Réfléchir sur les nouvelles avancées et les évolutions envisageables en termes d’équipement à l’hôpital. Rin soupira calmement devant le courrier qu’il venait de recevoir, installé à son bureau dans les Palais de Dame Miko. Il y avait tellement de choses possibles concernant ce point… Il sorti rapidement un parchemin et s’équipa d’une plume, préférant une rédaction plus classique que ses sceaux habituels. Par où pouvait-il bien commencer…

Sans conteste un point majeur qui nécessitait encore, et toujours, des avancées était la Médecine Chakratique. De toutes, c’était la plus complexe, la plus difficile et la plus variable, chaque personne interagissant différemment avec son propre réseau chakratique – d’autant plus quand il s’agissait de faire des soins ou manipulations de ce dernier. De son souvenir, il n’y avait guère trop de recherche à ce sujet, ou même d’expériences conduites de façon correcte, pour arriver à des conclusions qui permettent de prédire au mieux les résultats d’un soin de l’espèce. Et dans tout ça, il y avait une vérité presque intransigeante – la médecine des Shinobis différait de celle des civils.

Il était différent de traiter une plaie réalisée par un couteau en cuisinant et une plaie provoquée par un Kunai en mission. Rien que le contexte devait déjà orienter sur une recherche de Chakra étranger ou de toxines chez le ninja blessé qui était on ne peut plus chronophage pour la prise en charge, mais en rien moins nécessaire. Une distinction basique sur un exemple vulgaire presque, mais Rin savait de quoi il en retournait. Jamais, et il était presque assuré dans le peu d’orgueil qu’il avait, jamais ils ne pourraient avancer en termes de connaissances sur le Chakra et la médecine spécifique des shinobis si les médecins devaient s’occuper à la fois de civils n’ayant jamais activé leur source et de shinobi.

Nouveaux équipements ? Nouveaux bâtiments ? Il soupira une fois de plus. Une aile dédiée aux shinobis. Une aile dépassant celle de l’un de ses premiers services de Médecine Chakratique à l’Hôpital de Konoha. Un bâtiment presque annexe mais toujours relié à l’hôpital, disposant de Shinobi de pointe possédant des connaissances non seulement en Médecine, mais également en Arts de combattre de façon avancée. Des réanimateurs aguerris capable de sauver quelqu’un de la mort. Des spécialistes de chirurgie traumatologique mixte mêlant orthopédie, chirurgie vasculaire, viscérale et reconstructrice. Des gens capables de soigner de façon spécifique un ninja blessé dans un contexte de combat ou de mission, et ce de sorte à ce qu’il puisse reprendre une activité au plus vite. Et profiter de la chose pour obtenir un maximum de données diverses, de projets de recherche, de cohortes de patients pour avancer sur des connaissances plus profondes.

Soupirant, mais quelque peu satisfait de ses idées, le médecin alla chercher une personne plus apte que lui à mettre en exergue un projet papier de bâtiment avec les articulations logistiques qui permettraient de voir si son projet était réalisable. Une personne qui avait tout loisir de vivre dans les mêmes palais que lui…

Satisfait, finalement, des choses qu’il avait réussi à obtenir au fil d’une réunion qui semblait interminable, son collège proposant nombreuses idées pas toujours adaptées à l’infrastructure d’un Hôpital, mais fallait-il lui admettre également d’autres qui étaient presque des améliorations de celles de Rin. Plus qu’une vulgaire idée sur un bout de parchemin, c’était un réel devis avec budget, estimations et planifications. Un projet réalisable pour peu de trouver les ressources humaines nécessaires.

Le sujet de la recherche ayant été abordé dans son projet précédent, Rin pris néanmoins le temps de s’interroger à quelques reprises sur cette dernière. Il n’était pas ignorant des modifications conduites à l’Académie de Konoha ainsi qu’à l’amélioration de ses capacités fulgurante depuis la présence d’un nouveau directeur. Hayashi Kihran… Un nom qu’il avait déjà tant entendu. Il serait certainement sage de lui adresser, à lui ainsi qu’à Dame Nozomi, un projet concret pour encadrer la recherche notamment au niveau de la santé, qui savait encore être trop disparate et variable. Une nuit. Il lui aura coûté une nuit de sommeil et de réflexion pour arriver à ne serait-ce que quelques idées, mais le résultat… Il pouvait fonctionner. Prenant un parchemin de plus, il commença machinalement à noter.

Au premier impact, il était important que la recherche soit accompagnée d’éthique et d’écrits. Que chacun se lançant dans cette dernière au niveau de la santé puisse garantir de fournir un document présentant les obejctifs de cette dernière initialement, ainsi que les moyens donnés pour y parvenir, et un document attestant des résultats de cette dernière, fussent-ils un échec. De la sorte, la validité scientifique et les justifications d’un tel objectif et non d’un autre serait plus ou moins implicite dans la formulation de cette dernière, et permettrait d’écarter tout ce qui n’est là que pour gonfler le portefeuille ou l’égo d’un médecin quelque peu véreux. Que ce soit un nouveau médicament, un nouveau traitement, ou même la compréhension de processus physiologiques ou pathologiques – rien ne pouvait se faire sans un intérêt direct pour le patient, ou le village dans le cadre de recherche médico-militaire. Et combien même l’objectif serait validé, Rin considérait comme on ne peut plus évident que les moyens mis en œuvre pour l’obtenir se devaient de respecter les lois de l’éthique médicale et du consentement des patients. Finalement, la présence de résultats écrits, échecs inclus, permettrait d’éviter de refaire les mêmes études à répétition dans l’ignorance de l’existence de données antérieures, sans compter que la diffusion de ces derniers – dans une logique cherchant tout de même à conserver les secrets du village – permettrait de surcroît de se faire connaître à travers le continent.

Ces premiers principes couchés sur le papier, le médecin continua d’écrire ce qu’il considérait comme « logique » pour des projets de recherche. En dehors de cas rares de patient qu’il serait bon de décrire pour la postérité, il semblait on ne peut plus stupide d’essayer quoi que ce soit sur un patient unique les variabilités interindividuelles étant trop grandes pour que cela ne soit utile. Probablement que de savants calculs sauraient faire la part des choses et estimer le nombre de personnes à inclure dans une étude afin que son résultat puisse être considéré comme extrapolable à toute la population répondant aux exactes mêmes critères que ceux des patients sur lesquels l’étude a été menée, mais il s’agissait là de statistiques extrêmement complexes qu’il préférait laisser à des personnes s’en occupant de façon plus régulière à l’Académie, ne voulait guère induire la moindre erreur.

Grace à ces cohortes de patients plus importantes, la validité de la chose serait plus grande encore, bien qu’il fût estimable que la façon dont l’étude était conduite influait énormément également, selon qu’il s’agisse d’observations simples, de modifications de prise en charge ou encore d’introduction de nouvelles stratégies thérapeutiques. Probablement qu’ici, il serait bon d’introduire des notions de « Niveau de Légitimité » des résultats de l’étude, basés sur d’autant plus de critères et la méthodologie de celle-ci qui définirait en grande partie ses derniers.

Tant de notions complexes et vagues, nécessitant réflexion adjointe de nombre de personne afin d’arriver à un protocole stéréotypé que tout un chacun pourrait suivre à la fin des fins. Sans compter que ceci permettrait une comparaison simple entre les études et résultats afin de voir la présence d’éventuels facteurs altérant ces derniers.

Rin soupira à la fin de sa rédaction. Si le projet semblait bon, il était tout autant chronophage. Disant qu’il serait mieux de le faire évaluer à ce moment plutôt que de trop le creuser, il adressa son courrier avec les respects nécessaires aux concernés.