Sun Simiao
Chef du service pharmacie

Pfff encore une réunion, comme si le quadragénaire n'en avait pas déjà assez dans son service.

Tout d'abord, les chercheurs qui venaient le voir pour tester leur nouveau produit miracle, demande qui bien évidemment ne pouvait pas être fait sans une conférence de plusieurs dizaines de minutes fait devant au moins trois membres de son service.

En plus de cela, il avait aussi des réunions avec les fournisseurs de leurs composés de base, et oui, on ne lui avait pas dit lorsqu'il avait pris le poste, mais c'était bel et bien à lui de négocier les prix et les conditions de livraison de chaque produit donc son service avait besoin.

Cela avait d'ailleurs été proche de le pousser à sa démission après seulement deux mois dans le poste de chef de service du secteur pharmacologique de l’hôpital de Konoha. Mais cela était il y a dix ans maintenant, et il était toujours là, à survivre le long des réunions avec les fournisseurs et les chercheurs.

Mais ce n'étaient pas tout, il avait aussi à gérer les rencontres avec les techniciens en charge de la fabrication des médicaments, après tout géré les achats de matière première ne suffisait pas, il devait aussi décider des machines méritant un investissement suites aux nombreuses sollicitations de son personnel.

Bref malgré tout son amour pour la confection de médicament, et son talent dans le domaine Simiao avait plus 'impressions d'être devenir un gratte-papier que d'effectivement encore être un pharmacien de talent.

Surtout lorsqu'il avait des convocations aux réunions comme celle à laquelle il se rendait, celle-ci était les plus rares, mais aussi les pires.

Une réunion rassemblant tous les chef de service de l'Hopital !

Le cauchemar de toutes les personnes occupantes un des dis poste, non pas que les réunions en soit était inintéressante.

Au contraire lorsque de tels rassemblements avaient lieu, c'était en général avec une très bonne raison, et souvent une raison passionnante.

Non la cause de cette haine viscérale pour ces rassemblements était les conséquences de ceux-ci.

On ne réunissait pas tant de gens de pouvoir sans qu'il n'y ait de conséquences, conséquence qu'il fallait bien évidemment expliquer à tout le monde, ce qui voulait dire : encore plus de réunions au sein de son propre service et avec les collaborateurs de son service.

Cela le déprimait d'avance, mais bon, il n'avait pas le choix. Il alla donc dans la salle de réunion prenant sa place, attendant que la raison de cette rencontre soit annoncée que les choses sérieuses commencent, il aviserait plus tard pour les conséquences, après tout peut être qu'il prendrait enfin un chef adjoint sur qui déléguer quelques taches.

Le jour de la réunion des responsables des différentes sections de l'hôpital était arrivé, et chacun s'était installé dans la grande salle prévue à cet effet. Cela avait commencé par les salutations d'usage au fur et à mesure que les conviés arrivaient, l'habituel tour de table de l'un avec sa cafetière pour servir ceux qui le désiraient, puis la diminution progressive du bruit ambiant lorsque le directeur de l'hôpital prit la parole et annonça l'ordre du jour. Il était question de faire le point sur tout ce qui avait été entreprit au cours de l'année passée pour améliorer l'établissement et son fonctionnement.

Les remarques allaient de bon train, et globalement, il s'agissait surtout de tapes dans le dos et de félicitations mutuelles de l'égo. Comment ne pas être fier des efforts déployés en même temps ? L'hôpital s'était agrandit, était devenu plus performant, jouissait de la présence d'un nombre non négligeable de médecins, de pharmaciens et autres chirurgiens de renom, et était même apte à fonctionner en parfaite autonomie pendant une période prolongée.

Au milieu de tout cela cependant, quelques uns n'avaient pas le sourire très visible. C'était le cas de Sun Simiao, ou du consultant Dr. Goodenought, lequel était d'avis que tout cela, bien que son impact était positif dans l'ensemble, n'avait pas apporté que de bonnes choses. Pas en l'état tout du moins.

« Vous savez, cela fait longtemps que j'exerce dans des hôpitaux, très longtemps, et même bien avant que des hommes décident de se faire la guerre pour ensuite bâtir des Villages. » commença-t-il d'une voix neutre lorsque ce fut son tour de prendre la parole. « Mais je n'ai encore jamais vu ce que vous avez fait ici. Vous avez optimisé votre hôpital, agencé une serre pour récolter des matières premières, et j'en passe, mais à aucun moment, aucun !, vous ne vous êtes posés de question au sujet de votre personnel. »

Sa voix n'était guère rieuse, et son regard plus froncé.

« Et que y'en ai pas un qui me parle de cette campagne de recrutement de masse qui ressemble davantage à de la déportation qu'à une proposition de carrière... »

Tout en parlant, il avait posé un prospectus qui incitait à entrer dans le corps médical. Prospectus qui avait été mit dans toutes les boites aux lettres environnant Konoha – inclus -, affiché sur chaque parcelle de mur vierge, et jeté sous le nez des citoyens jusque dans les restaurants, où un malin l'avait gribouillé à la main dans les cartes des menus des propriétaires qui avaient refusé de le faire de leur plein gré.

« … ou des formations dispensées. Ou plutôt si, parlons-en. Honnêtement, c'est fantastique d'avoir du personnel pour lequel l'on assure une formation continue, et que l'on maintien au top des avancées et pratiques médicales. Mais que celui qui a eu l'idée de d'avoir des jours fixes pour cela, que le petit gratte-papier qui ne sort jamais de son bureau et qui s'est dit que ce sera ainsi plus facile de tout planifier se dénonce. Parce que sincèrement, il a raté son coup. »

Il n'attendait pas de réponse de qui que ce soit.

« Les formations des médecins sont assurées le jeudi, celles des pharmaciens le vendredi, celles des infirmiers le lundi, et celles des aide-soignants le mardi. Et à aucun moment cela ne vous parle ? Pour les médecins des services qui sont ici, ce n'est pas le jeudi que vous devez réévaluer toutes les ordonnances de vos patients ? Afin de laisser assez de marge aux pharmaciens de l'établissement de commander et préparer tous les médicaments nécessaires pour la semaine à venir ? Afin que les infirmiers de chaque service puissent contrôler ce qui leur a été livré le lundi ? Les formations durent en moyenne trois heures, et requiert la présence d'une à trois personnes du personnel concerné. Période durant laquelle il ne peut faire son travail, et se doit de le déléguer à ses collègues restants, quand il en reste. Du coup, pourquoi choisir les jours où il y a le plus à faire pour placer les services en sous effectif ? Car soyons honnête, personne ne fait remplacer une absence de trois heures, et personne n'a envie de venir à une formation sur ses jours de repos. L'on se retrouve donc avec du personnel débordé, et du travail malheureusement pas aussi performant que ce qu'il devrait être. L'intention de former est louable, nécessaire même, mais pitié, revoyez un peu les jours pour les dispenser. Que ceux qui assurent les planning sortent un peu le nez de leur bureau pour se rendre compte comment cela marche vraiment dans les services. Et puisqu'il est question de planning... »

Dr. goodenought présenta devant lui deux parchemins roulés.

« Voici le planning des infirmiers et aide-soignants d'il y a six mois, lorsqu'ils travaillaient encore en douze heures. Et voici celui d'aujourd'hui, avec des horaires en sept heures. »

Il les lança à demi sur la table, de sorte à ce qu'ils se déroulent progressivement. Et forcé de constater que le second était trois à quatre fois plus long que le premier.

« La mesure, je le rappelle, avait été mise en place pour soulager un peu la pénibilité au travail des employés avec des horaires réduites, sans pour autant réduire le personnel en outre mesure. Une mesure mise en place qui permet de travailler moins chaque jour en augmentant le nombre de jour travailler, passant d'un ratio de trois à quatre jours par semaine à celui de quatre à six. Une mesure mise en place qui nous fait passer de ceci... »

Il indiqua le premier planning, lequel roulait en boucle sur deux semaines et permettait d'instaurer un rythme régulier Matin/Soir à l'employé.

« … à ceci... »

Il désigna le second planning, lequel n'atteignait sa boucle qu'après huit semaines d'horaires constamment différentes, alternant des postes de matin, de journée et de soir au cours de la même semaine, et qui comportait au moins deux horaires en coupées par semaine.

« … dont je ne parle même pas du poste virtuellement ajouté sensé soulager le travail de chacun, mais qui n'est remplacé au mieux qu'une fois sur quatre – par quelqu'un qui aurait dû être en repos. Une mesure mise en place donc, bien qu'ayant rencontré près de 80 % d'avis défavorable en sondage, uniquement parce que des études de scribouillards laissaient entendre que ce serait mieux ainsi. Mais honnêtement, à part de la lassitude, du burn out et du turn over, je n'ai pas constaté grand chose pour le moment dans les services. Je pense notamment au pôle Pneumologie, qui cherche depuis quatre mois à pourvoir trois postes vacants - lesquels ne sont jamais occupés plus de quatre semaines de suite par la personne qui le prend. Alors oui, c'est bien beau d'avoir du personnel formé et de l'équipement de pointe, mais si ce n'est pour avoir dans les services que des employés usés qui, tellement pressés par le travail à accomplir en sept heures seul au lieu de douze heures à deux, n'ont même plus le temps de faire le cœur de leur métier, à savoir la relation humaine avec les patients, cela vaut bien le coup. Car ne vous y trompez pas : pour ceux qui l'on oublié, pour ceux qui se croient dotés de talents capable de défier la Mort, l'on ne soigne pas qu'avec des médicaments et des techniques de pointe. »

L'alarme de sa montre résonna dans la salle, qu'il consulta avant de couper le son.

« Bon, je vous aurai encore bien parlé des dépassements de tâches que j'ai trop souvent vu dans les couloirs, des dépassements issus d'anomalies que la gestion des services fait qu'elles sont impossible à gommer telle quelle et sont devenues la normalité, mais quelqu'un m'a collé une formation à assurer auprès de vos chirurgiens de Médecine Interne en même temps que cette réunion. Je dois donc vous laisser. »

En même temps qu'il parlait, il commençait déjà à enfiler sur lui le matériel nécessaire pour le cours de chirurgie qu'il allait dispenser.

« Je n'ai beau être qu'un consultant et un intervenant, je vous suggère de prendre note de ce que je vous ai dit. Avoir un hôpital à la pointe de la technologie, c'est une chose, mais elle est inutile sans le personnel adéquat. Alors prenez en soin au lieu de paver l'enfer de vos bonnes intentions, ce sont eux qui sont en premières lignes avec vos clients. »

Et sur ces mots, le Dr Goodenought prit congé de la salle de réunion.

Nara Riku
Chef adjoint du Laboratoire de recherche

Ara, Ara… Il fallait croire que cette journée promettait d’être palpitante, comme toutes les autres à vrai dire. C’était ça l’avantage d’être la dirigeante du département de recherche : on était tout le temps surpris par les découvertes que l’on faisait chaque jour. Autant dire qu’il ne fallait pas avoir une tension trop élevée, ce qui n’était pas mon cas. Les gens ont même tendance à dire que j’étais beaucoup plus fatiguée que la normale. Foutaises, je vous dis. Je suis parfaitement capable de gérer ma propre santé, je bois souvent du café (déca, parce que sinon je n’aime pas vraiment le goût) donc ça m’allait parfaitement !

Mais bon, aujourd’hui, je n’allais pas pouvoir rester au milieu de mon bureau. Il y avait une réunion du staff de l’Hôpital, à laquelle je devais évidemment participer. Prenant alors le dossier sur lequel j’avais travaillé il y a plus de deux ans de cela, alors qu’un jeune brun avec une tête d’enterrement nous ramena plusieurs sacs de poussière, ainsi qu’un vieil homme qui se présentait comme appartenant à un pays de l’Empire Shinobi. Me suis-je posé la question de sa présence en nos murs ? Peut-être, je ne m’en rappelle plus à vrai dire. Toujours était-il que grâce à son assistance et à ses connaissances sur le fameux minéral que nos soldats avaient arraché des mains des exploitants illégaux, nous avions réussi à développer une formule de synthèse pour une nouvelle drogue militaire.

La marche fut assez longue, m’essoufflant rapidement. C’était en partie pour ça que j’aimais mon travail en labo, et non dans les services d’urgence ou sur le terrain : je n’avais guère besoin de bouger dans tous les sens, me contentant de passer de microscope à éprouvette. Mais bon, j’étais enfin arrivée sur place. Ouvrant la porte, je vis plusieurs de mes collègues me fixer étrangement, il fallait dire que je n’étais pas souvent à sortir de « ma bulle » comme ils s’amusaient à l’appeler. Mais leur attention semblait plus portée sur l’état de ma blouse. Les rassurant en disant que ce n’était du café, et non une arme bactériologique, je pris ma place. Écoutant passivement les conversations, j’avais un réel mal à rester éveillée. C’était peu intéressant, surtout quand j’avais eu le droit au sermon de monsieur le consultant Takoyaki (ou quel que soit son nom, il avait juste une tête de pieuvre, je m’en rappelais ainsi) concernant les formations de personnel. C’était loin d’être dans mon intérêt. Les gens venaient dans mon labo, et faisaient leur taff, ou partaient, aussi simple que ça.

Puis vint enfin mon tour de prendre la parole. Il y avait beaucoup de choses dont je voulais parler, mais étant donné le trop peu de temps, et le peu d’intérêt de mes collègues sur certains sujets (notamment les effets de certains Gaz Sabakyô sur les hormones de croissance dont pratiquement personne ne semblaient avoir Rien à faire), je me concentrai sur un sujet depuis longtemps laissé en suspens, à savoir, celui énoncé plus haut.

« - *Ahem* Je vous remercie de votre attention. Comme vous le savez, le département de recherche et pharmaceutique de notre hôpital n’a rien à envier aux autres du pays, voire même du continent. Grâce aux expertises du clan Akimichi pour la constitution de nouvelles drogues militaires, des Nara et Yamanaka en terme de plantes, ou même des Sabakyô dans l’élaboration d’antidotes aux poisons en partant de la base de leurs gaz, nous sommes toujours au sommet de l’avancée de la recherche médicale. Cependant, je dois avouer que la dernière grande avancée repose sur un apport venu du pays de Kusa. »

La surprise d’une telle annonce fut pour certains, plus précisément, ceux n’ayant aucun rapport avec la recherche, chose que je ne pouvais que comprendre (même si je les blâmai de ne pas essayer de s’intéresser plus que ça). Sans prendre d’autres pauses, je fis circuler plusieurs dossiers, tous identiques, afin qu’ils puissent observer brièvement les résultats de cette recherche.

« - Il y a entre deux ou trois ans (?), une troupe de Shinobi fut déportée à la frontière entre Hi et Kusa, pour découvrir quelle était l’origine de la perturbation repérée plus tôt. Il en sorti qu’un filon d’Argilite, un minerai encore inconnu, avait été découvert sur place et serait exploitable. Après discussion, nous avons réussi à conclure un « accord » nous permettant de récupérer les ressources récoltées, ainsi que le savoir pour les exploiter. Le scientifique de Kusa, Jiro, nous fut d’une aide précieuse dans l’avancée de nos recherches. Après une transformation du minéral en liquide, de l’Argilose, nous pûmes arriver à des résultats plus que satisfaisants. Mais, dirigez-vous à la page 9 pour en apprendre plus. Un faible moment d’attente, je repris. Le corps humain possède un facteur de guérison qui diffère entre chaque individu, certains leur permettant ainsi de survivre plus longtemps à des blessures graves, pour ainsi être opérés, et d’autres hélas ne possèdent pas cette chance… C’est là qu’intervient ceci ! »

Alors que je voulais montrer le fruit de nos recherches (il fallait dire, concevoir un médicament était loin d’être de la facilité), je paniquai un peu en fouillant dans mes poches pour trouver le dit objet. Fort heureusement, après quelques secondes à me tapoter le corps, je senti enfin la chose, et plongeai rapidement ma main dans la fameuse poche afin d’en sortir une sorte de pilule verdâtre. La tenant entre mes deux doigts, je la présentai aux gens.

« - Voici donc Argilocum (nom provisoire). Cette drogue militaire, encore en phase expérimentale, possède un effet plus que prodigieux sur les corps meurtris. En effet, non-content d’agir comme un simple antidouleur, elle permet d’accélérer l’activité de l’organisme, afin de pouvoir activer les systèmes de défense immunitaire, ainsi que la production de cellules régénératrices. Pour résumer, elle permet de transformer une blessure mortelle en blessures « graves », les graves en violentes mais pas dangereuses, et ainsi de suite. Ceci permettra à l’avenir de diminuer le taux de mortalité en mission ! Cependant, elles sont encore en phase expérimentale, et présentent un défaut majeur : si utilisée sur un corps saint, l’accélération du système entraînera une dégénérescence accélérée des cellules. Ce n’est pas à utiliser en tant que dopant, mais seulement en dernier recours. »

Fière de ma déclaration, je tenais presque la dites pilule bien haut dans le ciel, riant doucement à voix basse. Il fallait dire que cette découverte était révolutionnaire en termes de survie sur le terrain. Pouvoir faire en sorte à ce que les soldats échappent à la mort aussi loin de nos hôpitaux était un avantage certain pour notre bureau. Il restait cependant la question d’éthique à tout cela, à savoir, le partage de ce développement avec Kusa. Toussant dans ma main, je repris parole.

« - Après, cela ne concernait que le point de vue scientifique de ces recherches. Il reste donc à aborder le point délicat de la question. En ce temps de guerre, est-ce que nous agissons selon l’éthique médicale de bonne foi, et partageons les résultats avec Kusa, ou vaudrait-il mieux laisser la question en suspens, ou communiquer des résultats non aboutis ? Je laisse la discussion aux supérieurs. »

Cela se voyait dans ma voix que j’étais pour la première solution. Après tout, sans ce Jiro, nous ne serions jamais parvenus à une telle découverte. Vidant mon contenu, je tendais la main pour qu’on me remplisse mon bocal à essai, je patientais silencieusement, n’intervenant que lorsque mon avis comptait, pour retourner rapidement à mon labo.

Hayashi Tsubaki

Calmement, je marchais d'une vitesse modérée le long du couloir qui menait à la salle de réunion. Je venais de m'occuper des dernières petites analyses ainsi que de la dernière pile de documents que j'avais à faire pour la matinée, j'étais dans les temps sans aucun retard pour la petite entrevue avec tous les autres chefs de section de l'hôpital. Lorsque j'étais devant la salle, les portes étaient grandes ouvertes pour laisser entrer les invités. Je vis à l'intérieur mes collègues de travail, qui tous avaient déjà pris une place à leur aise. Si certains étaient plutôt relâchés, pour mon cas je me tenais correctement sur la place qui m'étais dédiée. Je reconnus parmi eux certaines têtes familières, d'autres que je rencontrais pour l'une des premières fois. Lorsque tous furent installés, ou presque tous à quelques exceptions, la réunion pouvait débuter.

Le point de vu de monsieur Monsieur Goodenought — étrange nom par ailleurs — avait sollicité mon intérêt. J'étais d'une façon tout à fait d'accord avec lui. Néanmoins, je préservais mes arguments plus développés afin de les déployer lors du temps de parole qui me sera accordé. Je contentais d'observer avec attention les documents que l'on me distribuait et je prenais note des paroles de tous les médecins. Une jeune femme du clan Nara, cheffe du laboratoire de recherche nous partagea sa nouvelle découverte. Elle disait qu'il s'agissait d'un remède miracle à utiliser lors des assauts et des missions. Cette antidote sauverait la vie à beaucoup de shinobis, bien que pour mon cas je restais d'avantage plus confiante aux soins apportés par mes plantes. Quoi de plus normal lorsqu'il s'agissait d'un art transmit au sein de ma famille. Je voulais me servir de mes talents pour l'hôpital et par l'occasion de montrer les effets étonnants de ces derniers. En lisant ses papiers de recherche, même si l'antidote était composé de quelques plantes, mais il détenait aussi des produits chimiques que je ne recommandais que très peu. À force de vouloir tout moderniser, nous finissions par perdre l'identité même de la médecine antique qui ne comptait que sur les bien-faits de la nature. Enfin, je n'allais pas contredire la recherche d'une collègue, mais rien ne m'empêchait de partager la mienne. Je restais droite sur mon siège, à attendre patiemment mon tour.

Finalement, vint mon temps de parole. Je me releva de ma chaise, puis me tenant debout à travers l'assemblée, je commençais par un bref résumé de la situation actuelle avant d'entreprendre les améliorations à apporter.

" Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Tsubaki du clan Hayashi. Je suis en charge du pôle de poisons et antidotes, nous effectuons des recherches et nous développons la médecine à base de plante, pour lutter contre le venin et les dangers mortels des poisons. Je vais profiter de cette réunion pour effectuer ma demande, j'aimerais à ce qu'une plus grande partie des terres disponibles du village soient offert aux recherches de l'hôpital. Ainsi que les shinobis du village disponibles puissent venir en aide tout aussi bien aux villageois que aux membres de l'hôpital, notamment peut-être mettre en place une nouvelle équipe de recherche sur place. Nos découvertes se limitent à nos frontières et j'aimerais pouvoir dépasser ces limites. Certes, il ne nous sera sans doute jamais permis de marcher librement sur les montagnes du pays de la foudre, mais les pays qui ne sont pas encore dominés par une grande nation regorgent sans doutes bien des merveilles. Je propose un plan qui nous permettrait d'envoyer une équipe de recherche sur d'autres de ces terres inconnues..

Je repris mon souffle, puis je profitai des quelques instants restant pour rebondir sur quelques points abordés au tout départ.

J'aimerais également revenir sur les points abordés par monsieur Goodenaught. Travailler dans notre pôle n'est pas aisé, étant donné qu'il faut énormément de connaissances sur les plantes. Nous manquons parfois de mains d'œuvre lorsqu'il s'agit d'appliquer des traitements de poisons spécifiques, notamment contre des animaux rares comme les scorpions, beaucoup de nos disciples sont incapables d'une telle manœuvre qui nécessite beaucoup d'entraînement au préalable. Du personnel formé et motivé, peut-être qu'il faudrait enseigner les bases de la médecine aux jeunes pousses du village dés leur entrée à l'Académie ou du moins en seconde année. Si certains connaissent déjà comment soigner un membre arraché, certains ne savent à peine ce qu'il faut faire pour arrêter une hémorragie correctement sans risque d'infection.. Si nous prenons le temps d'aller leurs apprendre, certes notre emploie du temps se retrouvera plus chargé, mais nous pourrons améliorer les talents de nos futurs recrues, puis aussi diminuer les accidents quotidiens de ces jeunes pousses. Si notre matériel est à la pointe de la technologie, nous avons besoin de personnes capables et qualifiées pour s'en servir comme il se devrait. Voilà tout pour ce que j'ai dire, merci de votre attention.Disais-je en m'inclinant en guise de remerciement.

Je pensais avoir mentionné tous les points nécessaires ainsi que toutes les améliorations à apporter. Sauf peut-être un petit détail que je m'empressai d'ajouter avant de me rasseoir.

" Une dernière demande sans doute moins importante, mais qui nécessite également de se faire entendre. J'ai récemment remarqué des bureaux très dérangés, notamment les locaux ainsi que les entrepôts. Il faut songer à apporter du rangement et à re-trier les dossiers de connaissances, pour tout remettre en ordre. Si nous recherchions des éléments, il nous sera plus facile si tout est regroupé comme il faut. "

À présent, la parole revenait aux autres membres assis autour de cette table.

Tsunemori Hana
Responsable pôle consultation/urgences

Assise avec ton air de garce supérieure et sûre d’elle, tu écoutes vaguement les dires des autres – parfois, tu te permets dans ton orgueil un petit sourire devant une remarque que tu juges pertinente, parfois tu soupires délicatement. Tous des débiles profonds, tu ne le conçois que trop bien. Chacun – et qu’ils se regardent car tu n’as pas le temps de dresser un bilan complet de leur stupidité – essaye de tirer son épingle du jeu pour favoriser son petit domaine, son jardin précieux de mille et unes conneries. Qu’ils aillent se faire mettre, honnêtement. Entre l’autre tête de poulpe qui s’imagine représentant généralisé des syndicats, l’autre idiote qui aimerait qu’on partage tout avec tout le monde en ignorant les bases fondamentales de la précaution première ou cette dernière à pleurer pour avoir des jardiniers… Non mais sérieusement, est-ce toujours un hôpital ou sont-ils tous passés au stade animalerie ? Tu détestes ce genre de réunion. D’un geste las, tu passes ta main dans tes cheveux, soupirant une fois de plus devant un amas de suggestions aussi tendancieuses que tout le reste. Tu aurais préféré ne pas venir – certes – mais tu ne savais que trop bien à quel point ce serait la débandade généralisée et la catastrophe à laquelle pouvait mener cette réunion sans toi. Alors, lorsque ton tour de parole arriva, tu te levas – fière comme toujours.

« Ah enfin… J’ai cru que j’allais m’endormir. Honnêtement, plus je vous écoute et plus je me rends à quel point vous êtes une bande d’idiots détachés de la réalité. »

Tu ignores les quelques regards outrés. De toute façon, ils te connaissent depuis le temps, tu n’es pas une petite jeunette en mal d’amour… Non. Tu es un médecin responsable.

« Oui la recherche, oui le rayonnement dans le pays, le monde, l’univers même. Vous pensez honnêtement que la majorité des habitants en a quelque chose à faire ? Vous partez, l’un après l’autre, dans des tergiversations infinies ayant pour unique but de faire valoir votre partie du gâteau devant celle des autres, mais personne – et je dis bien PERSONNE – ici n’a eu pour le moment le moindre intérêt pour ce qui est de la qualité des soins et services offerts à la population. Bon, à part l’autre tête de poulpe consultante qui s’est crue à une réunion syndicale et qui n’a pas tout à fait tort. »

Tu hésites à frapper la table de ton poing, avant de te calmer légèrement et reprendre, soupirant une fois de plus.

« Je me suis permise de faire quelque recherches et extraire quelques données anonymes des passages aux urgences cet dernières années. Alors oui, on fait du bon boulot. Tous autant que nous sommes ici même. La mortalité médicale a diminué d’une façon stupéfiante, et même les blessures les plus lourdes ou mortelles sont gérées correctement par la mise en place des protocoles récents. Mais… Ça s’arrête à là. »

D’un regard sombre, tu toises la salle entière à la recherche du premier qui te contredira, ou qui s’offusquera de ce que tu avances. Où est l’objectivité quand les données des urgences t’appartiennent en tant que responsable du pôle ?

« La natalité est en baisse – je profite d’en parler car Yumi, la responsable du pôle mater-gynéco-ped ne peut pas être là aujourd’hui. Nous usons de pilules militaires que nous développons sans arrêt, à la recherche d’une excellence idyllique, sans s’interroger sur les effets secondaires à long terme. Beaucoup d’entre elles ont des effets néfastes sur la fertilité que l’on peut presque affirmer avec le recul. Elles perturbent les cycles génitaux des femmes et cause de l’oligoasthénotératospermie chez les hommes. Rajoutez à cela la guerre, les actions à l’étranger qui conduisent au détachement… Pas besoin de vous faire un dessin j’espère. Sinon, revoyez votre vocation. »

Tu inspires un bon coup. Calme. Restez calme.

« Et pour tout ce qui est passage aux urgences… Les atteintes directes et immédiates à la vie sont bien gérées, je l’ai déjà dit. Mais tout le reste ? C’est une CATASTROPHE. Notre système est curatif. Une orientation pure et dure : soigner les maladies et blessures telles qu’elles arrivent du mieux qu’on peut. Alors qu’on ne s’étonne pas de l’importance de la surcharge du personnel !! A quel moment et quand fait-on de la prévention ? Nulle part ou presque. On n’explique pas aux gens les vaccinations à faire. On n’explique pas comment désinfecter une plaie de façon correcte en mission. Le traitement. Le saint graal de la médecine de Konoha, au service de la recherche et du progrès aveugle. Vous êtes tellement endoctrinés que vous n’arrivez même plus à voir la quantité de passages à l’hôpital que l’on pourrait éviter si l’on s’occupait de faire de la prévention. »

Dans l’ostentatoire de ton discours, tu te rassieds attendant la vague de chuchotements et critiques qui, certainement, fuseront à ton égard. Mais juste avant… Juste avant que cela n’advienne… Tu rajoutes encore un peu de feu au bûcher.

« Et nous ne pouvons pas nous contenter de le faire au niveau de la population Shinobi de Konoha. Il faudrait que notre hôpital récupère la gestion des soins sur les territoires de Hi no Kuni entiers. Avec un service d’Epidémiologie et Sant Publique qualifié pour gérer les problèmes au niveau du territoire. Service qui pourra allègrement s’occuper de la rédaction des traités scientifiques de vos recherches en les mettant en parallèle avec ce qui a déjà été fait, ici ou ailleurs – pour faire plaisir à vos égos démesurés. L'un des bons éléments de mon département est d'ailleurs en train de se former à ce genre de choses auprès de la Daimyo s'il vous faut quelqu'un. Akimichi Rin, je crois que vous le connaissez. »