[PV.Toshiro Ogami]

Sur la branche d’un petit perchoir fixé sur sa fenêtre, un minuscule oiseau mécanique s’était posé ; avec la plus infime des délicatesses, ne rajoutant aucun bruit dans la ruelle tranquille qu’habitait Bao. C’était dans l’un des modestes logis fournis par le village que résidait notre bon petit Shinobi. Un petit appartement légèrement meubler pour ne pas dire complètement vide, deux pièces et une douche, un support à vêtement et quelques boites jamais ouvertes... Affaissé sur le rebord de sa fenêtre, les bras croisés et le menton relevé, il admirait la création d’un confrère Saibogue. Ils étaient tous fous selon lui, épris d’un esprit puissant, mais déranger et d’une passion pour la création plus que douteuse … Il s’était toujours demandé pourquoi essayer de recréer la vie était aussi important pour eux. Puis un beau jour, un sage homme lui avaient dit « Si tu avais la capacité de créé l’objet de ton désir, n’y succomberait tu pas ? » Et soudainement, un certain sens était apparu aux yeux de l’escrimeur.

Tout en relevant un doigt comme pour se saisir de l’oiseau, il le fit s’envoler au loin sans osciller, ne laissant pas une trace derrière lui, pas même l’ombre d’une plume. Décidément, il ne s’y ferait jamais.

Attrapant son précieux sabre adossé contre un mur non loin, puis replaçant ses cheveux à la vas vite devant la glace située à côté de l’entrée, le blondinet ouvrir la porte de son appartement avant de s’engouffrer dans la cage d’escalier. Quelques secondes plus tard, il sortait de l’immeuble, partant vers le sud-est. Sur son chemin, il eut le temps de passer par l’une des fontaines artificielles et de s’y tremper les mains avant de s’en asperger le vissage pour un réveille plus vif et clair, il n’était pas question de somnoler aujourd’hui ! Tournant à gauche au deuxième embranchement, il balança une pièce en l’air comme tous les matins, celle-ci atterrissant dans les mains d’un jeune enfant, fils d’un marchand qu’il s’était pris d’affection. En échange, il se permit de prendre l’une des brioches encore chaudes qu’il avala d’une traite avant d’enfin arriver à sa destination favorite. De tous les endroits du village, ce lieu était décidément celui qui le laissait réellement être ce qu’il souhaitait être. Non pas un Shinobi, ni un espion ou un diplomate, mais bien un sabreur !

Dégainant Hebimuchi d’une main assuré, Bao passa la clôture en utilisant l’autre. Enfin, le soleil pointant le bout de son nez à l’horizon, il avait désormais le droit de recommencer à s’entrainer ! Mais alors qu’il posait pied sur la pierre taillée, la silhouette d’un autre lève-tôt se découpa devant les premiers rayons du jour. Bordel, il ne s’attendait pas à trouver quelqu'un d’autre que lui ici à cette heure, alors imaginer sa surprise alors qu’il reconnaissait nul autre que... Le pourfendeur des sables …

Abasourdi, Bao fit la révérence devant son supérieur qui comme lui, venait de le remarquer. L’épéiste en lui avait toujours rêvé de rencontrer le jeune et renommé Toshiro Ogami. De ce qu’il avait entendu dire, le tranchant de son arme était aussi redoutable qu’imprévisible.