Elle lui avait dit qu'elle souhaiter chanter pour Suna, leur montrer que le talent du clan Kawaguchi ne s'arrêtait pas à leur seule maîtrise du sable, eux, les maîtres du désert. Sa belle rousse lui tournait dans la tête chaque fois qu'il arrêtait de se focaliser sur les sons environnants.
En repensant à son style de chanson, un franc sourire s'afficha sur son visage. Ses pieds, nus, foulaient une nouvelle fois le sol de Suna, non pas pour ses obligations, mais bien pour le plaisir de flâner, laisser l'entraînement de côté un jour ou deux, et la voir, ELLE.

C'est en pensant à Kei très fort qu'il vit une petite dame avancer fébrilement avec sa canne dans l'une des artères principales de la ville, là où les enfants courraient, là où les travailleurs allaient et venaient. Ses yeux d'un bleu aussi pâle qu'un ciel d'été parsemé de nuages blancs, se figèrent sur elle alors qu'un caillou la déséquilibra.
Il ni cilla pas, et ce fut comme si toute l'action se passa au ralentit. Sa main s'étendit devant lui, ses jambes se plièrent pour s'élancer de toute leur puissance au niveau de la vieille femme. La course fut courte mais d'une rapidité qui laissa les commerçants sans voix pendant quelques courtes secondes.
Sa main devant lui attrapa la canne de la dame, et son corps, accroupit vers le sol, le dos tourné et arqué, supporta le corps de la vieille femme contre lui. Ce fut comme si elle n'avait pas glissée, comme si sa canne n'avait pas rencontrée ce caillou.

Lentement, Amano se releva et sentit un fin tremblement dans ses jambes. En se retournant vers la dame, il lui adressa un sourire et l'aida à continuer sa route. Où allait-elle ? Amano n'en avait pas la moindre idée mais ne comptait pas la laisser seule.
Sur le chemin, elle lui fit savoir qu'il ressemblait beaucoup, de part ses cheveux et sa grande taille, à l'homme qui l'avait déjà aidé une fois. Tiquant sur le détail, sans pour autant le relever, le platine laissa de nouveau un sourire à la vieille dame qu'il laissa à l'entrée d'un café.

Qui pouvait bien être cet homme dont cette femme avait parlé. Si elle le connaissait et en parlait avec un si charmant sourire, c'est qu'il devait être connu, d'une manière ou d'une autre, pour ce genre d'attitude. Se prenant soudainement pour un inspecteur, il retourna sur ses pas et questionna les personnes âgées. Les informations se regroupèrent rapidement, et Amano décida d'attendre sagement, adossé contre le mur d'un restaurant.
C'était une bonne heure pour trouver des personnes d'un certain âge en difficulté. Il aurait donc plus de chance de voir de ses propres yeux ce bons samaritain.
Le Kawaguchi n’eut pas besoin d'attendre trop longtemps. Une ombre aux cheveux d'un blanc étrange passa devant lui. Sa silhouette était mince, mais son corps semblait rompu aux arts ninja malgré tout. Il verra bien si c'était le bon ou non.

Commençant à le suivre, sans discrétion aucune, Amano laissa ses bras le longs de son corps alors qu'au loin déjà, il entendait les gémissements douloureux d'un homme qui devait avoir bien du mal à supporter le poids de ce qu'il transportait.
Le platine aurait pu aller l'aider, mais il voulait savoir si cet homme là, devant lui, était celui qui avait aidé tous les vieux du coin. Il ne pourrait en être sûr qu'en le voyant à l'oeuvre, et à ce moment là, il l'interpellerait avec un sourire posé.

Amano n'avait pas vue l'intérieur de l'établissement, mais rien que les murs, les ouvertures, et l'odeur qui s'en dégageait lui laisser penser que ce n'était pas un petit restaurant, bien au contraire. S'amusant de la situation, tout en laissant ce jeune homme lui filer entre les doigts, il semblerait bien qu'il soit son mystérieux bienfaiteur dont la vieille lui avait parlé plus tôt.
De voir ce genre de personne n'était pas monnaie courante, et comme Amano passait son temps à aider dès qu'il le pouvait, il comprenait la satisfaction que l'on éprouvait lorsqu'on voyait le sourire sur les visages des personnes qui étaient dans le besoin, et la façon dont elles avaient toujours de remercier, par un mot, un geste, un objet, une promesse, une invitation...
Continuant de suivre ce jeune homme dès qu'il ressortit du restaurant huppé, l'enfant du sable s'étira, étendant ses bras aussi haut qu'il le pouvait vers le ciel.

Soudain, l'homme qu'il suivait, d'une bonne tête plus grand que lui, tourna dans une ruelle. Il commençait à s'agacer enfin d'être suivit. Le petit jeu du chat et de la souris prenait donc fin. Le laissant aller vers lui, finalement comme s'il voulait lui parler, pour ensuite passer à ses côtés, Amano capta le souffle de son déplacement et son sourire ne fit que s'agrandir.

Quelques mètres à peine plus loin, lorsqu'enfin le platine sentit que c'en était assez, sa voix porta.

- Bonjour !

Lança-t-il avec simplicité sans se défaire de son sourire. Se rapprochant un peu, il reprit presque aussitôt.

- Moi c'est Amano... Si je t'ai gêné, ce n'était pas mon intention, mais je voulais être certain de ne pas me tromper de personne.

Devait-il lui raconter ? Peut-être, s'il le désirait, s'il lui demandait pourquoi, il lui répondrait. Le ciel était encore bien bleu, et le soleil, à son plus haut point, laissait sa chaleur pesante s'abattre sur la ville.

- Ca t'ennuierait qu'on discute un moment ?

Il l'avait de suite tutoyer. C'était comme une évidence, comme si, quelque chose, de près ou de loin, le liait à lui. Il ne savait pas qu'il s'agissait d'un membre de son clan, il n'avait jamais été doué pour retenir les visages, mêmes en regardant les archives. Ce n'était pas aujourd'hui que ça changerait.

Il ne fut pas sur la défensive, bien au contraire, le jeune homme semblait plutôt prompt à la discussion et se présenta. Un Kawaguchi, voilà pourquoi il avait l'impression qu'ils avaient quelque chose en commun tous les deux.
Rapidement, Amano lui fit savoir à son tour qu'il était membre du clan des maîtres du sable, et son regard changea un peu, se laissant absorber par le passer de Kintsura que ce dernier lui dévoila bien vite. Avait-il confiance en lui pour ainsi s'exposer ? Peut-être, ou alors, c'était simplement l'appartenance au même clan qui avait déverrouiller sa pudeur.

Comme pour marquer le coup, comme pour le mettre encore plus en confiance, Amano laissa sa mémoire se souvenir et mentionna les combats, mentionna sa fuite, la mort de sa sœur. A la fin de son récit, il ferma le poing. Ca n'était jamais agréable de se souvenir des moments douloureux de son passé mais, ce n'était pas réellement un secret au sein de leur clan. Tout ce qu'il ne disait pas, était son présent, ce qu'il faisait, ce qu'il voulait faire, et pourquoi.
Doucement, sa méfiance s'effaça pour laisser place à un début d'amitié. La conversation tourna bien vite autour des habitudes, et finalement, de tout et de rien.

En un temps record, les deux hommes semblèrent se connaître depuis longtemps. Ca donna un peu d'oxygène dans l'esprit d'Amano. Connaître son clan, connaître les forces et les faiblesses de chacun, les apprivoiser pour mieux les protéger.
Au bout d'un moment, Kintsura proposa d'aller au restaurant de l'homme qu'il avait aidé un peu plus tôt, car ce dernier lui avait visiblement laissé des coupons repas.
Un large sourire et un gargouillement d'estomac après, le platine accepta avec entrain cette proposition.

Entrant dans ce lieu riche en tout point, Amano, pour l'une de ces rares fois où il lui arrive de le faire, observa les lieux et les clients. Des vêtements riches, un décors un peu pompeux mais chaleureux. On vint les accueillir, les placer, et ce fut son nouvel ami qui commanda pour eux. Dire haut et fort son appartenance au clan Kawaguchi n'était pas dans les habitudes du plus petit en taille des deux hommes, mais il se laissa faire.
Cette envie de vivre, cette bonne humeur n'était pas pour lui déplaire. Il le trouvait rafraîchissant et sentait au fond de lui qu'il pouvait compter sur lui.

Ils mangèrent goulûment mais proprement leur ramens spécial Kawa. Le goût fit briller les yeux d'Amano plus d'une fois. Jamais il n'avait pu déguster un plat pareil, et il n'aurait probablement jamais les moyens de recommencer non plus.

Le repas fini, le platine repensa à douce et tendre et une idée lui vint.

*~-.-~*

Marchant dans les rues, observant si une personne avait besoin d'eux ou non, les deux complices arrivèrent assez rapidement devant le bar qui portait le nom de celui qu'avait mentionner Kei.

La belle rousse n'était pas encore sur scène, elle se coiffait et choisissait sa tenue pour son petit concert de bar. C'était moyennant une chambre et trois repas qu'elle exerçait sa passion.

Dans le bar, Amano prit l'une des tables les plus proche de la petite scénette où les musiciens vérifiaient leurs accords.

- En fait, si je t'ai amené ici, c'est pour te présenter une personne qui m'est chère et qui... comme toi et moi, fait partie de notre clan. Elle s'appelle Kei et c'est elle qui anime aujourd'hui.

Un sourire amusé se posta sur le visage détendu du platine qui attendait de la voir avec impatience.

Après deux commande de thé noir et un levé de rideau, la scène s'anima et la rousse se déhancha pendant trois chansons. Il fallait qu'elle en garde pour ce soir après tout.

Les yeux de Kei pétillaient à voir l'homme qu'elle aimait l'observer, et elle paraissait bien curieuse de découvrir l'homme à ses côtés dont la carrure était plutôt frêle.

Ses chansons finit, elle sauta de la petite scène et s'approcha des deux garçons.

- Messieurs... alors ?

Curieuse de savoir comment été sa prestation, on lui amena un grand verre d'eau qu'elle avala d'une traite avant de s'installer à table avec eux.

- Tu me présente ?
- Oui... Kei, je te présente Kintsura, un ami et membre du clan. Kintsura, je te présente Kei, la femme que j'aime.

La jeune femme semblait curieuse d'en apprendre davantage sur ce prénommé Kintsura et elle ne quitta pas ses étranges pupilles. Etait-ce un artifice ou une particularité génétique ? Elle voulait tout savoir.

La jeune femme se pencha légèrement en avant, observant plus qu'intensivement les yeux du dénommé Kintsura. Amano s'était fait un ami étrange par rapport aux fréquentations qu'elle lui connaissait, mais ce n'était pas pour déplaire à cette dernière. Kei avait des yeux verts intenses, une forêt sans fond, où se plonger était facile et se défaire plus délicat.
Alors qu'elle écouta avec attention le récit de leur probable cousin, la rousse leva la main en même temps et eut la même idée que Kintsura. Commander un saké. Un peu plus intriguée, lorsqu'il lui affirma que ses yeux n'étaient rien d'autre qu'une petite lentille colorée, cela eu presque l'effet de la frustrer, mais elle soupira juste et se cala mieux dans sa chaise, croisant ses longues jambes. Elle était la plus petite en taille d'entre eux trois, mais, en temps que femme, elle jugeait avoir un devoir envers eux.
Buvant l'histoire de l'ami de son amour, Kei replaça quelques mèches de ses cheveux et l'observa du coin de l'oeil se faufiler vers les toilettes. Elle en profita.

- Amano ? Ton ami est précieux tu sais ?

Le platine posa ses yeux faiblement sur celle qu'il désirait être la mère de ses enfants alors qu'à la fin de sa question elle porta le saké à ses lèvres et en bu une gorgée. Il ne fit qu'incliner légèrement son visage.

- Ce n'est pas tous les jours qu'on voit une personne dans son genre. Il est foncièrement gentil... Protège le, tu veux ?
- Kei ?
- C'est pas comme si j'étais en position de te donner des ordres, mais, c'est tout comme.
- Tu as pas besoin de dire ça, tu sais bien ce que je souhaite pour le clan.
- Peut-être, mais il faudrait que tu puisse t'affranchir un peu de Kira pour ça non ?
- Kira Sensei est...

Amano ne su pas finir sa phrase mais le sourire sur son visage fit soupirer Kei. Décidément, elle ne comprendrait jamais la dévotion qu'il lui vouait ni même ce qu'il lui trouvait de si impressionnant. C'était un satané égocentrique doublé d'un prétentieux hors norme. Mais elle respectait les choix du platine. Selon elle, il en aurait plus apprit auprès de Tali que de Kira, mais le destin avait voulu tisser ses fils autrement.

Le jeune homme tapota la table de ses doigts avant de s'arrêter. Des bruits de pas rapide, et Kintsura qui n'était toujours pas là lui fit clore ses yeux. S'attardant sur ce détail, il se leva d'un bon et sous le regard approbateur de Kei s'élança. Il devait le rattraper, sans savoir ni comment, ni pourquoi, il le savait.
S'élevant sur l'un des toits les plus haut, il aperçu les ombres courir à en perdre haleine droit devant lui. Son poing se serra et avant qu'il ne se mette en route, il vit la chevelure de flamme danser de toit en toit devant lui. Elle était rapide, il fallait avouer qu'il ne l'avait jamais vue se battre pas plus qu'user de ses talents de shinobi. Rien à faire, Kei était vraiment parfaite et insaisissable comme le sable du pays du vent.

Ce fut elle qui rattrapa les deux hommes en première et observa la scène du haut de son petit mètre soixante légèrement en retrait. Lorsque le kunai brilla plus intensément dans la main de l'ennemi visible de Kintsuea, la rousse inspira et paume tournée vers le ciel, leva ses deux mains lentement vers le ciel. Une vague de sable se dressa alors entre l'homme aux yeux étranges et le petit individu vêtu de blanc.

- Toi là, je te conseil de déguerpir. Tu es sur le territoire des Kawaguchi. Sang pour sang !

Vociféra-t-elle en plantant ses yeux sur la silhouette presque fantomatique. A la suite de sa phrase, la vague de sable s'effondra emmenant avec elle le kunai à même le sol et laissant visible de nouveau le corps de Kintsura.

De son côté, Amano avait traîné le pas. Il avait confiance en celle qu'il chérissait et aussi en son nouvel ami. C'est contre la paroi du village du Sable, caché dans l'ombre, qu'il écouta attentivement ce qui se déroulait, non pas comme un homme expérimentait le ferait, mais plutôt comme un homme curieux d'apprendre. Il ne connaissait rien des capacités de ses camarades, mais la déclaration de sa femme le fit sourire. Cette détermination était-elle donc propre à leur clan ? Il le croyait.

Kei ne souriait pas, elle était droite et fière malgré la perle de sueur qui se glissa de sa tempe à sa nuque. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas été amener à se battre sur le terrain, à défendre l'un des siens et tuer l'un de leurs ennemi.
Elle n'en faisait pas une montagne, ça n'avait pas plus d'importance que ça, tout ce qu'elle retenait était son manque d'entraînement. Au moment où la brillance de la lame disparue, engloutie par le sable, la rousse observa son aîné patiemment. Allait-il attendre qu'elle tue son ennemi ou serait-il capable de se débrouiller tout seul maintenant qu'il était en position de force avec elle de son côté ? C'était une question qui lui tira un petit soupir et lui laissa poser sa main gauche sur sa hanche, avant d'écouter les paroles du ninja qui leva à son tour le sable, mais pour attaquer cette fois. Le sable tourbillonne et répond aux attentes de son maître, un Kawaguchi.
Kei remarqua les gouttes de sang, infimes mais présentes, qui s'échappaient du corps de l'ennemi. Ne plus pouvoir voir comme on le voulait, la sable avait cette puissance d'être si petit qu'il en était dangereux. C'est détendu qu'elle suivit les mouvements de Kintsura, ils étaient assez fluides mais manquaient peut-être d'assurance.

S'avançant doucement vers les deux protagonistes, la jeune femme s'agenouilla d'abord au niveau de leur ennemi. Il était hors d'état de nuire mais vivant, et ça ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait tolérer. Qui s'attaque à un maître du désert doit en payer le prix, et le prix sera sa propre vie. Elle créa dans sa main une dizaine de fines aiguilles de sable qu'elle dirigea dans le cœur de celui qui s'en était pris à un des siens, puis observa ce dernier. Il avait l'air épuisé mais en bonne santé.
Lorsqu'il se releva, elle en fit de même, laissant le sable du désert s'abreuver du sang impur de leur opposant et se souvenir pour elle.

Quand Kintsura arriva au niveau de la chanteuse, cette dernière sembla étonné, premièrement de le voir la remercier, quel homme ferait une chose pareil ? N'avait-il pas de fierté ? Puis de lui transmettre un collier où trônait le nom de leur clan sur le pendentif fait par une dent. Kei inclina juste son visage et sentit le mouvement d'Amano plus en avant d'eux dans la ville, il retournait rêver sans aucun doute. Elle l'aimait, elle en était sûr, c'était celui qu'elle avait choisit pour être le père de ses enfants, mais il fallait qu'il lui montre un peu plus qu'il tenait à elle. Ils avaient le temps.

Elle joignit ses pas à ceux de l'ami de son compagnon de vie et distraitement observait le collier. Pourquoi lui avait-il donner à elle, en plus, ça n'allait pas à sa tenue. Mais elle le garderait, on ne refuse pas un cadeau venant du cœur, même quand on ne l'apprécie pas. Elle ne pouvait pas dire qu'il était laid, elle ne pouvait pas dire qu'il était beau, ce collier. Mais il était une preuve des liens qui les unissaient, les liens du sang.

Arrivé au bar, elle s'installa confortablement et apprécia le verre offert.

- S'entraîner ? S'entraîner à se battre ? Je suis pas vraiment bonne dans ce domaine, mais pourquoi pas. Amano est un bon combattant au corps à corps, même si l'école et lui ce n'est pas une grande histoire d'amour. Enfin, pourvu que son maître arrive à faire quelque chose de lui...

Elle soupira presque en terminant sa phrase.

De son côté, Amano les observait ou plus précisément, les écoutait. Il savait que de laisser Kintsura quelques instants entre les mains de sa Kei était une bonne chose. Elle avait un fort caractère et une vision des choses bien différente de la sienne.
Ce ne fut que lorsque le verre des deux Kawaguchi fut vide que le platine refit son apparition dans le dos de Kintsura.

- Tu sais Kei, l'entraînement serait une bonne chose. Une belle chanteuse comme toi ne doit pas se laisser aller, que dirait ton public s'il te voyait grosse et toute flapie ?
- Amano !!

Son rire détendit la rousse qui recommanda du saké pour trois.

- Tu ne devrais pas dire des choses comme ça... que va penser ton ami de moi maintenant ?
- Que tu es une femme extraordinaire qui ne se laisse pas démonter pour un rien... pas vrai Kintsura ?

Le platine s'assit aux côtés de son ami et de sa femme, tout sourire. Qu'il était bon d'être entouré de son clan. Sa quête première était finit, depuis sa rencontre avec son maître, il ne lui restait plus qu'à atteindre son rêve et devenir assez fort, dépasser Kira, et protéger son clan.

- Tu as dis tout à l'heure que tu voulais qu'on s'entraîne, pourquoi pas. Mais dis moi d'abord, tu es versé dans quelle spécialité ? Comme Kei te l'as dit, mon truc à moi c'est le Taijutsu.

Il attendit la réponse de Kintsura en sirotant sa boisson.

Il n'eut pas besoin d'attendre trop longtemps avant d'avoir la réponse de Kintsura quant à sa spécialité. Quelque part, c'était assez amusant. Lui était Taijutsu, maîtrisant le sable comme tout bon Kawaguchi, et avait prit le partit de la Terre pour la défense, et son ami avait pour le Ninjutsu, le sable et le vent.
Ecoutant la fin des propos de son camarade, Amano inclina la tête. Ce n'était pas toujours une mauvaise chose de revenir sur un lieu comme celui-là, et ça lui donnera peut-être l'envie de montrer réellement ce dont il est capable. Croisant les bras sur la table, le platine jeta un regard à la rouquine qui saisit son verre et le leva en même temps que les deux hommes avec un joyeux : Kanpai !
L'effet fut rapide et balaya les pensées de leur ami.

Le premier à partir de table, après une petite discussion, fut Kintsura qui prétexta avoir quelqu'un à retrouver. Aucun des deux amoureux ne le retint, puis Kei se leva à son tour et alla pousser une petite chansonnette tout en laissant comprendre à Amano qu'elle serait certainement en retard.

De son côté, le platine écouta la chanson de sa belle et sortit, se ravitailla en kunai puis alla directement au point de rendez-vous. Il s'assit en tailleur pendant une bonne heure, subissant l'intensité du soleil, puis commença à échauffer son corps.
Même s'il n'avait pas son maître sur le dos, il n'avait pas le droit de se relâcher, bien au contraire. Faisant bouger légèrement les poids sous ses bandes de poignets et chevilles, pour les resserrer, le platine s'étira longuement avant d'entamer une série d'exercices. Le sable lui semblait moins chaud que d'ordinaire et à mesure que son corps transpirait, le soleil descendait pour raser l'horizon puis se cacher presque entièrement.
Ce fut ce moment qu'il choisit pour s'asseoir de nouveau en tailleur, attendant l'heure dite du rendez-vous qui ne devait plus tarder.

Un pantalon ample, blanc, qui lui cachait les pieds et rien en haut. Il avait laissé le reste à ses côtés.

En entendant les pas dans le sable se rapprocher, ses yeux se rouvrirent et il se leva. Il aurait bien du mal à lui expliquer comment se concentrer pour les techniques Ninjutsu, mais il pouvait l'aider à renforcer son corps avec ce qu'il subissait lors de ses entraînements avec Kira. Où était-il d'ailleurs cet oiseau la ?

Quelques minutes après l'apparition de Kintsura dans l'angle de vue d'Amano, Kei fit son apparition.

- Bien, puisque nous sommes tous là, nous allons pouvoir commencer.

Rapidement, Amano fit quelques mudras et son armure de sable se constitua.

- Je ne veux pas que tu retiennes tes coups Kintsura. Kei, tu seras plus à même de le conseiller sur le ninjutsu...
- Je sais oui.

Fit-elle sèchement avant de se rapprocher de leur ami.

- Puisque tu vas te battre contre un détenteur de techniques tai, ne le laisse pas s'approcher de toi. Plus il sera loin, plus tu seras en sécurité. Et... n'ai pas peur, il a la peau dur ! Donne tout ce que tu as, je te coacherais tout du long.

Kei croisa ses bras sur sa poitrine et observa les deux hommes, puis porta ses yeux sur Amano. Ce dernier avait enveloppé sa main gauche de sable en la faisant tripler de volume et se mit en position pour attaquer Kintsura.
Comme l'avait Kira avec lui, il ne se retiendrait pas.

La jeune femme observa Amano distraitement quelques secondes avant de se reculer pour laisser la place aux deux hommes tout en restant à porté de voix pour Kintsura. Elle devait l'aider et pointer du doigt ses faiblesses pour qu'il les apprennent et qu'elles deviennent sa force. Elle savait dors et déjà que la plus grande faiblesse d'Amano était sa bonté, sa volonté de protéger les autres au péril de sa vie, et c'est ce qui faisait de lui un faible. Il devra apprendre à pense à lui pour être en mesure de sauver les autres. Il n'avait toujours pas franchit cette étape, et la rousse savait que ça lui demanderait beaucoup d'effort.

Balayant ses pensées d'un revers de la main, elle resta droite dans le sable, observant l'armure de sable sur le corps du platine puis les mudras de Kintsura pour une nouvelle fois invoquer sa tornade. Elle était puissante, à n'en pas douter, peut-être briserait-elle l'armure même, mais simplement ça ne suffirait pas.
Elle lui donna les moyens de ne pas se faire toucher par Amano, voyant bien que ce dernier ne se retenait pas. Kei voulait faire de son compagnon de vie un guerrier redoutable, et le pousser à combattre deux personnes indirectement était un bon exercice pour lui. Elle laissa un faible sourire apparaître sur ses lèvres avant d'encourager Kintsura de toute sa voix.

Le sable voler entre eux, mais quelque chose la frappa, outre le sourire d'Amano. Kei ferma les yeux à son tour et écouta. Leurs mouvements étaient presque comme une danse hésitante.

Le platine n'avait pas toucher son ami, et son attaque avec son poing recouvert de sable fut stopper par la tornade qui manqua de faire voler son armure. Au pire, il la reconstituera au moment où il en aura le plus besoin.
Les poids qu'il s'était rajouté le ralentissait légèrement, mais lui permettait tout de même, dans les rares fois où il s'approchait de son ami de le frôler.

Un échange des plus intenses que stoppa Kintsura. Leur respiration saccadée laissait à penser qu'ils avaient donner tout ce qu'ils avaient l'un et l'autre dans cet entraînement.

Laissant retomber sa pression, Amano inspira lentement pour pouvoir répondre.

- Je ne te laisserais pas me devancer, jamais.

Sa voix laisser comprendre son sérieux et pourtant, son sourire montrait le respect qu'il avait envers son camarade. Kei s'inclina légèrement devant leur ami aux cheveux presque semblables à Amano avant d'accepter l'invitation aux bains. Elle en aurait bien besoin et elle adorait se prélasser dans l'eau.
Le laissant retourner dans le centre ville, la rousse se tourna vers son homme.

- As-tu faim ou soif Amano ?
- Non, merci... je vais rester encore une petite heure ici, je viendrais ensuite.
- Habitues-toi à tes nouveaux poids rapidement, ton corps doit être plus fort que ça. Même avec les indications que je lui ai donné tu aurais du pouvoir le toucher.
- Kei...

Sans rajouter à ce prénom de trois lettre, Amano s'approcha rapidement de la belle dame et en saisissant sa taille lui vola un baiser. Il savait qu'il pouvait se rapprocher d'elle plus facilement lorsque personne ne pouvait les voir, alors il en profitait un peu.
La laissant partir manger puis rejoindre les bains, l'élève de Kira s'approcha d'une lourde pierre et commença à exercer ses jambes et ses poings dessus jusqu'à ce que sa peau trop abîmée laisse filer quelques gouttes de sang.
En le sentant, il leva ses yeux au ciel. Ca devait bien faire une petite heure déjà qu'il s'entraînait seul. La pierre n'avait pas bouger, mais il n'avait fait qu'une seule et unique trace dessus. Il cherchait la précision et n'avait dévié que de deux centimètres par rapport à son premier coup. Ce n'était pas suffisant, il recommencerait demain jusqu'à atteindre son objectif, quitte à saigner davantage.

Passant de l'eau sur ses mains, il ramassa ses affaires et rejoignit l'entrée des bains. Il se doutait qu'il n'aurait pas le plaisir de voir Kei dans sa serviette, nue dessous, mais qu'importe. Passant la sienne autour de la taille, il poussa la porte et aperçu bien vite Kintsura.
Tien, depuis quand était-il capable de reconnaître une personne par son physique ? Sans se poser plus de question que ça sur ce détail, Amano se glissa dans l'eau en lâchant un soupir de contentement. Depuis combien de temps ne s'était-il pas octroyé ce luxe ? Il n'avait juste pas retiré les poids qu'il portait aux chevilles et aux poignets, il ne méritait pas encore de s'en séparer, et c'était le meilleur moyen de renforcer son corps.

- Bravo pour tout à l'heure au fait. Pour un premier échange tous les deux, tu t'es bien défendu. Je me disais... on pourrait remettre ça régulièrement, qu'en penses-tu ?

Sa voix contrastait fort avec la déclaration abrupte qu'il lui avait fait à la fin de leur combat. Il pouvait progresser à ses côtés. C'était différent de l'entraînement avec Kira, c'était presque plus facile, même si sa difficulté était d'apprendre à connaître les réactions de son nouvel ami et adversaire.

- Juste... demain ou après demain au plus tard je pars de Suna, je compte me rendre sur le mont Kaze. Se sera un bon entraînement physique. Si tu veux m'accompagner tu seras le bienvenue.

Les yeux d'Amano observait la pièce dans laquelle il se trouvait. L'atmosphère était vraiment calme et le détendait encore plus que le bain dans lequel il s'était glissé.

Petit à petit, ses muscles se décontractaient un à un et il pu sentir son esprit s'ouvrir un peu plus. Un corps reposé vaut cent fois un bon repas. Ce fut sa pensée avant qu'il n'écoute Kintsura lui répondre. Comme lui, il rêvait de devenir plus fort, mais pour une raison que l'élève de Kira ignorait encore. Il prendrait le temps de le connaître et de lui demander. Après tout, le Mont Kaze ne se gravit pas en un jour, et qui sait si le temps ne jouera pas contre eux.
Ils auraient le désert à traverser, et les tempêtes devenaient un peu plus fréquentes. La Saison le voulait.

Venant masser son épaule gauche, ses oreilles captèrent la demande de son ami. Seul ses yeux lui donnèrent une réponse. Il l'aiderait à devenir plus fort, à bâtir un corps capable de supporter l'effort et la douleur.
L'observant se lever, il examina furtivement la musculature de son corps. Il n'était pas le meilleur observateur, loin de là, et pourtant, il remarquait la différence de musculature. Il n'était pas taillé pour le corps à corps, pas encore tout du moins, mais il ne présentait pas de faiblesse apparente.

- A demain alors, aux portes de la ville !

Lança-t-il amicalement avant de passer sa tête sous l'eau puis de sortir quelques minutes après. En se séchant, il sortit en récupérant toutes ses affaires et alla s'allonger sur l'un des toits plats d'une maison lambda. Offrir à son corps encore un peu de détente, offrir à ses yeux le spectacle qu'ils appréciaient le plus, la nuit sous les étoiles. Amano ne s'en lassait jamais.

- Maître, je ne suis pas sûr que se soit une bonne idée et pourtant, j'ai bien envie de voir sa limite, et la mienne aussi...

Souffla-t-il à voix basse au vent qui emporta ses pensées au loin.

La fraîcheur de la nuit le sortit de ses songes et il se dirigea au beau milieu de celle-ci sur le terrain d'entraînement de Suna, récupéra des bracelets de cheville et de poignet ainsi que quelques poids. Kintsura sera plus à même de savoir s'il saurait en endurer autant ou pas. Il n'en glissa que deux dans les encoches prévues à cet effet, des légers, pour débuter, pour chacun des bracelets.

Prenant le temps de ranger les autres dans un petit sac qu'il passa par dessus son épaule, Amano s'inclina devant la bâtisse pour les remercier de lui laisser emprunter le matériel, d'un côté, et pour promettre de les ramener le jour où il n'en n'aurait plus besoin, d'un autre.

Retournant sur les toits de la ville, il profita encore un instant du calme de la nuit.

Au levé du soleil, à ses premiers rayons, il sauta dans les rues et se mit à courir vers les portes de la ville, saluant les gardes par la même. Autant il n'aimait pas les formalités, autant en temps de guerre, dire où on va, pourquoi, et pour à peu près combien de temps, était quelque chose de nécessaire.

Aux pieds de Suna, il attendit que la ville s'éveille davantage pour avoir la chance d'entendre son ami arriver dans son dos. Il était assis en tailleur et vérifiait son sac de voyage. Il avait de l'eau, suffisamment pour ne pas en manquer avant le premier oasis. Il avait un peu de viande séché, au moins de quoi éviter de tomber dans les vapes.
Amano avait tenté de penser pour deux, et son sac semblait en effet bien plein.