Rencontre mémorable. [Toshiro Ogami]

La journée n'avait pas été très glorieuse pour Naozumi qui avait été une nouvelle fois attrapé par des gardes de Suna suite à un larcin dont l'issue n'avait pas été celle escomptée par le jeune homme. Il passa une bonne partie de l'après-midi dans l'une des antennes sécuritaires du village. Au moins, dans cet endroit il connaissait du monde et il n'était pas sous le soleil de plomb qui régnait en maître à l'extérieur. Les gardes avaient seulement confisqués les objets dérobés pour les rendre a leurs propriétaires et écrit un énième rapport sur le Genin. Le reste du temps il resta relié à l'aide d'une chaîne a la chaise sur laquelle il était assis. Au moins s'il était ici, le délinquant qu'il était ne faisait pas de bêtise à l'extérieur. C'est ce que se disaient probablement les gardes. Mais comme tout à une fin, il ne pouvait décemment pas le retenir indéfiniment même si le jeune homme soupçonnait que cette idée ne leur déplairaient pas le moins du monde. Un homme à la stature imposante s'approcha alors.

« File, et si j'te reprends j'm'occuperais de toi personnellement. »

Dit-il en détachant le jeune voleur. Un frisson parcourut le dos de Yamashita, sentent le regard pesant de l'homme en question sur lui jusqu'à ce qu'il quitte la bâtisse. Une fois à l'extérieur, il ne fut pas agressé par les rayons et la chaleur du soleil, c'est dernier disparaissaient à l'horizon comme un lointain souvenir tout en laissant petit à petit place à la lune qui apportait avec elle une température plus clémente. Soupirant un coup, c'est les mains dans les poches et la tête baissée qu'il prit la direction du bâtiment qui lui avait été affecté pour vivre a Suna.

Quelques minutes plus tard, alors qu'il passait à proximité d'un des terrains d'entraînement, il se stoppa net et tourna la tête à la recherche des bruits qui se faisaient entendre. Sans demander son reste, il pénétra sur le terrain sans aucune discrétion et continua de marcher pour trouver l'origine de ce boucan. La réponse ne mit pas longtemps à venir, et c'est caché derrière un petit bosquet desséché qu'il observa un homme s'entraîner. Ses mouvements semblaient fluides, rapides et précis. Comme ceux d'un prédateur attaquant sa proie. Le jeune homme était comme subjugué par la personne qu'il « espionnais » .

*Pas étonnant qu'ils n'eurent aucun mal à annexer Ki*

Comme hypnotisé par ce qu'il voyait, le jeune homme ne put s’empêcher de se pencher toujours un peu plus vers l'avant pour mieux observer le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Mais à trop vouloir s'approcher du soleil, on si brûle comme disait le proverbe, et c'est sans surprise que Yamashita s'écrasa à travers le bosquet dans un bruit sourd accompagné d'un petit cri de surprise.

Une journée de répit m'ouvrait ses bras, j'étais content de pouvoir me reposer un petit peu. Le matin, j'avais passé quelques heures avec mes semblables dans le quartier Toshiro. Dans ces heures, je comptais aussi les moments de prières pour les nôtres. Nous avions un petit temple privatisé qui nous permettait de déposer des offrandes pour les dieux, des vœux et de prier afin qu'ils nous fassent grâce de leurs bontés. Nos ancêtres étaient aussi présent, certains parlaient d'un lien entre le paradis et la terre. Je ne croyais pas forcément en ce paradis et puis de toute façon, j'avais beau être pieux que je ne pensais avoir accès à ce lieu décrit comme la dernière destination d'un homme si ses actes le permettaient. J'avais tué tant d'hommes, je m'étais sûrement pris pour un dieu à ôter la vie de certaines personnes. Ces actes ne sauraient être pardonnés, je le faisais pour de bonnes raisons mais ce n'était peut-être pas suffisant. De toute façon, je n’espérai pas me trouver dans un lieu de quiétude après ma mort, j’espérai seulement avoir la possibilité de retrouver ma famille. Mon père lui était peut-être dans ce qu'on appelait l'enfer, ma sœur et ma mère sûrement pas.

Ceci n'était que le programme de la matinée, en fin d'après-midi j'avais réservé un terrain d'entraînement au complexe sportif du village. C'était un moyen de me détendre et de me perfectionner, je préférai cela à des sorties « entre amis » par exemple. Ça m'apportait bien plus. La journée étant passée, je me dirigeai alors de toute hâte en direction du terrain pour débuter mes exercices. Je partis de mon domicile familial, je mis alors environs une quinzaine de minutes à arriver à destination. Concernant ma tenue, je mis un simple survêtement noir et des chaussures adaptées. Mon Katana nommé Azura se reposait en ce jour, je l'avais entretenu la veille et je ne souhaitais pas l'utiliser aujourd'hui. Elle m'accompagnait sur tous les fronts et depuis plus de six ans, cela représentait beaucoup de travail.

À l'entrée du complexe, je pris quelques instants pour saluer des membres du Kakumeigun qui s'entraînaient eux aussi en ce jour. Parmi ces membres, je fus étonné de voir Saibogu Lenka, le plus nonchalant de mon service.

« Ahhhhh tu sais... je ne suis pas venu de mon plein gré hein. C'est l'autre folle qui m'a obligé, sinon elle m'a dit qu'elle me harcèlerait toute la semaine et tu sais très bien comme elle est. » dit le Saibogu.

Je vis d'ailleurs revenir au loin cette femme nommée Isaki. Une membre du Kakumeigun elle aussi, je la connaissais très bien. Je savais aussi que si je restais pour la saluer, elle allait me parler pendant des heures et des heures. Elle ne pouvait s'empêcher de raconter sa vie, ses histoires, ses missions et j'en passais-... Je tapotai l'épaule de Lenka en esquissant un sourire moqueur avant de me retirer pour rejoindre mon terrain d'entraînement qui lui se trouvait un peu plus loin.

Une fois arrivé à bon port, je pris une vingtaine de minutes pour m'échauffer. Il était important de le faire pour éviter des problèmes musculaires ou autres ; Les échauffements terminés, je plaçai quelques mannequins face à moi et simulais plusieurs scénarios. J'élançai mes membres de façon à toucher des points précis, le cœur, le cou, l'estomac, le front et tout ceci pour améliorer ma précision en combat. Durant mon entraînement, j'eus un sentiment comme si quelqu'un m'observait avec insistance. Je décidai de continuer mon entraînement, ne portant pas attention à cela. Jusqu'à que je vis quelqu'un tomber non loin de moi. Je m'arrêtai dans ma tâche, pris une serviette pour m'essuyer et le rejoindre. L'air toujours sérieux, j'étais finalement face à lui et je pus le reconnaître très facilement.

Naozumi Yôgan Yamashita, je connaissais son identité comme celle de la plupart des Yôgan rentrés dans nos rangs. Son histoire à lui était un peu plus compliquée et il était encore difficile à contenir. Il ne s'adaptait sûrement pas à la vie du village, il n'appréciait peut-être pas nos méthodes. Dans tous les cas, il devait faire en sorte de devenir un des nôtres. En tant que dirigeant du Kakumeigun et bras droit du Kazekage, j'avais la possibilité d'accéder à toutes les informations. Peut-être ne me connaissait-il pas mais moi oui.

J'attendis qu'il se relève avant de prendre la parole aussitôt.

« Yamashita c'est ça ? » Je lui laissai le temps de répondre avant d'abaisser légèrement le haut de mon corps afin de le saluer. « Je suis Toshiro Ogami, bras-droit du Kazekage et dirigeant du Kakumeigun. Notre rencontre se produit un peu plus tôt que prévu car au vu des bruits que j'entends sur toi, ça n'aurait tardé.. Je me trompe ? »

Les yeux plantés dans ceux de mon interlocuteur, j'attendis sa réponse. Mon expression était toujours sérieuse et ne changeait pas au gré de mes paroles. Je croisai mes bras avant de regarder autour de nous quelques secondes comme pour bien rappeler au Yôgan où il se trouvait.

« Tu es ici pour t'entraîner si je ne m'abuse ? Si oui, faisons le ensemble. »

Cette fois-ci j'esquissai un sourire.