En ces temps de trouble, il était de notre devoir de veiller les uns sur les autres. De rester vigilant et prendre les précautions nécessaires pour ne pas nous faire surprendre par nos ennemis, surtout Konoha. Certes, le nouveau Kazekage envisageait de faire la paix avec eux, mais pour le moment rien était fait, du moins officiellement. Ils étaient donc un « potentiel » ennemi, certainement l’ennemi le plus dangereuxet qui avait de très nombreuses raisons de s’en prendre à nous. Mais cela, Ogami-sama le savait et c’était pour cette raison qu’il avait constitué plusieurs équipes afin de veiller à ce que tous nos dispositifs de défenses soient opérationnels.

J’avais la chance de faire partie de l’une de ces équipes. Et pour éviter d’arriver en retard au lieu du rendez-vous, je quittai le village plusieurs heures en avance. J’emportai avec moi le strict minimum, à savoir : mes trois parchemins de combat - qui étaient dissimulés dans ma veste -, mes deux gourdes d’eau pour m’hydrater, et un bouquin pour m’occuper pendant les périodes creuses. Ah .. et bien sûr, une carte pour m’orienter. D’ailleurs - de temps à autre - je consultai ma carte pour m’aiguiller avec précision vers ma destination. Et dès que l’envie se faisait sentir, je n’hésitais pas à m’hydrater. C’était important, surtout dans ce désert qui pouvait - parfois - se montrer aussi insupportable que « l’enfer ».

Bref. Environ une heure plus tard ..
J’arrivai au lieu du rendez-vous et il semblerait que je ne sois pas le premier sur les lieux. Hélas, non. C’était cet homme, Saibogu Toro, qui était le premier et semblait nous attendre avec beaucoup de patience. Il ne manquait donc plus que la troisième personne, la dénommée Ruri. Elle ne devrait pas tarder, et de toute évidence ce n’était pas encore l’heure du départ. En attendant, je m’avançai vers le « vieillard » du clan des machines et je me présentai à lui.

« Bonjour, je suis Omura Kuzushi. »
Fis-je, lui tendant la main.



Trop de bavarde ne servait à rien, je préférais m’en tenir au strict minimum, à savoir la politesse. Et cela n’avait pas l’air de déplaire le vieillard qui - de toute façon - semblait concentrer dans ces bricoles. C’était certainement les matériaux permettant de remplacer les dispositifs défectueux. Quoi qu’il en soit, je le laissai dans ses occupations et je me contentais de lire tranquillement en attendant l’arrivée de Ruri. Une dizaine de minutes plus tard, le vieillard semblait avoir achevé ses bricoles et Ruri s’était enfin manifestée. On était au grand complet, et cela semblait réjouir le Saibogu.

« Alors, vous êtes fin prêts, les enfants ? »
Lança -t-il, d’un air amusé.

Étrangement, il semblait plus vivant et bruyant que tout à l’heure. Cependant, je me contentais - d’un hochement de tête - d’acquiescer et j’attendais patiemment que la jeune demoiselle se présente à nous pour en faire de même.

Je rentrais tout juste de Hi no Kuni, et je devais déjà repartir pour une nouvelle mission. Celle-ci s'annonçait beaucoup plus calme : rester dans Kaze, réparer quelques bricoles. Mais nous n'étions à l'abri de rien, surtout en ce moment, et surtout à la frontière de Kawa no Kuni ; pays qui nous séparait de notre ennemi. C'était certainement pour cette raison aussi que nous étions trois dans cette mission : un Saibogu, un autre shinobi que je ne connaissais pas, et moi. Il ne laissait aucun doute que le Saibogu était là pour réparer les tourelles. Quant à nous, nous étions certainement là pour l'escorter, au cas-où la mission tournerait mal.

Cela m'embêtait un peu de suivre exactement le même chemin que lors de ma dernière mission - j'aurais préféré voir des lieux qui m'étaient inconnus - mais je n'allais pas refuser un mission. Après tout, elle était importante. Les tourelles que nous étions chargés de contrôler veillaient à la sécurité du pays.

Je me préparais donc à me rendre sur les de rendez-vous, à quelques kilomètres de Suna. Comme pour chaque mission dans le désert, je portais un kimono clair. En plus de mon matériel habituel de shinobi et mon kit de secours, j'emportais de l'eau et des rations. L'été n'était pas vraiment la meilleure période pour les missions dans le désert. Le sable était brûlant et les insolations courantes en cette période.

Arrivant dans les environs, je voyais au loin deux silhouettes. Ils étaient déjà sur place et j'étais la dernière arrivée ; pourtant, ce n'était pas encore l'heure. Le Saibogu était reconnaissable sans peine : avec son équipement, il ne ressemblait même plus à un humain. Je ne connaissais pas le deuxième, et si j'avais dû déduire son clan à son apparence, j'aurais dit Ketsueki sans hésiter. La peau pâle, les cheveux noirs, les yeux rouges : tout le physique du parfait Manieur de Sang.

Le vieux Saibogu avait l'air impatient de commencer la mission, mais je pris quand même le temps de me présenter. Ils semblèrent étonnés lorsque je sortis mon calepin sans dire un mot ; mais j'étais habituée.

« Enchantée, je suis Chikamatsu Ruri. Ce carnet est mon seul moyen de communication, j'en suis navrée. »

En vérité, cela faisait bien longtemps que je n'étais plus navrée par ce que les autres appelleraient "handicap". C'était une partie de moi, rien ne pouvait la changer. La seule chose à faire, c'était de l'accepter.

Toro était souvent désigné par les non Saibogu comme un bricoleur : quelque chose qui l'agaçait profondément. Il était un ingénieur et un homme ayant de nombreuses connaissances scientifiques ! On pouvait même lui accorder la création des tourelles de détections qui trônaient fièrement au milieu du désert.
Ce territoire se révélait bien hostile pour quiconque osait le fouler sans être un aguerri mais le vieux Saibogu avait également à cœur de montrer aux ennemis de Kaze que les habitants des terres ardentes et stériles ne manquaient pas d'imagination et de moyens pour les prendre de cours !

« Aha ! Qu'ils viennent donc se perdre dans le désert ces ignares ! Nous, nous ne les perdrons pas de vue ! »

C'était ainsi qu'était Toro. Un homme plein d'expérience que la vie avait façonné de manière stricte et rigide sans ne rien laisser au hasard. Il n'hésitait pas non plus a remettre les pendules à l'heure sans se soucier de ce que les autres pouvaient bien penser de ses réflexions.

Ses nombreuses rides attestant du temps qui était passé, témoignait bel et bien des épreuves qu'il avait dû affronter tout au long de son existence. La paumes de ses mains étaient caleuses car avaient énormément servies à élaborer toute sorte d'inventions dont il était pour la plupart très fiers. Pour autant, sa peau ne semblait pas vraiment irrégulière mais au contraire presque polie par l'action du sable qui avait caressé son épiderme durant toute sa vie : un travailleur acharné ayant le soucis du détail en somme.

Le jour des vérifications des tourelles mises en place avaient lieu aujourd'hui. S'assurer que tout soit bien en place, que les composants pourtant adaptés ne soient pas usés sous l'action du sable parfois violemment balayé : passer en revue tous les paramètres pouvant nuire au bon fonctionnement du dispositif, c'était là sa mission, et pour ne pas être interrompu d'une quelque manière que ce soit, Suna avait fait mandater deux shinobis. Toro ne savait absolument rien les concernant mais il en avait de toute façon que faire : tant qu'ils ne l'importunaient pas tout irait bien !

Le premier d'entre eux ne tarda pas a arriver sur les lieux alors que le vieil homme rassemblait les différentes pièces dont il aurait possiblement besoin. Il était concentré sur sa tâche veillant a n'avoir rien oublié si bien que lorsque le shinobi se présenta a lui il releva a peine les yeux tout en attrapant la main qui lui était tendue.

« Toro. »

Le jeune Omura allait se retrouver avec quelques traces de cambouis sur les mains qui traînaient initialement sur celle de l'homme en pleine préparation...

Il ne s'occupa alors plus vraiment du jeune homme jusqu'à ce que sa camarade arrive. Bien plus petite, elle avait l'air frêle d'apparence mais le vieux Toro ne s'abaissait pas a juger les gens sur ce critère. Il savait très bien ô combien même la plus innocente petite souris pouvait se révéler finalement dangereuse, prenant son ennemi de cours la méfiance ainsi endormie... C'était d'ailleurs comme ça qu'avait été sa fille unique...

Il avait vu bon nombre de choses au cours de sa vie et pourtant il fut bien surpris de voir la kunoichi tirer un calepin pour mieux se présenter a l'écrit. Elle était muette hein ? C'était embêtant pour une shinobi mais puisqu'il ne comptait pas leur adresser vraiment la parole il n'en avait que faire. Il se présenta une nouvelle fois à son tour avant de dévoiler ouvertement son impatience.

« Alors ? Vous êtes fins prêts les enfants ?! J'ai du pain sur la planche alors mettons nous en route ! »

C'était ainsi qu'ils avançaient a vive allure, le vieil homme n'en était pas moins un shinobi et avait lui aussi de la ressource. Ils ne leur fallut pas plus d'une demi heure pour se rendre à la première tourelle. Toro ne perdait d'ailleurs pas de temps pour vérifier sa fonctionnalité. Tout semblait en ordre mais il préférait tout de même régler de nouveau la portée pour refaire un calibrage.

« Passe moi cette clé a molette jeune homme je te prie »

Demandais le vieillard qui avait déjà une main occupée a tenir un assemblage de composants semblant pour le moins complexe à un non initié. Une fois l'outil apporté, Toro récidivait sa demande d'aide :

« Peux-tu tenir le générateur ainsi ? … Voilà parfait ! Ne bouge plus ! »

Une fois bien ajusté, il serra l'armature qui retenait le générateur pour lui empêcher tout mouvement. Ce geste avait demandé une force musculaire assez impressionnante et peut-être même impossible pour la plupart des hommes mais Kuzushi ne serait alors pas sans remarquer la prothèse mécanique qui remplaçait l'un des bras de l'homme dissimulé sous un épais gant de cuir noir.

« Voilà qui sera bon pour celle ci ! Poursuivons ! »

La route était un peu plus longue mais rien de bien éprouvant pour des habitants du désert. Sur place, autour de la tourelle, se trouvait un spectacle pour le moins inattendu... Alors que la terre était si aride et exempte de toute végétation, une plante grimpante s'enroulait tout autour du dispositif et le recouvrirait bientôt entièrement... Toro espérait que cette végétation impromptue n'avait pas abîmé sa création.

« S'en débarrasser ne va pas être compliqué mais... il faudrait s'assurer que ça ne repousse plus jamais. »

Disait-il en tirant légèrement son sa longue barbe, en pleine réflexion. Jusqu'où plongeaient ses racines ? Y en avait-il d'autres toute proches ? Le système de détection était-il endommagé ? Pourquoi de la végétation avait poussé ici précisément ? Toro avait bien sa petite idée mais il lui fallait y remédier sinon cette plante serait bientôt l'alliée inattendue des personnes foulant cette partie du désert...

Cela faisait quelques secondes qu’elle était déjà là, mais toujours pas le moindre mot. Elle était tout simplement muette, muette comme une carpe. Je pouvais d’ailleurs comprendre qu’elle n’ait pas spécialement envie de discuter, mais personnellement j’estimais que se présenter c’était la moindre des choses. Mais visiblement, elle préférait plutôt s’amuser avec son carnet que de nous témoigner un brin de respect. Tant pis, on devait faire avec.

Cependant, lorsque nous décidâmes de nous mettre en route, la jeune fille s’avança et me tendit un morceau de papier, qu’elle arracha de son carnet. Sur le coup, je ne compris pas réellement sa démarche, allant jusqu’à imaginer qu’elle cherchait à me faire perdre mon temps avec des dessins inutiles.

Mais étant une personne de nature curieuse et respectueuse, je me permis tout de même de prendre son document et d’y jeter un coup d’oeil. C’est alors que mes yeux s’écarquillèrent et je restai figé devant le message qui y était consigné. En effet, dans ce document, Ruri expliquait qu’elle était réellement muette - au sens propre du terme - et que de ce fait elle ne pouvait communiquer qu’à travers son carnet. Sur le moment, je m’en voulus de l’avoir juger sans même la connaître, mais je me ressaisis assez rapidement, pour le bien de notre mission.

« Vous n’avez pas à vous excuser. Moi c’est Kuzushi, Omura Kuzushi. » Fis-je, d’un sourire presque forcé.

Je ne voyais rien de plus à ajouter, d’autant plus que le vieillard nous mettait la pression pour partir. Je m’en tins donc au strict minimum et c’était mieux ainsi, surtout pour Ruri.

Environ une demi-heure plus tard, nous arrivâmes près de la première tourelle. Elle était impressionnante et avait l’air de parfaitement fonctionner. Néanmoins, le vieillard était le seul apte à pouvoir juger de l’état de cet appareil, chose qu’il se mit d’ailleurs à faire sans perdre de temps. Soudain, lorsqu’il me demanda de lui fournir une clé à molette, j’étais comme .. perdu. Fort heureusement, la jeune demoiselle me passa la clé en question, que je transmis au vieillard sans lui faire perdre du temps.

Puis, le saibogu me demanda de lui tenir le générateur qui semblait légèrement l’encombrer, chose que je fis assez rapidement. Il profita alors de ce moment pour serrer son armature qui semblait bien plus pesant qu’il n’avait l’air. Pendant ce court instant, je remarquais que le vieil homme portait une prothèse mécanique, jusqu’à là bien dissimulé par son gant en cuir. Sans doute la conséquence d’un combat, ou peut-être même de ses propres outils .. Quoi qu’il en soit, nous nous mîmes - après les dernières vérifications - en route vers la prochaine tourelle.

Environ une heure plus tard, nous arrivâmes près de la deuxième tourelle... Alors que tout autour la terre semblait sec et infertile, une drôle de plante trouva vie et s’enroulait tout autour du dispositif. Selon le vieil homme, il était plus que nécessaire de trouver un moyen de se débarrasser de cette plante et ce de manière définitive.

« Aucun de vous ne maîtrise le doton, par hasard ? » Demandai-je, tout en observant attentivement la plante et surtout la manière dont elle s’était agrippée à la tourelle.

J’estimais qu’avec l’affinité doton, on pourrait aisément remonter jusqu’à la racine de cette plante, sans pour autant dégrader le dispositif. Cependant, si détruire cette plante peut paraître une tâche facile, déterminer sa cause l’était beaucoup moins. Quoi qu’il en soit, je me mis à tourner plusieurs fois autour du dispositif pour tenter de comprendre et déterminer son origine. Soudain, une petite idée me vint à l’esprit et je m’empressai de la partager avec le reste du groupe.

« Vu que j’ai la spécialité Fuinjutsu, je peux - si vous estimez que c’est une bonne idée - développer “un champ de force” qui empêchera toute végétation de s’agripper à la tourelle. Mais bien sûr, avant il va falloir qu’on se débarrasse de celle-ci. »

Je ne savais pas vraiment si c’était une bonne idée ou non, c’était à eux d'en juger. Surtout le vieil homme, il était le plus expérimenté et de ce fait, le plus apte à juger ma proposition. En attendant leur réponse, je me permis de toucher la plante qui - étrangement - m’infligea une petite décharge électrique. Rien de bien méchant, mais cela me conduit à me poser d’autres questions sur l’origine de cette végétation .. Pour le moment, je jugeais bon de ne pas partager cette information avec eux.

Contrairement à ce que je croyais, le vieillard avançait à vive allure, il ne ralentissait pas du tout le groupe. Une demi-heure plus tard, nous arrivions déjà à la première tourelle. Elle avait l'air de fonctionner, tout du moins, elle tenait encore debout. Vérifier son état de marche ne rentrait pas dans mes capacités, et c'était bien pourquoi le Saibogu se trouvait là. Le vieil homme pris quand même la précaution de réajuster les mécaniques de l'appareil.

Il avait les bras et la tête plongés dans la tourelle, Kuzushi et moi le regardions d'un air intrigué. Lorsque le vieillard demanda à l'homme aux yeux rouges de lui transmettre une clé à molette, celui-ci sembla perdu. Heureusement, mes marionnettes m'imposaient de manipuler toutes sortes d'outils, et je trouvai la clé assez rapidement. Je tendis l'objet à mon coéquipier, qui le tendit lui-même au Saibogu.

Il demanda de nouveau de l'aide à Kuzushi. Pensait-il que parce que j'étais une femme, je ne connaissais rien en mécanique ? Les Marionnettistes était le clan se rapprochant le plus des Saibogu et faisant mes pantins moi-même depuis mon plus jeune âge, j'étais assez calée en assemblages en tout genre. Mais bon, cela m'évitait au moins de me retrouver avec de l'huile sur les mains ou de tâcher mon habit.

Une heure plus tard et quelques kilomètres plus loin, nous nous trouvions au pied de la deuxième tourelle. Celle-ci n'était pas en aussi bon état que la précédente. Une grosse plante s'était enroulée tout autour de l'édifice. C'était une plante étrange. Comment avait-elle pu pousser ici ? On ne voyait que du sable à des kilomètres à la ronde et le point d'eau le plus proche... était vraiment très loin. Était-ce l'oeuvre d'un manieur de Mokuton ? Autrement dit... un clan de Konoha.

L'essentiel ici était de nous débarrasser de cette plante nuisible. Lorsque Kuzushi demanda quelqu'un contrôlant le Dotôn, je m'avançais de quelques pas. Je ne maîtrisais pas le Ninjutsu mais je pouvais quand même tenter de faire quelque chose. Je posais mes mains au sol, à l'endroit où je pensais que se trouvaient les racines. Le sol se craquela sur quelques mètres.

J'invoquais ensuite mon pantin, prêt à le faire tirer la maudite végétation, maintenant que les racines n'étaient plus ancrées dans le sol. J'appris que Kuzushi maîtrisait lui aussi le Fuinjutsu, mais je ne lui viendrais en aide que s'il se retrouvait en difficulté, pour ne pas lui voler son idée. Encore fallait-il que le vieillard approuve, mais cela me semblait une bonne alternative.

Kuzushi semblait bel et bien avoir une idée derrière la tête pour solliciter le groupe sur la maîtrise du doton. Malheureusement, Toro savait manier a la perfection le raiton et le futon mais aucunement l'affinité recherchée. Cela n'était toutefois pas le cas de la kunoichi muette qui s'avança de quelques pas pour finalement poser sa main sur le sol, le craquelant sur quelques mètres pour sans doute chercher a atteindre les racines de cette plante invasive. La Chikamatsu ne s'arrêtait cependant pas là et invoqua l'un de ses pantins dont elle avait le secret pour tenter de déloger la nuisible.
Toro avait vécu bons nombres de situations durant son existence, aussi, cette façon de procéder pour le moins surprenante aux non avisés ne le surprenait justement pas. Pour autant, il observait la scène avec une certaine admiration. Lui fabriquait toute sorte de machines et dispositifs alors que les Marionnettistes faisaient la même choses en rajoutant un soupçon de vie dans leur création. Il avait beau le regarder sous toutes les coutures, ce petit pantin parvenait presque à lui évoquer un véritable être vivant... Cela était fascinant.

Néanmoins, l'esprit du Saibogu ne se perdait pas plus longtemps en contemplation, revenant sur le centre du problème auquel le jeune homme du groupe proposait une solution qui était vouée a l'échec selon l'ingénieur :

« Mmh... L'idée n'est pas mauvaise en soi mais cela signifierait de maintenir cette barrière de manière constante avec une consommation de chakra qui le serait tout autant. De plus, la tourelle de détection deviendrait nettement moins fiable avec ce chakra qu'elle percevrait et signalerait en continue au village. »

Le vieillard agrippait une nouvelle fois sa barbe entre ses doigts, concentré sur les possibilités qui s'offraient à eux avant de reprendre.

« Je ne sais pas pourquoi cette plante a poussé ici. En revanche, je pense deviner pourquoi elle a grandi si vite... »

En effet, il y avait ici quelque chose qu'aucun d'entre eux n'était en mesure de voir mais qui était pourtant bel et bien présent...

« Les ondes... Toutes les ondes et vibrations produites par la tourelle entrent en contact avec la faune et la flore environnante... Elles ont dû accélérer la croissance de cette plante. »

Nombreuses étaient les racines et plantes qui poussaient dans le désert malgré sa chaleur et la fertilité de la terre. Certaines espèces parvenaient parfaitement a s'y acclimater.

Toro se dirigeait alors vers la tourelle, arrachant la plante qui s'y était enracinée a l'aide de son bras mécanique camouflé sous ce long gant de cuir noir et ce sans aucune difficulté. Il touchait ensuite a des réglages qu'il était le seul à comprendre parmi le groupe, tentant de réduire les ondes produites par la tourelle afin de ne plus avoir de problèmes. Il revérifia soigneusement ces nouveaux paramètres avant de se tourner vers les deux autres shinobis :

« Ça devrait suffire ! L'un de vous peut-il sceller cette plante ainsi que ses racines ? J'aimerais que nos chercheurs l'analyse une fois rentrés pour être certains de connaître la nature de cette pousse. Nous pourrons ainsi faire le nécessaire auprès des tourelles pour les renforcer contre ces ennemies naturelles mais inattendues. »

Une fois fait, le Saibogu faisait signe a ses accompagnateurs de poursuivre la route. Le chemin les éloignait de plus en plus du village pour les rapprocher davantage de la frontière mais il restait encore bien des heures de marches avant d'atteindre cette dernière : ils auraient plusieurs escales a faire auprès de différentes tourelles.

Toro connaissait le désert comme sa poche et malgré son grand âge, il disposait d'un système cérébral particulièrement à l'affût du fait qu'il se servait constamment de sa matière grise. C'était pourquoi il était bien loin du grand père sénile ne sachant même plus se diriger a travers les terres qui l'avaient vu vieillir.

Ils conduisaient donc le groupe vers une oasis qu'ils ne mirent pas plus d'une heure a atteindre. Ils allaient faire une pause ici, dans ce cadre pour le moins agréable, afin de se sustenter et reprendre de l'énergie pour poursuivre le travail jusqu'à la fin.
Le Saibogu s'asseyait dans le sable, face à l'étendue d'eau et tirais de son sac une collation. Il ne savait pas vraiment si les autres avaient prévu quoi que ce soit alors il leur distribua aussi a chacun une patate douce toute chaude emballée dans de l'aluminium pour la conserver a sa température de cuisson sans qu'elle ne souffre des rayons ardents du soleil qui l'aurait bien vite réduite en bouillie. Toro commençait la dégustation tout en buvant a sa gourde : s'hydrater étant bien plus important que de manger comme tout le monde le savait.

Lorsqu'il croqua la première bouchée, il se prenait à avoir une pensée nostalgique : Oui... ce n'était définitivement pas à la hauteur de celles que lui préparait autrefois sa fille mais il s'en rapprochait fortement. Bientôt il parviendrait à trouver la manière exacte qu'elle avait utilisé si souvent ! En soit, ce n'était pas grand chose pour ces accompagnateurs mais pour lui cela représentait énormément bien qu'il n'en montrait rien, comme a son habitude :

« Qu'en pensez vous ? »

Le vieil homme était ouvert a la critique et n'avait pas peur de l'entendre. Il y allait même de sa plaisanterie :

« Ce n'est pas de la grande gastronomie c'est certain ! Mais ça tient au corps et avec une journée comme celle-ci en plein cagnard, même pour des habitués, nous en avons bien besoin ! »

Il étirait un large sourire avant de poursuivre son repas et de reporter son regard sur la Chikamatsu. Cette jeune femme... pourquoi ne pouvait-elle pas parler ? Il y avait certaine chose que l'on ne pouvait expliquer. Après tout sa propre fille n'avait jamais été en mesure de voir...

La jeune demoiselle était la seule du groupe à disposer du Doton. D’ailleurs, elle s’avança légèrement et semblait avoir saisi l’idée que j’avais derrière la tête. En effet, elle se positionna au niveau de la racine de la plante, les mains sur le sol, et d’une légère pression elle craquela légèrement le sol. Elle veilla évidemment à ne pas endommager la tourelle. Maintenant que toutes les radicelles de la plante étaient visibles, il ne manquait plus qu’à les retirer et les éliminer définitivement. Chose que je m’apprêtais à faire avec mon cristal avant que Ruri ne sorte son pantin. Un drôle d’objet, ressemblant particulièrement à un humain. Alors que mon attention se posa principalement sur cette marionnette, la jeune demoiselle effectua quelques manœuvres pour retirer définitivement la plante de son point d’origine.

Voilà donc une bonne chose de faite. En revanche, ma deuxième proposition ne semblait pas tant plaire au Saibogu, qui avait d’ailleurs parfaitement raison puisque ses explications étaient totalement justifiées. En effet, le but de la tourelle était de détecter les chakras des intrus sur notre territoire, or en cherchant à la protéger avec mon chakra, je ne pouvais que lui nuire. Il n’y avait rien de sorcier, c’était tout simplement de la logique. Je hochai donc légèrement la tête pour approuver les arguments du vieillard et je sortis aussitôt mon calepin pour notifier cette erreur de logique que je venais de commettre.

Quelques instants plus tard, le vieil homme semblait avoir deviné la cause de la croissance précoce de la plante. En revanche, personne ne savait encore la cause de la présence de cette plante, un autre mystère qu’il faudra donc élucider. Le vieil homme pointait du doigt les ondes et les vibrations émises par la tourelle, une explication qui me semblait tout à fait logique, bien qu’elle ne soit pas du tout évidente. Par contre, j’ignorais comment on pourrait y remédier à cela, car, il faut souligner que d’autres plantes pourraient naître dans les mois ou les années à venir. Et si on ne réglait pas ce problème d’émission d’ondes et vibrations, les risques que la tourelle se fasse de nouveau entraver restaient élevés.

C’était alors que le génie de la mécanique s’avança vers la tourelle et bidouilla par-ci, par-là pour définitivement enrayé ce problème. Il nous fit savoir que désormais il n’y avait plus aucun problème et nous demanda si nous pouvions sceller la plante afin de la faire examiner. Une idée qui m’avait effleuré l’esprit mais qui s’était très vite vaporisée..

« Je m’en occupe. »
Fis-je, m’avançant vers la plante.

Une fois près de la plante, je sortis un parchemin de ma veste que je déroulai, plaçant les plantes en son centre. Puis, j’enchaînai avec trois mudras, scellant définitivement la plante dans le parchemin.

« Je pense que nous pouvons y aller »
Fis-je, au groupe qui semblait m’attendre patiemment.

Il n’y avait désormais plus rien qui nous retiennent ici. Toro reprit donc la tête du groupe, nous dirigeant vers notre prochaine destination. Je ne savais pas pour combien de temps nous en avions encore, mais je commençais à me sentir légèrement fatigué. Alors que nous parcourons le désert à grandes enjambées, je sentis de temps à autre le besoin de m’abreuver. Je proposais d’ailleurs à mes deux « camarades » le très peu d’eau qui me restait afin que je ne sois pas le seul à profiter de cette ressource vitale.

Le temps devenait de plus en plus long, je n’osais d’ailleurs même plus regarder ma montre .. Je me demandais comment le vieil homme faisait pour tenir un rythme aussi soutenu .. comptait-il nous faire reposer un peu ? Comptait-il nous faire souffrir ainsi toute la journée ? Personnellement, je ne sentais presque plus mes jambes. Voilà donc ce qui en coûtait de ne pas prendre son petit déjeuner, et surtout de se tuer aux entraînements en sachant qu’une longue mission m’attendait quelques heures après. Bref, quoi qu’il en soit, je tenais bon .. Il n’était pas question que je devienne un fardeau pour le groupe !

Un peu plus d’une heure après notre départ, nous arrivâmes enfin à notre destination. Et contrairement à ce que je pensais, Toro nous avait conduit jusqu’à un Oasis, qui semblait être le seul du coin. Certainement pourquoi nous avons mis autant de temps pour arriver jusqu’à lui... Quoi qu’il en soit, nous étions soulagés, autant Ruri et moi que Toro. Après tout c’était un humain aussi et il avait ses limites, qu’il semblait avoir presque atteint. Bref, le vieil homme et la jeune demoiselle se posèrent sur le sable, tandis que moi je ressentais l’urgente envie de me soulager. Je ne savais pas trop comment leur dire et je ne voulais pas y aller sans rien dire, c’était un manque de respect que je ne me permettrai pas. Lorsque Toro déballa sa nourriture et que l’envie d’avaler ces étranges « choses » me prit, le besoin se faisait de plus en plus sentir. Je restais néanmoins calme, toujours debout, cherchant un moyen de leur expliquer .. Cependant, lorsque le vieil homme me tendit une part de sa collation, je décidai de me lancer, ne pouvant de toute évidence plus tenir pour le longtemps.

« Je ressens le besoin de .. » Commençai-je lentement, légèrement embarrassé. « Merci à vous » Fis-je en guise de remerciement, prenant la part de nourriture qu’il me tendit. « Je ne peux … » N’arrivant toujours pas finir ma phrase. « Bref, je ne serais pas long. » Poursuivis-je, avant de me mettre à la recherche d’un endroit un peu dissimulé.

Après quelques minutes de recherches, je me dissimulai derrière un grand rocher et je me soulagai de me besoins urgents… Des besoins naturels que je ne pouvais hélas contrôler et qui d’ailleurs m’embarrassaient terriblement. Puis, quelques instants après, je me lavai rapidement les mains du peu d’eau qui me restait et je m’empressai de rejoindre le groupe. Lorsque j’arrivai près du groupe, je profitai de la présence d’eau en abondance pour remplir mes gourdes vides. Puis, je m’installai sur le sable près de mes camarades, dégustant la nourriture que Toro m’avait généreusement offert. C’était tout simplement délicieux, fin personnellement je n’étais pas compliqué et je ne mangeai pas grand-chose en général.

« Encore merci pour ce délicieux repas, monsieur Toro »
Fis-je, d’un très léger sourire

Je dégustais cette collation avec beaucoup d’élégance .. Je profitais d’ailleurs de ce moment paisible pour ressortir mon livre et me remettre à la lecture. Un livre très passionnant, que j’avais trouvé dans le quartier général du Midorhato et que je pris avec l’autorisation du Kazekage en personne. Le titre était « l’art de la guerre », chose qui n’intéresserait surement pas mes deux camarades. Je l’espérais en tout cas, comme ça je n’aurais pas d’interrogation à laquelle j'y serais forcé d’y répondre et qui me ferait perdre du temps sur ma lecture ...

Je m'étais apparemment trompée sur la véritable nature de la plante mais aussi sur la viabilité du plan de mon coéquipier. Je ne savais pas si c'était le soleil qui tapait fort, mais j'avais un peu l'impression d'être à côté de la plaque. Toujours était-il que les deux personnes qui m'accompagnaient n'en savait rien et que j'avais fait mon boulot. Kuzushi s'occupa de sceller la plante et le Saibogu d'ajuster les émissions d'ondes produites par la tourelle. Après ça, nous pouvions nous remettre en route. Ce vieil homme ne se reposait donc jamais ?

Mais finalement, notre prochaine destination n'était autre qu'une oasis. J'étais soulagée car c'était très fatiguant de marcher dans le sable et que j'avais bien besoin de m'hydrater. Mais c'était hors de question que je demande pour faire une pause, je ne voulais pas passer pour la faible du groupe ! Cette oasis tombait à point nommé.

Je pris place sur le sable non loin du Saibogu et sortis ma gourde pour m'hydrater. Le vieillard fouilla dans ses affaires avant de sortir trois boules d'aluminium et d'en tendre une à chacun. Curieuse de savoir ce que c'était, j'acceptais volontiers le présent du Saibogu en le remerciant d'un geste de la tête. Étrange, c'était chaud ! Quel bijou de technologie Saibogu cela pouvait-il bien être ? J'ouvris le réceptacle argenté et y trouvait... une pomme de terre. Ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais, mais j'étais très touchée que le vieil homme ait pris la peine de nous apporter à chacun une collation.

Cependant, Kuzushi agissait très bizarrement. Il semblait agité et ne prononçait que des moitiés de phrase. Quand je compris de quoi il s'agissait, je détournais bien vite les yeux pour reporter mon attention sur ma patate douce. Lorsque le Saibogu demanda notre avis sur sa cuisine, je lui fis un sourire en levant un pouce. C'était vrai, ce n'était pas de la grande gastronomie, mais bien suffisant pour un voyage dans le désert. Bien qu'un peu chaud au début, c'était délicieux après l'avoir laissé refroidir.

Mais la patate, ça donne soif aussi. Après avoir vidé mes rations d'eau, je retournais remplir mes gourdes dans l'oasis, trempant au passage mes bras et mes jambes. Ce n'était pas vraiment rafraîchissant vu la température de l'eau, mais ça avait au moins le don d'être un peu réconfortant. Revenant auprès des deux hommes, je sortis à mon tour un petit sachet de mon sac. C'était des biscuits, car je m'essayais en cachette à la cuisine afin d'impressionner mon Ketsueki. J'en proposais timidement à mes deux coéquipiers, en priant Dieu que ces biscuits soient un minimum mangeables.

Alors que le groupe commençait a prendre leur collation nécessaire pour tenir la cadence tout en prenant bien soin de remplir leurs gourdes tant les points d'eau étaient infiniment rares dans le désert, le jeune Omura ne semblait pas a son aise. Toro l'avisait d'un haussement de sourcil, pensant en premier lieu qu'il ne se sentait pas bien et qu'il était victime de la forte chaleur régnant sur ces terres qui arrivaient parfois même a surprendre un habitué mais il se rendait vite compte que la raison était tout autre si bien qu'il laissa Kuzushi faire sa petite affaire plus loin sans même se préoccuper de son cas.

L'attention du vieillard se reportait plutôt sur ces patates douces encore chaude qu'il dégustait avec appétit, prenant bien soin de s'essuyer la bouche pour éviter d'avoir un garde manger intégré dans la barbe. Il adorait sa longue barbe mais elle se révélait être assez contraignante et en demande d'entretien pour ne pas paraître négligée bien qu'elle était broussailleuse.

Toro aimait se poser ainsi dans les oasis, ces endroits somptueux qui n'avaient pas changé d'un pouce contrairement a tout le reste. Les mains posés sur le sable, il profitait de cet instant de plénitude alors que Kuzushi revenait finalement pour déguster a son tour. Si la marionnettiste n'était pas en mesure de parler, cela ne lui empêchait pas de pouvoir communiquer comme en témoignait ce pouce en l'air très explicite de son appréciation de ce repas sommaire. Le jeune sunajin aussi semblait apprécier et le vieillard se prêtait a esquisser un sourire satisfait.

Le groupe profitait pleinement de cette pause bien mérité, l'un lisait un livre qui parlait de l'art de la guerre, une curieuse lecture pour un shinobi en recherche de la paix pour son village mais il en fallait pour tous les goûts, c'était du moins ce que pensa Toro en lisant la couverture témoignant de l'âge avancé de l'ouvrage, alors que de son côté, la Chikamatsu tendait a ses camarades du jour des biscuits pour le moins agréable a l'oeil que le vieil homme accepta avec un sourire.

« Merci bien Ruri. »

Il avait en effet retenu son prénom et maintenant qu'ils avaient passé un minimum de temps ensemble il ne voyait pas pourquoi ne pas l'utiliser après tout c'était bien ainsi qu'elle s'appelait.

Il croqua a pleine dent dans un morceau du gâteau, hochant la tête tout en mâchant avant de finalement avaler sa bouchée.

« Délicieux. »

C'était là sa conclusion dont il faisait part a la Chikamatsu qui attendait visiblement un avis ou une critique comme en témoignait son regard. Elle s'essayait a la cuisine ?

« Avec ça, c'est sur qu'il va tomber à tes pieds ! »

Plaisantait-il. Elle semblait tellement attendre l'opinion des deux hommes que Toro se prêtait a penser qu'elle les destinait à un être cher a son cœur : le vieil homme n'était pas né de la dernière pluie et même s'il n'avait jamais été très cavalier auprès de la gente féminine, préférant son atelier et bricoler toute sorte d'inventions, il avait lui même fait des efforts pour s'obtenir les faveurs de son épouse.

Après cet instant détente qui avait assez duré, ils se remirent en route : après tout s'ils voulaient rentrer au village avant la tomber de la nuit ils avaient plutôt intérêt à ne pas trop traîner en chemin.

Un bon moment de marche plus tard, ils parvenaient à la nouvelle tourelle qu'ils vérifiaient sans accroche puis continuaient leur avancée, s'enfonçant toujours plus loin dans le désert en approche des frontières jusqu'à parvenir a la dernière tourelle alors que l'après midi touchait finalement à sa fin.
Alors que le soulagement d'avoir enfin fini aurait finalement dû se lire sur leurs visages, ce fut plutôt de la surprise et même une certaine interrogation qui les envahissaient : cette tourelle était complètement abîmée... et encore le mot était faible, elle était presque tordue en deux...

« Tsss encore ces maudits types de la mégalopole ! »

Car oui la frontière était tout près et...

« Ils s'en sont déjà pris a cette tourelle. »

Toro ne savait pas fondamentalement si c'était bel et bien les personnes malfamées de Kawa no kuni qui s'en étaient prise a l'installation, le tout sans dégager de chakra sinon ils auraient été détectés alors camouflage ou parfaits civils la question restait entière mais en tout cas le vieillard avait la ferme intention que la mince frontière entre le désert et ce nid de vipère soit renforcée !

Le vieillard sortait son matos de son sac a dos chargé de près de quinze kilos de métal en tout genre qu'il se trimballait depuis le début de leur périple et s’affairait a redresser cette tourelle en usant de la force hors du commun de son bras mécanique avant de la renforcer. Est-ce qu'elle fonctionnait encore ? Le signal semblait relativement faible...

« Tsss... ça va me prendre un ptit moment pour réparer ça ! Surveillez bien les environs. Y'a pas plus mauvais endroit dans le désert qu'ici pour attirer la vermine... »

Le message était clair.

Un livre passionnant, pourtant cela ne faisait que quelques instants que j’avais entamé sa lecture. Il était rédigé sous forme de citation, mettant en avant des dizaines, voire des centaines de stratégies de guerre dans lesquelles on pouvait - curieusement - en tirer de nombreuses leçons de vie.

Cependant, ce n’était pas ces leçons qui m’attiraient particulièrement, mais plutôt la compréhension de la guerre que ces citations m’offraient. Vous en conviendrez que pour instaurer la paix il était primordial de connaître les choses qui l’entravaient, à commencer par la guerre. Et pour lutter contre la guerre, il était plus que nécessaire de comprendre son fonctionnement, ses causes et ses conséquences, du moins c’était ainsi que je voyais les choses.

Bref, quelques instants plus tard .. alors que je m’avançais de plus en plus dans ma lecture, Ruri se présenta face à moi et me tendit ce qui semblerait être des biscuits. En temps normal, je n’appréciais pas trop les sucreries, mais je les ai tout de même prises pour faire plaisir à ma camarade.

« Merci, c’est gentil de votre part » Fis-je, d’un très léger sourire

Je pris une petite gorgée d’eau pour ne pas mélanger le goût sucré du biscuit avec la patate salée du vieil homme. Puis, je croquai dedans, appréciant particulièrement sa faible teneur en sucre. Je tournais ensuite mon regard vers la jeune demoiselle, confirmant l’appréciation du Saibogu.

« En effet, je confirme c’est excellent. » Lançai-je, d’un sourire plus large.

Le vieil homme quant à lui se permis d’émettre un autre commentaire. Je n’avais pas entièrement saisi le sens de sa phrase, encore moins de la personne ou de l’objet dont il parlait. Mais cette phrase semblait procurer du plaisir à la jeune fille, du moins c’était l’impression qu’elle me donnait. Quoi qu’il en soit, je vaquais à mes occupations, replongeant ma tête dans le bouquin, lisant chaque citation avec beaucoup d’attention.

Après avoir bien profité de cet instant de détente, nous reprîmes notre route, progressant en direction de la prochaine tourelle. Après un long moment de marche, nous arrivâmes près de la tourelle en question et visiblement elle semblait parfaitement fonctionner. Le Saibogu prit tout de même le soin de bien vérifier avant de nous diriger vers la prochaine tourelle.

Alors que l’après-midi touchait à sa fin, nous arrivâmes près des frontières de Kawa no kuni, là où se situait la dernière tourelle. Curieusement, elle était dans un piètre état. En l’observant attentivement, j’avais l’impression qu’elle avait été volontairement sabotée. Le vieil homme confirma aussitôt, imputant la faute aux brigands de la mégalopole. Il nous fit également savoir que ce n’était pas la première que cela arrivait. Puis, il sortit tous ses outils et se préparait à entamer les réparations. Alors que je m’apprêtais à lui proposer mon aide pour gagner du temps et lui faciliter la tâche, le Saibogu me devança, nous demandant de surveiller les environs. Il nous laissa également entendre que cet endroit était dangereux et qu’il n’était pas impossible de rencontrer des gens mal-intentionnés.

« C’est entendu, si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à me le faire savoir. » Fis-je, d’un air neutre. « Kage bunshin no jutsu » Poursuivis-je, créant cinq clones. « Vous deux, vous restez près de Toro. Vous l’aiderez dans la réparation de la tourelle et vous veillerez à le protéger d’un éventuel danger que l’on ne verrait pas venir. » Ordonnai-je, d’un air autoritaire. « Vous trois, separez-vous et aventurez-vous un peu plus près des frontières et informez-nous de la moindre présence que vous verrez. Ruri et moi allons surveiller les environs sans trop nous éloigner de la tourelle et de Toro. Allons-y Ruri ! » Achevai-je, d’un air sérieux.

Mes trois clones s’exécutèrent, s’enfonçant de plus en plus dans les frontières, veillant toutefois à ne pas trop s’aventurer dans le territoire étranger. Les deux autres restèrent près de Toro, attendant patiemment les ordres du Saibogu. Pendant ce temps, Ruri et moi progressâmes de quelques mètres, scrutant l’horizon à la recherche d’un éventuel suspect et ou danger.

C’est dans ces moments-là que je regrettais de ne pas encore avoir développé mes facultés sensorielles. Vous en conviendrez que cela nous aurait grandement facilité la tâche, mais au-delà même de cette mission, j’estimais que tout shinobi devrait développer ses capacités sensorielles, ce n’était en tout cas que mon humble avis. Quoi qu’il en soit, je me permis de demander à ma camarade si elle disposait de ces facultés et ou si elle avait des techniques nous permettant de pouvoir mieux mener notre mission.

« Dites, vous auriez des techniques sensorielles ? » Fis-je, poliment. « Je dispose d’une grande variété de techniques, mais hélas aucune ne me permet de pouvoir rpérer du chakra et encore moins un chakra dissimulé, si vous voyez où je veux en venir. » Poursuivis-je, d’un léger sourire.

Le chakra dissimulé n’était qu’une théorie qui pouvait s’avérer être fausse. En tout cas, elle me permettait de pouvoir répondre à notre problématique concernant la tourelle ; elle avait bien été détruite par quelqu’un sans pour autant être détecté. Il pouvait en effet s’agir d’un civil, mais les probabilités qu’un civil puisse s’aventurer par-ici étaient très minces. Bref, il valait mieux prendre toutes les précautions nécessaires et n’écarter aucune théorie d’avance.

« Un simple signe de la tête suffira, ne vous donnez pas la peine d’écrire sur votre carnet. » Lançai-je, avant même qu’elle ne sorte son carnet.

C’était à moi de m’adapter à son handicap et non à elle de s’ajouter un autre handicap pour se faire comprendre.
Soudain, alors que nous tentions de trouver un moyen de mener à bien notre mission, un de mes clones près des frontières avait disparu. Je ne pouvais pas savoir la cause puisqu’il n’eut même pas le temps de comprendre la situation. Peut-être que ce n’était qu’un simple accident ? Quoi qu’il en soit, je prie mes précautions, avertissant Toro à - travers mes clones - de la disparition de l’un de mes clones, près des frontières. Lorsque le deuxième, s’aventurant dans les bois un peu plus au nord disparu, j’avertis ma camarade de la possibilité d’un danger imminent.

« Je viens de perdre deux clones, il n’est pas impossible que des shinobis se dirigent dans notre direction. » Déclarai-je, l’exhortant de se mettre sur ses gardes.

Ou alors ce n’était encore qu’un simple accident .. A moins que ce ne soit l’oeuvre d’animaux sauvages. Toutefois, il valait mieux se préparer au pire, mais surtout il fallait veiller à ne pas focaliser notre attention sur un seul endroit. Le danger, si danger y avait, elle pouvait venir de partout, bien que les probabilités qu’elle vienne de la mégalopole soient le plus élevés.

La remarque du Saibogu eu le don de me faire rougir. Soit il avait dit seulement cela pour plaisanter, soit il avait deviné d'une quelconque façon que je préparais ces biscuits pour une personne en particulier. Je remerciais les deux hommes d'un sourire pour leurs commentaires positifs sur les gâteaux, puis tournais bien vite la tête avant que la couleur sur mon visage ne soit trop visible. Hum... Après tout, je n'avais pas besoin de ces biscuits pour qu'il "tombe à mes pieds", mais ça lui montrerait que je tenais aussi à lui.

La pause étant terminée, nous devions nous presser de nous remettre en route. La mission n'était pas terminée et il nous fallait encore rentrer jusqu'au village après ça. Combien nous restait-il de tourelles à vérifier, ça je n'en avais aucune idée. Il aurait été bien impoli de demander, même si cette mission n'était pas des plus passionnantes qui soit. Enfin, déjà plus intéressant que la fois où j'avais dû nettoyer l'appartement d'Ogami. Enfin, nous nous rapprochions de plus en plus de la frontière, ce qui laissait imaginer quelques perspectives plus palpitantes qu'arracher une mauvaise herbe.

Le "palpitant" ne se laissa pas désirer trop longtemps. Nous nous trouvions face à une tourelle... ou du moins de ce qu'il en restait. Cette dernière était en piteux état, beaucoup plus que celle abimée par la plante. Non non, celle-ci avait été détruite volontairement. Toro nous informa d'ailleurs que ce n'était pas la première fois. Qu'ils s'approchent, ces sales types ! Je me ferais un plaisir de refaire leur éducation. Leurs mères ne leur ont pas appris à ne pas abîmer les jouets des autres ? De plus, la fin de mon dernier combat avait été frustrante, il était temps de réparer ce tort.

En tout cas, Kuzushi prenait son rôle très au sérieux. Presque un peu trop. Il ne devait pas stresser autant, après tout, quel était le nombre de chances qu'on tombe sur des shinobis surpuissants...? Au mieux, ce n'était que des brigands. Au pire... On aviserait sur le moment ! Mais c'était une bonne chose qu'il ait créé des clones, je n'aimais pas trop faire ça. J'invoquais quand même mes marionnettes, juste au cas-où.

Lorsqu'il me posa une question sur la sensorialité, j'acquiesçais après avoir eu une absence de quelques secondes. Mais oui, je savais faire ça ! J'avais complètement oublié. Bon, il était temps de s'en servir : comme m'avait appris Ema, je projetais mon chewing-gum mental sur toute la zone. Et quiconque viendrait se coller dedans, resterait col... euh, serait détecté. Tiens, d'ailleurs, je captais deux personnes qui se dirigeaient dans notre direction. Je fis signe mon partenaire, deux doigts levés qui signifiaient "deux individus". Encore fallait-il qu'il ne croit pas que je fêtais une quelconque victoire avec ce signe.

Les jeunes gens s'étaient rapidement montrés efficaces pour éviter une quelconque attaque surprise. L'Omura choisissait d'invoquer des clones pour surveiller le périmètre tout en aidant Toro dans sa tâche si toutefois ce dernier en avait besoin, alors que la Chikamatsu quant à elle faisait ce qu'elle savait faire de mieux : invoquer ses marionnettes et se préparer à les utiliser au besoin, le tout en balayant la zone de ses capacités sensorielles.

Le vieillard avait bien besoin de cette escorte car son travail de réparation prendrait plusieurs bonnes minutes et il ne pourrait aucunement se soucier de ce qui l'entourait, le laissant vulnérable et exposé.

Comme l'avait suspecté le Saibogu, le coin regorgeait d'âmes malfamées en quête de « réjouissance » et même s'il n'avait visiblement qu'une fillette et un bizarroïde ils s'en contenteraient pour passer leurs nerfs. Malheureusement pour la marionnettiste, les deux hommes ne dégageait que très peu de chakra, ce qui lui donnait une idée peu précise de l'exactitude d'où se trouvait réellement ces présences qu'elle ressentait, bien qu'elle imaginait aisément qu'ils venaient vers eux : ce qui était effectivement le cas.

L'homme portait des lames greffées dans leur fourreau à sa ceinture et semblaient plutôt de bonne facture. La femme, quant à elle, semblait davantage être une adepte des armes a feu comme en témoignait son attirail, dégainant un pistolet peu prétentieux par sa taille mais capable de faire des trous en revanche pour le moins impressionnant...

L'assaut était lancé, la tireuse sortait un fumigène de sa poche et l'envoya sur ses deux assaillants créant une véritable purée de pois obstruant leur vue et prête à tirer a vue. Son compagnon en profitait pour tracer son chemin vers le Saibogu fort occupé. Entraînés et minutieux, il s'agissait sans aucun doute de mercenaires. Les neutraliser était tout a l'intérêt des Sunajins mais mieux valait éviter de les blesser grièvement. La tourelle était presque réparée et lorsque ce serait le cas, le chakra dégagé par les shinobis aurait tôt fait d'alerter le village de présences non désirées...

« Parfait ! » Fis-je d’un léger sourire.

Après quoi, ma camarade s’exécuta pour mettre à l’oeuvre ses facultés sensorielles. Quant à moi, je veillais à rester sur mes gardes, observant attentivement les environs. De l’autre côté, Toro travaillait d’arrache pied, cherchant tant bien que mal à réparer cette foutue tourelle qui semblait lui donner un peu de fil à retordre. Mes deux clones étaient à sa disposition, lui servant autant de gardes que de manœuvres.

Soudain, alors que tout semblait se dérouler parfaitement, Ruri leva deux doigts comme pour m’avertir de quelque chose. Lorsque je projetais mon regard au loin, j’aperçus alors deux silhouettes se dirigeant sereinement dans notre direction. Ses deux doigts avaient donc pour but de m'informer de la présence de ces deux individus.

« Beau travail, Ruri-san. » Fis-je, d’un air sérieux. « Privilégions le dialogue, si possible. » Poursuivis-je, d’un ton calme.

Les deux individus s’étaient suffisamment approchés pour qu’on puisse parfaitement les distinguer. Tout laissait à croire que ce n’était pas de shinobis, mais plutôt de mercenaires, bien entraîné .. ce dernier point restait à confirmer. Quoi qu’il en soit, je pris l’initiative en s'avançant légèrement histoire d’engager la conversation. Je savais bien que le dialogue risquait de ne pas servir à grand-chose face à des mercenaires, mais il m’était inconcevable de combattre sans passer par le dialogue. Puis bon, ça se trouve, ils n’ont aucune intention de nous défier .. « Je ne parierais pas là-dessus, kuzu » me souffla alors une voix interne. Je l’ignorais comme j’avais l’habitude de le faire et j’engageais la conversation.

« Excusez-moi .. » commençai-je ..
« Vas-y occupe toi du vieillard, je me charge de ces deux-là » Lança, la jeune demoiselle.

Après quoi, le jeune homme se lança à vive allure dans la direction de Toro, et quant à la jeune femme, elle balança - contre toute attente - une boule de fumigène pour nous obstruer la vue .. surtout moi, vu que ma collègue s’était mis à la poursuite de l’autre individu.
Voilà une situation qui ne me plaisait guère .. mais quand il faut agir, il faut agir ! Donc, lorsque la jeune demoiselle s’était mis à me canarder avec son arme, je fus contraint d’agir en ayant recours au futon. Je créais un souffle très puissant à partir de ma bouche visant non seulement à ralentir et changer la trajectoire de ses balles, mais notamment faire disparaître cette épaisse fumée qui dissimulait la mercenaire. J’enchaînais aussitôt en créant deux clones, dont l’un métamorphosé en kunai que je tenais entre la main. Et enfin, je sortis trois autres kunais, muni de notes explosif, me préparant ainsi à mettre mon « plan » à exécution.

« Je vous prie d’interrompre ce stupide combat » Lançai-je, d’un air neutre. « Vous et moi savions que .. » Poursuivis-je, avant d’être interrompu.

Une balle vint alors légèrement éraflée ma joue, avant de poursuivre sa course quelques mètres plus loin. Puis, une autre s’implanta au niveau de mon épaule, m’obligeant à agir rapidement, pour le bien de la mission.
Mon clone se rua alors en direction de la mercenaire, kunaï à la main, cherchant tant bien que mal d’éviter ses balles. Quant à moi, j’attendais le moment le plus opportun pour agir, en attendant j’espérais que derrière moi tout allait bien .. Que Ruri s’occuperait du jeune homme.. Que le vieil homme n’ait rien et qu’il poursuive son travail sans se soucier de ce malheureux contretemps.

Lorsque la jeune femme se focalisa entièrement sur mon clone, je lui envoyais alors trois Kunaï pour tenter de la déstabiliser. Chose qui n’eut « malheureusement » pas tout l’effet souhaité, puisqu’elle les esquiva assez facilement et parvint tout de même à se débarrasser assez aisément du clone. En revanche, le point positif était qu’elle ignorait que ces kunaïs étaient munis d’explosifs, ce qui me permis donc de les faire exploser à l’aide d’un mudras, arrachant ainsi le sourire de son visage. Le temps qu’elle comprenne ce qui se passait, je lui envoyais le clone métamorphosé, qu’elle esquiva assez aisément .. mais c’était le but recherché. Furieuse, elle se décida alors de passer aux choses sérieuses, ce qui me permis de la surprendre par derrière avec mon clone, qui apposa un sceau sur sa poitrine, l’immobilisant ainsi avec beaucoup d’insistance. A vrai dire c'était le dos qui était visé, mais elle s'était retournée assez vite, ce qui donna lieu à cette scène pas très « pudique » ...
Ne sachant pas de quoi elle était capable, je pris l'initiative de l’envelopper dans du cristal, ne lui laissant ainsi quasiment aucune chance de s’enfuir.

« Je vais les aider, dès qu’on parvient à maîtriser l’autre individu, tâches de la ramener jusqu’à nous. »

Après cette instruction donnée à mon clone, je m’empressais de venir en aide à Toro et Ruri .. si aide, ils avaient besoin.

Les deux personnes ne se firent pas attendre. À peine eus-je le temps de faire signe à Kuzushi, que leurs silhouettes se découpaient déjà à l'horizon. Un homme et une femme, assez lourdement armés de ce que je pus constater. La fille aux cheveux violets dégaina un long fusil, une Saibogu ? Hé bien... C'était pas très gentil d'attaquer les gens du même clan. Nous aussi, on avait un Saibogu !

Le shinobi aux yeux rouges proposa le dialogue avant le combat. Même si ce raisonnement m'étonnait un peu, il était en vérité tout à fait logique quand on observait le personnage. Kuzushi possédait une personnalité très calme. Mais je me doutais qu'il allait être très vite déçu. Les personnes qui s'approchaient n'étaient pas des shinobis, non, c'était des mercenaires.

La jeune femme nous lança soudain un fumigène, pendant que son compagnon se dirigeait à toute allure vers Toro. Kuzushi avait ouvert le dialogue, mais ma mission était de protéger le Saibogu. Fonçant à moitié baissée vers la tourelle, je m'extirpais bien vite du nuage en prenant soin de mettre mon araignée entre moi et la-fille-qui-ressemble-à-une-Saibogu-mais-qui-n'en-est-pas-une. Pas question de me prendre une balle, ça gâcherait la journée.

Immédiatement, je posais un sceau près du vieillard - qui ne sembla pas préoccupé le moins du monde par l'homme qui souhaitait l'abattre. Le sceau libéra un large bouclier entourant presque complètement le vieil homme. Toro étant protégé, je pouvais librement m'occuper du mercenaire. À nous deux, tête à claques !

Je ne savais pas si c'était à cause du mur entre lui et sa proie ou le fait d'être défié par ce qui semblait être une gamine, mais l'homme paru désemparé. Ben quoi, il allait pas se rendre quand même ? Ou alors, c'était l'araignée. C'est vrai qu'une araignée de même taille que soi, ça peut impressionner. Toujours était-il que, pendant que j'énumérais mentalement les raisons qui pouvaient choquer le mercenaire, ce dernier avait repris bien vite ses esprits. Et il essaya de me transpercer, arme à la main !

Heureusement que j'avais prévu le coup en diffusant du chakra dans tout mon corps, ce qui me permit d'esquiver l'attaque au dernier moment. Il avait quand même réussi à accrocher un bout de mon kimono, ce qui déchira la manche. Je ne savais pas où il avait été éduqué celui-là, mais c'était pas comme ça qu'on déshabillait les dames.

Le mieux avec un mercenaire, c'était quand même de ne pas le tuer. Mais comme il n'était pas question de se laissait tuer non plus (ou de se battre jusqu'à la fin des temps), le mieux était de le capturer. Et ça tombait bien, parce que mes pantins adoraient ça. Ma marionnette a figure humaine arriva derrière l'homme et lui fit le câlin de la mort (enfin non pas de la mort, fallait pas le tuer). Il déploya ses longs bras télescopiques pour les entourer tout autour du buste du mercenaire. Et juste pour être sûrs, je posais un sceau pour paralyser ses membres.

La mercenaire avait été capturée dans du cristal par l'Omura après un échange musclé qui avait valu au Sunajin une vilaine blessure par balle à l'épaule. De son côté, l'homme fut quelque peu surpris de voir cette barrière de fuinjutsu venir protéger le vieux Saibogu le tout par une demi portion et son araignée étrange. Il n'allait pas se laisser abattre pour si peu : il lui suffisait de buter la fille et sa protection se dissiperait à la mort de son créateur.

Arme en main, il venait frapper la Chikamatsu qui esquiva l'assaut avec aisance. Pendant ce temps, l'un des pantins s'était glissé dans le dos de l'homme pour l'immobiliser et le paralyser. Ce fut a cet instant, alors que les Sunajins pensaient s'être débarrassés de leur menace, que les captifs disparurent dans un nuage de fumée...
Bien qu'ils n'avaient pas utilisé de technique shinobis durant la brève escarmouche : les deux individus semblaient bel et bien maîtriser le ninjutsu basique à travers le clonage.

La raison de leur venue furtive restait toutefois un mystère. Pour empêcher la réparation de la tourelle sans doute ? Mais pourquoi ? La quantité de chakra qu'il dégageait était bien infime et presque même inexistante alors ils n'étaient pas le genre à pouvoir être inquiété par un système uniquement basé sur la détection de chakra. Avait-il un moyen de le camoufler ? C'était un nouveau point sur lequel Toro cherchait d’ores et déjà des solutions pour pouvoir y faire face. Certains shinobis étaient des maîtres du camouflages et il fallait que le village du sable s'immunise face a ce genre de caméléon...

Les Sunajins devaient être circonspects. Le vieillard lui venait tout juste de finir de réparer la tourelle et épongeait la sueur perlant sur son front avec un mouchoir en tissu : imperturbable par ce qu'il venait de se passer, on aurait pu croire qu'il n'avait rien remarqué.

« Une bonne chose de faite ! »

Il avisait les deux jeunes gens d'un air intrigué.

« Ben alors ?! Vous avez couru ou quoi ? Vous êtes en sueurs. »

Même s'il était vrai que le soleil tapait fort et que Toro n'était pas dans un meilleur état que les deux autres c'était pour lui le signal de départ.

« Rentrons. J'ai un rapport a rédigé et j'ai horreur de la paperasse alors finissons en et vite ! »

Il grommelait dans sa barbe avant de rassembler son matériel et de le porter de nouveau vers le chemin inverse cette fois. Les tourelles étaient désormais toutes actives.

Hrp:

Le combat m’avait totalement épuisé, mais pourtant elle ne fut que de courte durée ... Je me sentais désormais lourd, très lourd, et à chaque pas que je faisais j’avais l’impression que j’allais m’écrouler. Ajouter à cela la balle qui s’était logée dans mon épaule et dont les effets commençaient à se faire sentir, je me donnais peu de temps avant de m’effondrer.

Toutefois, je serrais les dents et tentais tant bien que mal de me persuader de pouvoir tenir jusqu’à notre retour au village. Je m’empressai - au rythme que mon corps me permettait de tenir - de rejoindre mes camarades et de leur venir en « aide ». C’est alors que je me rendis compte qu’ils n’avaient pas vraiment besoin d’aide puisque ma partenaire avait réussi à vaincre et neutraliser le mercenaire. Une bonne chose de faite, comme le dit le vieil homme !

Ce dernier était d’ailleurs parvenu à réparer entièrement la tourelle, chose qui me soulagea grandement puisque cela mettait fin à cette « longue » et éprouvante mission.

« La chaleur sans doute .. » Rétorquai-je, d’un léger sourire au vieil homme. « Tu vas bien Ruri, tu n’es pas blessée ? » Fis-je, posant mon regard sur la jeune demoiselle.

Question qui était venue naturellement, certainement parce qu’elle était de la gente féminine, donc beaucoup moins résistante que nous .. les hommes. Je tentais par la même occasion de dissimuler - ironiquement - ma blessure qui de toute évidence n’était pas très visible. Si le sang devait couler, elle coulerait sans nulle doute de l’intérieur de ma veste…

Quelques instants après, Toro nous fit signe de partir .. enfin .. il était temps.
Je tentais tant bien que mal de lui venir en aide pour porter certains de ses matérielles qui avaient l’air d’être bien lourds que je l’imaginais. Peut-être que c’était simplement dû à la fatigue .. Quoi qu’il en soit, il n’était pas question de le laisser porter seul toutes ces carcasses.

Serrant les dents et faisant preuve de beaucoup de détermination, je pus - tant bien que mal - suivre le rythme du groupe pour le chemin du retour…

Spoiler: