuse envie de faire tomber des têtes.
Passant du coq à l'âne, le blond se mit à hurler :

- ELLE AURAIT PU MOURIR A CAUSE DE MOI !

Son regard brilla, puis il se recula d'un pas du Ketsueki pour effectuer quelques mudras et laisser le sable épouser la forme de son corps. Son armure était prête. En fin de compte, il tombait bien, grâce à lui, il pourrait peut-être se calmer réellement. Ces yeux rouges, comme Kuzushi, comme Tali, comme Kira... Comme les êtres qui lui était proche, d'une manière ou d'une autre. Et elle, il s'agissait bien évidemment de Ruri, qu'il considérait avoir mis en danger à cause de sa faiblesse.
Se mettant en garde, il attendait.
Amano ne donnait pas l'impression de vouloir porter le moindre coup à son confrère, mais il avait sans doute besoin d'en recevoir un ou deux pour remettre de l'ordre dans sa tête embrumée par un trop plein d'alcool.

A peine quelques secondes après son changement de posture, le Kawaguchi arma son deuxième poing avec le sable et fondit sur Kazushi dans l'espoir, non pas de le toucher, mais bien de se voir contrer et de sentir un poing ou un pieds lui couper le souffle.
C'était une méthode qui avait fait ses preuves. Kira lui avait souvent remis les idées en ordre de cette manière, il lui avait aussi montrer comme ça ses désaccords, et aussi quelques rares fois, sa reconnaissance.

Son œil lui fit perdre la distance qui le séparait du brun aux yeux de feu, et son premier coup de sa main droite balaya l'air à un bon mètre de lui. Le corps d'Amano n'avait pas finit pas sa course et son deuxième coup semblait plus à même d'arriver au niveau de l'homme à qui, à sa manière, il demandait de l'aide.

Le retour de bâton ne tarda pas à se faire sentir. Amano était conscient que ses mots n'étaient pas réellement les siens et pourtant, c'était bien lui qui les disait, et de son propre chef, pas manipulé. Un shinobi, peut-être, sûrement, il ne méritait pas ce titre, même s'il était passé par l'académie, il se trouvait trop faible, il avait perdu trop de temps à chercher les siens qu'il aurait trouvé en continuant son apprentissage logique. Et s'il n'avait pas été là cette nuit là, sa sœur serait peut-être vivante.
Tous les souvenirs, aussi noirs fussent-ils, remontèrent en lui alors que son second coup fut esquivé comme s'il s'agissait d'un banal coup de poing fait par un gosse de cinq an tout juste.

Le retournement il le sentit avant de le voir et l'entendit aussi avant de le voir. Le poing fermé, poussé par la rage et le chakra qui perça son armure et le fit voler. Son corps se souleva et la douleur lui fit tourner la tête. Qui était cet homme aux yeux de feu ? Il était différent de Kuzushi c'était un fait. Ils n'avaient pas la même voix, ils n'avaient pas la même attitude et ils ne s'habillaient pas de la même manière.
Le corps de l'enfant du désert s'était étalé sur le sol et il eu grand peine à garder un semblant d'esprit éveillé lorsqu'il fut levé du sol et plaqué contre le mur. Mais son œil suit le mouvement et la tête qui s'écrase contre la sienne finit d'avoir raison de lui.

Amano est laissé pour compte contre le mur.

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

- Qu'espérais-tu en défiant un homme de sa trempe ?! Le battre ?! Te faire tuer ?!

Une forme, une silhouette humaine plutôt, en fumée noirâtre se tenait devant son regard. Sa voix trembla et son cœur cria :

- Je ne veux pas mourir ! J'avais juste besoin... juste...
- Avoir mal pour te sentir vivant ? Es-tu si faible et si stupide ?!
- JE NE SUIS PAS FAIBLE !
- Alors prouve-le ! Lève toi ! Et n'oublie pas qui tu es !

