Le quartier Kawaguchi... Cela fait quelques mois maintenant que le clan a quitté Suna mais il me semble que ça fait une éternité. Les fières bâtisses élevées par les plus habiles d'entre nous répandent leurs ombres dans les allées désertées. Les souvenirs m'assaillent et de temps à autre un sourire fugace vient éclairer mon visage. Je dois bien reconnaître que j'ai réussi à passer du bon temps dans ce village. Mais comme bien souvent ce n'est que lorsque les précieux moments de l'existence sont derrière vous que vous en comprenez la valeur.

Je termine ma clope face à la demeure qu'occupait Tsukiko. Où est-elle maintenant? Que fait-elle? Ma précieuse cousine a disparu sans laisser de traces. Beaucoup songent déjà qu'elle est morte ou qu'elle a abandonné les siens, la coiffe de Daimyo étant trop lourde à porter. Je sais qu'il n'en est rien. Mais je mentirais si je disais que je ne m'inquiète pas. D'un autre côté sa disparition m'évite de lui expliquer que je l'ai supplantée à la tête du clan. C'est peut-être un mal pour un bien...

J'arpente désormais la cuisine en caressant du bout des doigts la table qui s'y trouve. Finalement j'ouvre l'un des placards et observe la panoplie d'alcool qui me fait désormais face. J'opte pour du saké. Une valeur sûre. Et les heures suivantes se limitent aux verres que je descends et à ressasser le passé. Aurais-je agi autrement? Sûrement, oui. Est-ce que je regrette mes choix? Certains. Dans un monde parfait les choses se seraient sans doute passées autrement. Mais le monde est malheureusement loin d'être un Eden. Et il faut apprendre à composer avec cette triste réalité...

*Nostalgique?*
*On peut dire ça comme ça...*
*Peuh! Pourquoi s'embarrasser d'un tel sentiment?*
*Pour ta gouverne les humains ne sont pas toujours maîtres de leurs émotions!*
*Et c'est pourquoi vous êtes si faibles!*

Venant d'une... chose qui ne pense qu'à détruire tout ce qu'elle croise, je suppose que c'est une forme de compliment. Mais il n'a pas tort dans le fond. Les émotions vous écartent de la logique. Malheureusement je n'ai pas trouvé la recette miracle pour me couper de cette facette là de mon humanité. Mais je suppose qu'un peu de nostalgie ne peut pas faire de mal. D'une certaine manière ça me permet de me rappeler d'où je viens et pourquoi je me bats.

*Tu m'emmerdes!*

Ça a au moins le mérite d'être clair! Je suis gratifiée d'une violente douleur dans l'abdomen, le Bijuu ne se privant pas de réagir à sa façon à mon impolitesse. Je suis habitué maintenant. Mais ça ne rend pas la chose agréable pour autant. Là encore, il s'agit de composer avec l'emprise de Shukaku sur mon être. Et de lui imposer la mienne en retour. Un objectif autrement plus ambitieux que la prise de contrôle du clan. Toujours est-il qu'il se fait tard et qu'il est temps d'aller au bordel de Tsukiko. Quitte à dépenser de l'argent, qu'il reste dans le giron du clan!

J'érige donc mon habituel nuage de sable sur lequel je prends place avant d'entamer mon survol du village. J'apprécie le fait de m'élever ainsi au dessus de la masse. La hiérarchie semble respectée et c'est plutôt agréable. Sauf que pour le coup il semblerait que quelqu'un d'autre ait décidé de prendre un peu d'altitude. J'observe de loin la personne qui se situe sur un toit non loin de moi et plisse les yeux en voyant une cendre rougeoyer dans l'obscurité naissante.

Par curiosité mais également par désir, je fais glisser mon amas de sable dans sa direction avant de le dissiper. Je me réceptionne à côté de l'inconnu et me redresse en le toisant avec toute la condescendance dont je suis naturellement capable. Les salutations ne servent à rien la plupart du temps. Je me fiche pas mal du nom de cet inférieur. Mais pas de ce qu'il est en train de savourer! Ainsi donc je reprends une gorgé de saké puis tends ma bouteille en direction de mon voisin. Dans le même temps je présente mon autre main d'un geste impérieux.

"On échange!"

J'aurais peut-être dû employer un ton interrogatif plutôt que l'impératif. Mais dans le fond mes désirs sont des ordres n'est-ce pas? Autant aller directement à l'essentiel. De toute façon, qui s'embarrasse encore de salutations de nos jours? J'observe l'homme et la cicatrice qui lui strie le nez en me demandant si j'obtiendrai ce que je souhaite ou s'il faudra que je lui en dessine une deuxième...

Mission du jour: retrouver qui a volé le sac d'une vieille dame riche tenant plusieurs auberge. Je ne me souvenais pas qu'à l'académie on m'est apprit à enquêter sur des crimes notoires ni à pister un tire laine mais pourquoi pas. J'avais donc commencé la journée en allant voir la victime du larcin: Ma Mabel. Oui un nom étrange, pour une femme d'un gabarit impressionnant. D'accord, elle était un peu enrobée, mais malgré son âge, il émanait d'elle une autorité qui m'avait mit tellement mal à l'aise... Vous allez me dire: Mais Mikan tu es si facilement gênée aussi. Oui, c'est vrai, mais là, c'était comme devoir interroger ma mère alors qu'elle était furieuse. Genre de situation où je préférais d'ordinaire m'éloigner, attendre que la tempête passe. Reste que la femme d'affaire m'avait donné une description et que j'étais ensuite partie pour retrouver le voleur.

J'avais ainsi passé la journée à chercher. Collant quelques gifles à des gamins qui refusaient de répondre à mes questions: pour ça, j'étais douée. J'avais finalement apprit que c'était un gamin du clan Akuzu qui avait une dizaine d'année. Le petit m'expliqua qu'il avait fait un pari avec un autre gosse de l'académie pour savoir lequel des deux volerait la vieille en premier. Le pire, c'est que ce trou de balle me disait ça fièrement car il avait gagné. Non mais sérieusement c'est quoi cette jeunesse?! Décidant que le mieux était de lui faire la moral, en lui collant au passage quelques gifles, je repris le sac de Ma Mabel pour le ramener en écoutant les menaces de morts du gamin.

"Plus tard, quand je serai ninja moi aussi... Je te retrouverai! Et je te tuerai!"

Auxquelles j'avais simplement répondu d'un geste amical de la main pour montrer à quel point je me sentais en danger. Je notais toutefois de garder un œil sur ce marmot, sait-on jamais. J'avais passé le reste de la journée à m'entrainer dans mon coin et le soir était tombé sans prévenir: oui je n'avais pas fais attention à l'heure mais ce n'était pas bien grave.

Marchant dans les rues de Suna, l'atmosphère y était encore lourd et la poussière véhiculait dans l'air pouvant facilement vous irriter la gorge. Sentant que j'avais la bouche un peu sèche, je pris la gourde accrochée à ma hanche pour boire une longue gorgée. J'en avais toujours trois sur moi de gourdes, pour éviter de me déshydrater. Surtout que ma peau avait tendance à craqueler dés que je commençais à manquer d'humidité. Pas facile de cacher un secret quand la nature n'est pas de votre coté... J'avais tellement chaud dans cette rue, avec tout ce monde qui se déplaçait dans tous les sens tel une énorme fourmilière. N'en pouvant plus, je pris la direction d'une petite ruelle pour m'y engager d'un pas rapide. Je levais alors les yeux pour regarder le mur et apercevoir le ciel étoilé. Cinq, voir six mètres de hauteur: un obstacle franchissable sans trop se fatiguer pensai-je. J'hésitais à grimper de la manière la plus facile possible mais je me ravisais: trop de risque d'être vue... C'est ainsi que je me mis à courir, bondir sur une poubelle pour prendre appuis et sauter sur le mur pour y courir et atteindre le sommet en quelques foulées.

Ma main attrapa le rebord, je me hissais d'un mouvement rapide pour atterrir mollement sur le toit. Devant moi ce tenait une citerne et derrière moi: d'autres toits avec plus loin le quartier dans lequel je vivais. J'y serai rapidement me dis-je alors. Mais une voix s'éleva dans ce silence fraichement trouvé et me fit sursauter. Quelqu'un parlait d'un échange. Suspicieuse d'avoir entendu quelque chose de louche, j'avançais lentement vers la direction de la voix tout en restant cachée derrière la citerne. Espérant ainsi voir qui était là sans être vu. Après avoir enchainé tellement de missions sans importances, d'avoir rêvé faire quelque chose de palpitant, j'en étais à espérer un truc trop gros pour une petite genin comme moi. Oui, l'envie d'action, d'adrénaline commençait à me peser ou alors c'était la frustration de garder mon secret depuis toute petite qui me poussait à vouloir évacuer ça d'une manière ou d'une autre. J’aperçus alors un homme: blond, des boucles d'oreilles apparemment en or. Il semblait important ou s'en donnait du moins l'image, peut-être un riche ou un membre important d'un clan? Puis je vis un second individu, les cheveux noirs et longs, une cicatrice sur le visage et ce qui semblait être une cigarette aux bords des lèvres. L'un avait une bouteille d'alcool à la main. Donc c'était juste un échange sans importance? Ou tout ceci était codé juste au cas où des oreilles indiscrète, les miennes par exemple, pouvaient écouter?

Avançant encore de quelques pas pour tenter de mieux voir et d'écouter, je fis tomber quelque chose qui était posée sur le rebord de la citerne. D'un bond, je me cachais dans l'ombre en maudissant mon inattention.

Notre échange se déroule parfaitement. L'autre semble avoir compris qu'il est dans son intérêt que de "partager" ce qu'il possède avec moi. Ou alors il est simplement du genre à apprécier la compagnie des autres sans se préoccuper de leurs lignées ou de la pureté de leurs sangs. C'est à cause de ce genre de parasites que Suna - et Kaze en général - en est venue à oublier qu'il existe une hiérarchie pourtant évidente destinée à assurer l'avenir du Vent. Ils se sentent libérés des chaînes qui les lient à leurs maîtres naturels. Et c'est sans doute pour cette raison, parce que la plupart des gens pensent que l'avis de chacun doit être respecté, écouté et considéré, que la nation traverse l'une des périodes les plus difficiles de sa longue histoire...

La première bouffée me conforte dans cette impression et me donne presque envie de la partager avec mon voisin. Mais il serait sûrement trop bête pour comprendre mon point de vue. Et, le cas échéant, le combattrait avec acharnement dans la mesure où il fait parti de ce que je nomme communément "les inférieurs". Pourquoi lui donner l'occasion de s'exprimer sur un tel sujet? D'autant plus qu'il se tient à sa place et garde le silence en ma présence. J'apprécie ce genre de considération. Bien peu se rendent comptent - et acceptent! - que leurs propos sont indignes d'effleurés mes oreilles. Un bon point pour lui!

Pourtant un bruit vient troubler ce semblant de pacte social. Je pose mon regard sur l'origine du bruit sans y découvrir quoi que ce soit d'alarmant. Néanmoins ce village est réputé pour la duplicité qui l'anime et les traîtres qui s'y cachent. L'arrivée récente d'Ogami n'aura pas suffit à changer cette... tradition. La Kakumeigun? Un quelconque espion chargé de surveiller mes activités? Tali? Les possibilités sont nombreuses. Mais là où mon voisin ne voit que l'oeuvre des oiseaux, je vois une possible contrariété. Néanmoins lorsque l'intéressé choisit d'opter pour le tutoiement il devient dès lors mon principal sujet de préoccupation.

"Tu?" dis-je en exprimant mon scepticisme par un soupire las. "Au début j'étais curieux de savoir ce qui pouvait passer par la tête de tous les crétins qui s'adressaient à moi en me tutoyant. Avec le temps j'ai finalement compris que vous étiez simplement persuadés d'être mes égaux. Une idée qui n'a évidemment pas le moindre fondement mais qui a toutefois le don de vous fasciner..."

Rien d'étonnant à cela je suppose. Il faut bien leur vendre un peu de rêve, d'égalité, pour les pousser à risquer leurs vies chaque jours. C'est peut-être une manière d'adoucir leurs existences... De mon côté je n'ai pas le moindre scrupule à m'exprimer librement en présence des sujets!

"Ho bien sûr certains sont prêts à se battre pour défendre leurs... droits! Celui de ne pas s'incliner en présence d'un supérieur par exemple! Ou encore de s'adresser à eux sans faire preuve du moindre respect! C'est à ce moment qu'intervient ce que j'appelle sobrement "l'éducation des inférieurs". Une forme de dressage si tu préfères..." je tire une autre bouffée et la savoure comme il se doit avant d'en recracher la fumée vers le ciel. "Bref! Tout ça pour dire que je me ferai une joie de te familiariser avec ma propre conception du monde si tu continues à t'adresser à moi avec autant de détachement!"

J'écrase son bien sous mon talon et récupère ma bouteille d'un mouvement décidé avant de me tourner vers l'origine du bruit précédent. Maintenant que l'inférieur sait quelle attitude adopter en ma présence je peux enfin porter mon intérêt sur quelque chose d'intéressant. Il se trouve que je suis devenu l'un des conseillers du village suite à la nomination d'Ogami. Je suppose que cela me confère certains droits et pas seulement des... comment déjà? Ha oui, des obligations morales. Si on ne peut plus allier plaisir et devoir...

"Je vais t'illustrer la différence entre les inférieurs et les Kawaguchis!" dis-je avec tout la sobriété qui me caractérise. "Lorsque les gens tels que toi sont irrités par quelque chose en général ils se contentent de la subir, tout simplement. Nous, nous nous assurons que la source de contrariété soit tout simplement éradiquée..."

Nous prenons la chamelle par les mamelles! Finalement que ce bruit soit causé par des oiseaux ou un quelconque curieux, le problème est le même: mon moment de détente a été perturbé! Et à ce titre il convient de réagir comme il se doit. Ainsi donc j'effectue quelques mudras qui arrachent docilement le sable à la rue en contrebas. La masse dorée adopte peu à peu la forme d'une tornade que je décoche d'un mouvement nonchalant de la main en direction de la citerne. La balayage des grains n'endommagera pas cette précieuse réserve d'eau. Mais ce qui pourrait se cacher derrière, en revanche...

Cachée derrière la citerne, j'écoutais ce qu'il se passait sur le toit. Le brun avec une cicatrice avait supposé que le bruit était surement dû à des oiseaux. Je me sentais rassurée mais je n'étais pas pour autant tirée d'affaire. Me tenir tranquille, me faire toute petite, c'était ma priorité. Ils s'échangèrent alcool et drogue, apparemment, ils n'étaient là que pour se détendre. Aux vues de leurs comportements, ils avaient l'air de se connaitre, aucun des deux ne posaient de questions à l'autre. Je me demandais juste si tout ceci ne servait pas à dissimuler quelque chose ou si j'étais tombée sur deux types voulant se détendre. Ma recherche d'action pouvait me pousser à m'imaginer des choses après tout. Pas que je m'ennuyais souvent mais... Bon d'accord, je m'ennuyais souvent! Être genin, fraichement diplômé n'aide pas à avoir une vie palpitante. Cela faisait pourtant un an que j'étais officiellement ninja, mais hormis quelques missions en groupe ici et là, je n'avais rien fait d'intéressant. Parfois, je me demandais si on ne m'avait pas oublié pour la constitution des équipes shinobis. Une laissée pour compte... Timide et nerveuse, on n'aurait surement pensé que je n'étais pas apte à être une bonne kunoichi.

Le blond prit finalement la parole. Sa voix enfin son ton avait quelque chose d'agaçant. Oui, il était hautain et condescendant. Il prenait clairement l'autre pour quelqu'un de bien moins important que lui. En même temps, il se qualifiait lui-même de "supérieur". Si j'avais été à la place du brun et moins timide, je pense qu'après cette tirade, je lui aurai collé mon poing dans la figure pour lui apprendre le respect envers ceux qu'il considère d'inférieurs. Mais pour l'instant, j'étais cachée derrière la citerne à les épier en douce tout en espérant ne pas être découverte. Oui, rien de glorieux, je vous l'accorde. Et encore, je n'ai pas précisé que j'avais la trouille qu'on me trouve là. Reste que le blond disait à l'autre qu'il pourrait l'éduquer et lui apprendre sa conception du monde. D'accord... Ce type avait un égo tellement démesuré qu'il ne devait jamais porter de chaussettes ni de chaussures montantes: ses chevilles ne devaient pas le lui permettre. Dire que je le qualifiais de tête à claques? Oui. Sauf que j'ignorais qui c'était, tout comme l'autre. Donc je ne pouvais pas agir à la légère. Je ne pouvais pas sortir de ma cachette comme si de rien n'était et lui dire ce que moi je pensais. Déjà car j'étais timide de nature et aussi car j'avais, un peu, la trouille.

Vint enfin le moment fatidique où l'un des deux décida de voir ce qui était à l'origine du bruit qu'ils avaient entendu. Forcément, ce fut le blond: monsieur je me crois supérieur au reste du monde. Et en bonus, il devait se la péter à expliquer la différence entre un être inférieur et un Kawaguchi. S'assurer que la source de contrariété soit éradiquée... Carrément? Donc il comptait me tuer sans savoir qui j'étais ni pourquoi j'étais là? Bon d'accord, j'étais qu'une simple genin et j'étais là par hasard et cachée à cause de ma curiosité. Cela méritait-il la peine de mort? Ah oui, j'étais surement dans la catégorie des êtres inférieurs pour ce type. Du bruit m'interpella alors, je tournais la tête pour voir une sorte de tornade faite de sable qui me fonçait dessus. Putain, c'était un membre du clan Kawaguchi, forcément qu'il utiliserait son sable plutôt que de venir voir de lui-même. J'avais été idiote de ne pas l'avoir comprit de suite!

Le sable me fouetta le visage et déchira des morceaux de ma robe sans la moindre once de pitié. Collée à la citerne, je ne bougeais pas: subissant cela sans le moindre bruit, sans le moindre mouvement. Chaque fois que le sable fouettait ma chaire, de la boue volait sur le toit et la citerne sans me causer le moindre dommage corporel. L'avantage d'être ce que je suis face à ce genre d'attaque: cela ne m'affectait pas. Surtout que je n'étais pas visible pour eux, je pouvais donc utiliser mes capacités sans briser la promesse faite à ma mère. Quelle était cette promesse? Ne jamais utiliser mes capacités d'élémentaire devant les autres, ne jamais le dire à quelqu'un afin que personne ne l'apprenne et ne me voit comme un monstre ou pire encore, qu'on veuille me tuer ou m'utiliser pour ce que je suis...

Reste que je tenais un peu à ma robe et celle-ci était fichue. Déchirée ici et là, couvrant encore ce qu'il fallait cacher de mon corps. Ce goujat payerait pour cet affront et je lui ferai rembourser le prix de mes vêtements. Ce n'était pas comme si je roulais sur l'or et que je pouvais me payer une superbe garde robe! Je bondis alors sur le rebord du toit, m'éloignant de cette satanée tornade. J'ignorais qui c'était, ni ce qu'il faisait là avec l'autre, mais j'allais lui en coller une dont il se souviendrait durant un bon moment. Si parce qu'il manipulait le sable ça faisait de lui un être supérieur, alors moi qui pouvait me changer en terre, en roche ou encore en boue, j'étais un être divin! Genin ou pas! Je pris une longue inspiration et releva la tête pour croiser le regard du blond maintenant que je n'étais plus cachée par la citerne. D'accord, j'aurais très bien pu restée cachée en continuant à transformer mon corps en boue mais je ne pouvais pas restée passive indéfiniment. M'armant d'un couteau dans chaque mains, j'étais prête à lui foncer dessus.

"Nan mais ça va pas la tête d'attaquer des jeunes femmes sans raisons?"

La colère parlait pour moi, en oubliant ma timidité maladive habituelle. Il avait saccagé ma robe et forcé à utiliser une technique défensive dont j'avais promis de ne pas utiliser en public. Deux contre un, j'avais peu de chance mais m'enfuir à présent ne me mènerait à rien. Déjà, j'étais sûre qu'ils me rattraperaient et la curiosité de savoir ce qu'ils faisaient ici me poussait à rester.

Bon... Foncer et attaquer ou alors attendre de voir ce que l'autre allait faire?

J'ai comme la légère impression que le mot "tu" a eu le don d'irriter mon partenaire d'une soirée. Et j'ai bien raison. Sa tirade suivante était tellement... ridicule ? Que je n'ai pas pu retenir le rictus qui se dessinait sur mon visage, me retenant de rire à gorge déployée. J'écoutais ensuite le reste de ses tirades, tout aussi pathétique l'une que l'autre. Le rictus toujours aussi marqué sur mon visage. Franchement, des types comme ça de nos jours.

C'est lorsqu'il a prononcé le mot Kawaguchi que j'ai enfin remis sa tête au milieu du village. Kawaguchi Kira, le fou, l'écervelé. Tous ces termes sont ceux que j'ai pu entendre de lui. Et dire que maintenant il est Conseiller d'Ogami. Cette pensée a eu le don de réduire un petit peu le rictus qui se dessinait sur mon visage, mais il reprit de sitôt.

Kira concentre maintenant son chakra afin d'attaquer notre "ennemi". Je ne vais rien faire, en plus d'être débile, il a eu le malheur d'écraser mon joint et ça, c'est impardonnable. Cet homme ne mérite aucune considération. Je reste à ses côtés pour une seule et unique raison, nous sommes tous les deux Sunajins. Et s'il s'avère que ce n'est pas des oiseaux, il est de mon devoir de protéger le village des intrus.

Une tempête de sable a rapidement été créée déchirant beaucoup de choses sur son passage et, à ma plus grande surprise, a fait sortir de derrière la citerne se trouvant derrière nous une jeune fille aux allures chétives. Je n'ai pas pu m'empêcher, cette fois-ci.

"HAHA !" J'explosais de rire. "L'homme supérieur que tu es est tellement supérieur qu'il est traumatisé par une fillette. Ressaisis toi, Monsieur le Kawaguchi."

J’accentuais volontairement le sarcasme sur les tutoiements.

Je sais très bien que ces paroles ne vont m'attirer que des ennuis, mais bon, il a quand même écrasé mon joint. Je concentrais rapidement mon chakra dans tout mon corps afin d'augmenter ma vitesse de réaction et surtout afin de pouvoir réagir à temps si jamais il le faut.

Mon regard se pose sur le corps - ho ça va je suis un mec! - partiellement dévoilé de l'intrus. Je ne m'attendais pas vraiment à voir débarquer une adolescente. Et encore moins avec une lame dans chaque main. Ce spectacle surprenant m'arrache un léger rictus tandis que je penche la tête comme pour mieux analyser la nouvelle venue. Ses vêtements sont déchirés mais sa peau semble intacte.

"Peuh!"

Une manière d'exprimer mon irritation. J'avais au moins espéré qu'elle souffre un peu. Et là voilà qui en redemande. Et avec aplomb s'il-vous-plaît. Je suppose que j'ai en face de moi un parfait produit d'Okita. Forcément avec ce type comme instructeur la gamine n'a pas appris l'humilité. Fort heureusement il se trouve qu'il y a des gens comme moi pour corriger les erreurs... Celle-ci est d'ailleurs animée par la colère si je me fie au ton employé ou plus simplement à sa posture agressive. De quoi m'arracher un rire moqueur.

"Une jeune femme qui se permet d'écouter les conversations des gens..." dis-je pour la corriger. "Et qui n'attache visiblement pas une grande importance à sa vie!"

J'exprime le fond de ma pensée en posant le regard sur ses deux couteaux. Elle compte peut-être s'en prendre avec moi avec ses cures-dents? Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer... Et pour ne rien arranger l'autre inférieur se permet d'intervenir pour me railler. Je me tourne donc vers lui en me demandant s'il n'a pas trop abusé sur la drogue.

"Traumatisé?" dis-je en haussant un sourcil de scepticisme. "Est-ce là l'impression que je te donne?"

L'une de mes mains entoure ma bouteille, l'autre est docilement placée contre mon flanc. Je me perçois plutôt comme un exemple de stoïcisme. Il se trouve justement que je n'ai pas grand intérêt à défoncer le premier genin venu puisque je suis à présent un membre respecté du conseil. Il paraît que je dois agir en adéquation avec cette responsabilité même si elle n'est pas encore officielle...

"Permettez-moi de remettre sur la table une évidence qui semble avoir échappé à l'un comme à l'autre: je suis votre supérieur hiérarchique!" j'en suis pratiquement sûr en tout cas! "Ce qui implique que vous êtes mes subordonnés! Ça percute, là?"

Depuis quand les militaires se comportent-ils ainsi avec leurs supérieurs? Je me suis absenté quelques mois et Kibo a réussi à foutre un bordel pareil? Où est passée la discipline chère à Zanshi? C'est devenu l'anarchie dans ce village ou quoi?

"Alors je peux fermer les yeux sur certaines pratiques comme la consommation de drogues. Je peux même oublier qu'une abrutie de genin s'adresse à moi les armes à la main. Mais vous faites pas trop d'idées: je ne suis pas votre pote pour autant!" manquerait plus que ça tiens! "Maintenant vous allez me faire le plaisir de me décliner vos identités que je sache à quel genre de décérébrés j'ai en face de moi! Et dans la foulée tu m'expliqueras ce que tu faisais cachée derrière cette citerne à écouter aux portes, Princesse Couteau!"

Je fais rouler le cadavre de ma bouteille sur le toit puis m'allume une cigarette. Une longue bouffée plus tard et je reporte mon attention sur les deux guignols réfractaires. Par expérience je sais que les inférieurs sont capables de réactions stupides, incapables qu'ils sont de faire fonctionner correctement leur matière grise. Dans cet optique je reste évidemment sur mes gardes même si je doute qu'ils représentent un quelconque danger. Reste à voir s'ils sont dotés d'un quelconque instinct de survie désormais...

La réaction du brun ne se fit pas attendre, il éclata simplement de rire. Et se moqua ouvertement de l'autre en lui disant que l'être supérieur avait eut peur d'une fillette. Bon, je ne savais pas trop comment le prendre... Tout le monde me prenait pour une gosse, c'était marqué "genin" en gros sur mon front ou simplement "gamine"? J'avais quand même seize ans, j'étais plus proche de la majorité que de l'enfance! J'étais une adolescente et même si parfois, j'agissais encore comme une gosse, je ne pensais plus en être une. Le blond enchaina rapidement que j'étais une jeune femme, lui au moins marquait un point, qui écoutait les conversations et disait également que je ne tenais pas à la vie. Genre il pensait pouvoir me tuer facilement? Toute confiance en lui et son sable. Qu'allait-il me faire? Me balancer une autre tempête qui allait mettre me robe en lambeaux pour que je termine nue? Au cas où il ne l'aurait pas remarqué, je n'avais subis aucune blessure!

Mais il ne s'arrêta pas en si bon chemin. Il disait être notre supérieur hiérarchique. J'ignorais totalement qui c'était... Peut-être disait-il vrai? Comment en avoir la preuve? Il nous menaça enfin il fit des sous entendus. Genre qu'il pourrait fermer les yeux sur la consommation de drogue de l'un et de m'adresser à lui avec des armes à la main. Et lui? S'il était réellement mon supérieur hiérarchique, s'il avait des responsabilités importantes, était-ce mieux d'attaquer une genin sans raison? Et heureusement qu'il fermait les yeux sur la drogue! Lui aussi en avait consommé! Il me traita également de décérébrée et me demanda pourquoi j'étais cachée derrière une citerne à épier ce qu'ils faisaient.

Je baissais doucement mes mains, pour le moment, aucun actes violents n'avaient été commit. Enfin hormis sa première attaque sur ma personne... Il s'allumait une cigarette. J'hésitais à laisser parler l'autre en premier, ne voyant pas trop quoi dire. Déjà car j'étais énervée, que j'avais envie de lui sauter au cou pour ma robe et m'avoir attaqué mais aussi pour sa façon horripilante de parler. Oui, il m'agaçait! Mais... S'il disait vrai, je devais me tenir, parler correctement. Déjà que j'avais du mal à obtenir une mission intéressante, qu'on ne m'avait affecté à aucune équipe, si j'en venais à me mettre un membre important du village tel qu'un membre du conseil ou que sais-je encore, le bras droit du Kazekage... Ouais, je pourrai pointer au chômage directement. Je ne lâchais pas mes armes pour autant. Reprenant doucement contenance, je pris une longue inspiration. Ma timidité reprenant doucement le pas sur la colère.

"Théoriquement, quand on ne se présente pas soit-même, il est facile de dire qu'on est le supérieur hiérarchique de n'importe qui... Mes joues rosirent un peu. Ensuite pour la consommation de drogue, je tiens juste à dire que vous n’étiez pas là pour l'en empêcher mais pour en consommer également. Et... Mes joues rougirent d'avantage. Me suis retrouvée derrière la citerne par concours de circonstances... Je voulais juste rentrer chez moi plus vite en empruntant les toits. C'est... Ainsi que je vous ai entendu parler de transactions et que cela m'a intrigué."

J'avoue que là, je me sentais un peu conne. Mon regard se baissa pour observer mes pieds de façon pathétique. J'avais toujours l'oreille tendue: au cas où ce cinglé comptait m'attaquer malgré tout. Reste que j'ignorais toujours qui c'était et s'il disait vrai. Et pour l'autre, le balafré, je n'en savais pas plus. Cette situation qui au départ semblait banale, deux inconnus s'échangeant un verre contre un joint, venait de tourner en une situation explosive. Tout ça à cause de moi. Dire que j'étais une fouteuse de merde serait donc vrai, mais je n'en étais pas spécialement fière.

"Mikan... Doro Mikan..."

Je tirais alors doucement sur mes bouts de robe en notant qu'on voyait une partie de ma poitrine. De quoi me mettre d'avantage mal à l'aise avec le regard déjà suffisamment étrange de ce Kawaguchi.

L'homme des sables n'a pas vraiment apprécié ma franche rigolade, certes il n'a pas noté le tutoiement ainsi que le rire moqueur, mais il n'a pas manqué de faire remarquer que j'ai utilisé le mot "traumatiser". Il est vrai que c'est un mot un peu fort pour décrire le ressentis ici présent, mais au final, ça change quoi ?

"Nan en effet, c'est pas l'impression que tu me donnes, mais ça change pas grand chose au final..."

Supérieur. Apparemment ce mot lui tient à cœur. Donc, selon lui, nous sommes ses simples subordonnés ?

"Supérieur ou pas, tu nous dois le respect au même titre que nous te le devons." Je marque une légère pause avant de reprendre. "Je n'ai peut-être pas participé directement à la prise de pouvoir, mais sans l'aide des miens tu serais peut-être toujours à Kaze, sans le titre de Conseiller ! Ou alors pendu.

Pas besoin d'avoir fait des grandes études pour savoir ça, cet homme est fou. Je sais qu'il a été nécessaire à la reconquête de Suna par les troupes de la capitale et les nôtres, mais tout de même... Il pourrait être un peu clément avec les personnes qui l'entourent. La jeune fille à la robe déchirée lança une longue tirade, lui reprochant de ne pas s'être présenté, qu'il a lui aussi consommé de la drogue etc. Elle a raison après tout, si jamais il devait parler de ma consommation de drogues aux autorités, ce serait sa parole contre la mienne. Ensuite, il nous posa une dernière question, nous demandant notre identité, la question fâcheuse. Je sais très bien qu'il ne va pas apprécier mon nom et encore moins mon clan, mais je ne peux pas y échapper.

Apparemment, la jeune fille se prénomme Doro Mikan et elle était là par hasard. Trois personnes, toutes dues au hasard, sur les toits de Suna dans une ambiance explosive... merci le destin. Pour dire que je venais ici pour me détendre...

"Et moi c'est Kazushi. Ketsueki Kazushi." Je marque une légère pause avant de continuer. "Et je pense que ni l'un ni l'autre avons encore quelque chose à se dire. Alors, on va reprendre notre route. Hein ? Kawaguchi Kira."

Je prends mes affaires et commence à me rendre vers la cage d'escalier, m'arrêtant en haut de celle-ci afin de voir s'il y avait une réaction, d'un côté comme de l'autre. Mon chakra toujours concentré, prêt à une attaque.

Bon et bien j'ai droit au traditionnel "ouais mais tu pourrais te présenter avant!". Sur le principe, ok. Mais dans les faits - et contrairement à ce qu'ils semblent penser - je suis bien leur supérieur. J'aurai le temps de le leur prouver une fois qu'ils se seront poliment exécutés. Pour leur j'attends simplement qu'ils fassent preuve d'un semblant de respect et qu'ils n'attendent pas le mien en retour. Ce n'est tout de même pas si compliqué... Voici bien la génération Zanshi, celle qui a véritablement cru en la démocratie. Ha ben bravo!

Toujours est-il que la demoiselle a émis un argument intéressant: je consommais également de la drogue! Il est vrai que ce n'est pas bien vu dans le cadre militaire mais ma condition m'octroie certains privilèges. Il faut bien que je compense la présence de Shukaku par quelques petits plaisirs artificiels. Bon dans ce cas précis il est évidemment impensable de leur expliquer en long et en large pourquoi je bénéficie d'un passe-droit.

"Je consomme à but... heu... thérapeutique!" et c'est vrai! "Et puis de toute façon la question n'est pas là!"

Ouais! Donc la genin n'a fait que son travail finalement. Rien ne lui interdit de courir sur les toits si elle le désire. C'est même un excellent moyen pour se déplacer dans Suna. Et puis comment lui en vouloir d'avoir écouté aux portes? Nous aurions pu être de véritables trafiquants et elle aurait pu mettre un terme à tout ceci. C'est même plutôt bien joué dans le fond. Au contraire de l'autre demeuré qui se sent obligé d'en remettre une couche. Mieux encore: il semble m'avoir reconnu puisqu'il me remet en tant que conseiller. Une information qui n'a pas encore été dévoilée. Et lorsqu'il prononce mon nom, alors là! Le doute n'est plus permis hein?

Quelques instants plus tard il m'avoue donc être Ketsueki Kazushi. Ho j'aurais dû m'en douter... l'élève d'Ogami en personne! Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il s'embarrassait d'une sous-race pareille dans son équipe. Et aujourd'hui encore moins qu'avant. Je délaisse donc cette Mikan pour faire face à ce suceur de sang.Il commence d'ailleurs à s'éloigner. Chose que j'interdis en érigeant un mur de sable sur son chemin.

"Nous sommes loin d'en avoir terminé! Je reconnais bien là le comportement d'un Ketsueki qui fuit après avoir lancé les hostilités!" pathétique! "Ainsi donc sans l'aide de ton... clan je serais encore à Kaze? Dans la mesure où les Kawaguchi règnent sur le Vent et que les tiens sont pratiquement tous en exil j'ai un peu de mal à saisir comment tu as réussi à te mettre cette idée dans le crâne!

Je lui offre une chance de s'exprimer et c'est déjà pas mal! Quant à Mikan, je ne vois plus trop l'intérêt de sa présence. Elle a bien agi, certes. Mais elle ne s'attend tout de même pas à recevoir une médaille?

"Tu es encore là toi?"

Une façon de lui faire comprendre que sa présence n'est plus requise. Pour peu qu'elle ait écouté son camarade elle sait donc qui je suis. Et à moins qu'elle ait été dans une grotte elle a compris que je suis bel et bien son supérieur. J'imagine aisément sa frustration. Mais qu'elle se rassure. J'ai ressenti la même à une époque.

Le brun enchaina rapidement pour dire qu'il nous devait autant le respect que nous vis à vis de lui. Il lui rappela également que sans son aide, celle de son clan, il serait surement encore à Kaze et pas conseiller mais plutôt pendu. Ainsi, ce blondinet outrageant était un conseiller? C'était donc quelqu'un d'important... J'avais finalement bien fait de ranger mes armes. Le brun se présenta finalement Ketsueki Kazushi. J'avais déjà entendu parler de ce clan, une histoire de sang et pas juste un truc du genre les liens du sang, de la famille donc. Ils étaient peu aimé malgré tout à Suna, je ne savais pas trop pourquoi mais je me renseignerai sur ça à l'occasion. Il en profita pour donner l'identité de l'autre: Kawaguchi Kira. Le chef du clan Kawaguchi si ma mémoire était bonne. Un homme important et à présent conseiller du Régent Toshiro Ogami. Suite à ça, Kazushi comptait s'en aller, désireux de s'éloigner de Kira qui apparemment, n'était pas une personne qu'il appréciait. Et vue le comportement de Kira c'était... Compréhensible. Des gens l'appréciaient au fait? Ou il avait terminé là où il en était car personne n'osait lui tenir tête? Ouais... Je commençais à croire que c'était surement un gamin pourri gâté et qu'il avait surement eut une enfance simple, aisée.

De son coté, Kira se défendit en disant que la drogue était pour lui thérapeutique. Ouais, il reconnaissait avoir des soucis psychiatriques, c'était déjà bien. Il avouait avoir un problème, il avait déjà terminé l'étape du déni. Restait encore l'acception pour pouvoir le soigner. Il fit apparaitre un mur de sable pour bloquer le chemin à Kazushi, lui, il comptait encore discuter car il n'en avait apparemment, pas terminé. Tout ceci semblait... Explosif. Oui, la situation dégénérait. Et Kira reprit la discussion pour attaquer verbalement Kazushi, disant que c'était bien un Ketsueki pour fuir après avoir lancé les hostilités. Enchainant pour dire que les Kawaguchi régnaient sur le sable et le vent alors que les Ketsueki sont presque tous en exil. J'ignorais trop de choses sur les deux clans pour comprendre, mais ce que j'en déduisais: les deux clans ne devaient pas s'aimer.

C'est alors que le blond, enfin Kira, se tourna vers moi pour me demander avec dédain ce que je faisais encore là. Ce type m'agaçait, me frustrait. J'avais envie de le frapper pour lui apprendre le respect et l'humilité. Conseiller et chef de clan ou non. J'avançais d'un pas, joignant mes mains pour faire craquer mes doigts et laisser sortir de ma gorge un petit raclement.

"C'est également un truc typique des Kawaguchi que d'attaquer une jeune femme, de lui déchirer sa robe. Le tout sans raison valable et surtout sans aucune excuse pour l'avoir fait. Être quelqu'un d'important et ne pas montrer comment se conduire vis à vis des autres, juste car on se croit supérieur au reste du monde, n'est pas vraiment un comportement digne de quelqu'un de votre statut."

La timidité s'estompait, laissant place à l'envie de frapper cette satanée tête à claques de Kira. J'allais surement m'attirer d'énormes problèmes mais j'étais prête à en payer le prix.

Vu le mur de sable qui s'est créé devant moi, je comprends que Kira ne souhaite pas me laisser partir aussi facilement. Selon lui, j'ai lancé des hostilités ? Ah. Il doit vraiment ne pas se sentir en sécurité pour se sentir agressé par ce que moi ou Mikan avons dit ou fait. Mais bon, il est parano et en plus il se "soigne" avec la drogue. Il faudrait le faire interner, et c'est ce genre de personne qui gouverne le pays. J'en toucherais un mot à Ogami. Il en fera de même me concernant.

"Je lance des hostilités ? Pas besoin de se sentir agressé. Nous ne sommes pas d'accord l'un avec l'autre, c'est tout. Tu n'aimes pas mon clan, soit, et tu n'aimes personne. Pourtant, tu es sensé dirigé et protéger tous les membres du village. Moi et les Ketsueki compris." Je marque une légère pause avant de répondre à sa deuxième question. "Et oui, que tu le veuilles ou non, les Ketsueki on participés à la reprise du village des mains des partisans de Matsuno. Uniquement, car je leur ai demandé. Et, moi, je n'ai pas de sentiment de supériorité. Sans nous, vous auriez sûrement réussi..."

Ensuite, il se tourna vers Mikan, lui disant, du ton hautain qui est le sien, de dégager. Entre autre. C'est à ce moment-là que je vis que Mikan morda à l'hameçon qui n'en était pas un. Il s'approcha d'un pas, craquant ses doigts et lui redisant que son comportement n'est pas digne d'une personne de son rang. Je ne peux pas laisser cette rencontre dégénérer et encore moins laisser un genin se mettre en danger, il faut trouver un échappatoire à moi et Mikan. Je lui expliquerais si elle le souhaite plus tard, mais pour l'instant, je pense que nous devrions partir. Il n'est absolument pas nécessaire de se battre. Il est bien plus puissant shinobi que nous deux réunis. Nous aurions beaucoup de mal à le battre. Je m'approchais à mon tour vers Mikan, la retenant afin qu'elle ne réalise pas l'impardonnable en attaquant un membre du Conseil. Je lui pose une main sur l'épaule et m'incline face à Kira, lui montrant tout le respect que son titre lui octroie. Ce geste, je ne le fais pas avec plaisir, loin de la. Voulant sortir de cette impasse avant que cela soit trop tard, il faut en prendre pour mon grade.

"Nous allons vous laissez." Tout en le regardant dans les yeux et en disant uniquement pour Mikan. "Viens, laisse tomber. On en reparlera si tu veux." Haussant le ton afin que Kira puisse m'entendre je demande une nouvelle fois l'autorisation pour m'en aller. "Je pense que nous n'avons plus rien à nous dire. Alors, si vous nous le permettez, on va s'en aller. Excusez-nous du dérangement occasionné."

Je ne sais pas s'il nous laissera partir cette fois-ci et je n'aime pas faire ce que je viens de faire, caresser ce type dans le sens du poil, mais il en est nécessaire pour la survie de Mikan et peut-être même de la mienne, il n'aurait aucun problème à nous tuer. Dans tous les cas, cette rencontre n'était pas nécessaire. Devoir renforcer son sentiment de supériorité pour pouvoir s'en aller, car trop bête pour réfléchir plus loin que son clan, je n'aime pas ça. Et encore moins avec lui.