~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~

Sa tête bourdonnait mais son œil s'ouvrit, lentement, se rappelant. Quelle idée avait-il eu de boire autant ? S'appuyant sur ses mains pour se redresser, il mit un temps avant de voir le brun qui était resté à ses côtés. Avait-il eu pitié ? Sans doute. En bougeant la main qui l'avait aidé à se relever il sentit la bière avant de la voir et grimaça. Oui, il faudra améliorer ça ou trouver un shinobi suffisamment compétent et un œil tout neuf pour retrouver une vue correct.
Se passant la main sur le visage, comme pour essuyer quelque chose, Amano tourna complètement son attention vers Kazushi et d'une voix encore un peu étourdit prononça :

- Merci et désolé pour le spectacle.

Il était un peu redescendu sur terre. Combien de temps était-il resté inconscient ? Il n'en n'avait pas la moindre idée et ce n'était pas plus mal. Son corps bougeait encore trop lentement, il manquait d'exercice. D'avoir été si longtemps à l'hôpital ne lui avait pas fait de bien du tout.
Venant appuyer doucement son index contre sa tempe pour espérer faire partir son mal de tête, il laissa un petit soupir passer ses lèvres.

- J'ai bu et je n'en ai pas l'habitude, enfin, pas à ce point. J'avais besoin d'oublier pour un temps et au final, j'ai fait des choses dont je ne suis pas fier. Si j'avais tué cet homme... alors qu'il était innocent...

Il laissait comprendre que si l'homme avait été un malfrat ou pire, il n'aurait rien regretté et peut-être même qu'il aurait laissé parlé son côté sadique : faire subir à sa victime ce qu'il faisait subir aux siennes.
Soulevant la bière, il continua.

- Amano... et merci pour ça.

En faisant un petit signe avant d'en boire une gorgée juste pour se désaltérer.
La rue lui paraissait si calme désormais, et le bruit ne le dérangeait pas, lui qui aimait être au calme. Il n'y avait que ces mots et ce bourdonnement incessant dans sa tête qui lui rappelait ce qu'il avait faillit faire.

- Tu... tu as une sacrée droite...

C'est d'un petit air amusé qu'il vint masser sa mâchoire. Il fallait bien en rire maintenant non ? Passer à autre chose tout du moins. Et puisqu'il l'avait tutoyé dans le feu de l'action, il n'avait aucune raison de changer. Peut-être lui pardonnera-t-il ou alors peut-être pas et il voudra le remettre à terre une nouvelle fois. Qu'en savait-il lui ?

Il s'en fichait, du moins, c'était l'impression qu'il lui donnait de part les mots qu'il lui laissa entendre. Faillir à son devoir, peut-être. Celui d'être un shinobi exemplaire, certes, il en était loin, très loin, trop même, mais celui de respecter son maître et de tenter de le satisfaire, il espérait au moins le toucher du bout des doigts.
Alors qu'enfin, après quelques secondes d'absence de la part du brun, Amano eu son nom. Kazushi. Etait-ce une simple coïncidence si, non seulement d'apparence mais aussi de nom, ils se ressemblaient autant ? Kuzushi, son ami, et ce Kazushi, qui lui a évité une erreur monumentale. Deux bruns aux yeux ardents.
Un sourire distrait et furtif s'accrocha à ses lèvres avant qu'il n'avance la bière vers ces dernières.

Tue le, il n'est pas digne des maîtres du désert.
La main qui l'enserra, venant relever le col de son haut, lui coupant légèrement la respiration le surpris. La bière faillit glisser d'entre ses doigts mais il la resserra au dernier moment, plantant son seul œil dans ceux de son vis-à-vis. Il lui aurait bien collé un coup de pieds où il fallait pour le remettre à sa place et le faire arrêter de vouloir à tout prit le mettre KO. Mais il n'en fit rien, subissant l'étreinte qui se refermait petit à petit alors que la question, cinglante, lui tira un long frisson désagréable.
Il connaissait Ruri ? Et visiblement, il tenait à elle pour s'emporter de cette manière. Quand Kazushi lui donna la possibilité de reprendre son souffle, c'est un soupir lent et calme qu'il fit durer l'attente. D'où devait-il lui répondre, après s'être fait agresser de la sorte ?

Il n'est qu'un misérable, rappelle lui qui sont les maîtres de Suna !
Un face à face pour le moins désagréable et dont il n'avait aucune envie. Le Ketsueki ne reculait pas et ne semblait pas vouloir laisser le blond partir. Il avait besoin de réponses, Amano n'avait pas envie de s'expliquer aussi, d'une voix monocorde et très basse, il prononça.

- Oui, nous étions a Hi ensemble et elle est vivante.

Il n'avait pas besoin d'épiloguer, de dire qu'il l'avait trouvé différente, qu'il sentait qu'intérieurement quelque chose en elle avait été brisé, qu'il avait peur pour elle maintenant. Non, tout ça restera au plus profond de lui à moins qu'il ne lui pose des questions un peu plus précises.
Relevant lentement ses mains et laissant la bière tomber dans le sable et s'y déverser entièrement, le fils du désert les posa sur les bras de Kazushi pour l'écarter de lui sans le brusquer toutefois.
Sa voix changea, légèrement, devenant un peu plus audible, un peu moins plate.

- Excuse-moi, mais si tu pouvais arrêter de me plaquer contre ce mur, j'aimerais autant.

Son œil rivé dans ceux du brun, Amano semblait plus que sérieux. S'il avait à son tour besoin de se battre pour évacuer sa tension, il pourrait bien lui servir à quelque chose et lui permettrait d'oublier sa peur pour elle.

- Ho... et... pour Ruri...

Reprit-il en levant son regard vers le ciel d'un bleu parfait.

- Ne t'en fais pas... je la protégerais à ma manière.

Il jouait avec le feu, sachant pertinemment, au vue de la tension qu'il avait vue chez son camarade du moment lorsqu'il avait comprit qu'Amano avait été le partenaire de la belle marionnettiste, qu'il tenait à elle plus que de raison. Si ce n'était de l'amour, c'était une amitié profonde et sincère.

Brise le, il n'est qu'un insecte sur ton chemin.
Le Kawaguchi se doutait qu'à la suite de ses mots des questions tourneraient dans l'esprit de Kazushi, mais il ne le connaissait pas assez pour savoir comment il réagirait, et c'était ce qui l'intéressait le plus pour l'heure. Voir s'il arriverait à le pousser à bout, à le faire céder et à le redresser.
Si cet homme qui lui paraissait proche de Ruri était suffisamment puissant, alors il ferait tout pour qu'il le reste, pour qu'elle ne craigne plus rien. C'était un jeu dangereux, mais un jeu pour la sécurité de son amie.

Le brun lui disait s'être laissé emporté, oui, et alors, ce n'était plus son problème, lui aussi s'était laissé emporté et le coup qu'il avait reçu l'avait remis à sa place, avait-il besoin qu'il en fasse de même ? La question Ruri semblait le tracasser au plus haut point et pourtant Amano faisait comme si d'en parler ne lui coûtait pas, hors, c'était bien le contraire.
Et finalement il était parvenu à ce qu'il souhaitait, le faire réagir. Le blond n'était pas là pour le mettre à mal, ni chercher ses faiblesses, bien au contraire. Et pourtant, il voulu le mettre dos au mur à son tour, il voulu comprendre ce qui le liait à la marionnettiste forte et fragile qu'ils connaissaient tout deux.

Un sourire amusé traversa son visage une brève seconde puis il laissa le sable venir en fin filament autour de sa main, sans rien préparer, juste le regarder tourner un peu sous l'effet du flux de son chakra. Il ne quittait pas ses yeux, ces yeux rouges, écarlates, sanglants.
Sa façon pourrait ne pas lui plaire, mais il ne lui avait rien dit, rien du tout. Il comptait la protéger de tout, de lui-même s'il le fallait, de son amitié pour l'éloigner de ceux qui ne toléraient pas qu'il apprécie d'autre personne en dehors de leur clan, de l'extérieur, de tout ces fou qui voudrait lui faire du mal.

- Ma manière ne te conviendra sans doute pas, mais... je ne compte pas la séduire.

Etait-ce pour le rassurer ? Etait-ce pour se convaincre ? Etait-ce par principe ? Ou une nouvelle fois pour le faire bouger de son calme ?
Il laissa le sable retomber sèchement sur le sol puis serra ses deux poings pour les relâcher, les croiser dans son dos le temps de quelques secondes, suffisantes pour faire ses mudras, que le sable monte sur ses mains et qu'il ne saute vers Kazushi, sourire aux lèvres.
Il ne voulait pas le tuer, il ne voulait pas vraiment l'atteindre non plus. Il voulait voir, savoir s'il pouvait protéger Ruri comme il l'espérait, pour être sûr qu'elle était en sécurité, entre de bonnes mains s'il ne se trompait pas sur cet homme.

Ses deux poings avaient doublé de volume, prêt à atteindre la tête du Ketsueki s'il ne bougeait pas, et prêt à se réceptionner s'il l'esquivait. Il voulait, il avait besoin de jauger sa faiblesse, de reprendre ses repères, de tester sa force avec lui, de savoir.

Tu n'es qu'un fou qui veux croire qu'il vit.

- Montre-moi qu'elle est en sécurité à tes côtés ! Prouve-moi que je peux avoir confiance en toi !

Sa rage montait à mesure que ses mots tombaient. Il n'avait pas besoin de faire confiance à Kazushi, il avait juste besoin de se mesurer à lui. Elle était précieuse, son amie, et en temps que tel, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'éloigner du danger, quand il sera plus fort. Il voulait l'être, il avait besoin de l'être, de grandir encore.

Kira ne t'aidera pas !
Mais il est là, dans son esprit. Ses conseils, ses reproches, son regard accusateur. Il est dans sa tête, son maître, pour le pousser en avant malgré ses lacunes, pour le relever lorsqu'il tombait, à sa manière, mais il le faisait. Kira est son maître. Kira est sa voie. Kira est celui qu'il aidera.

Son œil brille alors que le sable se soulève, son sourire ne part pas, il est heureux dans cette violence et se sent à sa place.

Il l'avait énervé et c'était bien ce qu'il recherchait. C'était un moyen de le tester comme un autre, savoir garder son sang froid, ou savoir se battre malgré ses émotions, être en mesure de prendre les bonnes décisions sans les regretter amèrement. Lui avait choisit la vie contre un œil, il aurait pu aussi se laisser mourir, mais rien n'est plus beau qu'une vie jalonné par les difficultés.
Son sourire s'agrandit en voyant le sang couler lentement le long de l'arcade du brun alors qu'il se recula d'un petit bond de son opposant. Un combat sans animosité véritable, juste une manière pour le Kawaguchi de se rassurer.
Elle est insignifiante, oublie la !

- Donne tout ce que tu as.

Sa voix fut froide et parfaitement calme alors qu'il eu juste le temps de percevoir son mouvement que le poing s'enfoncer dans son corps, lui coupant la respiration et manquant de le faire tomber. Les traces de ses pieds sur le sol laissèrent comprendre la puissance de l'impacte. S'il n'avait pas de côtes cassées, elles étaient au moins fêlées. Son sourire resta, et même, il s'agrandit. Il avait la force de la protéger, probablement, mais était-il plus fort que lui ? Il l'espérait, lui qui était si faible au point de n'avoir rien pu faire d'autre qu'être un poids mort à sauver, à protéger, à aller chercher.

Une nouvelle fois il s'écarta du brun non sans venir tousser et cracher un peu de sang sur le sable de la rue. S'essuyant du revers d'une main sa bouche, Amano composa vite et le sable épousa la forme de son corps. Voilà la plus belle défense d'un Kawaguchi.
Il massa inconsciemment son ventre alors que son chakra se concentra doucement dans ses pieds, il était temps à son tour de lui montrer ce qu'il valait et peu importe s'il utilisait la quasi totalité de son chakra, il n'était pas dans un environnement hostile, il pouvait bien juste le pousser au bout.

Tu es fou ! Oublie la... oublie le... oublie les !
Son corps bougea, vite, très vite, et il plongea, prit appui sur ses mains et leva ses pieds avec force vers les genoux du Ketsueki. Il ne pourrait sans doute pas éviter une contre attaque, mais qu'importe s'il avait une jambe ou deux de briser, ça se réparait ce genre de chose. Et il le disait toujours, temps qu'il lui resterait une goutte de sang dans les veines, il pourra toujours se relever et continuer à se battre même si sa conscience n'était plus.

Spoiler:

Il allait y arriver, toucher ses genoux et le mettre hors course, il en était sûr et pourtant un bruit attira son oreille avant qu'il ne sente quelque chose l'agripper et le tirer en arrière. Quelque chose de solide et qui l'empêchait de se débattre, quelque chose de non humain.
En reprenant ses esprits, il regarda tout autour de lui par son œil valide et ce fut lorsqu'il posa ses yeux sur Kazushi qu'il comprit de qui il s'agissait. Celle-la même qu'il voulait protéger, cette jeune femme pour qui il serait capable de tuer pour lui prouver qu'il n'était pas un poids mort et qu'elle pouvait compter sur lui. Elle qu'il voulait savoir en sécurité loin de lui, parce qu'à ses yeux elle était précieuse, son amie.

Il voulait parler, il voulait s'excuser de son attitude, lui qui avait tant désirer paraître fort à ses yeux, lui prouver qu'elle avait tord de se faire du soucis à son égard, qu'il remonterait la pante tout seul. Mais voilà, il était dans un piteux état, il avait attaqué Kazushi, ce dernier n'avait fait qu'arrêter sa folie et ensuite, après avoir parlé d'elle, l'un comme l'autre, ils avaient perdu pieds.

Son visage était presque déformé, elle était en colère contre eux, quoi de plus légitime ? Ils se battaient, eux qu'elle connaissait, pour elle qui plus est.
Tu n'es qu'un imbécile, tu aurais du les oublier, l'un comme l'autre. Ils ne valent rien. N'oublie pas qui tu es !
Plantant son œil sur la belle marionnettiste, Amano souffla lentement et lu le mot qu'elle leur tendait à l'un et l'autre. Oui, elle était furieuse. C'est alors qu'il inclinait son visage de manière positive que Kazushi prit la parole.

Le blond afficha un petit sourire pour toute réponse à Kazushi, il viendrait avec plaisir, d'autant plus que maintenant il était certain d'une chose. Voir le regard de cet homme qu'il a défié, voir l'attitude de ce ninja face à elle, il y avait quelque chose qui les liait autrement plus profond que l'amitié.

Tout en laissant Kazushi se tourner pour partir, de son côté, Amano fit une petite courbette devant Ruri tout en lui glissant.

- Ne le blâme pas, il n'y est pas pour grand chose. Mais je t'expliquerais ça dans deux jours chez lui, le temps de bander ces quelques côtes.

Sur une voix des plus calme, contrastant parfaitement avec l'attitude qu'il avait eu un peu plus tôt envers le Ketsueki, Amano s'inclina derechef et s'éclipsa en passant une main pour tenir son torse. Il avait mal, il n'y était pas aller avec le dos de la cuillère, et il avait apprécié.

Passant un peu d'eau et venant bander son torse pour le tenir et ne pas trop forcer dans ses mouvements, il s'allongea sur le toit de la maison de sa femme, observant les étoiles et le lendemain partit quérir quelques infos pour savoir où vivait Kazushi.
Lorsqu'il su, il partit rendre quelques services ça et là et demanda pour le lendemain soir un panier dessert avec une multitude de mignardises, toutes plus variées les unes que les autres. C'était sa manière de se faire payer par les personnes qui l'appréciait.

Inspirant profondément, il était prêt et se dirigea vers la maison de Kazushi.

Spoiler: